2010-2011 Voyager pour apprendre les métiers d’art
Estelle raconte...
« C'est d'abord la chaleur qui m'a surprise, puis l'effervescence de la ville à une heure si tardive, mais surtout le bruit des klaxons ! D'abord parce que ce n'est pas le même son que chez nous. Il est beaucoup plus strident, beaucoup plus aigu, mais surtout parce qu'ils ont la main lourde sur ce gadget ! J'ai appris qu'en réalité ils ne l'utilisaient pas comme un accessoire agressif (comme il peut l'être chez nous), mais plutôt comme un signal de prévention : à chaque action, chaque déplacement, tutu-tu-tutt !!! »
« Les rues de Bombay sont pleines de surprises! On y trouve globalement énormément de petits magasins dans lesquels on a peine à imaginer tout ce qui s'y cache. Les trottoirs débordent de vendeurs ambulants, chaussures, nourriture, etc. J'ai même aperçu à l'angle d'une rue, dans une ginguette d'environ 1,50 m2, tout juste la place pour y loger un homme et sa machine à coudre, faisant les ourlets à la demande au milieu des passants! Incroyable ! »
« La broderie Zardosi et la broderie Aari sont deux techniques qu'utilisent les brodeurs à l'atelier. La broderie Zardosi se pratique avec une aiguille et la broderie Aari avec un crochet. En France on connaît la broderie dite de Lunéville qui en fait descend de la broderie Aari. L'atelier est situé à Thane, au nord-est de Bombay. Atelier exclusivement masculin, les brodeurs sont en effet des hommes. Etrange pour nous les Européens, qui sommes habitués à voir ces métiers exploités par les femmes plutôt que par les hommes. Mais en vérité, ici c'est un savoir qui se transmet de génération en génération, qui nécessite beaucoup de patience, mais aussi de force physique : car oui, le corps est mis à rude épreuve! Les brodeurs sont assis tout au long de leur journée, chacun sur un morceau de tapis, de 10h du matin à 9h du soir. »