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MARIE-AMÉLIE LE FUR: « LE SEUL ÉCHEC EST DE NE PAS ESSAYER. »

Marie-Amélie Le Fur n’a pas eu une enfance facile. Victime d’un accident de la route à l’âge de 15 ans, elle doit se faire amputer de la jambe gauche. Alors jeune athlète, elle parvient à se reconstruire grâce au sport et fait partie aujourd’hui des plus grandes championnes paralympiques (saut en longueur et sprint) avec 8 médailles dont 3 en or.

PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE ODRU

Comment avez-vous démarré la pratique du sport ?

J’ai commencé l’athlétisme à 6 ans pour accompagner ma grande sœur qui ne voulait pas y aller toute seule. J’ai d’abord pratiqué le demi-fond mais je n’y trouvais pas mon compte et j’ai très rapidement souhaité arrêter. Mes parents m’ont poussée à continuer et j’ai fini par prendre du plaisir avec le temps. J’y ai développé des liens sociaux de plus en plus importants, c’était très sympa d’avoir des amis à l’entraînement différents de ceux de l’école.

Quels souvenirs gardez-vous de vos débuts ?

L’athlétisme est un sport multidisciplinaire, ce qui est très ludique quand on est enfant. Je n’étais pas douée dans de nombreuses disciplines puis j’ai commencé à m’améliorer dans certaines et à les apprécier de plus en plus. Ça devenait d’autant plus intéressant en me donnant des objectifs en début de saison et en établissant des projets pour y parvenir. La mise en place de cette progression était très épanouissante, même les échecs !

Quelle place le sport occupait-il dans votre quotidien ?

Il prenait de plus en plus de place, même si j’étais protégée par mes parents pour ne pas avoir un rythme trop intense. J’ai commencé par 2 entraînements par semaine, ça pouvait aller jusqu’à 4. Le sport est très vite devenu essentiel dans ma vie, surtout après mon accident. Ça a été un moteur pour me reconstruire, m’aider à me connaître et progresser. C’est le vecteur qui m’a permis de passer de la personne que j’étais avant à celle que je suis devenue aujourd’hui.

© MARCUS HARTMANN -FLORENT PERVILLE - G MIRAND

Comment le sport vous a-t-il aidé à surmonter votre accident ?

On m’a dit que je ne pourrai plus faire de sport à cause de l’amputation. Finalement, ça m’a libérée car j’ai perdu la jambe qui me handicapait et m’empêchait de bouger. J’ai ensuite pu reprendre le sport et appréhender à nouveau mon corps. C’était le meilleur moyen de m’affirmer et d’acquérir une confiance en moi, loin de la honte et des craintes que l’on peut avoir en tant qu’adolescent. J’ai pu continuer à avancer grâce aux objectifs que je me fixais et aux personnes que j’ai pu rencontrer.

Qu’est-ce qui vous a motivée à aller à l’entraînement ?

J’ai toujours pris du plaisir, grâce à mes entraîneurs qui ont parfaitement su rendre mes séances ludiques comme j’en avais besoin. J’aimais également beaucoup la compétition qui était le résultat de mes efforts et me permettait de voir l’évolution de mes performances et ma réussite. J’ai toujours couru après la satisfaction personnelle…

Quels conseils pouvez-vous donner aux plus jeunes ?

Pour moi, le seul échec est de ne pas essayer. Et si on essaie mais qu’on n’y arrive pas, on apprend toujours quelque chose. Il faut savoir s’en nourrir pour grandir et progresser. ✱

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