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C I n Q U A n T E

L I v r E s

C H O I s I s

Librairie Lardanchet


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CINQUANTE LIVRES CHOISIS



1. ARISTOTE. Le Livre du monde faict par Aristote, et envoie a Alexandre le grand : Traduict en Francoys, par Louys Meïgret. Paris, D. Janot, 1541, in-12, maroquin vert, filets dorés autour des plats, chiffres au centre, dos lisse orné, tranches dorées (Thompson). Première traduction française que l’on doit à L. Meïgret, de ce texte apocryphe, bien qu’attribué par les autorités anciennes à Aristote. Elle est citée par du Verdier alors que Brunet et Schwab en mentionnent une par le même traducteur à la même date mais sortant des presses de Jehan André, imprimeur à Paris. Du Monde adressé sous la forme de lettre à Alexandre, peut-être considéré comme le premier essai d’une physique générale du globe ou d’une cosmogonie. Il nous livre sa conception du monde, développant particulièrement certains phénomènes tels les tremblements de terre, les marées… Superbe exemplaire au chiffre d’Adolphe Audenet. Provenance : Adolphe Audenet (Cat., 1839, n°216). Brunet, I, 464 ; Schwab, p. 177, n°1530 ; Du Verdier, II, p.610 ; D. S. B., I, p.250 ; non-citée par Cranz.


2. A RTAUD (A.) & ERNST (M.). Galapagos. Les îles du bout du monde. Paris, Broder, 1955, in-8°, en ff., couverture illustrée, emboîtage. Edition originale de ce texte écrit pour Voilà, l’hebdomadaire du reportage. Des ouvrages publiés par Broder, il est le plus réussi et le plus significatif. De la collection Ecrits et gravures. 11 eaux-fortes originales de Max Ernst dont une en couleur pour la couverture rempliée, 4 hors-texte dont 2 en couleurs et 6 in-texte en couleurs. L’emboîtage est illustré de 2 compositions de Max Ernst reproduites en noir. Tirage limité à 135 exemplaires sur vélin de Rives, tous signés par l’artiste ; celui-ci est un exemplaire d’exposition, chiffré I/III. Il est enrichi : - d’un tirage supplémentaire du collage reproduit sur l’emboîtage. - du prospectus de l’éditeur annonçant la sortie du livre. A. Coron, 50 livres illustrés depuis 1947, n°17 ; Chapon, Le Peintre et le livre, pp. 251 - 258 ; The artist & the Book, n°101.


3. BARBIER (G.). Falbalas et Fanfreluches. Paris, Meynial, 19221926, 5 plaquettes gr. in-8°, en ff., couvertures illustrées en couleurs. L’une des plus belles productions de Georges Barbier. 5 titres et 60 figures hors-texte gravés et brillamment coloriés au pochoir. Textes de la comtesse Mathieu de Noailles, Colette, Cécile Sorel, Gérard d’Houville et de la comtesse de Brimont. Colas, 1026.


4. BARROW (J.). Voyage en Chine, formant le complément du voyage de Macartney, contenant des Observations et des Descriptions faites pendant le séjour de l’Auteur dans le Palais Impérial de Yuen-Min-Yuen, et en traversant l’Empire Chinois, de Pékin à Canton… Paris, F. Buisson, an XIII (1805), 3 vol. in-8° et un atlas in-4°, demi-veau moucheté, dos lisses ornés, tranches mouchetées (reliure de l’époque). Première édition française traduite de l’anglais par J. Castéra. Barrow participa à l’ambassade de Lord Macartney, quand ce dernier fut chargé d’établir des relations commerciales avec la Chine. Il occupa les fonctions successives d’astronome, de mécanicien et enfin de secrétaire auprès de Macartney. 22 planches gravées en taille douce d’après les dessins réalisés sur les lieux, deux sont en couleurs. Bel exemplaire dont les dos sont ornés de fers maritimes. Cordier, 2388-91 ; Lust, Western Books on China Published up to 1850, 365.


5. BOSSUET (J.-B.). Discours sur l’histoire universelle. Paris, Didot l’Ainé, 1784, 4 vol. in-18, maroquin rouge, filets dorés autour des plats, dos à nerfs orné, tranches dorées (reliure de l’époque). Belle édition de poche, sortie des presses des Didot, la même année que celle de format in-4°, réservée à l’éducation du Dauphin. Bien que son tirage soit plus important, elle est plus rare. Exemplaire en parfaite condition.


6. BOURGET (P.). Pastels. Dix portraits de femme. Paris, L. Conquet, 1895, in-8°, maroquin ocre, plats ornés de petits iris mosaïqués de maroquin vert et violet longeant trois côtés et passant par le dos, au centre trois hauts iris mosaïqués de maroquin vert et rose, encadrement intérieur orné de guirlandes de fleurs mosaïquées, doublure et gardes de soie verte brochée de fleurs parme, doubles gardes, tranches dorées, couverture et dos, étui (P. Ruban, 1899). 11 aquarelles de Robaudi, reproduites en creux sur cuivre par Chauvet et Hellé, et nombreux ornements de Giraldon. Tirage unique à 200 exemplaires, sur papier japon. Exemplaire offert par l’éditeur à son cousin Rouquette, enrichi d’une suite sur japon mince des ornements de Giraldon. Délicate reliure de Ruban (1851-1929), aux couleurs chatoyantes. Doué d’une technique irréprochable, Petrus Ruban, adopta jusqu’en 1905, une esthétique nouvelle, en créant des décors floraux en mosaïques de couleurs, comme Marius Michel et Meunier. C’est au cours de cette période qu’il réalisa ses reliures les plus intéressantes. On les rencontre peu fréquemment.


7. BOUTEILLE (H.). Ornithologie du Dauphiné ou description des oiseaux observés dans le département de l’Isère, de la Drome, des Hautes-Alpes et les contrées voisines. Grenoble, H. Bouteille, 1843, 2 vol. in-4°, maroquin vert, dentelle de fers rocailles autour des plats, chiffre au centre, dos lisses ornés de même, tranches dorées (reliure de l’époque). 35 000 F / 5 400  Edition originale et premier tirage. 72 lithographies en noir de Pégéron d’après Cassien représentant 300 sujets. « Une des plus intéressantes parmi les faunes locales est certainement l’Ornithologie du Dauphiné… d’Hyppolyte Bouteille et de Labatie avec des figures dues au “crayon tout à la fois si pur et d’une expression si suave” du dauphinois Victor Cassien. » (Ronsil). L’un des rares exemplaires dont les lithographies ont été tirées sur Chine appliqué, tirage non-mentionné par les bibliographies spécialisées. Elégantes reliures de l’époque. Mors et coiffes très légèrement épidermés. Provenance : chiffre et cachet à froid non identifiés. Ripley and Scribner, Ornithological Books in the Yale Library, p. 37 ; Ronsil, Bibliographie ornithologique française, T.I, 361 ; Ronsil, L’Art français dans le livre d’oiseaux, p. 67 ; Perret, Guide des livres sur la montagne et l’alpinisme, II, 667.


8. BRETON. La Russie ou moeurs, usages, et costumes des habitants de toutes les provinces de cet Empire. Paris, Nepveu, 1813, 6 vol. in-18, maroquin rouge à grains longs, roulette florale autour des plats, dos lisses ornés, tranches dorées (R.P. Chilliat). L’un des titres les plus rares de la collection des voyages publiée par A. Nepveu. 111 planches gravées représentant des vues de ville, costumes, monuments, ou scène de vie d’après les dessins de M. Damame-Démartrait et Robert Ker-Porter. Bel exemplaire, finement relié par Chilliat, dont les planches ont été mises en couleurs à l’époque. Petit coup d’ongles au tome trois. Colas, Bibliographie du Costume et de la Mode, 436 ; Lipperheide, 1351.


9. BRETON (A.). 5 lettres. En Hollande, 2016 [1967?], in-8°, plaquette souple en veau rouge, sur le premier plat pièce de veau noir gauffré, étiquette de titre bicolore, chemise, étui (Jean de Gonet). Edition originale. Tirage à 50 exemplaires.


10. CERVANTES (M. de). L’ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche… Paris, Dubochet, 1836-1837, 2 vol. gr. in-8°, demi-maroquin vert à grains longs, dos à nerfs ornés, tranches marbrées, étui (Meslant). Premier tirage, d’un des très beaux illustrés du XIXe siècle. Traduction de Louis Viardot. 2 faux titres, 2 frontispices sur chine dont un portrait de l’auteur (ici avec moustache), et 800 vignettes de Tony Johannot. Bel exemplaire, dans une demi-reliure de l’époque de Meslant, qui excerça à partir de 1798 et ce pendant une quarantaine d’années. Provenance : Ex-libris André Beraldi et Chantal Cazaux. Carteret, III, p.136 ; Ramsden, p. 140 ; Flety, p.128 ; P. Culot, Relieurs et reliures décorées en France à l’époque romantique, p. 527.


11. CHEVREUL (M.E.). Exposé d’un moyen de définir et de nommer les couleurs, d’après une méthode précise et expérimentale, avec l’application de ce moyen à la définition et à la dénomination des couleurs d’un grand nombre de corps naturels et de produits artificiels. Paris, Firmin-Didot, 1861, un vol. de texte in-4° et un atlas in-folio, broché, non-coupé, chemise, étui. Edition originale. Forme le volume 33 des Mémoires de l’Académie des Sciences. C’est Newton qui institua une démarche rationnelle pour étudier les lois de la couleur. Les principes du colorisme furent ensuite développés par le chimiste Chevreul (1786-1889), directeur de la manufacture des Gobelins, à travers deux ouvrages. Dans De la loi du Contraste des Couleurs, l’auteur étudie toutes les conséquences de cette loi et ses applications, entre autre dans les Arts Décoratifs, dans le second, Exposé d’un moyen de définir et de nommer les couleurs…, Chevreul répertorie à peu près quinze mille nuances de couleurs, en partant du rouge, jaune et bleu, et en y ajoutant progressivement du noir. Cette nomenclature des couleurs est encore utilisée de nos jours. 14 planches en couleurs et une figure décrivant le cercle chromatique. Exemplaire très frais. Couverture fragile. Ron, Bibliotheca Tinctoria, 204 ; Kemp, Science of Art, pp. 306-307 ; DSB, III, 240-45 ; Elian Strosberg, Art et Science, p. 134.


12. CHEVRIER (F.-A.). Recueil de ces Dames. Bruxelles, Aux dépens de la compagnie, 1745, in-12, maroquin rouge, filets dorés autour des plats, armes au centre, dos lisse orné, tranches dorées (reliure de l’époque). Edition originale. Roman moral et satirique, ce premier livre de Chevrier (1700-1762), est pimenté de scènes libertines. Il sera suivi de comédies, de poèmes burlesques, d’innombrables opuscules et brochures politiques, et de romans dont le Colporteur, ouvrage qui fit scandale et valut à son auteur une lettre de cachet suivie d’une réclame d’extradition lancée par le ministre Choiseul. Son tempérament de polygraphe scandaleux et de satiriste bilieux, le contraint à l’exil. Il décéda à Rotterdam en 1762. Bel exemplaire aux armes des Talleyrand, surmontées de leur devise, Re Que Diou, Rien que Dieu. Il s’agit soit de Gabriel-Marie (1726-1795), comte de Périgord, soit de Charles-Daniel (1734-1788), comte de Talleyrand, le père du célèbre ministre de Napoléon Ier. Gay, III, 947 ; Olivier, 1944.


13. DOGSON (Ch.L.). Alice in Wonderland. Paris, Black Sun Press, 1930, in-4° oblong, broché, couverture, chemise, étui. 6 lithographies en couleurs de Marie Laurencin, de la même veine que celles qui accompagnent Les Soeurs Bronté dont on dit qu’elle font irrésistiblement penser à celles de Kate Greenaway. L’un des 50 exemplaires sur papier japon, d’un tirage à 861 destiné à la fois aux Etats-Unis et à la France. L’exemplaire est ici conservé dans sa chemise-étui d’origine. Daniel Marchesseau, B. du B., III, 1971, p.283.


“ Courances – Percée latérale ”

14. DUCHENE (A.). Petites et grandes résidences. Paris, 1950, in-folio oblong, en ff., emboîtage. Edition originale posthume, rarissime, publiée sous le patronnage de la fondation Ligne à Beloeil. “Achille Duchêne apparaît comme le grand représentant de la réaction contre le style paysager du second Empire. Ce mouvement avait été amorcé par son père Henri Duchêne, ingénieur des Arts et Métiers, d’abord chef d’études dans les bureaux d’Alphand, puis architecte indépendant à partir de 1877. Henri Duchêne rompit alors avec ce qu’il appelait «le style mou», et il fut bientôt épaulé par son fils qui entra très jeune dans la profession… les deux hommes entreprirent un nombre important de restaurations… Vauxle-Vicomte, Champs-sur-Marne, Courances… ainsi que des créations à Condé-sur-Yvon et à Voisins. Le rôle prépondérant d’Achille Duchêne s’était déjà affirmé lors de ces restaurations et il devint rapidement l’une des figures éminentes du monde des jardins, travaillant à l’étranger, non seulement en Europe, mais aussi en Amérique et notamment en Californie et en Argentine”. (Michel Baridon, Les Jardins, pp.1108-1109). Préface de Ernest de Ganay (1880-1963), l’un des meilleurs historiens français des jardins, auteur de plusieurs livres sur le sujet, Châteaux et manoirs de France, Les Jardins à la française au XVIIIe siècle… Tirage limité à 350 exemplaires, non mis dans le commerce, celui-ci est l’un des 40 ex. d’amateur. 64 planches réalisées d’après les dessins de Henri Brabant, élève et collaborateur d’Achille Duchêne. Mosser-Teyssot, Histoire des jardins, pp. 442-446 ; non cité par de Ganay. Plats intérieurs de l’emboîtage légèrement piqués.


15. ERNST (M.). La Femme 100 têtes. Paris, Editions du Carrefour, 1929, in-4°, maroquin vert janséniste, dos lisse orné, tranches dorées, étui (Alix). Edition originale du premier roman-collage de Max Ernst, précédé d’un Avertissement au lecteur d’André Breton. 147 compositions en noir à pleine page de Max Ernst. C’est en 1929, lors d’un séjour en Ardèche, que Ernst composa, d’après des périodiques illustrés du XIXème siècle et du début du XXème, ces collages, ici reproduits et accompagnés d’un poème-légende, légendes selon Werner, qui « prolongent… d’une image à l’autre certains effets, tel un écho, provoquent le lecteur et l’incitent à chercher des corrélations même là où elle n’apparaissent pas visuellement. C’est un livre rempli de correspondances subtiles où les illustrations, par une démarche anticipatrice ou récurrente, ne cessent de se rencontrer de façon sans cesse renouvelée ». L’un des 88 exemplaires sur Hollande Pannekoek. Il est enrichi, in fine, d’un catalogue d’exposition consacré à Max Ernst. En l’absence du peintre alors interdit de quitter le territoire allemand, ses amis organisèrent une exposition de ses tableaux au Sans Pareil, du 3 mai au 3 juin 1921. Le catalogue reproduit l’un d’entre eux et contient un texte d’André Breton, « La Mise sous whisky, marin se fait en crème… vive le sport Max Ernst ». Marguerite Bonnet, II, pp. 1467-1468 ; Werner Spies, Max Ernst, Werke, 1414-1563 ; P. Fouché, Au Sans Pareil, p. 105.


16. FRAGONARD (J.H.). Figures des Contes de La Fontaine. Paris, Didot l’Ainé, s.d. [Circa 1795], gr. in-4°, maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, roulette dorée intérieure, tranches dorées (Mercier Sr. de son père, 1929). Premier tirage. Annoncée avec 80 figures gravées, distribuées en huit livraisons de dix estampes, cette suite tirée indépendamment du texte, était destinée à illustrer l ‘édition des Contes et Nouvelles de La Fontaine de Didot l’Ainé. Publiée au lendemain de la Terreur, seules les deux premières livraisons virent le jour, faute de moyens financiers, soit un total de 20 figures, destinées au premier volume. Seize sont d’après Fragonard, deux d’après Touzé, une par Mallet et une par Monet. Les figures sont ici du tirage avant la lettre, elles sont montées sur onglets. Une couverture de livraison a été conservée. Elle est intéressante car elle donne le détail de l’édition. D’un tirage à cinq cent cinquante exemplaires, seuls 150 sont avant la lettre. Belles épreuves, tirées ici sur papier vélin ou sur papier de Hollande (?). Provenance : Vautier (Cat., 1977, n°5). Cohen, 573-581 ; A. Jammes, Les Didot, Trois siècles de typographie et de bibliophilie, 1698-1998, n°87.


17. GANDON (Y.). Le pavillon des délices regrettés. Paris, Lubineau, 1946, in-12, box noir, plats et dos couverts d’un semis de fleurs et de papillons mosaïqués de box fushia et vert, l’ensemble dessiné aux fers dorés, doublure et gardes de daim vert, couverture et dos, tranches dorées sur témoins, chemise, étui (Georges Cretté). Illustration gravée sur bois de S. Sauvage. L’un des 40 premiers exemplaires sur vélin d’Arches, contenant : - un dessin original à l’encre de Chine, représentant le bois de la page 57. - une des suites en noir, en réalité elles sont imprimées en gris brun et avec remarques. L’exemplaire a été enrichi : - d’une épreuve en gris, entièrement reprise à l’encre de Chine, du bois de la couverture. - de la mise en couleurs à la main sur épreuve en gris et de la décomposition des couleurs en 9 planches, du bois de la page 65. - de la décomposition en or, gris et noir de la page 111. - de la mise en couleurs sur épreuve en gris du bois de la page 121. Provenances : Pierre Bouchet, le graveur sur bois des dessins de Sylvain Sauvage ; collection particulière. Garrigou, Georges Cretté, 190.


18. GERMAIN (P.). Elements d’Orfèvrerie. Paris, L’Auteur, 1748, 2 parties en un vol. in-4°, maroquin rouge, filets dorés autour des plats, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées (Llyod). Pierre Germain dit le Romain, membre de la célèbre famille des orfèvres des rois, fit son apprentissage chez Nicolas Besnier qui le cautionna lorsqu’il fut reçu Maître le 4 mai 1744. Il excerça sa profession aux galeries du Louvre, puis place du Carrousel et enfin quai des Orfèvres. P. Germain décèda le 12 janvier 1783. En 1748, il publia ce recueil dédié à Monseigneur de Machault, formé de deux parties, chacune de cinquante planches ; l’une consacrée à l’orfèvrerie civile, l’autre à l’orfèvrerie religieuse. Excepté six compositions de J. Roettiers, les autres figures sont de Germain et interprétées par Pasquier et Bacquoy. “Toutes ces pièces sont charmantes de composition et très utiles à consulter par les orfèvres qui veulent traiter le genre de l’époque”. (Guilmard, Les Maîtres Ornemanistes, p.175, n°50). Superbe exemplaire, à l’adresse de la veuve Chereau, de cet ouvrage offrant les plus beaux modèles de l’argenterie parisienne sous Louis XV. Cohen, 430 ; Foulc, 231 ; Nocq, Le Poinçoin de Paris, D-k, pp. 248 et 249.


19. GIDE (A.). Les Caves du Vatican. Sotie par l’auteur de Paludes. Paris, NRF, 1914, 2 vol. in-8°, maroquin havane janséniste, doublure de maroquin havane, gardes de même peau, couverture et dos, tranches dorées sur témoins, étui (H. Alix). Edition originale, dédiée à Jacques Copeau. Les Caves sont un livre satirique et parodique, raillant de nombreux préjugés et croyances répandus à l’époque. Lors de sa sortie, l’auteur fut accusé d’avoir utilisé pour écrire son ouvrage, une brochure de Jean de Malvy intitulée le Faux Pape, ou les effrontés fin de siècle stigmatisés et livrés à l’indignation et au mépris des honnêtes gens. Gide récusa cette attaque mais admit avoir su l’existence d’une plaquette qui n’était autre qu’un tirage à part des Annales de Loigny, relatant la pseudodélivrance du pape Léon XIII, affaire qui est le thème central des Caves. Portrait de l’auteur placé en frontispice, interprété au vernis mou par Paul Albert Laurens, tiré sur Japon. Exemplaire sur papier à chandelle des papeteries d’Arches, unique tirage. Parfaite reliure triplée de H. Alix, qui exerça de 1948 à 1959.


20. GRACQ (J.). Carnets du grand chemin. Paris, José Corti, 1992, in-12, box rouge, plats ornés d’un cadastre mosaïqué de peau d’autruche et box vert vernis, doublure et gardes d’ubuc orange, couverture et dos, tranches dorées, chemise, étui (C. et J.-P. Miguet). Edition originale. L’un des 150 exemplaires sur Ingres Blanc, seul tirage sur grand papier. Parfaite condition.


21. HALES (St.). Description du ventilateur, par le moyen duquel on peut renouveller facilement & en grande quantité, l’air des mines, des prisons, des hopitaux, des maisons de force, & des vaisseaux… Paris, Charles-Nicolas Poirion, 1744, in-12, maroquin rouge, autour des plats filet d’encadrement, armes au centre, dos à nerfs orné, tranches dorées sur marbrure (reliure de l’époque). Edition originale française précédée d’un an par l’originale anglaise. 2 planches dépliantes gravées sur cuivre. L’installation, à titre expérimental, de son ventilateur dans la prison de Savy divisa par trois la mortalité des détenus. Il fut donc adopté, aussi bien en Angleterre qu’en France, dans tous les endroits où le confinement favorisait l’apparition des germes : prisons, hôpitaux, mines, cales des vaisseaux… “Hales créa un ventilateur grâce auquel de l’air frais pouvait être introduit dans les mines, hopitaux, cales, prisons, etc. L’invention obtint un succès immédiat et améliora de façon significative les conditions sanitaires des lieux pour lesquels elle fut employée. Hales fut également l’inventeur de la ventilation artificielle” (Garrison & Morton). Bel exemplaire de dédicace aux armes de Philibert Orry, comte de Vignary (1689-1747), contrôleur général des finances et ministre d’état sous Louis XV. Dictionnary of Scientific Biography, VI, 35-48 ; Garrison & Morton, Morton’s medical bibliography, 1596 ; Kress, 4657 (Ed. anglaise) ; Olivier, Hermal et Roton, Manuel de l’amateur de reliures armoriées françaises, 1892.


22. JARRY (A.) & TERRASSE (Cl.) & BONNARD (P.). Répertoire des Pantins. Paris, Mercure de France, 1898, 3 cahiers de 327 x 248 mm. et 6 de 350 x 271 mm., brochés, couvertures illustrées, chemise, étui. Ensemble de neuf partitions musicales de Claude Terrasse d’après des poèmes d’Alfred Jarry et de Franc-Nohain. Un catalogue donné par le collège de pataphysique à l’occasion d’une exposition consacrée à Jarry (expo jarrysition) cite ce répertoire et parle des poèmes de Franc-Nohain ainsi que de la musique de Claude Terrasse : « Ces poèmes amorphes de Franc-Nohain sont des réussites fort subtiles et la musique de Terrasse les met en valeur avec beaucoup de légèreté et de pertinence (impertinence, bien entendu). » Contrairement à l’indication portée sur les couvertures (p. 4), Benjamin n’a pas paru et a été remplacé par Berceuse Obscène. Six des partitions sont illustrées de lithographies originales de Pierre Bonnard alors que les trois autres sont décorées par Alfred Jarry. Condition parfaite. Rauch, Les Peintres et le livre, 19 ; Cahiers du Collège de Pataphysique, n° 10, p. 86-87.


23. LA FONTAINE (J. de). Les Amours de Psiché et de Cupidon. Paris, Cl. Barbin, 1669, 2 parties en un vol. in-8°, veau fauve, filets dorés autour des plats, dos à nerfs orné, tranches dorées (reliure de l’époque). Edition originale. Mis en scène à travers une conversation entre quatre amis, ce poème est en réalité une interprétation du mythe de Psyché et de Cupidon. On reconnait l’auteur sous les traits de Polyphile. Séduisant exemplaire en reliure de l’époque. On sait que les classiques français du XVIIe sont difficiles à trouver dans cette condition. Un mors légèrement épidermé, a fait l’objet d’une discrète restauration. Hauteur : 174 x 113 mm.


24. LA FONTAINE (J. de). Contes et Nouvelles. Amsterdam, 1762, 2 vol. in-8°, maroquin rouge vif, filets dorés autour des plats, dos lisses finement ornés, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure de l’époque). Edition dite des Fermiers Généraux, chef-d’oeuvre incontesté d’Eisen. Un portrait de La Fontaine, gravé par Ficquet d’après Rigaud, un portrait d’Eisen interprété par Ficquet d’après Vispré, 80 figures d’Eisen traduites par Aliamet, Baquoy, Choffard, de Longueil..., 4 vignettes et 53 culs-delampe par Choffard. Exemplaire présentant les particuliarités suivantes : 1 - Les planches « Le Cocu Battu et Content » (I, p. 23) et « Les Cordeliers de Catalogne » (II, p. 19) sont gravées par Longueil, soit en premier état. 2 - Il contient l’une des 20 planches refusées, “A Femme avare galant escroc” (I,p. 81). 3 - La planche « Le Faucon » est dans l’état dit « Marant le bracelet » (I, p. 147). 4 - La figure « Les Lunettes » est en épreuve découverte (II, p. 149). 5 - La figure intitulée « Le Remède » est avec le plancher, le lit et les rideaux ornés (II, p. 259). Superbe exemplaire, grand de marges, dans d’élégantes reliures du temps.


25. LA FONTAINE (J. de). Fables choisies. Paris, D. Thierry - Cl. Barbin, 1668, 2 parties en un vol. in-12, maroquin rouge, filets dorés autour des plats, fleurons aux coins du cadre intérieur, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées (HardyMennil). Seconde édition originale, reproduisant le texte de l’in-4° avec quelques changements et corrections. Elle contient les six premiers livres, formés de 124 fables. 118 gravures de François Chauveau, placées en tête des fables, signées F.C. Sobre reliure de Hardy-Mennil, praticien ayant exercé entre 1850 et 1880. Un mors très légèrement fendu sur un centimètre. Hauteur : 144 cm. Rochambeau, n°2 ; Tchemerzine, VI, p. 382.


26. LESCURE (J.). Un herbier des Dunes. Paris, Editions Jeanne Bucher, 1963, in-folio, en ff., couverture, chemise, emboîtage. Poème de Jean Lescure. 20 planches originales de Fiorini, gravées en taille-douce et lino entre 1959 et 1963. Tirage limité à 100 exemplaires, tous signés par les auteurs ; celui-ci est l’un des 80 sur Auvergne de Richard de Bas.


27. L ORRIS (G. de) & MEUNG (J. de). Le roman de la rose par Guillaume de Lorris & Jean de Meun dit Clopinel. Supplément au glossaire du roman de la rose. Paris-Dijon, Pissot-Sirot, 17351737, 4 vol. in-12, maroquin rouge à grains longs, filets dorés autour des plats, dos à nerfs ornés, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure ancienne). Excellente édition de ce célèbre ouvrage, donnée par Lenglet-Dufresnoy. Elle contient deux préfaces, celle de l’éditeur suivie de celle de Clément Marot qui accompagnait les éditions de 1527, 1529 et 1537. Outre le texte, on trouve les pièces suivantes : « Vies de Jean de Meung, par André Thevet. Codicille de Jean de Meung… Petit traicté d’Alchymie intitulé le sommaire philosophique de Nicolas Flamel… La Fontaine des Amoureux de Science composée par Jean de la Fontaine. Balade du secret des Philosophes. » Un supplément, fort rare, forme le complément indispensable à cette édition. On le doit à Lantin de Damerey. Exemplaire bien complet du Supplément, dans d’élégantes reliures de la fin du dix-huitième siècle. Provenances : Etiquette de bibliothèque, non-identifiée, de la même époque que la reliure ; ex-libris G. de Labastie.


28. LOUIS XI. Les Cent nouvelles nouvelles. Suivent les cent nouvelles contenant les cent histoires nouveaux, qui sont moult plaisans à raconter en toutes bonnes compagnies ; par manière de joyauseté. A Cologne, Pierre Gaillard, 1701, 2 vol. in-8°, veau fauve, filets à froid autour des plats, dos lisses ornés, tranches rouges (reliure de l’époque). Premier tirage. Recueil de cent contes badins en prose composés en 1456 à la cour de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, sous les yeux du Dauphin, futur Louis Xl. De part sa présence on lui attribua ce livre qui est en réalité de la main d’Antoine de la Salle. Ce dernier s’est très certainement inspiré pour écrire ces contes du Pogge, auteur italien qu’il connut lors de son séjour à Rome. L’ouvrage s’ouvre sur un beau frontispice puis suivent 100 jolies et singulières figures, toutes de R. de Hooghe. Bel exemplaire dans de chatoyantes reliures de l’époque. Landwehr, Romeyn de Hooghe, 94 ; Holstein, IX, n°491-520.


29. MALRAUX (A.) & LEGER (F.). Lunes en papier. Paris, Galerie Simon, 1921, in-4°, broché, couverture, chemise, étui. Edition originale du premier ouvrage de Malraux et premier livre illustré de gravures sur bois par Fernand Léger. « Dédié à Max Jacob, l’ouvrage participe d’un humour passablement décervelateur et de l’écriture automatique des surréalistes » 7 bois gravés de Fernand Léger dont 2 à pleine page. Tirage limité à 110 exemplaires ; celui-ci est sur Hollande van Gelder, numéroté et signé par l’auteur et l’artiste. Centre Georges Pompidou, D. H. Kahnweiler, p. 181 ; Victoria & Albert Museum, From Manet to Hockney, n°64 ; Chapon, Le Peintre et le livre, pp. 112, 116 et 117.


30. MARDRUS (Dr. J.C.) & SCHMIED (F.-L.). Le Paradis Musulman. Paris, Schmied, 1930, gr. in-4°, en ff., couverture, chemise, étui. L’un des plus beaux livres, conçu et réalisé par F.L. Schmied. « Le Paradis Musulman est l’illustration d’une prière invocatrice des astres par une giration d’or au milieu d’une préciosité bleue et rouge. Ses paysages féériques, traités comme des miniatures, ses personnages vêtus de pourpre et d’or, la somptueuse bigarure des fleurs, l’éclat rutilant des dragons et chimères, l’ingéniosité des motifs, constituent un ensemble éblouissant pour ce récit mystique inédit de J.C. Mardrus ». 31 bois en couleurs dont 8 à pleine page, certains réhaussés d’or et de palladium, constituent l’iconographie. Tirage unique à 177 exemplaires, sur papier du Japon. M. Nasti, Schmied, p. 167.


31. MARTIALIS (M.V.). Epigramata. Venise, Alde, Décembre 1501, in-8°, maroquin vert, filet doré autour des plats, armes au centre, dos lisse orné, tranches peignes (reliure du XIXe siècle). Première édition aldine, sortie des presses la même année que le Virgile qui est le premier ouvrage italien à avoir été imprimé avec l’italique, caractères gravés par Francois de Bologne. Exemplaire aux armes de J. Gomez de la Cortina, Marquis de Morante,l’un des plus illustres bibliophiles espagnols. Nombreux passages soulignés et annotations manuscrites. Petites traces de mouillures dans les fonds. Sans le dernier f. blanc. Renouard, 30 ; Adams, M-689.


32. [ORDRE DE SAINT MICHEL]. Le livre des ordonnances des chevaliers de l’ordre du très chrétien roy de France Loys XIe à l’honneur de Saint-Michel. Paris, Guillaume Eustache, [14 octobre 1512] , in-8°, vélin ivoire à la bradel, dos lisse orné, tranches dorées (reliure du XIXème siècle). La plus ancienne édition connue des Ordonnances de Louis XI pour l’ordre de Saint-Michel, contenant 98 prescriptions. Saffroy d’après Hain, en cite deux antérieures mais sans mentionner d’exemplaire. L’ordre de Saint-Michel fut fondé sur les bords de la Loire à Amboise le 1er août 1469 par Louis XI qui voulait ainsi lutter contre l’attrait suscité par l’ordre de la Toison d’or de Philippe le Bon et renforcer autour de lui les liens de fidélité. Ainsi 36 gentilhommes furent reçus chevaliers, tous unis dans le souci de défendre la foi chrétienne et de servir la Couronne de France et la chose publique. C’est l’une des premières expressions de la toute puissance de la monarchie. La période agitée des guerres de religion va entraîner une recherche de fidélité par le Roi et ainsi une multiplication des chevaliers. L’ordre tombera alors progressivement dans le discrédit. Montaigne, qui y fut admis en 1571, tint des propos fort désabusés à son égard. Imprimé en lettre bâtardes, l’ouvrage s’ouvre sur la marque aux deux sagittaires de l’imprimeur, suivie de deux bois, l’un représentant les armes royales serties du collier de l’ordre de Saint-Michel, l’autre figurant le roi, trônant. Bel exemplaire. Prestigieuses provenances : Thomas Brooke (Cat., 29 nov, 1909, n°284) ; Fairfax Murray (Cat., II, 1910, n°678) ; Silvain Brunschwig (Cat., 28 mars 1955, n°506). Saffroy, 6229 ; Moreau, II, 399 ; Murray, Early French Books, 678.


33. PEYREFITTE (R.). Les amitiés particulières. Marseille, J. Vigneau, 1943, gr. in-4°, maroquin janséniste terre de Sienne, dos lisse orné, doublure et gardes de box Lavallière, couverture et dos, tranches dorées sur témoins, étui (H. Duhayon). Edition originale. L’un des 10 exemplaires de tête (n°10), sur Auvergne pur chiffon à la main. Exemplaire à toutes marges dans une sobre reliure triplée de Duhayon.


34. PIEYRE DE MANDIARGUES (A.). Porte dévergondée. Paris, Gallimard, 1965, in-12, maroquin rouge janséniste, dos lisse orné, doublure et gardes de daim gris serties d’un listel de box sable, couverture et dos, tranches dorées sur témoins, chemise, étui (C. et J.P. Miguet). Edition originale. L’un des 36 premiers exemplaires sur Hollande van Gelder. Parfaite reliure janséniste de C. et J.P. Miguet. P. Pia, Dictionnaire des Oeuvres Erotiques, 413.


35. PIEYRE DE MANDIARGUES (A.). Sous la Lame. Paris, NRF, 1976, in-12, maroquin rouge janséniste, dos lisse orné, doublure et gardes de daim gris bordée d’un listel de box sable, couverture et dos, tranches dorées sur témoins, chemise, étui (C. et J.P. Miguet). Edition originale de ce recueil de récits. Seuls Miranda et La Spirale avaient paru précédemment. L’un des 41 exemplaires sur vergé blanc de Hollande van Gelder, premier papier. Exemplaire dans une reliure de qualité de C. et J.P. Miguet.


36. PREVOST D’EXILES (Abbé, A.Fr.). Histoire de Manon Lescaut et du chevalier des Grieux. Paris, Imprimerie de P. Didot l’ainé, An V (1797), 2 vol. in-12, maroquin citron, filets dorés autour des plats, dos à nerfs ornés, roulette dorée intérieure, tranches dorées (Trautz-Bauzonnet). Belle édition sortie des presses de Pierre Didot (1761-1853). De la famille des célèbres imprimeurs, il est celui qui a le plus profondément marqué l’art du livre français, notamment avec les Contes et Nouvelles de La Fontaine illustrés par Fragonard. 8 figures par Lefèvre interprétées par Coiny. L’un des 100 exemplaires sur grand papier vélin de format in-12, avec les figures avant-lettre et les eaux-fortes. Exemplaire cité par Cohen, relié sur brochure. Provenances : Lignerolles (Cat., 1894, n°1828) ; Montgermont (Cat., 1911, n°174).


37. REVERDY (P.). Coeur de Chêne. Paris, Galerie Simon, 1921, in-8°, broché, couverture. Edition originale. 8 bois gravés du sculpteur et peintre catalan Manuel Martinez, dit Manolo. Il réalise ici son unique livre. Tirage limité à 112 exemplaires, numérotés et signés par l’auteur et l’illustrateur ; celui-ci est l’un des 10 de Chapelle. Imprimé sur papier de Hollande, il a été offert par l’auteur à André Simon : A André Simon hommage de Pierre Reverdy L’année 1920 marqua le retour de Kahnweiler à Paris, qui ouvrit alors un nouvel espace : la Galerie Simon, avec un ami de longue date, André Cahen, dit André Simon. Le rôle de ce dernier fut d’apporter l’indispensable surface financière au marchand de tableau dont le stock venait de faire l’objet d’une mesure de séquestre de guerre. D.-H. Kahnweiler, Centre Georges Pompidou, p. 181.


38. ROUSSEL (R.). Locus Solus. Paris, Lemerre, 1914, broché, couverture, non coupé, chemise, étui. Edition originale. Oublié de ses comtemporains, excepté des surréalistes, Roussel marqua l’histoire littéraire du premier tiers du XXe siècle, aussi bien par la puissance de son imagination, que par la dimension qu’il sut donner au langage et à l’écriture. Avec Impressions d’Afrique, Locus Solus est son roman le plus intriguant. Ce récit fantastique lui valut les railleries des critiques qui parodièrent le titre de son roman en “Loufocus Solus”, “Locus Saoulus” ou “Blocus Solus”. L’un des quelques exemplaires sur japon. Le tirage n’est pas mentionné. Exemplaire de qualité, dans une chemise-étui à dos de maroquin bleu de J.B.Alix.


39. SAGAN (F.). Bonjour tristesse. Paris, René Julliard, 1954, in-12, maroquin janséniste violine, doublures de maroquin vert, gardes de soie moirée de même couleur, couverture et dos, tranches dorées (M. de Bellefroid). Edition originale. Premier livre de Françoise Sagan, qui fut salué par le public et le prix des Critiques. Un des 30 exemplaires sur papier vélin Navarre, seul tirage sur grand papier. Sobre reliure de M. de Bellefroid.


40. SAINT-GELAIS (Mellin de). Oeuvres poétiques. Lyon, De Harsy, 1574, in-12, maroquin rouge, filets dorés autour des plats, armes au centre, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées (Bauzonnet-Trautz). Seconde édition collective en grande partie originale, plus complète que la précédente, de ces poèmes dus à Saint-Gelais, protégé de Henri II et ancien disciple de Marot. Une édition publiée du vivant de l’auteur, en 1547, fut probablement détruite par ce dernier en raison de pièces susceptibles de compromettre son statut de poète de cour. Il n’en reste que deux exemplaires conservés à la B.N.F. dont un incomplet. Notre édition, imprimée en italique 15 ans après la mort de Saint-Gelais, donne pour la première fois l’ensemble des poèmes de l’auteur, comprenant opuscules, sonnets, rondeaux, ballades, épithaphes, élégies, énigmes et chansons. Superbe exemplaire, grand de marges (163 x100 mm), aux armes du duc Edouard de Fitz-James (1776-1838), pair de France, député de 1834 à 1837, arrêté avec Chateaubriand et Hyde de Neuville à la suite du complot de la duchesse de Berry. Proche de Balzac, oncle de Mme de Castries, il patronnait le Rénovateur, journal légitimiste dirigé par Charles Laurentie. Picot, I, 630 ; Baudrier, Suppl. I, p.32, n°8 ; Barbier, Ma Bibliothèque Poétique, I, n°64 ; Olivier, 1386.


41. SEGHERS (P.) – DUBUFFET (J). L’homme du commun ou Jean Dubuffet. S.l., Poésie 44, 1944, in-4°, broché, couverture rempliée. Edition originale. Recueil de réflexions sur la peinture et Dubuffet par P. Seghers, dédié à Jean Paulhan. 2 lithographies originales, Cyclotourisme et Départ à Cheval, que l’on retrouvera dans Matière et Mémoire. L’une d’elle est en couleurs. Tirage limité à 161 exemplaires ; celui-ci est l’un des 140 sur Arches. Habituels reports. Webel, L’Oeuvre Gravé et les livres illustrés par Dubuffet, I, p. 32, n°48-49.


42. VALDORY (G.). Discours du Siège de la ville de Rouen, au mois de Novembre, mil cinq cent quatre vingt onze. Rouen, Richard l’Allemand, s.d. [1592], in-12, maroquin havane, filets dorés autour des plats avec fer doré en angle, au centre, large motif doré aux petits fers, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées (Bauzonnet-Trautz). Edition originale, rare. L’auteur, en qualité de lieutenant général et capitaine des bourgeois, relate le siège de Rouen par Henri IV, qui se fit livrer les clefs de la ville, moyennant une importante somme remise au gouvernement catholique. Un plan du fort de Sainte-Catherine. Bel exemplaire, bien complet du plan qui manque presque toujours. Ce volume a servi au retirage de l’ouvrage, publié par la société Rouennaise des Bibliophiles. Provenances : de Merval ; Bruno Monnier. Hauser, Les sources de l’Histoire de France, IV, 3007 ; Frère, Manuel du Bibliographe, II, 586 ; Lormier, V, 4280.


43. VALERY (P.). Introduction à la méthode de Léonard de Vinci. Paris, Extrait de la Nouvelle Revue du 15 Août 1895, in-8°, maroquin souple havane, titre de l’ouvrage frappé en lettres dorées sur le premier plat, dos lisse, couverture conservée, étui (Alix). Edition originale rarissime de cette plaquette, chef-d’oeuvre de Valéry, qui est sa première commande, faite à la demande de Juliette Adam, directrice de la Nouvelle revue. Dans une lettre adressée à son frère Jules, où il expose les progrès de son article sur Vinci, Valéry exprime parfaitement bien le sens qu’il veut donner à son texte : “ J’écarte le Vinci connu et je veux établir un « modèle » (dans le sens de modèle mécanique) de l’esprit d’un Vinci, les conditions du problème étant pour moi réduites à ce point : « On dit que c’était un esprit universel. Que signifie, quelle est la nécessité de cette proposition ? Peut-on être universel ? Y a-t-il une méthode pour se rendre universel ? »”. L’auteur exclut ainsi de son texte tout travail d’érudition ou de critique d’art. Tirée à une centaine (cf. L.A.S. de P. Valéry au comte Philipon : « …très émerveillé d’apprendre que vous possédez un exemplaire de cette fantaisie déjà ancienne sur Léonard. Un seul sur une centaine fut mis en vente chez Bailly et vendu ! »), il ne subsiste aujourd’hui de cette plaquette que quelques exemplaires. Exemplaire offert par l’auteur à Georges Louÿs, accompagné d’un envoi autographe. Georges Louÿs, frère et protecteur de Pierre Louÿs, fit l’une des plus brillantes carrières de son époque en tant que grand commis de l’Etat. C’est à la demande de Pierre que Georges interviendra pour trouver une situation intéressante à Paul Valéry. G. Karaïskakis, 4.


44. VERLAINE (P.) & BARBIER (G.). Fêtes galantes. Paris, Piazza, 1928, in-4°, maroquin janséniste gris-bleu, dos à nerfs orné, doublure de soie moirée bleue sertie d’un encadrement de filets dorés sur fond de maroquin de même couleur, gardes de même matière, couverture et dos, tranches dorées, étui (René Aussourd). 20 compositions en couleurs de Georges Barbier. L’un des rares exemplaires de tête sur papier Japon du tirage réservé à l’Amérique. Il contient : - une aquarelle originale (152 x 139mm.) de G. Barbier, signée et datée 1928. - une suite en couleurs des illustrations. - une suite en noir des illustrations sur même papier. Sobre reliure de R. Aussourd, parfaitement exécutée.


45. VERLAINE (P.). Odes en son honneur. Paris, L. Vanier, 1893, in-12, demi-maroquin havane, à la bradel, dos lisse orné d’une guirlande florale nouée d’un ruban, surmonté d’une couronne, couverture bleue, tête dorée, non-rogné (Ch. Meunier). Edition originale. A peine l’écriture de Chansons pour Elle achevée, Verlaine commença Odes en son Honneur, recueil de poèmes inspirés par Philomène Boudin. Certaines pièces érotiques, dans lesquelles il célèbre avec ferveur le corps de sa muse, peuvent poétiquement retrouver la qualité de Filles et la crudité de Femmes. L’un des 20 exemplaires de tête, sur papier du Japon ; celui-ci contient un manuscrit signé par l’auteur, du poème “Mais la tête, sa tête !” , soit 2 ff., dans lequel Verlaine décline son amour pour Philomène. Un portrait gravé de l’auteur, daté 1888, a été relié en tête de l’ouvrage. Bien que non signée, la reliure est de Charles Meunier, praticien qui travailla pour E. Massicot. Provenance : E. Massicot dont l’ex-libris, daté 1897, figure sur le contreplat.


46. VERLAINE (P.). Poèmes Saturniens. Paris, Lemerre, 1866, in-12, maroquin bleu, filets dorés autour des plats, dos à nerfs orné, bordure intérieure de même maroquin, doublure et gardes de soie moirée bleue, couverture, tranches dorées sur témoins, étui (E. & A. Maylander). Edition originale, publiée à compte d’auteur, du premier recueil de poèmes de Verlaine. Bien que l’ouvrage ne se soit guère vendu, l’auteur reçu les compliments de Victor Hugo, Banville, Leconte de Lisle, Mallarmé, Sainte-Beuve… Déjà dans ce premier livre, se révèle l’originalité de Verlaine qui a su échapper à l’emprise des influences, bien que quelques traces parnassiennes subsistent encore. Superbe exemplaire, sur papier vélin.


47. WELLS (H.G.). La guerre des mondes. Bruxelles, Jette, 1906, in-4°, broché, couverture illustrée, chemise, étui. Première traduction française et première édition illustrée de ce grand roman d’anticipation, mettant en scène la conquête de la terre par les martiens. Intéressante illustration du peintre brésilien Alvim Corréa, qui transcrit avec réalisme et humour, l’imagination de Wells. Elle est formée de 137 compositions, dont 22 hors-texte sur papier mat couché. L’un des 500 exemplaires du tirage de luxe, comme souvent non signé et non numéroté. L’exemplaire est ici en parfaite condition, ainsi que sa fragile couverture à décor art nouveau. Il est contenu dans un étui chemise de Devauchelle à doublure d’ubuc havane.


48. YOURCENAR (M.). En Pélerin et en étranger. Essais. Paris, NRF, 1989, in-8°, maroquin janséniste ocre, doublure et gardes de même couleur, serties d’un listel de box crème, couverture et dos, chemise, étui (C. et J.P. Miguet). Edition originale. L’un des 40 exemplaires de tête sur vergé blanc de Hollande van Gelder. Superbe exemplaire.


49. Y VER (J.). Le Printemps d’Yver. Anvers, G. Silvius, 1575, in-16, maroquin vert, filets dorés autour des plats, au centre marque contenue dans une couronne de lauriers, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure de la fin du XVIIe siècle). “Le Printemps d’Yver est un fort joli livre, qui donne une idée avantageuse et qui ne peut manquer d’être vraie de la bonne compagnie de cette époque.” (Viollet-Le-Duc). Originaire de Niort, Yver (1520-1571) fréquenta, avant son départ en Italie dont il revint en 1550, la société lettrée de Poitiers avec du Fail, Bouchet et Scévole de Sainte-Marthe. A son retour, il entreprit alors d’écrire son unique livre, le Printemps, clin d’oeil par opposition à son nom, afin de montrer que la littérature française n’était pas qu’une simple imitation des lettres italiennes. Bien qu’influencé par Rabelais, et tout en suivant la tradition de Bandello et de ses adaptateurs, faite d’intrigues compliquées et sanglantes, Yver créa cinq histoires ou l’analyse sentimentale tient une place prépondérante, les protagonistes devisant d’amour, chacun soutenant sa thèse, mais l’amour n’étant pas le seul sujet, puisque certains poèmes exposent des voeux de paix et appellent au retour à la paix. L’une de ces histoires a, comme l’a signalé en 1978 L. Harper, fourni la trame du Solyman and Perseda de Thomas Kyd, imprimé en 1592. D’autre part, comme l’a rappelé F. Schreiber en 1987, G. Bullough a suggéré, dans son Narrative and dramatic Sources of Shakespeare, I, 207 f, que le cinquième récit a été la source principale des Two Gentlemen of Verona de Shakespeare. (Cat., Des Valois à Henri IV, 1995, n°350). Le Printemps connut un succès énorme, pas moins de 20 éditions virent le jour entre 1572 et 1618. Il fut traduit en Angleterre dès 1578. Bel exemplaire relié à la fin du XVIIe ou au tout début du XVIIIe siècle, qui fut par la suite la propriété de Joachim de Montaigu-Beaune (1763-1834), marquis de Bouzols, qui fit apposer sa marque au centre du premier plat. Bouland, Marques des livres, p.82.


50. ZONCA (V.). Novo teatro di machine et edificii. Padoue, Fr. Bertelli, 1621, in-folio, vélin ivoire, dos lisse orné, tranches marbrées (reliure de l’époque). Seconde édition de ce théâtre de machines, publié quelques années après les ouvrages de Besson et Ramelli. S’inspirant des dessins du manuscrit, Trattato di architectura, de l’ingénieur siennois, François-Georges Martini (1439-1501), conservé à la bibliothèque Laurenziana, Zonca nous offre ici un panorama d’instruments et de machines, formé de 42 planches gravées, figurant des presses à huile et à caractères mobiles, des machines à tisser, des écluses, des pompes hydrauliques, des élévateurs… Ces illustrations servirent de modèles à de nombreux ingénieurs. Le livre s’ouvre sur un très beau titre-frontispice. Bel exemplaire, malgré une tâche sombre dans la marge supérieure du volume. Riccardi, I, 669 ; Norman, 2281 ; Singer, Technology, III, pp. 41, 172 et 451 ; Wolf, XVI th. & XVII th. centuries, p. 540 ; Reti, Technology and Culture, pp. 287-298 ; Dibner, Heralds of Science, 173.




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