Programme « Voyager pour apprendre les métiers d’art » Aperçu de l’expérience de Gaëlle, partie étudier les techniques d’écoconstruction en Equateur Le Superadobe Ce qui m’intéresse, c’est l’architecture et plus particulièrement l'écoconstruction. Ma destination est l'Equateur, entre la Colombie au Nord et le Pérou au Sud. Je suis venue en Equateur car la tradition de l'adobe y est encore récente, même si le béton gagne vite du terrain! Grâce à ce programme je participe à la construction d’une maison en Superadobe. « La terre crue, utilisée depuis onze millénaires, reste aujourd'hui le matériau de construction le plus répandu à travers le monde. Un tiers de l'humanité vit dans un habitat en terre, soit plus de deux milliards de personnes dans 150 pays. Les architectures de terre, simples ou monumentales, sont présentes dans des contextes variés et répondent à des besoins très divers. » (craterre.org) Le Superadobe est une technique constructive de l’architecture de terre, parmi d'autres comme l'adobe (brique de terre crue), le pisé, la bauge, le cob... Cette technique a été inventée en 1988 par l’architecte d’origine iranienne Nhader Kahlili, installé aux Etats-Unis : «Le retour à la terre m’a semblé évident. Je n’ai rien inventé, toutes les civilisations méditerranéennes ont utilisé la terre sur laquelle elles vivaient pour bâtir », affirme-t-il. Le Superadobe est donc un adobe de Superman ! (blague) En fait, ce sont de longs ou courts sacs de toile (le plus souvent en nylon), qui sont remplis de terre locale et disposés en couches ou en longues bobines compactées. Mon travail a commencé avec le dessin de la maison sur le papier, puis sur le terrain pour le niveler, réaliser le dessin in situ, creuser les fondations, construire les fondations en pierre, ciment et sable, puis monter les murs de Superadobe. Les intérêts du Superadobe sont multiples. Tout d’abord il est disponible in situ : la terre est en abondance sur toute la planète. Cela permet de réduire le transport et les dépenses d’énergie et d’argent qui y sont liées. Techniquement, le Superadobe a également un intérêt phonique indéniable, capte l’humidité et a des propriétés antisismiques importantes. Enfin, sa mise en œuvre ne requiert pas une main d’œuvre qualifiée. Cette technique présente toutefois quelques inconvénients. Elle oblige à faire une bonne étude de terrain pour que la maison soit environnante, et nécessite tout de même l’obtention d’un permis de construire. De plus, elle laisse peu de choix pour la création des volumes, couleurs et matériaux de la maison. Si Nader Khalili aime l'idée que ses constructions viennent de la terre et sont vouées à y retourner en fin de vie, ce n'est pas tout à fait le cas puisque les sacs utilisés sont généralement en matière plastique et donc non biodégradables. La technique Superadobe reste néanmoins un moyen de construire soimême une maison à faible coût qui sera d'autant plus écologique si l'on emploie des matériaux naturels telle que la toile de jute comme cela a été expérimenté sur divers chantiers autour du monde. Gaëlle Partie en Equateur avec le programme « Voyager pour apprendre les métiers d’art »