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INNOVATION
INNOSQUARE LA TECHNOLOGIE PLASMA S’INSTALLE DANS LES ENTREPRISES
La technologie plasma est basée sur ce que l’on appelle le quatrième état de la matière. Il s’agit d’un gaz ionisé très énergétique généré en accélérant les électrons à travers un champ électrique. Cette technologie se déploie en industrie pour le prétraitement de surfaces de presque tous les matériaux nécessitant peu de produits chimiques. En cours de réalisation avec 8 entreprises de la plasturgie, le projet collaboratif PlasmaOvermolding, financé par la NPR du canton de Fribourg, évalue la technologie plasma pour les fonctions d’étanchéité et de liaison mécanique d’assemblages par surmoulage plastique.
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Stefan Hengsberger, responsable de l’institut iRAP de la HEIA-FRmentionne: «Notre institut a démarré une activité de recherche dans les traitements plasma atmosphérique (AP). L’AP permet de nettoyer un substrat en enlevant les traces organiques et de l’activer afin de le rendre plus réactif. Cette technologie permet également de déposer des molécules pour créer des surfaces fonctionnelles, par exemple antivirales, hydrophobes ou adhésives.»
Plusieurs travaux de recherche appliquée d’adhésion entre un polymère et un substrat surmoulé sont conduits par l’institut iRAP. L’avantage des traitements AP par rapport aux apprêts chimiques est le dépôt de couches moléculaires très fines générant des revêtements de haute homogénéité. Stefan Hengsberger relève: «Pour une entreprise, le traitement AP est très intéressant en termes économique et écologique grâce à sa rapidité d’exécution, la très faible quantité de déchets chimiques produits et la facilité de manipulation due à la faible toxicité des réactifs. Cela rend cette technologie facilement automatisable dans une ligne de production simple.»
Frédéric Haase, CEO de Viridhys Technologies à Marlyprésente d’autres applications: «Le plasma sort des laboratoires de R&D depuis une dizaine d’années et
révolutionne le secteur horloger et Medtech du fait de sa finesse de couche parfois inférieure à 100 nanomètres et de sa précision quant à son emploi.» Les recherches réalisées par Viridhys Technologies avec le Fraunhofer Institut et Materia Nova trouvent des applications dans la désinfection de semences en remplacement des traitements chimiques. Une protection des semences est obtenue en version sèche à pression atmosphérique pour une consommation électrique très faible. De même, Viridhys Technologies a qualifié des sources plasma permettant de produire de l’hydrogène via le procédé plasmalyse à des coûts de production comparables aux coûts de production existants sur le marché de l’énergie décarbonée.
La technologie plasma a de nombreuses applications possibles et offre un grand potentiel de développement.
UNE COLLABORATION POUR DE NOUVELLES PERSPECTIVES
innosquare.com
La CCIF soutient INNOSQUARE dans sa mission. Elle est son partenaire pour les entreprises.
UNIVERSITÉ DE FRIBOURG SWISS NANOCONVENTION 2022
La lutte contre les micro- et nanoplastiques est aujourd’hui une évidence. Mais entre durabilité et sécurité, parfois la raison balance. La Swiss NanoConvention, organisée par l’Institut Adolphe Merkle de l’Université de Fribourg les 5 et 6 juillet 2022 s’est penchée sur la question.
Avec le Green Deal, ou Pacte vert, l’Europe s’engage à devenir «le premier continent neutre pour le climat». Au programme: fin des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, croissance dissociée de l’utilisation des ressources et inclusivité. Au sein de ce programme, la question du remplacement ou, aminima, de l’augmentation du recyclage du plastique soulève des questions importantes et complexes tant pour les entreprises que pour les individus.
La Swiss NanoConvention 2022 a consacré un podium de son programme à ces problématiques. Invité principal, Thomas Gude a présenté avec humour les contradictions qui émergent de la volonté de réduire l’utilisation des micro- et nanoplastiques dans nos produits quotidiens, en particulier dans les emballages alimentaires. Directeur des Swiss Quality Testing Services, dont l’un des sièges se trouve à Courtepin, il relève d’abord qu’en cette matière, la règle du «dangereux une fois, dangereux toujours» prévaut. Or, la recherche évolue et nos connaissances peuvent nous amener à réévaluer les risques liés à l’utilisation de certains produits, un fait compliqué à communiquer au grand public. La multiplication des labels et des sources d’analyse ne facilite pas non plus la prise de décision pour les politiques et les entreprises, ni l’orientation des consommateurs.
LABELS PAS SI FIABLES Deux pistes s’ouvrent alors. La première est l’exploration de matériaux bio-based ou biodégradables. Mais, relève Thomas Gude, nouvelle matière implique nouveaux effets secondaires sur lesquels nous n’avons souvent que peu de recul. Exemple pratique: il est d’usage aujourd’hui de savourer ses cocktails estivaux avec une paille en papier. Or, les effets de l’alcool tant sur le papier que sur la colle ou les colorants qui la composent ne sont pas aussi anodins qu’on pourrait le penser. La même dynamique a conduit, il y a
Organisation de la Swiss NanoConvention: professeures Barbara Rothen Rutishauser et Alke Fink, Institut Adolphe Merkle, barbara.rothen@unifr.ch, alke.fink@unifr.ch Katharina Fromm, vice-rectrice recherche et innovation, innovation@unifr.ch Collaboration rédactionnelle: Alma&Georges, le magazine en ligne de l’Unifr, unifr.ch/alma-georges
quelques années, au retrait des plats en bambou. Il est donc également nécessaire d’établir une balance entre durabilité et sécurité. Sur quel plateau souhaitonsnous mettre l’accent?
QUESTIONS DE NORMES Pour le directeur du SQTS, la deuxième piste est plus fiable: privilégier le recyclage. La difficulté relève alors du contrôle du matériel recyclé. La réponse est dans la régularité, un exercice contraignant pour les entreprises. Enfin, Thomas Gude prône l’adaptation des normes. Celles-ci sont en effet si hautes que, en Suisse, elles permettent uniquement le recyclage du PET. Le chercheur estime pourtant que la législation est trop prudente. Abaisser ces normes permettrait de vraiment accentuer la réutilisation des matériaux plastiques, sans réels risques pour la santé des utilisatrices et utilisateurs. Farida Khali, Unicom Communication & Médias, Unifr