Programme « Voyager pour apprendre les métiers d’art » Aperçu de l’expérience de Zoë, partie étudier les techniques de tissage chiliennes « El crin » Objets rares aux couleurs vives « Au Chili, le crin de cheval est utilisé pour donner vie à des objets hors du commun. Lorsque nos yeux se posent sur les mille et une couleurs vives de ces réalisations délicates, on ne se doute pas un seul instant que la matière utilisée est le crin de cheval. La crinière, une fois tissée, permet d’obtenir des objets d’une grande finesse. C'est une technique minutieuse qui consiste à travailler le crin de cheval pour donner forme à divers personnages, fleurs, chapeaux, papillons... En général les objets produits sont décoratifs ou peuvent être adaptés en bijoux. C'est un artisanat à la fois simple et original, subtil et rare. Bien que vendus dans tout le pays, presque tous les objets en crin sont réalisés dans un petit village du centre du Chili, appelée Rari. L’artisanat du Crin est apparu, il y a 200 ans, lorsque des femmes de la septième région ont découvert qu'elles pouvaient tisser des racines de peuplier. Puis elles prirent conscience de la flexibilité du crin et abandonnèrent alors les racines pour ce nouveau matériau. Il en va de même pour tous les autres artisanats du Centre et du Sud du Chili comme le travail de la laine en tissage, tricot et crochet, ou bien les céramiques en grès. Il s'agit en fait d'une façon propre aux Mapuches de vivre en accord avec le monde immédiat et de « trouver la beauté dans ce qu'ils ont à portée de main ». Aujourd’hui, les artisanes de Rari travaillent le crin de couleur naturelle ou teint à l’aide d’un processus chimique. Il est combiné avec le Sisal, une fibre végétale mexicaine qui a une bonne résistance et qui permet de donner forme à une structure, ou armature. La technique consiste à élaborer un réseau de crins autour du sisal. Il n'est besoin d'aucun outil hormis l'aiguille à coudre pour les finitions, et la dextérité des mains des tisseuses. Malgré sa finesse, cet art populaire a rarement été pris au sérieux. Aujourd’hui l’artisanat du crin devient une source d’inspiration pour certain designers, et on peut espérer qu’il connaîtra un renouveau et séduira un jour un public plus large. Mais pour cela, le crin a encore un long chemin à parcourir, puisqu’il reste un artisanat timide qui se limite aujourd’hui à des formes folkloriques et traditionnelles. » Zoë Tisserande / Designer Textile Partie au Chili avec le programme « Voyager pour apprendre les métiers d’art »