RAPPORT DE PFE - GUAYABAL EL VOLCÁN

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GUAYABAL

EL VOLCÁN

GUAYABAL

E L V O LC Á N

P R OJ E T D E D E V E LO P P E M E N T CO M M U N AU TA I R E PA R T I E I I : R A P P O R T D E P F E

Un projet réalisé par Dounia Fert

CHIAPAS, MEXIQUE


Couverture : Rosa-Maria part tous les matins à l’aube promener son cheval avant de le préparer pour aller dans les champs. C’est à la même heure que nous démarrons le chantier. Le spectacle que donne la vue depuis le terrain de la maison est splendide. Image : Dounia Fert


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GUAYABAL

EL VOLCÁN

GUAYABAL

P R OJ E T D E D E V E LO P P E M E N T CO M M U N AU TA I R E PA R T I E I I : R A P P O R T D E P F E

Un projet réalisé par Dounia Fert

CHIAPAS, MÉXIQUE

E L V O LC Á N

DE 2 - Écologies Master 2 - session février 2018 Sous la direction de Xavier Lagurgue et Martine Bouchier Équipe enseignante : Pierre Léger, Antoine Maufay et Vincent Baumann


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AVANT-PROPOS

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Après ma licence, je suis partie en Italie pour

Son soutien m’a permis de me rendre sur

un an de césure durant lequel j’ai travaillé

place durant un mois lors duquel j’ai pu

chez ARCó - Architecture et Coopération.

travailler avec les habitants : cartographie

J’ai pu y découvrir comment réaliser des

collective, recensement de matériaux locaux,

projets de soutien communautaire avec

ateliers de dessin participatif, et d’autres

peu de moyens, en utilisant des techniques

études de terrain.

alternatives de construction. Je suis ensuite partie au Mexique, dans le cadre d’un

Après ce premier pas dans la communauté et

échange international, pour préparer le

après avoir validé mon premier semestre de

Master 1 à la UNAM. Là-bas, je me suis

Projet Long, j’ai commencé à organiser mon

inscrite dans l’Atelier Expérimental de

départ pour une permanence architecturale

Construction, dans le cadre duquel nous

d’un an dans la communauté de Guayabal.

avons pu travailler sur un projet à San

Je voulais présenter un projet de diplôme

Cristobal de las Casas, que nous avons

inscrit dans le réel. L’écriture de mon

par la suite réalisé lors d’un chantier de

mémoire m’a aidé à donner plus de sens à

construction. J’ai aussi participé à de

l’expérimentation que je cherchais à mener :

nombreux ateliers de formation en construction

j’y ai observé les nouvelles pratiques d’une

écologique (terre / bambou) dans différentes

architecture qualifiée d’«alternative» et je

communautés.

les ai reliées aux principes de la pensée complexe, développée entre autres par

Cette expérience enrichissante m’a décidé

Edgar Morin, afin d’en tirer des principes

à concrétiser mon projet de diplôme en

valables dans une conception architecturale

travaillant avec une communauté dans le

plus ‘‘sensée’’.

Chiapas (Sud du Mexique) et c’est comme cela que je commencé à travailler à

Je suis donc partie au Mexique dans le but

Guayabal. J’ai effectué mon premier semestre

de complémenter mon travail théorique par

de Master 2 à l’atelier Laurent avec M.

la réalisation de mon Projet de Fin d’Études à

Drummond comme tuteur.

travers une expérimentation par la pratique.

Image : Esplanade centrale de la communauté de Guayabal vue depuis la passerelle d’accès - octobre 2015


LOCALISATION

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MEXIQUE Pays

CHIAPAS

CHAPULTENANGO Municipalité

GUAYABAL Communauté

État


SOMMAIRE

Avant-propos

P. 5

3. PROJET ET RÉALISATION

Localisation

P. 6

Préambule

INTRODUCTION 1. ANALYSE CONTEXTUELLE

P. 8 P. 9

7

P. 52 P. 53

Dessin du projet

P. 54 - 55

Avant-projet

P. 56 - 57

Projet Exécutif

P. 58 - 61

Chantier

P. 62 - 63

Budjet

P. 64 - 67

Contexte

P. 10 - 11

volcanisme et séismes

P. 12 - 13

Récit en images

P. 68 - 77

Rappels historiques

P. 14 - 15

La maison finie

P. 78 - 79

Les cultures Zoque et Tzotzil

P. 16 - 17

Matières et lumières

P. 80 - 81

Refléxions

P. 18 - 19

P. 83

Ciudades Rurales Sustentables P. 20 - 21

CONCLUSION

Chiffres clés

P. 22 - 23

Bibliographie

P. 85 - 87

Learning from vernacular

P. 24 - 25

Remerciements

P. 88 - 89

2. ENQUÊTES DE TERRAIN Préambule

P. 26 P. 27

Observations et relevés

P. 28 - 29

Guayabal et ses habitants

P. 30 - 31

Relevés habités

P. 32 - 41

Atelier enfants

P. 42 - 43

Atelier Participatif

P.44-45

Randonnées de site

P. 46 - 47

Site et données climatiques

P. 48 - 49

Atelier de superadobe

P. 50 - 51

Fin poétique

P. 91


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INTRODUCTION

Guayabal el Volcán est un projet d’accompagnement communautaire qui cherche à employer la pratique de l’architecture comme outil pour répondre, au-delà d’un besoin infrastructurel, à des problématiques sociales, environnementales, économiques et culturelles. En valorisant le processus et l’expérimentation, le projet cherche à re-questionner la position de l’architecte et de son métier face aux enjeux actuels d’expansion urbaine, d’homogénéisation culturelle, de pertes des savoirs constructifs traditionnels et vernaculaires, et de dérèglements climatiques.

Images : 1. Première réunion communautaire avec les habitants de Guayabal Septembre 2015 2. Guayabal, septembre 2014 Photo Yollotl Alvarado

Il cherche aussi à apporter son soutien à une communauté aux ressources financières limitées, luttant pour ses droits et ses terres suite à l’éxplosion du volcan Chichonal en 1982. Le projet se déroule en plusieurs phases au cours de ces deux dernières années, et la partie présentée ici n’est que le début d’un projet plus vaste amené à se prolonger sur les années à venir.


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1 - ANALYSE CONTEXTUELLE


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CONTEXTE

Il est neuf heures du soir, nous sommes le 28 mars de l’année 1982. Le volcan Chichón recouvre le ciel d’un voile sombre et épais et crache sa lave, dévastant toutes les terres de ses alentours et ensevelissant les villages qui se trouvent sur sa route. Deux mille personnes trouvent la mort cette nuit-là, mais les victimes de cette catastrophe naturelle sont beaucoup plus nombreuses. L’explosion affecte toute la zone dite des «Zoques del volcán», remettant en cause toute la structure sociale et culturelle de ce peuple indigène. Le village de Guayabal, se trouvant sur les pentes mêmes du volcan, n’est pas épargné et disparaît sous cinq mètres de lave et de cendres. Ses habitants se retrouvent sans logis, contraints de quitter leur région pour vivre en périférie de Rayón, ville située à plus de trois heures de route de chez eux. En changeant de région, les habitants de l’Ancien-Guayabal doivent non seulement faire fâce au tromatisme de l’éruption, à la

perte de tous leurs biens, mais doivent aussi s’adapter à une nouvelle région, une autre langue, une autre culture, des traditions différentes. Peuple de paysans, les Zoques qui avaient pour habitude de se nourrir de leurs propres récoltes doivent désormais changer complètement de mode de vie. Malgré les tremblements de terre qui se multipliaient depuis 1980 et les mises en garde de nombreux vulcanologues, rien n’avait été mis en place par les autorités pour prévenir les dégâts d’une éventuelle éruption volcanique. Vingt-cinq ans passèrent avant que les habitants ne reviennent visiter leur village disparu. De l’ancien Guayabal, il ne restait plus que quelques pierres dépassant du sol, vestiges du clocher de leur vieille église. Les terres, de nouveau fertiles, avaient été vendues à de riches exploitants agricoles de la ville la plus proche : Chapultenango.


Images : 1. Volcán Chichonal juste après l’éruption - 1982 Photo : Alfonso Reyes 2. Volcán Chichonal aujourd’hui septembre 2015

C’est alors le début d’une lutte pour la terre qui dure depuis maintenant plus de dix ans : En 2007, une quarantaine d’habitants de l’ancien Guayabal décident de récupérer les terres communales leur appartenant et d’occuper physiquement un terrain de cellesci en contrebas de l’ancien village. Pour ce faire, ils s’entourent d’une vingtaine de familles Tzotziles : peuple de la région voisine connu pour ses nombreuses résistances et son engagement dans les luttes zapatistes. Ils lutteront ensemble pour fonder le nouveau village de Guayabal, l’une des rares communautés indiennes métisse et trilingue de la région. Une procédure juridique a été lancée depuis ces dix dernières années et est bientôt en phase de se terminer. Bien que le procès ait déjà permis aux propriétaires Zoques de l’Ancien-Guayabal de récupérer leurs droits, la lutte continue entre les occupants du Nouveau-Guayabal (Zoques et Tzotziles) et les Zoques vivant désormais a Rayón.

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En effet, les Tzotziles ont grandement aidé dans la lutte mais ne possèdent pourtant aucun titre de propriété justifiant l’occupation. Les Zoques, quant à ceux qui ont reconstruit leur vie à Rayon, aimeraient vendre leurs terrain communaux, mais n’ont pas participé à l’occupation des terrains. Il est alors compliqué de savoir qui est légitime de posséder la terre. Pour le moment, il semblerait que le procès se tourne plus en faveur des occupants physiques de la communauté de Guayabal car comme le disait le chef révolutionnaire Emiliano Zapata en 1911 dans son Plan d’Ayala :

« La terre appartient à ceux qui la travaillent »


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Volcanisme et séismes

L’État de Chiapas est l’une des régions les plus affectée par les risques naturels. Sa position géographique en bord de côtes et ses massifs montagneux rendent la région à la fois sensible aux ouragans et tornades côtières, et aux séisme et éruptions dans ses montagnes d’origine volcanique. On compte 318 catastrophes ces 15 dernières années et le séisme du 27 septembre 2017, avec une magnitude de 8, affecta plus de 80% de la région, détruisant plus de 57.000 maisons.

Image : Volcán Chichonal ‘‘ randonnée de site’’ - Septembre 2015


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formation du volcan 260 000 ans

3000

dernière explosion 1982 - il y a 35 ans

2000 2600 2400

2 000 victimes

1000 1800 1600 1400

1250 900

550

1982

Données Volcán Chichonal - Mariana Patricia Jácome Paz, vulcanologue


RAPPELS HISTORIQUES

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Civilisations Préhispaniques

Conquête et métissages

Le Mexique est un pays riche de multiples identités culturelles et d’une histoire marquée par ses couches successives de migrations. Les premières traces de vies retrouvées au Mexique remontent à 50.000 ans. La période mésoaméricaine, aussi appelée préhispanique est marquée par la sédentarisation des chasseurs-cueilleurs vers 2500 av. J-C. Ils se regroupent en petites communautés agricoles qui cultivent le Maïs, le Frijol (haricot noir) et la courge, constituant encore aujourd’hui la base de l’alimentation Mexicaine. L’époque précolombienne est marquée par plusieurs grandes civilisations dont les plus connues sont les Olmèques (--1200 à -- 500), les Mayas (-- 2600 à +1520), les Toltèques (+900 à +1200) puis plus tard les Aztèques (+1200 à +1521).

Le Mexique est découvert en 1519, par Hernán Cortès, qui débarque dans le Yucatan avec très peu d’hommes. Une prophétie Maya annonçant le retour du dieu Quetzalcoatl joue en faveur des colons qui s’emparent du pouvoir pour fonder la Nouvelle-Espagne. En deux ans seulement, ils écrasent l’empire Aztèque et s’installent dans le bassin de Tenochtitlán, qui devient la ville de Mexico. Malgré la violence de la colonisation, la conquête du territoire Mexicain donne lieu à de nombreux métissages, aussi bien culturels qu’ethniques. De nombreuses communautés, bien que profondément transformées par l’arrivée des espagnols, déscendent des peuples mésoaméricains et sont encore aujourd’hui marquées par leurs cultures, leurs langues, leurs croyances et leurs traditions.

Olmèques Limite approximative de la culture Mésoaméricaine Empire Aztèque Civilisation Maya Pyramides Maya


Images : 1. Carte de mésoamérique source - Museumofthecity.org 2. Caracol Zapatiste source - «luchas muy otras» - Mariana Mora Bayo 3. Membre de l’EZLN jouant de la guitare VillaPhotographie - 1996

Indépendance et révolutions zapatistes Après de longues années d’instabilités politiques et de rebellions, le pays obtient finalement son indépendance en 1867 grâce à Benito Juarez, président d’origine indienne. Sa mort est suivie d’une longue periode de sept mandats -- qui s’apparentent plutôt à une dictature -- de Porfiro Diaz, dont les nombreuses réformes favorisent l’expropriation des terres agricoles au détriment des communautés indiennes. Ceci entrainera dès 1910 le soulèvement d’une insurrection populaire, soutenue principalement par Emiliano Zapata. Ce dernier revendique, dans son plan de l’Ayala, la restitution des territoires communaux aux populations indiennes et fonde le mouvement Zapatiste. Il sera assassiné en 1919 mais restera le symbole de la lutte pour le peuple et les minorités. L’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) revendique sa descendance du mouvement Zapatiste et lance un appel à l’insurrection indienne en 1994. Située dans l’état de Chiapas, L’EZLN

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s’oppose au néo-libéralisme et déclare la guerre au gouvernement fédéral. Suite à une lutte armée, les insurgés prennent la ville de San Cristobal de las Casas et signent les accords de San Andrès, qui demandent une modification de la constitution sur les droits et cultures des populations indiennes. Suite à un refus de modification constitutionnelle de la part du président, les zapatistes décident de mettre en oeuvre les accords dans 38 municipalités autonomes. En 1996, ils organisent la « Première rencontre intercontinentale pour l’humanité et contre le néolibéralisme ». Le Chiapas est toujours un haut lieu de rencontres altermondialistes et toute une partie de la région fonctionne de manière autonome.


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LA CULTURE ZOQUE

Le peuple Zoque descend de la tradition Olmèque. Avant l’arrivée des espagnols, les Zoques entretiennent de bonnes relations commerciales avec les Aztèques jusqu’en 1484 où ils sont contraints par ces derniers à faire allégeance au roi Ahuizotl. En 1523, les colons envahissent leur territoire et les Zoques sont réduits au travail forcé. L’indépendance de Mexico ne favorise pas leur situation : la configuration du pays en état fédéraux divise les peuples indiens et les Zoques sont dispersés entre les états de Chiapas, Tabasco et Oaxaca. Les réformes agraires faisant suite à la révolution Zapatiste finissent par permettre aux Zoques de constituer, après 1922, différents « ejidos » ou terrains communaux.

UNE PETITE ANECDOTE : Les Zoques se noment euxmêmes O’depüt, ce qui signifie « Hommes de parole ».

L’appellation dépréciative ‘‘Zoque’’ leur vient des Aztèques et signifie «Terre boueuse».

On compte aujourd’hui 80 000 Zoques dans tout le pays, dont 50 000 vivent dans le nord du Chiapas, sur la « route Zoque », région située sur les franges du volcan Chichonal. La tranquillité de ce peuple fût de nouveau mise à mal par l’explosion du volcan en 1982. Les Zoques, essentiellement des paysans vivant toute l’année de leur productions agricoles furent énormément affectés par la destruction de leurs terres. Très grands producteurs de café avant 82, leur économie repose aujourd’hui principalement sur l’élevage bovin. Coté religieux, la pratique active des Zoques pour le catholicisme semble compatible avec des croyances appartenant à leur passé préhispanique. Ils considèrent la nature comme une divinité et voyagent dans leurs rêves. De nombreux Zoques avaient ainsi prédit l’éruption volcanique lors de leur rencontre avec Pyogbachu’we (la femme qui brûle). La lutte ne semble pas encore terminée pour ce peuple qui doit désormais faire face à l’expropriation de 84 500 ha de leurs terres communales pour l’ouverture de 11 puits pétroliers aux alentours du volcan.


LA CULTURE TZOTZIL

Convergence des luttes La culture Tzotzil, bien distincte de celle des Zoque, est descendante de Mayas qui seraient montés depuis le Guatemala vers 100 avant J-C. À l’époque préhispanique, plusieurs grands seigneurs dominent la région et se combattent entre eux. À l’arrivée des espagnols, seul le seigneur de Zinacantán fait alliance avec les colons ce qui lui vaut quelques privilèges. Ayant de nombreuses terres en plein coeur de la région de Chiapas, les Tzotzils luttent à de nombreuses reprises pour la protection de leurs biens, ce qui fait d’eux un peuple engagé et organisé. Principaux acteurs de la lutte Zapatiste en 1994, leur tissu communautaire est soudé et de nombreux Tzotziles vivent aujourd’hui dans les caracoles autonomes. Environ 200.000, les Tzotzils représentent 37% de la population indienne de Chiapas. Les langues Zoques et Tzotziles sont totalement différentes, tout comme l’artisanat et les traditions culinaires ainsi que les cosmovisions. Pourtant les deux peuples sont issus de la terre et c’est la lutte pour celle-ci qui les rassemble.

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Images : 1. Danse traditionnelle Zoque Inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2010 Guayabal - février 2017 2. Carte des principales communautés de Chiapas données - INEGI 3. Femmes Tzotziles de Zinacantán source - Plumerio Pipichas

Zoque

Tzeltal

Tzotzil

Ch’ol

Tojolabal

Kakchiquel


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REFLEXIONS

À la recherche de la convivialité perdue... Le Chiapas est une région marquée de luttes : Celles des communautés indiennes pour leur droit à la terre, mais aussi leur droit d’être reconnues en tant que peuple. Tant dans leur vie quotidienne que dans leur imaginaire, les indiens du Mexique sont étroitement reliés à la terre. Les valeurs de ces derniers sont difficilement conciliables avec un mode de vie occidentalisé. Leur organisation sociale sous forme de communauté ne combine pas avec l’individualisme prôné par la société de marché. L’économie du don, celle de la débrouille, de l’entraide, n’est pas compatible avec le capitalisme. Pourtant, même si la lutte zapatiste a permis d’apporter une certaine protection aux communautés de Chiapas, les violences de « l’occidentalisation du monde » continuent de plus belle dans le sud du Mexique et les traditions disparaissent peu à peu sous un imaginaire colonisé. La culture de masse ronge petit à petit les territoires et efface les traces des savoir-faire locaux, le culte du marché annonce de la richesse mais

il produit de la misère pour ces gens dont les tissus communautaires sont de plus en plus fragiles. Les aides au développement fournies par l’état en réponse à « la pauvreté » ruinent les structures d’organisations locales et la convivialité. Pour Majid Rahnema1, la pauvreté modernisée : celle instituée par des gouvernements qui incitent à la dépendance, est différente de la pauvreté conviviale : cette sobriété heureuse ou simplicité joyeuse. Il est aujourd’hui extrêmement difficile de positionner le curseur de la pauvreté de l’État de Chiapas, car ce dernier est à la fois très riche de toutes ses cultures, dans tous les sens du terme, et en même temps considérablement appauvri par une misère due au rejet de la tradition par des communautés attirées par le progrès, par la ville, par la monnaie et qui aspirent à des vies différentes. Nombreux sont les hommes ayant été jusqu’à traverser le Mexique et le désert du Sonora avec toutes leurs économies afin de pouvoir accéder au pays « de la fortune ». Image : Communauté de Guayabal après notre première réunion - Sept. 2015 1 : Majid Rahnema, Quand la misère chasse la pauvreté, 2003


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Les dangers de « l’occidentalisation du monde » J’ai pu observer en arrivant, que les blessures du colonialisme sur les populations indiennes de Chiapas n’étaient pas encore refermées. Pire, je me suis rendu compte que de nombreuses ‘‘aides’’ ou ‘‘projets communautaires’’ entretenaient ces plaies grandes ouvertes et continuaient de ‘‘tuer à petit feu’’ les communautés. De nombreux programmes mis en place par l’État tentent de faire baisser le chiffre de la pauvreté et d’améliorer les statistiques : accès aux soins, éducation, habitat, etc. Ils prennent en compte le quantifiable, mais omettent souvent la complexité de la dimension humaine réellement vécue : « La carte n’est pas le territoire ».

Obéissant à une logique réductrice et abstraite, ces programmes de développement cherchent à imposer un modèle unique, à faire le bonheur des gens sans leur demander leur avis. Si leur démarche cherche à étendre le système marchant jusqu’aux confins des terres, elle est alors un succès, mais emporte avec elle toutes les richesses et les spécificités de ces peuples hétérogènes.

CITATION : « Le rejet du développement à l’occidentale et la reconnaissance des valeurs des sociétés indiennes traditionnelles sont une première étape de la décolonisation de l’imaginaire et de la sortie de l’impérialisme de l’économie. » Serge Latouche, Chroniques d’un objecteur de croissance, 2012


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CUIDADES RURALES SUSTENTABLES

On compte environ quatre millions d’habitations vides dans tout le Mexique dont la plupart sont fraichement construites.3 La première « Ville Rurale Durable » du monde a été inaugurée en 2006 dans l’État de Chiapas, suite à un programme lancé par le gouvernement fédéral. Le programme Cuidades Rurales Sustentables (CRS) se targue de répondre aux 8 Objectifs de Développement Durable pour le Millénaire, lancés par l’ONU : ■ éliminer l’extrême pauvreté et la faim ■ assurer l’éducation primaire pour tous ■ promouvoir l’égalité des genres ■ réduire la mortalité infantile ■ améliorer la santé maternelle ■ combattre le SIDA ■ préserver l’environnement ■ mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

La première mise en oeuvre de ce programme fait suite à un ouragan en 2007 qui emporte une partie des habitations de la communauté Juan Grijalva. Aujourd’hui au nombre de six, dont trois sont déjà construites, les CRS sont de véritables « Villes Fantômes ». Avec un investissement de 5% du PIB, la vision étatique du développement constitue principalement un enjeu financier. Les nombreux témoignages4 des populations affectées montrent que cette politique de relogement constitue avant tout une stratégie d’expansion du marché et un contrôle social des populations marginalisées. De nombreux habitants affirment avoir été soumis à un contrôle répressif les obligeant à céder leurs terres en échange d’une maison « de ville » et de crédits sur un compte de la banque Azteca.

« D’AUTOSUFFISANTS À CLIENTS » ‘‘Ciudades Rurales Sustentables’’ ou Villes Rurales Durables, a été rebaptisé ‘‘Ciudades

Brutales Asustables’’ par les habitants, ce qui signifie Villes Brutales effrayantes !


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Vous avez dit soutenable ? Si l’intention est de réduire la pauvreté, les CRS produisent en réalité tout le contraire. Le modèle de développement proposé ne tient absolument pas compte du mode de vie indien-paysan : les communautés Chiapanecas reposent aujourd’hui sur des piliers d’auto-organisation, de travail communautaire et d’économie de subsistance. Toute la structure sociale est basée sur l’autosuffisance alimentaire et le partage des biens et services. Les habitations construites à la chaine dans les CRS ne font que 30m2 pour des familles allant parfois jusqu’à 12 enfants. Tandis que l’activité principale des femmes est la gestion du foyer et la cuisine, les maisons en contreplaqué ne permettent plus à celles-ci de cuisiner comme elles le font traditionnellement au feu de bois. Les maisons sur pilotis s’élèvent au-dessus de jardins en pente trop petits pour cultiver quoi que ce soit. Enfin, les matériaux privilégiés pour leur qualités écologiques ne tenant pas compte du climat, les maisons durables supposées tenir 50 ans ne tiendront pas plus de 10 ans.

Localisation : Chiapas Norte MOA : Gouvernement Fédéral Felipe Calderón Hinojosa (2006-2012) MOE : Marco Antonio Consantino

Principaux investisseurs : Secteur privé (banques, cimenteries, pharmacies et téléphonie) : Banamex, Azteca, Bancomer, Telmex, Ahorros, Téléton, Cruz Azul.

Inauguration : Nuevo Juan Grijalva - 2009 Santiago el Pinar - 2011

Budget : Nuevo Juan Grijalva - 24.000.000 € Santiago el Pinar - 18.000.000 €

Surface : Nuevo Juan Grijalva - 80 Ha / 410 habitations Santiago el Pinar - 38.3 Ha / 135 habitations

Images : 1. Santiago el Pinar Source - Orin Langelle 2. San Juan de Grijalva source - Hernández García

3. jornada.unam.mx 15/03/2013 4. CRS : El caso del Estado de Chiapas - Carlos García Medina - thèse 2012


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CHIFFRES CLÉS

Quand la misère chasse la pauvreté... « La machine à créer des biens et des produits materiels est la même qui fabrique systématiquement la misère.» Majid Rahnema, Quand la misère chasse la pauvreté, 2003

Millions de tonnes de ciment produites par le Mexique chaque année

Le Chiapas est le 2e état le plus riche en faune et flore du Mexique

La lutte Zapatiste a permis l’établissement de

376 000 hectares

de propriétés agraires collectives (hors calcul des terres autonomes) Le Mexique compte 143 langue indiennes dont 12 dans le Chiapas. En 2000, 24,6 % de la population Mexicaine parlait une langue indienne, aujourd’hui seulement 6.5%


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Puits de pétroles dans la région Chiapas Norte

10% du PIB est le coût de la destruction environnementale au Mexique, tandis que 0.6% est la somme dépensée pour la protection pour l’environnement.

58 % de la population est considérée en situation d’extrème pauvreté dans la région Chiapas Norte

Dans la région Chiapas Norte

62 000 barrils de pétrole Sont extraits chaque jour

Selon l’Atlas mondial des langues en danger de l’ UNESCO 1 langue disparaît en moyenne toutes les 2 semaines


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LEARNING FROM VERNACULAR

« Est ‘‘vernaculaire’’ (du latin vernaculus) ce qui est engendré par et dans la maison, donc absolument territorialisé et faiblement lié à l’espace marchand. Le vernaculaire, c’est ce qui s’invente et se transmet localement, s’apprend et se réalise par la coopération et l’entraide ; c’est un bricolage du réel forgeant le style d’une culture. » Patrick Pérez, dans : Matière Grise - matériaux/réemploi/architecture 2014

l’habitat rural de chiapas L’architecture vernaculaire est toujours locale puisqu’elle naît de l’adaptation de l’homme à son milieu et de l’accommodation de celui-ci avec les éléments qu’il a à sa disposition. Le Mexique est un pays immense dans lequel la diversité climatique génère un nombre incalculable d’adaptations architecturales traditionnelles. Les matériaux principalement utilisés dans les zones rurales sont la terre crue, la terre cuite, le bambou (non structurel), le bois et les palmes tressées en toiture. La région de Chiapas compte à elle seule 35 sous-types de climats. En région côtière, on trouve plus souvent des habitations de types ‘‘palapas’’ construites en bambou et palmes, dans les régions montagneuses aux alentours de San Cristobal, les habitations en adobes sont plus courantes et les toitures sont majoritairement faites de tuiles. Tout le centre de cette ville est d’ailleurs construit de cette façon sur un, voire plusieurs étages. Enfin, dans les régions tropicales, il est plus courant de trouver des habitations en bois, en raison de l’accessibilité de celui-ci. Cependant, depuis l’arrivée de l’industrie du ciment au Mexique, les architectures vernaculaires ont été radicalement mises au ban.

Le cas de Guayabal est assez particulier car de nombreux facteurs locaux ont influencé l’architecture locale : Tout d’abord, l’éruption du volcan recouvre la terre de 5 mètres de cendres et rend impossible la construction en adobe, jusqu’alors majoritaire dans ces montagnes. Limitrophe entre un climat tropical humide et montagneux, de nombreuses constructions étaient aussi en bois. Brulés et ensevelis, rares sont les arbres ayant survécu à l’éruption. La zone a été replantée avec une majorité de Cocoïte, non propices à la construction. Restent seulement quelques pins et autres essences tropicales. Enfin, entre mouvements de populations et nomadisme forcé, les techniques traditionnelles, vieilles de générations, se sont perdues et les quelques maisons mal reproduites décrédibilisent encore plus ces techniques déjà dévalorisées. Il ne reste donc à Guayabal qu’une architecture d’urgence, celle de la lutte et du manque de moyen, en attente pour un horizon meilleur : celui de maisons en parpaings.

Tropical humide

Tropical Tempéré subhumide humide

Tempéré subhumide


Documents : 1. Climat de Chiapas 2. Données sur les habitations de Chiapas source : Compilation de données de l’INEGI : Annuaire Statistique et géographique de Chiapas, 2017 CPS : Chiapas / CPU : Chapultenango

Matériaux des paroies

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Matériaux en toitures

Provenance de l’eau

Accessibilité à l’eau

CPS

CPS

100%

0% CPS

CPU Tôles, palmes, bambous, autres Bois, adobes Béton, parpaings, briques, pierres

CPS

CPU

CPU

CPU

Tuiles, autres

Eau de pluie

Sur le terrain

Tôles, palmes, chaume, bois

Rivières, lacs, ruisseaux

Dans le logement

Ciment, béton

Puits

Eau de la ville

Cette étude comparative sur l’habitat nous apprend que la majorité des maisons de Chiapas sont faites de murs en béton ou en briques avec des toitures de tôle ondulée. On observe une différence entre les statistiques régionales et celles de la municipalité de Chapultenango, dans laquelle se trouve Guayabal. On y trouve une proportion plus importante de parois en bambou, tôle et palmes, dont par exemple, celles des maisons de Guayabal. Cette étude nous montre aussi la lourde perte des traditions vernaculaires : les maisons de bois et d’adobe ne dépassent désormais plus les 25%. La classification des matériaux « du plus solide au moins solide » de l’étude nous en dit long sur la vision dégradante du matériau Terre qui est déclassé par rapport au béton.

En ce qui concerne les graphiques 3 et 4, on constate qu’une petite moitié de la population n’a pas accès à l’eau dans son logement mais à l’extérieur de la maison. Les habitants de Chapultenango semblent mieux équipés que certains de leurs voisins. En revanche, une grande proportion des habitants de Chiapas s’approvisionne dans des puits, tandis que la plus part des habitants de Chapultenango vont chercher l’eau de rivière. Ceci s’explique notemment par la présence du Rio Blanco, en contrebas de la ville de Chapultenango. Les habitants de Guayabal ont créé un bassin de récupération d’eau en amont de leur village afin d’y connecter de nombreux tuyaux. L’eau est accessible sur chaque terrain mais les tuyaux se bouchent régulièrement. L’eau n’est que rarement traitée.


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2. ENQUÊTES DE TERRAIN


PRÉAMBULE

Vivre dans la ville de San Cristobal de las Casas, symbole de la lutte Zapatiste, me permet de me familiriser avec les problèmes rencontrés par les communautés autochtones. Je constate les nombreuses conséquences plus ou moins graves de projets montés sur des schémas d’occidentalisation du monde, dont la posture est paternaliste. Outrée par la situation de relégation que ces peuples vivent, je me me demande s’il est possible d’agir avec mes outils afin de contribuer à une modeste amélioration de leurs conditions de vie. Recherches et visites me permettent de me forger un point de vue plutôt altermondialiste dont la partie précedente constitue un bref état des lieux. Avant mon retour en France, je saisis l’occasion de rencontrer les habitants d’une communauté par une amie vulcanologue travaillant sur le Chichonal. De visite sur les terres volcaniques, nous sommes invités à une réunion communautaire à Guayabal au cours de laquelle les habitants nous font part de leur désirs de développement. (photo p.8) Dès mon retour et avec l’accord de la communauté, je décide de consacrer mon année d’études à élaborer un processus architectural, accompagné d’une recherche théorique, me permettant de répondre aux problématiques posées par ce contexte : Comment à travers un projet d’architecture puis-je répondre à des enjeux plus humanistes ? Puis-je ‘‘transcender les murs’’ d’un projet et utiliser ce dernier comme le germe d’une amélioration multidimentionnelle ? Comment des choix architecturaux locaux peuvent-ils prémunir les habitants des impacts négatifs de projets technocratiques de développement gouvernementaux ? La dimension écologique est-elle réellement conciliable avec un projet de développement ?

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L’écriture du mémoire est l’occasion de me constituer une culture intellectuelle et architecturale justifiant mes choix éthiques dans ma pratique du métier. Elle est aussi mûe par une envie d’agir sur le terrain. Cette recherche me permet de constituer un corpus de pratiques me parraisant essentielles dans la réponse de ma problématique : ateliers participatifs, incrémentalisme, permanence architecturale, acupuncture urbaine, valorisation des matériaux de réemploi, métissage de techniques traditionnelles et modernes sont autant de pratiques que je recense dans ma recherche comme étant des ressources necessaires à l’écolsion d’un projet à la fois convivial et soutenable. Inspirée par ces exemples, je décide donc de mettre en oeuvre ces outils sur le terrain et de me forger une pratique constructive en accord avec les valeurs qu’ils véhiculent. J’y découvre l’enjeu d’une implication de l’architecte non pas comme un ‘‘sachant extérieur’’ mais comme un acteur pouvant être engagé. L’outil de la permanence architecturale constitue l’un des moyens de cette implication, pratique que je choisirai d’expérimenter à Guayabal, conjointement à la réalisation de divers ateliers participatifs. Ces différentes pratiques constituent une enquête de terrain impliquée débouchant sur l’élaboration d’une commande, non pas externe, mais bien co-produite avec la communauté. Elles s’inscrivent non pas dans un programme, mais dans un processus incrémental prenant effet sur le long terme. En résultera un projet communautaire modeste, mais approprié à des réels besoins locaux. Image : Rosa, fille de Don Andrés, dessine ses lieux préférés dans la communauté Atelier Enfants - Novembre 2015


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OBSERVATIONS ET RELEVÉS

E S AIR HE E NS AUT RC UES SIT E O I N DE CH RIQ UN MU E E REHEO R OM IT T C VIS

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Un premier voyage d'un mois dans la communauté en novembre 2015 est le début de l'aventure. Après une première réunion d'accueil et d'échanges, je commence mon observation des lieux. La réalisation de cartes pour le village me permet de me familiariser avec l’environnement physique, les différents visites de site et les relevés d’habitats favorisent le tissage de liens avec la communauté. La réalisation d'ateliers, l'un avec les enfants, l’autre avec les plus grands, m’aide à mieux comprendre les besoins et envies de la communauté. Enfin un dernier atelier d’expérimentation technique me permet d’envisager des techniques constructives pour un futur projet.

Bien que Guayabal soit en procès depuis plus de 10 ans pour une reconnaissance juridique de son existence en tant que communauté, le village ne possède aucune carte lui permettant de se localiser ou de recenser ses habitants. Le problème est évoqué lors d'une réunion et je décide donc de partir en observation avec quelques habitants afin de créer une carte du village, référencer tous les habitants et observer par la même occasion, leur manière de vivre, de construire, leurs habitudes, etc. C'est aussi l'occasion de faire la connaissance des différentes familles et de m'entretenir un peu plus longuement avec les femmes, qui se font généralement discrètes dans les réunions communautaires.

Documents : 1. Frise récapitulative du processus efféctué lors de la première permanence à Guayabal. Temps de résidence : 1 mois en novembre 2015. 2. Coupe de site réalisée à l’issue de la résidence.

3. Carte de la communauté réalisée à partir de l’atelier de cartographie collective. L’original commenté est résté à Guayabal. La carte a été utilisée à de nombreuses reprises par les habitants notamment dans le procès juridique.

1 KM


N S

30 30 MM

E

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GUAYABAL ET SES HABITANTS

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21 hommes Zoques La plus part des familles Zoques vivent à Rayon.

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21

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À femmes

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11 familles Tzotziles La plus part des familles Tzotziles ont une maison secondaire à Rincón ou Jitotol

entre 77 et 88 habitants

2

personnes agées

6

personnes agées

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hommes

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hommes

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femmes

18

femmes

23

enfants

23

enfants

Pas de chef au pouvoir un représentant légal Zoque est élu pour 2 ans

La parole est d’or, aucune décision ne se prend par écrit. Cela mène parfois à des conflits

Interdiction d’entrée dans la communauté aux agents fédéraux

Organisation et décisions prises de manière horizontales

Des réunions s’organisent de manière irrégulière en fonction des besoins.

La sécurité est assurée par un groupe d’habitants élus en assemblée


Portraits de quelques uns des habitants

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Rigoberto, 19 ans : Fils de Ramiro, ce jeune Tzotzil rêve de devenir rappeur. Il travaille la terre avec son cheval en écoutant des chansons d’amour sur son telephone portable.

Trinidad, 32 ans : Jeune poete, il est le charpentier du village. Sans éléctricité, il découpe le bois à la tronçonneuse puis travaille tout à la main. Ici, il est le premier Zoque à s’être marié avec une Tzotzil avec laquelle il a 2 petites filles.

Trinidad, 36 ans : Elle est une des rares femmes de la communauté Tzotzil à avoir dénoncé son mari pour ses violences. Elle élève aujourd’hui seule ses 3 enfants : Angel, Roberto et Juanito, produit son café et ses légumes.

Don Marcos, 55 ans : Père de Pedro, Guadalupe et 8 autres enfants déjà tous grands. Don Marcos est un des Tzotziles les plus influents de la communauté.

Doña Leti, 38 ans : Femme Zoque active et dynamique, Leti vit à Chapultenango avec ses enfants Lalo et Andrea en tant que couturière. Son mari est parti aux Etats Unis et n’est jamais revenu. Elle s’occupe la Milpa (Maïs+Frijol) à Guayabal et nous a prété sa maison pendant le chantier.

Dionisio, 35 ans : Tzotzil père de 4 enfants et paysan, il s’occupe des boeufs de riches propriétaires locaux. Il entretient comme tous, sa part des terrains communaux avec la Milpa. Il est le seul à être venu TOUS les jours du chantier avec son fils.


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RELEVÉS HABITÉS

Maison en tôle avec cuisine attenante. L’évier est fait avec une grande vasque en béton récupérée positionnée sous la tôle juste au niveau de l’écoulement des eaux de pluie. La vaisselle se fait toute seule !


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Images : 1. Relevé habité Réalisation Novembre 2015 2. Maison de Leti Photo prise avec Juan, son neuveu qui m’accueillait à ce moment là. C’est dans cette maison que nous avons habité pendant tout le chantier.


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Images : 1. Maison de Lupe et Gilberto qui habitent à Chapultenango pour veiller sur leurs parents agés, mais viennent passer le week-end et travailler à Guayabal. 2. Relevé habité - Réalisation Novembre 2015


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Maison en canisses tressées. La maison est plutôt un atelier Deux hamacs font office de lits d’appoint pour les jours de travail. La porte, coupée en deux, peut se transformer en fenêtre si besoin.


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Maison en bois avec atelier attenant. Dans cette maison, une pièce en plus permet de garder la production annuelle de Maïs à secher. Une bâche transparente protège le bois de la pluie.


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Images : 1. Relevé habité - Réalisation Novembre 2015 2. Maison de Gonzalo y Juliana Tous les matins à 4:30, Gonzalo se lève pour aller dire la messe à l’église du village. Juliana ne vient lui rendre visite que les week-end. Elle habite à Rayon avec leurs enfants.


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Images : 1. Maison des frères Pedro et Guadalupe fils de Don Marcos. et de leurs femmes respectives Irma et Veronica, ainsi que leurs 4 enfants. 2. Relevé habité - Réalisation Novembre 2015


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Maison en bois avec cuisine extérieure couverte. La maison accueille deux familles ayant toutes deux une autre maison à Rincón Chamula. La cuisinière est faite avec un module de béton récupéré sur le bord des routes et enduit de chaux. La cheminée est en fait une tôle enroulée.


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Maison en bois avec cuisine extérieure. Pendant plusieurs années Carlos avait un panneau solaire. Aujourd’hui il ne marche plus et il n’a pas les moyens de racheter une nouvelle batterie. Carlos est l’un des rares habitants à entretenir son potager au pied de sa maison.


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Images : 1. Relevé habité - Réalisation Novembre 2015 2. Maison de Carlos Carlos est le seul homme Tzotzil à ne pas vivre dans la communauté avec une épouse. Il est donc plus ami avec les Zoques dont les épouses sont presques toutes à Rayon ou Chapultenango


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ATELIER ENFANTS

Atelier réalisé pendant une matinée avec les enfants pour mieux appréhender leur vision du village. Au programme : • Coloriage de la carte du village : Comment lire une carte ? Où est l'école ? Où est ma maison ? Quels sont mes endroits préférés ? • Réalisation d'un puzzle de la maquette 3D du village : Comprendre mieux la carte en l'utilisant et en y ajoutant du relief, avoir une maquette du village dans la communauté, le tout en s’amusant ! • Dessiner son endroit ou activité préférée dans le village. • Faire la maison de ses rêves en fil chenille.


Images : 1. Les enfants colorient la carte au fur et à mesure qu’ils reconnaissent les différents endroits. 2. Maria-José et Flor-Isabela dessinent leurs endroits préférés 3. Eduardo a fait l’église du village. 4. Réalisation du puzzle-maquette à partir de du plan colorié.

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Lors de cet atelier, une réelle conivence s’est créée avec les enfants -- et elle dure encore ! L’atelier m’a à la fois permis de voir les activités principales des enfants et les lieux importants pour eux, dont le terrain de foot central dans la communauté. J’ai appris qu’ils rentraient tous les midis chez eux et qu’ils accueillaient une fois par semaine les professeurs à manger afin que ces derniers puissent bénéfier de tous leurs repas préparés chaque jour par une famille différente. J’ai aussi remarqué la maturité et l’inventivité de ces enfants qui parraissaient souvent plus agés que leur âge. Ils connaissent notemment par coeur l’intégralité de la faune et de la flore des environs de Guayabal.


ATELIER PARTICIPATIF

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L’objectif de cet atelier est de mieux comprendre les besoins et les envies exprimées par les habitants ainsi que d’avoir une idée du processus de conception employé dans l’autoconstruction locale. C’est aussi l’occasion de générer du dialogue avec les habitants et de connaître leur point de vue sur des sujets tels que la construction traditionnelle, les usages ou encore les matériaux locaux. L'atelier commence par un tour de table (ou plûtot de banc) afin soulever toutes les idées et les besoins des habitants et d'organiser par ordre de priorités les nécessités de la communauté. (1.) Afin de pouvoir percevoir au mieux leur vision de la construction des espaces, nous réalisons de nombreuses "boites" de taille différentes (2.) dans lesquelles nous glissons des cartes représentant différents usages. (3.) Sur ces boites, nous représentons une échelle humaine (4.) permettant de se projeter dans des espaces de différentes qualités. En fonction des espaces choisis et des usages qui leurs sont attribués nous pouvons alors déplacer les boites les unes par rapport aux autres (5.) afin de dessiner un premier plan/ diagramme du projet. (6.)

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Images : 1. Don Nisio et Eusebio testent des variantes d’assamblages 2. Schéma explicatif du déroulement de l’atelier 3. Bernardo et Nisio discutent de leur façon de concevoir les maisons, j’apprends beaucoup.

C’est de cette manière que je découvre que les habitants ne procèdent jamais à un projet préliminaire lors de l’auto-construction de leurs maisons. Il s’agit toujours de la même forme : un parallelepipède rectangle. Nous la requestionnons ensemble : Pourquoi pas rond ? Pourquoi pas d’assemblage de plusieurs pièces ? À l’exception des deux plus jeunes habitants, leur réponse est unanime : La forme est rectangulaire de manière à pouvoir utiliser des tôles en toiture et récupérer les eaux de pluie. Plus personne ne fait de toitures en chaume car elles demandent trop d’entretien. Concernant les différentes pièces, il semblerait que c’est le climat qui tacitement leur a dicté cette forme, permettant une meilleure ventilation, mais pas seulement ; leur vision de la construction est incrémentale, tout comme leurs moyens financiers. Les différents

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usages sont donc construits séparément les uns des autres, dans l’espace comme dans le temps. Les latrines sont d’ailleurs vues comme des endroits privés et génants et sont toutes relégués au fond des jardins. En ce qui concerne les matériaux, il semblerait que les habitants privilégient largement le béton et aspirent tous à construire, dans les prochaines années, leur maison en parpaing. Enfin, leurs envies constructives sont multiples : l’idée qui revient le plus souvent est une ‘‘casa ejidal’’ c’est à dire une sorte de mini-mairie dans laquelle ils pourraient se réunir. Ils ont besoin de ce bâtiment pour être reconnus légalement. Ils parlent aussi de refaire l’église, de construire une maison pour accueillir les professeurs, de monter une coopérative pour la communauté et de construire des bungalows pour les touristes.


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Randonnées de site et matériaux locaux

Lors des différentes visites de site, je reste attentive aux matériaux disponibles, dans la nature tout comme dans les constructions et à l’intérieur des maisons. La terre locale est assez sableuse, ce qui ne permet plus de construction en adobe, cependant, tous les habitants possèdent des sacs de maïs (costales) ainsi que du fil barbelé à la maison pour les divisions parcellaires. Cela me donne l’idée de proposer un atelier de Superadobe.

Image : Volcán Chichonal ‘‘ randonnée de site’’ - Novembre 2015


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+ 5.

3.

= 6.

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4. Recensement : 1. bois tropical et pins 2. canisses : petits bambous non structurels 3. tôle ondulée : les habitants ne veulent pas entendre parler de chaume 4. terre sableuse : environ 8% d’argile 5. costales : sacs de polypropylène 6. fils barbelé 7. superadobe : technique de sacs de sable compacté.


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Site et données climatiques

L’un des endroits les plus importants de la communauté est l’esplanade centrale du village. La vue s’étend sur 360º et sur les montagnes environnantes. Bien qu’entourée de montagnes, la communauté ne se trouve que 1000 m au dessus du niveau de la mer. Le climat est très chaud et humide. Ici, il pleut de manière torrentielle quasiment tous les jours pendant plusieurs heures, sauf pendant la saison sèche qui ne dure que deux mois. Pour se faire une idée, j’ai comparé les températures et précipitations de Guayabal avec celles de la ville de Paris.

Image : Vue depuis l’esplanade centrale du village, utilisée comme terrain de foot.


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500m 450m 400m 350m 300m 250m 200m précipitations Guayabal : cicese 2001

Guayabal Paris

températures Paris : météofrance 2014

150m 40º 100m 20º 50m


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ATELIER DE SUPERADOBE

Après des recherches approfondies sur les méthodes traditionnelles de construction en terre, l’architecte américain d’origine iranienne Nader Khalili, ancien architecte de gratte-ciels à Los-Angeles, a développé depuis 1992 une technique appelée Superadobe. Sa construction ne demande ni qualification particulière ni transports coûteux, et ne requiert que d’un minimum de matières premières. Des sacs remplis de terre sont empilés les uns sur les autres et reliés à l’aide de fils barbelés, ce qui permet leur cohésion. Conçue à la base pour un programme de la NASA puis expérimentée pendant de nombreuses années au sein du Cal-Earth Institute en californie, la technique du Superadobe est réputée pour sa résistance aux tremblements de terre, aux ouragans, aux inondations, et isolent du froid, de la chaleur et du bruit. Habituellement sous forme d’igloo, elle a fait l’objet de nombreux projets notamment dans le désert


Images : 1. The Superadobe project, Rogerio Almeida 2. Construction écologique à Chancay, Pérou 3. Remplissage des sacs de terre avec les enfants, Guayabal 4. Une bonne partie des hommes présents se joignent à l’expérimentation, qui s’avère un peu plus complexe que prévu, nous allons avoir besoin de trouver des astuces.

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Dans une réunion de fin de semaine, nous évoquons de nouveau la question des matériaux de constuction. Grâce aux visite de site, l’idée de la construction en Superadobe m’a paru particulièrement adéquate à la situation à la fois géographique, climatique et financière de la communauté. Je soumets donc cette technique au groupe en utilisant les arguments de l’inertie thermique et de la résistance aux tremblements de terre. Ce n’est qu’une fois l’argument de l’esthéthique, identique au béton après enduit, que les habitants semblent intéréssés. L’argument décisif sera finalement celui du faible coût de production. Cependant, les habitants sont dubitatifs sur la solidité d’une maison en sacs de terre et demandent à voir de leur propres yeux. C’est ainsi que nous improvisons un atelier expérimental de construction. Tous les matériaux étant présents sur le site, il est extrêmement facile d’organiser la mise en oeuvre.


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3. PROJET ET RÉALISATION


PRÉAMBULE

Suite aux divers échanges avec la communauté, c’est finalement la maison communautaire qui nous parait à tous comme projet prioritaire, étant la plus urgente à construire pour obtenir des droits dans la lutte des terrains. Je m’attèle donc au dessin de celle-ci, accompagnée d’un programme élargi, lors de mon projet long à l’école. À la fin du semestre, j’apprends -- par un des rares habitants de la communauté qui utilise une boîte mail -- que les habitants ont pris les devants et ont construit la maison communale afin de pouvoir faire avancer leur procès. Ils lui ont demandé de me dire qu’ils étaient toujours très interréssés pour travailler avec moi et que nous pourrions construire autre chose ensemble. Impliquée dans la réalité du projet et de ses habitants, je fais le choix de préparer la seconde phase du processus de conception et décide de présenter mon diplôme un an plus tard avec un bâtiment construit. Plusieurs mois seront nécéssaires à création de l’association ‘‘Guayabal El Volcán’’, du site internet : www.guayabal-el-volcan.com et de mon portfolio en ligne, afin de pouvoir prétendre par la suite à lancer un crowdfunding pour la réalisation du futur projet. Je reprends donc la route pour le Mexique fin août 2016 et retourne vivre dans la communauté à raison de plusieurs semaines par mois. Le programme de la future construction est à définir de nouveau, mais les ateliers de l’étude de terrain m’ont été d’une grande utilité, notamment dans le choix des matériaux. Je suis surprise à mon retour, de constater que de nombreux habitants ont déjà commencé à couler du béton : un poteau dans le coin d’une maison, un muret dans une autre ; La lutte ayant été en partie gagnée par les

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habitants, ces derniers entrent alors dans un processus de pérénisation constructive. Il me parait urgent d’agir. L’atelier de Superadobe a montré aux habitants une alternative possible, mais tout reste encore à prouver : s’il sont très intérréssés par cette technique, ils ne sont pas prêts pour autant à investir financièrement dans une construction de ce type. La communauté propose, en revanche, de participer sous forme de ‘‘Tequio’’: expression utilisée dans les ruralités pour qualifier le temps bénévole consacré à la coopération pour le bon fonctionnement du village. Lors de la réunion communautaire qui fait suite à mon arrivée, nous reparlons ensemble de l’idée de construire une maison pour les maîtres d’école, qui dorment pour le moment dans la salle de classe, par terre. Ce sont 3 jeunes de 18 ans qui viennent chaque semaine donner classe aux enfants. Ils sont originaire d’un village situé à 2 h de Guayabal. Toutes les familles Tzotziles ayant leurs enfants à l’école sont extremement motivées pour construire la maison. Les Zoques montrent leur soutien avant tout pour les enfants. Je donne donc rendez-vous aux maîtres d’école sur le terrain pour voir avec eux comment ils imaginent le lieu. Nous parlons des besoins essentiels de la maison et dimensionnons les espaces en les dessinant par terre avec un bâton et mon mètre. « Les chambres vont aller de ce coté, la salle pourrait s’ouvrir sur le terrain de foot pour regarder le match de l’après midi. L’espace couvert devant la maison est important. » Je repars, des idées plein la tête et promet de revenir d’ici quelques semaines avec une proposition un peu mieux dessinée, du matériel et un budjet prévisionnel complet.


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DESSIN DU PROJET

Basé sur l'observation des coutumes, traditions, matériaux locaux, le dessin de cette maison reprend la forme traditionnelle en y ajoutant des solutions alternatives pour répondre aux besoins des habitants : plafond en bambou et terre, amélioration de la ventilation naturelle, amélioration de l'inertie thermique, traitement des eaux grises par phytoépuration, etc. Ici, ce sont les matériaux, ainsi que leurs qualités thermiques et leurs techniques de mise en oeuvre qui dictent le dessin du projet. Je me pose de nombreuses questions au niveau des choix, notemment esthétiques : Comment faire pour être sûre que le projet d’architecture prenne vie et ne se réduise pas, au mieu à une belle photo dans un magazine, au pire à une ruine ? Qu’en est-il du temps qui passe, comment faire pour que le projet vieillisse bien ? Je me rends compte que mes goûts esthétiques sont extrêmement différents des leurs et que ce qui me plaît à moi, ne leur plait pas toujours à eux. Comment ne pas me tromper ? La réponse qui me parait la plus cohérente est celle du mymétisme ésthetique de leurs ‘‘maisons de rêve’’. Le dessin doit être simple et efficace, afin d’être facilement reproductible, mais surtout inspirant. Comme nous introduisons déjà une nouvelle technique, celle du superadobe, la mise en oeuvre ne doit pas nécessiter beaucoup plus de savoirs-faire que ceux déjà présents au sein de la communauté. L’enjeu d’une telle maison, au delà de celui d’accueillir des professeurs, me parait être celui de la décolonisation de l’imaginaire. J’aimerais que la maison puisse convaincre les habitants que leurs rêves sont accessibles par d’autres moyen que le béton.


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Toiture en tôle galvanisée Récupération d’eau de pluie Facilité de mise en oeuvre Facilité d’entretien Légèreté

Charpente métallique Élevation de la toiture et ventilation naturelle Solution alternative pour limiter un usage abusif du bois par les habitants face à la déforestation régionale.

Plafond en cannisses Isolation phonique et thermique Protection contre les insectes et petits animaux Ambiance chaleureuse et esthétique Matériaux du site et réappropriation de techniques locales

Menuiseries en cannisses Aération naturelle de la maison Flexibilité des espaces Matériaux naturels et réappropriation de techniques locales Jeux d’ombres et de lumières

Murs en Superadobe Matériaux de réemploi Inertie thermique Résistance aux risques majeurs Aspect massif et solidité formelle inspirant la sécurité Technique économique

Sol en terre stabilisée Matériau qui respire facilité et économie de mise en oeuvre Alternative saine à la terre battue


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AVANT-PROJET

Cette maison, dessinée de manière modeste, répond cependant à une grande majorité des problèmes rencontrés dans les habitats de Guayabal. Le mur en superadobe constitue une protection pour ses résidents face aux risques, et leur apporte en même temps un confort thermique sans précédent. La maison, à la fois entièrement fermée, ne laisse pas aux animaux la possibilité de ‘‘squatter’’ mais les nombreuses ouvertures permettent en revanche de ventiler. Ici, pas besoin de

télé, la large porte donne un cadre idéal pour regarder le match et les montagnes sans quitter son hamac. Enfin, le plafond en cannisse vient isoler l’intérieur du toît bruyant et brulant et donner une ambiance ‘‘cosi’’. Les habitants n’ont pas souhaité avoir de salle de bain à l’intérieur car ce n’est pas dans leur coutûmes, il était par contre essentiel de dessiner un espace exterieur couvert et une place spéciale « hamac ».


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PROJET EXECUTIF

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Une fois le projet validé par la communauté, il est temps de préparer le chantier et de dessiner les plans détaillés de mise en oeuvre. La tâche n’est pas évidente car j’ai peur de ne pas savoir gérer une équipe toute seule mais je prends mon courage à deux mains et me lance dans la phase exécutive du projet. Celui-ci reste inchangé, mises à part quelques

modifications sur le terrain telles que le nombre de fenêtres, l’épaisseur de l’enduit, le sens des bambous du plafond et le sens de l’ouverture de la porte principale. Les détails de la charpente métallique sont présentés au soudeur pour la préfabrication des pièces à Chapultenango. (L’intégralité des plans sera présenté lors de ma soutenance.)


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Documents : 1. Plan coté détaillé de la position des sacs dans la rangée nº7 2. Plan coté détaillé du chaîange en béton armé. Page suivante : 1. Plan coté détaillé de la structure metallique 2. Coupe transversale originellement au 20e 3. Coupe détaillée d’un mur, originellement au 5e. Echelle non définie, se réferer aux cotes


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5 61

5 TÔLE ONDULÉE GALVANISÉE 305 x 80 cm / 244 x 80 cm POUTRE BOIS LOCAL 400 x 8 x 5 cm CHEVRONS BOIS LOCAL 300 x 7 x 5 cm ARMATURE ACIER ø 1/2’’ EQUERRE METALLIQUE 5 x 0.5 cm Vissée

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0

ARMATURE ACIER ø 3/8’’ CHAÎNAGE BÉTON ARMÉ 20 x 20 cm ENDUIT TERRE STABILISÉE et fibre naturelle locale 2 cm PLAFOND DE BAMBOUS ø 3 cm SAC DE POLYPROPILÈNE 40 x 20 x 70 cm ARMATURE ACIER ø 1/2’’

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ENDUIT DE FINITION sable et chaux 0.5 cm

ENDUIT DE CORPS terre stabilisée et fibre naturelle locale 3 cm TERRE SABLEUSE LOCALE min 10 % argile TREILLIS GALVANISÉ 1.5’’ FINITION SOL sable, chaux et argile 1 cm SOL TERRE STABILISÉE et fibre naturelle locale 4 cm GRAVIERS 5 cm ÉTANCHÉITÉ

DRAIN GRAVIERS 40 X 30-35 cm

0


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CHANTIER

Après une campagne de financement participatif lancée en décembre 2016 et après la récolte d’une première somme, le chantier peut alors commencer. À la fin du mois de février 2017, nous partons pour une résidence prolongée dans la communauté. Je suis accompagnée de Isaias et Heriberto : deux jeunes Tzotziles de San Crisobal (20 et 22 ans) qui travaillent comme ouvriers depuis leur 14 ans. Leur expérience de chantier ainsi que leur origine facilitent énormément les interractions avec les habitants, mais c’est aussi un moyen de palier au machisme regnant dans ce monde rural. Gonzalo et Eric, deux musiciens argentins, viennent pretter main forte, et animer un peu la communauté. L’ambiance est festive bien que le travail soit rude ; le chantier est pour tous, un moment de convivialité et d’échanges, mais aussi de découvertes et d’apprentissage. Les Tzotziles, parents d’élèves, se relayent chaque jour par groupe de trois pour venir travailler sur le chantier. Dionisio, qui veut profiter des techniques partagées pour réaliser

sa maison, s’arrangera avec les autres pour venir tous les jours jusqu’à la fin. La plupart des parents d’élèves s’approprient rapidement la technique car elle utilise des matériaux dont ils ont l’habitude de cotoyer. Ils n’hésitent pas à améliorer la mise en oeuvre, ce que augmente sensiblement le rendement : d’une rangée tous les deux jours au départ, nous arrivons à deux rangées par jour à la fin, alors que les murs sont plus hauts, donc moins accessibles. Le chantier sera aussi l’occasion de nombreuses rencontres : divers groupes d’étudiants ou de jeunes architectes viendront prêter main forte aux habitants, qui ont parfois trop de travail dans les champs. Les habitants, flattés par l’intérêt que des étrangers leur portent, sont ravis de pouvoir partager leur culture mais aussi très curieux d’en savoir plus sur l’extérieur : la ville de Mexico, la France, l’Espagne, l’Argentine. Les récits de voyages, les mélanges de langues, les recettes de cuisines, sont autant de façons de vivre dans la convivialité.


Photos : 1. Étape du coffrage pour couler le chainage. photo de Céline 2. Dionisio et son fils enduisent le plafond 3. Mario et Felipe s’amusent en apprenant à enduire. 4. Heriberto apprend à Céline comment fixer les armatures. 5. Tests d’enduits avec les enfants. 6. Vue depuis la maison sur le terrain de foot. Les futures portes en cannisse produisent elles aussi de beaux motifs sur le sol.

63


BUDJET

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GUAYABAL G E LU AV YO AL B C ÁA NL

EL VOLCÁN

CADRE DE BORDEREAU

PA G E 1 / 4

CADRE DE BORDEREAU

PA G E 1 / 4

CHANTIER DU 20.02.2017 AU 20.06.2017 CHANTIER DU 20.02.2017 AU 20.06.2017

désignation

Unité

Qté $/Unité

Total $

€/Unité

Total €

désignation

Unité

Qté $/Unité

Total $

€/Unité

Total €

1 . Graviers

- Gravier/sable + Sable 1 . Graviers Gravier -- Gravier/sable + Sable -- Gravier Voyage Camion-benne

- Voyage Camion-benne Sous-Total

2 . Maçonnerie

- plaques metalliques Sous-Total

- Fil de fer 3 . Chaînage -- Fil Armex de fer Ciment -- Armex - Ciment 4 . Bois

voyage

1 1 1 2 1 2

700 1200 700 1400 1200 1400

Sous-Total

- Sacs polyprolpylène 2 . Maçonnerie -- Sacs étanchéité polyprolpylène -- étanchéité Ciment Fil barbelé -- Ciment Aiguilles -- Fil barbelé - Raffia - Aiguilles - Fer à béton - Raffia - fil de fer - Fer à béton - plaques metalliques - fil de fer 3 . Chaînage

benne 6m3 benne 6m 6m33 benne voyage benne 6m3

unité 3unité x6m sac 3 x- 650kg m 300 m sac - 50kg pièce 300 m pièce pièce 12m - 1/2’’ pièce pièce 12m - 1/2’’ m pièce m

800 15 800 5 15 5 5 10 5 3 10 2 3 2 2 3 2 3

- Acheminement Sous-Total Sous-Total

63,21

3 35 3 177 35 700 177 10 700 40 10 160 40 25 160 300 25 300

2400 525 2400 885 525 3500 885 100 3500 120 100 320 120 50 320 900 50

900 8800

kg 6kg m sac6- m 50kg sac - 50kg

3 4 3 10 4 10

25 160 25 175 160 175

75 640 75 1740 640

1740 2465

0,14 1,58 0,14 7,99 1,58 31,60 7,99 0,45 31,60 1,81 0,45 7,22 1,81 1,13 7,22 13,54 1,13 13,54

2 340 m 340 m 340 L 2 m 340 pièce 13 L 2 pièce 3 pièce 13 L 1 pièce 3 L 2 L 1 L 1 L 2 Préstation 20 L 1 Préstation 20

12 10 12 135 10 28 135 50 28 40 50 160 40 49 160 Don 49 Don

4080 3400 4080 270 3400 364 270 150 364 40 150 320 40 49 320 0 49

86730 8673

126,41 212,19

108,35 23,70 108,35 39,95 23,70 158,01 39,95 4,51 158,01 5,42 4,51 14,45 5,42 2,26 14,45 40,63 2,26

40,63 397,29 397,29

1,13 7,22 1,13 7,90 7,22 7,90

2465 Grumes m

31,60 54,18 31,60 126,41 54,18

212,19

8800

Sous-Total

- Pin 4 . Bois -- Pin Découpe -- Découpe Vernis Papier ponce -- Vernis -- Papier Pinceauponce Colle à bois -- Pinceau Cire Rustique -- Colle à bois -- Cire TinerRustique Acheminement -- Tiner

2800 4700

31,60 54,18 31,60 63,21 54,18

4700

Sous-Total

Sous-Total

700 1200 700 2800 1200

3,39 28,89 3,39 79,01 28,89

111,29 79,01 111,29

0,54 0,45 0,54 6,09 0,45 1,26 6,09 2,26 1,26 1,81 2,26 7,22 1,81 2,21 7,22 0,00 2,21 0,00

184,20 153,50 184,20 12,19 153,50 16,43 12,19 6,77 16,43 1,81 6,77 14,45 1,81 2,21 14,45 0,00 2,21

0,00 391,56 391,56


65

Le crowdfunding a permis le financement ne s’étaient pas organisés sous forme de de la totalité du projet. J’ai été surprise de «Tequio». La majorité des matériaux sont de constater que les dépenses majeures n’étaient C A D R E D E récupération, B O R D E R E A Ucependant les habitants P A G E les 2/4 pas celles des matériaux, mais celles de revendent jusqu’a leur usure complète. Le C H A N T I E Rcoût D Uest2 faible 0 . 0 2 mais . 2 0 1les 7 dépenses A U 2 0 . 0sont 6 . 2autant 017 la nourriture du groupe de bénévoles et le salaire de mes deux ouvriers. Le projet aurait d’argent injécté dans le tissu local. Voici le donc couté bien plus cher si les habitants budjet détaillé du projet.

GUAYABAL

EL VOLCÁN

désignation

Unité

Qté $/Unité

Total $

€/Unité

Total €

5 . Charpente Métallique

- Soudures - Fer à béton - Tige Filetée - Écrous - Groupe électrogène - Profil acier - Fil de fer

préstation 1 12m - 1/2’’ 10 1m - 3/8’’ 10 pièce 200 Location 1j 1 6m x2’’x1’’ 1 rouleau 2

2350 160 20 1 1000 132 72

Sous-Total

2350 106,09 1600 7,22 200 0,90 200 0,05 1000 45,15 132 5,96 144 3,25 5626

106,09 72,23 9,03 9,03 45,15 5,96 6,50 254,00

6 . Toiture - Tôle Ondulée - Tôle Ondulée - Clous Tôle - Clous

3.05 x 0.80 m 24 2.45 x 0.80 m 12

kg de 3’’ kg de 6’’

3 1,5

244 180 60 60

Sous-Total

5856 2160 180 90

11,02 8,13 2,71 2,71

8286

264,38 97,52 8,13 4,06 374,09

7 . Canisses - Canisses - Fil de fer

3m rouleau

300 2

Don 50

Sous-Total

0 100

0,00 2,26

100

0,00 4,51 4,51

8 . Enduits - Grillage - Platoire - Chaux - Ciment - Ciment blanc - Fil de fer - Fer à béton - Pigments Sous-Total

45 m 3 pièce sac - 25kg 25 sac - 50kg 6 sac - 25kg 3 1 kg 12m - 3/8’’ 1 6 kg

16 45 50 180 150 25 110 120

720 135 1250 1080 450 25 110 720 4490

0,72 2,03 2,26 8,13 6,77 1,13 4,97 5,42

32,51 6,09 56,43 48,76 20,32 1,13 4,97 32,51 202,71


66

GUAYABAL G E LU AV YO AL B C ÁA NL

EL VOLCÁN

CADRE DE BORDEREAU

PA G E 3 / 4

CADRE DE BORDEREAU

PA G E 3 / 4

CHANTIER DU 20.02.2017 AU 20.06.2017 CHANTIER DU 20.02.2017 AU 20.06.2017

désignation

Unité

Qté $/Unité

Total $

€/Unité

Total €

désignation

Unité

Qté $/Unité

Total $

€/Unité

Total €

- Charnières 9 . Menuiseries -- Serrure Charnières -- Charpantier Serrure Règles Bois -- Charpantier -- Système blocage porte Règles Bois

pièce piece pièce journées piece pièce journées pièce pièce

38 1 38 7 1 26 7 4 26

9 . Menuiseries

- Système blocage porte Sous-Total

10 . Plomberie

11 . Outils

Sous-Total

200

Sous-Total Sous-Total

874 200 874 1750 200 1040 1750 800 1040

800 4664

1,04 9,03 1,04 11,29 9,03 1,81 11,29 9,03 1,81 9,03

4664 pièce pièce pièce pièce pièce pièce pièce pièce 6m pièce m pièce 6m pièce m pièce pièce pièce pièce pièce

1 2 1 2 2 2 2 1 2 4 1 4 4 4 4 1 4 1

160 8 160 8 8 9 8 50 9 5 50 8 5 8 8 90 8 90

Sous-Total

- Niveau de chantier 11 . Outils Grillagede chantier -- Niveau -- Crayons Grillage de chantier -- Roue brouette Crayons de chantier -- Scie égoïne Roue brouette -- Scie métaux Scie à égoïne -- Lames scie Scie à métaux -- Mètre Lames scie -- Plomb Mètre -- Marteau Plomb -- Gants Marteau -- Gants Gants Latex Tournevis -- Gants Latex - Tournevis

4

Sous-Total

- Vasque terre 10 . Plomberie -- Tube PVC Union 1/2’’ Vasque terre -- Tube PVC 1/2’’ Tube PVC Coude Union 1/2’’ Tube PVC PVC Coude 1/2’’ 1/2’’ -- Tube -- Tube PVC Tube PVC 1/2’’ -- Tuyau Tube PVC -- Coude Tuyau PVC 2’’ -- Coude Coude PVC PVC 2’’ 2’’ 45º -- Syphon Coude PVC 2’’ 45º - Syphon

pièce

23 200 23 250 200 40 250 200 40

160 16 160 16 16 18 16 50 18 20 50 32 20 32 32 90 32

43490

piece

10 2 10 5 2 1 5 1 1 1 1 2 1 2 2 1 2 1 1 16 1 12 16 1 12 1

2,5 50 2,5 5 50 138 5 100 138 100 100 14 100 37 14 76 37 60 76 20 60 10 20 125 10 125

25 100 25 25 100 138 25 100 138 100 100 28 100 74 28 76 74 60 76 320 60 120 320 125 120

125 1291 1291

36,12 210,56 210,56

7,22 0,36 7,22 0,36 0,36 0,41 0,36 2,26 0,41 0,23 2,26 0,36 0,23 0,36 0,36 4,06 0,36 4,06

434 m rouleau m 2m pièce rouleau 2m pièce pièce pièce pièce pièce pièce piece pièce pièce piece pièce pièce pièce pièce paire pièce paire paire piece paire

39,46 9,03 39,46 79,01 9,03 46,95 79,01 36,12 46,95

7,22 0,72 7,22 0,72 0,72 0,81 0,72 2,26 0,81 0,90 2,26 1,44 0,90 1,44 1,44 4,06 1,44

4,06 19,59 19,59

0,11 2,26 0,11 0,23 2,26 6,23 0,23 4,51 6,23 4,51 4,51 0,63 4,51 1,67 0,63 3,43 1,67 2,71 3,43 0,90 2,71 0,45 0,90 5,64 0,45 5,64

1,13 4,51 1,13 1,13 4,51 6,23 1,13 4,51 6,23 4,51 4,51 1,26 4,51 3,34 1,26 3,43 3,34 2,71 3,43 14,45 2,71 5,42 14,45 5,64 5,42

5,64 58,28 58,28


67

GUAYABAL G E LU AV YO AL B C ÁA NL

EL VOLCÁN

CADRE DE BORDEREAU

PA G E 4 / 4

CADRE DE BORDEREAU

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CHANTIER DU 20.02.2017 AU 20.06.2017 CHANTIER DU 20.02.2017 AU 20.06.2017

désignation

Unité

Qté $/Unité

Total $

€/Unité

Total €

désignation

Unité

Qté $/Unité

Total $

€/Unité

Total €

12 . Quincaillerie 12 . Quincaillerie - Clous - Mèche Clous Agraphes - Mèche - Agraphes

Sous-Total Sous-Total

13 . Autres 13 . Autres - Ceinture de chantier Chaussures chantier - Ceinture de de chantier Chapeaux de chantier - Chaussures - Chapeaux Sous-Total

kg pièce kg kg pièce kg

pièce pièce pièce pièce voyage voyage voyage voyage

- Diverses courses Sous-Total

semaine semaine

15 . Main d’Oeuvre 15 . Main d’Oeuvre - Salaire Isaias

TOTAL TOTAL

1 1 30 1 30

Sous-Total

480 90 480 93 90 66393

2,71 4,06 2,71 1,40 4,06 1,40

239 59 239 60 59 60 358

10,79 2,66 10,79 0,09 2,66 0,09

7500 600 7500 1350 600 1350 9450

11,29 1,35 11,29 2,03 1,35 2,03

2000 32000 2000 32000 32000 32000

90,29 90,29

239 59 239 2 59 2

30 20 30 30 20 30

250 30 250 45 30 45

10,79 2,66 10,79 2,71 2,66 2,71 16,16 16,16

9450 16 16

21,67 4,06 21,67 4,20 4,06 4,20 29,93 29,93

358

Sous-Total

-- Salaire Salaire Isaias Heriberto - Salaire Heriberto Sous-Total

60 90 60 31 90 31

663

Sous-Total 14 . Transports 14 . Transports - SanCris/Chapultenango Chapu/Guayabal - SanCris/Chapultenango Pichu/Chapu - Chapu/Guayabal - Pichu/ChapuSous-Total Sous-Total 15 . Nourriture 15 . Nourriture - Diverses courses

8 1 8 3 1 3

338,60 27,09 338,60 60,95 27,09 60,95 426,64 426,64

1444,70 1444,70 1444,70 1444,70

semaine semaine semaine

16 16 16

1500 1500 1500

24000 24000 24000

67,72 67,72 67,72

1083,52 1083,52 1083,52

semaine

16

1500 48000 24000 48000 140 000 140 000

67,72

1083,52 2167,04 2167,04 6 320,54 6 320,54


RÉCIT EN IMAGES

68

#1

GUAYABAL

20 - 25 F É VR I E R

NEWSLETTER

EL VOLCÁN

` SEMAINE DE CHANTIER A` GUAYABAL PREMIERE

NETTOYER LE TERRAIN, TERRASSER, FILTRER LA TERRE ET CREUSER LES TRANCHÉES DES FONDATIONS.

2 800 € RÉCOLTÉS DEPUIS LE DÉBUT DE LA CAMPAGNE POUR FINANCER LA CONSTRUCTION. IL EST ENCORE TEMPS DE

PA RT I C I P E R www.guayabal-el-volcan.com

ICI, ON MANGE BIEN !!

DU LUNDI AU SAMEDI, NOUS NOUS RETROUVONS SUR LE CHANTIER AVEC UNE ÉQUIPE DE PARENTS D’ÉLÈVES QUI SE RELAYENT CHAQUE JOUR, ISAIAS ET HERIBERTO : NOS DEUX «OUVRIERS SPÉCIAUX» , ERIC ET GONZALO : VENUS D’ARGENTINE EN VÉLO ET MOI-MÊME : DOUNIA. L’ÉQUIPE VA BIENTÔT S’AGRANDIR AVEC UN GROUPE DE VOISINS QUI ONT VU LE CHANTIER ET VEULENT SE JOINDRE À NOUS DANS LES SEMAINES À VENIR.

PAS D’ÉLÉCTRICITÉ, LE PETIT DEJ’ À LA BOUGIE. ON NE SE LAISSE PAS MOURIR DE FAIM POUR AUTANT :

` UNE JOURNEE DE TRAVAIL A` GUAYABAL :

06:00

06:30

E

09:00

CHANTIER

10:00

e

14:00

CHANTIER

Photos : Extrait des newsletters envoyées aux participants du crowdfunding, selection de quelques numéros seulement

16:00

u

18:30

CHANTIER

tOTAL = 9 H

` TOUTE L'EQUIPE DE GUAYABAL TIENT A` VOUS REMERCIER POUR VOTRE SOUTIEN

DES DONUTS MAISON FAITS AVEC AMOUR ET LE CAFÉ DU JARDIN DE LA VOISINE ... UN VRAI RÉGAL !

.


.

AMOUR ET LE CAFÉ DU JARDIN DE LA VOISINE ... UN VRAI RÉGAL !

pose du premier sac de terre :

` UNE JOURNEE DE TRAVAIL A` GUAYABAL :

06:00

06:30

E

09:00

CHANTIER

10:00

e

14:00

16:00

u

CHANTIER

18:30

CHANTIER

tOTAL = 9 H

CHANTIER ET VEULENT SE JOINDRE À NOUS DANS LES SEMAINES À VENIR.

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` LES PHOTOS INEDITES DE LA SEMAINE

TRINIDAD

BRYANCITO

ISAIAS

QUI PREND LA P(AU)OSE À 5 ANS, IL N’EST PAS GRAND, MAIS IL EST VAILLANT NOTRE VIN DIESEL À NOUS

ET QUESTION BUDGET ? LES DÉPENSES DE LA PREMIÈRE SEMAINE NOUS PERMETTENT DE RÉAJUSTER LE BUDGET. VOICI NOTRE NOUVELLE ESTIMATION :

NOURRIR 5 PERSONNES PENDANT UNE SEMAINE

1 25

ACHETER

LE

150

MATÉRIEL

PAYER DEUX OUVRIERS POUR UNE SEMAINE

tOTAL DE LA SEMAINE

POUR LES FONDATIONS

MERCI A` TOUS POUR VOTRE SOUTIEN !!! N ' H E` S I T E Z PAS A` PA RTA G E R NOTRE ` N E WS L E T T E R A V O S C O N TA C T S P O U R N O U S A I D E R A` R E` C O LT E R D E S F O N D S .

25 0 €

500 €

` ` : 8 semaines tEMPS DE CHANTIER ESTIME ` MONTANT TOTAL DU MATERIEL : 3 000 €

6 000 €

POUR FINIR LE

CHANTIER


70

#2

2 7 F É V - 4 MARS

NEWSLETTER

LA COUTURE DES SACS, UNE ACTIVI

JOUENT AUX OUVRIERS. L’AMBIANCE EST JOYEUSE, NOUS NOUS RÉUNISSONS VENDREDI SOIR AUTOUR D’UN FEU DE BOIS ET D’UN «CAFÉ DE OLLA» POUR JOUER DE LA MUSIQUE ET RIRE DES AVENTURES DE LA SEMAINE.

GUAYABAL

EL VOLCÁN

` DEUXIEME SEMAINE DE CHANTIER A` GUAYABAL > > C A R N AVA L < <

FAI RE U N DON

CETTE SEMAINE, LE PEUPLE ZOQUE FÊTAIT SON CARNAVAL EN HONNEUR À «TAJAJ JAMA» OU «LE PÈRE SOLEIL»: AU PROGRAMME, TAMBOURS ET FLUTES ACCOMPAGNÉS DE DANSEURS DÉGUISÉS EN PERSONNAGES JOUANT UNE LUTTE ENTRE LE BIEN ET LE MAL.

DE CHALEUREUSES SALUTATIONS DE L'EQUIPE APRES CETTE NOUVELLE SEMAINE DE CHANTIER

UTURE DES SACS, UNE ACTIVITe DES PETITS COMME DES GRANDS :

FINIR LES FONDATIONS EN TERRE STABILISÉE, COUDRE LES SACS, TAMISER, COMMENCER LES MURS.

mardi, NOUS AVONS EU LA joie dE reussiR a faire passer le camion de gravier a travers champs jusque sur le site.

LES PORTRAITS DE LA SEMAINE

TOUJOURS ACCOMPAGNÉE DE NOS DEUX «OUVRIERS SPÉCIAUX» ET DE NOS DEUX ARGENTINS, L’ÉQUIPE DU CHANTIER S’AGRANDIT AVEC LA PRÉSENCE DE DOÑA TRINI ET SES ENFANTS. LES PARENTS D’ÉLÈVES MOTIVÉS CONTINUENT DE VENIR AVEC ASSIDUITÉ POUR APPRENDRE À CONSTRUIRE LEUR FUTURE MAISON. CETTE SEMAINE, LES VACANCES SCOLAIRES SONT FINIES, MAIS APRÈS L’ÉCOLE, LES ENFANTS RESTENT AVEC NOUS ET JOUENT AUX OUVRIERS. L’AMBIANCE EST JOYEUSE, NOUS NOUS RÉUNISSONS VENDREDI SOIR AUTOUR D’UN FEU DE BOIS ET D’UN «CAFÉ DE OLLA» POUR JOUER DE LA MUSIQUE ET RIRE DES AVENTURES DE LA SEMAINE.

LE CHANTI ER... EN ACTI O N ET APRES L'ACTI o n APRÈS DE LONGUES HEURES DE TRAVAIL PHYSIQUE SOUS UN SOLEIL DE PLOMB, CERTAINS JOUENT AU FOOT PENDANT QUE D’AUTRES TESTENT LE CONFORT DU NOUVEAU MUR.


27 FÉV - 4 M A R S

NEWSLETTER

LA COUTURE DES SACS,

#2

71

GUAYABAL

EL VOLCÁN

` ` GUAYABAL > > C A R N A V A L < <A DEUXIEME SEMAINE DE CHANTIER FAI RE U N DON

CETTE SEMAINE, LE PEUPLE ZOQUE FÊTAIT SON CARNAVAL EN HONNEUR À «TAJAJ JAMA» OU «LE PÈRE SOLEIL»: AU PROGRAMME, TAMBOURS ET FLUTES ACCOMPAGNÉS DE DANSEURS DÉGUISÉS EN PERSONNAGES JOUANT UNE LUTTE ENTRE LE BIEN ET LE MAL.

DE CHALEUREUSES SALUTATIONS DE L'EQUIPE APRES CETTE NOUVELLE SEMAINE DE CHANTIER

LA COUTURE DES SACS, UNE ACTIVITe DES PETITS COMME DES GRANDS :

FINIR LES FONDATIONS EN TERRE STABILISÉE, COUDRE LES SACS, TAMISER, COMMENCER LES MURS.

mardi, NOUS AVONS EU LA joie dE reussiR a faire passer le camion de gravier a travers champs jusque sur le site.

LES PORTRAITS DE LA SEMAINE

TOUJOURS ACCOMPAGNÉE DE NOS DEUX «OUVRIERS SPÉCIAUX» ET DE NOS DEUX ARGENTINS, L’ÉQUIPE DU CHANTIER S’AGRANDIT AVEC LA PRÉSENCE DE DOÑA TRINI ET SES ENFANTS. LES PARENTS D’ÉLÈVES MOTIVÉS CONTINUENT DE VENIR AVEC ASSIDUITÉ POUR APPRENDRE À CONSTRUIRE LEUR FUTURE MAISON. CETTE SEMAINE, LES VACANCES SCOLAIRES SONT FINIES, MAIS APRÈS L’ÉCOLE, LES ENFANTS RESTENT AVEC NOUS ET JOUENT AUX OUVRIERS. L’AMBIANCE EST JOYEUSE, NOUS NOUS RÉUNISSONS VENDREDI SOIR AUTOUR D’UN FEU DE BOIS ET D’UN «CAFÉ DE OLLA» POUR JOUER DE LA MUSIQUE ET RIRE DES AVENTURES DE LA SEMAINE.

LE CHANTI ER... EN ACTI O N ET APRES L'ACTI o n APRÈS DE LONGUES HEURES DE TRAVAIL PHYSIQUE SOUS UN SOLEIL DE PLOMB, CERTAINS JOUENT AU FOOT PENDANT QUE D’AUTRES TESTENT LE CONFORT DU NOUVEAU MUR.


les corps !

f

CETTE SEMAINE, RÉCEPTION DU BOIS SUR LE CHANTIER :

A 1H30 DE MARCHE DE GUAYABAL, LES SUPER HÉROS DE LA COMMUNAUTÉ ONT PORTÉ CHACUN 60 KG EN DEUX 72 VOYAGES ! ... ÇA VALAIT BIEN 5 POULETS!!

#3

GUAYABAL

6 - 1 1 M ARS

NEWSLETTER

EL VOLCÁN

une nouvelle recrue ` troisieme SEMAINE DE CHANTIER A` GUAYABAL ADÈLE, 24 ANS, ARCHITECTE :

VENUE TOUT DROIT DE NANTES SPÉCIALEMENT POUR NOUS REJOINDRE, ELLE EST PASSIONNÉE D’ARCHITECTURE PARTICIPATIVE ET VOULAIT APPRENDRE UNE TECHNIQUE DE CONSTRUCTION EN TERRE ! ... BIENVENUE !!

AU PETIT MATIN, 6H30, LA JOURNÉE COMMENCE DANS LA BRUME : ROSA PART PROMENER SON CHEVAL, LE CADRE VU DEPUIS LE CHANTIER SUR L’ESPLANADE EST SPLENDIDE !

MERCI !

3 300

RÉCOLTÉS DEPUIS LE DÉBUT DE LA CAMPAGNE.

IL EST ENCORE TEMPS DE

PA RT I C I P E R www.guayabal-el-volcan.com

É TA N C H E R L’ E X T É R I E U R D E L A M A I S O N , D I S P O S E R L E D R A I N , A C H E M I N E R L E B O I S S UR S I T E , V I V R E L E L I E U. UNE FOIS LES TRANCHÉES DE DRAINAGE REMPLIES ET REFERMÉES, LE CHANTIER S’EST tirer TRANSFORMÉ EN UN BANC INFINI, RECOUVERT, TELLE UNE NAPPE, DE SA eGRANDE BÂCHE. IL EST AINSI DEVENU UN POINT CENTRAL ET ACCUEILLANT DANS LE VILLAGE. ` ` ` en images la pose d'etancheite EN TIRER, L’ESPACE DE DEUX JOURS, DEUX ÉVÉNEMENTS IMPORTANTS Y ONT PRIS PLACE : COUPER, PLACER, REPLACER, NOUS NOUS COMBLER, SOMMES RÉUNIS AVEC LES PÈRES DE FAMILLE POUR DISCUTER DES AGRAFER, NIVELER... CONDITIONS D’ACHEMINEMENT DU BOIS ET NOUS AVONS DÉCIDÉ D’ORGANISER, LE placer JOUR SUIVANT, UN REPAS CONVIVIAL POUR FÊTER SON ARRIVÉE. LES FEMMES ONT NATURELLEMENT EU L’IDÉE DE CUISINER SUR PLACE UN DÉLICIEUX «CALDO DE POLLO».

marquer et couper

c o m b l e r d e g r av i e r s

DU BOIS pour rechauffer les corps !

f

CETTE SEMAINE, RÉCEPTION DU BOIS SUR LE CHANTIER :

A 1H30 DE MARCHE DEvu GUAYABAL, LES : le chantier d u ciel SUPER HÉROS l ' ava n c eDE m eLAn tCOMMUNAUTÉ d e s t r ava u x e s t ONT PORTÉ CHACUN 60 KG EN DEUX pa r fa i t p o u r o r g a n i s e r u n g r a n d VOYAGES ! ... ÇA VALAIT BIEN 5 POULETS!! banquet tous ensemble.

niveler et recouvrir

LE chantier... en action !!!

` fois cette semaine, le chantier, point central du village, s'est transforme` en un lieu de rassemblement pour la premiere replacer


73 É TA N C H E R L’ E X T É R I E U R D E L A M A I S O N , D I S P O S E R L E D R A I N , A C H E M I N E R L E B O I S S UR S I T E , V I V R E L E L I E U. UNE FOIS LES TRANCHÉES DE DRAINAGE REMPLIES ET REFERMÉES, LE CHANTIER S’EST TRANSFORMÉ EN UN BANC INFINI, RECOUVERT, TELLE UNE NAPPE, DE SA GRANDE BÂCHE. IL EST AINSI DEVENU UN POINT CENTRAL ET ACCUEILLANT DANS LE VILLAGE. EN L’ESPACE DE DEUX JOURS, DEUX ÉVÉNEMENTS IMPORTANTS Y ONT PRIS PLACE : NOUS NOUS SOMMES RÉUNIS AVEC LES PÈRES DE FAMILLE POUR DISCUTER DES CONDITIONS D’ACHEMINEMENT DU BOIS ET NOUS AVONS DÉCIDÉ D’ORGANISER, LE JOUR SUIVANT, UN REPAS CONVIVIAL POUR FÊTER SON ARRIVÉE. LES FEMMES ONT NATURELLEMENT EU L’IDÉE DE CUISINER SUR PLACE UN DÉLICIEUX «CALDO DE POLLO». ` fois cette semaine, le chantier, point central du village, s'est transforme` en un lieu de rassemblement pour la premiere

DU BOIS pour rechauffer les corps !

f

CETTE SEMAINE, RÉCEPTION DU BOIS SUR LE CHANTIER :

A 1H30 DE MARCHE DE GUAYABAL, LES SUPER HÉROS DE LA COMMUNAUTÉ ONT PORTÉ CHACUN 60 KG EN DEUX VOYAGES ! ... ÇA VALAIT BIEN 5 POULETS!!

une nouvelle recrue

ADÈLE, 24 ANS, ARCHITECTE :

VENUE TOUT DROIT DE NANTES SPÉCIALEMENT POUR NOUS REJOINDRE, ELLE EST PASSIONNÉE D’ARCHITECTURE PARTICIPATIVE ET VOULAIT APPRENDRE UNE TECHNIQUE DE CONSTRUCTION EN TERRE ! ... BIENVENUE !!

AU PETIT MATIN, 6H30, LA JOURNÉE COMMENCE DANS LA BRUME : ROSA PART PROMENER SON CHEVAL, LE CADRE VU DEPUIS LE CHANTIER SUR L’ESPLANADE EST SPLENDIDE !

MERCI !

3 300

RÉCOLTÉS DEPUIS LE DÉBUT DE LA CAMPAGNE.

IL EST ENCORE TEMPS DE

PA RT I C I P E R www.guayabal-el-volcan.com

etirer

` ` ` en images la pose d'etancheite

TIRER, COUPER, PLACER, REPLACER, AGRAFER, COMBLER, NIVELER...


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#4

... ACT I O N ! SUR LE CHANTIER

ET MICAELA NOUS ONT CONVIÉS À L’INAUGURATION DE LEUR MAISON OÙ NOUS AVONS PU DÉGUSTER UN DÉLICIEUX «CALDO DE RES», ET NOUS AVONS PARTICIPÉ À LA «NOCHE DE CUENTEROS», OU NUIT DES CONTES, ORGANISÉE POUR LES ENFANTS DE LA COMMUNAUTÉ.

E T U N E A G R E` A B L E C O M PA G N I E . . .

GUAYABAL

13 - 1 8 M A RS

NEWSLETTER

EL VOLCÁN

TAMISER , COMPACTER , MESURER , ALIGNER ... TOUT LE SECRET EST DANS LE TRAVAIL D’ÉQUIPE !

` SEMAINE DE CHANTIER A` GUAYABAL QUATRIEME ` PIZZAS ! SOIREE

APrES LA PLUIE, LE BEAU TEMPS ! LA CONSTRUCTION REPREND DE PLUS BELLE

DES PIZZAS CUITES AU FEU DE BOIS, ON REPREND DES FORCES POUR LE CHANTIER !

POSER DU MOBILIER INTEGRÉ, RENFORCER LA STRUCTURE AVEC DES ARMATURES, FAIRE MONTER LES MURS AU FIL DES JOURS, LES MURS MONTENT ET L’ESPACE PREND FORME : 2 nouvelles recrues ! TRÈS BIENTÔT, LA HAUTEUR RENDRA PLUS DIFFICILE LE REMPLISSAGE DES SACS.MAXENCE, HEUREUSEMENT, LES ÉTUDIANT ENFANTS À EN LA 22 ANS, RESCOUSSE SAURONT COMMENT SAUVER LE CHANTIER ! POUR L’HEURE, CHAQUE ÉQUIPE DE DEUX /AVANCE À BON RYTHME.: SOCIOLOGIE ANTHROPOLOGIE VENU DE PUEBLA OÙ IL EFFECTUE UN ÉCHANGE UNIVERSITAIRE, IL A SOUHAITÉ ENRICHIR SA FORMATION EN SE CONFRONTANT À LA RÉALITÉ DU TERRAIN !

la course aux sacs , une activite sur le chantier pour les grands, un jeu pour les enfants ENCORE MERCI !!

MALGRÉ ÀUNE PETIT, PLUIE TORRENTIELLE AYANT RALENTI L’AVANCEMENT DES TRAVAUX, NOUS PETIT NOUS AVONS QUAND MÊME RÉUSSI À ATTEINDRE LA 11 ÈME RANGÉE DE SACS SUR 20. IL NE NOUS APPROCHONS DE NOTRE RESTE PLUS QUE LAPAS MOITIÉ OBJECTIF. N’HÉSITEZ À EN ! MERCI NOTAMMENT AUX DEUX NOUVEAUX BÉNÉVOLES, PARLER AUTOUR DE VOUS ! AVONS COMMENCÉ À INTÉGRER LE MOBILIER DANS LA MAXENCE ET MÉLANIE. NOUS CONSTRUCTION ET RENFORCÉ IL EST ENCORE TEMPS DE L’ENSEMBLE DE LA STRUCTURE AVEC DES ARMATURES DANS LES ANGLES. DES ÉVÈNEMENTS ONT AUSSI PONCTUÉ NOTRE SEMAINE DE TRAVAIL : MARIO PET AMICAELA R T NOUS I C I ONT P ECONVIÉS R À L’INAUGURATION DE LEUR MAISON OÙ NOUS AVONS www.guayabal-el-volcan.com PU DÉGUSTER UN DÉLICIEUX «CALDO DE RES», ET NOUS AVONS PARTICIPÉ À LA «NOCHE DE CUENTEROS», OU NUIT DES CONTES, ORGANISÉE POUR LES ENFANTS DE LA COMMUNAUTÉ.

DISPOSITION DES ARMATURES DANS LES ANGLES

` LES NOUVELLES ETAPES DE LA SEMAINE !

... ACT I O N ! SUR LE CHANTIER

construction des LITS

` ` construction des EtagEres de la cuisine

MÉLANIE, 26 ANS, ARCHITECTE VOYAGEUSE DESSINATRICE : PARCOURANT LE MEXIQUE DEPUIS 9 MOIS, ELLE A VOULU AGRÉMENTER SON PÉRIPLE TOUT EN METTANT À PROFIT SON EXPÉRIENCE D’ARCHITECTE AU SERVICE DU PROJET !

E T U N E A G R E` A B L E C O M PA G N I E . . .

` DECOUPE DES ARMATURES

TAMISER , COMPACTER , MESURER , ALIGNER ... TOUT LE SECRET EST DANS LE TRAVAIL D’ÉQUIPE !

` LA 11eme file est ` ! entamee


` SEMAINE DE CHANTIER A` GUAYABAL QUATRIEME 75

POSER DU MOBILIER INTEGRÉ, RENFORCER LA STRUCTURE AVEC DES ARMATURES, FAIRE MONTER LES MURS

2 nouvelles recrues ! MAXENCE, 22 ANS, ÉTUDIANT EN SOCIOLOGIE / ANTHROPOLOGIE : VENU DE PUEBLA OÙ IL EFFECTUE UN ÉCHANGE UNIVERSITAIRE, IL A SOUHAITÉ ENRICHIR SA FORMATION EN SE CONFRONTANT À LA RÉALITÉ DU TERRAIN !

la course aux sacs , une activite sur le chantier pour les grands, un jeu pour les enfants

... ACT I O N ! SUR LE CHANTIER

MALGRÉ UNE PLUIE TORRENTIELLE AYANT RALENTI L’AVANCEMENT DES TRAVAUX, NOUS AVONS QUAND MÊME RÉUSSI À ATTEINDRE LA 11 ÈME RANGÉE DE SACS SUR 20. IL NE NOUS RESTE PLUS QUE LA MOITIÉ ! MERCI NOTAMMENT AUX DEUX NOUVEAUX BÉNÉVOLES, MAXENCE ET MÉLANIE. NOUS AVONS COMMENCÉ À INTÉGRER LE MOBILIER DANS LA CONSTRUCTION ET RENFORCÉ L’ENSEMBLE DE LA STRUCTURE AVEC DES ARMATURES DANS LES ANGLES. DES ÉVÈNEMENTS ONT AUSSI PONCTUÉ NOTRE SEMAINE DE TRAVAIL : MARIO ET MICAELA NOUS ONT CONVIÉS À L’INAUGURATION DE LEUR MAISON OÙ NOUS AVONS PU DÉGUSTER UN DÉLICIEUX «CALDO DE RES», ET NOUS AVONS PARTICIPÉ À LA «NOCHE DE CUENTEROS», OU NUIT DES CONTES, ORGANISÉE POUR LES ENFANTS DE LA COMMUNAUTÉ.

MÉLANIE, 26 ANS, ARCHITECTE VOYAGEUSE DESSINATRICE : PARCOURANT LE MEXIQUE DEPUIS 9 MOIS, ELLE A VOULU AGRÉMENTER SON PÉRIPLE TOUT EN METTANT À PROFIT SON EXPÉRIENCE D’ARCHITECTE AU SERVICE DU PROJET !

E T U N E A G R E` A B L E C O M PA G N I E . . .

TAMISER , COMPACTER , MESURER , ALIGNER ... TOUT LE SECRET EST DANS LE TRAVAIL D’ÉQUIPE !

APrES LA PLUIE, LE BEAU TEMPS ! LA CONSTRUCTION REPREND DE PLUS BELLE ` PIZZAS ! SOIREE DES PIZZAS CUITES AU FEU DE BOIS, ON REPREND DES FORCES POUR LE CHANTIER !

AU FIL DES JOURS, LES MURS MONTENT ET L’ESPACE PREND FORME : TRÈS BIENTÔT, LA HAUTEUR RENDRA PLUS DIFFICILE LE REMPLISSAGE DES SACS. HEUREUSEMENT, LES ENFANTS À LA


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#6&7

1 - 1 5 AV R I L

NEWSLETTER

GUAYABAL

EL VOLCÁN

` SEPTIEME SEMAINE DE CHANTIER A` GUAYABAL

ALLER CHERCHER LA POUTRE MANQUANTE, LA PONCER, PREPARER LES ARMATURES ET COULER LE CHAÎNAGE.

ADIOS ADELA QUERIDA

DÉPART DE ADÈLE ELLE A EU LE CRAN DE SE PLONGER UN MOIS TOUT ENTIER À L’AUTRE BOUT DU MONDE, AU MILIEU DE NULLE PART , SANS PARLER L’ESPAGNOL, ET SANS NOUS CONNAÎTRE. POUR NOTRE CHÈRE ADÈLE, VAILLANTE ET COURAGEUSE, GÉNÉREUSE ET BOSSEUSE, UN ÉNORME MERCI !!! - REPARTIE POUR LA FRANCE À LA FIN DU MOIS DE MARS, ADÈLE, TU NOUS MANQUES DÉJÀ... FAIRE LA NEWSLETTER SANS TOI, C’EST PAS AUSSI MARRANT...

HIStOIRE DE TORTILLAS ` ` DES ETUDIANTS SONT VENUS NOUS PRETER MAIN FORTE POUR LA SEMAINE SAINTE.

ICI, LES TORTILLAS SONT BIEN DIFFÉRENTES QU’EN ESPAGNE. CETTE SEMAINE, NOUS AVONS EU DROIT AUX DEUX EN MÊME TEMPS !! CÉLINE S’APPLIQUE... MIAM !

CETTE SEMAINE, CINQ ÉTUDIANTS VENUS DE FRANCE ET D’ESPAGNE POUR ÉTUDIER UN AN À L’ÉCOLE D’ARCHITECTURE DE MEXICO (UNAM) SONT VENUS PARTICIPER AU CHANTIER. ÂGÉS DE 20 À 22 ANS, CÉLINE, MATIAS, OMAR, PABLO ET LUCIE SE SONT TOUT DE SUITE INTÉGRÉS DANS LE VILLAGE, NOUS APPORTANT UN NOUVEAU SOUFFLE. HEUREUX DE DÉCOUVRIR UNE AUTRE MANIÈRE DE VIVRE, LOIN DE LA VILLE, L’EXPÉRIENCE FUT ENRICHISSANTE POUR TOUS, AUTANT SUR LE CHANTIER QU’À LA MAISON.

PLUS QUE 15 JOURS POUR

PARTICIPER


` ` DES ETUDIANTS SONT VENUS NOUS PRETER MAIN FORTE POUR LA SEMAINE SAINTE.

CETTE SEMAINE, CINQ ÉTUDIANTS VENUS DE FRANCE ET D’ESPAGNE POUR ÉTUDIER UN AN À L’ÉCOLE D’ARCHITECTURE DE MEXICO (UNAM) SONT VENUS PARTICIPER AU 77 CHANTIER. ÂGÉS DE 20 À 22 ANS, CÉLINE, MATIAS, OMAR, PABLO ET LUCIE SE SONT TOUT DE SUITE INTÉGRÉS DANS LE VILLAGE, NOUS APPORTANT UN NOUVEAU SOUFFLE. HEUREUX DE DÉCOUVRIR UNE AUTRE MANIÈRE DE VIVRE, LOIN DE LA VILLE, L’EXPÉRIENCE FUT ENRICHISSANTE POUR TOUS, AUTANT SUR LE CHANTIER QU’À LA MAISON.

ICI, LES TORTILLAS SONT BIEN DIFFÉRENTES QU’EN ESPAGNE. CETTE SEMAINE, NOUS AVONS EU DROIT AUX DEUX EN MÊME TEMPS !! CÉLINE S’APPLIQUE... MIAM !

PLUS QUE 15 JOURS POUR

PARTICIPER

www.guayabal-el-volcan.com

PLANTER LES ARMATURES

JOINDRE LES ARMATURES

DANS LES MURS

to u t

le

monde

LE chantier... en action !!!

MERCI A TOUS !

a

mis

METTRE LE COFFRAGE EN PLACE

BOUCHER LES TROUS AVEC Du PAPIER

la

main

a

la

pat e

c ett e

s em a i n e

POSER LES ARMATURES, METTRE LE COFFRAGE EN PLACE, PLACER LES POUTRES PONCÉES ET COULER LE CHAINAGE.

PONCER AVEC DES BOUTS DE VERRE

RAMENER LA POUTRE DEPUIS LA MONTAGNE

RABOTER LA POUTRE A LA MAIN

COULER LE BETON

PONCER, UN TRAVAIL D'EQUIPE

A 1H30 DE MARCHE PLEINE DE MONTÉES ET DE DESCENTES, ALLER CHERCHER LA POUTRE NE FÛT PAS UNE AFFAIRE FACILE. HEUREUSEMENT, LE PAYSAGE ÉTAIT MAGNIFIQUE !!

TRINIDAD, UN VRAI PRO

LES ENFANTS NOUS AIDENT

PREPARATION DE LA MEZCLA

LAISSE BETON , lucie est a fond !

LA FORCE FEMININE EN ACTION SUR LE CHANTIER


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LA MAISON FINIE

Nous sommes fin juin 2017, le chantier vient tout juste de terminer. Les habitants organisent une inauguration de la maison avant notre départ. L’ambiance est festive et conviviale et Don Marcos prend la parole pour faire un discours d’inuguration. Il nous remercie pour avoir fait autant pout la communauté, pour avoir initié et financé le projet de la maison et partagé tous ces moments. Il nous dit à quel point les habitants sont surpris de la fraicheur de celle-ci et que la porte est vraiment belle. Tout le monde espère (avec humour) que les

professeurs seront souvent en vacances pour pouvoir venir habiter dedans. Le parvis est devenu un lieu de rencontres où les enfants jouent. Les marches sont utilisées comme des gradins. Nous dormons dans la maison, la dernière nuit avant notre départ. Quelle surprise de voir l’intensité qui se dégage des quelques bougies. Chez Leti, il nous fallait 10 bougies pour y voir clair ! La pluie fait rage au-dehors mais le silence règne à l’intérieur. Il fait bon dans la maison. Je suis convaincue que ce confort peut changer la vie des gens.


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Matières et lumières

Cette dernière nuit, plusieurs habitants viennent nous saluer, et beaucoup d’entre-eux sont émus par notre départ. Nous aussi ! Grâce aux bougies, les cannisses des portes dessinent les motifs à ‘‘contre-jour’’dans la nuit, mais le matin, ces mêmes motifs s’impriment sur tout le séjour. Dans la maison, ce qui me marque le plus est la sensation qui se dégage du matériau terre et la manière dont les ombres s’arrondissent sur les enduits naturels. Le départ est difficile mais j’espère revenir bientôt !


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CONCLUSION

Guayabal El Volcán est un projet incrémental qui s’inscrit dans le long terme. La partie présentée ici n’est qu’une étape dans un processus. Le projet réalisé n’est pas un prototype car il n’a pas vocation à être reproduit : source d’inspiration, la maison cherche à ouvrir les possibles d’une population dont les choix ont été peu à peu réduits par le temps. De nombreuses ouvertures se sont déjà montrées dans l’imaginaire des habitants de Guayabal : Panneaux en cannisse enduits dans la future maison de Ramiro, superadobe pour les fondations de Mario, plafond chez Bernardo ou encore marches en costales pour accéder à la maison de Trinidad ; chacun s’est réapproprié à sa manière les différentes techniques mises en oeuvre dans le projet. Cependant, une maison entièrement construite en superadobe serait aujourd’hui difficile à mettre en oeuvre pour les habitants : la technique s’est avérée longue et necessiteuse de main-d’oeuvre. Or, si le Tequio fonctionnait entre voisins auparavant, le tissus communautaire est désormais trop détérioré. Les habitants s’accordent sur les constructions communautaires mais ils ne construiraient pas gratuitement pour leurs voisins. Cela engendre alors un coût supplémentaire de main-d’oeuvre non accessible à la pluspart des habitants. La question est donc de savoir si grâce à un nouveau besoin -- celui de construire une maison en superadobe -- les habitants pourront remettre en place leur Tequio traditionnel, ou au contraire, si la technique se limitera desormais à quelques fondations et murets de jardins. Dans tous les cas, l’expérience vécue a été source de partages et d’enrichissements. Une réelle confiance s’est tissée entre les habitants de la communauté et l’équipe qui s’est formée au cours du chantier.

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L’envergure de la partie architecturale du projet ne fait pas de ce dernier un « produit exemplaire ». Il constitue plutôt une « acuponcture rurale » pouvant, quant à elle, engendrer de la « matière à projet ». Dans le temps qui m’a été imparti, j’ai, à de nombreuses reprises, senti le manque d’une équipe pluridisciplinaire et de compétences diversifiées. Si je me suis prise au jeu de porter plusieurs casquettes, telles que médiatrice, artisane, constructrice, habitante, sociologue et même parfois psychologue ; je suis convaincue que la suite du projet nécessite une approche transdisciplinaire. Avant de pouvoir envisager un futur projet d’architecture, il me parait essentiel d’intégrer d’autres dimensions au projet, telles que la dimension politique, économique ou encore paysagère. Les différentes approches étant interfécondes, c’est en installant une dynamique complète au sein de la communauté que nous pourrons tous ensemble soigner ce tissus communautaire et relancer l’autonomie du village. C’est en tout cas dans cette optique que j’ai souhaité participer à la création d’un Collectif pluridisciplinaire : Les Bâtisseuses, fondé en août 2017. Ce collectif composé d’urbanistes, de paysagistes, de designer, d’expertes en communication, a pour but de valoriser la place des femmes dans l’acte de bâtir et dans l’acte de prendre soin, de privilégier une approche systémique de l’urbanisation à la fois humaine, environnementale, sociale, économique pour renouer les liens du vivant et avec le vivant, et de défendre un système de valeurs pour le respect d’un écosystème naturel dont nous sommes une partie et dépendants. J’espère avoir bientôt l’occasion de retourner à Guayabal et de monter de nouveaux ateliers avec la commaunauté, mais tout particulièrement avec les femmes.


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REMERCIEMENTS

Projet J’aimerais tout d’abord remercier Mr. Drummond pour son soutien, ses conseils et son réalisme qui m’ont poussés à aller plus loin à de réaliser concrètement ce projet. Merci à l’équipe enseignante du DE écologies : Xavier Lagurgue, Martine et Josyane Bouchier, Pierre Léger ainsi que Antoine Maufay et Vincent Baumann pour leur confiance et le temps qu’ils m’ont accordés malgré la distance. Un grand merci à Alejandro de COAA, Mariana et Jorge de Cicloactivo, Alvaro du Taller Experimental de construction, Valério et Alberto de ARCó, pour leurs corrections et conseils techniques. Quelle chance d’avoir pu recevoir autant de conseils techniques sur le Superadobe : Merci Caté ! À mes amis du collectif AMAN IWAN, un immense merci pour votre soutien et votre remarquable travail qui m’inspire. À Céci pour son talent graphique et ses traductions. Enfin, j’aimerais remercier Patrick Bouchain pour son temps et ses précieux conseils et qui m’ont guidés et tout au long de mon expérience de terrain. Merci du fond du coeur à tous mes proches sur qui j’ai pu compter malgré la distance tout au long de cette expérience.

Image : 1. Angel apprend à rabotter juin 2017, Guayabal, Mexique 2. Photo de chantier mars 2017, Guayabal, Mexique


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Chantier Je voudrais en premier lieu remercier tous les membres de la communauté Guayabal pour leur confiance. Aux habitants qui ont été présents avant et pendant la construction en partageant leur temps, leur énergie, leurs rires et des litres de pozol... MERCI ! Un remerciement particulier à Leti ou Leticia Velazquez Dominguez pour nous avoir prété sa maison tout au long de notre séjour à Guayabal et pour ses conseils avisés. La construction n’aurait pas pu voir le jour sans tous les volontaires venus soutenir la communauté, mettre la main à la pâte et se perdre au pied du volcan. Merci à Éric, Gonzalo, Adèle, Maxence, Mélanie, Céline, Matias, Omar, Pablo, Lucie, Lalo, Ceci, Ricardo, Monica, Raúl, Carlos, Naiqui, Noé, Morgane, Claire, Antoine et Manu. Je tiens à remercier à part, nos deux ouvriers spéciaux Isaias et Heriberto pour leur remarquable travail, leur entousiasme sans limite, leurs efforts permanants et leur présence précieuse tout au long du chantier. Merci aussi à Patricia, Will, Tania, et Yollotl pour m’avoir présentée à la communauté.

Soutien Financier À tous les participants à notre campagne de financement, pour avoir cru en ce projet au point de s’y investir financièrement. MERCI : KOZ Architectes, Architecture Paul Vincent, Faircap, Adrien Agnès, Alban, Albane, Aline, Anne-Claire, Anthony, Antoine, Armelle, Arthur, Azeddine, Beatrice, Boris, Camille, Carole, Catherine, Catherine & PascaL, Christian, Christine, Claire, Clémence, Clio, Carlotta, Mauricio, Corinne, Cyrielle, Diane, Edith, Edouard, Elisa, Elsa, Emma, Feda, Francesca, Hanaé, Hannah, Hans, Hélène, Hugo, Isabelle, Ivan, Jean-Marc, Jorge, Juan, Jules, Julia, Julie, Julien, Juliette, Laurie, Leila, Livia, Lucas, Lucile, Magali, Marc, Marcelle, Margot, Marie-Eugenie, Marie-Pierre, Marin, Marina, Marine, Marion, Marjorie, Marwan, Mathilde, Maylis, Michael, Michèle, Monica, Mareny, Juan, Sergio, Ever, Nasser, Nathalie, Nicolas, Olivia, Paul, Marie Christine, Pauline, Perrine, Ruben, Samia, Sarah, Servane, Simon, Stefan, Tristan, Virginie, Wolf, Yannoula, Yohann, Youri.


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Yä’kire äj ntzokoy Poême en Zoque écrit par Trinidad Gómez Arias

Yä’ki ijtu mij ntzokoy yä’ juktäjk nänh’a tza’ma iptäjkisnye tukj anhkukamäyupä. Teri’re äj ne’sutupä te’ri’re äj ne’ ntzi’upä makapä yajk koke’e myama’is tzyejkekämä maka ‘yispäki käwänubä kojama. Yä’ki muspa täjkä ij musjpa purä maka ‘yakuajkayä’e te’ anhtuntam maka ‘yamya’e tzama’käsiram te’yi jurä jtisänh’ayajpa jäyäyajupä kijpkuytyam wä’kä kyo’anhkimya’ä najsakopajk. Jikomo jurä ntzamä äjtzi. yäkipä, maka ‘yänh’ä tejinh ij te’e maka yenh’e äjtzyomo makapäre wyijtkupare kojamajinh äjtzi ma’ nko’tzake ij maka nä mawe ma’ yispäkä ‘tyosjkuy tyayu’ajku’y ka’ etzpa oj warpa kuy jäyäjinh. Äj maka nkäweje okotzyu’we wäkä ‘yanhkimä sa’sarampä tzamejin tzyoyäyopyapä sawakoroya ij mujsoyjpapä’is tzyäjktsemyajupä äjtzyintumä ij äj uneram Najsakopajkäsirampä.


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