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Le Longe-Côte, marche aquatique pratiquée par un médecin

Cette jeune activité de pleine nature attire de plus en plus, surtout lorsque la température de l’eau devient agréable. Sur nos plages, tout au long de l’année, les pratiquants, surnommés « les pingouins », intriguent. L’été des demandes de participation à l’essai ou pour la durée du séjour se multiplient.

Par le docteur robert lots, médecin du comité régional sud Paca, Fédération Française de randonnée

L’immersion entre le nombril et les aisselles n’est pas habituelle, c’est une activité physique avec quelques précautions à prendre, mais il suffit d’être à l’aise dans l’eau sans nécessairement savoir nager. L’équipement obligatoire est uniquement le port de chaussures protectrices. Le reste dépend de la saison, de la météo, de l’état de l’eau, du simple maillot de bain à la combinaison totale en passant par la combinaison « shorty ». C’est une activité physique, donc pratiquée régulièrement ou en alternance avec d’autres ; elle est bénéfique en prévention primaire, elle diminue donc le risque de pathologies à venir (cardio-vasculaires, métaboliques, cancéreuses). Mais aucune étude validée ne s’est encore intéressée à la prévention secondaire, c’est-à-dire au bienfait pour un malade guéri ou stabilisé, afin d’éviter une récidive, une aggravation, ou du moins ralentir l’évolution inéluctable d’une maladie chronique. Les « longeurs » relatent tous l’impression de bien-être qui perdure plusieurs heures après la séance, quelles que soient les conditions de cette dernière.

Les avantages de cette pratique

Dans l’eau, il y a une diminution de la charge pondérale verticale sur les articulations des membres inférieurs (hanches, genoux, chevilles) et celles des pieds.

➧ Il y a un effort plus important à l’avancement, du fait de la résistance de l’eau 25 fois plus grande que dans l’air. ➧ Il y a une mobilisation active des membres supérieurs pour aider à la progression.

➧ Il y a une contraction des muscles du tronc (gainage) pour maintenir la stabilité et aussi en début de séance lorsque la température de l’eau est basse.

➧ Il y a des corrections d’assiette nécessaires (maintien de l’équilibre) du fait des mouvements de l’eau en surface (houle) et en profondeur (ressac). La mise en jeu de nos propriorécepteurs (capteurs de positionnement des parties de notre corps et de situation par rapport au milieu extérieur) est différente que celle sur la terre ferme.

➧ Il y a un effet bénéfique pour le retour veineux des membres inférieurs par la pression plantaire, l’activité musculaire, mais aussi par l’action de la pression hydrostatique sur les veines superficielles. On peut raisonnablement penser que, comme en thalassothérapie, les composants de l’eau de mer apportent un plus.

Les précautions à prendre

Le médecin que je suis préconise bien entendu d’éviter les conditions extrêmes de température, de se protéger contre les UV par des crèmes protectrices indice 50 ou le port d’un maillot anti-UV, ainsi que des lunettes. Le choix de combinaison dépend de la tolérance individuelle au froid, mais en eau froide la température interne diminue obligatoirement et la limite de temps d’immersion à ne pas dépasser est signalée par l’apparition des frissons. En dehors d’une combinaison complète, le port d’un legging, d’un T-shirt à manches longues et de gants va éviter le contact très désagréable ou carrément toxique avec les méduses. Bien sûr, il faut s’hydrater, car, quelle que soit la température, on sue et la récupération d’eau est indispensable pour un bon fonctionnement de l’organisme. Sur une séance d’environ une heure, la prise de boisson peut attendre le retour sur la terre, sinon une poche à eau dorsale fait l’affaire pour certains. La pratique de longe-côte tire tous ses bénéfices de l’encadrement par des animateurs formés qui choisissent le terrain exempt de danger, assurent la sécurité, guident au bon geste et prodiguent les conseils pour prolonger les effets de la séance. ✱

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