UNIVERSITÉ DE PRINTEM PRINTEMPS EDITION 2015 A la mémoire du Cheikh Ahmed Ibn Mustapha al-‘Alâwî (1869-1934) Saint soufi et précurseur du dialogue interreligieux contemporain
Résumé des interventions Morisques et juifs de l’Oranie au XVIe et XVIIe siècles. BENDIMERAD- BENOSMAN Nacira, Maître de Conférences à l’Université de Tlemcen
Notre culture est le fruit de l’existence de diverses ethnies sur le sol algérien. Depuis la nuit des temps, ce dernier fut la terre d’accueil de différentes communautés et de différents cultes. Comme dans Al Andalus du Moyen-âge, le nord de l’Afrique que vécut des siècles de tolérance parsemés d’obstacles, mais aussi d’interpénétration sociale qui perdura et laissa des traces sur notre sol. L’Islam, le Christianisme et le judaïsme sont trois religions qui se côtoyèrent et qui marquèrent les peuples, et de nos jours, surtout dans les cités conservatrices, nous retrouvons des traditions communes et des influences de grande valeur sociale.
Devenir des édifices religieux de culte non-musulman non des XIXe et XXe siècles NESSARK Naouel, Doctorante à l’Université de Tizi Ouzou. SUR LE THÈME
PENSER L’ALTÉRITÉ ET LA DIVERSITÉ SITÉ CULTURELLES POUR UNE MEILLEURE ÉDUCATION AU VIVRE ENSEMBLE 21-22 MARS 2015 VALLÉE DES JARDINS – MOSTAGANEM
L’Algérie, à l’instar de nombreux pays méditerranéens, recèle un patrimoine cultuel riche et nuancé. A ce titre, les édifices religieux de culte non-musulman musulman notamment, ceux érigés aux 19ème et 20ème siècles, constituent une part non négligeable de cett héritage. En effet, au lendemain de l’indépendance, l’Algérie a hérité de près de 600 édifices. Ayant presque perdu tout rôle socioculturel, ces derniers avaient subi en majeur partie, des opérations de reconversions et/ou réappropriations. Bien qu’ils aient substantiellement contribué au façonnage du paysage urbain de nos villes, ces édifices demeurent rent marginalisés et ne représentent qu’à peine 2% des biens culturels protégés. Ce constat nous a poussés à nous interroger sur leur état de conservation et leur devenir. L’objectif principal de cette intervention est de contribuer à la vulgarisation et à la préservation des valeurs de ce legs à travers leurs recensements.
Les minorités religieuses en Algérie. ZEMIRLI Zohra-Aziadé, Doctorante à l’Université Paris I - Sorbonne. Si l’islam est religion d’État en Algérie et que la majorité des algériens sont musulmans sunnites, des minorités religieuses sont toutefois présentes en Algérie. L’objectif de cette communication est d’envisager les enjeux et les questions juridiques qui peuvent se poser à travers l’étude des minorités religieuses algériennes. Pour ce faire, notre exposé est construit en trois temps. Il s’agira de présenter les minorités religieuses algériennes puis d’étudier leur régime juridique - à travers notamment les dispositions de l’Ordonnance n°06-03 du 28 février 2006 ainsi que celles du Code de la famille-, et enfin, de donner des exemples d’affaires juridiques afin d’avoir au delà de l’aspect théorique, une approche de facto permettant de se faire une idée sur la réalité sociale que vivent ces minorités religieuses.
Les minorités religieuses en droit musulman. AMARA Nabila, Chargée de cours à l’Université de Tizi Ouzou. Les guerres de religion ont de tous temps existé. Les persécutions pour cause de croyance aussi. L'homme n'aura de cesse de croire à sa « vérité » laquelle doit supplanter celle des autres. Les traités de Westphalie de 1648 mettront fin à des conflits entre chrétiens commencés en Europe dès le Ve siècle. Le juif persécuté dans presque toute l'Europe depuis le XIe siècle ne connaîtra « l'émancipation » qu'après la Déclaration de l'Indépendance des États-Unis d'Amérique en 1776, et en France en 1791. Mais la bêtise humaine réapparaîtra en Allemagne en 1935 suite aux lois de Nuremberg sur « la pureté du sang aryen ». Pourtant, au VIIe siècle et en plein désert, l'Islam apportera une notion qui demeure à ce jour d'actualité: les adeptes des autres religions ont droit à la paix. Plus, à la Protection. Le Droit musulman d'essence Divine et à vocation universaliste établira le principe profondément humaniste de la « Dhimma », lequel va assurer la Protection des nonmusulmans et donc des autres religions en terre d'Islam. Cette notion va garantir à ces gens tous leurs droits. L'attitude du Prophète de l'Islam et des quatre califes dits « Bien dirigés » après lui à leur égard sera conforme à l'esprit et à la lettre des Textes sacrés. La « Dhimma » brillera encore huit siècles plus tard avec la fuite des Juifs d'Andalousie en Afrique du nord suite à la chute de Grenade en 1492.
La Constitution de Médine : un texte occulté par l’Histoire. TOUALBI-THAÂLIBI Issam, Maître de Conférences à l’Université d’Alger I. Le caractère multiconfessionnel de la société médinoise du VIIe siècle poussa le Prophète de l’Islam, l’année même de sa désignation à la tête de la Cité (623), à établir un pacte délimitant les droits et les devoirs des habitants de la ville sainte. Connue sous le nom de la Sahîfa ou ‘Ahd al-madîna « Pacte de Médine », et plus tard par celui de Dustûr al-madîna ou « Constitution de Médine », cette charte ne se contenta pas de reconnaître aux non-musulmans le droit à la liberté du culte, mais alla plus loin encore en les considérant comme des citoyens à part entière de la cité multiconfessionnelle : « les Juifs, les Médinois et les Mecquois forment une seule et même nation ; aux juifs leurs religions et aux musulmans la leur ». Malheureusement, les tumultes de l’histoire (croisades, invasions mongoles, reconquista…etc.) ne tardèrent pas à éclipser l’universalisme véhiculé par le Pacte de Médine, pour lui substituer en fin de compte une lecture des textes sacrés marquée un esprit de rancœur et de mépris à l’égard de « l’Infidèle ».
Préserver la pluralité culturelle : une démarche, une législation ? AMAROUCHE Belkacem, Docteur en Droit (Université de Bruxelles), Député à l’Assemblée nationale représentant de la communauté algérienne en Europe. Vivre l’Universel via sa pluralité est une voie fiable de la Paix, de la liberté et du vivre ensemble. Ce chemin est aussi une pédagogie autour du respect de la création, des besoins et des souhaits de chacune et de chacun. Entre une démarche personnelle ou collective et/ou la nécessité de légiférer des textes de lois, nous allons répondre avec les présents aux colloque comment pourrions-nous préserver la pluralité culturelle ? Nous aborderons ensuite avec les présents la répartition des missions entre les membres d’une Cité et les outils utiles pour réaliser des actions et des projets adéquats à l’objectif défini.
L’altérité et l’interculturel dans le texte maghrébin du XXe siècle.
L’émir Abdelkader : réceptacle d’amour et de dialogue interreligieux.
DJEFEL Belaïd, Maître de Conférences à l’École Normale Supérieure d’Alger.
LAKHDAR EZZINE Hadjer, Chargée de cours à l’Université de Djelfa
Le texte littéraire est le lieu par excellence où s’élabore une pensée dialogique, une éthique et une esthétique du Divers. La réflexion que nous nous proposons de mener tournera autour des ces questions majeurs : Quelles ressources et quelles connaissances le texte littéraire maghrébin mobilise-t-il pour penser les mots et la figure de l’ « Autre » ? Comment le sujet de l’expérience d’écriture se situe t-il par rapport à l’évidente proximité natale et la nécessaire diversité du monde. Comment organise-t-il sa parole pour déjouer les ruses de l’Histoire exclusive, autocentrique et univoque, et faire face aux « vieux démons de la pureté [qui] résistent et allument ces points infernaux que l'on voit brûler à la surface de la terre » (Glissant) ? Quelles sont, enfin, les modalités pratiques à mettre en œuvre pour que la littérature, qui est par définition un vecteur d’intégration, puisse activement participer à la construction d’un monde égalitaire et solidaire ?
Abdelkader fut un disciple de la Tarika Qâdiriyya, menant une vie humble et en même temps rigoureuse. L’Émir était un soufi (mystique musulman) libéré des chaines des traditions et du monde restreint et étroit du matérialisme, tout en s’ouvrant à un monde spirituel. Il occupait une place très importante de par ses qualités et ses engagements humanitaires, traduits par sa position noble de sauver et protéger, en 1860, plus de 1500 arabes chrétiens lors de la guerre civile interethnique à Damas en Syrie. Le but de cette intervention est donc de présenter cet homme atypique, ce visionnaire du 19ème siècle qui fascina le monde non seulement par sa bravoure en tenant tête à l’occupation française, mais surtout par sa conciliation entre la modération et la fermeté, l’émotion et la raison, l’authenticité et la modernité.
René Guénon : métaphysique et altérité. Résonances soufies. DJERADI Larbi, Professeur à l’Université Abdelhamid Benbadis de Mostaganem.
L'interculturel dans l'enseignement-apprentissage du texte littéraire au secondaire: un autre Moi de l’autre Moi. TIFOUR Thameur, Chargé de cours à l’Université de Laghouat. Le texte littéraire est l’image linguistique de l’inspiration, le porte-parole du patrimoine culturel de la société et la voie royale qui mène à la culture de l’Autre. Son potentiel ne se limite pas à la simple charge linguistique, il la dépasse à la richesse culturelle dont tout système éducatif a besoin pour la formation d’un citoyen du monde. La présente communication porte sur la valeur institutionnelle et interculturelle du texte littéraire en classe de langues.
La thérapie de l’âme : management éthique par le cercle. ABCHICHE-MIMOUNI Nadia, Maître de Conférences à l’Université d’Évry, représentante de l’ONG internationale AISA. La thérapie de l'âme est issue de l'enseignement traditionnel soufi. Elle nous invite, chacune et chacun, à prendre conscience du dépôt qui est en nous et de notre lien à un TOUT qui est plus que la somme des parties. Le cercle d'éveil aux qualités et aux vertus est un outil de base qui aide à prendre conscience de la diversité infinie du vivant et nous relie à l'énergie créatrice de la Paix. L'expérience montre qu'en puisant dans un centre qui n'appartient à personne, chacun est unique et peut ainsi prendre place dans le cercle.
Le Cheikh Yahya Abd-al-Wahid (René Guénon), dans son exposition des doctrines traditionnelles et, à travers l'ensemble de son œuvre, particulièrement la partie consacrée à la métaphysique pure : Les états multiples de l'Être, Le symbolisme de la croix, L'Homme et son devenir selon le Vêdânta, souligne dans un langage d'une extrême clarté et avec une précision remarquable les concepts et les rapports de l'Unité et l'Unicité, de l'Identité et de la Dualité. Cette vision du « Tawhid » est largement explicitée et commentée par les grands Cheikhs de « taçawwuf ». Chez deux grands Maîtres de l'ésotérisme musulmans des temps dits modernes, l'Emir Abd-el-Kader et le Cheikh Ahmed Ben Mostafa AlAlawî, l'altérité (al- Ghayriyya), qui est une des formes que revêt la Dualité, a une importance capitale, primordiale, dans le processus même de réalisation spirituelle. « Le vivre mieux ensemble » est essentiellement une exigence métaphysique.