EchoBio N°24 - Les Fruits

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r f . o i ec h ob

MARAIS SALANTS Les cristaux de la nature

NUTRITION La bio anti-âge

CUISINE Le four solaire

JARDINER Sur son balcon

N°24 Juil./Août 2010

EchoBio

EchoBio

L’été au verger Goûtez aux fruits défendus



Edito

Retrouvez-nous

N O U V E A U sur www.echobio.fr

La bio, trop chère ? Le débat s’intensifie, il devient passionnel. Alors que la bio s’étend sur les terres agricoles françaises – et oui, 17 % de la production de légumes secs est maintenant en bio par exemple –, la question des prix des produits bio payés à la caisse est plus que jamais d’actualité. Des enquêtes de toutes sortes dénoncent des différences oscillant de 30 % à plus de 70 %, allant jusqu’à plus de 100 % entre un aliment bio et non bio ! Qu’en est-il vraiment ? Attention aux raccourcis trop rapides…

4 Actualités Régions 8

Les attaques pleuvent de toutes parts. Par exemple, l’Académie d’agriculture de France, instance supérieure composée de “sages”, ne se fait pas prier pour la critiquer officiellement. Certes, la très honorable institution reconnaît que les résidus de pesticides de synthèse sont moins présents dans les produits bio, “mais il faut cependant noter que 96 % des produits issus de l’agriculture conventionnelle ont des résidus inférieurs à la limite maximum de résidus (LMR) autorisée par la réglementation”, soutient-elle, en affirmant que “cette LMR est elle-même définie de telle sorte que l’exposition maximale du consommateur soit au moins 100 fois plus faible que la dose sans effet (DSE) du produit considéré”. Et on s’interroge… Aucune allusion aux effets cocktails des pesticides qui s’accumulent et se combinent dans l’organisme, et qui constituent justement un des soucis majeurs pour la santé. Aucune allusion non plus à la pollution des nappes phréatiques et de surfaces qui obligent à dépenser des sommes énormes pour perfectionner les usines de traitements des eaux. Aucune dénonciation des abus, comme ceux provoqués par les antibiotiques inclus dans l’aliment des élevages de volailles ou de porcs qui, plus ou moins légalement, continuent à sévir, avec le risque d’augmenter les résistances aux antibiotiques chez les humains. Alors quels produits coûtent le plus cher à la société, quand on inclut tous les coûts induits sur la santé ou l’environnement, sans parler des subventions directes à l’agriculture intensive ? Hélas, la réponse ne semble pas évidente à tout le monde ! Christine Rivry-Fournier Les Éditions Fitamant publient Echobio et Biofil, la revue professionnelle des agriculteurs bio. Contact : Éditions Fitamant, rue Menez-Caon, BP 16, 29560 TELGRUC-SUR-MER, tél. 02 98 27 37 66, fax 02 98 27 37 65, com@fitamant.fr

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Actualités Environnement

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Vrais coûts, juste prix D’abord, à qui profite cette dénonciation ? La bio mettrait-elle trop en danger le modèle intensif, provoquant des réactions de plus en plus épidermiques ? Lorsqu’elle restait dans sa niche, pas de problème. Aujourd’hui qu’elle prend de la maturité et devient un voie porteuse d’espoirs plébiscitée par le citoyen, elle se fait dangereuse…

France 6

Actualités Actualités Planète

Marc Dufumier, agronome : “La bio, une solution crédible”

Reportage De Guérande à la Camargue : la face cachée du sel

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Entreprise Saler peu mais mieux : les saveurs d’Herbamare

18 Dossier Les fruits bio

• 20 - Secrets de beauté au cœur du verger • 22 - Variétés anciennes ou rares

30 Art de vivre 32 Beauté Lesursoleil la peau Comment rester jeune : le programme anti-âge

36 Cuisine Moins d’eau, plus de goût : les atouts de la déshydratation

Habitat Four solaire :

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du soleil dans la cuisine

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Jardin

Un petit coin de verdure… sur son balcon

44 Nouveautés 48 À vos agendas ! Le coin des livres

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Act ua lités Régio n s

À Saint-Malo, valeurs et saveurs riment avec Étonnants Voyageurs Étonnants Voyageurs, le festival international du livre et du film de Saint-Malo, qui se tient chaque année en mai, a accordé tout naturellement un espace aux saveurs du monde. Le chef Olivier Roellinger y a fait goûter une sauce composée d’une douzaine d’épices bio, intitulée Retour d’Inde. Cette année, le célèbre cuisinier cancalais, orchestrateur du lieu, mettait la note sur la réflexion et la contestation. Comment faire face aux ressources menacées de la mer, aux légumes gâchés par les pesticides, comment concilier valeurs et saveurs… ? Des questions auxquelles se sont attablés des auteurs journalistes, écrivains, cinéastes, cuisiniers ou producteurs. L’intérêt de l’agriculture biologique pour la planète a suscité des débats. “Dans les vignes de mes copains vignerons bio, il y a des libellules et des fleurs et moi je défends le bio, parce que si on ne réagit pas, dans 50 ans, la biosphère est foutue”, assure l’auteur Sébastien Lapaque (Des tripes et des lettres). Pour Gilles Fumey (Les Champs du monde), enseignant-chercheur en géographie culturelle de l’alimentation, le bio est “peut-être une forme idéale d’agriculture, mais en tout cas, le modèle agricole est à réinventer”. Quant à Olivier Roellinger (Voyages aux pays des merveilles, avec Christian Lejalé), il assure utiliser au moins 95 % de produits certifiés bio dans sa cuisine. Pour lui, “l’essentiel c’est le bon, sans pesticides absolument”. www.etonnants-voyageurs.com

L’innovation, le défi des Pa

ys-de-la-Loire

Réunir l’enseignement, la recherche et les entreprises pour faire émerger des projets d’avenir, telle est l’ambition des PRI, Plateformes Régionales d’Innovation. Initiées par la région des Pays-de-la-Loire, il en existe une soixantaine dans des secteurs aussi variés que la mécanique ou l’agroalimentaire. La bio a aussi la sienne, baptisée “Agriculture biologique, agriculture périurbaine durable”. Elle est hébergée au lycée Nature de La Roche-sur-Yon qui possède une ferme toute en bio de près de 130 hectares. Les lycées sont les socles de base de ces programmes, lieux d’échanges, de travaux et d’expérimentations. Le centre d’étude et de recherche sur la biodiversité de Beautour, en Vendée, est également partie prenante. L’objectif est de renforcer les savoir-faire techniques et la recherche en bio. D’ici 2011, un atelier maraîchage de 3 hectares de cultures de plein champ et 2 000 m2 sous tunnel compléteront les productions du lycée, qui élève aussi des volailles, porcs et moutons en lien avec des acteurs économiques du territoire. Une couveuse d’entreprises en maraîchage doit également voir le jour dans cet établissement vendéen qui accueille les candidats au Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole (BPREA). Les légumes cultivés seront écoulés au restaurant du lycée, en lien avec le groupement des producteurs bio vendéen (Gab85). 1,2 million d’euros doivent être investis sur la ferme, financés en grande partie par la Région, mais aussi le Département. www.lyceenature.com

Du quinoa bio dans le Val de Loire Pourquoi aller chercher si loin du quinoa, si on peut le produire localement ? Cette petite graine qui suscite un fort intérêt en raison de ses qualités nutritives et ses propriétés non allergisantes car ne contenant pas de gluten, est traditionnellement cultivée sur les plateaux andins, notamment en Bolivie. Mais elle pourrait fort bien être produite en France, et plus précisément dans le Val de Loire. C’est tout du moins le pari que fait la société Biograins Vert Anjou, dédiée à la bio et basée à Coulombiers dans la Vienne. Cette filiale de la CAPL (coopérative agricole des Pays-de-la-Loire) a en démarré la culture l’an dernier, avec une première récolte d’une quinzaine de tonnes. Début mars, deux parcelles ont été à nouveau ensemencées dans le Richelois, en Indre-et-Loire. Après quelques déboires, dus à un enherbement mal maîtrisé – talon d’Achille de cette production en bio –, il n’en reste qu’une seule, soit 5 hectares environ. Deux nouvelles variétés sont testées, avec un rendement espéré de 2 tonnes à l’hectare, à condition de réussir à gérer les adventices. Cette innovation a été impulsée par la société Abbottagra, installée à Longué-Jumelles en Maine-et-Loire. Celle-ci est à l’origine de ces essais, en lien avec l’université néerlandaise de Wageningen, qui a obtenu des variétés de quinoa adaptées à l’Europe. En culture conventionnelle, 50 hectares ont déjà été récoltés l’an dernier. 164 hectares sont sur le point de l’être cette année.

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Inondations dans le Var : appel

à la solidarité

Plus de 300 agriculteurs ont été touchés de plein fouet par les inondations catastrophiques qui se sont abattues dans le Var le 15 juin. Des coulées de boue ont emporté des cultures maraîchères, des animaux ont péri noyés, des torrents d’eau ont détruit les sentiers menant aux fermes. Près d’une quinzaine de victimes sont en agriculture biologique. C’est le cas de Laurent et Corinne Fortage, maraîchers bio à Ampus, au nord de Draguignan, qui ont presque tout perdu. La Nartuby a inondé leurs cultures de légumes et de plantes médicinales en quelques heures, entraînant dans son passage la terre arable pour ne laisser qu’une roche infertile. La majorité des sinistrés bio sont maraîchers, mais aussi viticulteurs, arboriculteurs et céréaliers. “Ils sont démunis et ont besoin d’aides pour refaire les chemins d’accès, réparer les sols et replanter le plus vite possible, souligne Sophie Dragon, directrice d’Agribio Var, groupement de producteurs dont Laurent Fortage est co-président. Nous lançons un appel aux bénévoles pour venir en aide à tous ces producteurs désemparés, pour les aider à se remettre sur pieds.” De nombreuses offres de soutiens affluent déjà, émanant de toute la France. Un appel aux dons a été lancé par Agribio Var, regroupé avec d’autres associations, comme Alliance Provence (Amap), la Confédération Paysanne, Solidarité Paysans… En lien avec la cellule de crise de la Chambre d’agriculture, tous se mobilisent pour demander des aides exceptionnelles d’urgence, ainsi que le classement en calamités agricoles, indispensable à la reconstruction. solidarite.paysans.var@wanadoo.fr Tél. 04 94 59 90 45

En Alsace, la

bio prend ses aises

Avec 4,15 % de sa surface agricole totale en bio, l’Alsace est l’une des régions les plus bio de France après Provence-Alpes Côte d’Azur (8,7 %), Languedoc-Roussillon (6,4 %), Corse (4,7 %) et Rhône-Alpes (4,2 %). Sur les deux départements, HautRhin et Bas-Rhin, les terres bio ne cessent de s’étendre, comptant 13 570 hectares au total en 2009 (+ 12 %) réparties en 427 exploitations. La vigne bio fait une poussée remarquée : près de 10 % du vignoble est converti. En 2009, 19 nouveaux vignerons alsaciens ont choisi cette méthode, soit un envol de 30 % des surfaces qui atteignent 1 430 hectares. “C’est la recherche de la qualité par le biais de l’agronomie qui a poussé les viticulteurs à modifier en profondeur leurs pratiques”, commente Dany Schmidt, président de l’Opaba, l’organisation professionnelle de l’agriculture biologique d’Alsace. Ce producteur de légumes et de céréales installé à Volgelsheim sur une ferme en bio depuis 45 ans – un engagement familial – cultive 65 hectares. “L’Alsace possède d’importantes nappes phréatiques de surfaces qui sont hélas très polluées, à cause de l’agriculture, notamment les vignes et la monoculture de maïs, mais aussi car la région est très urbanisée et industrialisée.” Pour améliorer la qualité de l’eau, l’Agence de l’eau stimule aussi les conversions, par des aides financières complémentaires. L’effet Grenelle, conjugué à une structuration de la filière bio, a fait boule-de-neige. En élevage laitier et cultures de céréales, la bio séduit aussi.

n De la bio dans les cantines d’Age Depuis un an, les cantines des écoles maternelles et primaires d’Agen dans le Lot-et-Garonne se sont mises à proposer des plats bio dans leurs menus. Cette ville du Sud-Ouest, qui sert 2 800 repas par jour sur quatre jours, impose 20 % de bio. Cet objectif a été inscrit dans l’appel d’offres qui stipulait également, qu’à qualité égale, les productions locales devaient être privilégiées, surtout en fruits et légumes, sachant que ce département en regorge, et de toutes sortes. La société de restauration qui a remporté le marché s’approvisionne auprès de 183 producteurs locaux, dont quelques-uns en bio. L’équivalent d’un repas par semaine peut donc être servi avec des produits bio, dont le pain. “Nous essayons aussi d’améliorer la gestion des déchets, explique Stéphanie Baldassaré, directrice de la restauration pour la société Avenance qui gère la cuisine centrale d’Agen. Rien que l’action de sensibilisation sur le pain réduit considérablement le gaspillage.” Côté légumes, le souci est l’absence de légumerie pour les préparer. C’est pourquoi les carottes déjà râpées viennent des Landes, région voisine. “Travailler avec des bio locaux n’est pas si évident car approvisionner une cantine implique de la régularité, de la planification, des impératifs de livraison…” Mais les enfants le méritent.

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Actu a lités Fran c e

Pour une consommation plus

éthique

47 % des Français déclarent avoir opté pour une démarche plus éthique en 2009, en remplaçant certains biens de consommation par des produits durables et en privilégiant ce type d’achat. Pourtant, 54 % d’entre eux déclarent être méfiants vis-à-vis du discours “verdi” des marques et des entreprises en matière de développement durable. Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), les consommateurs attendent une information plus claire : 51 % souhaitent de la transparence sur l’engagement social et environnemental des entreprises de fabrication, de services ou de construction ; 53 % déclarent vouloir connaître l’origine des matières premières grâce à l’étiquetage, 43 % le lieu de fabrication et 48 % les impacts en matière de biodiversité. www.ademe.fr

bijoux naturels à base de graines et L’association Ikamia fabrique despeup les amazoniens du Pérou. travaille directement avec trois

ie Sol entre en scène

Argent trop cher : la monna

À l’instar de la Lewes Pound, adoptée par une petite ville anglaise du Sussex, ou du Chiemgauer en Bavière, la France s’est dotée d’une monnaie complémentaire. Barrant la route aux inégalités et à la spéculation, le Sol a pour objectif de redonner à la monnaie sa fonction initiale d’échanges. Présents dans 9 régions, les Sols tournent à Rennes, Paris, Lille, Mulhouse, Grenoble, Carhaix… En pratique, on récupère des Sols suite à un achat dans un magasin bio, une boutique d’artisanat éthique… Enregistrés sur une carte à puce, ils se dépensent au cinéma associatif, au café-librairie ou encore au restaurant bio de son quartier. Près de 70 enseignes les acceptent et les distribuent. On peut aussi accumuler des Sols grâce à des comportements citoyens comme le bénévolat, qui s’évalue en temps passé. Le centre social Mosaïque, à Lille, accueille des particuliers qui proposent des cours de cuisine, du soutien scolaire… Ces services créditent leur carte en Sols avec lesquels, en retour, ils bénéficient d’activités proposées par d’autres solistes, voire de formations (aide aux premiers secours, Bafa…). Le but est bien de favoriser l’échange pour un enrichissement culturel, social, éducatif, artistique de la société tout entière. http://www.sol-reseau.org/

Eco-prêt à taux zéro :

plus de 100 000 bénéficiaires

Plus de 100 000 Eco-prêts à taux zéro ont été accordés depuis le lancement de cette mesure-clé du Grenelle de l’Environnement. Cet Eco-prêt permet de financer les rénovations thermiques représentant des montants importants, afin de rendre le logement plus économe en énergie, plus confortable et moins émetteur de gaz à effet de serre. Son montant maximum varie de 20 000 à 30 000 €, selon les travaux. www.ademe.fr

Une bio à trois visages… “Convaincu”, “intermédiaire”, “opportuniste” : il y aurait trois catégories d’acheteurs de produits bio, a annoncé Sauveur Fernandez, consultant en marketing vert et communication responsable, lors d’une table ronde sur la consommation, organisée par l’Interprofession bio des Pays-de-la-Loire. Le “convaincu”, précurseur, militant, mais minoritaire, serait prêt à dépenser plus s’il le juge équitable, dans les réseaux de vente spécialisés ou en Amap. “L’intermédiaire”, qui représenterait 40 % des acheteurs, pousse les portes des enseignes bio, estime normal de payer un peu plus cher un produit bio, mais pas trop, si les produits sont bons pour la planète. “L’opportuniste” serait majoritaire : il découvre la bio en grandes surfaces, et ses habitudes d’achat sont susceptibles d’évoluer en fonction de sa sensibilisation pour une façon de se nourrir différente. Seraitce lui le moteur de développement économique actuel des produits bio ? En tout cas, il dope les ventes en grande distribution. D’un autre côté, l’engouement pour les Amap ou les systèmes d’abonnements aux paniers, ainsi que pour la vente directe, modifie aussi considérablement les habitudes d’achat des Français.

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les biberons… Interdiction du bisphénol A dans Le Parlement a interdit, le 23 juin, par un ultime vote de l’Assemblée nationale, la fabrication et la commercialisation de biberons contenant du bisphénol A (BPA), composé chimique fortement suspecté d’être un perturbateur endocrinien. En revanche, il a refusé d’étendre cette interdiction à tous les plastiques contenant ce composé chimique, ce “dans l’attente d’expertises robustes”. En outre, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) recommande un étiquetage visible et compréhensible par tous pour informer sur la présence de Bisphénol A dans les contenants en plastiques, bouteilles, conserves ou canettes, et recommande de ne pas les chauffer. www.afssa.fr ; www.stop-bpa.fr

Désormais obligatoire, l’Eurofeuille

s’affiche

L’Eurofeuille, le nouveau logo bio européen, est entré en scène le 1er juillet sur les étiquettes des produits bio, pour une installation progressive qui pourra durer deux ans. L’Union européenne laisse en effet aux fabricants le temps de refaire les impressions respectueuses des nouvelles règles d’étiquetage. Désormais, toutes les denrées alimentaires préemballées produites dans les États membres de l’Union et respectant le cahier des charges bio européen devront afficher ce logo. Les autres marques, à caractère privé, régional ou national, peuvent continuer à apparaître à ses côtés. La présence du nouveau logo de l’Union sera néanmoins facultative sur les produits bio non emballés et importés. Afin d’améliorer l’information du consommateur, le logo européen devra aussi mentionner le lieu d’obtention des ingrédients du produit, ainsi que le code de l’organisme chargé des contrôles.

Poissons, coquillages et algues marines :

l’élevage bio réglementé

Depuis le 1er juillet, la production aquacole bio de poissons, coquillages et algues marines est encadrée par de nouvelles règles européennes. Applicables dans tous les États membres de l’Union, celles-ci régissent l’environnement de la production aquacole et la séparation des unités de production bio et non bio. Elles fixent aussi les conditions relatives au bien-être animal, notamment les densités de peuplement maximales. Outre de garantir la qualité de l’eau, elles interdisent l’utilisation d’hormones pour provoquer le frai, et limitent l’usage des médicaments vétérinaires. Les aliments pour animaux doivent être bio, et ceux à base de poissons doivent provenir de pêcheries gérées de façon durable. En 2008, l’Europe comptait quelque 123 exploitations aquacoles bio certifiées, sur un total de 225 à travers le monde. Ces exploitations étaient à l’origine de plus de la moitié de la production mondiale, soit 50 000 tonnes en 2008. Les cinq plus gros producteurs de l’Union sont le Royaume-Uni, l’Irlande, la Hongrie, la Grèce et la France. Le saumon reste l’espèce vedette.

lemen Vin bio : abandon du projet de rég

tation bio européenne

L’Eurofeuille sur les bouteilles de vin issu de raisins bio, ce n’est pas encore pour demain ! Le projet de cahier des charges sur la vinification bio vient d’être rejeté par la Commission européenne, faute de majorité qualifiée. Certains pays, notamment l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas… l’ont refusé, en raison de désaccords, surtout sur les doses de sulfites à autoriser. Les propositions de la Commission leur semblent en effet trop basses pour être applicables, compte tenu des conditions climatiques généralement défavorables à la bonne conservation du vin dans ces pays. La clause prévue autorisant de les augmenter en cas d’accidents climatiques exceptionnels, pour parvenir au niveau des normes européennes, n’a pas suffi à les convaincre. Face à une telle opposition, le commissaire européen à l’agriculture, Dacian Ciolos, a mis le projet en sommeil jusqu’à nouvel ordre, afin de ne pas décevoir le consommateur en rabaissant les normes. Pourtant, le projet a mûri pendant plusieurs années, mais visiblement, c’était encore trop tôt. Il aurait pu apporter une vraie garantie aux amateurs de vins, non seulement sur les doses de soufre plus basses que celles des vins traditionnels, mais aussi sur la liste, plus réduite, des additifs et des traitements autorisés. De plus, les vins fabriqués par les viticulteurs bio sont, en général, plus proches du terroir, méritant qu’on les distingue. D’où l’intérêt des chartes privées, comme celles de la Fnivab, Nature et Progrès ou de Demeter, qui vont continuer à servir de repères.

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Actualités Planète

@grainesdexplorateurs.com

Welcome in Irland ! Le tour du monde des fermes bio, démarré en mai dernier par Anne, Samuel, Romain et Elouan, les a conduits chez Claire et Thomas O’Connor, producteurs de légumes, fruits, œufs et volailles sur la péninsule de Dingle, dans la région du Kerry. Depuis deux ans, sur 10 hectares, ceux-ci appliquent les méthodes bio (fertilisation grâce au fumier, fum aux algues ; désherbage manuel…) et en expérimentent de nouvelles. Pour lutter contre les es mauvaises herbes, ils font confiance… à leurs oies tandis que leurs canards font la fête aux limaces ! Contre certains parasites, le couple irlandais applique un produit à base de sels marins. “Au cours de nos 6 semaines passées dans ce pays, nous avons eu quelques peines à nous approvisionner en produits bio, confient les voyageurs savoyards. Il y a très peu de magasins spécialisěs et, parmi eux, rares sont ceux qui vendent des denrées fraîches. Dans les supermarchěs, on trouve quelques produits bio mais ils ne sont pas mis en évidence.” L’explication vient peut-être de l’image qui colle aux agriculteurs bio, la population les trouvant souvent “un peu fous”. “Cet aspect est d’ailleurs pointé comme l’un des freins essentiels à la conversion des fermes en Irlande par Organic Matters, magazine approuvé par l’IOFGA, l’un des organismes de certification biologique irlandais”, rapporte Samuel. Les producteurs de Dingle, qui vendent sur les marchěs, dans leur propre magasin à Tralee et par le biais de livraison de paniers à domicile, ne souhaitent qu’une chose : que leur gouvernement s’engage de façon plus prononcée en faveur de cette agriculture, leur meilleure assurance santé. www.grainesdexplorateurs.com

e atomique L’Allemagne unie contre l’énergi Pour clamer haut et fort leur rejet de l’énergie nucléaire, les Allemands se prennent par la main… Environ 120 000 personnes ont formé, fin avril, une grande chaîne humaine dans le nord de l’Allemagne. Concerts, marches, rassemblements, la journée fut riche en actions pour les manifestants, venus des quatre coins du pays. Toutes les générations étaient présentes, des enfants aux grand-parents. Le mouvement anti-nucléaire rencontre un très franc succès outre-Rhin, situation qu’on ne retrouve pas en France. Si l’Allemagne possède douze centrales nucléaires et s’apprête à fermer la dernière d’ici une dizaine d’années, la France en compte 58, soit près de cinq fois plus, et prévoit d’en ouvrir encore de nouvelles. Les arguments contre l’énergie atomique sont pourtant multiples : première raison invoquée, le risque 0 en matière de sécurité n’existe pas, et un accident dans une centrale nucléaire peut être catastrophique. Deuxième raison avancée, la difficulté voire l’impossibilité de traiter les déchets radioactifs. Les déchets dits de “haute activité” restent en effet toxiques et très dangereux sur une période pouvant aller jusqu’à 200 000 ans. Jusqu’à présent, personne n’a encore trouvé le moyen d’éliminer ces déchets : stockage dans des centres spécialisés et enfouissement dans les profondeurs de la terre restent pour l’instant les deux seules options… Il suffit de se pencher sur le sujet pour commencer à douter de la sûreté de l’énergie atomique. La question ne laisse en tout cas pas de glace en Allemagne.

Rome, ville ouverte à la bio Dans les cantines de Rome, la bio est au menu tous les jours, sauf pour l’instant en viande, poisson et charcuterie. L’engagement de la ville à servir des repas le plus bio possible, démarré en 2002, est exemplaire. “Cette commune constitue désormais le premier marché bio de l’Italie”, reconnaît Paolo Agostini, responsable technique du service de restauration scolaire à Rome, invité de l’Agence Bio mi-juin. Près de 70 % des 168 000 repas servis quotidiennement dans les crèches, écoles primaires et collèges, soit 700 écoles, sont constitués de produits bio, d’origine la plus locale possible. Les cahiers des charges imposent en effet un critère de fraîcheur par souci de réduire les kilomètres parcourus. “Notre préoccupation est d’améliorer les menus des enfants, sur le plan gustatif et sanitaire, et de lutter contre l’obésité par une alimentation plus équilibrée.” Le tout est stimulé par l’objectif de soutenir un mode de production durable, et socialement acceptable. “Nous avons commencé par l’introduction de fruits bio, de légumes, puis d’autres produits ont été ajoutés peu à peu, avec, pour la viande notamment, des préférences pour des origines de qualité identifiées IGP ou DOP.” 400 entreprises ou producteurs approvisionnent les 7 sociétés qui gèrent les cantines. “Nous avons fait des économies d’échelle afin de contenir le surcoût en le limitant à 20 % par rapport à une cantine classique et de 4 % par rapport à ceux antérieurs de Rome qui misait déjà sur la qualité, soit un prix de repas à 5 €.” Un succès.

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Devenez un paparazzi

Actualités Environnement

des insectes pollinisateurs !

Vous avez un appareil photo numérique, vous aimez les insectes et êtes soucieux de la biodiversité. Alors, à vos clichés ! Initié par le Muséum national d’Histoire naturelle et l’Office pour les insectes et leur environnement, le projet scientifique Spipoll a pour but de collecter le plus grand nombre de données sur ces insectes qui nous rendent un grand service. Savez-vous que 35 % de notre alimentation repose sur des plantes pollinisées ? Or, l’urbanisme grandissant, l’intensification de l’agriculture ou encore les changements climatiques perturbent les populations de pollinisateurs. Pour mesurer ces impacts à l’échelle de la France, il est urgent de regarder de plus près ce monde grouillant. Chacun est invité à photographier ces butineurs, puis à les identifier grâce à une clé de détermination en ligne. Une expérience ludique, enrichissante et très utile à la protection de nos milieux naturels. www.spipoll.org

Conserver pour inventer Dans le cadre de l’année de la biodiversité, le Jardin des Plantes de Paris expose, jusqu’au 30 juillet, ses collections de blés et de pélargoniums. Rouges, blonds, bruns, barbus… de qui parle-t-on ? des 70 variétés anciennes et modernes de blé accompagnées de 40 espèces de plantes de moisson, comme le coquelicot, le bleuet, le chrysanthème… Les mains vertes apprécieront de découvrir 30 espèces sauvages de pélargoniums et autant de cultivars. Appartenant à la même famille que les géraniums, ces fleurs font montre d’un fourmillement esthétique sans pareil, revêtant un feuillage décoratif ou des parfums inhabituels. Comme nombre d’espaces de conservation, le Jardin des Plantes affirme son rôle de sauvegarde du patrimoine végétal : un maillon essentiel pour “inventer” demain de nouvelles variétés répondant aux défis du futur.

Le Brésil refuse

le riz OGM

Jusqu’à présent dans le monde, il n’existe aucun riz OGM cultivé à des fins commerciales, et le manque d’études et d’investigation sur ce sujet ne permet pas, aujourd’hui, de garantir l’innocuité d’une telle plante. Pourtant, les semenciers sont sur le qui-vive car le marché est immense : le riz reste l’aliment de base pour plus de la moitié de la population mondiale qui en mange quotidiennement. Il pousse partout depuis plus de 10 000 ans, et actuellement dans 113 pays. Après 4 ans d’un intense lobbying en faveur d’une variété OGM résistante au célèbre herbicide très toxique, le glufosinate, auprès de la Commission technique nationale de biosécurité brésilienne, le semencier Bayer vient de jeter l’éponge. Tout du moins momentanément. Il a retiré sa demande d’autorisation du riz génétiquement modifié LL62. Selon Greenpeace, “si Bayer a reculé, c’est surtout parce que la firme s’est heurtée au rejet massif et total des associations de producteurs brésiliens, qui sont resté fermes sur leurs positions.” http://blog.greenpeace.fr

Le Nef : la finance solidaire comm

e valeur refuge à la crise

Malgré (ou à cause) de la crise financière, la Nef a renforcé sa collecte d’épargne (+21 %) et le nombre de ses sociétaires (+ 14 %). “Dans un contexte froissé, de plus en plus de personnes recherchent une alternative pour gérer leur argent”, analyse son président du Directoire, Jacky Blanc. Coopérative de finance solidaire, la Nef se situe dans le mouvement des banques éthiques et alternatives en Europe. Depuis sa création en 1988, elle exerce une double activité de collecte d’épargne et d’octroi de crédit, agréée par la Banque de France. Sa vocation est de financer des initiatives novatrices et responsables favorisant un développement social et économique local et durable, et ce grâce à l’argent que lui confient 25 000 sociétaires-épargnants. Dans son action, la Nef s’inscrit au cœur d’un réseau de partenaires engagés, acteurs au quotidien du développement des valeurs de responsabilité et de solidarité, pour la réalisation du bien commun. Des valeurs qui rencontrent de plus en plus d’échos favorables en temps de crise. www.lanef.com

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t P o r t ra i t

Marc Dufumier, agronome

La bio, une solution crédible Seule une agriculture conventionnelle et intensive serait capable de nourrir la planète ? Faux, assure Marc Dufumier, agronome et professeur d’agriculture comparée et développement agricole à AgroParisTech. Il faut au contraire réconcilier agriculteurs et consommateurs. Et définitivement, choisir la bio. Imaginez-vous une agriculture 100 % bio ?

ment, les agriculteurs biologiques ont été à l’avant-garde de ces préoccupations. Aujourd’hui, on voit beaucoup de “green washing”, autrement dit : “Plus vert que moi tu meurs”. Le concept d’agriculture durable est souvent détourné et récupéré…

Clairement, je réponds oui ! Mais il faut se donner le temps. D’ici 2050, il est tout à fait possible de nourrir 9 milliards d’êtres humains avec la bio. C’est même le seul objectif raisonnable que l’on doit se donner. Nous avons en main toutes les techniques nécessaires. On dit souvent que les rendements Vous voulez parler de en bio sont trop faibles. Mais aujourd’hui, les agriculteurs Oui, mais aussi des agro-industries bio sont isolés et souffrent d’un environnement détérioré. En céréales par “D’ici 2050, il est tout à fait venues s’immiscer dans la relation producteurs-consommateurs et qui exemple, les pucerons fuient les parpossible de nourrir 9 milliards ont imposé un modèle : des prix toucelles cultivées en conventionnel et se d’êtres humains avec la bio. jours plus bas, sans égard à la qualité réfugient dans des champs sans pestiC’est même le seul objectif des produits. Il faut les zapper ! Je cides… et les rendements diminuent pour les agriculteurs bio. Alors plus ils raisonnable que l’on doit se propose de mettre en place des centrales d’achats de terroir, avec des seront nombreux, plus ils marqueront donner.” cahiers des charges discutés avec les les écosystèmes et plus ce sera facile consommateurs. de cultiver de cette manière.

la grande distribution ?

La voie est toute tracée…

t

mais en prenons-nous le chemin ?

Il faut un effort de tous les citoyens : consommateurs, médiateurs, agriculteurs… Nous tous ! Et on avance. Il y a cinq ans, on me disait : “la bio, c’est le retour à la lampe à huile”. Les mêmes me disent aujourd’hui : “la bio, c’est trop sophistiqué, trop moderne !” Chacun d’entre nous a le pouvoir d’agir : prenez l’exemple du circuit de formule 1 de Flins (1) dans les Yvelines. Le projet a été abandonné, les terres rendues à l’agriculture et cela, grâce aux mouvements militants. Prenez encore l’exemple de Terres de liens (2), qui permet l’installation de jeunes agriculteurs. Je rends hommage à tous ces résistants. On marque des points ! Dernier exemple récent : pendant la discussion sur la Loi de Modernisation Agricole, une taxe sur les ventes de terre agricole a été proposée. C’était d’ailleurs la seule mesure courageuse de cette loi. Finalement, cette taxe va avorter… Mais cela a été entrevu et pour moi, ça reste du positif.

On parle beaucoup d’agriculture durable : est-ce positif là aussi ? Bien sûr, du moins si on se réfère à l’intuition première de l’agriculture durable : concilier viabilité économique, intérêt des générations futures et respect de l’environnement. Claire-

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EchoBio

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Le développement de la bio passe

par le développement des circuits courts ?

Oui ! Mais des circuits courts et massifs, qui gèrent des grandes quantités : cela doit permettre de réduire les coûts et la masse de travail. Pour commencer à bâtir de toutes pièces ces centrales d’achat, il faut s’appuyer sur la demande de la

Un homme engagé Marc Dufumier est aussi membre du conseil stratégique de l’agriculture et de l’ag ro-industrie durables (CSAAD) du ministère de l’Agriculture et de la Pêche (Map) et mem bre du Comité de veille écologique de la Fondation Nicolas-Hulot. Il est l’auteur de nom breux ouvrages, dont Agricultures et paysan neries des Tiers mondes, Éditions Karthala, 2004.


restauration collective. J’imagine la tenue de réunions où se retrouveraient les consommateurs (associations de parents d’élèves, associations d’étudiants, comités d’entreprises…), associations de producteurs et collectivités territoriales. Ensemble, on y déciderait des quantités à produire, de la nature des contrats, des cahiers des charges… Les consommateurs mettraient l’accent sur la qualité des produits et la sécurité sanitaire, les collectivités territoriales se porteraient garantes de l’aménagement du territoire et de la protection de l’environnement.

Côté consommateurs, les prix

des produits bio rebutent souvent…

Dans le coût supérieur de la bio, il y a justement le coût des circuits de commercialisation. C’est ce qu’il faut réduire. L’agriculture biologique doit sortir d’une agriculture de niche. Pour cela, il faut assurer aux agriculteurs un marché stable, croissant et rémunérateur. Ils doivent être payés au juste prix de leurs produits et la rémunération de leurs services environnementaux, par des subventions publiques, est légitime et même indispensable !

Comment agir

au niveau politique ?

Les collectivités territoriales commencent à financer l’approvisionnement en produits bio de la restauration collective, sur leurs propres ressources. Bien entendu, c’est difficile pour elles. Je demande depuis longtemps que les subventions du premier pilier de la Politique agricole commune (Pac) reviennent aux agriculteurs, via la restauration collective, pour des produits de qualité. Il faut tout re-négocier à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). J’ai dit que, techniquement, j’étais optimiste sur nos capacités à changer de système agricole. Par contre, politiquement… c’est une autre histoire, je suis plutôt pessimiste. Mais pas résigné pour autant ! Grâce aux résistants, qui montrent qu’autre chose est possible, le discours politique est plus crédible. Il faut absolument cesser de faire du tort aux pays du Sud. On doit renoncer à exporter à bas prix nos surplus de céréales, nos poudres de lait. Le paysan africain doit manger le mil et le sorgho qu’il cultive, le paysan andin son quinoa.

Là aussi, des circuits courts, en somme… Il faut se recentrer à l’échelle des territoires et cesser de se spécialiser à outrance. Pour cela, commençons par rapprocher agriculture et élevage. En Bretagne par exemple, les éleveurs ont des stocks d’urine dont ils ne savent que faire et qui finissent en nitrates dans les sols. Tandis que dans les zones céréalières, on importe de l’ammonitrate de Russie pour fertiliser les terres. Quelle bêtise ! Même aberration pour nourrir le bétail français : on importe du soja brésilien. Il serait tellement plus logique de produire nous-mêmes des protéines végétales, luzerne, trèfle, sainfoin… Halte à la monoculture ! D’autant plus que les écosystèmes les plus simples sont toujours les plus fragiles.

Les agriculteurs doivent être payěs au juste prix. Pour cela, beaucoup d’argent a été investi, dans la recherche publique notamment. Ensuite, il faut amortir ces investissements. Résultat : on cultive aujourd’hui un très faible nombre de variétés mais sur des surfaces gigantesques. Affaire de gros sous… On a sélectionné sur des terres à zéro caillou, avec utilisation d’herbicides, de pesticides, d’engrais chimiques, c’est-à-dire dans un monde totalement maîtrisé, irrigué, abreuvé, protégé. On a réussi à obtenir des potentiels productifs très élevés.

À quel prix ? Nous le payons très cher aujourd’hui, avec l’apparition de résistances de certains ravageurs, l’érosion des sols, la pollution des eaux, l’augmentation des transports et donc des gaz à effet de serre… et des agriculteurs de plus en plus dépendants des semences. Là, c’est une rupture complète. Depuis la naissance de l’agriculture, les paysans ont toujours été maîtres de la sélection et leurs variétés étaient adaptées à l’environnement. Ils n’étaient pas obligés d’éradiquer tous les ravageurs pour avoir un rendement correct. Autrement dit, aujourd’hui, au lieu de s’adapter à notre environnement, on l’homogénéise, on le violente. Et ce n’est pas la bonne voie.

Le cahier des charges bio européen,

récemment harmonisé, vous satisfait-il ?

Il a été revu à la baisse par rapport au cahier des charges français. Mais à mon avis, c’est positif d’avoir réussi cette harmonisation européenne. Je ne pense pas que la multiplication des labels soit une bonne chose. Il faut travailler à améliorer ce cahier des charges européen, qui sert maintenant de cadre. Ceci dit, je comprends très bien que certains regrettent ce rabais et veuillent défendre l’agriculture biologique, celle des pionniers. Propos recueillis par Myriam Goulette

Nous ne cultivons

plus assez de variétés ?

On ne peut même plus parler de variétés, tellement c’est peu varié ! Mais cela s’explique : le principal axe de travail des sélectionneurs a toujours été le rendement par hectare.

(1) http://www.flinssanscircuitf1.org/ (2) http://www.terredeliens.org

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e Repor tage

De Guérande à la Camargue

Le sel de l’Atlantique est récolté à la main selon des méthodes ancestrales.

La face cachée du sel

Indispensable à notre organisme, mais dangereux en excès, le sel utilisé traditionnellement pour la conservation exhausse délicatement les saveurs des plats. Il existe plusieurs manières de le produire. Sur la côte atlantique, il est récolté selon des méthodes ancestrales.

L

e sel bio n’existe pas. Par nature, le sel marin est considéré comme un produit minier et non pas agricole. Il ne peut donc pas bénéficier du label Agriculture Biologique. En revanche, la mention “Nature et Progrès”, émanation de l’association du même nom, lui est permise. Celle-ci atteste du caractère naturel du sel et garantit des pratiques respectueuses de l’environnement selon un cahier des charges strict. Les règles imposent l’absence totale de traitements chimiques dans et autour de la saline, le respect des méthodes traditionnelles de production et un égouttage à l’air libre. Elles fixent aussi des taux maximums de métaux lourds, hydrocarbures, nitrates, phosphates et pesticides nettement inférieurs à ceux recommandés par les normes officielles. Les salines concernées doivent, par conséquent, être éloignées des sources de pollutions telles que les grands axes routiers, les zones urbaines et agricoles. Les interventions comme le lavage, l’ajout d’oligo-éléments, d’agents de blanchiments, d’antiagglomérants et d’additifs sont rigoureusement proscrites. Cette mention dépend uniquement d’une démarche volontaire de la part du récoltant. Une récente révision du cahier des charges a renforcé la périodicité et les méthodes de contrôle. Tous les sites de production ne bénéficient pas de cette mention. Car il existe plusieurs manières de produire du sel.

La nature du

sur l’île de Ré et de Noirmoutier donnent environ 15 000 tonnes de sel par an. D’autres lieux de production similaires existent au Portugal et en Espagne. Les salines sont alimentées naturellement en eau de mer par les marées et le sel est obtenu par évaporation de l’eau qui circule au travers d’un labyrinthe de chenaux et de bassins successifs. Au fur et à mesure qu’il traverse la saline, il s’enrichit en oligo-éléments directement tirés de l’argile. La récolte s’effectue quotidiennement à la main pendant l’été. Il faut pour cela parvenir à la saturation de 280 grammes par litre d’eau. Le sel est ensuite séché en tas (mulons) au soleil.

Gros sel et

fleur de sel

Les sauniers, appelés aussi paludiers au nord de la Loire, sont des travailleurs

sel

Dans le Sud de la France, la production est désormais industrialisée. Les Salins de Giraud, Lapalme et Aigues-Mortes constituent les trois principaux sites de

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production en France. Grâce aux procédés mécaniques, plus d’un million de tonnes de sel y sont soustraits chaque année. Les salins, alimentés par pompage de l’eau de mer, fournissent le sel récolté une seule fois par an en septembre avec des bulldozers. Il est ensuite enrichi en iode et en fluor pour répondre aux recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) concernant la prévention des caries. Il reçoit aussi quelques additifs pour la conservation (antiagglomérants). Le sel gemme provient, quant à lui, de carrières liées à la présence de mers ancestrales dont la plus importante est située en Lorraine. Il ne s’agit pas d’un sel alimentaire. Sur la côte atlantique, les procédés sont toujours artisanaux. Les sites les plus importants situés autour de Guérande,

Les marais salants de Guérande reprěsentent une mosaïque de milieux naturels riches en biodiversité.

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indépendants qui se regroupent très souvent en coopérative au niveau local pour assurer la commercialisation et la gestion de leurs produits. Ils produisent deux types de sel : le gros sel, légèrement teinté de gris par l’argile, est récolté au fond de l’œillet (bassin de cristallisation) avec un las, sorte de râteau en bois ou en résine. On l’utilise le plus souvent pour les eaux de cuisson et les marinades de poisson ; le sel fin est obtenu par broyage du gros sel. Son séchage est accentué dans des chaufferies alimentées au gaz pour faciliter son conditionnement. La fleur de sel, plus fine et plus blanche, est délicatement écrémée à la surface de l’eau. Elle est recherchée pour son parfum qui exhausse avec délicatesse les saveurs des légumes, crudités et fruits de mer. Sa production est toutefois limitée. En moyenne, un paludier produit à lui seul deux à trois tonnes de fleur de sel par an et 80 à 90 tonnes de gros sel. Il existe également différents sels aromatisés aux herbes, aux algues ou petits légumes pour parfumer avec succès les salades, soupes, courts-bouillons, etc. Depuis janvier 2009, Aquasel propose, en grande distribution et dans les boutiques spécialisées, une gamme de produits de sel de l’île de Noirmoutier aux herbes et légumes bio. Chaque produit de la gamme est composé à 95 % de sel. L’abrogation du règlement CE de 1991 remplacé par le règlement CE de 2007 lui a permis d’apposer pour la première fois le logo européen et le

La mention Nature et Progrès Le sel de Guérande, fort de 95 % de chlorure de sodium (NaCl), renferme aus si du magnésium (2 à 3 %), du calcium et du potassium en plus faible quantité ains i que des résidus insolubles (essentiellemen t de l’argile). Il n’est pas raffiné et ne con tient aucun additif. “Actuellement, près de la moitié des paludiers de Guérande bén éficie de la mention Nature et Prog rès”, affirme Ronan Loison, directeur de la coopérative des Salines de Guérande. C’es t la plus importante concentration de sel “bio” en France. Quelques paludiers de l’île de Ré respectent le même cahier des charges.

logo français AB sur des produits salins en ne considérant que la partie agricole du produit.

Un métier

à part entière

Le métier de paludier ou de saunier s’est transmis de père en fils jusqu’en 1978, date de la mise en place du brevet professionnel agricole, option responsable d’exploitation salicole, en collaboration avec le Syndicat de Défense des Paludiers de Guérande. Cette formation a permis de sauver toute une filière en transmettant aux jeunes un savoir-faire en voie de disparition. Depuis, le métier fait des

émules. On compte désormais plus de 200 paludiers à Guérande. “C’est un travail très physique qui ne laisse pas de places aux vacances et aux week-ends en famille”, prévient toutefois Emmanuel Violleau, paludier indépendant à Bourgneuf-en-Retz, en Loire-Atlantique. Les gastronomes et les grands chefs cuisiniers, tels Paul Bocuse, font désormais confiance au sel de l’Atlantique. Le choix de la qualité plutôt que de la quantité semble porter ses fruits. Philippe Guibert

Une addition salée pour la santé Indispensable au bon équilibre de l’organisme, le sel assure les échanges entre les cellules, participe à la répartition de l’eau dans le corps et régularise la pression et le volume sanguin. Pourtant, les besoins physiologiques en sel sont estimés à quelques grammes par jour (1 à 2 g), très faciles à atteindre par la nourriture, car tous les aliments en contiennent naturellement de petites quantités. Agent de conservation ancestral, le sel n’est pas sans danger : il provoque une accoutumance, et sa surconsommation entraîne des maladies comme l’hypertension artérielle, les affections car-

diaques, la rétention d’eau… Selon l’Afssa (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments), une consommation supérieure à 12 grammes/jour est incriminée, sachant que la moyenne ingérée est de 7,7 grammes par jour et par personne. “La réduction de la consommation de sel est désormais reconnue comme un enjeu majeur de santé publique. Mais aucune mesure significative n’a encore été prise tant sur la teneur en sel des produits que sur l’information du public”, estime Pierre Ménéton, chercheur à l’Inserm et auteur de l’ouvrage Le Sel, un tueur caché. Les produits

transformés et notamment les plats cuisinés, les viennoiseries, ou encore le pain sont dans le collimateur. “Une personne qui ne consomme que des aliments naturels répond parfaitement à ses besoins en sel”, poursuit Pierre Meneton. “Pour le pain, il est préférable d’opter pour un pain complet faiblement salé. Quant au sel rajouté au moment de la préparation des repas, il ne représente pas plus de 10 % des apports journaliers. Il est donc tout à fait possible de saler les plats avec modération.”

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e E n t re p ri s e

Saler peu mais mieux

Jean Ciofi, directeur de Bioforce France, implantée à Colmar.

Les saveurs d’Herbamare

Constatant que le sel en quantité excessive est néfaste à notre santé, le naturopathe Alfred Vogel met au point un mélange aromatique à base de plantes enrichies en iode par l’ajout d’algue marine Kelp. Plus de 50 ans après, la formule fait plus que jamais recette, connue sous le nom d’Herbamare.

V

isionnaire et épris de nature, le suisse Alfred Vogel est un des pionniers de la médecine naturelle. Dès les années 1930, soucieux de soulager les maux par l’usage des plantes, ce thérapeute précurseur de la phytothérapie s’intéresse de près à leurs vertus préventives et curatives. “Il était persuadé que la nature mettait tout à la disposition de l’homme pour qu’il vive sainement et en harmonie avec lui-même”, raconte Jean Ciofi, actuel directeur du site français de Bioforce, situé dans le Haut-Rhin, à Colmar. Or, avide de connaissance, Alfred Vogel s’aperçoit vite que les plantes possèdent davantage de qualités utilisées fraîches que séchées. Il lui faut donc trouver une manière de ne pas détériorer leurs matières actives, tout en les conservant. “Sa préoccupation était de ne pas détruire leur énergie vitale, donc leur potentiel d’action maximal”, continue le responsable de la filiale de la société suisse. Fin observateur, son génie est d’avoir imaginé un procédé pour conserver un mélange d’herbes aromatiques, conférant aux plats des saveurs harmonieuses et une cohorte d’éléments nutritifs bons pour la santé.

L’original,

recette cinquantenaire

La première recette mise au point en 1956 constitue toujours l’assaisonnement Herbamare de base, celle qui a fait son succès, appréciée dans 31 pays à travers le monde où le produit est commercialisé. Elle a récemment été certifiée bio, depuis que le sel marin n’est plus pris en compte dans la formulation, suite à la nouvelle réglementation européenne. En effet, composée

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Une vingtaine d’agriculteurs, alsaciens en majorité, ou situěs dans un périmètre maximum de 200 kilomètres, approvisionne l’usine en légumes et plantes aromatiques ultra-frais.

d’un tiers de plantes et de deux tiers de sel, le mélange n’était, jusqu’à cette modification, non certifiable. Pourtant les plantes entrant dans sa composition étaient cultivées le plus sainement possible, sans pesticides ni engrais de synthèse. Aujourd’hui, la majorité de la gamme arbore le logo AB, car tous les légumes qui l’enrichissent poussent selon les règles strictes de l’agriculture biologique. Les cultures doivent aussi être certifiées Nop (National organic program), gage du respect du référentiel des États-Unis, ainsi que Bio Suisse. “Nous nous approvisionnons auprès de producteurs capables de satisfaire aux exigences de tous ces cahiers des charges qui possèdent quelques différences, indique Jean Ciofi. Par exemple, Bio Suisse impose des zones de compensation écologique, représentant 5 à 7 % de la surface totale de l’exploitation, à laisser en friche pour favoriser l’équilibre naturel.” Un moyen efficace de s’affranchir des attaques d’insectes nuisibles, comme les pucerons.

Fraîcheur assurée 600 tonnes de légumes et herbes aromatiques sont livrées, par an, sur le site de Colmar, récoltées par une vingtaine de producteurs bio, fidèles depuis des années à l’entreprise. “Ceux-ci sont installés le plus localement possible de l’usine de transformation, notre entreprise est ancrée dans le territoire alsacien pour les légumes pouvant être produits ici, continue son directeur. Nous misons sur la fraîcheur maximale, garante de la teneur en vitamines et oligo-éléments de notre produit.” Afin de réduire les coûts, chaque producteur s’est orienté vers une ou plusieurs spécialités. “Il nous faut par exemple 50 tonnes de persil, ce qui n’est pas rien. Le producteur doit être équipé de matériel adéquat, pour pouvoir nous satisfaire, car les légumes sont livrés lavés.” Outre le persil, Herbamare renferme douze autres plantes : céleri, poireau, cresson, oignon, ciboulette, livèche (1), ail, basilic, marjolaine, romarin, thym et kelp, l’algue marine du Pacifique. Pour compléter la gamme,


il faut aussi d’autres végétaux comme le raifort, l’aubergine, la courgette, la carotte, le fenouil, le laurier, la tomate, l’épinard, l’aneth et aussi des épices tels le poivre, le curry, le chili… Certains, comme les épices, sont bien sûr achetés à l’étranger, d’autres en Provence. Ce cortège de plantes a pour point commun une fraîcheur extrême. Bioforce bénéficie de l’expertise d’un ingénieur agronome qui conseille les producteurs et s’occupe de planifier les cultures afin de s’assurer d’un approvisionnement adéquat. “Les légumes démarrent leur transformation 8 heures maximum après la récolte. D’où la nécessité d’une logistique la plus efficace possible afin de respecter cette contrainte et assurer une livraison dans les temps”, insiste Jean Ciofi, garant de l’intégrité du process.

Macération

au sel

Dès leur arrivée à l’usine et aussitôt après réception, les légumes continuent leur course contre la montre. Après avoir été contrôlés pour vérifier leur état sanitaire et leur propreté, ils sont épluchés, coupés, broyés et mélangés individuellement au sel marin. L’opération de lente macération commence. L’intérêt de cette méthode est de stopper les phénomènes de dégradation et d’oxydation naturelle. L’autre avantage est de conserver l’aspect gustatif et nutritionnel : “Le sel aspire les saveurs, les arômes, les vitamines et oligo-éléments encore tout frais de chaque plante. Cette macération est effectuée dans un sel de Camargue de qualité, sans anti-agglomérant et autres adjuvants d’origine chimique, précise le directeur.

Le procédé Herbamare impose que les légumes soient préparěs moins de huit heures après la récolte, ce qui garantit une teneur maximale en éléments nutritifs.

Ce sel est purifié par lavages successifs avec de la saumure, c’est-à-dire de l’eau saturée de sel.” La spécificité de ce procédé exclusif réside aussi dans le temps de macération : il dure au moins trois mois, et peut courir jusqu’à 12 mois d’immobilisation.

Séchage

en douceur

L’étape suivante est celle du séchage sous vide : les préparations sont disposées sur des plaques dans des fours pour y être chauffées à 40°-50 °C, à des conditions de température et de pression contrôlées. L’eau s’évapore doucement. Grâce à l’acquisition de nouvelles armoires à séchage, le processus va encore gagner en précision. “L’intérêt est de conserver le maximum de qualités d’un produit frais”, insiste Jean Ciofi. Ensuite, la mixture de chaque légume, concentrée en pain de sel, est cassée en morceaux, puis broyée, avant d’être stockée, toujours par légume, dans des silos en inox. Enfin, manipulation ultime avant le conditionnement, les pains de sel sont mélangés selon les directives strictes d’Alfred Vogel, pour réaliser les différents types d’assaisonnement. La gamme comprend actuellement sept recettes : outre l’original, il existe désormais le Spicy, le Diet, ainsi que les saveurs d’Asie, Corsée, Méditerranéenne et Océane.

Réduire

l’impact écologique

L’usine de Colmar, qui emploie une douzaine de salariés en production, s’efforce de limiter le plus possible son impact écologique : “À chaque achat, nous étudions le coût énergétique des systèmes et machines.” Si la capacité de l’usine peut paraître surdimensionnée, c’est qu’il faut aller vite lorsque les récoltes arrivent pour ne pas perdre en qualité : d’abord le poireau en fin d’hiver, puis le céleri, et le cresson de fontaine… Et ainsi de suite, jusqu’à l’automne. La poudre est ensuite conditionnée dans des boîtes en carton biodégradable et au couvercle recyclable, pour rester fidèle aux valeurs de respect de la nature chères au fondateur de l’entreprise. Elle est aussi proposée en cubes ou en concentré, formules idéales pour les bouillons.

L’apport iodé d’algue marine kelp Pour lutter contre les goitres dont souffraient les femmes dans les zones montagneuses, notamment dans les Alpes, Alfred Vogel a eu l’idée d’incorporer de l’iode dans sa recette par le biais de l’algue marine kelp, originaire de l’océan Pacifique. Un apport régulier de cet oligo-élément est nécessaire à l’organisme, mais une quantité minime suffit pour l’équilibre.

Afin de lutter contre les goitres endémiques, répandus dans les Alpes en raison du manque d’iode, Alfred Vogel a inclus dans sa recette une algue marine kelp. D’autres innovations complètent cette gamme, toujours avec pour leitmotiv de rehausser la saveur tout en stimulant la vitalité. Christine Rivry-Fournier (1) La livèche est une plante vivace originaire des Alpes, au goût prononcé.

Plantes fraîches, la force d’A.Vogel par Alfred Bioforce, société suisse créée ppement Vogel en 1663 a basé son dévelo emploie sur les plantes fraîches. Le groupe à travers le au total près de 600 salariés plante phamonde, dont 250 en Suisse. Sa ouverte au re est l’Echinacée pourpre, déc z les Sioux cours d’un voyage aux USA che unitaire. et stimulante du système imm

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r e u q o r c à io b s it u Fr L

Le plein de tonus À l’heure où les fruits

Dossier

conventionnels perdent leur capital-santé tant ils sont traités chimiquement, l’arboriculture bio invite à redécouvrir une naturalité plus saine. Au bénéfice de la nutrition.

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EchoBio

es fruits sont indispensables à notre santé. Dotés d’une teneur en eau de 75 à 95 %, très peu caloriques, pauvres en protéines et matières grasses, ils sont d’un grand intérêt nutritionnel. Consommés entiers, ils se comportent comme un sucre lent car ils associent glucides et fibres, évitant une montée violente du taux de sucre. C’est pourquoi il est plus équilibrant et plus rassasiant de croquer prunes, nectarines ou pastèques que de se contenter de leur jus. De plus, riches en anti-oxydants, pourvus de sucre naturel non transformé, ils sont une bonne source de vitamines, d’oligo-éléments et minéraux. L’étude française Suvimax (SUppléments en VItamines et Minéraux AntioXydants), menée sur 13 000 individus de 1995 à 2003, a ainsi établi que leur consommation assidue prévient des maladies cardio-vasculaires, de l’obésité, de cancers. Si, de nos jours, les résultats de cette étude semblent exagérés quant à la prévention des cancers, la consommation de fruits demeure un plus en matière de

santé. Le slogan du Plan National Nutrition Santé (PNNS) “Mangez 5 fruits et légumes par jour” le confirme à chaque réclame publicitaire. À condition de favoriser des produits sains si l’on ne veut pas obtenir le contraire de l’effet escompté.

Des vergers

intoxiqués

Quand on entend que plus d’une vingtaine de traitements chimiques s’abattent, en moyenne, sur une pomme produite de manière intensive, ne doit-on pas s’inquiéter ? Comme le rapporte le MDRGF (Mouvement pour le droit et le respect des générations futures), suite à une enquête menée par PAN-Europe et Milieudefensie (Pays-Bas), en 2007, 8 fruits (fraises, abricots, oranges, pommes, poires et 3 sortes de raisins) de provenances diverses (Belgique, Espagne, Italie, France, Égypte) ont été analysés pour évaluer leur teneur en résidus de pesticides. Résultats : tous étaient contaminés ! 14 pesticides différents rien que pour les fraises ! Parmi eux, on a retrou-

Abricot • Brugnon • Cassis • Cerise • Figue • Fraise • Framboise • Groseille • Melon • Mûre • Myrtille • Nectarine • Pastèque • Pêche • Poire • Pomme • Prune Abricot • Cassis • Cerise • Figue • Fraise • Framboise • Groseille • M e lon • Mirabelle • Mûre • Myrtille • Nectarine • Pêche • Poire • Pomme • Prune • Pruneau Figue • Framboise • Melon • Mirabelle • Mûre • Myrtille • Pêche • Poire • Pomme • Prune • Pruneau • Raisin

irer tous les bienfaits. Consommez des fruits de saison, c’est le meilleur moyen d’en retpourlate rre.org Source : Défi pour la Terre, Fondation Nicolas-Hulot. wwww.defi


vé 10 cancérigènes connus, 3 neurotoxi- à travailler avec les variétés du convenques, 3 toxiques pour le développement tionnel, parfois peu adaptées aux limiou le système reproducteur et 8 pertur- tes techniques de la bio. On risque alors bateurs endocriniens suspectés. Abri- de se retrouver avec uniquement des cots, raisins et oranges contenaient des pommes jaunes comme les Golden, bio traces au-delà de la Limite Maximale certes, mais au détriment d’une certaine en Résidus (LMR), seuil légal à ne pas diversité”. dépasser. Ces analyses corroborent les enquêtes annuelles menées au niveau Qu’est-ce que de l’Union Européenne affirmant qu’en France 48 % des aliments contiennent Comment ces nouveaux producteurs se des pesticides dont 4 % dépassent les défendent-ils contre le puceron, la cheLMR. Course au rendement, vision nille ou le champignon de la tavelure ? de la fertilité à court terme, lobbying Réponse avec les Coteaux nantais devede l’agrochimie expliquent, en partie, nus une référence au niveau européen. la main-mise des intrants de synthèse Sur 90 hectares cohabitent 37 variétés de pommes, 7 de sur l’arboriculpoires ainsi que ture conventionnelle. Mais aussi “C’est une aberration de voir des kiwis, prula sélection des que des variétés de pommes, nes, fraises… variétés. Comcomme la Star Fruit, sont plan- Pour fertiliser le sol, du compost me s’en émeut tées partout dans le monde”. réalisé à base de Raphaël Colicci, Raphaël Colicci, arboricul- résidus de pomoléiculteur bio teur bio dans l’Hérault mes est apporté à Saint-Privat, tandis que les dans l’Hérault, vers de terre se “c’est une aberration de voir que des variétés de pom- chargent d’aérer le sol. “Les racines mes, comme la Star Fruit, sont plantées des arbres vont alors pouvoir descenpartout dans le monde”. Aucune variété dre plus en profondeur pour chercher ne résiste à la fois à la sécheresse, au les minéraux nécessaires”, explique gel ou encore à l’ensemble des insectes Robert Dugast, chef de culture. Afin de parasites. Pesticides et engrais chimi- renforcer la vitalité des plantes, des préques servent de béquille à un système parations biodynamiques (1) à base de vicié dès le départ. Or, pour résister aux silice, quartz et humus sont déposées en pathogènes propres à une zone, rien de surface. En outre, les coccinelles régutel que des variétés spécifiques. C’est lent naturellement la présence de pucetoute la difficulté de la conversion des rons. Enfin, des doses de soufre et de vergers à la bio, comme le fait remar- cuivre sont appliquées pour prévenir la quer Fatima Jamjama, secrétaire général tavelure, un champignon qui s’attaque de Pro-Natura, expéditeur de fruits bio : à certaines variétés de pommes trop peu “Bien qu’ils modifient leurs pratiques, résistantes, occasionnant des tâches noiles producteurs de pommes continuent res. Autant de stratégies

l’arboriculture bio ?

qui, progressivement, font montre de leur efficacité. À l’heure où le gouvernement s’est donné comme objectif de réduire de moitié, d’ici 2018, la quantité de pesticides répandus dans les champs, les techniques de l’arboriculture bio sont regardées de plus en plus près. Gaëlle Poyade (1) La biodynamie est une méthode d’agriculture biologique visant à restaurer la fertilité des sols en s’appuyant sur les forces cosmiques et des préparations à base de plantes.

À lire Echobio n°19 “Coteaux Nantais, les fruits de la passion”.

Pro Natura : relocaliser et désemballer Les fervents défenseurs de l’alimentation bio souhaitent aujourd’hui voir plus loin et s’efforcent de relocaliser l’approvisionnement quand c’est possible. Locomotive dans le secteur des fruits et légumes bio, le grossiste Pro Natura collecte entre 13 000 et 15 000 tonnes de fruits et légumes bio en France par an, sur un total de 49 000 tonnes. “Si l’on met de côté les agrumes et les fruits exotiques, la France est notre vivier majoritaire, assure Fatima Jamjama. L’Espagne et l’Italie sont sollicitées afin de compléter l’achalandage en abricots, pommes, poires, pêches à certaines saisons. En effet, la France ne fournit des pommes bio que d’août à novembre.” La secrétaire générale de Pro-Natura constate cependant une hausse des volumes français en pêche, melon, cerise de Provence… et donc une meilleure disponibilité à ce jour.

Pour encourager les arboriculteurs qui décident de convertir leur verger, il faut leur assurer des débouchés. Pro Natura, qui vend environ 20 % de ses fruits en grandes et moyennes surfaces bute sur un fonctionnement qui éloigne des valeurs de la bio. “La règle, c’est à 99 % l’emballage des fruits bio pour éviter la confusion. C’est vraiment absurde. En 1992, nous avions nous-mêmes géré le rayon fruits bio et en vrac d’un magasin Carrefour. Nous avions beaucoup de succès mais, à l’issue d’un an, l’enseigne ne s’est pas donné les moyens pour poursuivre cette forme de commercialisation et l’emballage est devenu la règle”, rapporte-t-elle. Un argument de plus en faveur des marchés, magasins spécialisés ou de la vente à la ferme.

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Secrets de beauté

Au cœur du verger Partenaires de notre plaisir, de notre santé, les fruits sont aussi de précieux alliés au service de notre beauté. Pour retrouver un teint de pêche, la cosmétique fruitière met les petits plats dans les grands. Fanny Marouani, conceptrice de la marque Pomarium, nous emmène à la découverte de vertus insoupçonnées.

Pourquoi vous êtes-vous concentrée sur la pomme ? Pendant mes études de biologie cellulaire, j’ai été amenée à étudier les polyphénols comme molécules d’intérêts et c’est là que j’ai découvert ceux de pomme, à partir desquels j’ai élaboré mon sérum à visée anti-âge. Rappelons que les Romaines faisaient cuire des pommes dans la graisse animale et employaient ce baume pour entretenir leur peau, d’où l’origine du terme pommade. Peau, pépins, pulpe, jus… tout est bon dans la pomme. Les polyphénols ont une action contre le vieillissement et un effet lissant ; l’huile de pépins nourrit et hydrate ; l’eau de constitution affine le grain de peau en stimulant l’exfoliation naturelle de l’épiderme ; les fibres entrent dans la composition des gommages, la pectine dispose de vertus filmogènes et texturantes qui peuvent être utilisées dans une crème hydratante.

Fanny Marouani

Où vous fournissez-vous ? J’ai commencé à travailler avec Normandie Val de Vire qui réalise du cidre à partir de vergers bio. Quand je me suis présentée à eux, ils étaient dans une réflexion de valorisation des pommes écartées avant transformation et de tous les co-produits résultant du jus. Chez eux, j’ai trouvé des pépins pour en extraire l’huile, du marc de pomme séché pour recueillir les polyphénols. Pour le reste, j’ai sollicité d’autres fournisseurs français assez surpris de ma demande. C’est dommage que, possédant de vrais trésors de vie sur notre territoire, on porte plus d’intérêt aux végétaux d’origines lointaines.

Comment peut-on inciter la population à redécouvrir

les bienfaits des fruits ?

Pour que ni l’histoire du verger, ni la connaissance des arbres ne se perde, je mûris un projet de vergers pédagogiques dans lesquels Pomarium parrainera des variétés anciennes.

Justement, quel est l’intérêt

de ces variétés anciennes ?

Beauté à la pomme

peut profiter et raffermir la peau, on Pour donner de l’éclat n. Obtenez iso ma t pomme bio frais fai des vertus d’un jus de use. Applige ifu ntr ce la la passant à le jus d’une pomme en tonique sur le visage. quez comme une lotion de froid, vous s aux coups de soleil ou Contre les rougeurs liée ment en faiple sim mmade maison, po e un r ue riq fab ez pouv un peu d’huile dans son jus mêlée à sant cuire une pomme d’olive. une pomme cuire dans un peu de lait Avant une soirée, faites utez un peu ajo is pu ttez-la en purée me x, au rce mo en ée coup rendre homoe et de farine pour la d’huile d’amande douc rincez. masque 15 minutes et gène. Laissez poser ce bain une tasse au, ajoutez à l’eau du Pour un effet belle pe i adoucissent qu e jus de pomm de ou re cid de re aig de vin l’épiderme. .pomarium.fr) Source Pomarium (www

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Si je prends l’exemple de la cerise, deux espèces sont cultivées, Prunus avium L., ou cerisier des oiseaux, qui donne les cerises douces (bigarreau, guigne…), et Prunus cerasus L., qui donne des fruits aigres (cerise de Montmorency, Balaton…). Ceux-ci sont particulièrement riches en antioxydants. C’est donc principalement ces espèces qui sont employées en diététique (jus, extraits concentrés) et en cosmétique. Par ailleurs, les amandes de cerise donnent une huile fine aux propriétés cosmétiques intéressantes (Prunus cerasus seed oil). Pour mettre en évidence les avantages de certaines variétés hélas écartées, je travaille sur la caractérisation et la valorisation en prunes et kakis avec le Centre français de l’innovation qui m’apporte son soutien financier ; dans le même temps, je suis en quête d’une université pour un appui scientifique. Je souhaite trouver des solutions de transformation qui permettent de valoriser économiquement le travail des producteurs. Propos recueillis par Gaëlle Poyade



Dossier

Variétés anciennes ou rares

Goûtez aux fruits défendus

Le Citrus inchangensis est un agrume rustique rare.

Grenade, nèfle mais aussi kaki, asimine, kiwaï…, l’exotisme est au pied de nos vergers. Nombre de fruits méconnus ou rares se plaisent en effet dans nos sols et sous nos climats. S’agit-il de simples curiosités ou d’un véritable patrimoine végétal à préserver ?

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ui mange fréquemment des nèfles sans pépins ? Des pommes d’un kilo ? Des framboises noires ? Nombre de ces fruits complètement inconnus prospèrent cependant sous nos yeux. Vers Montpellier, on rencontre des azeroliers à petits fruits ; plus au nord, il est aisé de cheminer en compagnie de néfliers germaniques sauvages. Airelle, myrtille, cynorrhodon, physalis… la liste est, a posteriori, plus longue si l’on s’intéresse également aux variétés anciennes et à des fruits dès lors peu courants. Bien sûr, on ne passe pas sa vie à courir les bois et les bosquets. Certains pépiniéristes, adeptes de fruitiers rares, disposent d’un catalogue original. Grâce à eux, le feijoa, originaire du Brésil, est maintenant bien connu des jardiniers. Bien qu’une tentative de plantation à grande échelle ait eu lieu en Provence il y a une trentaine d’années ainsi qu’en

Corse, il reste cependant assez rare. De nous rapporte la Confrérie des planteurs son côté, Jean-François Burri, pépinié- de fruitiers rares : la baie du mûrier riste bio depuis blanc est douceâ1980, cherche tre avant maturité “Le musée du Louvre sou- tandis qu’il faut à faire découvrir certains haite percer à jour le secret attendre, pour le arbres délaissés, de fabrication japonaise noir, la complète notamment les d’un enduit, à base de jus de maturité afin mûriers blanc d’apprécier une kaki, qui assure une meilleure saveur sucrée et et noir, cultivés conservation des toiles… et à légèrement aciautrefois pour le moindre coût !” Raphaël Co- dulée. Produit ver à soie. Avec son confrère Frédans le Sudlicci, arboriculteur bio. déric Cochet, il Ouest, le kiwaï participe activeou kiwi de Sibément à la multiplication de la collection rie revêt une peau lisse, verte, tirant nationale française de mûriers, totali- sur le jaune, et se présente en grappe. sant à eux deux plus de 50 variétés. Si Depuis près de 15 ans, Max Fournier le premier (Morus nigra) porte toujours est quasiment le seul à le cultiver sur des fruits violets foncés ou noirs, selon une dizaine d’hectares, et en bio. “Il les variétés, son acolyte blanc donne des est autant sucré qu’une prune d’Enfruits blancs mais aussi jaunes, rosés, te, et dégage des arômes exotiques”, violets ou noirs. Autre différence que confie le producteur lot-et-garonnais. Très riche en sucre et en vitamine C (jusqu’à 400 mg par 100 g), le kiwaï apporte également de nombreux oligoéléments tels que le potassium, le calcium, le magnésium, le fer, etc. Il se consomme souple, même un peu flétri, tel quel ou en dessert, beignets, tartes et a la réputation de prévenir le coup de pompe.

Portés disparus

Début de fructification d’une variété de kiwi lisse. 22

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“On est passé de 7 000 variétés de pommes échangées au début du siècle à aujourd’hui une petite centaine”, estime Christian Sunt, co-fondateur de la revue Fruits oubliés dont l’association éponyme œuvre pour la valorisation des fruits méditerranéens. Des variétés de cerises, comme celle à bouquet, ont complètement disparu alors qu’elles disposaient d’avantages précieux. La Belle Agathe


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Dossier

Le goût de l’asimine (à droite) rappelle à la fois celui de la Les cornouilles, jaunes et rouge (à gauche) ont hélas disparu de nos régions. iers. particul de banane et de l’ananas. On le trouve parfois dans les jardins de Novembre, d’origine belge, pouvait se manger jusque tard dans l’automne dans la région du Limbourg. Devenue rare en France, la corme, apparentée à la pomme et à la poire, reste cultivée en Italie. “On peut avoir 100 kg de fruits sur un cormier, poursuit le spécialiste ; traditionnellement, on en faisait une boisson légèrement alcoolisée, le cormé.” Comme la nèfle, c’est un concentré de minéraux, vitamines et de sucre. Pourquoi ces fruits ont-ils déserté nos campagnes ? Frédéric Cochet, pépiniériste et paysagiste, nous donne quelques explications : “Depuis les années 1970, la sélection des arbres s’est faite sur deux critères principaux : un parfum très sucré et une bonne conservation mais d’un point de vue industriel. Cependant, ces critères ne sont pas toujours pertinents au regard de l’attente de l’amateur, du particulier”. La notion de rendement et le calibre a aussi discrédité certains d’entre eux comme ces abricots succu-

lents à manger directement sur les arbres ou d’autres variétés qui ne se conservaient guère plus de 2 heures ! D’autres fruits sont tombés dans l’oubli car la manière de les cuisiner ne s’est pas transmise. D’où l’intérêt de valoriser autant leur usage que leur culture. “On pourrait mettre en valeur certains fruits pour le sucre qu’ils contiennent, propose Christian Sunt. Cela permettrait de remplacer le sucre de canne qui intervient dans quasiment toutes les recettes bio. D’autant plus que le fructose est plus assimilable que le saccharose ”. La caroube présente, dans cette optique, un grand intérêt. Sa pulpe donne de la mélasse, à l’effet sucrant, tandis que la graine rentre dans l’élaboration d’adjuvants qui servent à épaissir sauces ou sorbets.

Sauvetage réussi Fruit très courant au Japon, le kaki est encore peu connu en France. Pourtant,

Implanté dans le Gard, Jean-Claude Peretto est quasiment le seul producteur français de grenades bio. 24

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il prend ses aises sous notre climat. Pour preuve, dans l’Hérault, Raphaël Collici dispose du plus important conservatoire de kakis d’Europe. Ce fruit, qui se mange blet quoique certaines variétés nouvelles se dégustent dès la récolte automnale, comme le kaki-pomme, peut peser jusqu’à 500 g (variété Hana Fuyu). Réintroduit depuis une quinzaine d’années, l’asimine ne se trouve hélas pas dans le commerce… à moins d’habiter à la frontière italienne. Originaire des États-Unis, l’asimine est arrivé au XIXe siècle dans les jardins des grands collectionneurs de la Côte d’Azur avant de disparaître. “Cette banane-mangue qui tient naturellement au froid, – moins 25 degrés –, mon père l’a découverte chez des amis, rapporte Rémi Colicci de la pépinière Du Bosc. On en a planté, on l’a goûté et beaucoup aimé”.

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Lancer de grenade française ! Chaque année, les Français consomment près de 6 000 tonnes de grenades fraîches. Le jus est également commercialisé mais rarement sous l’appellation grenadine qui renferme la plupart du temps un mélange de fruits rouges (cassis, groseille, sureau, framboise…). Considéré comme exotique, ce fruit rougeâtre aux nombreuses graines enveloppées d’une pulpe juteuse, provient, pour l’essentiel, de Chine et d’Inde mais aussi d’Espagne, du Maghreb et de Californie. Or, au XIXe siècle, la grenade était cultivée dans l’Hexagone. Fort de ce constat, Jean-Claude Peretto en a planté 10 ha en 2007 dans le Gard. Une récolte toute symbolique et certifiée bio est attendue d’ici quelques mois car il faut compter 5 à 8 ans avant d’obtenir une production conséquente. Ce super-fruit riche en anti-oxydants intéresse nombre de confrères car il n’est pas sujet à la shar-


ka, un virus qui affecte pĂŞchers, nectariniers et abricotiers. “Chaque semaine, je reçois environ 3 arboriculteurs motivĂŠs par le grenadier. J’aimerais vraiment former des professionnels Ă cette cultureâ€?, confie Jean-Claude Peretto.

1, 2, 3 plantez ! Comment ces fruitiers anciens ou rares pourraient-il ĂŠchapper Ă l’oubli ? “Plantez un arbre dans votre jardin, multipliez des variĂŠtĂŠs anciennes, opĂŠrez une diffusion, encourage FrĂŠdĂŠric Cochet qui met lui-mĂŞme en place un verger conservatoire. Quand je vends un arbre, je propose au client une forme de contrat d’adoption. C’est-Ă -dire que la personne bichonne son arbre et si, un jour, cette variĂŠtĂŠ semble perdue, l’amateur s’engage Ă fournir du greffon afin que, grâce Ă lui, on retrouve la dite variĂŠtĂŠâ€?. Le pĂŠpiniĂŠriste rĂŞve ainsi d’Êtablir une carte de France des plantations fruitières rares ou anciennes, sorte de “conservatoire ĂŠclatĂŠâ€?. Pour s’informer, les foires aux plants sont des lieux oĂš grouillent les offres. Celle de Saint-Jean du Gard, organisĂŠe par l’association des Dimanches verts, rĂŠunit, tous les ans, nombre de connaisseurs en novembre.

Ă€ la maison, quelles prĂŠcautions ? Prenez soin de toujours garder le calice du fruit en le rĂŠcoltant – dans le jardin, prĂŠfĂŠrez le sĂŠcateur plutĂ´t que de l’arracher Ă la main – car les fruits sans pĂŠdoncule pourrissent plus rapidement. Ensuite, ne les mĂŠlangez pas avec des pommes dont l’Êthylène dĂŠgagĂŠ accĂŠlère le mĂťrissement de l’ensemble de la corbeille. Et ĂŠvitez de les laver Ă l’avance. En gĂŠnĂŠral, les fruits s’Êpanouissent Ă l’air ambiant et exposĂŠs au jour. Sauf les kakis qui rĂŠagissent Ă la lumière d’une manière pour le moins inhabituelle ; ils mĂťrissent en effet plus lentement dans un local clair que dans une pièce sombre.

Très courant au Japon, le kaki comporte des variĂŠtÄ›s qui rÄ›sistent Ă des tempĂŠratures nĂŠgatives de 40 °C ! “Il faut utiliser les fruits dans les mets, recommande FrĂŠdĂŠric Cochet ; la poire CurĂŠ, passĂŠe en lamelles Ă la poĂŞle avec du beurre, c’est fabuleux ! Et que dire de la Bourseyre, une poire ardĂŠchoise formidable, cultivĂŠe en altitude. Sans mĂŞme l’Êplucher, je la glisse au four avec juste un fond d’eau, ni beurre ni sucre, son parfum est incomparableâ€?, assure-t-il. Toujours . JeĂťne hydrique pour se dĂŠtoxiner et rĂŠgĂŠnĂŠrer les cellules,

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Les fruits des villes

rs rares, abandonnĂŠ en Le passionnĂŠ de fruitie nĂŠe qu’elle puisse sem pleine ville, aussi bĂŠton ce an ‌) assurer sa subsist bler, pourrait (presque ns, arbres, arbustes, buisso les par la cueillette sur pĂŠ son de urs co ntrĂŠs au lianes et vivaces renco de s tte ise no s de ir eill cu riple. Quelle surprise de enue, ou de dĂŠnicher av e un t an aill ĂŠm , ce Byzan a) joas (Acca sellowian une plantation de fei s de ou se roi va de la cĂ´te dans un jardin public . tal en em orn t en rem t pu Landes, ce dans un bu na l’a , entre la goyave Le goĂťt du feijoa oscille en un nt ĂŠra . Ă€ tester ! Esp nas et mĂŞme la fraise i kiw le r pa ĂŠ qu vo lui pro gouement similaire Ă ce t son se urs cte du pro s de dans les annĂŠes 1970, des s annĂŠes dans le Sud ue elq qu a y il ĂŠs, ay ess De nt. isa isfa rĂŠsultat sat Landes, au feijoa. Sans jar le nt ure rco pa risiens mĂŞme, combien de Pa n Bie ? d an urm go il Ĺ“ n din du Luxembourg d’u s re jardin abrite une trè lèb cĂŠ le t, an urt Po u‌ pe s. tĂŠs de poire belle collection de variĂŠ

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Dossier L’azérolier peut donner de gros fruits rouges, d’énormes fruits jaunes et d’autres virant à l’orangé. à la recherche de saveurs et arômes subtils, certains chefs se sont emparés de fruits rares, agrémentant leurs créations. La pépinière Baches, située au pied du mont Canigou, dans les Pyrénées-Orientales, travaille avec 18 d’entre eux, les approvisionnant en agrumes : “On suit toutes les modes du jour, comme celle du combava dont l’écorce grumeleuse et verte rappelle très nettement la citronnelle. On en impulse aussi des nouvelles en proposant du citron caviar, une lime australienne dont la forme évoque la banane, du calamensi ou encore du yuzu”, explique Michel Baches. Antoine Heerah, chef cuisinier du restaurant parisien le Chamarré Montmartre, apprécie la contribution de ce spécialiste en citron, cédrat, mandarine… : “Cela permet un travail très intéressant sur l’acide et l’amer”, confie-t-on aux cuisines. Pour satisfaire les papilles quand la saison ne s’y prête plus, certains transformateurs ne manquent pas d’imagination. Sevessence propose ainsi toute une gamme d’huiles essentielles bio dont

certaines 100 % fruitières. Quelques gouttes d’huile essentielle de citron zeste ou d’orange douce rehaussent cocktails, pâtisseries, mousses, sorbets… hiver comme été.

Des usages insolites La nature n’a pas fini de nous surprendre… ni de nous rendre service. Grâce à Raphaël Colicci, le kaki suscite un vif intérêt : “Je fais partie d’un groupe de travail qui met au jour ses propriétés d’insecticide naturel dans le traitement du bois. J’ai aussi reçu une restauratrice du musée du Louvre qui avait repéré, dans mon conservatoire, certaines variétés. Elle souhaite depuis percer à jour le secret de fabrication japonaise d’un enduit, à base de jus de kaki spécifique, qui assure une meilleure conservation des toiles… et à moindre coût !” Qui n’a pas maudit, après coup, une après-midi cueillette de mûres en consta-

Jus de grenade à la source Comment déguster le jus des grenades sans l’extraire préalablement ? Choisissez une grenade bien mûre, malaxez-la longuement entre ses mains. Percez un petit trou dans la peau coriace et glissez-y une paille. Savourez en aspirant longuement.

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tant les dégâts sur ses habits ? Un défaut qui peut se transformer en avantage. “Le mûrier noir (Morus Nigra) est un arbre – il faut le distinguer de son homologue roncier – qui pousse très bien partout, ses petits fruits sont très intéressants sur le plan gustatif, explique Christian Sunt de Fruits Oubliés. Auparavant mis de côté car ses fruits tâchaient beaucoup, il est aujourd’hui recherché comme colorant naturel”. Comme il est très difficile à multiplier, l’association Fruits Oubliés s’est chargée de cette étape in vitro ou en culture sous serre avant de diffuser les boutures chez les pépiniéristes du Sud de la France et auprès des adhérents de son réseau. D’autres fruitiers satisfont plusieurs fonctions. Raphaël Colicci rapporte que la pêche surnommée le Baron Rouge “avait jadis deux usages. Au moment de la taille, quand le bourgeon floral était gros, on en faisait, à Paris, des bouquets de fleurs”. En Corse, la châtaigne s’est maintenue car elle intervient à tous les moments, du petit-déjeuner, avec la bouillie surnommée Badjab, au souper. “Au pays basque espagnol, on trouve toujours de la polent à base de châtaigne, on en fait même des crêpes, rappelle Christian Sunt. Notre rôle, au sein de l’association, c’est de maintenir certains usages et de travailler à la naissance de nouveaux. Comme l’arrivée de La Pietra, une bière corse à la châtaigne.” “Il y a une richesse incroyable dans toutes ces variétés anciennes, martèle Raphaël Collici qui, depuis 40, défend sans relâche une agriculture paysanne et bio. J’essaie de convaincre que réhabiliter certaines variétés contribue à dynamiser nos territoires ”, conclut-il. Quand on connaît l’intérêt du professeur Henri Pujol, président de la Ligue nationale contre le cancer, pour le jus de grenade, on saisit mieux l’utilité de préserver cette biodiversité fruitière. Gaëlle Poyade À lire Echobio n°18 “Un été à pleine gorgée, les boissons créent la surprise” ; Les Fruits, Jean-Marie Delecroix, Éditions Medicis, juin 2009. Plus d’infos Confrérie des Planteurs de Fruitiers Rares : http://www.coplfr.org/ http://www.fruitsoublies.fr/


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Inter view

Raoul Reichrath, chef cuisinier au Grand Pré (Vaucluse)

Une carte des menus par saison D’origine hollandaise, Raoul Reichrath célèbre, avec son épouse Flora, sommelière, la figue et bien d’autres fruits au restaurant du Grand Pré, à Roaix, dans le Vaucluse. Son art culinaire tient en deux mots : bio et simple. Depuis quand vous êtes-vous

intéressé à l’alimentation bio ?

Dans mon pays, il existe des chaînes de distribution bio depuis 20 ans. L’agriculture biologique m’a toujours intéressé pour ma propre santé et celle de la planète. Et puis, dans le cadre de ma profession, j’observe que les fruits bio ont moins d’eau, plus de goût et se gardent mieux que ceux en conventionnel.

Comment votre établissement vit-il

au rythme de la nature ?

Le menu du Grand Pré change tous les mois et il existe une carte par saison. Il faut savoir et accepter des périodes de fruits parfois très courtes : les abricots Orange-Red éclosent et dépérissent en l’espace de 3 semaines ! De même pour certaines variétés de fraises, six semaines après la 1ère, on n’en trouve plus une seule !

Pourquoi les fruits

attirent-ils votre attention ? Manger des fruits, cela implique que l’on consomme moins de desserts fabriqués de toutes pièces. Or, notre alimentation “préfabriquée” est chargée en graisse et sucre, qui cause d’énormes dégâts sur la santé.

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Faites l’essai : dégustez un melon, un abricot ou une pêche savoureuse à souhait et aussitôt après, une sorte de pudding. Vous ressentirez un certain dégoût.

Quels sont vos conseils

pour conserver les fruits ?

Les mettre au réfrigérateur, c’est l’erreur la plus grande. Le froid tue les parfums. Un fruit, il faut l’acheter et le consommer vite. Les fraises par exemple ne se conservent guère plus que deux-trois jours, de même que les melons. Parfois, je sèche moi-même certaines variétés de figues.

Décrivez-nous votre

corbeille de fruits ?

J’ai une prédilection pour les figues car j’ai la chance d’avoir, tout près, à Vaison-la-Romaine, un producteur unique de figues : il en cultive plus de 300 variétés suivant les principes de l’arboriculture bio ! En saison, le menu “Tout figue” comprend, par exemple, un carpaccio aigre-doux de figues aux crevettes. Coupées en fines lamelles, ces dernières marinent avec des tomates et de l’huile d’olive. J’apprécie de cuisiner les pêches dont j’obtiens une gelée, d’une très jolie couleur. Pour ce faire, je les poche tout en gardant la peau. J’ai un petit truc aussi avec les abricots ; pour réaliser une compote ou un sorbet, j’éclate le noyau afin d’intégrer l’amande, ce qui procure un léger goût amer à l’ensemble. J’aime aussi beaucoup certains fruits anciens de Provence, comme les azéroles que je compote avant de les servir agrémentés de vinaigre balsamique blanc et d’une glace de vanille. Le sorbet de nèfle, je l’intègre dans un vacherin qui comprend aussi une partie sorbet de fraise. J’ai également découvert le jujube dont la forme rappelle celle d’une grande figue jaune-marron : elle se croque comme une pomme. J’utilise aussi des grenades et des kakis mais sans les modifier. Transformer, cela ne veut pas toujours dire améliorer. Prenez cette purée crue aux tons rouge, noir et crème : des fraises coupées à la minute, trois gouttes de crème de cassis, du poivre noir du moulin et une bonne glace à la vanille et rien de plus ! En règle générale, j’évite d’ajouter trop d’ingrédients, conservant une démarche culinaire assez simple. Je préfère consacrer plus de temps à dénicher des produits de qualité.

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EchoBio

/ Juillet Août 2010

Propos recueillis par Gaëlle Poyade



e Ar t d e vi vre

Comment rester jeune ?

L e p ro g ra m m e a n ti -â g e L’avis de Valérie Vidal, bionutritionniste Vivre vieux et en bonne santé, tout le monde en rêve… Et si c’était possible ? Grâce à une alimentation bio, saine et à une hygiène de vie globale, tous les atouts sont de notre côté !

Pourquoi vieillissons-nous ? Le vieillissement est un processus naturel, nous ne pouvons y échapper. Il commence dès la fin de la croissance et de la maturation sexuelle. Ce processus est complexe, multifactoriel. Plusieurs théories de la sénescence coexistent parmi lesquelles : - le vieillissement et la mort des cellules génétiquement programmés. - le stress oxydatif d’origine interne, reconnu comme un des facteurs les plus importants du vieillissement. Ce phénomène provoque des lésions de l’ADN et altère la structure des centrales énergétiques de nos cellules (mitochondries) et leur fonctionnement. Des facteurs externes liés au mode de vie accélèrent le vieillissement physiologique. La science est en voie de reconnaître que les maladies et handicaps apparaissant avec l’âge sont plus liés au mode de vie qu’à l’hérédité.

Quels sont ces facteurs externes qui accélèrent le vieillissement ?

De nombreux facteurs hélas si fréquents de nos jours conduisent à un vieillissement précoce : - Les erreurs nutritionnelles engendrant carences ou surcharges et leurs conséquences. - Le stress oxydatif d’origine externe dû à la pollution atmosphérique, aux pesticides et insecticides, au tabagisme, à l’alcoolisme, à certains traitements médicamenteux, aux trop longues expositions au soleil, etc. - Les processus inflammatoires dûs à un affaiblissement du système immunitaire ou à un terrain acidifié par exemple.

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- La sédentarité. Chez les personnes trop sédentaires, les mitochondries, mal utilisées, s’encrassent et s’abîment. En conséquence, les cellules dépérissent. - La déshydratation et ses effets délétères sur la peau, la souplesse musculaire et articulaire, la fluidité du sang. - Le stress de surmenage, l’insuffisance de repos, de sommeil qui mènent à l’épuisement nerveux, à la diminution Privilégiez les fruits et légumes frais. du tonus, de la concentration et de la mémoire, de la libido. - L’insuffisance d’oxygénation au grand air. - L’insuffisance d’ensoleillement, source de carence en vitamine D, carence qui affaiblit l’immunité et participe au développement de l’ostéoporose.

les erreurs nutritionnelles à éviter ?

Quelles sont

D’une part, les excès quantitatifs – même d’aliments sains et bio – qui conduisent à surcharger l’organisme de déchets métaboliques ou toxines et qui affaiblissent le système digestif, le pancréas, les fonctions d’élimination, mais aussi le système immunitaire. Après un repas, il est préférable de rester un peu sur sa faim. Rappelons-nous que les peuples qui vivent vieux en bonne santé (Okinawa, Hunza…) mangent peu ou pratiquent le jeûne ponctuel. La restriction calorique engendre moins de radicaux libres, responsables du stress oxydatif. D’autre part, les erreurs qualitatives qui conduisent aux carences : alimentation raffinée, modes de cuisson inadaptés, insuffisance de fruits et légumes frais et crus, etc. À l’inverse, les produits complets, les produits frais cuisinés à la maison, les crudités, les graines germées augmentent la


densité nutritionnelle des repas. Les consommer régulièrement diminue le risque de carences en micronutriments et le besoin d’augmenter les quantités pour compenser la faible qualité.

Y a-t-il des aliments

à éviter plus particulièrement ?

Les excès de graisses saturées des viandes et des produits laitiers, les graisses trans des chips, des viennoiseries et de nombreux aliments industriels, qui rigidifient les membranes cellulaires. Les sucres, les céréales raffinées (pain blanc, riz blanc, etc.) et autres aliments à index glycémiques élevés qui augmentent la sécrétion d’insuline par le pancréas de manière chronique, ce qui est, à la longue, défavorable à la santé et à la longévité.

Des aliments à

privilégier ?

Dans les grandes lignes : les fruits et légumes frais, les céréales complètes et le pain complet, les légumineuses, les huiles végétales bio de première pression à froid d’olive, de sésame, de colza, de caméline, de noix, les poissons gras et les fruits de mer, les fruits à coque, l’ail, l’oignon, les épices, les aromates. Puis, plus spécifiquement, tous les aliments riches en polyphénols et autres substances anti-oxydantes : les légumes à feuilles vert sombre, les fruits et légumes colorés, comme les carottes, tomates, abricots, mangues, riches en caroténoïdes ; les crucifères tels brocolis, choux, choux de Bruxelles, riches en sulforaphane ; le soja et ses produits dérivés qui apportent des protéines bien équilibrées, des graisses polyinsaturées, des fibres, des minéraux et vitamines, et des polyphénols ; le thé vert favorisant l’élimination des graisses, des toxiques et des toxines produites par le corps. Il renferme des vitamines et une grande richesse en polyphénols qui lui confère des propriétés anti-oxydantes remarquables ; le vin rouge bio, consommé avec modération au cours des repas, pour son resvératrol. Sans oublier l’eau pure, pour favoriser de bons échanges intra et extra-cellulaires.

Y a-t-il des compléments alimentaires utiles pour éviter

taires apportent une aide précieuse pour augmenter la densité nutritionnelle : gelée royale, pollen, levure de bière, germe de blé, eau de mer, algues de mer et d’eau douce, jus d’herbe, etc. Quant aux antioxydants, plus nous avançons en âge, moins l’organisme en fabrique et plus nous avons donc besoin d’apports extérieurs. Mais il n’est pas toujours facile d’atteindre de L’eau pure favorise de bons échanges intra façon régulière la et extra-cellullaires. quantité journalière nécessaire de fruits et légumes (500 g de chaque) pour en fournir suffisamment. D’où l’intérêt des compléments alimentaires qui les concentrent naturellement, comme la papaye fermentée, les jus de grenade, de noni, les baies et jus de goji, etc.

Un dernier conseil

?

La mise en place d’une alimentation saine est indispensable pour bien vieillir mais il ne faut pas négliger d’agir sur les autres facteurs externes du vieillissement cités plus haut. La pratique régulière d’une activité physique adaptée est fondamentale. La gestion du stress également, qu’il s’agisse de stress de surmenage ou psychologique. De nombreuses méthodes peuvent apporter une aide complémentaire : l’ostéopathie, le massage, l’acupuncture, la “gym du cerveau”, les psychothérapies brèves orientées vers les solutions, etc. Et puis sachez qu’il n’est jamais trop tard pour agir, mais le plus tôt possible est le mieux !

un vieillissement précoce ?

Toutes les situations de surcharges ou de carences ont une incidence plus ou moins directe sur le potentiel de toutes les fonctions cellulaires et métaboliques. Les prévenir ou les corriger permet une véritable prévention, une protection vis-à-vis de nombreuses altérations de santé et une meilleure garantie de bien vieillir. Il est indispensable de drainer l’organisme régulièrement, par exemple 2 ou 3 semaines à chaque changement de saison, avec des plantes qui stimulent l’élimination des déchets par le foie et les reins, en parallèle à une alimentation hypotoxique (suppression des laitages, de la charcuterie, du café, du chocolat, de l’alcool, etc.). Ou encore en pratiquant une monodiète de saison (riz, raisins, pommes cuites, carottes cuites, etc.). Plus on avance en âge, plus il est préférable de réduire la quantité globale de nourriture et comme par ailleurs l’assimilation des micro-nutriments diminue, la densité nutritionnelle doit être très élevée. Les compléments alimen-

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e Bien-être

Le soleil sur la peau

J e t ’a im e , m o i n o n p lu s Sa chaleur nous réconforte. Indispensable à notre santé, le soleil oblige néanmoins à se protéger de ses effets délétères irrémédiables sur notre peau. D’où ces quelques conseils avisés pour s’en faire un allié. L’usage des produits de protection solaire est conseillé, mais par n’importe lesquels…

L

e soleil fait consensus : c’est bon pour le moral… à condition de le consommer avec modération. La peau aime sa chaleur, mais à petites doses, en fonction des types de pigmentation. Attention aux toutes premières rougeurs, si rapides à s’installer sur les épidermes clairs : elles tirent le signal d’alarme. Les enfants et les bébés, aux peaux plus fragiles, sont les premiers concernés. Pas question de les laisser jouer au soleil aux heures les plus chaudes mais leur faire porter obligatoirement tee-shirt, chapeau et lunettes. C’est leur capital soleil qui est en jeu.

Indispensable

e

à la vitamine D

Pourtant, le rôle du soleil est essentiel dans la synthèse de la vitamine D, impliquée dans de nombreuses fonctions du corps : la constitution des os et du tissu musculaire, le renforcement du système immunitaire, la prévention des maladies auto-immunes, la régulation de l’humeur (1)… D’où l’intérêt d’en profiter, sans en abuser. Car

Écran total : mention interdite Suite aux travaux de la Commission européenne de 2006 en lien avec l’industrie des cosmétiques, les mentions “écran total” ou “protection totale” sont interdites. Ces allégations ont été considérées comme trompeuses, sachant qu’un produit solaire ne peut empêcher totalement le passage des rayons UVA et UVB.

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les moindres coups de soleil, ces érythèmes si redoutés, sont à bannir. Il suffit de goûter à ses rayons avec parcimonie et de s’exposer de façon très progressive. Dans ces conditions, le bonus sera supérieur au malus. L’éviter à tout prix ou se tartiner systématiquement empêchent de profiter d’une source de bienfaits capitale pour la santé.

Les ultra-dangereux Les risques d’abus sont dus aux fameux rayons ultra violet, les UVA et UVB, pointés du doigt pour leur dangerosité. Ils ont chacun une part de responsabilité. Les UVA (longueur d’onde de 320 à 400 nm (2) contribuent au vieillissement cutané prématuré et aux allergies solaires : ils pénètrent en profondeur et libèrent des radicaux libres qui agressent les graisses des membranes cellulaires en altérant l’ADN des cellules. Ils ont des effets néfastes immédiats, mais aussi, et surtout, retardés.

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Les UVB (longueur d’onde de 280 à 320 nm) qui déclenchent la synthèse de la vitamine D et le bronzage, pénètrent moins profondément et ne s’attaquent qu’à l’épiderme de la peau. On leur doit les “coups de soleil”, mais aussi un desséchement cutané important et des dommages cellulaires susceptibles d’engendrer un cancer. Pour tous ceux qui aiment ou doivent rester en plein soleil pour le travail ou pendant les randonnées, pas question donc de faire l’économie d’une protection.

Les meilleures

protections

Excluant tout filtre chimique de leurs formules, les produits solaires labellisés bio incorporent des filtres minéraux qui agissent comme écran physique aux rayons ultra-violet. Les récentes préconisations européennes resserrent les exigences, notamment sur les nanoparticules.


Mais la mise en conformité avec ces nouvelles recommandations européennes datant de janvier 2007 n’est pas si facile. C’est pourquoi l’offre en produits solaires labellisés bio s’est réduite. Il s’agit en effet d’atteindre une proportionnalité de 3 pour 1 pour les protections en ultraviolets B par rapport aux UVA (indice se mesurant en SPF, en anglais Sun Protection Factor, c’est-à-dire Facteur de Protection Solaire), ainsi qu’une longueur d’onde critique supérieure ou égale à 370 nanomètres. Les fabricants de protections solaires garanties bio (estampillées Cosmébio, BDIH, Nature et Progrès ou Natrue) ont dû revoir leur copie. C’est pourquoi la gamme des produits solaires bio s’est restreinte l’an dernier. Elle se reconstitue peu à peu, mais une autre contrainte a rendu les formulations encore plus difficiles à mettre au point.

À chacun son indice…

tion sont définis : Quatre types de protec entre 6 et 14 • Protection faible : SPF : SPF entre 15 et 29 • Protection moyenne entre 30 et 59 • Haute protection : SPF : SPF de 60 (ou 50 +) •Très haute protection pas supérieur ne signifie Attention : un indice dele n, tio osi temps d’exp qu’on peut allonger le ai(cl au pe de e typ ient au gré de protection conv ). e… re, mate ou déjà bronzé Factor (1) SPF : Sun Protection

Filtres minéraux La chasse aux nanoparticules, suspectées d’être dangereuses à long terme pour la santé car s’infiltrant dans le corps ainsi que pour l’environnement, est ouverte. Minuscule, une nanoparticule mesure moins de 100 nm (un nanomètre est égal à un milliardième de mètre). Cette technologie s’est répandue comme une traînée de poudre en cosmétique. Et les écrans minéraux, composés de dioxyde de titane (substance naturelle) et d’oxyde de zinc (obtenu à partir du minerai de zinc) réduits à leur plus petite taille qui réfléchissent les rayons tels des petits miroirs alors que les filtres chimiques les absorbent, n’ont pas été les derniers à en profiter. Or, face aux risques pour l’organisme humain de ces oxydes de métaux passant la barrière cutanée, les fabricants doivent faire machine arrière. La gamme de produits solaires labellisés bio a donc rétréci comme une peau de chagrin. Il faut savoir que si certains fabricants avaient opté pour les nanotechnologies, c’était pour éviter cet “effet couche blanche” bien peu esthétique. Leur défi est de rendre ces particules incapables de transpercer la barrière cutanée, sans former de film blanc sur la peau. Le tout, en continuant d’assurer une protection performante face aux rayonnements UV.

Des solutions efficaces Cette triple exigence a pu être respectée par quelques laboratoires, comme Melvita, Paltz, Phyt’s, Gamarde, Santé ou Biosolis qui ont revisité leurs gammes solaires et les ont testés conformément aux nouvelles recommandations… Chez Melvita par exemple, une ligne de trois protections (Prosun, SPF 30, 20 et 15) vient d’être lancée, sans filtre chimique ni nanoparticules. Elle est constituée d’écrans minéraux micronisés (dioxyde de titane et oxyde de zinc) et de plantes connues pour leurs efficacités protectrices (baobab, buriti, caroube, capuaçu, maracuja, noix de para, pongamia, rea de Tahité, urucum, tepezcohuite).

Melvita assure que ce filtre naturel très pur et très bien toléré ne pénètre pas la peau. Un lait préparateur de bronzage, à la caroube et aux huiles de burité et carthame, complète cette nouvelle gamme. Ainsi, l’alternative aux filtres chimiques, souvent allergisants, irritants, suspectés d’être des perturbateurs hormonaux, est possible. À condition de ne pas oublier de renouveler régulièrement l’application en cas de baignade ou de transpiration, pour une efficacité garantie. Pour les adeptes inconditionnels d’un teint hâlé, les autobronzants labellisés bio sont la solution : ils brunissent la peau superficiellement grâce à des substances naturelles. Et sans aucun risque. Christine Rivry-Fournier (1) Lire Soleil, mensonge et propagande, Dr Brigitte Houssin, Thierry Souccar Éditions, 192 p., 15,70 €. (2) nanomètre (millième de millimètre).

Biosolis, l’aventure d’une gamme solaire Il a fallu plus d’un an et demi à la petite équipe de la société Pro-Vera, PME belge de six salariés, pour mettre au point sa gamme de protection solaire sans nanoparticule, ne laissant pas de traces blanches sur la peau et à haute protection. “C’était un vrai challenge car nous avons travaillé sur la formulation pendant que les marques quittaient les rayons faute d’alternative aux nanoparticules”, explique Antoine D’Ydwalle, l’un des deux jeunes associés de la société. La gamme Biosolis a été élaborée à partir de plantes, sur une base d’aloe vera qui lui confère une fonction hydratante et apaisante, et bien sûr, de minéraux naturels, notamment de dioxyde de titane et d’oxyde de zinc. “On a essayé une quinzaine de filtres différents qu’on a testés. Nous n’avons pas pu dépasser l’indice SFP 36,5, vendu sous l’indice SFP 30 +, pour éviter l’aspect pâte à crêpe. Mais c’est déjà un très bon résultat, conseillé pour les enfants notamment”, souligne le dirigeant. La grande particularité est l’emploi d’un solubilisant, au prix très élevé. De plus, près de 49 % du total des ingrédients sont bio. “Effectivement, cela coûte très cher à fabriquer, car les matières premières sont très onéreuses. Nous avons dû rogner un peu sur nos marges pour rendre la gamme accessible.”

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f En bref

Nano : l’œil sur l’étiquette Par principe de précaution, Ecocert et Cosmebio ont interdit les nanoparticules de leur référentiel bio dès 2008. Les marques de cosmétiques bio qui utilisaient les nanotechnologie dans leur formulation ont jusqu’à fin décembre 2010 pour en modifier la composition. L’obligation de mentionner l’usage de nanoparticules dans les cosmétiques n’interviendra qu’en 2013 conformément à la réglementation européenne, mais les fabricants labellisés bio, soucieux de transmettre une information claire au consommateur, ont déjà introduit cette mention sur l’étiquette de leurs soins solaires “avec ou sans nanotechnologie”.

Indispensable vitamine E

: mets de l’huile !

Qui est donc cette vitamine E, souvent mise en avant en nutrition et en cosmétique ? Son principal intérêt vient d’abord de son action antioxydante efficace, susceptible de freiner le vieillissement cutané et d’assurer la stabilité des structures cellulaires. Parmi les multiples vertus qu’elle recèlerait, on trouve également, entre autres, un rôle protecteur du système cardio-vasculaire et des vertus anti-mauvais cholestérol (LDL). Cette vitamine liposoluble est présente en grande quantité dans les huiles végétales, surtout dans l’huile de germe de blé, de palme non raffinée, d’argan et de tournesol, et aussi, mais en moins grande quantité, de soja, d’arachide ou d’olive (d’où l’intérêt des mélanges d’huiles) ; les noisettes et les amandes sèches en sont également très riches. On dénombre d’ailleurs huit formes de vitamine E, dont la plus active est l’alpha-tocophérol. Leur fonction naturelle est de protéger l’organisme contre les effets nocifs des radicaux libres, résultats de processus métaboliques normaux ou qui peuvent être accentués par l’environnement ou le stress. Cette vitamine possède aussi un effet anti-inflammatoire, qui contribue notamment à protéger la peau des effets néfastes du soleil et à soulager les brûlures. Enfin, elle est souvent utilisée en tant que conservateur (E306 à E309) afin d’éviter le rancissement des aliments exposés à l’action de l’oxygène.

Calendula, pour une peau sans souci

f

Plante annuelle, le Souci des jardins ou Calendula officinalis donne une fleur jaune ou orangée, dont la floraison démarre dès les premiers jours du printemps et peut durer presque toute l’année dans les régions méditerranéennes. Son étonnante capacité à proliférer prouve sa forte vitalité. La particularité de cette fleur est de se fermer la nuit et de se rouvrir au soleil. C’est pourquoi elle a été baptisée du nom de souci, qui n’a rien à voir avec nos problèmes quotidiens : il vient du latin solsequia (qui suit le soleil). Ses propriétés médicinales sont multiples : antiseptique, cicatrisante, reconstituante et anti-inflammatoire. L’huile de Calendula, obtenue par macération de ses fleurs, soulage les problèmes cutanés comme les irritations, coups de soleil, brûlures, crevasses, mains gercées, … Elle est idéale pour le massage et on la retrouve aussi dans les compositions de crèmes apaisantes, car elle est traditionnellement recommandée pour les peaux sensibles, rugueuses et couperosées. On peut réaliser soi-même la macération, avec des fleurs sèches ou fraîches, dans de l’huile d’olive, de sésame ou d’autres huiles bio… Ses pétales sont également comestibles : il faut les cueillir dès qu’elles éclosent pour fleurir les salades d’été. En tisane, dans les plats mijotés ou les soupes, on les utilise séchées. Elles apportent aussi une touche de couleur du safran (mais non le goût) au beurre ou au riz.

ffole Ongles, cheveux et cils ra

nt de l’huile de ricin

L’huile de ricin, jaune pâle et très visqueuse, est obtenue à partir du pressage de graines de ricin, récoltées surtout en Inde, mais aussi au Brésil, en Chine… Aux Antilles ou en Afrique, elle est traditionnellement utilisée comme huile de beauté pour les mains, le corps et surtout pour les cheveux. Outre sa fonction nourrissante et revitalisante, l’huile de ricin favorise en effet la repousse des cheveux et leur apporte du volume. Elle fortifie aussi les ongles et les cils. C’est pourquoi, en qualité vierge pressée à froid, elle entre dans la composition des cosmétiques bio, baumes, masques capillaires et shampoings,… en association avec de l’huile de jojoba, d’avocat, ou du beurre de karité. Attention son usage pour ses effets laxatifs est vivement déconseillé !

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e

e C ui si ne

Moins d’eau, plus de goût

Les atouts de la déshydratation La cuisson n’est pas toujours l’alliée de la nutrition, détruisant enzymes, vitamines et minéraux. Avoisinant les 40°C, la déshydratation est un moyen de conserver toutes les propriétés des fruits et légumes. Et de déguster tomates, courgettes ou abricots en toutes saisons !

N

e vous méprenez pas. Les abricots très orangés sont, comme nombre de fruits séchés conventionnels, traités de manière industrielle : ionisation, blanchiment à l’anhydride sulfureux et séchage à 70-85 °C ou sous l’action des rayons infra-rouge. Or, rien n’est plus simple que le séchage maison sans artifice. À commencer par celui naturel au soleil. Il s’agit de fabriquer des claies à partir de grilles en plastique qu’on expose, suivant les denrées, plein soleil ou à mi-ombre. Un temps de préparation est nécessaire car il faut découper les aliments en tranche de 3 mm d’épaisseur (pomme, poire) ou les ouvrir et former des quartiers (prune, nectarine, pêche, cerise, raisin…) puis les déposer sur les grilles, la chair en haut. Prévoyez 3 à 4 jours de beau temps sinon les aliments risquent fort de pourrir. Et rentrez votre

Crackers aux graines de lin

production la nuit afin qu’elle ne reprenne pas de l’humidité.

Viande et

confiserie en poche

On peut aussi s’équiper d’un séchoir solaire à séchage direct ou indirect (lire p. 40) ou d’un déshydrateur qui fonctionne toute l’année. Pourquoi ne pas utiliser son four ? Non seulement le déshydrateur consomme moins d’énergie (1ers modèles à partir de 100 euros) qu’un four mais surtout il est conçu pour maintenir les aliments autour de 40 degrés, la température idéale. Le temps varie de 3 heures (champignons) à 8 (carottes, rhubarbe, banane) voire une bonne dizaine pour les baies ou betteraves. Et pourquoi ne pas essayer avec de la viande, tradition héritée des Indiens ? Ces charquis, très riches en

DIFFICULTÉ

Graines de lin, épices, ail ou légumes, pour des craquers salés délicieux à l’apéritif ou en pique-nique. Graines de lin, baies de sureau, raisins secs, fruits, noix de coco, avec un peu de sirop d’agave ou de miel, pour des goûters ou en-cas savoureux.

1 Hydratez toute une nuit des graines de lin dans 2 fois leur volume d’eau. Les graines vont former un mucillage, sorte de liquide gluant.

2 Ajoutez ensuite épices, ail, légumes…/raisins secs, miel… 3 Etalez la pâte obtenue sur les feuilles antiadhésives du déshydrateur (veillez bien à ce qu’elle soit moins épaisse au centre que sur les cotés pour uniformiser le temps de séchage) environ 24 h. Ces craquers se conserveront ensuite plusieurs mois.

protéine, sont fort appréciés lors d’une épreuve sportive et très remarqués au moment de l’apéro. Pour les réussir, il faut sélectionner une pièce crue la plus maigre possible à laquelle on applique d’abord un traitement de salage ou de saumurage. Ensuite, il ne reste plus qu’à enfourner les lanières d’1/2 cm d’épaisseur dans le déshydrateur. Les charquis maison se combinent très bien avec de la sauce soja, des tomates, de l’ail, des oignons ou de la poudre de cari. Les enfants ne sont pas en reste avec des délices 100 % fruits. Une purée fraise-rhubarbe ou banane-ananas, une fois étendue en une fine couche au déshydrateur, se transforme en une galette souple. Roulée, puis découpée en rondelles, elle donne de délicieux bonbons inimitables ! Gaëlle Poyade

Carpaccio de tomates

DIFFICULTÉ

2 tomates fraîches, l’équivalent en tomates séchées, 1 boule de mozzarella, 2 c. à café de pesto, 2 c. à soupe d’huile d’olive, 1 c. à café de vinaigre, 1 branche de persil plat.

1 Découpez les tomates fraîches en lamelles. Disposez-les en cercle. Dessus, déposez, dans l’ordre les tomates séchées puis la mozzarella.

2

Dans un mixeur, mélangez l’huile d’olive, le vinaigre, le pesto et du persil plat. Filtrez la sauce dans une passoire et décorez le carpaccio de tomates avec cette vinaigrette.


Four solaire

Avec l’été, place aux repas à l’extérieur et à la convivialité. Mais plutôt que de sortir le traditionnel barbecue au gaz ou au charbon, pourquoi ne pas opter pour un four solaire ? Ludique, écologique et pratique, celui-ci permet d’atteindre une température suffisante pour cuire la plupart des aliments.

L

a cuisson solaire utilise une énergie renouvelable et non polluante, participant à la réduction des émissions de CO2 qui influent sur le réchauffement climatique. Ce mode de cuisson s’est principalement développé dans les pays du Sud où le soleil est présent une bonne partie de l’année. Selon l’association Bolivia Inti Sud Soleil, plus de 100 000 fours solaires fonctionneraient en Inde et en Chine. Ils remplacent la cuisson au feu de bois là où la ressource est limitée, évitant la corvée de bois et les maladies des yeux et des poumons dues aux fumées. D’où leur intérêt pour limiter la déforestation et la dégradation des sols. “Un cuiseur solaire sauve 100 arbres en 15 ans”, annonce Bolivia Inti Sud Soleil. Autre avantage, ils servent à pasteuriser facilement l’eau potable, pour réduire la contamination bactérienne. Ce mode de cuisson présente également des atouts sous nos latitudes. Sur le plan nutritionnel, d’abord : il cuit sans matière grasse et conserve la valeur nutritive des aliments. En terme de confort aussi : la cuisson solaire réclame peu ou pas d’attention et fonctionne en toute saison, dès lors que le ciel est dégagé et que le soleil est suffisamment haut. Un temps précieux gagné pour mitonner les autres petits plats ou vaquer à d’autres occupations. Certains modèles sont très faciles à transporter, utilisables où et quand vous le souhaitez. Alors pourquoi s’en priver ?

Le four solaire apporte une nourriture saine à des populations sans ressource et parfois isolées.

Caisson ou parabolique Il existe plusieurs modèles de cuiseurs solaires : - le cuiseur en caisson, ou cuiseur boîte, est le système le plus simple et le plus répandu. Il consiste à reproduire l’effet de serre à l’intérieur d’une caisse en bois recouverte d’un double vitrage. Les parois sont isolées et une feuille d’aluminium concentre les rayons du soleil vers la plaque de métal noire disposée au fond de cette caisse. Simple à construire, en bois ou même en carton, ce type de cuiseur permet d’atteindre une température de 130 °C dans les régions les mieux ensoleillées. Il peut donc être utilisé pour faire bouillir de l’eau, réaliser un bain-marie ou même pour cuire directement certains aliments dès que la température atteint 90 °C. Selon Mahel Coppey, chargé de projets éducatifs à l’association Bolivia Inti, “la température n’excède pas 90 °C avec un modèle en carton”. Il n’y a donc pas de risque qu’il s’enflamme. Le cuiseur-boîte est cependant

permet d’atteindre des temHigh-tech, le cuiseur paraboliqueéque iser tout type de pératures très élevées et, par cons nt, de réal cuisson.

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H abi tat

Outre un intérêt écologique certain, la cuisson solaire conserve parfaitement les valeurs nutritives des aliments.

Du soleil dans la cuisine


t Habi tat

Facile à réaliser, sûr et peu onéreux, le cuiseur en caisson est le modèle le plus répandu.

La cuisson solaire sert aussi à la pasteurisation des aliments et à la mise en conserve des fruits.

Des fruits séchěs au soleil

séssi à préparer les fruits L’énergie solaire ser t au à e air sol ir ho séc un cela, chés. On utilise, pour s, ca er mi irect. Dans le pre séchage direct ou ind ns da eil sol au nt exposés les fruits sont simpleme u hage indirect est un pe séc Le é. vitr un caisson é alit qu la x eu mi rve nse co plus compliqué mais il s. tte ye cla t placés sur des des fruits. Ceux-ci son e un rs ve tra à ns le séchoir L’air chaud pénètre da tem La eil. sol du s x rayon cheminée exposée au plu nviron 40 °C. Il existe pérature idéale est d’e Il r. ue riq hoirs faciles à fab sieurs modèles de séc al pour cela du bois loc er tilis est préférable d’u ge ha séc de ps tem et le non traité. La préparation fruit. Certains devront ue aq ch à es qu cifi sont spé upés en morceaux. Les être épluchés et déco ise, t obtenus avec la fra meilleurs résultats seron e. ois mb fra la de à l’inverse la pomme ou la poire e Un s. hé séc e êtr ssi au t en Certains légumes peuv tes tou nt légumes conserve fois séchés, les fruits et tels ent être consommés uv pe et leurs vitamines quels. ts-seches.com Plus d’infos sur www.frui

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Aisé à transporter, le cuiseur solaire peut être utilisé en camping ou à l’occasion d’un pique-nique en famille. réservé à des cuissons longues. En cas d’ensoleillement moyen, comptez entre 2 et 3 heures pour la cuisson du riz complet. Afin d’améliorer les performances, il est possible d’orienter le caisson toutes les 30 à 45 minutes afin de suivre la course du soleil. Il existe de nombreuses versions de fours solaires en caisson. Certains sont faciles à transporter. D’autres comprennent divers accessoires visant à améliorer les performances. Les prix sont généralement compris entre 250 et 300 euros TTC. - le cuiseur parabolique, au design très “high-tech”, allie puissance et confort d’utilisation. Il est constitué d’un miroir parabolique en aluminium qui réfléchit les rayons du soleil sur le récipient. Il permet ainsi d’atteindre rapidement des températures très élevées (jusqu’à 200 °C) et de réaliser tous types de cuisson y compris les fritures. La cuisson est évidemment plus rapide. 1 litre d’eau bout en dix minutes en plein soleil. Revers de la médaille : le cuiseur parabolique nécessite une attention plus importante. De plus, il doit être plus régulièrement orienté que le four boîte afin d’optimiser son fonctionnement. Les prix sont généralement compris entre 350 et 400 euros TTC. - Le cuiseur solaire à panneaux combine les deux principes des précédents modèles : concentration de la chaleur et effet de serre. Les panneaux réflecteurs renvoient les rayons du soleil vers le sac transparent à l’intérieur duquel se trouve le récipient. Facile à réaliser et peu onéreux, il permet d’atteindre des performances très convenables.

Varier les plaisirs Avec un peu d’organisation, la cuisson solaire est relativement simple. Un premier essai avec une petite quantité de riz est généralement conseillé car il est très facile de surveiller la cuisson. Le volume d’eau de cuisson doit être le plus faible possible par rapport à la quantité de nourriture. Les légumes, viandes et poissons réclament Le cuiseur à panneaux allie performances d’être coupés en petits et confort d’utilisation. morceaux pour optimi-


ser le temps de cuisson. Contrairement aux fours traditionnels, l’aspect originel des aliments est conservé puisque la cuisson s’effectue à basse température. La cuisson solaire préserve, par ailleurs, toute la saveur des aliments, le goût de grillé ou de feu de bois en moins, et évite qu’ils ne brûlent. Pour un gain de temps et d’énergie, l’idéal est d’utiliser un récipient peu profond, adapté au volume des aliments à cuire, en acier émaillé noir. Un couvercle en verre permet de surveiller la cuisson sans avoir à ouvrir la cocotte. Les plats

en terre cuite, type tajine, sont également très bien adaptés aux fours solaires. Les casseroles en fonte peuvent convenir pour le cuiseur parabolique. Elles conserveront mieux la chaleur. Mais elles nécessitent davantage d’énergie pour monter en température. Les différents types de fours solaires peuvent également servir à la mise en conserve des fruits et éventuellement des légumes. Les viandes et pâtés nécessitent, en revanche, d’atteindre des températures élevées. Quelques inconvénients sont toutefois à signaler : outre le temps de cuisson, il n’est possible de l’utiliser qu’à certains moments de la journée et de l’année. Il ne remplacera donc jamais complètement nos précieuses cuisinières. Mais il se révélera un excellent compagnon des belles journées. Philippe Guibert

En savoir plus - Du soleil dans mon assiette. Un livre de 50 recettes de cuisson solaire et écologique pour découvrir cette cuisine merveilleuse pratiquée avec les mêmes outils que ceux diffusés au Sud. Publié et distribué par l’association Bolivia Inti Sud Soleil. Disponible sur http://www.boliviainti-sudsoleil.org. - L’association Solar Cooking met à disposition du public des plans pour réaliser soi-même un cuiseur solaire ainsi que des photos, documents, recettes, etc. Certaines informations sont disponibles en français sur http://solarcooking.org/ - La cuisson solaire pour débutant de Roger Bernard aux Éditions Eyrolles.

La cuisson solaire permet d’économiser une quantité appréciable de combustible et convient à tous les aliments.

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n J a rd i n

Un petit coin de verdure…

sur son balcon Ce n’est pas parce que l’on est privé de jardin qu’il faut se priver de jardiner ! Du petit pot sur le rebord d’une fenêtre à la terrasse ensoleillée, il est toujours possible de créer son jardin miniature.

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ardiner en appartement, c’est un peu comme jouer à la dînette avec de vrais aliments. Il est assez facile d’utiliser formes et couleurs pour composer un environnement végétal agréable en ville. Les plantes sont bien sûr essentielles à l’esthétique, qu’elles soient fleuries, grimpantes ou potagères, mais entre les jardinières et les pots, il est nécessaire d’étalonner les hauteurs avec des minis banc, escalier, tabouret… Pour les idées simples, décoratives et colorées, ne pas hésiter à feuilleter les livres de jardinage pour les petits : le côté miniature et l’aspect ludique en font une source d’inspiration idéale pour un coin de balcon.

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Balcon gourmand Même s’il ne faut pas attendre une grande rentabilité, le choix de réaliser un potager en pots peut satisfaire à la fois le plaisir des yeux et celui de la récolte, si petite soit-elle. Beaucoup de plantes potagères se plaisent en pot, et même certains arbres fruitiers : vigne, pommier, cerisier… Sans pour autant investir dans un olivier, un arbuste habille agréablement l’espace, à l’image du groseiller à grappes rouges ou à maquereau. L’essentiel est de choisir des variétés simples qui donnent satisfaction rapidement : herbes aromatiques (là, même un rebord de fenêtre peu suffire), haricots (pourquoi pas des variétés grimpantes), radis roses, épinards ou salade.

l’extérieur avant de les installer chez soi et surtout continuer de surveiller régulièrement pour retirer les insectes peu nombreux ou enlever les feuilles les plus atteintes. En cas d’infestation de pucerons, les œufs de chrysopes ou de coccinelles peuvent être une solution, même à l’échelle d’un balcon. D’ailleurs, certaines villes en distribuent gratuitement. Concernant les herbes indésirables, la petite surface réduit le travail, il suffit de les arracher de temps en temps.

Ne pas oublier d’arroser La terre en pot sèche très rapidement surtout en été, d’où la nécessité d’un arrosage très régulier voire quotidien pour des variétés comme les tomates cerise, poivrons, piments, petits concombres ou cornichons. Pour ne pas arroser inutilement les plantes – et les voisins ! – des soucoupes, assiettes et plateaux (là aussi, la récupération est une aubaine !) sont indispensables pour recueillir le surplus. Et pour conserver l’humidité, optez pour le paillage en

Éviter les désagréments L’isolement relatif du balcon permet de réduire les insectes nuisibles tels que pucerons, mouches blanches ou limaces. Quelques précautions sont à prendre pour ne pas se laisser envahir : bien observer les plants (feuilles, racines et récipient) qui viennent de

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privilégiant les matériaux qui ne nécessitent pas beaucoup d’épaisseur pour être efficaces, comme les cosses de sarrasin ou la paillette de lin.

Enrichir la terre La culture en pot a le défaut d’appauvrir la terre. On trouve du terreau “compatible avec l’agriculture biologique”, notamment “à potager” pour créer son jardin ou renouveler l’apport des pots. Il existe aussi des “trucs” à grappiller ici ou là, au point de modifier quelques habitudes en cuisine : conserver l’eau de cuisson des légumes pour, une fois refroidie bien sûr, arroser, ou encore mettre de côté feuilles de thé vert infusées et marc de café, pour les laisser se mélanger aux feuilles taillées dans un coin de balcon. Lors des rempotages, à défaut de roulement des cultures, on peut alors vider et nettoyer les pots et mélanger la terre avec cette réserve de feuilles séchées et de marc. Pensez à bien veiller à ce que les apports soient bio eux aussi ! Christine Raout

Protéger la biodiversité lant Le balcon peut s’avérer accueil une nt risa favo en pou r les inse ctes plangrande diversité florale, fleurs des es tain tes potagè res com pris es. Cer faite par t sen plantes mellifères se plai , thym the, men , nde ment en pot : lava les r pou is abr Des an. orig romarin ou e en veillant à bien les laisser en plac insectes peuvent être aménagés, ues briq s, taille es trous de différent été comme hiver : bûche avec des rieur de la structure en casier ou l’inté ître ara app er taillées pour laiss ri ou à moelle. Pour les oiseaux, l’ab simplement fagots de tiges creuses on, balc de ueillant dans un coin sera plus grand mais tout aussi acc trou de drainage agrandi fixé au au terre en avec par exemple un pot u suffit pour étancher leur soif. mur, et une petite coupelle d’ea


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NEZ N O B A ! o i b n o i t a Génér VOUS !

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la revue d’information de la génération bio.

EchoBio est

Destinée aux consommateurs, elle vous informe sur la production et la consommation des produits biologiques.

Pour un monde

plus bio…

votre cadeau

Tous les deux mois, à travers ses reportages, ses enquêtes, ses dossiers, EchoBio fait découvrir à ses lecteurs tous les atouts d’une vie en bio.

Cette trousse cosmétique combine toile bio 340 g/m² et coton bio 118g/m². Elle est originale et très esthétique. Elle peut également se transformer en pochette, que l’on glissera dans nos grands sacs.

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OUI, je souhaite m'abonner à la revue EchoBio pour une durée de 1 AN au prix de 21` et je reçois en cadeau la trousse cosmétique en coton bio Les Mouettes Vertes

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Les Éditions Fitamant publient EchoBio et Biofil, la revue agricole de le filière biologique.

Conformément à la loi «Informatique et Libertés» du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux données vous concernant.

À retour ner à ECHOBIO - Ser vice Abonnement - BP 16 - 29560 TELGRUC-SUR-MER - Tél. 02 98 27 37 66 Ou par fax au 02 98 27 37 65

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NT (6N°)


Ca pétille à la pomme !

Nouveau

Un mariage d’épices Arcadie élargit sa gamme Cook d’aromates avec d’étonnantes conjugaisons. Vous pouvez désormais choisir entre les mélanges Pâtes, Riz, Taboulé, Ail et fines herbes, et même Pain d’épice ! Pour une cuisine du quotidien relevée.

La maison Le Paulmier vient animer vos soirées avec Pépinelle. Cette boisson pétillante rosée et sans alcool est née de l’infusion de fleurs de sureau noir dans un pur jus de pommes bio. À consommer sans modération.

www.le-paulmier.com

www.arcadie-sa.fr

Une purée en un tour de main

Petit pâté Pural agrémente sa gamme de spécialités végétariennes avec des pâtés aux multiples saveurs : Poivrons-piment fort, Ail, Olive-poivrons, Champignon, Herbes, Curry-sésame, Pois chicheshuile de sésame ou simplement Nature. Avec une nouveauté : un conditionnement individuel pratique à glisser dans un sac à dos.

Faciles, pratiques et rapides, les purées que propose Priméal se déclinent en quatre saveurs : carotte, pommes de terre, châtaigne, quinoa. De quoi se restaurer sans mettre la cuisine en chantier.

www.euro-nat.com

www.puraliment.com

Complément à l’açaï

Saveur d’antan au goût du jour Après la Madeleine sans beurre et celle à l’épeautre, Alpes Biscuits dévoile deux nouveautés : l’une au miel ; l’autre à l’huile d’olive. Une manière de démontrer que la tradition sait vivre avec son temps… pour le bonheur des petits et des grands.

www.biosoleil.com

C’est une crème… de lait Dernière née de Babybio, la crème dessert Douceur de Lait est constituée à plus de 80 % de lait de suite, source de calcium et agrémentée de biscuit ou de biscuit et cacao. Pour tous les bébés gourmands.

www.babybio.fr

Le soja Edamamé fait son entrée L’Edamamé s’invite dans nos assiettes grâce à Lima, qui nous fait découvrir cette variété de soja, originaire du Japon, et récoltée à un stade précoce. Cette légumineuse se distingue pour ses qualités nutritionnelles et sa douceur, et se déguste chaud comme froid, à l’apéritif, en salade ou en potage.

http://www.limafood.com

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Nutrifuel concentre toutes les vertus de l’açaï dans un complément alimentaire sous forme de poudre. Saupoudrez deux cuillères par jour dans les jus de fruit, laitages, smoothies ou sur les céréales, yaourts, glaces… afin de profiter d’un mélange tonique et gourmand.

www.nutrifuel.fr

Plats cuisinés bio et équitables Pour compléter sa gamme de produits 100 Pour 100 Équitable, Sageco lance les 1ers plats cuisinés labellisés bio et Max Havelaar sous l’appellation Terroirs d’ici et d’ailleurs. Au menu : Mousseline de saumon ; Terrine de canard à l’orange et pain d’épices ; Délice de canard à la mangue ; Colombo de poulet à l’ananas. À tester sans tarder !

www.100pour100equitable.com

Jus de fruits entiers Sources de fibres et de vitamine C, les smoothies de Vitabio s’enrichissent de deux nouvelles saveurs : poire-ananas-pommes ; banane-cassis-acérola. Ainsi mixés, ces fruits entiers (bio et certains issus du commerce équitable) se dégustent à tout moment de la journée.

www.smoothiebio.com


Mini-gourde de fruits Kalibio ajoute à sa gamme de purée de fruits le trio pomme-ananas-mangue. Une manière ludique et pratique de faire manger des fruits aux enfants. Et pratique à emporter, en promenade ou à la plage.

www.kalibio.com

De l’équitable au kilo Bio et équitable, le café Pueblos Nativos, issu du peuple Tojolabal, au Chiapas (Mexique) est désormais disponible au format 1 kg, en grain ou moulu. Son homologue décaféiné à l’eau arrive aussi dans les rayons. Selon une méthode entièrement naturelle, sans solvant, les grains verts sont plongés dans l’eau, ce qui garantit une décaféination naturelle et efficace tout en préservant l’arôme.

http://pueblosnativos.eu

Des arômes au service de

la peau

L’aromathérapie périnatale

À base d’huiles essentielles adaptogènes qui régulent le métabolisme nerveux et cutané, la gamme Adaptarôm nourrit la peau en la respectant. Pin Sylvestre, Epinette Noire, Myrte Vert et Bois de Rose s’allient pour l’aider à mieux résister au stress oxydatif. Les arômes des sérums Pranalixir sont formulés pour traiter un besoin spécifique tout en douceur.

Conçue en lien avec des sages-femmes passionnées, la gamme Féminaissance accompagne les mamans et leurs bébés dans l’aventure de la vie. Avant, pendant et après l’accouchement, les huiles essentielles et végétales apportent un soutien nutritif, mais aussi olfactif.

www.pranarom.com

www.pranarom-cosmetique.com

Un gros câlin pour une bonne action Avec sa gamme des premiers soins Calmofitol à base de plantes, Super Diet offre des alternatives naturelles aux familles soucieuses de respect de l’environnement. Souhaitant aider davantage les enfants malades, l’entreprise soutient l’association Petits Princes qui se mobilise pour réaliser leurs rêves.

Lait soyeux pour le corps Les huiles de chanvre, d’argan, de baobab et de pépins de framboise conjuguent leurs bienfaits pour un complexe hydratant et raffermissant. Nafha y ajoute les notes subtiles du frangipanier et du ginseng, pour un moment de détente absolue.

www.superdiet.fr

Du shampoing maison Grâce à Aroma-Zone, lancez-vous dans la confection d’un shampoing maison. Présenté sous forme de vermicelle, le sodium coco-sulfate, tensio-actif dérivé de l’huile de coco, sert de base à ce shampoing solide auquel s’ajoutent, suivant le type de chevelure, des beurres ou huiles végétales, des extraits aromatiques…

www.cosm-ethique.com

Douche douceur

www.aroma-zone.com

Les essentiels de la trousse de secours Pour parer à tous les maux du quotidien, rien de tel qu’une large gamme aromathérapique. Avec ses 24 huiles essentielles et ses 7 huiles végétales bio : amande douce, argan, calophylle, jojoba, macadomia, millepertuis (extrait lipidique) et rose musquée, Phytosun Aroms répond à toutes les épreuves.

Biokosma prend soin de notre corps avec de nouvelles émulsions hydratantes et adoucissantes pour l’épiderme : Bain Douche à l’aloe vera ou au bambou, Extrait pour le bain aux fleurs de foin, Lait pour le corps Lotus & Gingembre, Lait pour le corps au santal…

www.biokosma.com

www.phytosunaroms.com

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A vos agendas !

Petit tour de France io b s e ir o f t e s n lo a s des Alsace Obernai 17-19 sept. - Biobernai Producteurs, transformateurs et distributeurs bio, habitat sain, écologie. Animations, conférences. Thème : viticulture bio. Payant (4 €). Org. Alsace bio : www.biobernai.com

Aquitaine 47 – La Bastide de Laparade 1er août – Foire bio Producteurs bio, artisans, écologie. Animations. Gratuit. Org : Civam bio 47. www.agrobio47.fr

Auvergne 15 – Condat 13 août – Foire des produits bio et de terroir Produits bio, artisanat. Gratuit. Org : Ass Patrimoine Env. et OT. www.tourismecezallier.com

15 – Aurillac 5 sept. – Foire bio Producteurs bio locaux, artisans, associations. Animations. Gratuit. Org : L’Arbre à Pain. Tél. : 04 71 63 56 40.

Bourgogne 89 – Avallon 1er août – Marché de l’Avallonnais Marché Bio et artisanal. Entrée gratuite. Org : GABY et Mairie. www.biobourgogne.fr

89 – Vézelay 29 août – Marché bio Producteurs bio locaux. 1 conf., tombola. Gratuit. Org : GABY et Mairie. www.biobourgogne.fr

Bretagne 29 – Lanvéoc (Crozon) 14 et 15 août – Foire Bio du “Bout du Monde” Produits bio, écohabitat, écoproduits. Conf., animations, musique. Payant (2 €) jusqu’à 18h. Org : Commune de Lanvéoc.//foire-bio-lanveoc.net

22 – Mûr-de-Bretagne 11 et 12 sept. – Biozone 44

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Producteurs bio, écoproduits, ass., écologie. Th. : Le Bio peut nourrir la planète. Conf. et animations. Payant (4 €). Org : APCB. Tél. 02 96 26 09 15.

Centre 36 – Neuvy-St-Sépulchre 28 et 29 août – Foire bio Produits bio, écologie, bien-être. Conf. Gratuit. Org : Ass. le Gargaillou. Tél. : 02 54 30 69 41.

Franche-Comté 25 – Chapelle-des-Bois 7 et 8 août – Week-end Bio et Environnement Producteurs bio, écohabitat, bien-être. Animations et Conf. Gratuit. www.chapelledesbois.com

70 – Lure 11 et 12 sept. – Un bio jour au village Marché bio, artisanat, santé. Conf. Gratuit. Org : Ass. Terres.//1biojourauvillage.free.fr

LanguedocRoussillon 30 – Barjac 25 juil. – Foire bio Producteurs bio, environnement. Plantes aromat. Conf. Gratuit. Org : Civam Bio 30. www.civamgard.fr

11 – Couiza 31 juil. et 1er août – L’Aude à la Bio Producteurs bio et écologie. Conf. et animations. Th. : Faire ici, soi-même et ensemble. Gratuit. Org : Nature et Progrès 11. www.natureetprogres.org

34 – Olargues 15 août – Estivale de la Bio Producteurs bio, écologie, ass. Conf., animations, sorties. Gratuit. Org : Civam Bio 34. www.bio34.com

30 – Remoulins 11 et 12 sept. – Terrabio Produits bio, écohabitat, écologie. Conf. Gratuit. Org : Nature et Progrès 30. www.natureetprogres-gard.org

Limousin 19 – Beaulieu/Dordogne


8 août – Foire Bio-Ecologique Producteurs bio, écoproduits. Animations. Gratuit. Org : Gablim. www.gablim.com

Marché bio, bien-être, produits de la mer. Conf. gratuit. Org : OT. www.lesportesenre.com

Midi-Pyrénées

17 – Geay la Ferme des Oiseaux 11 et 12 sept. – La Rentrée Bio

31 – St-Sulpice La Pointe 25 juil. – Foire bio

Producteurs bio locaux et écologie. Th. : Nos déchets et nous. Conf., anim. Org : GAB 17. Tél. : 05 46 32 09 68.

Produits bio, énergies ren., artisanat. Gratuit. Org : Ass St-Sulpice 3 Clochers. Tél. 06 62 23 06 09.

12 – Lanuéjouls 25 juil. – Foire bio du Bas Rouergue Produits bio, artisanat, cosmétiques, écoproduits. Conf. Gratuit. Org : Mairie. Tél. 06 21 16 43 03.

46 – Gignac 30 et 31 juil. – Ecaussystème Marché bio, écologie. Festival écocitoyen. Gratuit sauf concerts. Org : Ecaussystème. www.ecaussysteme.com

82 – Lafrançaise 8 août – Foire bio Produits bio, écohabitat, santé. Th. : l’écoconstruction. Conf. Gratuit. Org OT. www.lafrancaise-tourisme.fr

32 – Condom 28 et 29 août – Biogascogne Produits bio, bien-être, écoproduits. Th. : Halte aux pollutions. Conf., animations. Gratuit. Org : Ass. Convergence Écologique. www.biogascogne.fr

Pays-de-la-Loire 44 – Saint-Molf 31 juil. au 2 août – Festi-Bio d’été Produits bio, habitat sain, écologie. Conf. Payant (2 €). Org : Ass. Les Pionniers de l’Agr. Bio. Tél. : 02 40 24 93 89.

72 – Malicorne 29 août – Fête bio Marché bio et écologique. Animations et conf. Gratuit. Org : Ass pour la Protection de l’Env.//lebiosefeteensarthe.free.fr

72 – Bouloire 5 sept. – Marché bio Produits bio, bien-être, écoproduits. Conf. Gratuit. Org : Syndicat d’Initiative. Tél. 02 43 29 22 00.

Poitou-Charentes 17 – Rivedoux Plage 6 au 8 août – Ré la Bio Producteurs bio, écohabitat, bien-être. Animations. Gratuit. Org : Ass Les producteurs Bio. Tél. : 05 46 09 34 07.

87 - Rilhac - La Croisille sur Brillance 24 juil - Fête de l’Ecoconstruction et des plantes Ecoconstruction, jardinage. Animations, visite ferme. Gratuit. Org : Ass. Sanabao. Tél. : 05 55 26 07 99.

Provence-AlpesCôte d’Azur 83 – Correns 14 et 15 août – Fête de la Bio et du Naturel Producteurs bio, habitat sain. Conf., animations, sortie. Gratuit. Org : Maîtres Vignerons Bio. www.correns.fr

06 – Grasse 4 et 5 sept. – Bio Grasse Grand marché bio, écohabitat. Conf. gratuit. Org : Ville de Grasse. www.ville-grasse.fr

05 – Embrun 10 au 12 sept. – Génépi Produits bio, écologie au quotidien, bien-être. Th. de l’eau. Conf., animations. Gratuit. Org : Génépi. www.genepi-foire-bio.org

Rhône-Alpes 38 – L’Albenc 4 et 5 sept. – Festival de l’Avenir au Naturel Produits bio, équitable, écologie. Conf. Gratuit. Org : Ass. Espace Nature Isère. www.enisere.asso.fr

26 – Montbrun-les-Bains 5 sept. – Bien-être au Naturel Bien-être, plantes aromatiques, écohabitat. Th. : L’eau, les plantes, la naturalité. Sorties, cuisine, conf. Gratuit sauf anim. Org : OT. www.bienetreaunaturel.fr

Belgique Namur 3 au 5 sept. – Valériane Produits bio, habitat sain, écoproduits, écologie. Conf. Payant (8 €). Org : Nature et Progrès asbl. www.valeriane.be

17 – Les Portes en Ré 11 et 12 août – Salon Bio Nature Santé Bien-Etre

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Manger bio sans se tromper

o Biblio

Manger bio, oui mais pas à n’importe quelles conditions ! Pour éviter les pièges d’une récupération à la “greenwashing”, voici un guide pour consommer bio de façon responsable, écrit par un pionnier de la distribution de la bio, fondateur de Bio consom’acteurs, une association engagée dans la bio plus éthique. Histoire de se remettre certaines idées en place ! Manger bio, c’est bien si… Hugues Toussaint, Éditions Vuibert Pratique, 207 p., 13,50 €.

ture Profiter des trésors de la na Reconnaître et cueillir baies, fruits, champignons, plantes aromatiques sauvages, cadeaux de la nature, est un vrai plaisir… à condition de savoir les identifier de façon certaine. Ce guide est une aide précieuse pour choisir les plantes les plus intéressantes pour leurs saveurs ou leurs bienfaits, et pour déjouer tous les risques toxiques et sanitaires. Cueillette sauvage sans risques, baies, plantes, champignons…, Sylvie Hampikian, Terre Vivante, 160 p., 19 €, avril 2010.

Plantes médicinales à la loupe Puis-je prendre sans risque du genêt à balai, de la sauge ou de la moutarde noire ? N’y a-t-il pas incompatibilité entre mon traitement médical et les bienfaits attendus du millepertuis ? Herboriste de renom, Michel Dubray étudie à la loupe les contre-indications ou l’usage mal raisonné et approximativement dosé des plantes médicinales. Une bible utile à tous, cueilleur, naturopathe, homéopathe… Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Michel Dubray, Lucien Souny

Éditions, 352 p., 19 €, mars 2010.

L’imposture des antidépresseurs

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Poursuivant sa série de dénonciations de scandales, l’éditeur Thierry Souccar s’attaque aux antidépresseurs dont les Français abusent. Le livre, très documenté, montre que l’efficacité des antidépresseurs les plus prescrits au monde se révèle ni plus ni moins égale à un placebo dans le cas de dépressions d’intensité légère et modérée. Alors, à qui profite la soi-disante épidémie ? Antidépresseurs, mensonges sur ordonnance, Guy Hugnet, Thierry Souccar Éditions, 178 p., 15,70 €, mai 2010.

À découvrir également •Secrets d’endurance, barres, boissons et recettes maison, Kecily et Kristof Berg, La Plage Éditions, 72 p., 9,90 €, mai 2010.

•Croquez salé ! Farandoles de biscuits, Cléa, La Plage Éditions, 72 p., 9,90 €, avril 2010. •Les 30 ingrédients de la cuisine bio, Alix Lefief-Delcourt, Leduc.s éditions, 192 p., 5,90 €, juin 2010. •Les bienfaits de l’huile d’argan en 40 recettes maison, Nathalie Semenuik, Éditions Artémis, 64 p., 9, 50 €, avril 2010. •Remèdes de nos grands-mères en 150 recettes maison, Nathalie Semenuik, Éditions Artémis, 64 p., 9, 50 €, avril 2010.

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BP 16, rue Menez-Caon, 29560 Telgruc-sur-Mer (France), tél. 02 98 27 37 66, fax 02 98 27 37 65, e-mail : pub@fitamant.fr Gérant, directeur de la publication, Jacques Fitamant

Rédaction : Rédactrice en chef : Christine Rivry-Fournier, e-mail : redac.echobio@fitamant.fr Rédacteurs : M. Cosserat, M. Goulette, P. Guibert, D. Moutiez, C. Raout, F. Ripoche, V. Vidal. Secrétaire de rédaction : Gaëlle Poyade Charte graphique : Agence Dausset

Crédit photos : Crédit photo : Couv, p4b, p5m, p6bg, p7h, p10mb, p17h, p18, p20h, p26b, p30-31, p32-33, p34, p36 : Fotolia ; p4h, p4m, p19 : F. Ripoche ; p5h : Clarisse Environnement ; p6hb : G. Poyade ; p8h : Graines d’explorateurs ; p8 : D. Moutiez ; p10h : H.Savina-Opie ; p12 : M. Goulette ; p13 : C. Rivry-Fournier ; p14 : P. Guibert ; p16-17b : Bioforce ; p20b : Pomarium ; p22-24h, p26h : Confrérie des Planteurs de Fruitiers Rares ; p24b : J.-M. Peretto ; p25 : R. Colicci ; p28 : Reinhard Rosenau ; p37h, p38-39 : Solar Cooking ; p37m : Bolivia Inti-Sud Soleil ; p37b : P. Guibert ; p40 : C. Raout.

Publicité Chef de publicité : Isabelle Jaffré 2, rue Félix-le-Dantec, 29000 Quimper (France), tél. 02 98 98 01 40 Assistante commerciale : Véronique Walliser, Tél : 02 98 98 01 40, pub@fitamant.fr Développement abonnement & diffusion : Emmanuelle Le Meur

Tél : 02 98 98 01 47 - dev.com@fitamant.fr Relations abonnés : Élodie Artero abo@fitamant.fr - Tél : 02 98 27 37 66 Tarifs abonnements : 1 an - 21 € (tarif France) Prix au numéro: 3,50 € Dépôt légal : juillet 2010 ISSN : 1777-8271

Juillet-août 2010 Toute reproduction interdite sans l’autorisation expresse de l’éditeur et de l’auteur.

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