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Innover au service d’un habitat social durable adapté aux régions du Sud-Ouest européen
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Numéro 6 - Septembre 2013
Aménagement Ordenamiento Formations Formaciones Usages Usos Réglementations Reglamentaciones Construction et ressources Construcción y recursos
www.ecohabitat-sudoe.eu Directeurs de la publication : Stéphane Carassou, Christine Monjon – Comité de lecture : Fernando Ramos, Ferran Sagarra Trias, Françoise Thellier, Alain Châtelet, Francisco Oliveira – Secrétariat de rédaction : Christine Monjon, César Juvé, Ximena Lopez-Rieux, Claude Maurette – Traductions et relectures : Alice Bellostas, Hélène Harry, Carlos Paz, Susana Beisso – Graphisme et mise en page : Carlos Paz – ISSN 2256-8166 d’obtention – ISBN : 978-2-7466-6368-8 – Couverture : Toulouse Métropole, Carlos Paz Rédaction : Toulouse Métropole – 6 rue René Leduc, BP 35821, 31505 Toulouse Cedex 5 Tél. : +33 5 81 91 75 96 – courrier.ecohabitat@toulouse-metropole.fr – coord.ecohabitat@gmail.com
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Cahiers EcoHabitat
Programme de coopĂŠration transnationale INTERREG IV B SUDOE
Programme de coopĂŠration transnationale INTERREG IV B SUDOE
Sommaire 9 Préambules 19 Introduction générale 23 Une vision urbaine du logement : innovation des pratiques
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de gouvernance et de conception de l’habitat durable
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Vers une démarche durable de l’habitat du Sud-Ouest européen
la réglementation existante aux critères de référence 28 De pour le territoire SUDOE
36 Approche climatique du territoire Sud-Ouest européen un cadre de critères de référence propres au 42 Vers territoire Sud-Ouest européen pédagogiques : nouveaux éco-quartiers sur le 54 Travaux territoire SUDOE 60 Conclusion et développement
GT3
63 Bâtiment : conception, mise en œuvre, industrialisation
64 La recherche sur l’habitat durable dans la région SUDOE de chantier de construction, nouvelles ressources 66 Déchets dans la région SUDOE des certifications environnementales et 70 Analyse énergétiques des produits de construction et du bâtiment dans la région SUDOE (Espagne et France)
leviers et freins de l’innovation dans la construction 74 Les vus par des entreprises françaises et espagnoles
80 Conclusions
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GT4
83 Le logement en pratique : applications expérimentales 84
Quel logement social de qualité dans la région Sud-Ouest européen ? Procédures innovantes, retours d’expérience et simulations énergétiques
86 Saint-Martin-du-Touch Programme neuf cité Daste - Programme de réhabilitation 90 La Contexte général du projet de l’efficacité énergétique de la rénovation de 94 Évaluation deux groupes d’immeubles collectifs dans la province de Barcelone
d’expériences des logements sociaux à Toulouse 104 Retour et aux alentours 114 Conclusion 117 Modules de formation adaptés aux critères innovants du
développement durable
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un habitat durable : enjeux et atouts de la formation 118 Vers des acteurs de la production du logement social dans les régions Sud-Ouest de l’Europe (SUDOE)
enjeux de la formation : une approche multicritère et 120 Les multidisciplinaire de la formation pour les métiers de la construction 126 L’enjeu à l’horizon 2020 132 Conclusion
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GT7
135 L’avenir d’Ecohabitat 136
Publicité, information et capitalisation du projet
138 L’environnement et la ville 146 Critères qualitatifs de référence EcoHabitat SUDOE de coopération EcoHabitat 150 Réseau « Acteurs, processus et systèmes de production de
l’habitat » : Pour une innovation dans le logement au service des habitants
biennale EcoHabitat 158 La Pour une innovation durable dans le logement
162 Continuer ensemble 165 Conclusion générale 166 L’expérience EcoHabitat 173 Remerciements équipes de travail
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Barcelonne © C. Paz
© Toulouse Métropole
Lisbonne © C. Paz
Préambules
Pierre Cohen Président de Toulouse Métropole
Enraciner le développement durable au cœur des projets urbains est un nouvel enjeu pour les métropoles. Elles se doivent aujourd’hui d’inventer de nouveaux modèles de développement, conjuguant exigence en matière d’accès solidaire à l’énergie, préservation de l’environnement et des ressources et développement économique de leur territoire. C’est en réunissant les acteurs de la ville durable que nous parviendrons à construire des stratégies communes capables de répondre aux enjeux climatiques des décennies futures. Le projet Ecohabitat, financé par l’Union européenne, visait à faire évoluer les méthodes de production du logement vers des solutions durables, innovantes et adaptées au régime climatique et aux pratiques sociales des régions du Sud-Ouest européen. Ce programme de coopération interprofessionnelle et transnationale a réuni pendant trois ans les compétences et les énergies de trois métropoles du Sud européen : Toulouse comme pilote, Barcelone comme partenaire et Lisbonne comme métropole associée. Il a permis de mettre en relation les collectivités locales, les bailleurs sociaux, les institutions académiques et scientifiques, les écoles d’architecture et les entreprises du bâtiment pour intervenir dans les processus de construction, faire émerger des critères qualitatifs de référence et donner lieu à des opérations exemplaires. Trois résultats majeurs méritent d’être pérennisés dans les années à venir : • Le réseau de collaboration mis en place entre acteurs privés et publics autour de trois réseaux thématiques : climat et confort, processus constructifs, gestion autonome de ressources dans les quartiers, • Les critères qualitatifs de référence EcoHabitat SUDOE, qui permettront d’identifier des opérations exemplaires en termes d’aménagement urbain et de construction, • Les modules de formation transfrontaliers. Nous devons désormais penser l’après-projet Ecohabitat et impulser de nouveaux leviers d’actions pour continuer, ensemble, à être novateurs en matière de logements durables.
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L’Aire métropolitaine de Barcelone (AMB) est l’organisation institutionnelle de la grande agglomération urbaine que forment Barcelone et 35 autres communes à proximité. Ses compétences en matière d’aménagement du territoire, d’urbanisme, de développement économique, de cohésion sociale, d’équilibre du territoire, d’infrastructures, d’habitat, de transports, de mobilité, de cycle de l’eau, de déchets et d’environnement lui permettent d’être un instrument idéal pour continuer à avancer dans la construction d’un territoire plus dynamique, mieux aménagé, plus équitable et ayant davantage de poids économique en Catalogne et dans le reste du monde.
Antonio Balmón Arévalo Vice-président exécutif de l’Aire Métropolitaine de Barcelone
Le programme EcoHabitat a permis le transfert de connaissances, de technologies et d’expériences entre les métropoles de Toulouse, de Lisbonne et de Barcelone, en favorisant le déploiement de meilleures politiques de développement urbain, d’efficacité énergétique, de cohésion sociale et d’innovation dans le développement de l’habitat social. Pour ce faire, il a paru fondamental de réfléchir à l’évolution des normes des dernières décennies et de développer des échanges d’initiatives réglementaires et de bonnes pratiques réalisées sur ces territoires, qui ont en commun les mêmes caractéristiques climatiques. Grâce au programme EcoHabitat, des résultats significatifs ont été obtenus à cet égard, tels que le niveau d’émissions produites par le bâtiment au cours des dernières années, ou encore les méthodologies concrètes, efficaces et économiquement viables de réhabilitation énergétique appliquées aux immeubles d’habitation urbains. Les résultats de programmes comme EcoHabitat mettent en évidence l’importance de la création et de la consolidation de réseaux de partenariat transnationaux stables et efficaces entre institutions publiques, universités, entreprises et centres technologiques. Comme dans ce cas précis du Sud-Ouest européen, l’objectif commun est d’implanter un centre économique fort, spécialisé dans l’innovation et l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment.
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L’Université de Toulouse (Pôle de Recherche et Enseignement Supérieur – UT-PRES) est un établissement qui fédère tous les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche de Toulouse Midi-Pyrénées. Son ambition est de positionner, au meilleur niveau international tant l’excellence scientifique des laboratoires de recherche que le cadre de vie de ses usagers (étudiants et chercheurs). Avec la signature de l’IDEX « Initiatives d’excellence » les lignes directrices de notre institution doivent donner naissance dès 2014 à l’Université fédérale de Toulouse à la fois attractive, dynamique et reconnue internationalement. Le projet EcoHabitat se veut de créer des relations entre les universités du site, les entreprises et les institutions et au vu du développement de l’UT-PRES, ce projet entre totalement dans la perspective d’un travail coopératif transversal entre établissements du site.
Elisée Brugarolas
Chargé de mission Europe Université de Les résultats du projet EcoHabitat comme le lancement d’un Toulouse - PRES Master professionnel européen a permis à l’Université de Toulouse de renforcer les contacts et liens entre les enseignants-chercheurs des différentes universités du réseau et également de soutenir la pluridisciplinarité et la complémentarité des formations en proposant un Master transversal aux différentes composantes de l’UT-PRES. De plus, de par le contexte actuel et la nouvelle vocation de l’Université de Toulouse la création d’un réseau de professionnel offre de nouvelles possibilités de développement entre universitaires et professionnels. Ce projet dans sa globalité a permis à l’Université de Toulouse d’augmenter sa visibilité à l’échelle du Sud-Ouest de l’Europe et ouvre la possibilité à de nouvelles collaborations et projet au niveau européen.
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Ferran Sagarra Escola Tècnica Superior d’Arquitectura de Barcelona L’École Technique Supérieure d’Architecture de Barcelone (ETSAB) de l’Université Polytechnique de Catalogne (UPC) a formé, dès sa création au xixème siècle, des architectes responsables de la planification et de la construction de la Barcelone contemporaine. Notre enseignement se base sur un projet architectural à la fois savant et attentif à la construction et à l’environnement urbain et paysager et présenté en des termes précis et objectifs. L’École a été particulièrement novatrice dans son enseignement grâce à l’activité de recherche de ses professeurs. Elle l’a surtout été dans l’étude de la ville et du logement, ainsi que dans les systèmes de contrôle de l’environnement passifs, au cours des quarante dernières années. Les objectifs du programme EcoHabitat qui propose d’appliquer les normes, les systèmes de contrôle et les labels de qualité européens à la réalité du Sud-Ouest de l’Europe, nous apparaissent comme une nécessité incontournable et rentrent tout à fait dans notre ligne de recherche et d’enseignement. C’est pourquoi nous avons accepté ce partenariat, proposé par les collègues de Toulouse. L’autre caractéristique de notre école, depuis la consolidation de l’administration démocratique en Catalogne dans les années 1980, a été la constante collaboration avec celle-ci, ainsi qu’avec les meilleurs architectes en activité dans notre région. C’est ainsi que nous avons naturellement pu nous associer à un programme qui, à l’instar d’EcoHabitat, cherche à mettre en relation l’université, l’entreprise et l’administration. Par le biais des projets réalisés issus du programme EcoHabitat, tels que le Master européen ou les clusters et échanges d’informations sur les différentes pratiques, ainsi que les cadres réglementaires et les directives de contrôle de qualité, nous allons pouvoir permettre à nos étudiants de se rapprocher d’une formation qui prend en compte la spécificité du territoire SUDOE, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités de partenariat avec d’autres professionnels de tous les secteurs et de tous les niveaux du processus de construction de l’habitat social sur ce territoire.
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Gérard Liberos Administrateur de la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP et référent du projet EcoHabitat
La Fédération Sud-Ouest des SCOP BTP est un Syndicat professionnel d’employeurs. Ce syndicat représente les SCOP (Sociétés Coopératives et Participatives) de la branche Bâtiment et Travaux Publics des Régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Au-delà de ses missions socio-professionnelles, la fédération est partie prenante des défis à relever par la filière Construction dans le « Grenelle de l’environnement ». Notre fédération est engagée dans le projet EcoHabitat aux côtés de partenaires privilégiés dans les sept Groupes de Travail transnationaux depuis octobre 2010, et en étroite collaboration avec le CRC/CeRCAD Midi-Pyrénées et le CREAHd Aquitaine, acteurs de renom liés au développement durable et à l’innovation. Nous portons un intérêt par la démarche collective et élargie à de multiples parties prenantes nationales et internationales de ce projet, abordant des problématiques diverses, mais vers un but commun, celui d’élever la qualité de l’habitat dans nos régions. EcoHabitat dans sa vision globale et sa prise en compte des enjeux environnementaux et sociétaux, nous a permis de développer : • Réflexions et actions dans des domaines de l’innovation technologique dans une ligne de développement durable, la démarche entrepreneuriale collaborative, l’organisation en réseau, l’identification des marchés émergents.
• Un benchmarking autour des métiers, formations, organisations, modèles de construction entre autres. • Une vision différente optimisée dans la chaîne de valeur de l’acte de construire de la conception à la maintenance des bâtiments. • L’acquisition d’outils, méthodes et atouts supplémentaires pour porter les améliorations économiques et sociales vers nos adhérents. Forte de ces expériences nouvelles, la fédération s’engage à poursuivre les axes de développement et d’ouverture sur de nouveaux marchés : • Par l’innovation portée vers les PME. • Par la formation tendue vers l’amélioration continue des compétences et des métiers. • La promotion vers la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE). • Le déploiement des réseaux collaboratifs. • Valoriser la construction comme moteur de croissance, de compétitivité et d’emploi par le service maximum, sous toutes ses formes, rendu aux occupants, citoyens, entreprises, industries et institutions publiques, en s’appuyant sur les leviers tels que : prix, qualité, confort, durabilité et transmissibilité aux générations futures.
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Ferran Bermejo Nualart Manager technologie de la construction
ASCAMM/iMat
La Fondation privée ASCAMM est depuis vingt-cinq ans un centre de technologie industrielle de référence en Europe ; notre ambition est de créer des technologies propres destinées à obtenir des produits à haute valeur ajoutée et d’apporter des solutions permettant d’améliorer les stratégies et la gestion de l’innovation dans les entreprises. Notre mission est de créer de la valeur autour de nous grâce à des programmes R&D appliqués à l’innovation et à des services à haute intensité de connaissances destinés à améliorer la compétitivité et l’efficacité des entreprises dans des secteurs aussi divers que les transports (secteur automobile – comprenant la mobilité électrique –, chemins de fer, aéronautique), la santé (matériel médical, équipement et applications TIC), la construction, les équipements industriels et l’énergie, l’électrodomestique et l’électronique grand public, le packaging, et la transformation du plastique et du métal. iMat – Centre technologique de la construction a été l’un des partenaires du projet EcoHabitat jusqu’en 2012, année où il a été intégré à la Fondation privée ASCAMM. Ce rattachement a permis de consolider les lignes de travail concernant le secteur du bâtiment, en particulier celles directement liées à EcoHabitat, programme qui réfléchit aux liens entre développement durable et habitat. Notre expérience avec EcoHabitat nous a permis de mettre en place des pistes de partenariat avec différents agents transnationaux du Sud-Ouest de l’Europe et d’être capables d’avoir une incidence sur l’avenir de l’habitat social, tant pour la construction neuve que pour les chantiers déjà existants. Le projet s’est avéré être un outil qui a mis à jour les difficultés à surmonter pour obtenir des partenariats transnationaux efficaces, ce qui a permis de les améliorer et de les consolider. Le maintien des réseaux de partenariat initiés par le programme EcoHabitat entre les pays participants, est une excellente opportunité pour aller au-delà des difficultés que les frontières politiques imposent au développement de nouvelles tendances et de technologies qui s’appuient sur l’intérêt réel des citoyens tout en s’inscrivant dans des conditions géographiques et sociales communes.
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Association GAIA L’Association Gaia est née de la collaboration entre BCN Cambra lògica de projectes, COP d’IDEES, TECCON, SYO (Services et travaux), VOLUM/TRES, Sergi Urquizu (architecte technique) et Eduard Otín (ingénieur industriel énergétique), qui sont tous partenaires fondateurs de l’association. Leurs associés sont des entreprises et des professionnels qui justifient d’expérience et de réalisations propres dans le domaine de la création et de la production architecturale : projet, direction de travaux, processus industriels et construction. Cette variété de points de vue nous permet d’appréhender avec réalisme les transformations nécessaires et urgentes dont la société a besoin et pour lesquelles l’architecture n’a pas encore apporté de réponses. L’objectif de notre collaboration est de concevoir et de mener à bien des constructions, que ce soit sur des éléments déjà existants ou bien créés de toutes pièces, qui soient utiles pour l’habitat social et les bâtiments publics. Cette notion d’utilité implique que les coûts à charge des bénéficiaires et les processus technologiques soient supportables dans la situation sociale actuelle. De ce fait, Gaia tente de proposer sur le marché une gamme de solutions et de produits qui apportent des alternatives à l’industrialisation, attendues depuis le xixème siècle, et à la gestion des énergies, espérées depuis les années 1970. Concrètement, Gaia se propose d’être en mesure, d’ici six ans, de construire des logements déconnectés de tous réseaux et de toute consommation : autonomie énergétique et construction à base de matériaux entièrement recyclables. Notre démarche est nécessairement évolutive et elle se doit de promouvoir l’offre technologique qui a été validée par nos associés, et ce, au fur et à mesure qu’ils construisent des bâtiments. Le projet EcoHabitat nous a permis de donner une dimension internationale à notre savoir-faire, par le biais de collaborations avec des administrations et des entreprises européennes. Nous envisageons de constituer, dans les mois à venir, une joint venture avec un groupe de promotion public-privé européen, afin de déployer technologiquement et industriellement nos solutions de construction pour le logement social.
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Š C. Paz
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Introduction générale Cahiers EcoHabitat
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Stéphane Carassou Vice-président de Toulouse Métropole en charge de l’habitat et de la cohésion sociale Président d’Habitat Toulouse Ce dernier cahier EcoHabitat, le sixième de la série, est l’occasion pour nous de faire le bilan des actions réalisées et de présenter l’ensemble des résultats obtenus durant ces trois ans dans le cadre du Projet EcoHabitat Intreg IVB SUDOE. Ces résultats sont le reflet d’un travail pluridisciplinaire et transnational de qualité réalisé par les partenaires impliqués, acteurs dans la conception et la construction du logement social des villes de Toulouse, Barcelone et Lisbonne, qui représentent trois groupes d’acteurs : • Communautés urbaines (Toulouse, Barcelone, Lisbonne) et leurs bailleurs sociaux • Institutions d’enseignement et de recherche associées aux écoles supérieures d’architecture • Entreprises du bâtiment, les fabricants de composants et des associations professionnelles Réunir ces partenaires aux caractéristiques très variées a constitué un premier défi pour le projet mais aussi une de ses richesses majeures. Cette coopération a donné lieu à une prise de conscience de nos spécificités en matière de développement durable et de la nécessité d’apporter de nouvelles propositions mieux adaptées au régime climatique et aux habitudes de nos territoires du Sud-Ouest européen. Sept groupes de travail (GT) se sont constitués dans le but de contribuer à l’innovation dans les domaines de la conception et construction de logements durables adaptés à nos modes de vie et d’établir des réseaux entre les industriels, les entreprises et les laboratoires ayant engagé des travaux de recherche et développement dans le domaine de l’habitat. Nous avons pu avancer de façon importante, et souvent inédite, vers une dynamique de coopération interprofessionnelle et transnationale entre ces familles d’associés du secteur du bâtiment.
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Le projet EcoHabitat a su poser des bases pour la configuration d’un réseau transnational autour de la conception, la construction et l’urbanisme durable permettant une amélioration remarquable de la qualité de l’habitat. Il a permis d’identifier des modules de formation adaptés aux critères du développement durable et d’établir le cadre de référence qualitatif. À travers ces différents articles nous partageons les réflexions menées autour des thématiques qui ont structuré le projet EcoHabitat et nous présentons les résultats obtenus. Parmi ces résultats, nous citerons ici les plus remarquables : • La mise en place d’un outil de comparaison de la réglementation entre l’Espagne et la France en ligne en matière de développement durable et d’habitat social (SUDOE Lab). • La formalisation de réseaux thématiques : 1. climat et confort dans le logement 2. processus constructifs 3. quartiers avec une gestion durable de ressources • La proposition d’un Post Master EcoHabitat commun pour les universités de Barcelone, Toulouse et Lisbonne. • L’édition et la publication en ligne de 6 cahiers présentant chacun un ensemble d’articles autour de sujets spécifiques : aménagement et urbanisme durable, logement social, critères de durabilité dans le logement social, logement sain, économie d’énergie, enjeux d’une démarche de réseaux innovante dans l’espace SUDOE. La publication de ces cahiers continuera une fois le projet arrivé à son terme. • L’élaboration d’un cadre de référence qualitatif en adéquation avec les exigences techniques et les caractéristiques spécifiques climatiques et culturelles des pays du Sud-Ouest européen. Ce cadre de référence encouragera la mise en œuvre de solutions et de méthodes innovantes. Mais le projet ne s’arrête pas là et nous voulons consolider et pérenniser le réseau transnational qui s’est constitué. Notre engagement se traduira ultérieurement par la réalisation de conférences et d’ateliers internationaux, la mise en place de groupes de travail thématiques et de coopérations pluridisciplinaires et plurisectorielles. Ces différentes manifestations permettront de pérenniser nos échanges sur les bonnes pratiques et les expériences favorisant l’innovation au service d’un habitat durable dans les métropoles sud-européennes. À toutes et à tous, pour leur implication et leur engagement, je souhaite adresser mes remerciements les plus chaleureux. Le travail que nous avons accompli ensemble constitue une base utile et solide sur laquelle nous pouvons désormais poursuivre et élargir la dynamique d’EcoHabitat.
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Lisbonne Š C. Paz
Une vision urbaine du logement
GT2
Une vision urbaine du logement :
Ce groupe de travail a été porté particulièrement par le monde académique avec l’appui des métropoles et les services dédiés à la production de logement social. Il véhicule les principes de l’urbanisme durable et a travaillé sur deux actions : • Approche comparative de la normativité. • Proposition des pistes d’amélioration de la normativité et de méthodes de collaboration. Coordinateur GT2
Coordinateur transnational
UPC - ETSAB
Collaborateurs
AMB - IMSOL
Habitat Toulouse
PRES UT - ENSAT - IEJUC
Toulouse Métropole
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Innovation des pratiques de gouvernance et de conception de l’habitat durable
Saint-Martin-du-Touch © Habitat Toulouse
Une vision urbaine du logement
Vers une démarche durable de l’habitat du Sud-Ouest européen
Quelle devrait être la future ville du territoire de l’Europe du Sud ? La croissance incontrôlée des banlieues des villes européennes d’aujourd’hui nous démontre que plus de 75% des Européens vivent dans des villes. Ce processus d’urbanisation du territoire au cours des dernières décennies a conduit à une croissance rapide des systèmes urbains, à l’augmentation de la consommation des ressources et à la production non réglementée de polluants ou de déchets qui ont un impact négatif sur le territoire. La ville traditionnelle (compacte avec des fonctions et des limites définies) est affectée par de grandes agglomérations urbaines à faible densité et des bords urbains indéfinis, principalement en raison des mesures socio-économiques qui transforment nos villes selon l’échelle mondiale. Plus précisément dans la région du SudOuest de l’Europe, ce processus intensif d’urbanisation a entraîné une fragmentation des espaces naturels due au passage des infrastructures et l’implantation des lotissements dispersés. Dans ce contexte, il soulève la question sur la future ville de l’Ouest de l’Europe, quelle sera son identité ? Comment seront les futurs développements urbains ? Le soutien environnemental des Villes et leurs alentours ruraux représente une opportunité pour créer de nouveaux écosystèmes urbains qui affectent l’exploitation de leurs terres par les politiques de proximité, enrichissent la biodiversité du milieu naturel et créent de nouvelles façons de vivre avec l’environnement. De cette façon, la production et la transformation urbaine conditionnent positivement la création de nouveaux modèles urbains qui sont basées sur un échange équilibré entre la ville et son environnement, et entre la production des ressources et la gestion des déchets.
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Sur la base de la réglementation en vigueur, le programme SUDOE EcoHabitat, avec la collaboration transnationale et multidisciplinaire des professionnels et des chercheurs de plusieurs universités, instituts de recherche, centres technologiques, institutions et entreprises diverses, a étudié les caractéristiques de ce territoire appelé « SUDOE » composé de trois pays du Sud-Ouest de l’Europe (France, Espagne et Portugal) et avec une population totale de 61,3 millions d’habitants (soit environ 16% du total de l’UE) distribuée sur 780 000 km2 (environ 25% du total de l’UE). L’objectif du programme est de définir un référentiel commun de critères qui mettent en valeur les spécificités qui le caractérise et le distingue des pays du Nord. Ce cadre aboutirait à des recommandations ou des initiatives réglementaires spécifiques en Europe pour ce secteur particulier et permettrait de jeter les bases d’une nouvelle façon de construire et d’habiter les villes de ce territoire.
Des règles existantes à de nouvelles formes de construire dans le SUDOE Pour la définition de ces termes de référence du territoire SUDOE, il faudrait mentionner les questions sous-jacentes pour savoir dans quelle mesure est-il possible d’appliquer des pratiques communes et innovantes dans le cadre réglementaire existant dans chaque pays. D’autre part, à partir de la méthodologie proposée, viser à identifier les questions réglementaires potentielles qui pourraient ne pas être conformes aux exigences de l’identité ou aux caractéristiques géo-climatiques et socio-économiques du territoire SUDOE. Pour définir le cadre des critères de référence, trois étapes de la recherche ont été soulevées et ont abouti aux résultats suivants : une étude comparative de la législation existante au niveau transnational, la description des caractéristiques climatiques du territoire SUDOE en relation avec le territoire européen et enfin, la mise en place de bases pour construire un tableau de recommandations urbaines pour le développement du logement social européen sur le territoire SUDOE et pour la proposition d’un décalogue de conseils pour les économies d’énergie au niveau des utilisateurs d’habitats sociaux. Quelle est le cadre réglementaire Sudoe ? Le premier point de la recherche a été consacré à la collecte des réglementations espagnoles et françaises existantes aux niveaux national, régional et local. Ces règlements se sont croisés sur un tableau comparatif qui les classe selon les échelles et pays ou thématiques différentes. Par la suite, nous avons évalué la mise en œuvre d’initiatives stratégiques à partir d’exercices universitaires sur le développement d’un « éco-quartier » à la fois à l’École d’architecture de Barcelone (ETSAB) et à l’École d’architecture de Toulouse (ENSA) afin de créer les futurs critères réglementaires compatibles avec le développement durable et la planification territoriale spécifique.
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De ce point de vue, dans l’Europe du Sud, sont apparus ces dernières années, de nouveaux règlements relatifs au développement durable des villes au niveau national, à la fois au niveau français et espagnol, et aussi au niveau européen, et ont été propulsés par les autorités régionales et locales. Depuis les différents secteurs impliqués dans la planification et la construction, il y a une préoccupation sur la façon d’introduire de nouvelles réglementations qui agissent de manière responsable avec l’environnement. Pour cette raison, les règlements se concentrent principalement sur la gestion et la réduction de la consommation de ressources (eau, énergie et déchets) et sur une architecture qui cherche à promouvoir la maîtrise de l’énergie à partir de l’ utilisation des ressources naturelles, de la bonne gestion des déchets et de la compatibilité avec le paysage et l’environnement naturel tout en se souciant des problèmes socio-économiques tels que la mixité des activités, l’accès au logement, l’éducation des utilisateurs, la mobilité durable et l’intégration des télécommunications dans l’espace urbain.
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Quelles sont les caractéristiques d’identification du Sudoe ? Pour caractériser le territoire SUDOE, nous avons effectué une étude des caractéristiques de ce territoire à partir de l’étude de différents aspects : le climat (exposition au soleil, pluie, etc.), la géographie ou la végétation par rapport au reste de l’Europe pour une réflexion sur l’avenir de la proposition réglementaire à l’échelle territoriale. Comment doit être l’habitat social durable Sudoe ? Pour un meilleur développement social de l’habitat durable du territoire SUDOE, le programme EcoHabitat a développé un ensemble de critères clés pour des recommandations à partir de l’étude comparative des principaux évaluateurs et des certificateurs en Europe. L’approche de ce document consiste à présenter des recommandations au niveau urbain et de l’habitat qui complètent les indicateurs de durabilité des bâtiments.
Applications experimentales : vers la construction d’un habitat social durable dans le territoire Sudoe Pour définir certains éléments du développement de la future ville SUDOE, différentes études de cas ont été utilisées pour mettre en pratique les recherches sur la réglementation existante, les connaissances du territoire et l’évaluation des recommandations urbaines. Plusieurs exercices universitaires – réalisés autant par l’École technique supérieure d’architecture de Barcelone (ETSAB) que par l’École technique d’architecture de Toulouse (ENSA) – autour de la construction d’un « éco-quartier », ont permis d’explorer quelques idées sur le développement durable de la ville SUDOE.
Figure 1. Vers un cadre de critères de référence communs et spécialisés pour le territoire SUDOE.
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“Ce site en ligne est le concept d’un réseau de collaboration multidisciplinaire et transnational du secteur Sud-Ouest européen.”
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Figure 2. Réseau de collaboration transnational EcoHabitat mis en relation à travers SUDOE Lab.
SUDOE Lab, un outil de coopération transnationale Pour la communication et la diffusion des résultats, nous avons créé un outil formulaire web « en ligne » appelé SUDOE Lab (http://ecohabitatcat.wix.com/sudoe-lab-ecohabitat) où l’on peut naviguer de manière interactive sur le matériel compilé tout au long de l’enquête. Ce site a un potentiel qui facilite la création d’une plateforme de communication pour les mises à jour réglementaires et les nouvelles initiatives qui encouragent le développement d’un logement social durable dans le territoire SUDOE.
concept d’un réseau de collaboration multidisciplinaire et transnational du secteur Sud-Ouest européen. Pour cette raison, le site est aussi un outil de transfert de technologie et R&D pour toutes les parties prenantes dans l’élaboration d’un logement social durable dans le territoire auquel il se rapporte, depuis les équipes de recherche des universités jusqu’aux institutions publiques dédiées à la promotion du logement social ainsi que les entreprises du bâtiment et de la construction.
Ce site en ligne est présenté non seulement comme un outil de référence, mais est aussi le
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De la réglementation existante aux critères de référence pour le territoire SUDOE
Pour comprendre comment sont abordées les questions environnementales, économiques et sociales au sein de la réglementation de l’Europe du Sud, cette grille comparative (Figure 3) recueille les dispositifs réglementaires qui s’appliquent dans chacun des pays (France et Espagne) afin d’identifier quels sont les moyens d’action permettant de mettre en œuvre des directives européennes an adéquation avec les exigences du développement durable. Pour cette raison, le programme EcoHabitat SUDOE a élaboré un cadre réglementaire transnational qui prend en compte tous les dispositifs réglementaires français et espagnols qui sont apparus au cours des dernières années et touchent l’aménagement du territoire, la gestion de l’aménagement urbain et le logement durable. Cette grille comparative identifie les carences réglementaires ou la manière dont les dispositifs réglementaires peuvent se compléter entre les deux pays étudiés. Le but de cette grille comparative est de fonder un cadre réglementaire actuel pour développer des critères de références propres au territoire SUDOE. Ces critères de références forment une base pour de futures perspectives réglementaires de l’aménagement d’un territoire durable.
Un outil d’innovation réglementaire : la grille comparative transnationale La grille comparative recueille et classe les dispositifs réglementaires concernant trois échelles : échelle nationale (France/Espagne), échelle régionale et échelle locale (aménagement de la ville), ainsi que douze thématiques (ressources naturelles, déchets, alimentation énergétique, mobilité, contrôle climatique, maîtrise des nuisances, insertion paysagère, économie, société, durabilité, environnement et usagers) qui pourraient être considérées comme des « éléments du développement durable » et être subdivisées en autant de spécificités. C’est un outil dynamique où les dispositifs réglementaires sont introduits et peut potentiellement évaluer l’évolution de la réglementation (Figure 4).
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Le résultat final de cette grille comparative est disponible sur le web Sudoe.Lab dans la rubrique réglementation innovation.
qu’en Espagne cette thématique n’a pas la même importance (Figure 7).
Un autre type de graphique radar montre la présence de l’application des lois à toutes les échelles (nationale, régionale ou locale). Cet outil est utile car il permet de noter la prépondérance des dispositifs réglementaires, selon son échelle d’application. Ainsi, nous pouvons voir que Cette grille comparative à trois échelles est un par exemple en France, la gestion des déchets outil innovant pour effectuer différents types de de construction, en termes de recyclage, est un recherche sur les aspects résujet principalement traité au glementaires. Par l’identificaniveau national puis à l’échel“Dans le domaine de tion des réglementations exisle locale. En Espagne, la régletantes, par divers mécanismes l’énergie ou de végétation mentation met l’accent sur la d’analyse, les résultats de la en France dispose d’une gestion des déchets à l’échelle recherche sont classés selon quantité considérable de nationale et régionale, mais il les échelles d’application de la n’existe aucune réglementalégislation.” tion locale (Figure 8). réglementation. Par exemple, un diagramme comptabilise le nombre d’articles réglementaires par sujets et Les résultats de l’analyse montrent la diversité démontre ainsi que des questions telles que le des dispositions réglementaires dans les dodomaine de l’énergie ou de végétation en France maines de l’aménagement du territoire et de la dispose d’une quantité considérable de législa- ville qui intègrent les exigences du développetion par rapport à l’Espagne (Figure 6). ment durable. Pour chaque thématique et selon l’échelle d’application, l’interface internet a un onglet qui recueille les dispositifs réglementaires en vigueur dans ce domaine (Figure 5).
D’autre part, les graphiques radars montrent l’impact des thématiques durables selon l’échelle d’application de la réglementation. Cela permet de visualiser des situations divergentes, par exemple le cas de la mobilité très développé à l’échelle régionale et locale en France tandis
Le cadre réglementaire qui en résulte est donc hétérogène, compte tenu de la grande diversité des sujets qui sont abordés, des différentes échelles administratives imposés, avec une importance variable, et selon les traditions des régions. Tous ces éléments tendent à entraver Cahiers EcoHabitat
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Une vision urbaine du logement
Figure 3. Interface de la grille comparative (http://ecohabitatcat.wix.com/sudoe-lab-ecohabitat#).
la mise en œuvre cohérente de cet ensemble de dispositions réglementaires si diverses.
Une vision urbaine du logement
Néanmoins, il est clair que des instruments doivent donner un caractère concret aux dispositions réglementaires en une approche intégrée et cohérente. Certains de ces instruments sont déterminés par les outils d’aménagement du territoire : plans territoriaux et urbains, les plans
de logement, des plans de mobilité, des plans de protection des ressources naturelles, des programmes d’action et de financement, etc., et d’autres doivent être sans aucun doute les projets d’architecture pour construire concrètement ces plans d’aménagement. Par conséquent, l’étude comparative ne peut pas ignorer que l’efficacité dépend des règlements des deux derniers types d’outils de mise en œuvre : d’une
MOBILITÉ RESSOURCES NATURELLES • Énergie • Eau • Matériaux
ALIMENTATION EN ÉNERGIE • Énergie • Eau • Télécommunications
DÉCHETS • Construction • Tri sélectif • Recyclage • Assainissement
• Voirie • Piste cyclable • Chemin piéton • Transport public • Stationnement • Accessibilité
CONTRÔLE CLIMATIQUE
MAÎTRISE DES NUISANCES
• Ensoleillement • Ventilation • Chauffage • Localisation
• Acoustique • Lumineuse • Pollution atmosphérique • Olfactive
ÉCONOMIE
• Accession à la propriété • Mixité sociale • Flexibilité • Mixité des activés • Espace public • Précarité énergétique
SOCIAL INSERTION PAYSAGÈRE • Bâtie • Minérale • Végétale
• Occupation du sol • Rentabilité • Gestion
DURABILITÉ
ENVIRONNEMENT
• Flexibilité des typologies • Pérennité • Capacité de synergie
• Protection • Revalorisation • Restauration • Biodiversité
USAGERS • Amont • Retours d’expérience
Figure 4. Thématiques de la grille comparative transnationale.
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“La Catalogne a fixé son propre cadre juridique en prévision de la loi de l’État pour intégrer les exigences du développement durable dans l’aménagement urbain, de la construction des bâtiments et des logements.”
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Figure 5. Présentation de la fiche normative en matière d’énergie en Espagne.
part, les différents types de planification, au sein duquel se distingue des plans d’urbanisme pour son caractère inclusif et multidisciplinaire, et d’autre part, des projets de construction, des projets de recherche et développement ou de projets de réhabilitation. Au sein de l’État espagnol, la Catalogne a fixé son propre cadre juridique en prévision de la loi de l’État, pour intégrer les exigences du développement durable dans l’aménagement urbain, de la construction des bâtiments et des logements. Cette réflexion du cadre réglementaire accueille des directives internationales et européennes sur des questions telles que l’urbanisme et l’occupation des sols, la protection des paysages, l’acces-
sibilité, l’efficacité énergétique, les déchets de construction, entre autres, par leurs propres lois et règlements. En conclusion de l’étude comparative, et compte tenu de la diversité des réglementations qui caractérise la situation actuelle rendant leur application complexe, il convient d’élaborer des directives ou des critères d’aménagement urbains directement applicables. Ainsi, le respect et la coordination des dispositifs réglementaires facilitent la mise en œuvre pour les administrations publiques, pour des techniciens ou des professionnels et pour des projets d’entreprise.
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Figure 6. Tableau de comparaison rĂŠglementaire selon les pays.
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Figure 7. Graphiques radars qui comparent la réglementation transnationale selon les thématiques et leurs échelles d’application.
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Figure 8. Diagramme radar pour indiquer la prépondérance des dispositifs réglementaires selon l’échelle d’application.
À l’heure actuelle s’ouvre un nouveau scénario des politiques de logement aux trois échelles de l’administration publique. De nouvelles politiques visent à répondre à la crise financière, avec les ressources publiques limitées par une meilleure priorité sociale comme un nouveau modèle de construction dans lequel la réhabilitation des logements locatifs et la durabilité de la construction peut jouer un rôle.
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Ainsi, dans le territoire SUDOE, en 2013, de nouvelles normes sont en cours d’élaboration qui conduiront vers un important cap pour le développement de la politique de la ville et du logement dans l’immédiat et aura une incidence sur l’activité commerciale et professionnelle dans le domaine de la construction.
Š C. Paz
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Approche climatique du territoire Sud-Ouest européen
L’étude des caractéristiques climatiques du territoire Sud-Ouest européen (SUDOE) a pour objectif de mettre en évidence une réflexion de propositions réglementaires à l’échelle du territoire SUDOE. Il existe différentes méthodes de classifications des climats. Chaque méthode correspond à des attentes différentes selon les objectifs visés. Par exemple, une classification selon l’ensoleillement et les températures permet d’optimiser le choix d’une installation de chauffage qui considère au mieux la puissance de chauffe nécessaire, et l’estimation de la durée de chauffage. L’approche climatique synthétise également l’information disponible, et elle la diffuse dans une forme compréhensible. Le climat, par définition, consiste en une combinaison des états de l’atmosphère nommées facteurs climatiques tels que la température, l’humidité, les précipitations, l’ensoleillement, le vent, etc. Ces paramètres ne sont pas indépendants, mais corrélés entre eux pour chaque lieu donné. La problématique de cet article s’interroge sur les impacts de l’approche climatique sur les domaines de la construction pour le territoire Sud-Ouest européen. Elle induit les questionnements sous-jacents suivants : • En quoi les données climatiques caractérisent le territoire SUDOE à l’échelle européenne ? • Comment se caractérisent quelques-uns des facteurs climatiques du territoire SUDOE à l’échelle européenne ? Pour aborder cette problématique, notre méthode de travail a consisté à mettre en évidence les similitudes climatiques de la région SUDOE. Pour cela, une première étape identifie les paramètres climatiques selon les enjeux des domaines de la construction. Il s’agit d’ordonner les différents critères qui permettront de com-
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“Les principaux facteurs climatiques qui ont un impact sur le domaine de la construction sont : l’irradiation solaire, la température de l’air, l’humidité de l’air et les précipitations puis le vent.”
parer les conditions climatiques des villes étudiées. Une seconde étape recueille les données climatiques des six villes étudiées (Lisbonne, Barcelone, Toulouse, Paris, Londres et Berlin). Enfin, une troisième étape analyse les résultats en mettant en évidence les caractéristiques climatiques du territoire SUDOE.
Impacts du climat sur les échelles architecturale et urbaine Comme nous venons de l’exposer, les classifications du climat reposent sur des facteurs climatiques. Les principaux facteurs climatiques qui ont un impact sur le domaine de la construction sont : l’irradiation solaire, la température de l’air, l’humidité de l’air et les précipitations puis le vent1. À l’échelle architecturale, l’irradiation solaire a un impact sur la consommation d’énergie des édifices. Elle peut développer des stratégies de chauffage solaire passif (orientation, choix des matériaux, quantité de vitrage, etc.). Cela engendre une réflexion sur l’éclairage naturel des bâtiments (pourcentage de vitrage, orientation, qualité du vitrage) et la disposition des protections solaires. Enfin, elle permet de développer 1
les énergies renouvelables en installant des panneaux photovoltaïques (production d’électricité) ou solaires (production d’eau chaude sanitaire). À l’échelle de la ville, l’irradiation solaire a un impact sur l’étude de l’ensoleillement des façades, l’implantation des panneaux solaires (production de masques bâtis ou végétaux) qui considère l’implantation du bâti (orientation) et sa morphologie (hauteur). La température extérieure de l’air dépend de la radiation solaire et les masses d’air. La moyenne des températures annuelles a une influence sur la conception pour le rafraîchissement des bâtiments (ventilation, système de refroidissement). Cela peut induire des stratégies de conception pour la ventilation nocturne, le choix de matériaux avec une forte inertie, des tours à vent, puits canadiens, etc. À l’échelle de la ville, cela se traduit par le choix des matériaux de surface (albédo), par la présence de la végétation ou de l’eau (fontaine) qui joue de rôle de « brumisateur urbain ». L’humidité de l’air et les précipitations existe selon deux mesures différentes ; humidité relative (souvent appelée hygrométrie) et l’humidité absolue. L’humidité absolue dépend de la localisation des édifices. Par exemple, pour
Gerhard Hausladen, Petra Liedl, Mike de Saldanha. Building to suit the climate. A Handbook. Birkhauser Verlag AG, Basel, 2012.
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Figure 9. Territoire SUDOE.
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des localisations proches de l’océan avec d’importantes précipitations, les espaces intérieurs nécessitent davantage de déshumidification qui peuvent introduire un système de ventilation indépendant. L’exposition aux vents dominants est cruciale pour implanter un bâtiment. Le vent crée des pressions et dépressions selon l’implantation et la morphologie du bâti. Les principaux facteurs sont à l’échelle du microclimat avec la topographie du terrain, la proximité de masque bâti ou de végétation. À l’échelle de la ville, l’étude de l’exposition au vent à un rôle déterminant pour orienter et dimensionner les rues, afin d’éviter les rues appelées « canyons », qui par leur forme étroite et bordée de hauts édifices, sont « balayées » par des vents violents.
L’ensoleillement Selon les localisations géographiques et plus précisément selon les latitudes des villes étudiées, la position du soleil dans le ciel et la durée de l’ensoleillement diffère. En effet, le diagramme solaire (Figure 10) répertorie les trajectoires du soleil dans le ciel des six villes étudiées. Berlin, Londres et Paris (en bleu) ont des trajectoires quasiment similaires, or les villes de Toulouse, Barcelone et Lisbonne (en rouge, orange et jaune) ont des inclinaisons différentes.
Approche climatique du territoire SUDOE Pour mettre en évidence les similitudes climatiques de la région SUDOE, cette proposition étudie les paramètres climatiques des villes européennes suivantes : Londres, Paris, Berlin, Toulouse, Barcelone et Lisbonne. Le relevé des données climatiques (latitude, longitudes, élévation, température minimum, température maximum, température moyenne) des villes de Toulouse, Barcelone, Lisbonne, Londres, Berlin et Paris est effectué dans le tableau suivant :
Ville Latitude [°] Élévation au dessus de la mer [m]
Figure 10. Diagramme solaire. L’étude de l’ensoleillement met en évidence deux catégories d’inclinaison. La première correspondant aux latitudes des villes SUDOE, où l’inclinaison varie entre 70º et 78° en été et 22º et 32° en hiver (en jaune, orange et rouge). La seconde correspond aux latitudes des villes du nord de l’Europe où l’inclinaison varie entre 60º et 65° en été et 12º et 18° en hiver
Lisbonne3
Barcelone2
Toulouse3
Paris2
Londres2
Berlin2
38,43
41,42
43,36
48,87
51,5
52,53
68
9,8
142
42
36
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Température moyenne [°C]
16,8
16,1
13,8
11
10,6
9,3
Température maximum [°C]
23,5
31,7
27,2
31,1
28,2
33,2
Température minimum [°C]
10,5
0,7
1,6
-8,3
-3,5
-15,1
Radiation solaire [kWh/m²a]
1634
1582,9
1372
1017,9
942,6
1019,7
Données extraites de l’ouvrage : Gerhard Hausladen, Petra Liedl, Mike de Saldanha. Building to suit the climate. A Handbook. Birkhauser Verlag AG, Basel, 2012. 3 Données extraites du site internet : http://re.jrc.ec.europa.eu/pvgis/apps4/pvest.php 2
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(en bleu). Ces résultats ont une influence sur l’ombre portée des édifices (implantation, morphologie) et par conséquent sur la distance entre les bâtiments. Cela peut développer des stratégies de conception architecturale ou de planification urbaine qui intègre les questions d’ensoleillement (chauffage passif, éclairage naturel, protection solaire), d’emplacement de panneaux photovoltaïques ou solaires (énergie renouvelable).
Les villes étudiées au Sud de l’Europe (Toulouse, Barcelone et Lisbonne) ont des températures moyennes en hiver allant de 2°C à 10°C. En été, les températures moyennes oscillent entre 27°C et 32°C. En hiver, contrairement aux villes étudiées au nord de l’Europe, la question de la performance thermique n’a pas un impact aussi important. Par contre, une attention particulière est à apporter au confort d’été. En effet, d’une part les températures sont plus élevées et les façades
Figure 11. Irradiation globale, in http://meteonorm.com/download/maps/
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“Cette carte met en évidence que le territoire Sudoe a une irradiation globale qui varie entre 1300 et 1800 KWh/m² alors que la partie nord de l’Europe a une irradiation globale entre 900 et 1200 KWh/m².”
Les températures Les villes étudiées au nord de l’Europe (Berlin, Londres et Paris) ont des températures moyennes en hiver allant de -3°C à -15°C. En été, les températures moyennes oscillent entre 22°C et 30°C. En hiver, le chauffage est nécessaire. Afin d’accroître les performances thermiques du bâti, il est important de considérer la compacité de l’édifice et les performances des parois (quantité, orientation et qualité des vitrages, performance de l’isolation, etc.). Il n’est pas nécessaire d’humidifier ou de déshumidifier l’air entrant, une ventilation naturelle peut, la plus part du temps, être suffisante.
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Figure 12. Relief, in http://www.ec-gide-magny-les-hameaux.ac-versailles.fr/oscar/ index.php?post/2011/05/04/L-EUROPE-Physique-le-reliefdata_products/SURFACE/npp.php ont une exposition au soleil plus importante (cf. la course du soleil). Proposition d’une cartographie des facteurs climatiques Bien que cette partie présente les facteurs climatiques indépendamment les uns des autres, le climat d’un territoire est constitué par la corrélation de l’ensemble des facteurs climatiques. L’objectif de cet exercice est de contextualiser les données climatiques du territoire SUDOE à l’échelle européenne. Ainsi, les thématiques suivantes sont déclinées : l’irradiation globale, le relief, les précipitations annuelles. Elles sont analysées à partir d’une représentation cartographique. Cette représentation est basée sur une trame de 100x100 m. Ces documents sont réalisés à partir des données sources citées pour chaque document. L’objectif
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de cette partie est de situer les enjeux climatiques du territoire SUDOE par rapport à l’échelle européenne. Cette carte (Figure 11) met en évidence que le territoire SUDOE a une irradiation globale qui varie entre 1300 et 1800 KWh/m² alors que la partie Nord de l’Europe a une irradiation globale entre 900 et 1200 KWh/m². Ces résultats sont complémentaires à l’étude de l’ensoleillement. Ils accentuent les caractéristiques du territoire SUDOE concernant les enjeux de l’efficacité des panneaux solaires et photovoltaïques ou encore de la maîtrise du risque de surchauffe (à l’échelle de la ville cela se traduit par des dispositifs de rafraîchissement). La cartographie du relief du continent européen met en évidence six zones de faibles surfaces de moyenne et haute montagne réparties sur le
territoire SUDOE. Puis, autours de ces six zones se déploient des plateaux, collines et plaines. Alors que dans la partie nord de l’Europe se distinguent des grandes zones qui correspondent chacune à un type de relief (plaine, plateau et colline puis moyenne et haute montagne).
Conclusion et développement L’étude des facteurs climatiques met en évidence une spécificité du territoire SUDOE à l’échelle de l’Europe. Ces facteurs influencent les choix de dispositifs à l’échelle de la ville (installation de panneaux photovoltaïques, dis-
Les facteurs climatiques comme l’irradiation solaire ou l’ensoleillement sont indispensables pour l’exploitation efficace des énergies renouvelables (panneaux solaires, photovoltaïques) à l’échelle de la ville. Cette approche a un impact sur les critères du développement durable tels que l’insertion paysagère (masques bâtis, végétaux), le contrôle climatique ou encore la gestion et l’alimentation de l’énergie. Ces actions tendent vers une ville à énergie positive SUDOE. Parallèlement, les facteurs climatiques comme l’ensoleillement, le vent, la température et l’humidité ont un impact sur le potentiel de rafraîchissement de la ville SUDOE. Cette approche est liée aux critères de référence qui ont un impact sur la morphologie urbaine, plus particulièrement sur les concepts urbains de compacité, densité, diversité et proximité.
Figure 13. Précipitations annuelles, in http://www.alertes-meteo.com/ cartes/precipitations-annuelles.php
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Le territoire SUDOE se caractérise sur la représentation cartographique des précipitations annuelles par sa large gamme de conditions. En effet, seul le territoire SUDOE est confronté à des précipitations annuelles les plus faibles (de l’ordre de 250 à 500 mm) aux précipitations les plus abondantes (plus de 1500 mm) annuel.
positifs de rafraîchissement), qu’il s’agisse de concepts urbains allant de la « ville à énergie positive SUDOE » à la « ville soutenable SUDOE ».
© D.R.
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Vers un cadre de critères de référence propres au territoire Sud-Ouest européen
Suite à l’analyse approfondie des éléments géographiques et environnementales qui caractérisent le territoire SUDOE ainsi que le contexte réglementaire actuel et ses enjeux face au développement durable, le but du programme SUDOE EcoHabitat est d’établir un cadre qui constitue une réflexion vers des logements durables. Les futurs aménagements du territoire ou l’extension des villes existantes suivront l’évolution des directives de l’UE qui refléteront les principes du développement durable dans ses trois dimensions avec l’efficacité économique, l’équité sociale et la qualité de l’environnement. Les politiques et les actions qui construisent la ville de demain s’orienteront vers des mesures de construction durable, qui mettent en évidence l’identité et la spécificité de son territoire. Au cours des dernières années, le domaine de la construction a fait l’objet de performances pour la réduction de la consommation d’énergie des bâtiments, avec l’amélioration de l’isolation des façades et l’introduction de nouveaux mécanismes pour contrôler le confort. L’intégration des mécanismes actifs pour capter l’énergie et l’autosuffisance ont été une avancée majeure dans le bilan énergétique du bâtiment. Cependant, il existe encore un énorme chemin à parcourir. Si l’on considère l’ensemble du cycle de vie de l’édifice construit, nous pouvons affirmer qu’il existe d’autres moyens pour réduire la consommation d’énergie qui peuvent être réalisés par d’autres procédés de construction comme par exemple la planification
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“Les politiques et les actions qui construisent la ville de demain s’orienteront vers des mesures de construction durable, qui mettent en évidence l’identité et la spécificité de son territoire.” territoriale et urbaine, à savoir la conception de la ville. Cela peut également, introduire au sein de l’habitation, des moyens de contrôle de la consommation des ressources naturelles comme l’eau et l’énergie.
Vers une réglementation propre au SUDOE Le programme SUDOE EcoHabitat a orienté ses travaux de recherche vers une base de recommandations respectueuses de l’environnement pour l’habitat durable transnational selon deux aspects : d’une part, un « cadre de recommandations urbaines pour le développement durable de logements dans le Sud-Ouest de l’Europe » destiné aux professionnels portant sur les stratégies de conception de l’échelle du quartier à de la ville, à l’échelle du territoire. D’autre part, un « décalogue de douze conseils sur l’utilisation domestique de l’eau et de l’énergie a pour objectif de sensibiliser les habitants pour économiser l’énergie ». Ces deux pistes de réflexion veulent être un complément aux initiatives et méthodes existantes pour construire les bâtiments de la ville de demain et de développer un urbanisme qui intègre conjointement le volet environnemental, économique et social pour améliorer le bien-être, la qualité de vie des citoyens. La voie vers le développement durable induit l’amélioration de la conception physique de la ville. Cette connaissance pourrait être transmise aux habitants de la ville qui forment la so-
La sélection et la préparation d’un cadre de recommandations urbaines pour le territoire SUDOE doit servir de base pour la recherche sur le développement d’un futur « référentiel SUDOE » qui, avec la formation d’un réseau de collaboration transnationale alimenté par les principales villes du sud de l’Europe dans le secteur de la construction, qualifie les nouveaux bâtiments et les espaces urbains comme convenant aux exigences européennes pour la durabilité environnementale et l’efficacité énergétique. Dans cette perspective, ce cadre représente les principales conclusions sur les critères vers une réglementation locales propres aux villes du sud de l’Europe pour renforcer les démarches respectueuses du développement durable. Il est donc très important que la société, les entreprises et les institutions prennent cet objectif dans leurs actions quotidiennes et leurs politiques locales. Les recommandations qui suivent sont fondées sur les principes à appliquer à toutes les échelles et à tous les modèles urbains et d’aménagement de la ville, de la conception de logements neufs à la réhabilitation ou la démolition. Une bonne planification urbaine facilitera l’introduction de bonnes solutions d’aménagement urbain pour les projets de construction et pour créer des espaces avec des architectures intégrées dans leur site.
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Il convient de noter que tous les domaines qui impliquent une approche environnementale concernent autant les compétences des professionnels (politiques, techniques, architectes, architectes paysagistes, sociologues, économistes, etc.) que le comportement des habitants.
ciété, les institutions, autant le secteur privé que les universités, afin d’équilibrer les pressions du marché qui ont tendance à voir la ville comme un domaine d’activité. Le tissu social doit pouvoir être évalué, et les acteurs du territoire doivent remplir leur rôle dans le développement futur de la ville.
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Cadre de recommandations urbaines pour le développement du logement durable sur le territoire SUDOE Avec la contribution des institutions, des universités et des entreprises impliquées dans le processus de la construction de l’habitat durable transnational, nous avons étudié plusieurs listes d’indicateurs des principaux certificateurs et méthodes d’évaluation actuels (Green, Hadès, BBC, Ithaca, le plan indicateurs de durabilité urbaine de l’agence de l’écologie urbaine), l’extraction de ces indicateurs, plus spécifique à l’Europe du Sud, qui ont été édifiés à partir de ceux des pays du Nord, ont un impact à l’échelle urbaine. Cette liste, comme la caractérisation du territoire présenté par l’Atlas SUDOE, contient des indicateurs regroupés sur la base de « recommandations urbaines », selon cinq grands thèmes liés au développement du logement durable qui peut être mis en relation avec le grille comparative réglementaire existante. Ces cinq thèmes sont les suivants : • Gestion des déchets, gestion des ressources naturelles et confort urbain • Mobilité durable • Morphologie urbaine • Espace urbain • Réseau d’espaces verts Gestion des ressources naturelles et usages de l’énergie Le développement durable à l’échelle de la ville signifie l’utilisation rationnelle des ressources naturelles, à savoir maintenir la durée de vie optimale, veillé à ce que la consommation soit inférieure à la capacité du milieu de régénération. Pour ce faire, une priorité est de réaliser une bonne gestion des ressources naturelles et l’utilisation de l’énergie qui fournit les moyens d’assurer la conservation de l’environnement. Actuellement, la production de déchets en Espagne est d’environ 17,5 Mt/an et par personne, plus 52 Mt des déchets industriels. Bien qu’il existe des mesures pour réduire leur production, généralement nous nous concentrons sur la résolution des problèmes de collecte et
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de traitement ultérieur. Au cours des dernières années, la gestion des déchets de construction et des plans adaptés à la réutilisation et au recyclage. Mais également examiner des questions telles que l’emplacement des zones de recyclage par rapport à résidence et leurs équipements afin de faciliter leur gestion, l’utilisation de matériaux recyclés pour de nouvelles opérations urbaines ou réutilisation du matériel, des produits et des bâtiments, est une force à explorer pour l’avenir. La question de la gestion efficace de l’eau est également un point crucial pour les enjeux environnementaux. Actuellement, la demande annuelle par habitant en Espagne est d’environ 900 m3/hab. par an, soit nettement au-dessus de la moyenne européenne. Une grande partie de cette consommation est due à un usage agricole, ce qui laisse 21% pour une utilisation urbaine. Réduire la consommation d’eau passe par des actions qui développent les mesures de récupération, de recyclage de l’eau et de pour éviter une consommation excessive. En outre, les questions de contrôle climatique et la pollution sont les points forts à prendre en considération dans la conception de la ville dont dépend le confort urbain. Le confort, comme un lien entre l’homme et son environnement, où tous les aspects de la qualité du climat et de l’air assurent un espace urbain de qualité. La mise en œuvre d’éléments urbains tels que des pergolas, des arbres, des lumières, des fontaines et ombrages qui aident au contrôle l’environnement tandis que d’autres éléments tels que les murs antibruit, des trottoirs qui atténuent le bruit ou l’utilisation de capteurs sont des éléments qui permettent de réduire la pollution de l’environnement.
“La ville doit être conçue et construite en fonction des caractéristiques météorologiques comme l’humidité, l’ensoleillement et les vents dominants de la région. Ces critères bioclimatiques tendent vers une réflexion sur la ville d’un point de vue énergétique. L’utilisation des énergies renouvelables comme l’énergie solaire, éolienne, biomasse, entre autres, ouvrent un éventail de possibilités liées au site pour la conception d’une ville avec une approche de l’efficience énergétique.”
GESTION DES DÉCHETS • Installer des centres de recyclage pour les produits réutilisables ou dangereux. • Prévoir l’intégration dans l’espace urbain : tri sélectif avec des conteneurs séparés, avec des détecteurs de présence pour réduire sa consommation. • Utiliser des matériaux durables et non polluants recyclables pour les opérations urbaines. • Envisager un emplacement pour les processus d’auto-compostage pour les jardins urbains. ÉNERGIE • Lier le cycle de l’eau et le développement urbain en exploitant et améliorant la gestion des eaux de ruissellement. • Réduire la demande urbaine à travers la mise en œuvre d’un approvisionnement en eau non potable pour l’irrigation dans les jardins urbains, des toilettes et développer la récupération des eaux pluviales. • Considérer des réseaux distincts d’approvisionnement en eau potable et non potable PICKUP ainsi que des eaux pluviales et des eaux usées. • Restaurer les cours d’eau naturels. • Prodiguer et intégrer des panneaux solaires et des panneaux photovoltaïques dans l’espace urbain. • Réduire la dépendance énergétique des bâtiments en favorisant la production d’énergie à partir de sources renouvelables à l’échelle du quartier. • Regrouper les hauteurs similaires selon les typologies pour éviter les masques bâtis. • Réhabiliter le parc de logements existants pour encourager les économies d’énergie. CONFORT URBAIN • Concevoir des ensembles urbains et des bâtiments orientés au Sud. • Concevoir des bâtiments et la distribution de logements facilitant la ventilation transversale. • Vérifier le rayonnement solaire en utilisant des mécanismes de protection passive en été et en hiver. • Utiliser des déflecteurs protégeant des bruits extérieurs. • Utiliser des revêtements de chaussées en asphalte atténuant le bruit pour les routes et séparant la circulation. • Décentraliser le système d’éclairage et placer des détecteurs de présence. Consulter les hauteurs de l’éclairage public pour l’espace résidentiel ou espace public.
Figure 14.1. Recommandations urbaines proposées par EcoHabitat SUDOE.
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RESSOURCES NATURELLES ET GESTION DE L’ÉNERGIE
© D.R.
Une vision urbaine du logement
MOBILITÉ DURABLE Les véhicules privés comme principal mode de transport et leur utilisation faite indépendamment de la distance parcourue ont généré des changements dans la structure urbaine qui est dominée par une infrastructure métropolitaine fragmentée. La confrontation à un nouveau projet urbain doit tenir compte des questions relatives à l’hémorragie et la pollution de l’utilisation massive de la voiture produite à l’échelle de la ville. Pour cela, le projet doit avoir une vision métropolitaine et appréhender à différentes échelles d’analyse pour résoudre les problèmes d’intégration de l’espace public et de la mobilité pour proposer une structure de réseaux routiers efficaces.
L’objectif le plus important dans ce domaine est l’utilisation des transports en commun et non polluants. En ce sens, la priorité est au transport en commun, puis le développement de réseaux cyclables et l’amélioration des voies piétonnières dans toute la ville. Ainsi que l’approche de la mixité urbaine avec des services de proximité contribuent à la réduction de la mobilité motorisée. La planification urbaine devrait aborder le projet de mobilité en diversifiant les modes de superposition des structurations de mobilité qui génèrent différents points d’échange intermodal et créent des centralités. En bref, donner à la ville de « courtes distances » en développant des centralités d’activités reliées au réseau de transport.
MOBILITÉ DURABLE RÉSEAU ROUTIER • Améliorer la connectivité du réseau routier. La forme urbaine facilite la séparation entre la voiture et piéton et l’espace public à l’échelle du quartier. • La surface du réseau routier ne doit pas dépasser 25% de la surface totale de l’espace libre. • Fixer, contrôler et réguler la vitesse de la circulation. • Installer des points d’accès pour les carburants alternatifs. RÉSEAU CYCLISTE • Concevoir des pistes cyclable distinctes, de qualité et accessibles. • Localiser des supports à vélo avec des vestiaires pour les cyclistes. RÉSEAU PIÉTON • Itinéraires de qualité, accessibles aux citoyens. TRANSPORT EN COMMUN • Prévoir la mise en place de transport en commun à 300 mètres de tout point de la ville. • Construire un réseau de transport public indépendant des autres modes de transport.
Figure 14.2. Recommandations urbaines proposées par EcoHabitat SUDOE.
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est un point clé dans la lutte pour la viabilité du logement durable avec de meilleures conditions de vie. À cet égard, nous notons le fait que la réhabilitation occupe maintenant 50% de l’activité de construction dans l’Union européenne. En ce sens, la réflexion devrait se concentrer sur la définition du caractère, le type de services et d’équipements et l’offre de logements dans la transformation des quartiers.
Sur le chemin vers la durabilité, de nouveaux secteurs développent les tissus en répondant à des densités dont les formes tendent vers l’étalement urbain et l’occupation massive du territoire. L’aménagement du territoire doit se concentrer sur la régénération des zones urbaines dégradées plutôt que le développement des zones naturelles. Recycler, réutiliser les structures urbaines
Selon ce modèle, la ville doit être accessible, sécurisée et confortable. Il faut accroître la diversité typologique et le mélange des usages afin de s’assurer que la ville se caractérise par une mixité sociale favorisant la rencontre et l’échange, la promotion de l’intensité urbaine ou ce que nous pourrions appeler «l’efficacité urbaine» pour le développement du logement durable.
MORPHOLOGIE URBAINE COMPACITÉ • Éviter la dispersion pour renforcer l’interaction avec l’espace public. • Améliorer la probabilité de contact entre les activités et les éléments urbains et des échanges. • Assurer un espace ouvert aménagé de 20 m2 par personne minimum. • Encourager la régénération urbaine. • Réduire l’occupation des sols par des typologies de construction plus compacte et favoriser la construction durable en hauteur plutôt que la maison individuelle avec jardin. • Maîtriser l’urbanisation dans les zones adjacentes à la ville existante pour assurer la continuité et la croissance de la contiguïté de la ville consolidée. DENSITÉ • Maîtriser la densité avec 45 logements par hectare et recommander 60 maisons par hectare (PB +4). DIVERSITÉ • Prévoir des villes SUDOE compactes et diversifiées. La conception devrait encourager la diversité d’éléments et d’activités urbaines pour atteindre la complexité et la mixité. • Améliorer la diversité des types d’édifices et d’espace public. • Différencier les activités et les usages dans l’espace urbain pour une approche de qualité urbaine plus complexe. PROXIMITÉ • Prévoir la localisation des installations de services tertiaires à 300 mètres de tout point. • Prévoir les zones résidentielles connectées à 300 mètres à pied des centres urbains. • Associer la proximité de base d’échange dans les zones résidentielles, comme l’éducation, l’emploi, du divertissement, de la santé, des sports, des marchés de proximité).
Figure 14.3. Recommandations urbaines proposées par EcoHabitat SUDOE.
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MORPHOLOGIE URBAINE Les modèles urbains durables sont ceux qui garantissent un équilibre entre espace bâti et ouvert. La ville compacte favorise l’utilisation des ressources comme le rapport entre l’utilisation des sols et des niveaux de densité d’implantation obtenus par rapport au sol libre fourni. Un bon équilibre entre l’espace construit et la densité favorise la proximité d’utilisation.
© D.R.
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“La conception de la ville devrait envisager l’espace urbain à l’échelle du piéton avec des espaces de vie pour les loisirs, les sport et autres utilisations diverses pour améliorer la qualité de vie des citoyens.”
ESPACE URBAIN L’espace urbain crée le tissu de la ville. Non seulement par le tissu bâti, mais aussi comme « la pierre » rendant la ville vivable, avec des équipements, des accès, des surplombs, des rampes, des porches, des bancs extraits du sol. La création de ces « éléments urbains » construisent la ville. En ce sens, la ville contemporaine a besoin de libérer de l’espace public dont la fonction dominante est un lieu de l’échange et d’émancipation culturelle. La conception de la ville devrait envisager l’espace urbain à l’échelle du piéton avec des espaces de vie pour les loisirs, les sport et autres utilisations diverses pour améliorer la qualité de vie des citoyens. La continuité spatiale et la
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contiguïté globale entre les différents espaces urbains de fonctionnalités et d’usages différents font de la ville un lieu d’habitation complexe et diversifié. Les caractéristiques bioclimatiques du territoire SUDOE, font de l’espace urbain un lieu avec beaucoup de potentiel. Intégrer les mécanismes de régulation du climat avec une végétation permanente ou une végétation à feuilles caduques permet de contrôler les oscillations climatiques saisonnières. La législation pourrait incorporer des usages réglementés des activités pour encourager les liens entre les espaces architecturaux, en particulier dans les activités en rez-dechaussée et l’espace urbain.
“La ville doit être accessible, sécurisée et confortable. Il faut accroître la diversité typologique et le mélange des usages.” ESPACE URBAIN PERMÉABILITÉ • Classer les espaces publics et créer des séquences qui donnent une continuité et perméabilité urbaine. • Rendre accessible la contiguïté spatiale et la continuité et les activités liées à l’espace urbain. • Limiter la projection fermée ou grand bâtiment avec un seul accès, afin d’éviter les espaces urbains isolés. ENSOLEILLEMENT
CONFORT THERMIQUE • Intégrer les éléments de mobilier pour réguler la température des fontaines, jeux d’eau, des espaces qui favorisent la ventilation, etc. • Utilisation de matériaux à faible conductivité thermique. • Intégrer les ressources naturelles comme le vent, l’irradiation solaire propre au territoire SUDOE. ACCESSIBILITÉ • Assurer l’accès à l’espace public jusqu’au logement pour les personnes à mobilité réduite. • Éliminer les obstacles. S’assurer que 75% de l’espace public est accessible aux piétons (pas de route). • Créer des zones piétonnes commerçantes. • Limiter la vitesse des véhicules à 10 km/h dans les zones piétonnes. MIXITÉ DES USAGES • Libérer les rez-de-chaussée pour les activités économiques publiques, particulièrement dans les zones résidentielles pour créer des espaces connexes. • La conception de l’espace urbain doit contrôler les distances de relation entre les activités publiques et privées. • Créer des relations entre le quartier et la communauté en intégrant les activités domestiques communes : machines à laver, parking à vélos, etc. • Éviter un tissu urbain monofonctionnel en diversifiant les activités. • Renforcer les efforts de densité. • Intégrer l’information et des points d’accès au cyberespace. La mise en place des TIC dans l’espace public (par exemple, les arrêts de bus). TECHNOLOGIE URBAINE • Intégrer l’information et des points d’accès au cyberespace. La mise en œuvre des TIC dans l’espace public (par exemple, les arrêts de bus). VÉGÉTATION • Réguler le niveau minimal souhaité de la végétation en fonction du tissu urbain. • Planter un arbre tous les 20 m² de surface du sol. • Sélectionner des stratégiques d’implantation approprié selon variétés de plantes et le contexte de l’environnement propre au territoire SUDOE.
Figura 14.4. Recommandations urbaines proposées par EcoHabitat SUDOE.
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• Assurer un confort urbain d’au moins 50% des heures utiles. • Utilisez la végétation à feuilles caduques pour améliorer le rayonnement solaire en hiver et de la protection des surchauffe en l’été. • Intégrer les éléments de mobilier qui contrôlent le rayonnement solaire, pergolas, porches, toiles textiles.
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“La présence d’espaces verts urbains n’a aucun sens si elle n’est pas destinée à l’échelle du territoire, la prise en compte de la biodiversité n’a pas de sens si la réflexion n’intègre pas l’ensemble de l’habitat.” RÉSEAUX DES ESPACES VERTS L’expansion des villes et la mise en œuvre de grands projets d’infrastructure ont conduit à une fragmentation du territoire et donc des zones naturelles sous forme de mosaïques agricoles. Le déclin de la biodiversité, le manque de connectivité et une qualité de l’habitat à améliorer sont des faits font souffrir les villes d’aujourd’hui. La présence d’espaces verts urbains n’a aucun sens si elle n’est pas destinée à l’échelle du territoire, la prise en compte de la biodiversité n’a pas de sens si la réflexion n’intègre pas l’ensemble de l’habitat. Le concept de réseau d’espaces verts implique une première étape de catégorisation des espaces verts urbains et l’analyse de sa relation structurelle avec les parcs de la ville et les parcs naturels. À toutes les échelles, l’organisation des espaces verts (parcs, des intérieurs des cours d’immeuble, des rues boisées, des jardins,
des toits et des façades végétalisées) a du sens autant pour chaque projet que pour une vision globale du quartier à la ville. En ce sens, l’ensemble des recommandations de cette thématique a pour but de revaloriser la nature et d’intégrer des espaces verts de proximité favorisant leur accessibilité à moins de 200 m, en fonction de leur surface. La conservation de la nature et de la culture, qui ont envahi fréquemment les quartiers urbains, fait partie des éléments importants de la structure de la ville. La disparition de l’agriculture et la fragmentation de l’espace urbain, a entraîné dans certains cas l’obsolescence de ces espaces frontaliers agricoles. Trouver de nouveaux usages et de préserver ces espaces, ainsi que développer l’agriculture locale est un défi pour la conservation d’une mosaïque agricole dominant des périphéries.
RÉSEAUX DES ESPACES VERTS PARCS DE LA VILLE ET DE LA MÉTROPOLE • Définir les activités de liaison et d’accès. • Donner la perméabilité des périphéries urbaines par des itinéraires de continuité thématique. • Raccorder la zone verte urbaine par des coulées vertes ou des contours plus irréguliers. • Rendre les sols perméables. • Veiller à une échelle territoriale avec des connectivités écologiques entre les espaces verts et les parcs urbains. • Définir les localisations de contact entre les parcs de la ville et leur donner des thématiques. • Réunir des actions pour protéger et améliorer l’espace rural. • Assurer la continuité et la connectivité des espaces verts. • Promouvoir l’utilisation des toits verts, des façades et des potagers. • Accéder à un espace vert de plus de 2.000 m² à une distance inférieure à 200 mètres. • Accéder à un espace vert de plus de 5,000 m² à une distance inférieure à 750 mètres. • Accéder à un espace vert de plus de 1 hectare et un couloir vert à une distance de moins de 2 km. • Accéder à un espace vert de plus de 10 hectares dans un rayon de 4 km. SOL AGRICOLE • Planter des arbres fruitiers et des plantes dans les villes. • Préserver et convertir des zones agricoles urbaines enregistrées dans le fonctionnement de l’écosystème.
Figure 14.5. Recommandations urbaines proposées par EcoHabitat SUDOE.
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© Área metropolitana de Barcelona
Le décalogue, 12 conseils pour les économies domestiques L’eau et l’énergie sont les deux ressources les plus essentielles pour le développement du logement durable dans le modèle urbain contemporain. L’accès à ces ressources est un facteur décisif à la croissance économique et au développement humain. Toutefois, ces ressources sont limitées et le rôle de la société sur leur consommation s’inscrit dans une approche responsable. Pour cette raison, il est nécessaire d’intervenir dans la fréquence et l’intensité de consommation et l’utilisation de ces ressources. Développer une culture de sensibilisation sur le thème de l’économie est un mécanisme clé qui devrait, en premier lieu, prévenir le public sur les risques et les conséquences de la consommation illimitée, et, deuxièmement, de présenter de façon concrète les bénéfices d’une bonne gestion ressources qui peut également générer des économies financière au sein du ménage.
En ce sens, au sein du programme SUDOE EcoHabitat, un outil de sensibilisation destiné aux habitants pour promouvoir des actions nationales qui favorisent l’économie de l’énergie et tendent vers une consommation responsable a été développé. À partir d’une recherche et une sélection des différents documents et guides publiés par différents organismes (ICAEN, IDEA, les municipalités, etc.) est présenté un décalogue avec 12 points qui, par son conseil, présente aux utilisateurs d’une manière graphique, différentes pratiques dont l’énergie est représentées par des économies de coûts. Sept de ces onglets traitent les économies d’eau, les cinq autres se rapportent aux économies d’énergie. Pour compléter le décalogue, des tables de calcul sont développées et peuvent être utilisées pour faire une évaluation de la consommation pour un foyer. Ensuite, grâce à l’application responsable des conseils donnés, il est possible d’effectuer une estimation de la réduction de la consommation des ressources ainsi que la réduction du coût économique.
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Figure 15. Proposition de catégories d’espaces ouverts de la zone métropolitaine de Barcelone. Étude de Barcelone Régionale (2009).
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Un changement de paradigme dans de développement de l’habitat Le cadre de recommandations urbaines et les lignes directrices pour les économies d’énergie forment deux documents qui tentent de réfléchir sur la nécessité d’un changement dans les habitudes et les façons de construire la ville de SUDOE. Les futurs modèles urbains SUDOE généreront la qualité de vie des personnes, le respect de l’environnement et des impulsions économiques locales en vertu d’un tissu social équilibré. L’intégration de ces critères et de recommandations en matière de planification devrait promouvoir un aménagement complexe, diversifié, accessible à qui intègre les écosystèmes urbains à faible consommation de ressources et les émissions de déchets possibles. En outre, la ville doit être construite selon les spécificités d’un territoire, c’est à dire avec sa propre identité. Comme l’étude climatique le
montre, le territoire SUDOE possède des situations complexes et diverses. Être durable signifie pas toujours appliquer les mêmes normes d’intervention mais d’adopter des solutions spécifiques qui répondent aux conditions de chaque lieu. Il est nécessaire, pour que ces modifications prennent effet, que tous les acteurs soient impliqués dans le développement urbain, autant les politiciens, les institutions publiques comme les citoyens. Tous sont coresponsables du processus de fabrication de la ville. Plus particulièrement, il est nécessaire de sensibiliser l’habitant à la consommation de ressources comme l’eau et l’énergie. Pour cette raison, il est essentiel de transmettre des connaissances sur les bonnes pratiques pour une gestion des ressources responsable et économique.
Figure 16. Présentation des 12 conseils pour des économies domestiques proposés par Ecohabitat SUDOE.
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Une vision urbaine du logement Quartier de Boavista Š Câmara Municipal de Lisboa
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Travaux pédagogiques : Nouveaux éco-quartiers sur le territoire SUDOE
Afin de mettre en pratique certaines initiatives réglementaires déjà existantes telles que les recommandations urbaines communes au territoire SUDOE proposées tout au long de ces recherches, de nombreux exercices pédagogiques transnationaux ont été réalisés par les étudiants des Écoles d’architecture de Barcelone (UPC) et Toulouse (ENSA). Dans les deux cas, il s’agit de concevoir des « éco-quartiers », avec le secteur de la Redosa Vallensana à Cerdanyola del Vallès, site proposé par l’Institut metropolità de Promoció de Sòl i Gestió Patrimonial, entité publique dépendant de l’Aire Métropolitaine de Barcelone et le secteur de la gare de SaintMartin-du-Touch pour les travaux des étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse. Un workshop international intitulé « Semaine Urbaine de Médiation » a également été mené par l’enseignante Mme Caterine Reginensi, sur le site des Izards à Toulouse. Il s’agit d’un workshop destiné à des étudiants brésiliens, portugais et français. Comme le précise M. Francesc Peremiquel, professeur au sein du groupe de travail du département d’urbanisme et agencement du territoire et responsable de l’étude du site Redosa, l’objectif principal de ces ateliers est de permettre aux étudiants de se familiariser avec les critères du développement durable. Ces étudiants pourront dans le futur intégrer à leurs projets architecturaux et urbains des solutions créatives et innovantes en accord avec les exigences des quartiers à efficacité énergétique, confortables et bien intégrées dans leurs environnements et prenant toujours en compte l’identité propre aux modes de vie méditerranéens. L’utilisation de nouvelles technologies et matériaux constructifs est aussi importante qu’une planification urbaine efficace et un espace public bien défini pour développer un site durable tant au niveau environnemental et économique que social. Grâce à ces exercices nous avons constaté que la ville du territoire SUDOE correspond à une ville raisonnablement compacte et avec une certaine densité constructive à différente échelle ce qui évite une consommation excessive des sols naturels
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Figure 17. Exercice pratique du secteur de la Redosa, Cerdanyola del Vallès. Travail des étudiants de l’École d’architecture de Barcelone (ETSAB/UPC) et workshop « Semaine Urbaine de Médiation – Toulouse » sur le site des Izards.
ou des modèles urbains trop dispersés. Au niveau de la proximité il faut contrôler la distance minimale entre les bâtiments, une moyenne dédiée à l’espace public, l’existence de commerce et l’accès aux habitations. À une échelle plus large, le regroupement d’unité de voisinage permet l’organisation d’un quartier en créant un espace central et des relations avec le contexte urbain. L’aménagement de la ville tend à systématiser des espaces d’échanges, de rencontre, ouverts et soucieux de la qualité et du confort des habitants pour développer une vie sociale.
Un autre point à relever au sein de la ville SUDOE est de mettre en valeur le potentiel de la ville grâce à une étude soignée et attentive des sites. Il est essentiel de profiter des conditions climatiques, géographiques, historiques, d’ensoleillement, de vues et autres éléments propres au contexte afin de projeter un aménagement urbain avec une consommation énergétique minime en mettant à profit les ressources naturelles afin de favoriser la production d’énergies renouvelables et d’avoir un impact minimum sur le territoire.
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La variété typologique et la distribution homogène des équipements et des services tels que la mise en place des espaces commerciaux au rez-de-chaussée, ainsi que le fait de favoriser la mixité des usages au sein des espaces urbains sont également des facteurs importants pour favoriser la mixité sociale et répondre aux besoins selon les tranches de population, les cultures et les niveaux de vie. L’accessibilité d’un quartier et la mobilité sont des aspects très importants pour le développement durable celui-ci. Le bon emplacement des accès ainsi qu’une bonne distribution entre les différents modes de transport est crucial pour ré-
duire les déplacements en voiture et favoriser un mode de vie sain. Dans ce sens, la ville SUDOE doit favoriser les voies piétonnes et cyclables et intégrer un réseau de transport public efficace. Savoir placer les arrêts de transport public, leur distance par rapport aux logements et dessiner des voies d’accès pratiques sont des facteurs très importants dans l’aménagement urbain. De plus, afin de favoriser la marche comme un des facteurs de santé, il est important de créer des cheminements piétons variés et agréables. Pour cela, le choix des chemins doit être facile, identifiable, approprié, avec des sites d’intérêts sans gêner les autres usages, etc.
Figure 18. Exercices pratiques sur le secteur de la Redosa, Cerdanyola del Vallès et sur le secteur de La Gare, Saint-Martin-du-Touch, Toulouse. Réalisation par les étudiants des Écoles d’architecture de Barcelone (ETSAB/UPC) et de Toulouse (ENSA).
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“L’aménagement de la ville tend à systématiser des espaces d’échanges, de rencontre, ouverts et soucieux de la qualité et du confort des habitants pour développer une vie sociale.”
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Figure 19. Exercice pratique du secteur de la Redosa, Cerdanyola del Vallès. Travail des étudiants de l’École d’architecture de Barcelone (ETSAB/UPC).
Figure 20. Exercice pratique sur le secteur de La Gare, Saint-Martin-du-Touch, Toulouse. Réalisé par les étudiants de l’École d’architecture de Toulouse (ENSA) et workshop « Semaine Urbaine de Médiation – Toulouse » sur le site des Izards. Cahiers EcoHabitat
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Figure 21. Exercice pratique du secteur de la Redosa, Cerdanyola del Vallès. Travail des étudiants de l’École d’architecture de Barcelone (ETSAB/UPC) et workshop « Semaine Urbaine de Médiation – Toulouse » sur le site des Izards.
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Un autre thème pressenti pour la ville SUDOE est la création d’espaces de rencontres à l’échelle de la ville, que ce soit une zone commerciale, une place avec des infrastructures ou des espaces publics menant à la gare qui doivent être des lieux reconnaissables comme le centre du quartier, des espaces de rencontres et de référence dont l’image doit refléter l’imaginaire collectif associé aux quartiers. Il est aussi de l’intérêt général de dessiner la ville de manière à ce que les espaces libres soient considérés comme la colonne vertébrale du quartier et soient bien connectées aux périphériques urbains. De cette manière, nous pouvons améliorer la continuité écologique et environnementale. Pour cela, il faut prévoir un écosystème urbain auquel s’intégrera la végétation locale mais également des potagers urbains et autres éléments naturels comme barrières
acoustiques. Concernant les infrastructures il est important de favoriser la connectivité environnementale, combiner les besoins urbains aux espaces productifs comme par exemple pour les vergers urbains. Ces travaux pédagogiques permettent de souligner la nécessité d’intégrer des nouvelles stratégies pour favoriser la coopération énergétique entre les immeubles et les éléments de l’espace urbain à l’échelle de l’éco-quartier. Travailler sur un projet urbain dans sa globalité permettra une meilleure utilisation des ressources environnementales. La technologie et l’architecture doivent converger pour créer une ville SUDOE complexe, diverse et accessible qui facilitera la multiplicité des opportunités et des contacts grâce à une gestion intelligente, permettant de réduire la consommation des ressources et d’émission des déchets.
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Figure 22. Exercice sur le secteur de la Redosa, Cerdanyola del Vallès. Travail des étudiants de l’École d’architecture de Barcelone (ETSAB/UPC).
Barcelone © C. Paz
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Conclusion et développement
Les conclusions du groupe de travail GT2 corrobore l’incidence de la réglementation relative au développement durable dans l’espace SUDOE. Elles mettent en évidence trois stades de l’analyse développées depuis deux ans : la prospective (I), l’action (II), les perspectives (III). I. La prospective a permis de réaliser une analyse comparative des normes législatives et réglementaires de différentes zones géographiques composant le territoire SUDOE par rapport aux exigences du développement durable. La réglementation est révélatrice d’une recherche commune entre les différents États partenaires SUDOE d’un développement durable. La constatation est notable dans le secteur du logement social. Le recueil et la classification des différents objets de la réglementation ont permis de réaliser des rapprochements fructueux et des convergences sur les besoins et les solutions. Ont été analysés les thèmes du traitement des déchets, des économies d’énergie, de la gestion de l’eau, du confort d’été, etc. Actuellement, ces résultats sont accessibles avec l’élaboration d’une grille comparative. Ces recherches reflètent les exigences réglementaires face aux enjeux du développement durable en juin 2013. Cette méthode d’analyse est reproductible dans une, et/ou deux, et/ou trois années pour développer une démarche de prospection de l’impact de l’intégration des enjeux environnementaux au sein des dispositifs réglementaires à l’échelle nationale, régionale et locale. Dans cette période de « trouble réglementaire », cette grille offre une vision et une interprétation de l’application des directives européenne au sein du territoire SUDOE. Cette comparaison est inédite et elle est source d’innovation car elle aboutit à un outil de prospection. L’étude du territoire géographique correspond à des données climatiques au milieu de normes de portée générale. L’adaptation des normes à la climatologie est
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“Il convient de dégager des perspectives porteuses d’amélioration des normes pour une meilleure intégration sur le territoire SUDOE des conditions du développement durable.”
III. Les perspectives des travaux du GT2. Il convient de dégager des perspectives porteuses d’amélioration des normes pour une meilleure intégration sur le territoire SUDOE des conditions du développement durable. Deux étapes doivent être distinguées.
II. L’action est un stade de l’analyse qui conduit à expérimenter les analyses précédentes et les propositions de critères. Ces propositions résultent des différents chantiers ou expériences (état de l’art, travaux pédagogiques, etc.) réalisées sur le terrain. Ces expériences sont rassemblées grâce au réseau transnational et peuvent donner corps à l’élaboration programmée d’une expérimentation commune. Sur la base de ces travaux et résultats, il est permis de dégager un certain nombre de recommandations qui abordent les thématiques comme les modèles d’urbanité à l’implication de l’habitant et visent : le traitement des déchets, les économies d’énergie, la gestion de l’eau, le confort d’été, les espaces verts, la mobilité, la densification, entre autres.
La première étape consistera à procéder à un examen de la compatibilité des normes européennes au regard des critères dégagés sur le territoire SUDOE. Pour cela, cette étape a initié l’élaboration de la grille comparative et amorce un outil de prospection de l’insertion des enjeux environnementaux au sein des dispositifs réglementaires. Elle permettra une mise en valeur de la validité des propositions normatives élaborées par les pouvoirs publics en rapport avec les attentes du territoire SUDOE.
Ces travaux de recherche tendent vers la production d’outils opérationnels sur diverses actions. Cela se traduit par la proposition de critères de référence à l’échelle urbaine, à une liste synthétique de douze recommandations, ou encore une approche plus ludique pour sensibiliser les habitants aux économies d’eau potable. Ces pistes de réflexion ont pour objectif d’illustrer le large spectre du champ d’actions potentielles de ces travaux de recherche pour enclencher un processus d’intégration, à différentes échelles, des démarches respectueuses de l’environnement pour le territoire SUDOE.
La seconde étape devra offrir des pistes de réflexion pour concrétiser ces actions. Ces résultats mériteraient d’être appliqués sur des opérations, d’être testés pour le montage de futurs projets d’aménagement, afin d’améliorer, d’affiner des critères objectifs d’adaptation des normes européennes nécessaires aux évolutions du développement durable sur le territoire SUDOE. Pour développer ces perspectives, le GT2 a élaboré un outil de communication original : le site internet SUDOE Lab. Cette plateforme contient l’ensemble des résultats de ces recherches. Tout chercheur, concepteur, aménageur du territoire pourra s’y référer pour juger de la compatibilité en cause. L’outil SUDOE Lab devient un média pour partager, communiquer, développer ces amorces de réflexion vers une démarche durable de l’habitat du territoire SUDOE.
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essentielle et l’impact du climat sur les échelles urbaines et architecturales capital. De cette analyse se dégagent de nouveaux critères qui conduisent les observateurs à imaginer une expérimentation pour établir une confirmation. La prospective conduit donc à l’action.
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© C. Paz
La construction du bâtiment
GT3
Bâtiment :
Conception, mise en œuvre, industrialisation
La construction du bâtiment
Conduit par les centres technologiques, appuyé de façon important par les entreprises ainsi que par le monde académique ; ce groupe de travail a concentré ses études d’une part, sur les réglementations, normes et labels et d’autre part, sur l’identification de l’innovation en produits, systèmes et mise en œuvre concernant le bâtiment.
Coordinateur GT3
Coordinateur transnational
ASCAMM/iMAT
Collaborateurs
Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP
GAIA
Habitat Toulouse
IMPSOL
PRES UT - Labo PHASE UT3
UPC - ETSAB
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Quartier de Boavista © Câmara Municipal de Lisboa
La construction du bâtiment
La recherche sur l’habitat durable dans la région SUDOE
Lizop © Habitat Toulouse
Appliquer des principes de développement durable à l’habitat social exige un important exercice qui consiste à mettre en relation et à utiliser des connaissances et des technologies sous la perspective de multiples vecteurs qui interagissent. Différents acteurs du secteur du bâtiment se trouvent impliqués, en particulier ceux qui travaillent dans le domaine de l’habitat : promoteurs, concepteurs, constructeurs, fabricants de matériaux et de produits de construction, ainsi que l’usager final. Dans le cadre du programme EcoHabitat, seuls les vecteurs du développement durable considérés comme les plus importants à ce jour pour le contexte SUDOE ont été retenus. Ainsi, les déchets, l’eau et l’énergie ont fait l’objet d’analyses. Parallèlement, il a paru intéressant d’examiner le contexte actuel de certification/labellisation de produits destinés à la construction et au bâtiment afin de mettre en valeur la nécessité et les conséquences de l’éventuelle création d’un label d’identification pour l’habitat social durable au sein de la zone SUDOE. L’engagement vis-à-vis de la recherche et de l’innovation d’une grande partie des acteurs du secteur du bâtiment est une condition indispensable permettant d’avancer avec plus de vigueur vers le développement durable de notre parc bâti. C’est pourquoi une série d’entretiens a été réalisée avec des acteurs significatifs ; l’objectif étant de centraliser leurs questionnements et leurs points de vue au sujet des obstacles et des atouts que la situation actuelle présente.
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Les pages suivantes tentent d’exposer certains éléments importants qui permettent de jalonner la route à suivre dans les années à venir.
D’autres articles évoquent la situation des aspects mentionnés dans la zone SUDOE. Ainsi, celui concernant les déchets de chantier de construction, apporte des précisions sur les normes actuelles et propose certaines pistes de travail qui suggèrent des manières de transformer en indicateurs les déchets générés par le secteur du bâtiment. L’article sur les labels et les certifications est une synthèse des certifications qui existent au niveau européen, ainsi que dans la zone SUDOE. Après la présentation des certifications environnementales du bâti-
“L’efficacité énergétique dans le bâtiment est actuellement une préoccupation essentielle au sein de l’Union européenne.”
ment et des systèmes de certification de produits de construction, l’article propose des pistes autour de l’éventuelle création d’un label qui identifierait les objectifs du programme EcoHabitat. Enfin, les enquêtes réalisées auprès de différents agents du secteur du bâtiment font l’objet d’une analyse, dans laquelle apparaissent d’une part les principaux obstacles auxquels ces derniers sont confrontés à l’heure de développer des actions d’innovation, et d’autre part les principales pistes permettant de les surmonter.
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L’efficacité énergétique dans le bâtiment est actuellement une préoccupation essentielle au sein de l’Union européenne, comme le démontrent les directives sur la question, ainsi que les stratégies dites 20-20-20, ou encore la large diffusion du concept NZEB (Nearly Zero Energy Building). Le programme EcoHabitat s’intéresse particulièrement à l’analyse des possibilités de réhabilitation énergétique de l’habitat social, un engagement incontournable à une époque où intervenir dans le parc de logements existant aura beaucoup plus d’impact que la construction de nouveaux bâtiments, probablement moins importante, en termes de quantité. Certains articles de cette publication témoignent d’expériences dans ce domaine.
© C. Paz
La construction du bâtiment
Déchets de chantier de construction, nouvelles ressources dans la région SUDOE
Envisager la nécessité de repenser le concept de « déchet » pour le transformer en une « ressource » apparaît comme une évidence, si l’on considère, d’une part l’énorme dépendance du secteur du bâtiment à l’égard de certaines ressources naturelles de plus en plus rares, ou ayant un fort impact sur l’environnement dû à la fabrication de produits de construction (consommation énergétique de transformation, transport de matières premières, etc.) et, d’autre part, la problématique liée à la grande quantité de déchets générés par la société du bien-être. L’examen de la situation actuelle en matière de déchets de chantier de construction dans le cadre du programme EcoHabitat a pour but de connaître les procédures de gestion des déchets au cours des différentes étapes du processus de construction1. L’objectif est d’avancer dans la mise en place d’une méthodologie qui permettrait d’obtenir des données sur la production de déchets à chaque étape du cycle de vie d’un bâtiment, pour pouvoir : • Valoriser l’importance de l’indicateur production de déchets. • Sensibiliser les usagers au principe de hiérarchie établi par la directive-cadre relative aux déchets. • Fixer des objectifs de réduction viables au cas où un futur écolabel soit envisagé. • Contribuer à la stratégie communautaire en matière d’environnement et avancer vers une société qui préconise la réutilisation et le recyclage. Des statistiques et autres sources disponibles permettent d’obtenir des données de production de déchets à chacune des étapes du cycle de vie d’un bâtiment. Le tableau 1 1
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Étape de fabrication (produit), étape de construction (réalisation ou mise en œuvre du bâtiment), étape d’utilisation (exploitation du bâtiment) et étape de fin de vie (démolition).
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Étapes
Source des données/Hypothèses de calcul
Estimation de production de déchets
Produit
>
construction neuve
0,17 m3/m2 construit
89,97 kg/m2 construit
EPD émanant des fabricants de ciment, béton, briques, barres d’acier pour béton armé et carton-plâtre.
170 (*) kg/m2 construit
Données statistiques agrégées (construction neuve + rénovation + démolition/Des hypothèses de désagrégation sont envisagées).
300 (*) kg/m2 construit
Données de référence pouvant varier substantiellement d’un chantier de rénovation à un autre, la fourchette se situerait entre les données de construction neuve et celles de démolition.
Construction rénovation
Usage
1,53 kg/personne/jour démolition intensive
Fin de vie
0,3 m3/m2 construit
démolition sélective
-
1,0 m3/m2 construit
-
-
1000 (*) kg/m2 construit
-
-
-
N’inclut pas la maintenance du bâtiment, mais uniquement les déchets domestiques produits par l’usager. Données moyenne démolition immeuble collectif.
(*) On a considéré une densité apparente de 1000 kg/m3.
Tableau 1. Synthèse des résultats. Espagne (immeuble collectif de 4 étages). montre les résultats correspondants à un immeuble collectif de 4 étages situé en Espagne. Cette étude permet de conclure qu’un bâtiment de construction neuve standard en Espagne peut générer environ 260 kg/m2 de déchets au cours des phases de fabrication et de construction et plus de 1000 kg/m2 au cours de l’étape de démolition. Si nous prenons par ailleurs en compte, conformément à la bibliographie existante, le fait que la construction d’un bâtiment demande une consommation importante de ressources naturelles (environ 2000 – 2500 kg de matériaux/m2 construit), qui implique un fort impact sur l’environnement dû au traitement et au transport, on conçoit facilement l’importance d’envisager les déchets de chantier de construction comme de nouvelles ressources, obtenues à partir de la réutilisation et du recyclage. Ce changement de tendance n’est possible que si une stratégie adaptée basée sur le contrôle des impacts du cycle de vie est mise en place mais, bien que ceci rejoigne les lignes stratégiques de l’Union européenne tout en étant la conséquence logique et évidente vers laquelle la société de consommation actuelle doit se diriger, cela ne
signifie pas que le chemin soit facile. Il faut encore travailler activement pour asseoir les bases qui permettraient de rendre possible une nouvelle manière de penser et d’agir. Il a paru intéressant au programme EcoHabitat d’examiner ces aspects sur lesquels il faut encore progresser. À cet égard, le tableau 2, qui prend comme référence la situation espagnole, peut être un bon point de départ pour ouvrir le débat sur la marche à suivre et pour initier une procédure de benchmarking afin de parvenir à un processus d’amélioration continue permettant de promouvoir l’utilisation des déchets en tant que ressources dans l’Union européenne, et plus particulièrement dans la région SUDOE.
“Ce changement de tendance n’est possible que si une stratégie adaptée basée sur le contrôle des impacts du cycle de vie est mise en place.” Cahiers EcoHabitat
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L’étude se base sur une méthodologie à partir de laquelle il est possible d’obtenir des données par soussystème (façade, toiture, etc.).
(en rouge : en attente ; en jaune : en cours ; en vert : réalisé)
Espagne
Faciliter l’accès aux déchets de chantier de construction pour les orienter vers la réutilisation. • Législation facilitant l’accès aux déchets de chantier de construction et permettant leur réutilisation en tant que produits de construction sur des chantiers de rénovation et de construction neuve. • Affiner les concepts et les exigences de qualité pour garantir que les produits de construction puissent être réutilisés. • Résoudre les incompatibilités avec les normes des produits de construction pour pouvoir mettre sur le marché les produits réutilisés. • Diminuer les intermédiaires et accélérer les procédures administratives. Faciliter l’accès aux déchets pour les orienter vers le recyclage. • Législation facilitant l’accès des fabricants aux déchets en général et permettant de les envisager comme des matières premières aptes à être transformées et commercialisées postérieurement. • Diminution des intermédiaires et accélération des procédures administratives.
La construction du bâtiment
Éliminer la charge péjorative associée au terme de déchets et nommer ces derniers sousproduits. Mettre en place des campagnes de sensibilisation pour promouvoir le fait qu’un sous-produit n’est pas un déchet, mais une ressource, et qu’il existe beaucoup de ressources dont il est possible de tirer profit en tant que matières premières, évitant ainsi la dépendance aux ressources naturelles non renouvelables. Faciliter l’accès aux « déchets » par le consommateur potentiel de sous-produits, en simplifiant les procédures administratives au moment d’envisager les déchets comme des sous-produits. Nécessité de créer des moyens accessibles aux usagers pour promouvoir le marché de matériaux recyclés ou de sous-produits (Réseau Achetez Recyclé, Bourses de sous-produits, autres initiatives privées, etc.). Il faut surmonter la méfiance. Les produits doivent avoir la même valeur technique. Le produit doit être très bon. Mettre en valeur le type de contrôles de qualité à réaliser sans que cela ne présente d’obstacles commerciaux, ni ne limite les attentes. Compte tenu du fait que le marché demande une grande quantité de produits de construction fabriqués à partir de ressources naturelles qui ne requièrent pas des standards de haute qualité, il serait intéressant de fixer des objectifs pour que l’utilisation de déchets en tant que matières premières devienne une pratique habituelle, mettant ainsi en place une substitution progressive, à court, moyen et long terme. Il faut être compétitif avec les tarifs. Il faut savoir communiquer sur le fait que les choses se déroulent bien et profiter des réalisations existantes pour développer des actions de marketing environnemental. Un soutien administratif est nécessaire pour mettre en place des actions de formation à destination des différents agents qui participent au processus de construction afin de canaliser avec succès l’utilisation de produits de construction fabriqués à partir de déchets. Un soutien administratif est nécessaire pour donner cohérence et continuité aux décisions qui se prennent à l’étape de projet afin de pouvoir les maintenir et les rendre effectives au cours de la phase d’exécution. ...
Tableau 2. État des avancées qualitatives de l’Espagne concernant quelques aspects importants permettant l’utilisation des déchets en tant que sous-produits.
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Analyse des certifications environnementales et énergétiques des produits de construction et du bâtiment dans la région SUDOE (Espagne et France) Objectif L’objectif de cet article est d’identifier les forces et les faiblesses des principaux systèmes de certification pour déterminer s’il est nécessaire de créer un nouvel écolabel (région SUDOE, Logements Sociaux Durables) et, si oui, pour disposer d’une base permettant de définir ses modalités. Pour ce faire, la législation et les normes en vigueur en Europe, en France et en Espagne relatives à ces certifications ont été analysées, tout comme les caractéristiques des principaux systèmes, aussi bien obligatoires que facultatifs, applicables dans la région SUDOE et concernant les produits de construction et du bâtiment.
Analyse des différents systèmes de certification du bâtiment Il existe deux types de certification du bâtiment : la qualification énergétique réglementée par des directives européennes et qui par conséquent est obligatoire, et divers systèmes facultatifs de certification de durabilité du bâtiment. Ces derniers évaluent différents critères ou indicateurs environnementaux et énergétiques en fonction du système. Certification énergétique du bâtiment Europe : Directive 2002/91/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2002 sur la performance énergétique du bâtiment : European Energy Performance of Buildings Directive (EPBD). Espagne : Le Décret royal 47/2007 approuve la procédure de base pour la certification énergétique des nouveaux bâtiments et des bâtiments rénovés. Différentes méthodologies sont mises en place pour calculer le coefficient énergétique, à travers
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une option simplifiée (Ce2) ou l’option générale (CALENER VYP et CALENER GT). France : La mise en application de la directive relève de la responsabilité du Gouvernement. Un certificat de performance énergétique (EPC, Environmental Performance Certification) est exigé lors de la vente d’une maison depuis septembre 2006, pour la location ou la construction depuis juillet 2007 et pour les bâtiments publics de plus de 1000 m² depuis janvier 2008. Il existe trois méthodes officielles d’évaluation permettant de mesurer et/ou de calculer ce ratio.
Chaque système décrit sa méthodologie et ses objectifs, le type de bâtiments/projets/processus auquel il s’applique, la région ou les pays, les phases d’intervention, les aspects de développement durable valorisés, les phases du cycle de vie qu’il analyse et la typologie des données (qualitatives ou quantitatives) qu’il utilise. • BREEAM (BRE Environmental Assessment Method) – Royaume-Uni • LEED (Leadership in Energy Environmental Design) – États-Unis • VERDE (Green Building Challenge GBC) – Espagne • SBTool Suistainable Building Tool • HQE Haute Qualité Environnementale • BDM Bâtiments Durables Méditerranéens • DGNB - Allemagne - 2008
Analyse des systèmes de certification des produits de construction Typologie d’écolabels (type I, type II et type III ou EPDs DAPs) • ISO 14020 Labels écologiques et déclarations environnementales. Principes généraux.
• ISO 14021 Labels écologiques et déclarations environnementales. Autodéclarations environnementales. Labellisation écologique type II. • ISO/TR 14025 Labels écologiques et déclarations environnementales. Déclarations environnementales type III. Les principales normes qui définissent les écolabels type III appliqués aux produits de construction sont : UNE-ISO 14025:2007, ISO 21930:2007 et prEN 15804:2012. Empreinte carbone ou Carbon Footprint Il existe diverses définitions de l’empreinte carbone ou carbon footprint, la plus générale étant celle de Carbon Trust (organisation à but non lucratif consacrée à la mise en place de technologies à faible intensité de carbone) : « C’est la mesure de la quantité d’émissions totales de gaz à effet de serre (GES) produites directement ou indirectement par des personnes, des organisations, des produits ou des événements. » Méthodologies : ISO/CD 14067 – Carbon footprint of products, PAS 2050:2008 – Specification for the Assessment of the Life Cycle Greenhouse Gas Emissions of Goods and Services, Bilan Carbone – ADEME, GHG Protocol – WRI/WBCSD.
Conclusions Au cours des dernières années, plusieurs efforts ont été fournis pour estimer la durabilité du bâtiment. Il existe de plus en plus de systèmes permettant d’évaluer les critères de développement durable d’un édifice (BREEAM, HQE, LEED, BDM, VERDE, etc.). En général, il s’agit de systèmes permettant une évaluation de la plupart des étapes du cycle de vie, mais celles-ci ne s’évaluent pas toutes à partir de données quantitatives. Elles restent par ailleurs influencées par des critères de subjectivité.
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Certification environnementale du bâtiment Il existe différentes méthodes de qualification environnementale du bâtiment. Ces systèmes sont facultatifs et sont développés dans différents pays, tout en étant applicables à différentes régions du monde.
• ISO 14024 Labels écologiques et déclarations environnementales. Labellisation écologique type I. Principes généraux et procédures.
Pour évaluer la durabilité du bâtiment, il faudrait : • Homogénéiser les critères d’évaluation. • Évaluer toutes les étapes du cycle de vie d’un bâtiment à partir de données quantitatives.
De fait, le Comité européen de normalisation CEN 350 travaille actuellement au développement d’une méthodologie standard d’Analyse de Cycle de Vie (ACV) appliquée au bâtiment, qui régule et normalise tous ces aspects. Ces travaux devront s’adapter aux systèmes de qualification existants pour pouvoir avoir plus de crédibilité. Il existe par ailleurs des guides issus du Septième programme-cadre (EeB Guide : Operational Guidance for Life Cycle Assessment Studies of the Energy Efficient Buildings Initiative) qui définissent des règles pour le développement de l’Analyse de Cycle de Vie de produits de construction et du bâtiment, fixées dans le cadre de l’Energy Efficient Building European Initiative (E2B EI). Parmi ces guides, on trouve notamment « EeB Guide partie A Produits » et « EeB Guide partie B Bâtiments ».
L’actuelle législation oblige à quantifier la consommation d’énergie et des émissions de CO2 générées au cours de la phase d’utilisation, des bâtiments neufs et des bâtiments existants ayant une superficie habitable supérieure à 1000 m², avec quelques exceptions. Légalement, il faudrait faire un pas de plus et exiger (au minimum) l’évaluation environnementale quantitative de ces indicateurs environnementaux, voire davantage, pour toutes les étapes du cycle de vie. Si l’on décide de développer un label SUDOE, celui-ci devra respecter les normes mises en place par le comité technique CEN 350 relatives à la méthode d’analyse environnementale du bâtiment et des produits de construction. Avant de développer un nouveau label, il serait intéressant de réaliser une étude comparative de tous les systèmes de qualification environnementale existants appliqués à un même bâtiment. Il sera alors possible de mettre davantage en évidence les différences existantes entre les divers systèmes.
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La construction du bâtiment
• Faire en sorte que tous les indicateurs environnementaux exigés soient les mêmes et soient analysés avec la même méthodologie d’analyse afin d’obtenir des résultats objectifs.
Tout ceci, allié à la présence croissante de systèmes de labellisation des produits de construction, à la plus grande sensibilité environnementale des fabricants, à la prise de conscience accrue des consommateurs, à l’augmentation de la demande de produits de construction qui respectent l’environnement, à l’augmentation des exigences européennes d’achats écologiques, etc. crée un cadre favorable au développement de méthodologies de certification du bâtiment.
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La construction du bâtiment
Les leviers et freins de l’innovation dans la construction vus par des entreprises françaises et espagnoles
La Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP a, dans le cadre du GT3, mené une série d’enquêtes auprès des entreprises et institutions proches de l’innovation dans le BTP. Ces enquêtes ont commencé au mois de juin 2011 et se sont arrêtées au mois de mars 2013, elles ont été réalisées au travers de deux outils : un questionnaire et une grille d’entretien. Les entretiens consistaient en discussion relativement ouverte avec l’acteur concerné in visu, sinon via le téléphone. Étaient concernés : les institutions, les associations, les structures professionnelles du BTP, les organismes de formation et les maîtres d’ouvrage. Suite à ces entretiens, une deuxième série d’enquêtes a été menée via des questionnaires puisque les acteurs portant l’innovation dans le domaine du BTP étaient alors identifiés. Le questionnaire était adapté selon l’interlocuteur : industries, laboratoires ou entreprises. ASCAMM a réalisé de même du côté espagnol. Enfin, lors de la comparaison des études, une troisième enquête a été intégrée, celle du CREAHd menée en Aquitaine. Si la comparaison entre l’enquête de la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP et ASCAMM était relativement aisée puisque produite selon la même méthodologie, l’enquête du CREAHd, terminée en 2011 était différente (plus centrée sur le développement durable en général) ce qui a rendu la comparaison plus complexe, mais possible, en particulier sur les structures concernées, les innovations développées, et les freins inhérents leur activité d’innovation/R&D.
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Cahiers EcoHabitat
Étude Fédé SO SCOP BTP/Inenvia Étude ASCAMM
33%
30% 17%
33%
20%
17%
11%
11%
technologie structure
technologie enveloppe
technologie systèmes techniques
7%
11% 13%
10% 4% 3%
méthodes de méthodes production d'organisation
usages
juridique
Graphique 1. Axes portés par l’innovation. Leur périmètre d’intervention reste relativement limité (régional à national).
Côté français, l’innovation est développée par des entités qui possèdent moins de 70 employés et ont moins de 15 ans d’existence. Les grandes entreprises innovent peu, et quand elles le font c’est généralement via un service dédié orienté sur l’ingénierie de projets, sinon elles innovent lorsqu’elles sous-traitent avec des petites PME qui portent une innovation. Par ailleurs, l’innovation est plus portée par des entreprises qui fabriquent les produits (industriels) que par des entreprises du bâtiment. Elles proposent leurs innovations sur tous les types d’édifices, excepté ceux à vocation agricole.
Quelles innovations ? Les domaines d’activités que les entreprises investissent, diffèrent légèrement d’un pays à l’autre. Les structures françaises sont bien plus focalisées sur les usages (33%) que les espagnoles (10%). Une autre différence s’observe quant au DAS (Domaine d’Activité Stratégique) traité : l’enveloppe du bâtiment, plus développée du côté français (30% contre 17%) alors que ce sont les systèmes techniques qui intéressent le plus le côté espagnol (33% contre 20%).
70% Étude Fédé SO SCOP BTP/INENVIA 32%
39%
13% Oui
Étude ASCAMM
29%
Non
17% Difficilement
Graphique 2. Les entreprises trouvent-elles du personnel qualifié pour la mise en œuvre de leur innovation ? Cahiers EcoHabitat
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La construction du bâtiment
Entreprises qui développent une innovation
Question de la formation pour la mise en œuvre Les PME et TPE utilisent leurs propres ressources humaines pour innover, et rapidement mettre sur le marché leurs innovations, mais elles peuvent rencontrer des problèmes de mises en œuvre, du fait d’un manque de qualification du personnel. Cette enquête révèle une différence importante entre Espagnols et Français (respectivement 70% et 32%) quant au personnel qualifié qu’ils arrivent à recruter, mais cet écart dans les réponses provient essentiellement du type de Structures qui ont répondu à l’enquête (Graphique 2).
La construction du bâtiment
Freins à l’innovation L’étude française avait permis d’identifier les principaux freins à l’innovation suivant (cf. tableau ci-dessous). Or, la comparaison avec l’enquête espagnole est intéressante à ce sujet (Graphique 3). En effet, toutes les entreprises citent comme frein le plus important celui économique, mais pour des raiTypes de freins à l’innovation
Freins économiques ++++
sons qui diffèrent. Les entreprises françaises sont plus inquiétées par la prise de risques inhérente à tout processus d’innovation (73% contre 25% côté espagnol), les entreprises espagnoles sont elles bien plus préoccupées par le manque de fonds propres à investir ainsi que par le manque de sources de financement en faveur de l’innovation (33% contre 7% côté français). Notons aussi que dans les freins liés aux marchés (Graphique 4), les entreprises françaises font remonter l’aspect trop conventionnel des cahiers des charges (50%) alors que les entreprises espagnoles sont moins préoccupées par cet aspect (27%). En revanche, l’incertitude de la demande est plus préoccupante pour les entreprises espagnoles (36%) que les entreprises françaises (20%). Les freins d’ordre réglementaire sont perçus de manière similaire de part et d’autre de la frontière. Les freins relatifs aux ressources humaines et au management sont bien plus mis en avant dans l’étude du CREAHd (selon un échantillon de structures différent), que dans les études d’ASCAMM et de la Fédération SO SCOP BTP.
Manifestation de ces freins
++++
Coût trop élevé
+++
Manque de fonds propres
++
Manque d’autres sources de financement
Freins liés au marché +++
Freins réglementaires et institutionnels ++
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Cahiers EcoHabitat
+
Cahier des charges conventionnel
+++
Mode de passation des marchés de travaux
++
Demande incertaine de biens et de services innovants
++
Marché potentiel dominé par des entreprises établies
+
Législation, normes, réglementation, fiscalité
+++
Faiblesse des droits de propriété
++
Manque d’infrastructure
Freins liés au management et aux ressources humaines +
Hiérarchie
Risques perçus comme excessifs
+
Frein lié aux rigidités organisationnelles
++++
Manque de personnel qualifié
+++
Disponibilité de service externe
++
Potentiel d’innovation insuffisant
++
Manque d’information
+
Étude Fédé SO SCOP BTP/Inenvia
73%
Étude ASCAMM
33% 25% 13% Risques perçus comme excessifs
22%
20%
Coût trop élevé
7%
7% Manque de fonds propres
Manque d'autres sources de financement
Graphique 3. Freins économiques perçus par les entreprises.
Étude Fédé SO SCOP BTP/INENVIA Étude ASCAMM
50%
27%
20% 10%
20%
14%
Demande incertaine de biens Marché potentiel dominé par et de services innovants des entreprises établies
Cahier des charges conventionnel
23%
Mode de passation des marchés de travaux
Graphique 4. Quels freins sont inhérents au marché ?
Labels et certifications Les labels et certifications ont aussi été un objet analysé, leur pertinence et intérêt étant partagés. Ce qui est certain, c’est que la plupart des entités qui innovent dans le BTP aimeraient voir un dispositif susceptible de les accompagner, tant économiquement que pour valoriser leur potentiel sur le marché du bâtiment comme le présente le tableau ci-dessous : Propositions (grands axes) Aide fiscale Aide à la mise en œuvre
Les labels sont jugés de manière plus positive en Espagne qu’en France, où leurs mauvais usages et leurs coûts conséquents (qui les rendent inadaptés aux TPE/PME) sont plus critiqués. Par ailleurs, ce sont souvent des procédures administratives assez complexes. Si les entreprises jugent les labels existants peu adaptés aux productions de la région du SudOuest européen, nombreuses sont celles qui souhaiteraient pouvoir se démarHiérarchie quer via un dispositif plus adapté à la région, notamment en Espa+++ gne où 86% des entreprises en ont ++ exprimé le souhait.
Aide à la communication et à la diffusion
+++
Prix de l’innovation
+
Autres
+++
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La construction du bâtiment
36%
Ils favorisent l’innovation Je les trouve très pertinents Ils améliorent la qualité Je les trouve intéressants
Étude ASCAMM
Ils sont utilisés à mauvais escient Étude Fédé SO SCOP BTP/INENVIA
Je suis sceptique Je les trouve sans intérêt Je n’ai pas d’opinion
La construction du bâtiment
Autre 0%
10%
20%
30%
40%
50%
Graphique 5. Quels avis sur les labels et certifications ?
Étude Fédé SO SCOP BTP/INENVIA Étude ASCAMM
29%
40%
29% 25%
25%
25% 17% 10%
Oui
Non
Je n’ai pas d’opinion
Plus ou moins
Graphique 6. Les labels et certifications paraissent-ils adaptés à la région SUDOE ?
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Cahiers EcoHabitat
86% 63%
Oui
29% 14%
Étude Fédé SO SCOP BTP/INENVIA
Non
Étude ASCAMM
Graphique 7. Verriez-vous un intérêt à la création d’un nouveau dispositif de valorisation spécifique au Sud-Ouest européen ?
Par ailleurs, cette étude s’est inscrite au sein d’une évolution rapide du secteur du Bâtiment, notamment en France depuis le Grenelle de l’environnement. Pour exemple en France, cette évolution très rapide des réglementations se traduit, depuis le 1er janvier 2013, par l’obligation d’atteindre le niveau BBC (consommation < 50kwhEp/m²/an) pour les constructions neuves.
Mobilier urbain © ESCOFET
Dans un contexte économique très difficile, tout particulièrement en Espagne, les entreprises du secteur de la construction interrogées ont exprimé des souhaits relativement communs. La seule différence notable se situe au niveau de la nature des freins économiques perçus.
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La construction du bâtiment
Conclusion
La construction du bâtiment
© SCOP Charpente et couverture d’Argens
Conclusions
La lecture des articles précédents permet de réaliser une analyse de la situation actuelle concernant les principaux éléments qui déterminent la recherche en matière d’habitat durable dans l’aire géographique couverte par la zone SUDOE. Un rapide tour d’horizon des contenus de ces articles met en évidence quelques-unes des directions à suivre pour avancer résolument vers les objectifs fixés. L’étude réalisée sur les déchets de chantier de construction propose une piste très précise : la nécessité de les considérer comme des matériaux permettant de fabriquer de nouveaux produits de construction. La grande quantité de matériaux utilisés pour la construction d’un bâtiment (2000 2500 kg de matériaux/m² construit), ainsi que la production de déchets (260 kg/m² construit au cours des étapes de fabrication et de construction) montrent que la nécessité d’innover dans ce domaine est l’un des aspects essentiels du développement durable. Pour ce faire, il faut répondre aux besoins signalés, autrement dit faciliter l’accès aux déchets, en améliorant les normes, les procédures administratives et les informations, concernant non seulement leur mise à disposition par l’industrie, mais aussi leur utilité environnementale pour la société.
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Cahiers EcoHabitat
L’analyse réalisée autour de la certification nous aide à mieux cerner la nécessité de disposer d’outils de certification du bâtiment afin d’objectiver les conditions en quantifiant les paramètres d’étude. Nous pourrions considérer les certifications actuelles en les orientant davantage vers des aspects qualitatifs et quantitatifs. L’éventuelle création d’un futur label qui identifierait la construction de logements sociaux durables dans le contexte SUDOE, devra de toute façon respecter la méthodologie que le comité CEN 350 met actuellement en place au niveau européen. Il convient préalablement de réaliser un exercice comparatif des systèmes de certification environnementale du bâtiment, en les appliquant à des édifices similaires, afin d’identifier leurs forces et leurs faiblesses respectives.
Concernant les labels et les certifications, la possibilité de leur création a été mise en évidence, en particulier du côté espagnol et en les adaptant à la zone SUDOE. Une question non moins importante est celle de la disponibilité en eau et son traitement. Il s’agit d’un thème suscitant de plus en plus d’intérêt, compte tenu de la limitation de cette ressource sur la planète. Parmi les actions proposées dans ce sens, deux principes essentiels ressortent : la réduction de la demande et le recyclage au niveau du bâtiment, ainsi que la régulation de son utilisation une fois épurée. Le potentiel de réduction de la consommation d’eau par personne peut atteindre 50%, voire davantage, en fonction des valeurs de départ. Enfin, comme nous avons pu le constater à travers les analyses d’efficacité énergétique d’immeubles, plus particulièrement dans la rénovation, il est possible d’obtenir des réductions de demande qui se situent au-dessus de 50% grâce à l’utilisation de techniques et de produits de construction que l’on trouve facilement sur le marché. Pour toutes ces raisons, afin d’avancer ensemble en termes de développement durable dans la région SUDOE, il est nécessaire de mettre en place un scénario où les critères d’évaluation seraient homogènes, où toutes les étapes du cycle de vie seraient évaluées, et où les mêmes indicateurs seraient utilisés et calculés selon la même méthode.
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La construction du bâtiment
Les enquêtes réalisées auprès de différents agents du secteur du bâtiment permettent de visualiser rapidement les facteurs qui limitent l’innovation. Les principales raisons économiques invoquées sont : le coût élevé de l’innovation, le facteur de risque qu’il implique et la difficulté d’obtenir des fonds. Des aspects liés au marché ont également été mis en évidence, tels que l’utilisation de techniques très conventionnelles, la faible demande d’innovation ou encore les propres processus d’attribution des chantiers de construction.
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Cahiers EcoHabitat
Š C. Paz
Le logement en pratique
Le logement en pratique :
GT4
Applications expérimentales
Le logement en pratique
Ce groupe de travail se concentre sur l’analyse des projets des métropoles associées, il observe les pratiques, prend appui sur l’expérience des entreprises et gestionnaires des logements sociaux et met à profit l’apport des chercheurs de monde académique et des instituts. Il vise l’expérimentation dans la construction neuve et la réhabilitation ainsi que la proposition pour des appels d’offres innovants dans le bâtiment.
Coordinateur GT4
Coordinateur transnational
Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP
Collaborateurs
AMB - IMPSOL
ASCAMM/iMAT
GAIA
Toulouse Métropole - Habitat Toulouse
PRES UT - labo PHASE UT3 - UTM Master MAPE
UPC - ETSAB
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Quel logement social de qualité dans la région Sud-Ouest européen ? Procédures innovantes, retours d’expérience et simulations énergétiques
Le logement en pratique
Le « GT4 » est un groupe de travail fondamental dans le projet EcoHabitat. Il a la charge de traiter des expérimentations en matière de construction et de réhabilitation durable au sein du logement social. Ses objectifs ont considérablement évolué au cours du projet. Le choix initial des sites expérimentaux retenus, tant du côté de Toulouse, que de Barcelone et Lisbonne, a requis beaucoup de temps et de réflexion. Sur les quatre sites pressentis à Toulouse seulement deux ont été retenus pour leur intérêt et parce que le démarrage et la fin du chantier étaient prévus avant septembre 2013. Il s’agit du projet Saint-Martin-du-Touch pour la construction neuve et la cité Daste à Empalot, datant des années 1950, pour la réhabilitation en site occupé. Une fois ces sites expérimentaux retenus, l’équipe EcoHabitat a défini et rédigé avec Habitat Toulouse, bailleur social et maître d’ouvrage des deux opérations, des appels d’offres innovants. Les entreprises et maîtrises d’œuvre participant à l’expérimentation étaient ainsi encouragés à proposer des choix spécifiques en matière de conception de l’habitat, de nouvelles méthodes de mise en œuvre, des matériaux innovants entre autres. Quelle réhabilitation choisir ? Pour quelles performances et pour quels coûts ? ASCAMM/iMAT a travaillé à apporter des réponses à ce sujet. Pour le faire, il s’est concentré sur les deux sites expérimentaux espagnols retenus, appartenant au bailleur social IMPSOL, La Granja et Ribera Baixa. Ils ont été de véritables laboratoires sur lesquels ont été effectuées de simulations énergétiques qui intégraient les coûts des travaux pour chacun des scénarios. Les principaux résultats de ces études sont présentés ici.
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Cahiers EcoHabitat
Afin d’enrichir les résultats, plusieurs opérations de bailleurs sociaux de Toulouse et ses alentours, présentant des caractéristiques intéressantes ont été sélectionnées pour être analysées par la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP : • Lizop, la Castille et de Lattre de Tassigny d’Habitat Toulouse. • La Hourre et Mendès France de l’OPH du Gers. • La Résidence du Soleil et RAPPE de la SA HLM Les Chalets. • Dans une moindre mesure, une opération
d’ICF HLM Habitat Atlantique et une de Patrimoine SA Languedocienne ont également été étudiées. Parallèlement à ce travail d’étude, divers entretiens ont été menés auprès des acteurs de la construction (maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, entreprises, assureurs, etc.) afin de recenser les remarques et les constats de chacun dans le domaine de la construction. Cette section présente de manière synthétique quelques-uns des résultats les plus importants du travail réalisé au cours de ces trois années autour des opérations de réhabilitation et de construction françaises et espagnoles.
Tassigny © Habitat Toulouse
Le logement en pratique
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Saint-Martin-du-Touch © Habitat Toulouse
Saint-Martin-du-Touch Programme neuf
Le logement en pratique
Le GT4 intitulé « Opérations expérimentales » se propose de travailler sur des opérations concrètes et d’observer sur le terrain le comportement des acteurs de l’acte de construire depuis le maître de l’ouvrage en passant par les maîtres d’œuvre et les entreprises. Habitat Toulouse, partenaire de Toulouse Métropole et donc du programme EcoHabitat nous a proposé 2 sujets : • Un programme neuf : Saint-Martin-du-Touch. • Un programme de réhabilitation : la cité Daste. Le programme concerne la réalisation de 55 logements en R+3 pour une surface habitable de 3 239,41 m2. Pour des problèmes de calendrier, EcoHabitat est intervenu sur le dossier après que l’équipe d’ingénierie a été choisie, raison pour laquelle aucune participation au stade de la conception du projet dont le la performance énergétique demandée est de niveau BBC (Bâtiments Basse Consommation) Effinergie RT2005, certification CERQUAL. Le dossier de consultation des entreprises prévu initialement était un appel d’offre traditionnel, dans lequel l’équipe de maîtrise d’œuvre avait proposé ses solutions constructives. De façon à permettre aux entreprises de proposer leurs propres solutions et pour ouvrir la voie à des réponses innovantes, il a été proposé de modifier le processus de consultation pour utiliser la méthode dite du « Dialogue compétitif ». Les entreprises ont travaillé dans ce cadre à partir d’un dossier APS de référence (validé jusqu’au dépôt de la demande de permis de construire par
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Cahiers EcoHabitat
le maître d’ouvrage). Le projet est donc décrit sous forme d’exigences et non de solutions prédéfinies. L’objectif de l’expérimentation portant sur l’aspect thermique des bâtiments (et particulièrement sur la réponse en terme de confort d’été et d’usage des logements), des solutions innovantes sont attendues en terme de propositions et seront valorisées via les critères « Performance énergétique » et « Niveau des charges locatives ». Il faut noter que dès l’engagement de l’appel d’offres le maître d’ouvrage a indiqué que compte tenu du fait que la procédure n’a pu être engagée qu’après que le projet ait été défini sur le plan architectural, « les marges de manœuvre étaient réduites ». L’appel d’offres prévoit une liste de critères qui seront évalués et notés. Les thèmes de travail et critères d’évaluation sont les suivants : • Le coût global (45%). Ce thème sera valorisé et analysé à partir de 4 domaines : le clos couvert, les équipements, les parties communes, les logements.
Commentaires et conclusions Le rôle d’EcoHabitat n’est pas de porter un jugement sur le choix de telle ou telle entreprise. Cette question relève de la seule responsabilité du maître d’ouvrage et de ses conseils. En revanche, notre rôle est de relever les réponses innovantes, que celles-ci soient abouties ou non. Équipe SEG – FAYAT Le point essentiel réside dans le choix des remplissages de façades : bloc EasyTherm, bloc en béton isolant avec isolation par l’intérieur. Traitement des ponts thermiques : planelles. La performance d’isolation étant atteinte, il n’y avait aucune raison de refuser cette solution, qui montre que l’isolation par l’extérieur n’est pas la seule solution pertinente, même si elle est largement conseillée par les spécialistes. Il est clair que pour les entreprises, le fait de rester « au plus près » de leurs pratiques habituelles, constitue un facteur d’économie important, les compétences de leurs main-d’œuvre n’étant pas bouleversées par la mise en œuvre de techniques par trop éloignées de leurs habitudes.
• Le niveau des charges locatives (10%). • Le délai de construction (10%). • Le développement durable (5%). On voit que le prix ne représente que 45% de la note, raison pour laquelle le lauréat ne fut d’ailleurs pas le moins disant. De plus il est prévu dans la procédure des rencontres entre la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre et les entreprises la façon de réorienter ou corriger des voies de recherches qui ne seraient pas satisfaisantes ou ne pourraient pas in fine être retenues. Enfin après que le lauréat a été désigné, l’équipe de maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre avec les intervenants d’EcoHabitat a réuni l’ensemble des entreprises pour un échange dans le but de recueillir leur avis sur la métho-
Par ailleurs, SEG FAYAT a proposé des solutions innovantes pour ce qui concerne les eaux grises et des capteurs solaires thermiques pour ce qui est de la production d’eau chaude sanitaire. Cette entreprise a également proposé une réflexion sur le traitement des façades par rapport au confort d’été.
Solutions non retenues • Isolation par l’extérieur : solution jugée plus coûteuse et moins performante du point de vue de l’entretien. • Rupteurs thermiques : solution jugée plus coûteuse.
Cahiers EcoHabitat
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Le logement en pratique
• La performance énergétique (30%).
de, prévue dans le code des marchés, mais très peu pratiquée.
Pour ce qui concerne les autres solutions non développées, l’entreprise explique que certaines de ces solutions auraient dû faire l’objet d’une réflexion en amont aux niveau de la conception architecturale du projet pour être efficaces et économiquement viables. Lors de la réunion de « débriefing » que nous avons organisée suite à la proclamation des résultats, les quatre entreprises ont fait cette observation. On peut effectivement regretter de n’avoir pas pu aller jusque là. On rappellera, en réponse, que nous avons choisi un projet déjà engagé afin de s’inscrire dans les délais du programme EcoHabitat. Une recherche qui serait allée jusqu’à la conception architecturale aurait pris deux ans de plus.
Le logement en pratique
Équipe PRIMO Cette équipe a travaillé sur les isolations par l’extérieur. Sa proposition a consisté dans un isolant en laine de bois sur mur en bloc creux de ciment et doublage BA13. L’entreprise a travaillé sur des solutions de façades à ossature bois. Si la solution n’a pas été retenue, c’est en raison des questions de coût (comme l’a noté l’entreprise précédente) mais aussi en raison de l’architecture du projet. Le cas du bâtiment « A » a été peu favorable (surface d’enveloppe importante). La question de la conception architecturale s’est donc posée à nouveau en plus d’une même réflexion avec l’hypothèse d’un plancher haut en bois. À noter que l’entreprise a pris le risque de proposer une solution « tout électrique » avec complément par capteurs photovoltaïques, considérant l’intérêt de la solution du point de vue de la maintenance des installations. L’innovation principale proposée par l’entreprise se situe au niveau de l’ECS : le système Heliopack qui associe un capteur solaire et une pompe à chaleur. Équipe GBMP Cette équipe a cherché dans un premier temps à collaborer avec une entreprise espagnole qui propose un système constructif industrialisé. La solution n’a pas été poursuivie en raison de plusieurs facteurs :
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Cahiers EcoHabitat
• Problèmes réglementaires entre la France et l’Espagne. Ces problèmes peuvent être résolus, mais le timing de l’étude n’aurait pas permis de régler dans les temps toutes les questions. L’avis technique européen de l’entreprise espagnole aurait permis de régler ces questions, avec validation d’un bureau de contrôle français. • Problèmes de coûts. • Autre question technique : performances acoustiques liées à la proximité de la voie ferrée. On observe dans ce cas la difficulté à introduire des solutions innovantes sans passer par la case « conception architecturale ». Équipe EIFFAGE La solution proposée est une solution « tout béton ». L’entreprise a exploré d’autres voies, en particulier une solution utilisant des panneaux bois. La solution a été abandonnée, l’entreprise ayant considéré que le projet était trop peu important pour obtenir des prix de série intéressants. Elle a par ailleurs exploré diverses solutions pour le choix de l’énergie. Le choix s’est porté sur le gaz des chaudières à condensation.
Conclusions Pour ce qui concerne les solutions constructives, les entreprises se ramènent systématiquement à ce qu’elles maîtrisent le mieux, c’est-à-dire le béton. Elles introduisent, comme SEG-FAYAT une innovation modeste, mais réelle, avec un bloc isolant, ce qui leur a permis de conserver une isolation par l’intérieur et donc de rester au plus près de leur savoir faire. Les investigations en direction d’autres techniques (le bois ou le métal) reposent sur l’idée d’un développement de technologies industrialisées, ce qui est le signe d’une réflexion sur les modes de production. Mais il faut bien observer que l’on referme bien vite le dossier. Les arguments sont les suivants : sur un projet déjà défini architecturalement les marges de manœuvre sont trop restreintes. Il est en particulier difficile de remettre en cause la géométrie du projet.
Pour ce qui concerne l’introduction de produits ou systèmes innovants, on est semble-t-il confronté à des questions d’agréments, d’avis technique non encore obtenus… Le mode de consultation, dont le but était d’ouvrir la voie à des propositions originales, n’a pas été exploité par les entreprises autant que nous l’aurions souhaité. Idéalement, le dialogue entre maître d’ouvrage, architectes, bureau
d’études techniques et entreprises, engagé dès la conception aurait, très probablement, ouvert des voies de recherche plus riches. Toutefois, le projet a permis à quatre entreprises – deux Petites et Moyennes Entreprises locales et deux filiales de groupes nationaux – de réfléchir et nous ne doutons pas que l’expérience aura été positive pour elles.
Saint-Martin-du-Touch © Toulouse Métropole
Le logement en pratique
Cahiers EcoHabitat
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La cité Daste - Programme de réhabilitation Contexte général du projet
Le logement en pratique
Empalot est une « cité » réalisée dans les années 1960 pour reloger les rapatriés d’Afrique du Nord. Sur l’ensemble du projet « Empalot », qui fait l’objet d’un programme global de réhabilitation, les immeubles en peigne de la cité Daste, ont été retenus dans le cadre du projet EcoHabitat. Cet ensemble présente des spécificités constructives utilisant les technologies de l’immédiate après-guerre non encore marquées par le béton banché et donc, comparables aux méthodes utilisées en Espagne. Ce qui permettra des comparaisons très intéressantes du point de vue des interventions de réhabilitation. Les solutions apportées auront l’avantage d’être reproductibles de par le nombre important de bâtiments appartenant à cette typologie. La cité est intégrée dans le projet de réhabilitation thermique soumis à l’éco-prêt et d’un certain nombre d’aides émanant de la Région, du FEDER, etc. aidée par la branche bancaire de l’État, « la caisse des dépôts et consignations » dans le cadre du Grenelle 1 qui impose la rénovation de 800 000 logements en France. Un audit thermique est d’ores et déjà réalisé. Une fois le projet retenu sur concours d’architecture et signé par le maître d’ouvrage, les travaux doivent être réalisés dans une période de 24 mois. Dans le contexte de la cité Daste, les études se sont réalisées en 2011 et les travaux en 2012 et 2013. Du point de vue du traitement thermique, plusieurs scénarios ont été suggérés, dont l’isolation de l’enveloppe avec une isolation par l’extérieur, le remplacement des VMC Hygro B, isolation des planchers et toitures. Un ensemble de solutions ont été analysées afin de proposer la solution optimale répondant à la fois aux objectifs thermique : passage en classe C, objectifs environnementaux avec la prise en
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Cahiers EcoHabitat
Cité Daste © J.B. Dürenmatt
compte des impacts des gaz à effet de serre et les objectifs budgétaires dans un temps limité.
Organisation de la participation d’EcoHabitat. Les sujets d’études proposés • Étude des aspects purement thermiques et solutions liées à l’enveloppe. • Traitement des espaces intermédiaires : coursives, espaces communs, balcons. • Vécu des usagers sur ces sujets proprement dit. • Désolidarisation des balcons et gestion des aspects thermiques et d’étanchéité. (La question des balcons et jardinets traite également les élé-
Autres solutions qui peuvent sur un calcul économique se révéler profitables à plus long terme : • Donner plus de surface sans avoir un impact « important » sur les coûts de l’opération. • Étudier les aspects réglementaires liés aux espaces fermés / espaces ouverts et leurs implications sur la fiscalité. • Étudier l’intérêt du BBC sur les retours sur investissement afin d’en mesurer les avantages réels en prenant en compte le surcoût généré. • Étudier le confort d’été : question spécifique au SUDOE, sujet à part entière qui devrait être un objectif dans les solutions apportées par la maîtrise d’œuvre. • Intégrer le comportement acoustique des logements, même si la question n’est pas posée dans la procédure de l’éco-prêt. In fine les options proposées par Habitat Toulouse sont les suivantes, (sachant que les
Cahiers EcoHabitat
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Le logement en pratique
Procédure de l’appel d’offre Il s’agit d’un appel d’offre restreint pour lequel 5 cabinets d’architecture sont retenus à concourir. Deux commissions sont prévues : la première pour le choix du projet, la seconde au niveau APS qui permettra d’étudier les variantes possibles ayant une influence sur les investissements. La maîtrise d’œuvre sera amenée à soumettre une ou plusieurs solutions tout en restant dans les contraintes de l’éco-prêt.
ments de surface, d’aménagement et d’usage.)
concurrents peuvent choisir de détailler une ou plusieurs options) : OPTION 1 : Confort acoustique Proposer des pistes de solutions prenant en compte les problèmes acoustiques liés à la rénovation énergétique : bruits aériens, bruits d’impact. Trois hypothèses serviront de base à l’étude : traitement de 1 à 2 logements uniquement, et pas ceux autour, traitement d’une cage entière, mais pas des autres, traitement de la barre entière. Ces hypothèses devront être évaluées en termes de coûts des travaux, coûts induits, délais, performances et opération tiroir. OPTION 2 : Confort hygrothermique Proposer des solutions visant à réduire les surchauffes liées à la rénovation énergétique, en valorisant l’inertie, la ventilation et les protections solaires.
Le logement en pratique
OPTION 3 : Qualité écologique et environnementale des matériaux proposés Proposer des isolants à faible impact environnemental.
extérieurs. Travail sur la conception et la gestion citoyenne des espaces extérieurs. Quel statut donner aux espaces extérieurs en rez-de-chaussée ? OPTION 7 : Évaluation des performances à l’issue des travaux La question des usages Les questions des usages sont prises en charge par M. Golovtchenko (UTM) qui fera intervenir ses étudiants du Master 2. Ce travail mobilisera une promotion entière en vue d’un rendu de qualité professionnelle, lequel est susceptible d’intéresser éventuellement Habitat Toulouse sur d’autres items du projet EcoHabitat. Dans ce contexte, il sera possible de demander aux résidents concernés de participer à l’étude par leur implication y compris dans les évaluations thermiques.
Conclusions
OPTION 4 : Confort d’usage Travail sur le rôle et les modes d’utilisation des espaces intermédiaires (balcon, loggia) dans le bilan énergétique des logements collectifs. Proposer des méthodes de construction en réhabilitation qui permettraient d’atteindre les mêmes performances thermiques, par d’autres voies. Par exemple : utilisation d’enveloppes à géométrie variable, et à fonctionnement « été-hiver » : cas des balcons ou loggias.
Passé l’étape des propositions, arrive l’obstacle de la décision du « politique » : celui-ci s’appuyant sur la position de l’ABF (Architecte des Bâtiments de France) souhaite conserver à l’ensemble de Daste, son harmonie architecturale dans ce quartier sensible, qui fait par ailleurs l’objet d’autres projets à l’échelle d’Empalot. Si l’on ajoute à cette donnée, les budgets (éco-prêt) disponibles, on sera probablement limité dans les solutions. In fine, on ne pourra donc retenir et mettre en œuvre ces éventuelles propositions que si elles conduisent à des améliorations de performances dans le coût donné et sans impact sur l’architecture des bâtiments.
OPTION 5 : Évolutivité de l’enveloppe Réaliser des propositions concernant le rôle que peut jouer l’enveloppe (outre la protection), en définissant de nouveaux espaces, des espaces intermédiaires.
Il aurait été souhaitable que la position de l’ABF nous soit connue avant qu’EcoHabitat n’ait engagé ses études. Mais le processus décrit dans la présente note ne doit pas être considéré comme négatif, au contraire.
Réaliser des propositions qui permettent une meilleure appropriation de la toiture terrasse par les habitants ?
On sait les enjeux de la réhabilitation thermique des logements collectifs qui représentent des milliers de logements.
OPTION 6 : Les espaces extérieurs et intermédiaires Propositions sur la gestion des eaux des espaces
La réflexion qui se fait jour : à quel niveau fautil faire porter l’effort de réhabilitation thermique sur les bâtiments anciens ? Faut-il améliorer
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Cahiers EcoHabitat
avec le risque de résultats médiocres en termes de consommations d’énergie ? Ou bien faut-il faire en sorte de proposer des solutions qui permettront d’atteindre les niveaux de performances correspondant aux normes actuelles ? On sait que sur le plan des structures il est exclu de justifier un ouvrage construit dans les années 1950 ou 1960 en utilisant les normes actuelles en particulier les Eurocodes : les principes même de ces règlements sont par trop éloignés. En revanche, en matière d’isolation thermique et de systèmes de traitement artificiel de l’espace, la question peut se poser différemment. Nous avions, dans le cadre des « options » proposées sur Daste, ouvert quelques pistes. Celles, classiques de l’isolation par l’extérieur : les « barres » de Daste étant sinon strictement identiques du moins très semblables, il
aurait été possible de proposer des solutions différents (isolation par l’extérieur pour l’un des bâtiments – isolation par l’intérieur pour les autres) et de comparer leurs performances « tout étant égal par ailleurs ». L’hypothèse d’un « ré-habillage » des bâtiments par la création de doubles enveloppes et éventuellement par « épaississement » des bâtiments avec création d’espaces extérieurs a également été abordée. Sur la question spécifique du respect d’une architecture considérée comme emblématique, ce qui est le cas de Daste, les réponses sont beaucoup plus difficiles. L’ABF aurait peut-être pu accepter que nous expérimentations cette question, y compris en participant à la recherche. Nous faisons l’hypothèse que la difficulté du sujet l’aura fait renoncer à aller plus loin dans cette direction.
Cité Daste © Habitat Toulouse
Le logement en pratique
Cahiers EcoHabitat
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Évaluation de l’efficacité énergétique de la rénovation de deux groupes d’immeubles collectifs dans la province de Barcelone
Introduction
Le logement en pratique
L’objectif de cette étude est d’analyser les possibilités d’amélioration du comportement énergétique des groupes d’immeubles construits peu de temps avant l’entrée en vigueur du Code technique de la construction, adopté en 2006. Nous estimons qu’une amélioration est possible grâce à des propositions de travaux de rénovation pour lesquelles nous avons étudié l’efficacité énergétique et le coût-avantage amortissable associé aux économies d’énergie au regard de la situation actuelle. Nous avons sélectionné deux groupes d’immeubles collectifs qui se trouvent dans la province de Barcelone (communes de Molins de Rei et El Prat de LLobregat) et qui font partie des expériences du programme EcoHabitat. Nous avons choisi un échantillon représentatif de logements dans les deux groupes d’immeubles et nous avons étudié leur potentiel énergétique d’un point de vue théorique, aucune action de rénovation n’étant prévue dans le cadre de ce projet. Les groupes d’immeubles analysés répondent aux critères techniques des normes qui existaient autour de l’année 2000, autrement dit, un moment où les exigences énergétiques concernant les bâtiments étaient très limitées et étaient issues des premières normes thermiques espagnoles de 1979. Celles-ci ont été postérieurement adaptées à la Catalogne à travers la norme du gouvernement de la province de 1982. C’est pour cette raison que nous avons réalisé cette étude en trois phases. Nous avons dans un premier temps analysé les demandes actuelles, c’est-à-dire la manière dont les bâtiments ont été construits. Dans un deuxième temps, nous avons examiné les demandes après avoir simulé l’amélioration du projet initial en supposant l’adaptation de l’enveloppe du bâtiment aux exigences de l’actuel Code technique de la construction. Enfin, pour la dernière phase, nous avons imaginé des améliorations qui vont audelà des actuelles exigences réglementaires, afin de faire des économies plus conséquentes avec un niveau d’inversion acceptable et des solutions techniquement via-
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Cahiers EcoHabitat
bles grâce à des moyens simples. Nous n’avons pas voulu intervenir de manière importante pour que ces groupes d’immeubles soient conformes aux concepts NZEB bien que, comme il est possible de le constater, nous obtenons dans certains cas des niveaux de demande intéressants.
Description des groupes d’immeubles La Granja (Molins de Rei, Barcelone) Le groupe d’immeubles La Granja se trouve dans la commune de Molins de Rei, près de Barcelone. Il relève du régime VPO (logement de protection officielle) de l’IMPSOL (Institut Metropolità de Promoció del Sòl i Gestió Patrimonial). Il a été construit entre 2002 et 2004, et il est composé de 3 blocs séparés représentant un ensemble de 75 logements : le bloc A2 comprend 30 logements, ainsi qu’un local au rez-de-chaussée. Les blocs B1 et B2 comprennent 22 logements chacun. Les 76 places de parking sont réparties sur l’étage -1 de chaque bloc.
© ASCAMM/iMat 1
Nous avons travaillé à partir d’un échantillon de 85% de l’ensemble des logements des trois blocs, car nous n’avons pas pris en compte les rez-dechaussée qui se trouvent en contact avec l’étage du parking. La transmission thermique (installation de l’isolement thermique par l’intérieur du mur de charge) dans la partie homogène est de 0,56 W/m2K, et la transmission thermique moyenne du mur des trois blocs (comprenant les ponts thermiques1) est de Um=1,19 W/m2K. Sur la toiture, la valeur de transmission thermique est de Uc=0,40 W/m2K. Les transmissions des ouvertures des logements du bloc A2 représentent 5,7 W/m2K (8 mm + aluminium laqué sans RPT), et celles des blocs B1 et B2 se situent entre 3,5 et 4 W/m2K (4/6/6 + aluminium laqué sans RPT). La transmission des ouvertures des escaliers est de 5,7 W/m2K. Les logements du groupe d’immeubles sont reliées au « district heating » avec une source de production de biomasse pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire (ECS). Ils n’ont aucun système de refroidissement. Quant à la ventilation, nous l’avons estimée à 1 ren/h.
Unités typologiques du groupe d’immeubles La Granja. Les chiffres de la transmission thermique linéique des ponts thermiques ont été extraits du document « Règles Th-U pour les bâtiments existants. Fascicule 5 : Les ponts thermiques » (2008, source : Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, http://www.rt-batiment.fr). Cahiers EcoHabitat
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Le logement en pratique
Le bloc A2 est composé d’un rez-de-chaussée et de 7 étages, avec un unique centre de communication verticale. Les logements (de 3 ou 4 pièces) sont répartis en 4 modules rotatifs sur 360° permettant de multiples orientations et formant 2 volumes séparés par une fente de ventilation qui sert également d’accès au bâtiment. Les blocs B1 et B2 ont un rez-de-chaussée, 3 étages et 2 cen-
tres de communication verticale chacun, ainsi qu’un puits de lumières. Comme pour le bloc A1, les 6 logements (de 2 et 3 pièces) par pallier sont disposés en forme de L autour du centre.
© ASCAMM/iMat
grande cour intérieure. Les logements ont une superficie d’environ 70 m2 (ceux de 3 pièces) et de 90 m2 (ceux de 4 pièces). À chaque cage d’escalier se trouvent deux logements par pallier. Compte tenu du grand nombre de typologies différentes de logements, nous avons étudié 58,9% de l’ensemble du groupe d’immeubles.
Les ouvertures des logements sont de simples vitres avec un châssis en aluminium sans rupture de pont thermique et dont la transmission thermique est de 5,7 W/m2K. Le système de chauffage se fait par des radiateurs électriques et la production d’ECS par une chaudière standard au gaz naturel. Il n’y a aucun système de refroidissement. Quant à la ventilation, nous l’avons estimée à 1 ren/h.
© ASCAMM/Mat
Le logement en pratique
Ribera Baixa (El Prat de Llobregat, Barcelone) Le groupe d’immeubles Ribera Baixa se trouve dans la commune d’El Prat de Llobregat, près de Barcelone. Il s’agit également d’une action de VPO de l’IMPSOL. Sa construction a été achevée en 2001. C’est un bloc continu qui couvre pratiquement un îlot de maison ; les bâtiments ont un rez-de-chaussée et 3 ou 4 étages, représentant un ensemble de 129 logements. Au rez-de chaussée, 9 locaux commerciaux sont disponibles et le sous-sol comprend 129 places de stationnement. L’accès principal aux logements se fait par une
La transmission thermique moyenne du mur, comprenant les ponts thermiques, est de Um=1,58 W/m2K, tandis que pour la partie homogène, elle est de 0,54 W/m2K. Sur la toiture, la valeur de transmission thermique est de Uc=0,43 W/m2K.
Étage E2 et E3 du groupe d’immeubles Ribera Baixa. 2
Les chiffres de la transmission thermique linéique des ponts thermiques ont été extraits du document « Règles Th-U pour les bâtiments existants. Fascicule 5 : Les ponts thermiques » (2008, source : Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, http://www.rt-batiment.fr).
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Cahiers EcoHabitat
Méthodologie d’analyse Pour étudier le potentiel de travaux de rénovation, nous avons procédé à des simulations énergétiques avec l’outil TRNSYS® dans le but d’obtenir les demandes de chauffage et de refroidissement (kWh/m2/an) des échantillons représentatifs de chaque groupe d’immeubles. Ils ont été étudiés en trois phases : 1. Évaluation des logements dans la situation actuelle (situation actuelle). 2. Travaux de rénovation pour que les groupes d’immeubles soient conformes aux exigences du Code technique de la construction (CTE) avec l’option simplifiée de la demande énergétique (scénario CTE). a.
La Granja : isolation par injection Um=0,95 W/m2K (comprenant les ponts thermiques) + ouvertures (4/6/6 + châssis PVC 3 chambres) pour bloc A2 et (4/6/6 be1 + châssis en PVC 3 chambres) pour blocs B1 et B2.
3. Travaux de rénovation pour atteindre des niveaux supérieurs à ceux exigés par le Code technique de la construction grâce à des solutions technologiques sélectionnées dans le cadre du programme EcoHabitat, et pour faire des économies d’énergie importantes à des coûts modérés (scénarios +) :
• Scénario 3 : travaux de rénovation des murs avec isolation par injection de λ=0,033 W/mK en chambre d’aire (La Granja Um=0,95 W/m2K, Ribera Baixa Um=1,35 W/m2K) et travaux de rénovation de la toiture avec isolation de λ=0,028 W/mK (Uc=0,2 W/m2K) + (installation de chauffage avec chaudière à condensation pour chauffage et ECS pour le groupe d’immeubles Ribera Baixa). • Scénario 4 : (scénario 1 + scénario 2). • Scénario 5 : (scénario 1 + scénario 3).
Résultats des économies d’énergie, des coûts et des amortissements des scénarios À l’échelle du groupe d’immeubles, le scénario le plus efficace en matière d’énergie est le scénario 4, dans lequel, à La Granja, la réduction de la demande en chauffage est de 60% et celle de la demande en refroidissement de 9% ; à Ribera Baixa, la réduction est de 76% et de 3% respectivement.
• Scénario 1 : remplacement des ouvertures double vitrage à gaz d’argon et intercalaire isolant et vitre intérieure à très basse émissivité (4/WE argon 20/4 be2) + (installation de chauffage avec chaudière à condensation pour chauffage et ECS pour le groupe d’immeubles Ribera Baixa). • Scénario 2 : travaux de rénovation des murs de type ETICS avec isolation de λ=0,033 W/m2K (La Granja Um=0,59 W/
Cahiers EcoHabitat
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Le logement en pratique
b. Ribera Baixa : ETICS avec Um=0,95 W/ m2K (comprenant les ponts thermiques) + ouvertures (4/6/6 be1 + châssis PVC de 3 chambres).
m2K, Ribera Baixa Um=0,85 W/m2K) et travaux de rénovation de la toiture avec isolement de λ=0,028 W/mK (Uc=0,2 W/ m2K) + (installation de chauffage avec chaudière à condensation pour chauffage et ECS pour le groupe d’immeubles Ribera Baixa).
Le logement en pratique
Moyenne des simulations des demandes de chauffage et de refroidissement (kWh/m2 an) de La Granja.
Moyenne des simulations des demandes de chauffage et de refroidissement (kWh/m2 an) de Ribera Baixa.
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Cahiers EcoHabitat
La Granja bloc A2
La Granja bloc B1
La Granja bloc B2
demande chauffage
demande refroidissement
demande chauffage
demande refroidissement
demande chauffage
demande refroidissement
(kWh/m2 an)
(kWh/m2 an)
(kWh/m2 an)
(kWh/m2 an)
(kWh/m2 an)
(kWh/m2 an)
situation actuelle
80,2
6,7
67,7
6,6
68,2
6,2
scénario CTE
49,2
7,2
54,1
6,0
48,9
5,2
scénario 1
38,6
6,0
47,7
5,6
51,3
6,4
scénario 4
26,8
6,4
30,6
5,8
31,6
5,3
scénario 5
35,0
6,2
38,8
5,7
39,9
5,2
Demandes de chauffage et de refroidissement à La Granja. Ribera Baixa demande refroidissement
(kWh/m2 an)
(kWh/m2 an)
situation actuelle
77,9
6,5
scénario CTE
42,2
7,7
scénario 1
33,6
7,8
scénario 4
19,0
6,2
scénario 5
23,7
6,5
Demandes de chauffage et de refroidissement à Ribera Baixa. Compte tenu du fait que les scénarios les plus bénéfiques pour ces groupes d’immeubles sont les scénarios 1, 4 et 5, nous avons calculé les coûts nécessaires aux réformes prévues pour chaque scénario sur les logements inclus dans l’échantillon représentatif. Ils sont synthétisés ci-dessous : La Granja bloc A2
La Granja bloc B1
La Granja bloc B2
€/m2 habitable
€/m2 habitable
€/m2 habitable
€/m2 habitable
scénario CTE
77,4
95,5
95,5
106,1
scénario 1
57,3
68,2
68,2
86,8
scénario 4
133,6
157,4
157,4
144,0
scénario 5
87,6
109,4
109,4
113,1
Ribera Baixa
Coûts (hors taxe) des travaux de rénovation pour chaque bâtiment des deux groupes d’immeubles en €/m2 habitable. Cahiers EcoHabitat
99
Le logement en pratique
demande chauffage
L’évaluation des coûts a permis d’obtenir des informations sur les tarifs actuels des fabricants et des professionnels du secteur de la construction et de la rénovation, ainsi que des informations sur la base de données de tarifs3 BEDEC de l’ITeC (Institut de Technologie de la Construction de Catalogne). Pour calculer ces coûts, nous avons tenu compte des hypothèses suivantes : • Tarif de l’énergie variable du « district heating » : 0,057 euros/kWh (source : fournisseur de « district heating » CASSA).
hors taxe) : 0,150938 €/kWh (source : IDAE, tarif de janvier 2013). • Tarif du gaz naturel (tarif de dernier recours hors taxe) : 0,05750871 €/kWh (source : IDAE, à partir du 1er janvier 2013). • Les périodes des amortissements des travaux de rénovation des scénarios proposés ont été calculées sur la base des économies d’énergie obtenues (kWh/an) et en tenant compte du coût des travaux de rénovation (€) :
• Tarif du mix électrique (tarif de dernier recours
coût rénovation (€) = économies d’énergie annuelles (€/an) * période d’amortissement (années)
€ ____ économies d’énergie annuelles (€) = économies d’énergie (kWh) * coût énergie (€/kWh) kWh
( )
€ € ____ ____ coût énergie (€/kWh) kWh * augmentation annuelle de l’énergie kWh = coût énergie (€/kWh)
( )
Le logement en pratique
( )
La Granja coût travaux €
bloc A2
bloc B1
bloc B2
économies d’énergie en chauffage
économies d’énergie en chauffage
économies d’énergie en chauffage
kWh/ an (%) *
amortissement
coût travaux
années
€
kWh/ an (%) *
amortissement
coût travaux
années
€
kWh/ an (%) *
années
scénario CTE
185688,5
76878,4 (39%)
25
110274,2
18725,7 (20%)
40
110274,2
17903,4 (19%)
41
scénario 1
148931,7
102922,7 (52%)
18
94381,1
27435,6 (29%)
31
94381,1
26531,1 (28%)
31
scénario 4
347446,3
132112,1 (67%)
26
217646,7
51327,7 (55%)
34
217646,7
50577,0 (53%)
34
scénario 5
227771,3
111752,2 (56%)
22
151267,8
39880,4 (42%)
32
151267,8
39091,3 (41%)
33
Amortissement des travaux de rénovation pour les échantillons représentatifs de La Granja des différents scénarios. 3
amortissement
Tarifs 2013 pour la Catalogne.
100
Cahiers EcoHabitat
*Réduction en pourcentage par rapport à la situation actuelle.
amortissement
€
économies d’énergie en chauffage kWh/ an (%) *
scénario CTE
640723,2
219808,2 (45%)
16
scénario 1
565944,6
262266,1 (54%)
13
scénario 4
938787,4
360321,8 (74%)
15
scénario 5
737669,2
329042,6 (68%)
13
Ribera Baixa
coût travaux
années
Amortissement des travaux de rénovation pour les échantillons représentatifs de Ribera Baixa des différents scénarios.
Conclusions
Vers le CTE Pour que ces groupes d’immeubles soient conformes au CTE, il faut avant toute chose améliorer les ouvetures (châssis et vitres). Étant donné qu’ils se trouvent dans une zone de climat tout à fait tempéré, les exigences entre les normes antérieure et actuelle concernant l’isolation sont relativement proches. Suite à ces changements, on constate que, en fonction de la typologie, on obtient des réductions de demande en chauffage de presque 40% dans le bloc A1 (type tour) de La Granja, et de 20% dans les blocs linéaires. À Ribera Baixa, formé par des blocs d’immeubles
En termes de valeurs de la demande à La Granja, cette intervention nous permet de passer d’une fourchette de 68-80 kWh/m²/an à 49-54 kWh/ m²/an. La même comparaison à Ribera Baixa nous amène de pratiquement 80 kWh/m²/an à 42 kWh/m²/an. Le coût économique de cette opération de mise en conformité avec le CTE est de l’ordre de 6.347 euros par logement à La Granja et de 8.430 euros par logement à Ribera Baixa. Après le CTE Pour cette troisième phase, nous avons prévu des améliorations qui vont au-delà des minimums réglementaires, avec des moyens techniques et économiques raisonnablement accessibles. L’analyse des différentes variantes nous a amenés à la conclusion que les économies les plus importantes s’obtiennent dans les deux groupes d’immeubles, à partir du moment où l’on procède à une amélioration générale de l’enveloppe (ouvertures, parties opaques et toitures). Nous avons par ailleurs imaginé, à Ribera Baixa, le remplacement du système de chauffage électrique par un système de chauffage à gaz avec chaudière à condensation qui approvisionnerait en même temps l’eau chaude sanitaire. Les réductions de demande en chauffage obtenues à La Granja par rapport à la situation actuelle atteignent des valeurs de 53%–67%.
Cahiers EcoHabitat
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Le logement en pratique
Les immeubles analysés représentent des typologies urbanistiques, architectoniques et constructives très communes dans la construction de logements sociaux réalisés en Catalogne entre les années 1990 et l’adoption du Code technique de la construction en 2006, et son entrée en vigueur postérieure. En partant de la perspective actuelle, et sans perdre de vue la nécessaire efficacité énergétique de notre parc bâti, nous avons réalisé un exercice d’évaluation de ces bâtiments, tel qu’ils ont été construits, afin de les comparer avec le comportement énergétique qu’ils auraient, s’ils avaient été construits selon les exigences actuelles du Code technique de 2006. Enfin, nous avons défini une série de scénarios de réhabilitation énergétique en appliquant à ces immeubles des solutions techniquement et économiquement viables pour tenter d’atteindre des valeurs plus ambitieuses d’économies d’énergie.
linéaires contigus, la réduction de la demande atteinte 45%.
À Ribera Baixa, cette réduction s’élève à 75%. Si nous le traduisons en valeurs de demande, cela signifie de 26 à 30 kWh/m²/an à La Granja et 19 kWh/m²/an à Ribera Baixa. L’investissement à réaliser se situe légèrement au-dessus des 12.000 euros par logement.
Pour le groupe d’immeubles de La Granja, compte tenu de l’augmentation annuelle de 4,4% du prix de la biomasse (pellets), bien que ces dernières années le prix ait été assez constant, les périodes d’amortissement s’élèvent à plus de 30 ans pour les blocs B1 et B2 dans n’importe quel des scénarios proposés. Pour le bloc A2, l’investissement est amorti plus tôt, entre 18 et 25 ans, car son état actuel est moins efficace (les ouvertures avec de simples vitres et un châssis en aluminium). Si l’on considère que les prix annuels du combustible augmente dans une moindre mesure, les périodes d’amortissement seraient encore supérieures à celles que nous avons calculées. Pour le groupe d’immeubles de Ribera Baixa, les investissements redescendent à une période de minimum 13 ans, en considérant une augmentation annuelle du mix électrique de 2,8%. La passage à la réhabilitation énergétiquement plus efficace et produisant moins d’émissions de CO2 (scénario 4) implique une période d’amortissement de 15 ans pour Ribera Baixa. Il faut pour cela rénover les ouvertures avec des systèmes à haute efficacité énergétique, diminuer la transmission thermique des cloisons opaques ETICS, et remplacer l’installation du chauffage électrique par des radiateurs et une chaudière à condensation à gaz naturel.
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Cahiers EcoHabitat
Centre commercial à Barcelone © ESCOFET
Le logement en pratique
Nous écartons les travaux de rénovation des cloisons opaques (scénarios 2 et 3) si les ouvertures n’ont pas été préalablement rénovées avec un degré élevé d’efficacité énergétique. En outre, les différences de prix entre les ouvertures permettant la mise en conformité des groupes d’immeubles avec le CTE et les ouvertures ayant un haut degré d’efficacité sont minimes.
Le logement en pratique
Cahiers EcoHabitat
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Retour d’expériences des logements sociaux à Toulouse et aux alentours
Le logement en pratique
Les questions énergétiques sont devenues un élément crucial au sein du bâtiment, notamment dans le secteur du logement social puisqu’elles impactent directement les charges des locataires, ces derniers ayant souvent un niveau de ressources limité. Depuis le 1er janvier 2013, la RT2012 a imposé la norme BBC (Consommations inférieures à 50 kWhep/m²/an) à tous les édifices dont le permis de construire a été déposé après le 1er janvier 2013, il s’avère que les bailleurs sociaux anticipaient déjà cette norme depuis quelques années. Construire des bâtiments présentant de bonnes performances énergétiques suppose d’importantes modifications dans la manière de construire, les travaux menés par la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP en partenariat avec le CRC/CeRCAD ont, dans le cadre du GT4 (intitulé « Applications expérimentales »), permis d’identifier quelques problématiques récurrentes. Un bailleur social ne peut se permettre de produire des opérations déficitaires. Le contexte financier des bailleurs ne cesse de se complexifier (part croissante d’investissement de fonds propres dans les constructions, question de l’acquisition du foncier, etc.). Or la RT2012 suppose des constructions de meilleure qualité pour des coûts similaires. Castille : opération BBC livrée en 2011 Première opération BBC livrée par l’OPH (Office Public de l’Habitat) Habitat Toulouse, sa compacité associée à des murs extérieurs de façade de 30 cm de béton cellulaire ont permis d’atteindre ces performances énergétiques. Le coût de l’opération, 1260 €/m² SHAB HT, pourrait sembler raisonnable mais cette opération ne comporte ni sous-sol (le m² de sous-sol oscillant entre 200 et 250€ HT/m²), ni ascenseur la réglementation, le permettant alors encore (l’opération possède de plus 3 cages d’escaliers).
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Cahiers EcoHabitat
D’une approche constructive séquencée à une approche constructive intégrée Si la RT2012 impose des objectifs de qualité, il faut aussi voir que la non-qualité représente un coût conséquent dans le secteur de la construction en France. Or certaines raisons de cette non-qualité sont partagées : • Coupure nette entre la conception et la réalisation de l’édifice, les entreprises qui interviennent dans la phase construction sont généralement mal informées des débats, discussions, objectifs qui ont été fixés jusqu’au stade de l’APD. Cette rupture est dommagea1
Immeuble Castille. ble à la construction puisque les entreprises interviennent en ne connaissant que rarement les finalités du projet. Ce manque de continuité dans le suivi des projets amoindrit la qualité finale. • La coupure se retrouve aussi entre les différents corps de métiers intervenant sur le bâtiment, puisque celles-ci se superposent sans être informées des travaux préalables ou à venir des autres entreprises. L’OPC ou le conducteur de travaux ne pouvant être présent de manière permanente. • Enfin, l’information se diffuse mal, au sein même des entreprises intervenant sur le chantier, les ouvriers n’étant que très rarement informés du comment et du pourquoi. Il s’est avéré que, sur une opération, les ouvriers procédaient à un système constructif très particulier (parpaings de béton retournés remplis de terre) sans savoir pourquoi ils le faisaient. Cette anecdote démontre bien le besoin de montée en compétence de tous les acteurs du monde de la construction, en particulier les exécutants.
Réaliser une bonne étanchéité à l’air suppose une bonne coordination entre les différentes entreprises intervenant sur le chantier. Réaliser un premier test à la porte soufflante dès le clos et le couvert terminés est recommandé, il faut ensuite s’assurer que les corps d’états secondaires ne viennent pas trop dégrader la barrière étanche. Autre élément à considérer, l’interface entre maçonnerie et menuiseries qui est l’une des plus problématiques.
Cahiers EcoHabitat
105
Le logement en pratique
Si les constructions doivent être de meilleure qualité avec la RT2012, c’est aussi parce que celle-ci impose le contrôle de l’étanchéité à l’air. Ces tests permettent en principe attester de la bonne réalisation de l’ouvrage puisqu’ils supposent d’une part une bonne conception (identification des points imposant un traitement au travers de coupes longitudinales et transversales) et d’autre part une bonne mise en œuvre1. Ces objectifs d’étanchéité à l’air (≤ 1 m3/h.m² pour le collectif) sont une véritable révolution dans le domaine de la construction, ils peuvent être mis à profit en faisant monter en compétences les entreprises qui participent à la construction comme ce fut le cas sur l’opération de la Hourre, réalisée à Auch par l’OPH du Gers.
© Habitat Toulouse
L’immeuble Castille est donc plus coûteux qu’une opération standard de l’époque. De plus, si ses performances énergétiques sont bonnes, ses performances thermiques l’été semblent plutôt mal vécues par les locataires.
Une réunion d’information d’une demi-journée, organisée par la maîtrise d’œuvre et d’ouvrage, avec toutes les entreprises attributaires de lots (l’entreprise venant avec 2 représentants dont un serait nécessairement un ouvrier du chantier) permettrait de contourner une partie de ces difficultés.
Le logement en pratique
© Benoît Kleiber
Une conception architecturale simple et bien pensée permet aussi de limiter les risques de non-qualité : éviter autant que se peut de Bâtiment rénové de la Hourre. mettre des surfaces importantes de logements sous terrasse étanche, produire une structure por- Une procédure de passation de marché consiste teuse de bâtiment simple, améliorer la précision à mettre en concurrence les achats en les pudu dessin, etc. Par ailleurs, plus la performance bliant (sur des journaux ou sites spécialisés). d’un édifice est élevée, plus les potentiels dé- Les règles de la mise en concurrence et du porfauts de mise en œuvre ou de conception seront ter à connaissance dépendent : dommageables2. • Du type du marché (fournitures, services ou travaux), Les marchés publics (ordonnance
2005) : élément incontournable du logement social
Les bailleurs sociaux sont soumis à l’ordonnance n°2005-649 du 6 juin 2005 (qualifié « d’ordonnance 20053 »). Tout pouvoir adjudicateur (se dit d’une personne juridique qui émet des marchés publics) se doit ainsi de garantir trois leitmotive : • Le libre accès à la commande publique, • l’égalité de traitement des candidats, • et la transparence des procédures. Leur objectif est de garantir la bonne utilisation des deniers publics.
• du montant du marché (notion de seuil qui équivaut à 5 millions d’euros HT pour les marchés de travaux en 2012 et 2013, 130.000 ou 200.000 € HT pour les fournitures et services), • et du règlement d’achat de la personne juridique (si elle en dispose). Il existe différentes procédures de passation de marché, dont : • La procédure adaptée : peut-être passée uniquement si les marchés se situent en dessous de seuils. Les modalités sont librement fixées par le pouvoir adjudicateur en fonction des
Sur la question de l’étanchéité à l’air par exemple : lors d’un défaut d’étanchéité, il y a infiltration mais aussi exfiltration, l’air sortant étant beaucoup plus chargé en vapeur d’eau, les dégâts provoqués sur une structure bois peuvent être catastrophiques. 3 Si l’ordonnance 2005 est un peu plus souple que le code des marchés publics, elle reste relativement similaire. Seule différence de taille : dans le cadre d’un marché de travaux, un organisme soumis à l’ordonnance 2005 reste libre de choisir son mode de dévotion (marché unique ou allotissement) ce qui n’est pas le cas d’un organisme soumis au seul code des marchés publics. 2
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Cahiers EcoHabitat
besoins à satisfaire, ainsi que du potentiel de réponse des opérateurs. Cette procédure très libre se doit de respecter les trois leitmotive des marchés publics. • Le concours : procédure « standard » où la personne publique retient après mise en concurrence et avis d’un jury un plan ou un projet. Elle est donc généralement utilisée dans le cadre d’aménagement du territoire, d’ingénierie, d’architecture. • La procédure négociée : le pouvoir adjudicateur consulte les opérateurs économiques de leur choix et négocient les conditions du marché avec un ou plusieurs d’entre eux. • Appel d’offres : procédure ou le pouvoir adjudicateur choisit l’attributaire sans négociation sur la base de critères objectifs portés préalablement à connaissance des candidats. Pour les marchés de travaux, c’est la procédure généralement appliquée (systématiquement même pour les marchés de travaux en allotissement).
• Procédure propre aux marchés de conception/réalisation : utilisée uniquement lors des
Lors d’une procédure de concours, le jury est fréquemment composé de techniciens et d’élus, ce qui entraîne une dichotomie dans la perception des offres : quand le technicien va se concentrer sur les coûts et la faisabilité du projet présenté par l’architecte, les élus vont plus s’intéresser à l’insertion du bâtiment dans son environnement, et son aspect architectural. La problématique de la régulation est centrale pour une maîtrise d’ouvrage et, à ce sujet, les procédures couplées concours pour les architectes/appel d’offres pour les entreprises sont complexes à gérer. La procédure du concours ne permet pas à la maîtrise d’ouvrage de discuter avec sa maîtrise d’œuvre avant de l’avoir choisi. Or, si par exemple le concours évalue les différents candidats sur la base d’un APD (Avant-projet définitif), le projet est déjà très avancé dans sa phase conception, il est alors complexe pour la maîtrise d’ouvrage de renégocier celui-ci avec sa maîtrise d’œuvre. Situation encore plus difficile à gérer pour peu que l’équipe d’architecture retenue ait proposé un projet qui dépasse déjà l’enveloppe budgétaire censée être allouée, ainsi avant même le début des travaux l’opération est dénaturée par rapport aux cahiers des charges. Une solution relativement simple consiste à demander aux équipes d’architectes retenues pour le concours de remettre une esquisse et non un APD ce qui permet d’engager les négociations plus en amont dans la phase de conception. Les procédures de conception/réalisation, à l’échelle de la construction, offrent une sécurité appréciée des maîtrises d’ouvrage. La régulation se fait à deux niveaux : • L’offre est systématiquement présentée par un groupement où c’est l’entreprise qui est le maillon fort du projet et non l’architecte. La place de l’architecte au sein de la chaîne de la construction est modifiée par cette procédure,
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Le logement en pratique
• Procédure de dialogue compétitif : cette procédure est assez particulière, elle est utilisée lorsque la conclusion des marchés est trop complexe pour être définie par le pouvoir adjudicateur seul, c’est-à-dire lorsqu’il ne peut définir seul les moyens techniques nécessaires pour répondre à ses besoins ou lorsqu’il n’est pas en mesure d’établir le montage juridique et financier. Cette procédure a l’avantage de conférer une vision plus complète et comparative des différentes solutions, elle est aussi plus ouverte puisque, contrairement à un appel d’offre, non restreinte au sein d’un CCTG (Cahier des clauses techniques générales) et CCTP (Cahier des clauses techniques particulières) trop fermés. Néanmoins, elle est très lourde à mettre en place puisque le dialogue, sur la base du programme fonctionnel diffusé par le pouvoir adjudicateur, avec les différents candidats requiert du temps et d’importantes ressources humaines.
marchés de travaux, le pouvoir adjudicateur confère à un groupement d’opérateurs économiques (généralement : entreprise générale du bâtiment, architecte, bureaux d’études) une mission portant à la fois sur l’établissement des études et l’exécution des travaux.
qui régule ainsi certains aléas mentionnés précédemment. L’entreprise présente un projet complet, c’est-à-dire avec un budget déjà fixé incluant tous les éléments de la conception à… la livraison.
Le logement en pratique
• Par ailleurs, cette procédure se réalise avec une entreprise générale, ce qui garantit un certain confort à la maîtrise d’ouvrage car elle aura un seul interlocuteur, et aussi un seul responsable en termes de garantie décennale. Les modalités d’attribution des marchés publics, notamment le choix quasi systématique du moins-disant (prix le plus bas), sont très souvent critiquées. Or ce sujet est en réalité plus complexe : jusqu’en 2006, la procédure de l’adjudication obligeait le donneur d’ordre à retenir l’offre du moins-disant. Désormais, il est possible d’intégrer d’autre critères techniques dans la sélection de l’offre, mais ces critères (encore peu opérants à l’heure actuelle) sont plus subjectifs qu’une attribution de marché sur la seule base du prix : le risque de recours juridique est donc plus important et les donneurs d’ordre sont frileux à ne pas prendre le moins-disant car avec la crise économique, le risque de recours est accru. Au sujet des prix, les maîtrises d’ouvrage rappellent aussi que ce ne sont pas elles qui les fixent et détecter une offre anormalement basse, comme elles se doivent de faire, est difficile. Dans le cadre du projet EcoHabitat, une procédure de dialogue compétitif a été réalisée par Habitat Toulouse. Sans revenir sur les résultats de celle-ci, il a paru évident que ce type de procédure, de par les moyens humains requis, n’est pas généralisable. Par ailleurs, il s’avère que cette procédure laisse des ambiguïtés juridiques4 assez inconfortables pour l’entreprise puisque celle-ci est in fine responsable. L’appel d’offre avec allotissement, procédure habituelle des bailleurs sociaux, pose également des problèmes dans le contexte économique ac-
tuel. Il est en effet très fréquent qu’une ou deux entreprises fassent faillite en cours de route. Le pouvoir adjudicateur se doit alors de relancer la procédure ce qui peut induire des retards dans les délais, donc un non-respect du calendrier de programmation et donc des surcoûts divers, ceci sans même évoquer les problèmes vis-à-vis de la responsabilité décennale5. En revanche, si les procédures en entreprise générale, (de type conception/réalisation ; dialogue compétitif ou appel d’offre non alloti) garantissent un certain confort aux maîtres d’ouvrage (interlocuteur unique, responsabilité unique), elles excluent de fait les TPE/PME (que l’on retrouve en sous-traitance) et coûtent plus cher. En effet, l’entreprise facture la coordination qui est normalement effectuée par le duo maîtrise d’ouvrage/maîtrise d’œuvre.
De Lattre de Tassigny : 1ère opération du GPV (Grand Projet de Ville), 1ère opération réalisée en entreprise générale par Habitat Toulouse. Le chantier a duré du 4 juillet 2011 au 4 octobre 2012 seulement. En revanche, le coût des travaux s’élève à 1 520 € HT/m². Le coût total de l’opération monte lui à 1 822 € HT/ m². Précisons tout de même que cette opération utilise un système constructif très particulier cher et complexe à mettre en œuvre, ainsi que des systèmes de balcons/loggias modulables particulièrement coûteux. Enfin, l’opération était située sur un sol pollué ce qui a aussi provoqué des surcoûts.
La question de la non-qualité est aussi à relier aux marchés publics sous un autre aspect : le choix des entreprises. Les bailleurs ont une très bonne connaissance du tissu local de PME, ils connaissant celles qui effectuent de bons travaux ainsi que celles qui peuvent poser problème. Or
Par exemple, le maître d’ouvrage et l’entreprise travaillent chacun avec un bureau d’étude thermique différent, en cas de désaccord, lequel a raison ? 5 Imaginons que le gros-œuvre soit défaillant, et ce en cours des travaux. S’il y a sinistre, à qui en imputer la responsabilité, à la première entreprise ou à la seconde ayant repris le marché ? 4
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Cahiers EcoHabitat
les entreprises qui réalisent de bons travaux ne sont pas forcément les mieux structurées pour bien répondre aux appels d’offre, et le bailleur se retrouve parfois contraint d’employer une entreprise qu’il sait moins performante qu’une autre parce qu’elle maîtrise mieux les critères de rédaction de mémoire technique. Une solution adoptée par un bailleur consiste à évaluer les entreprises six mois après la fin du chantier. Cette évaluation se doit d’être réalisée de manière objective et envoyée à l’entreprise afin qu’elle fasse part de ses observations, respectant ainsi la notion de transparence. Lorsqu’une entreprise a été évaluée de manière négative à deux reprises, il lui est alors demandé ce qui laisse à penser qu’elle ferait mieux la prochaine fois. En cas contraire, il sera proposé à la commission d’appel d’offres d’éliminer sa candidature.
Dernier élément important : il est impossible d’intégrer des critères favorisant le local au sein d’un appel d’offres. Ceci rend difficile (impossible ?) le développement d’une stratégie qui serait adaptée au Sud-Ouest européen. Le critère du bilan carbone permettrait de favoriser les entreprises locales, utilisant des matériaux et procédés locaux, mais ce critère est complexe à manier. Les outils d’évaluation environnementale existants manquent de simplicité pour être adaptés aux besoins des concepteurs. Il est par ailleurs important de développer aussi des filières locales de matériaux qui, à l’heure actuelle ne sont pas suffisamment structurées pour faire concurrence aux grands groupes industriels.
6
Si le confort d’été est l’une des thématiques centrales d’EcoHabitat, ce n’est pas le cas du secteur de la construction. Le confort d’été est, contrairement aux performances énergétiques d’un édifice, un élément très subjectif qui n’est pas forcément relié aux températures réelles6. La logique de performance prévalant dans la RT2012 s’attache aussi au bâtiment et non au logement, or une réelle démarche qualitative au sujet du confort d’été devrait être effectuée à l’échelle du logement et à celle de l’îlot : • À l’échelle du logement, car au sein d’un bâtiment collectif, tous les logements ne bénéficient pas des mêmes conditions, et donc des mêmes capacités de confort d’été, surtout si les appartements ne sont pas traversant et disposés sur plusieurs faces de l’édifice. • À l’échelle de l’îlot, l’architecture bioclimatique en imposant, spécialement dans le cas des ZAC, une orientation nord-sud systématique tend à faire disparaître la notion de rue, la notion d’urbain. Le lien entre urbanisme et architecture bioclimatique est à réfléchir de manière plus globale. Le confort d’été est une problématique qui doit être intégrée le plus en amont possible (tout comme l’acoustique) dans la phase conception, afin d’éviter d’avoir recours à des systèmes technologiques complexes aux frais de maintenance, consommations énergétiques et impacts environnementaux certains. Si chaque bâtiment est un prototype, il existe des systèmes plus ou moins simples qui permettent d’obtenir de meilleurs résultats à ce sujet.
À ce sujet, une étude réalisée par différents laboratoire à Toulouse a permis de constater les éléments influençant la perception du confort d’été très variable selon l’environnement immédiat (arbres versus goudron, etc.) et la personne concernée (personnes âgées se sentant en situation de vulnérabilité, etc.). Cf. rapport PIRVE, http://www.cnrm. meteo.fr/IMG/pdf/rapport_final_pirve.pdf
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Le logement en pratique
Notons néanmoins que la qualité de réalisation des entreprises dépend aussi de leur dimension vis-à-vis de la taille de l’opération. Une petite entreprise peut être dépassée sur un gros chantier et obtenir de mauvais résultats et, à l’inverse, obtenir de très bons résultats sur des opérations de taille moindre.
Le confort d’été : une notion qui reste secondaire dans les préoccupations des bailleurs
Résidence du Soleil : parpaings en béton-terre.
Le logement en pratique
Cette résidence, réalisée par la société SA HLM Les Chalets, est à destination de seniors pour une partie des logements. Ainsi, sur huit édifices, quatre ont été construits selon un système constructif assez particulier : les parpaings de béton sont posés de manière retournée et remplis de terre, ce système permet d’obtenir une bien meilleure inertie. Néanmoins, la mise en œuvre suppose un certain suivi et de bien protéger des intempéries le chantier afin d’éviter que la terre introduite dans le parpaing ne soit humide. Structure de la paroi extérieure : enduit extérieur + panneaux isolant minéral (0,16 m) + agglo remplis de mortier de terre (0,20 m) + enduit intérieur pour un coefficient U de 0,253 W/m².K.
Plan de masse de la Résidence du Soleil. Source : Garonne Développement.
Lizop : menuiseries oscillo-battantes posées en feuillure avec volets à projection. Lizop est une opération en cours de chantier (la livraison est prévue pour novembre 2013) par Habitat Toulouse dans la cadre du GPV de la Reynerie, c’est l’une des premières opérations à énergie positive de la région, réalisée en anticipation à la RT2020 (qui imposera la construction de bâtiments à énergie positive). Composé d’un bâtiment collectif, d’habitat individuel mitoyen et d’habitat individuel, les consommations énergétiques de ces différents édifices seront suivies sur plusieurs années. Cette opération est expérimentale à de nombreux égards, intégrant une importante réflexion sur le confort d’été, les combles du bâtiment collectif sont ventilés et un prototype de menuiseries a été mis en œuvre.
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Cahiers EcoHabitat
Ces menuiseries sont posées en feuillure, ce qui permet de limiter les points de faiblesse d’étanchéité à l’air. Elles sont oscillo-battantes et couplées avec des volets à projection, ce qui offre d’importantes possibilités d’aération tout en protégeant des intempéries, du soleil et en offrant une sécurité certaine. Les volets à projection n’étant plus industrialisés, le lot menuiserie a couté deux fois plus cher qu’un lot de menuiserie standard, d’importantes économies sont attendues en cas d’industrialisation. Ce système fonctionnerait également avec des persiennes à projection.
Détail graphique des menuiseries de Lizop. Cahiers EcoHabitat
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Le logement en pratique
© Cabinet Architecture Lieux Communs
Photomontage de l’opération Lizop. Source : Habitat Toulouse.
Le confort d’été est donc un élément indissociable de la conception de l’édifice et, comme au sujet des performances énergétiques, la question suivante est posée : dans quelle mesure les concepteurs doivent-ils s’adapter aux modes de vie des usagers ou les contraindre à changer leurs pratiques ?
Les usagers et leurs pratiques : paramètre aléatoire complexe à modifier
Le logement en pratique
Les usagers ont un impact à divers niveaux : confort d’été, performances énergétiques et même bonne maintenance de l’édifice. Il faut de plus savoir qu’un usager peut avoir un impact sur les autres logements adjacents au sien. Par exemple, lors d’une période d’importantes chaleurs, si un locataire laisse ses fenêtres ouvertes la journée, la charge thermique va se répercuter sur les logements adjacents, la dalle pleine devenant un plancher et un plafond chauffant, notamment si les pieuvres hydro-câblées ne sont pas isolées. Ce même phénomène peut s’observer l’hiver si un usager chauffe son appartement bien au-delà de la température de consigne. Températures de consignes, contrôle des débits d’air entrant dans l’édifice, etc. sont autant d’éléments techniques inconnus du locataire lambda. Or les usages sont des éléments lents à modifier et il semble complexe de donner à l’ensemble de la population une culture du bâtiment suffisamment développée pour lui permettre de maîtriser ces éléments. De plus, généraliser un contrôle des usages via des systèmes de domotique high-tech paraît peu réaliste. L’option la plus pratiquée consiste à renforcer l’inertie de l’édifice (système passif) mais la thématique du confort d’été peut alors devenir encore plus problématique si on laisse le bâtiment se réchauffer : un logement à forte inertie gardera la chaleur (et la restituera) plus longtemps qu’un bâtiment à faible inertie. Les usages sont une préoccupation importante des bailleurs, pour deux raisons : 7
• Si un locataire entame une action en justice car ses consommations énergétiques ne correspondent pas aux chiffres indiqués sur le DPE (Diagnostic de performance énergétique), il est relativement aisé de prouver que le bâtiment ne peut pas être tenu pour responsable, mais comment prouver que les pratiques du locataires peuvent et doivent être tenues pour responsables. • Lors des réhabilitations, si un bailleur a recours à la troisième ligne de quittance7 et que les consommations prévues ne sont pas atteintes, de nombreux problèmes peuvent alors se poser. Enfin, et plus préoccupant, certains usages ont des effets catastrophiques sur la durée de vie du bâti. L’exemple le plus souvent mentionné est celui des poêles à fioul, utilisés par les locataires comme chauffage d’appoint, ils dégagent une très importante humidité… Les conséquences dans un bâtiment étanche sont rapidement visibles et très dommageables. La mise en place de radiateur basse température peut être un élément encourageant ce type de pratiques s’il n’y a pas de sensibilisation préalable. Les locataires mal informés croient qu’ils réalisent des économies en utilisant ce type de chauffage d’appoint ; en effet ces systèmes laissent croire qu’il est possible de mieux maîtriser leurs consommations énergétiques, à travers l’achat régulier de bouteilles de fioul. Au contraire, ce genre de pratiques augmentent significativement les consommations énergétiques des locataires, et endommagent le bâtiment.
Conclusion Le projet EcoHabitat s’est inscrit dans une période très particulière où l’on assiste à une évolution rapide du milieu de la construction (exigences normatives supplémentaires notamment) durant une période économique incertaine et difficile, sans savoir réellement quelle en sera la finalité.
La troisième ligne de quittance est un processus de financement qui permet au propriétaire réalisant des travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique d’un logement de se rembourser sur une partie des économies d’énergie réalisées par le locataire. Elle s’applique tant aux bailleurs privés qu’aux bailleurs sociaux.
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Les travaux réalisés par la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP, en partenariat avec le CRC/CeRCAD ont permis, en recensant les avis de divers professionnels, d’identifier quelques points partagés avec des pistes simples à mettre en œuvre. Il est enfin utile de considérer que dans la vision holistique du domaine de la construction et de la vie des bâtiments, chaque édifice est généralement conçu et réalisé tel un prototype.
Tassigny © Habitat Toulouse
Le logement en pratique
“Les usages ont un impact à divers niveaux : confort d’été, performances énergétiques et même bonne maintenance de l’édifice.”
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La Granja © Valls-Musquera VM Arquitectos
Conclusion
L’enjeu principal pour le projet Ecohabitat, était de développer une approche globale du logement social durable, partagée par Toulouse, Barcelone, et Lisbonne, encourageant ainsi la prise en compte de l’habitat social durable dans les politiques publiques françaises, espagnoles et portugaises, tant nationales que régionales et locales.
Le logement en pratique
Dans le cadre de ce groupe de travail, l’objectif prioritaire était de démontrer la faisabilité d’opérations de logements sociaux durables neufs et réhabilités, impliquant directement un grand nombre d’acteurs, et plus particulièrement l’occupant. Par la diversité des actions qui ont été menées au sein de ce groupe de travail différents éléments ont pu être identifiés. Nous avons élargi la réflexion sur la mise en place d’outils d’évaluation du confort d’usage des occupants eux-mêmes. La procédure innovante du dialogue compétitif a été très enrichissante pour les différents acteurs y ayant participé, de par les nombreux échanges entre maîtrise d’ouvrage et entreprises auxquels il a donné lieu. Néanmoins, plusieurs constats s’imposent : • La procédure de dialogue compétitif doit être engagée en amont du dépôt de permis de construire afin de laisser plus d’opportunités innovantes aux entreprises. • Les entreprises ont proposé des solutions qui leur permettent de ne pas trop bouleverser leur manière de produire le bâtiment. Sur la réhabilitation de Daste, les différentes propositions des entreprises ont été contraintes d’une part, par la nécessité de répondre aux exigences des éco-prêts et d’autre part, par la décision de l’ABF de préserver l’architecture de cette cité des années 1950, ne permettant pas l’isolation par l’extérieur.
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Les exigences réglementaires croissantes dans le domaine de la construction en modifient considérablement le paradigme. Au sein de quelques opérations ici présentées, la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP a ainsi pu observer cette rapide évolution du bâtiment qui requiert une montée en compétence des entreprises. Autre constat : il n’existe pas de solutions uniformément reproductibles car chaque bâtiment est un prototype. Néanmoins, des petites actions relativement simples à mener peuvent avoir des impacts très positifs ; elles consistent à passer d’une méthode constructive séquencée à une méthode constructive intégrée en articulant bien mieux conception et mise en œuvre.
Diverses simulations ont permis à ASCAMM/iMat de démontrer les grandes économies d’énergie qu’il est possible de réaliser sur des bâtiments datant de la fin du xxème siècle, ou du début du xxième siècle. Des travaux d’une moyenne envergure suffisent, selon les simulations, à atteindre de bonnes performances. Plusieurs scénarios ont été étudiés : • Le premier est avec l’installation de meilleures menuiseries. • Le second consiste à mieux isoler les façades et toitures. • Le troisième à ajouter une lame d’air entre l’isolation supplémentaire et les murs existants.
• Le cinquième scénario est l’addition du premier et du troisième. Sur une opération, le système de chauffage a été modifié (installation d’une chaudière gaz à condensation) dans les cinq scénarios. De tous les scénarios, c’est le quatrième qui a été le plus efficace en termes d’équilibre économie d’énergies/coûts des travaux. Le retour d’expérience de tous les projets analysés dans le cadre d’EcoHabitat, peut contribuer à recentrer pour le logement la question des bâtiments durables autour des évolutions technologiques, des procédés de construction, de l’usage et des comportements. Tous les bailleurs sociaux rencontrés ont fait état de la nécessité, de plus en plus grande, de mettre en place un vrai processus de participation de toutes les parties prenantes, gage d’une écoute amplifiée, et d’une réelle prise en compte des demandes des acteurs dans les processus de décision. Non seulement en amont dès le lancement d’une opération, mais pour que ces échanges perdurent dans le temps, de façon à garantir la sélection opérée parmi les solutions les mieux adaptées, et le maintien des performances environnementales du bâtiment. C’est le recueil de tous ces éléments, de ces retours conjugués d’expérience, de tous ces aspects, socio-économiques, techniques, environnementaux avec d’autres expérimentations conduites à travers le Sud-Ouest de l’Europe qui, enrichis de projets en projets, devrait permettre très prochainement l’élaboration d’un guide pratique méthodologique, proposant des recommandations pour les logements durables à destination des bailleurs sociaux.
Cahiers EcoHabitat
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Le logement en pratique
La thématique du confort d’été n’est pas centrale dans le cadre du logement social, car les exigences se portent prioritairement sur les aspects énergétiques. Par ailleurs, cette notion de confort est subjective.
• Le quatrième scénario est l’addition du premier et du second scénario.
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Cahiers EcoHabitat
© TECCON
Modules de formation adaptés
GT5 Modules de formation adaptés
Modules de formation adaptés aux critères innovants du développement durable
Ce groupe a nécessité la rapprochement des entreprises, universités et centres de formation professionnelle, afin d’identifier les formations existantes et de proposer des modules complémentaires en cohérence avec des nouvelles propositions d’habitat adapté au Sud-Ouest de l’Europe.
Coordinateur GT5
Coordinateur transnational
UPC - ETSAB
Collaborateurs
Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP
PRES UT - ENSAT
Cahiers EcoHabitat
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Modules de formation adaptés
Vers un habitat durable : enjeux et atouts de la formation des acteurs de la production du logement social dans les régions Sud-Ouest de l’Europe (SUDOE)
Construire un habitat social, économique et à faible impact environnemental, dépend avant tout des acteurs qui interviennent dans le processus complet de sa réalisation. L’habitat est un espace structurant déterminant pour notre bien-être collectif et personnel. Or, force est de constater que nous peinons collectivement à produire en quantité suffisante des habitats, d’une part adaptés aux usagers et d’autre part, pleinement inscrits dans une optique de réduction d’impact sur l’environnement. C’est pourquoi les préoccupations du développement durable appliqué à la construction et les usages de l’habitat en zones urbaines, et plus particulièrement l’habitat social, demandent que l’ensemble des acteurs de la chaîne de production du bâti soit non seulement sensibilisé à cette exigence, mais que chacun dans son métier et à son niveau d’intervention soit formé en conséquence. Les réflexions menées par les partenaires institutionnels, professionnels et universitaires du groupe de travail GT5 d’EcoHabitat du programme européen INTERREG SUDOE, posent la question de l’adaptation de la formation (formation continue professionnelle et universitaire) des différents acteurs de la production de l’habitat au regard des changements économiques, sociaux et environnementaux (Plan Cli-
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Cahiers EcoHabitat
© EcoHabitat
Dans le cadre transnational, un échange des connaissances, de savoir-faire, a apporté un éclairage sur les pratiques en matière de formation répondant aux critères du développement durable et a permis d’ouvrir des pistes de réflexions pour la proposition de formations innovantes, adaptées à la production d’un habitat durable dans nos régions du Sud-Ouest de l’Europe : une formation post-universitaire européenne SUDOE orienté vers la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre, puis des modules de formation professionnelle destinés aux entreprises et artisans. Deux actions de formation, l’une orientée vers les entreprises et les artisans et l’autre destinée aux concepteurs et à la maîtrise d’ouvrage, permettront d’inculquer dans la démarche professionnelle une approche multicritère et multidisciplinaire visant à atteindre un compromis
satisfaisant dans la conception et la réalisation du logement social de demain. Les enjeux de la formation se situant dans une approche multicritère et multidisciplinaire, doivent prendre en compte les éléments majeurs de la « polis » (environnement législatif, planification territoriale, gouvernance politique et ses conséquences financières) mais aussi de l’« urbis » (planification urbaine, réglementation, paysage urbain, stratégie d’usages publics et privés) qui s’articulent à la « re aedification » (des typologies constructives, des codes techniques, une évaluation énergétique et environnementale, une optimisation de processus et de matériaux) pour atteindre le point culminant de l’« ars utendi » (un usage en adéquation avec l’homme, qui requiert techniquement maintenance, une réparation, réhabilitation, adaptation à de nouveaux usages et finalement, recyclage de ses composants basiques). EcoHabitat SUDOE explore deux formations innovantes destinées aux acteurs de la chaîne de production du bâti : commanditaires, concepteurs et exécutants.
Cahiers EcoHabitat
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Modules de formation adaptés
mat, Grenelle de l’environnement), mais aussi des évolutions techniques et réglementaires dans la construction du cadre bâti, à l’échelle du Sud-Ouest de l’Europe, dans les Régions de Midi-Pyrénées et de la Catalogne en association avec celle de Lisbonne.
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Modules de formation adaptés
Les enjeux de la formation : une approche multicritère et multidisciplinaire
Face aux exigences des prochaines décennies en matière de construction du cadre bâti, de production et de consommation d’énergie, tous les aspects de la production de l’habitat sont concernés : les pratiques, les usages sociaux, les technologies de construction, les coûts de réalisation ou de réhabilitation du bâti, les réglementations, les procédures incitatives publiques et institutionnelles, etc. Pour cela, le groupe de travail EcoHabitat a orienté ses réflexions vers deux actions de formation distinctes : d’une part, une formation post-universitaire qui a pour objectif d’approfondir les connaissances des acteurs (maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre) dans la prise en compte des critères du développement durable au niveau de la conception, la programmation et la gestion de l’habitat durable ; et d’autre part des modules de formation professionnelle visant à former les professionnels qui interviennent dans l’acte de bâtir ainsi qu’à leur faire prendre conscience de la valeur ajoutée qu’ils peuvent apporter dans la chaîne de construction, grâce à leur montée en compétence professionnelle. Ces actions de formation EcoHabitat ne peuvent se concevoir sans la prise en compte de l’évolution des réglementations européennes et locales qui régulent l’innovation dans la construction et le développement urbain. Ainsi, le Post Master universitaire vise la formation d’experts qui puissent nourrir les réflexions et apporter des solutions spécifiques à l’habitat social durable dans le Sud-Ouest européen au regard de ces nouvelles réglementations. Dans le cadre transnational, les échanges et les rencontres des groupes d’experts (groupes de travail EcoHabitat ou GT) sur la question de la production du logement social, ont montré des contextes aux évolutions parfois différentes entre la France et l’Espagne. Le nouveau cadre règlementaire, introduit par les directives européennes sur les notions d’économie énergétique (Directive européenne 2002/91) dans les bâti-
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Cahiers EcoHabitat
ments, apporte de nouvelles exigences dans la conception et la mise en œuvre du logement. Ces directives sont rédigées par la Commission européenne puis développées dans la législation de chaque pays.
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En Espagne, le nouveau code technique pour la construction, en application depuis 2006, a
La formation post-universitaire EcoHabitat SUDOE a donc pour objectif de former un corps de professionnels ayant une approche transnationale et transversale entre toutes ces échelles d’application de ces réglementations dans le contexte spécifique du Sud-Ouest ; mais aussi prônant des solutions de mise en œuvre efficaces et à faible impact économique et environnemental pour la construction de bâtiments économes en énergie. Nous pouvons citer ici, deux exemples qui pourront être développés dans le programme universitaire : le projet Ecobarrio Redosa d’Impsol à Barcelone et le projet
Visite de terrain par le groupe d’experts du GT5 d’EcoHabitat. Cahiers EcoHabitat
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Modules de formation adaptés
En France, les lois « Grenelle I et II » ont introduit la « basse consommation » dans le bâtiment neuf (BBC), les nouvelles réglementations thermiques, la RT 2005 puis la RT 2012 (depuis le 1er janvier 2013) et elles visent des objectifs très ambitieux de réhabilitation des logements sociaux d’ici 2020. Sur le plan de la mise en œuvre, de nouveaux critères sont inclus par la maîtrise d’ouvrage à travers des initiatives comme la « Haute Qualité Environnementale » à l’échelle nationale, ou les « bâtiments économes de qualité environnementale » dans la Région Midi-Pyrénées, ou encore des décisions issues des réflexions élaborées dans « l’Agenda 21 ».
apporté de nouvelles exigences sur les performances énergétiques des bâtiments neufs et existants. Au regard de la situation socio-économique actuelle et le « boom immobilier » qu’a connu le pays, la réglementation a été renforcée pour la réhabilitation du patrimoine résidentiel et la rénovation énergétique, avec le certificat d’efficacité énergétique et le contrôle technique du bâti.
de 55 logements sociaux à « énergie positive », Lizop, réalisé par Habitat Toulouse avec l’équipe d’architectes « Lieu commun ».
Modules de formation adaptés
La formation des professionnels de la production de l’habitat durable : un enjeu partagé Le groupe de travail transnational (GT5) avec l’étroite collaboration de l’équipe du CerCAD et de l’ADEME, a mené dans chaque Région (Midi-Pyrénées et Catalogne) un travail de recensement des formations universitaires et professionnelles existantes portant sur les thématiques du développement durable dans le domaine du Bâtiment. Le croisement de ces différentes études et enquêtes avec l’observatoire de la situation des entreprises au regard de l’emploi et de la qualification1 (réalisé sur la Région Midi-Pyrénées par le CRC-CerCAD) a permis d’établir une cartographie des populations cibles, d’analyser l’offre existante, d’identifier les compétences attendues et les besoins de formation des professionnels2, afin d’ouvrir des pistes de réflexions pour la mise en œuvre de modules de formations répondant aux caractéristiques spécifiques, culturelles et climatiques de l’habitat en zone urbaine du Sud-Ouest de l’Europe. De même, les différentes actions menées tant à l’échelle nationale que régionale placent la formation des professionnels comme un élément majeur pour la prise en compte des nombreux enjeux en lien avec la qualité environnementale, énergétique, économique de la production du bâti aujourd’hui. Pour réaliser le « Plan Bâtiment » et atteindre tous les objectifs fixés à court et à moyen terme, la formation va jouer un rôle déterminant,
notamment celle des enseignants et des formateurs pour développer chez les professionnels d’aujourd’hui et de demain les compétences attendues. Les différents constats présentés dans le rapport de la filière « Métiers du bâtiment » montrent d’une part que les métiers du bâtiment sont fortement impactés par le Grenelle de l’environnement : « le bâtiment découvre de nouveau métiers, revisite des métiers anciens et modernise le secteur traditionnel3 ». D’autre part, les enseignants et formateurs ne sont pas suffisamment formés aux connaissances technologiques et aux gestes professionnels requis par les techniques et technologies actuelles et nécessaires à l’accroissement de l’efficacité énergétique des bâtiments. Ainsi, le plan « Bâtiment Grenelle Environnement » mis en œuvre à l’échelle nationale, vise l’amélioration et l’augmentation des formations dans le milieu du bâtiment (formation de formateurs, qualité des supports pédagogiques, plates-formes technologiques en lien avec les professionnels et industries locales). Le programme européen BUS (Built Up Skills), quatrième volet du plan « Bâtiment Grenelle Environnement » 2012–2017, a pour objectif de construire une « feuille de route » permettant d’organiser la montée en compétence des professionnels, plus particulièrement « les cols bleus » à l’horizon 2020. Le dispositif FeeBAT4, propose à l’échelle nationale des modules de formation sur l’économie d’énergies dans les travaux de rénovation (bâtiments résidentiels et tertiaires). Ce dispositif mis en place depuis 2008 était destiné principalement aux entreprises et aux artisans
Observatoire de la situation des entreprises au regard de l’emploi et de la qualification, réalisé sur la Région MidiPyrénées par le CRC-CerCAD – site internet : http://cercad.us2.list-manage.com/track/click?u=445382178e73e413 64d39df8a&id=0bef86c94c&e=0a6e0e6a6c. 2 Rapports GT5 EcoHabitat sur l’analyse des offres en formation continue et professionnelle : « Formations initiales, construction et aménagement en Midi-Pyrénées » CRC-CerCAD et ADEME, septembre 2011 ; « Análisis de la oferta en formación para la sostenibilidad y vivienda social » UPC-ETSAB, janvier 2012. 3 Rapport du comité filière « Métiers du bâtiment », Plan Grenelle Bâtiment, 20 décembre 2009. 4 Formation aux économies d’énergies des entreprises et artisans du bâtiment – site internet : www.feebat.org. 1
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Cahiers EcoHabitat
• De systématiser la prise en compte de la dimension énergétique et environnementale dans les travaux de rénovation. • D’assurer la qualité des travaux réalisés en maîtrisant les interfaces et en anticipant les défauts de mise en œuvre. • D’accroître le rôle des prescripteurs du bâtiment en termes de rénovation globale. Le programme PRAXIBAT porté par la Région Midi-Pyrénées, pour la formation des professionnels du bâtiment de niveau IV (Bac techno-pro, Brevet pro) et V (BEP, CAP), met à disposition d’organismes de formation, des plates-formes spécialisées dans des technologies liées à l’isolation et la ventilation des bâtiments. Un suivi et accompagnement est assuré à l’aide de cahiers des charges de références techniques et pédagogiques, avec l’objectif pour ces formations d’intégrer dans leurs programmes et leurs pratiques une vision globale de la qualité environnementale du bâtiment et d’obtenir ainsi le référentiel qualité « énergies renouvelables »5.
Création de modules de formation professionnelle Au regard des besoins identifiées et des principaux changements à introduire dans les pratiques professionnelles, le CRC/CerCAD et la Fédération des SCOP BTP Midi-Pyrénées mènent une réflexion en vue de la création de modules de formation continue destinés aux professionnels (encadrant intermédiaires, formateurs) qui seront réalisés en collaboration avec les entre5
Quartier de Boavista © Câmara Municipal de Lisboa
Ainsi, ces nombreux dispositifs véhiculent tout à la fois une culture commune, des façons de faire partagées et des techniques spécifiques aux activités des professionnels pour accompagner la transformation des métiers traditionnels et structurer des emplois émergeants.
Études sur les besoins de formation des formateurs. ADEME/CAFOC de Nantes, octobre 2010.
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Modules de formation adaptés
“Les enseignants et formateurs ne sont pas suffisamment formés aux connaissances technologiques et aux gestes professionnels requis par les techniques et technologies actuelles et nécessaires à l’accroissement de l’efficacité énergétique des bâtiments.”
du bâtiment puis il s’est élargi à partir de 2012, aux architectes et ingénieurs, avec pour triple objectifs :
Modules de formation adaptés
prises, les industriels et les organismes de formation (La Fundación Laboral de la construction en Catalogne, La Fédération des SCOP du BTP en Midi-Pyrénées). Les formateurs animeront des formations de niveau IV et V, qui porteront sur les technologies liées à l’isolation et la ventilation des bâtiments, avec pour objectif d’atteindre pour ces formations le référentiel qualité « énergies renouvelables »6.
• D’appréhender les enjeux actuels de la qualité environnementale de l’architecture et de son impact sur le développement harmonieux et durable des villes.
L’objectif de cette formation, étant d’inscrire les compétences « métier » dans une vision globale et transversale de la qualité environnementale de l’habitat, de sa performance énergétique avec la coordination entre les différents corps d’état (encadrement, coordination, processus collectif, organisation séquentiel des chantiers).
• De proposer une transformation responsable du territoire ainsi que de nouveaux concepts de production du cadre bâti prenant en compte des objectifs de qualité dans l’architecture, le cadre de vie des usagers et dans une perspective durable.
Formation EcoHabitat SUDOE : innovation continue Le programme européen INTERREG Ecohabitat SUDOE, basé sur un réseau de collaboration entre trois universités (PRES/Universités de Toulouse, UPC/ETSA de Barcelone et Université de Lisbonne) et les collectivités locales partenaires (Toulouse Métropole, l’Aire métropolitaine de Barcelone et la municipalité de Lisbonne), propose une formation post-universitaire EcoHabitat SUDOE7, dont la préoccupation principale vise à inculquer dans la démarche professionnelle, notamment au niveau des concepteurs et de la maîtrise d’ouvrage, de nouvelles pratiques appropriées à la mise en œuvre d’opérations de logements sociaux dans le Sud-Ouest de l’Europe (SUDOE). L’objectif de cette formation étant de véhiculer, une approche sur l’optimisation des performances adaptées en matière de construction durable dans l’habitat, se référant à la qualité environnementale de l’architecture et du développement durable de la ville (Agenda 21). Elle doit ainsi permettre aux maîtres d’œuvre et aux maîtres d’ouvrage :
6 7
• D’approfondir les connaissances des acteurs concernés, des différentes approches, des normes et réglementations à l’échelle européenne et des régions du SUDOE.
Cette formation post-universitaire EcoHabitat SUDOE sera mise en œuvre sur la base d’un noyau principal commun aux trois universités partenaires et qui sera complété par des modules spécifiques à Barcelone (ETSAB-UPC), Toulouse et Lisbonne. De vocation transnationale et pluridisciplinaire, elle s’adressera à un public issu de la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre, notamment aux architectes, urbanistes, ingénieurs, économistes de la construction ainsi qu’aux dirigeants et techniciens des administrations publiques locales. Le programme de cette formation post-universitaire EcoHabitat SUDOE sera structuré par trois domaines thématiques : 1. Urbanisme et paysage urbain. 2. Technologie et réhabilitation. 3. Instruments pour le diagnostic, la gestion et l’innovation. Chaque domaine comprendra cinq modules de deux jours de formation, accompagnés de travaux dirigés et d’ateliers en réseau (projets, études de cas). Le trait d’union entre ces trois domaines thématiques se fera par le biais d’un atelier transnational itinérant.
Études sur les besoins de formation des formateurs. ADEME/CAFOC de Nantes, Octobre 2010. Programme de la formation post-universitaire EcoHabitat SUDOE.
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Cahiers EcoHabitat
Post Master « Habitat durable et responsabilité environnementale dans le Sud-Ouest européen »
Modules de formation adaptés
Cahiers EcoHabitat
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Modules de formation adaptés
L’enjeu de la formation pour les métiers de la construction à l’horizon 2020
Le secteur du bâtiment représente 42,5% de la consommation énergétique dite finale en France, et 28% des émissions de gaz à effet de serre ; il est ainsi le premier secteur économique en consommation d’énergie. En respectant les objectifs 2020 liés au changement climatique et aux énergies durables (réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20%, utilisation d’énergie provenant de sources renouvelables à hauteur de 20%, augmentation de 20% de l’efficacité énergétique), 80% des économies d’énergie proviendraient du seul secteur du bâtiment. Les impacts sur le secteur du bâtiment étant à la fois environnementaux, économiques et sociaux, les organisations professionnelles, comme la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP, œuvrent durablement sur ces différents leviers via, notamment, l’axe formation-emploi et veillent à adapter le dispositif de formation professionnelle continue pour apporter des réponses aux besoins d’acquisition de nouvelles compétences. Selon le Plan Bâtiment Durable, on sait qu’en France, l’enjeu de rénovation thermique du parc ancien est considérable : • 30 millions de logements sont concernés. • 1 salarié sur 10 travaille dans le BTP. • 150 000 actifs dont 65 000 ouvriers. • 398 000 entreprises du BTP dont 98% de TPE/PME. La Politique de formation de la branche construction depuis plusieurs années déjà, met tout en œuvre pour permettre aux professionnels d’anticiper les mutations nécessaires pour relever le défi, par l’évolution des programmes de formation, vers
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Cahiers EcoHabitat
le réseau du CCCA-BTP (apprentissage), et d’autres partenaires professionnels ou institutionnels, tels que l’ADEME, l’AFPA.
Tant au niveau national, que dans les Régions, cela passe, notamment, par un plan d’action de la branche :
C’est ainsi que, dans le cadre du projet EcoHabitat, la Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP, aux côtés du CRC/CeRCAD Midi Pyrénées depuis fin 2012, s’est attachée à mener, de façon transnationale, deux actions principales, concernant la formation des professionnels de la construction durable aux enjeux de la profession à l’horizon 2020, en ayant comme public cible les formateurs de formateurs et le personnel de chantier (encadrement intermédiaire et personnel de production) :
• Identifier les formations existantes, et les faire évoluer pour les mettre en adéquation avec les besoins des entreprises pour contribuer à l’amélioration des compétences dans tous les métiers. • Intégrer la formation à des solutions énergétiques intelligentes, en apportant des changements aux parcours de compétences et d’expérience. • Mettre en place les mesures nécessaires pour la reconnaissance de la valeur ajoutée d’une main-d’œuvre hautement qualifiée. Ce plan est porté par les organisations professionnelles, et les partenaires comme les Cellules économiques de la construction, et élaboré avec CONSTRUCTYS, l’OPCA de la branche,
• Identification des formations existantes et évaluation de la demande. • Production de modules de formation régionaux et transnationaux : en réponse à l’enquête sur les attentes en matière de formation des professionnels, et aux propositions de nouvelles formations adaptées à la production de l’habitat durable dans le périmètre SUDOE. Le travail d’identification mené en 2013, à tra-
PRAXIBAT
ACTIVITÉ 2 - La production des entreprises du BTP dans le bâtiment et les travaux publics en Midi-Pyrénées 8 444 millions d’euros en 2012
Volume de production des entreprises (hors taxes, en millions d’euros courants) Source : UCF, CCCA-BTP
Tendance 2013 10000 9000 8000
1764
7000 6000
2008
1975 1856
1703 1722
1890
1738
1950
1779
Travaux publics
5000 4000 3000 2000
4855
5304
2003
2004
6074
6698
7104
7102
2006
2007
2008
Bâtiment 6515
6425
6351
2009
2010
6697
1000 0 2005
2011 estimé 2012 estimé
La production des entreprises de la construction dans le bâtiment et les travaux publics en Midi-Pyrénées. Cahiers EcoHabitat
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Modules de formation adaptés
une qualification réelle dans les domaines de l’éco-construction, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
vers des enquêtes réalisées auprès des entreprises concernant leurs besoins en formation, des recensements de formations existantes via les questionnaires envoyés aux organismes de formation présents sur le territoire de Midi-Pyrénées, a donné lieu à l’élaboration de : • Tableau de bord de la formation et de l’emploi pour la construction en Midi-Pyrénées.
17%
16%
31%
36%
• Rapport de l’Observatoire de la situation des entreprises au regard de l’emploi et de la formation.
Modules de formation adaptés
Locaux neufs
Afin de répondre au deuxième objectif du projet EcoHabitat – cibler les métiers prioritaires, et sélectionner les thématiques principales, pour lesquelles les programmes de formation devaient être développés et améliorés – nous nous sommes appuyés sur l’étude du programme PRAXIBAT réalisée par le CRC Midi-Pyrénées, portée et pilotée par l’ADEME Midi-Pyrénées. L’ADEME porte également, au niveau national, le projet européen BUS (Build Up Skills), mis en œuvre pour répondre à l’une des actions prioritaires fixées par le Plan Bâtiment Durable qui consiste en la montée en compétence du personnel de chantier dit « cols bleus ». Les objectifs premiers de PRAXIBAT sont : • D’identifier le maillage territorial en terme de plateaux techniques de formation. • De structurer l’apprentissage par la pratique dans les formations (mise à disposition des plateformes pédagogiques de proximité). Des thématiques prioritaires, liées à l’isolation et la ventilation, ont été retenues pour une mise aux normes de plateaux tenant compte du cahier des charges spécifiques PRAXIBAT. En Midi-Pyrénées sur 2013, ce sont deux plateformes qui seront rendues opérationnelles pour ces formations, et ce sont les formateurs de formateurs qui en bénéficierons les premiers. 1
Logements neufs Entretien logements Entretien locaux
52% 48%
Production en bâtiment. Le contexte de la formation des professionnels en France, et l’impact de son évolution est liée, entre autres, au Grenelle de l’environnement1. Ce processus permet de mieux cerner le niveau auquel se situe l’enjeu pour la formation des métiers de la construction à l’horizon 2020. L’ADEME Midi-Pyrénées, le Conseil régional, l’Éducation nationale, les organisations professionnelles (FRSCOP BTP, CAPEB et FFB), la DREAL, l’OPCA CONSTRUCTYS et Pôle Emploi en France souhaitent déployer le projet appelé PRAXIBAT sur le territoire. Son objectif est d’adapter le dispositif national de formation initiale et continue des professionnels du bâtiment en favorisant leur montée en compétence pour atteindre les objectifs énergétiques assignés aux bâtiments. PRAXIBAT vise à mettre à disposition des apprenants de la filière bâtiment (lycéens, apprentis, demandeurs d’emploi en formation ou en reconversion, salariés ou artisans en formation continue) des plateformes pédagogiques de proximité dans trois technologies sur l’efficacité énergétique :
Extraits du rapport « Construction durable en Midi-Pyrénées : emploi, compétence, formation – février 2013 » http://www.crcbtp.fr/IMG/pdf/praxibat-rapportvweb.pdf
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Cahiers EcoHabitat
1. Performance énergétique des parois opaques dont étanchéité à l’air. 2. Renouvellement d’air (ventilation). 3. Éclairage économe et performant.
PRAXIBAT vise également à s’assurer de la formation des formateurs destinés à exercer sur ces plates-formes.
Ou parmi les quatre technologies sur les énergies renouvelables :
Afin de répondre au mieux aux objectifs du Grenelle de l’environnement, un cahier des charges spécifique est établi pour chaque plateforme technique pédagogique.
• Bois énergie (appareils indépendants et chauffage central). • Solaire thermique. • Solaire photovoltaïque. • Pompes à chaleur.
Modules de formation adaptés
PRAXIBAT
SALARIÉS 16 - L’effectif salarié dans le bâtiment et les travaux publics en Midi-Pyrénées 56 859 en 2011 4,6% du chiffre national Tendance 2013
Nombre de stagiaires (hors apprentis) résidant en Midi-Pyrénées Source : UCF, CCCA-BTP
Qualification des ouvriers : 52% sont très qualifiés ou qualifiés en 2011 (sources : UCF, CCA BTP).
Nombre de stagiaires comptabilisés à partir des dossiers de stages suivis par les salariés en formation continue (hors contrat de professionnalisation) Source : CCCA-BTP, Constructys
14 435 stagiaires en 2011
51% des ouvriers
14 255 stagiaires en 2010 + 1,3%
14 435 stagiaires en 2011
40% des stagiaires formés à une technique du BTP
Formation continue des salariés. Cahiers EcoHabitat
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© EcoHabitat
Modules de formation adaptés
Conclusion
de performance énergétique pour les bâtiments espagnols.
En France, infléchir la courbe du chômage d’ici la fin 2013 et engager une réforme structurelle du dispositif de formation professionnelle, telle est la feuille de route livrée aux participants à la grande conférence sociale des 20 et 21 juin 2013. On sait déjà depuis le projet de loi de décentralisation présenté le 10 avril 2013, que la Région sera désignée comme chef de file de la formation et de l’apprentissage.
Le groupe de travail transnational GT5 EcoHabitat a rencontré le directeur et le responsable des programmes de la Fundación Laboral de la Construcción Catalunya, (organisation paritaire de la branche construction espagnole déclinée par région), dont les 3 missions principales sont axées autour de l’emploi, la formation/qualification, la prévention/sécurité.
Qu’en est-il aujourd’hui de la formation professionnelle pour les salariés du bâtiment en France et en Espagne dans ce contexte économique un peu tendu pour tous ?
Dans l’avenir, des échanges sont à prévoir sur les missions respectives des organismes mobilisés pour ce projet, afin d’évaluer les pistes communes d’actions de formation transnational.
Quels modules communs seraient envisageables pour nos opérateurs de chantier ?
De plus, après quatre années de présidence espagnole, REFORME, le réseau pour la formation professionnelle dans le secteur de la construction en Europe, vient de passer aux mains du CCCA-BTP, organisme paritaire (organisations
Depuis le 1er juillet 2013 est entré en vigueur le décret de loi imposant de nouvelles normes
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Cahiers EcoHabitat
professionnelles et syndicats de salariés) de l’apprentissage BTP. Parmi les orientations stratégiques pour la période 2012-2016, on note que certaines sont en lien direct avec le travail réalisé par le groupe de travail transnational du projet EcoHabitat, en particulier l’utilisation du cadre européen des
certifications pour la transparence et le transferts des acquis de la formation, l‘investissement dans la qualité pédagogique des formateurs, la promotion des métiers de la construction en Europe ainsi que la formation professionnelle initiale à ces métiers, et enfin l’intégration du développement durable dans les parcours de formation.
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Modules de formation adaptés
Cahiers EcoHabitat
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© Toulouse Métropole
Modules de formation adaptés
Conclusion
Les actions de formations proposées par le groupe de travail EcoHabitat (GT5), s’inscrivent donc dans les objectifs du programme EcoHabitat qui vise d’une part à favoriser des dynamiques de coopération interprofessionnelles et transnationales, permettant la mise en œuvre de nouvelles méthodes d’édification, et participant à terme à l’amélioration de la qualité de l’habitat en zone urbaine du Sud-Ouest de l’Europe ; et d’autre part à la création ultérieure d’un label SUDOE, qui servira de base à l’établissement d’un cadre de référence pour la formation de tous les acteurs de la chaîne de production de l’habitat social. Ces actions de formation ambitionnent d’être le vecteur du transfert d’expériences et de compétences entre professionnels et ainsi dynamiser des pratiques communes à l’échelle transnationale. Enfin, un élargissement et une reconnaissance des ces formations, tant au niveau des organismes que des professionnels (formateurs et enseignants) par le futur label SUDOE, permettrait d’envisager des perspectives d’avenir pour nos échanges de savoirs et savoir-faire, spécifiques à nos régions SUDOE.
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Š C. Paz
Modules de formation adaptĂŠs
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Lisbonne © C. Paz
Barcelone © C. Paz
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L’avenir d’EcoHabitat
GT7
L’avenir d’EcoHabitat
L’avenir d’EcoHabitat
Composé de tous les partenaires, ce groupe capitalise les analyses et résultats des autres groupes de travail. Il concentre ses efforts à donner une identité au projet ainsi qu’à faire circuler l’information et trouver des pistes pour maintenir les collaborations et les échanges instaurés.
Coordinateur GT7
Coordinateur transnational
Toulouse Métropole - Habitat Toulouse
Collaborateurs
ASCAMM /iMAT
AMB - IMPSOL
Câmara Municipal de Lisboa
Fédération Sud-Ouest des SCOP du BTP
GAIA
PRES UT
Universidade de Lisboa
UPC - ETSAB
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Publicité, information et capitalisation du projet
L’avenir d’EcoHabitat
Cette section de la revue est la cristallisation des différents objectifs tracés par le projet. L’essence reste le travail collectif, transdisciplinaire et transnational des partenaires dans chacun des groupes de tâches. Elle rend compte de l’aspect innovant de la méthodologie du projet EcoHabitat qui est un moteur de collaboration et d’échange peu pratiqué à ce jour. Cet échange porte en soi une valeur ajoutée, que l’on trouve dans l’approche transnationale et multidisciplinaire des résultats et des propositions ici présentés. Les articles conjuguent les apports faits par chacun des partenaires des quatre groupes de tâches opérationnels. Ils capitalisent les contributions des intervenants et du public réalisées durant les cinq séminaires transnationaux, ainsi que celles faites dans les cinq cahiers EcoHabitat précédents. Ils reflètent également la prise de conscience des spécificités climatiques et culturelles dans la région du Sud-Ouest européen et de leur importance pour être au rendez-vous de l’innovation dans les domaines de l’habitat social durable. À travers ces articles, les partenaires du projet EcoHabitat souhaitent valoriser leurs travaux afin de promouvoir des projets mieux adaptés aux modes de vie de nos régions dans la conception et la construction de logements. Le premier article propose un cadre de critères qualitatifs de référence EcoHabitat. Le deuxième pose les bases d’un futur cluster sectoriel et transnational mettant en réseau les industriels, entreprises et laboratoires qui cherchent des partenaires techniques et commerciaux. Le dernier article évoque l’avenir possible d’EcoHabitat à travers la mise en place d’une démarche de type biennale.
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© EcoHabitat, Toulouse Métropole
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Lisbonne © C. Paz
L’environnement et la ville
Compte tenu de la faillite du modèle de la ville actuelle et de l’absence de modes de financement aisé, il nous paraît tout à fait opportun d’apporter une réflexion plus large sur les politiques d’urbanisme durable. Ce n’est pas par hasard qu’en septembre 2013, Lisbonne et Cascais accueillent plusieurs séminaires internationaux, notamment la présentation publique des conclusions du projet européen EcoHabita, Interreg SUDOE, à Lisbonne ; la Xème Biennal européenne d’urbanisme « X Biennial of European Towns and Town Planners », intitulée « New Paradigms, Challenges and Opportunities of European Cities, The contribuition of Spatial Planning to overcome the crisis » (nouveaux paradigmes, défis et opportunités dans les villes européennes) ; et le séminaire international UrbMap, à Cascais qui s’inscrit dans le Master européen « Planning and Policies for the City, the Environment and the Landscape ». Ces séminaires sont l’occasion de débattre précisément ces questions impliquant diverses communes, réseaux d’universités, entreprises des secteurs de l’énergie et de la construction, ainsi que, bien entendu, la population. Ce sont sans nul doute des occasions de lancer de nouveaux défis, concernant notamment les nouvelles manières d’intervenir sur le territoire et dans les villes ayant de faibles ressources financières, où il y aurait un meilleur équilibre entre l’aspect environnemental de la biodiversité, la dimension naturelle, et les espaces urbains construits. Texte proposé par le partenaire de Lisbonne. Il a été publié dans le Cahier EcoHabitat nº 5 en portugais.
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Il y a déjà eu un grand nombre de séminaires, conférences et réunions nationales et internationales dont l’objectif est, et a été, d’établir des stratégies et des scénarios permettant de promouvoir un meilleur environnement en milieu urbain. Attirer l’attention sur la question de la biodiversité dans l’espace urbain revêt désormais une grande importance, dans la mesure où l’on compte déjà actuellement davantage de personnes vivant dans les villes qu’à la campagne et qu’il est prévu qu’en 2050, 70% de la population vive dans des zones urbaines.
Les initiatives des Nations unies, de l’Union européenne, de l’ICLEI (International Council for Local Environmental Initiatives, Conseil international pour des initiatives locales environnementales), ainsi que d’autres organismes internationaux, nationaux et régionaux ont été extrêmement nombreuses ; toutes ces entités assument leur engagement et leur objectif de réduction de la perte de la biodiversité. Il n’en reste pas moins que dans la plupart des villes, cette réduction n’a pas encore été atteinte. Des conférences ayant une forte incidence ont été organisées, telles que Countdown 2010 qui a impliqué plus de 100 partenaires et près de 2 140 pays. Ces derniers ont assumé l’importance du développement et de la protection des écosystèmes urbains, tout comme celle de la protection et de la préservation des environnements ruraux et naturels. C’est dans ce cadre que la mairie de Lisbonne a récemment présenté sa stratégie concernant la biodiversité pour la ville ; elle l’a nommée « Biodiversidade Lisboa
Penser l’environnement dans le cadre de la ville est, à mon avis, l’un des vecteurs décisifs permettant de construire un discours autour du développement durable en général. La mise en place d’un projet environnemental devra sans nul doute présenter d’innombrables stratégies. Je considère cependant que la ville et l’espace pourront constituer en soi un élément déterminant permettant d’établir les concepts du projet d’environnement urbain et territorial. Je pense que quelle que soit l’approche conceptuelle envisagée, celle-ci doit toujours avoir comme condition l’interaction entre la ville, l’environnement urbain avec le territoire naturel, et son parc construit ainsi que les personnes qui y vivent et leurs écosystèmes. L’approche doit être considérée comme un système de relations devant obligatoirement créer plus de valeur que la somme de la valeur des parties. Au delà des qualités environnementales intrinsèques à l’environnement naturel, la ville/territoire, de par ses atouts en termes d’infrastructure, de mobilité, de construction, de techniques fonctionnelles, artistiques et esthétiques, sociales et éthiques, et culturelles (patrimoniales analogiques, métaphoriques), devra toujours être considérée comme un instrument permettant de créer de la qualité de vie et un bon environnement urbain, sans négliger les qualités naturelles de l’espace. En intervenant dans l’environnement urbain, il faut tenir compte du fait que l’espace fait partie d’un système de relations urbaines et naturelles. Cet espace est un élément signifiant d’un parcours et doit exercer une influence, de manière qualifiée, sur le territoire et le paysage. L’espace doit établir avec les personnes la mise en place d’une identité et d’un mode de vie expérimental qui doit être qualifié et qui ne doit pas gaspiller de ressources naturelles.
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Dans le contexte international, d’importants accords politiques, ont été lancés notamment avec la mise en place des Conventions de Rio de Janeiro, (Sommet de la Terre, à Rio), initiée par les Nations unies en faveur du développement et de l’environnement ; l’Agenda 21 a, dans une logique prospective, fixé des objectifs et des actions pour promouvoir le développement durable en ce xxième siècle, notamment en ce qui concerne la réduction de la perte de biodiversité en milieu urbain.
– uma estratégia para 2020 » (Biodiversité Lisbonne – une stratégie pour 2020). J’ai la conviction que l’environnement et la ville ne sont pas contradictoires et ne doivent pas être considérés incompatibles.
La vision environnementale de la ville et des espaces doit mettre en jeu ces systèmes de relations qui doivent associer en symbiose les qualités naturelles physiques du lieu, l’orographie, l’orientation solaire, les vents, les principes architecturaux et les aspects matériels aux activités humaines.
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Par définition, la ville doit être le lieu par excellence qui permette l’existence de cohabitations, d’échanges de savoirs, de cultures et de biens avec leurs écosystèmes. « Une ville est une zone urbanisée, qui se différencie des villages et autres entités urbaines par différents critères incluant le peuplement, la densité de population ou le statut juridique. La définition claire de la ville ne doit cependant pas être précise ; elle fait l’objet de divers débats. La population d’une ville varie entre quelques centaines d’habitants à une dizaine de millions. Les villes sont les zones les plus densément peuplées du monde. Le terme de « ville » est généralement utilisé pour désigner une entité donnée politique et administrative urbanisée. Dans de nombreux cas cependant, le mot « ville » est aussi utilisé pour décrire une zone d’urbanisation attenante. La ville peut être considérée comme le lieu qui concentre l’offre de services – culturels, religieux, d’infrastructure ou de consommation – et qui réunit les flux et les activités humaines les plus divers. Selon Leonardo Benevolo, cette superposition de fonctions s’explique par les différentes réalisations de ses habitants au fil du temps, qui en viennent à se juxtaposer à l’environnement urbain pour adapter la structure à leurs nécessités et intérêts divers. De par leur formation historique, les zones qui représentent le plus une telle dynamique sont les centres. » Définition de la ville, Wikipédia (version portugaise).
Le concept de ville réunit en lui-même le sens du développement durable. La ville est le lieu où se fixent la mémoire et l’enracinement culturel d’un peuple. Son principal objectif est de participer à la formation d’un bien patrimonial qui intègre le milieu naturel… et en tant que tel, la ville cherche à s’inscrire dans la continuité, à voir sa mémoire se transmettre pour l’avenir, autrement dit à être durable. La ville est donc un bien patrimonial qui doit garantir de manière durable un équilibre entre les aspects urbains, civilisationnels et environnementaux. Il s’agit, en d’autres termes, d’un bien patrimonial qui doit garantir de manière durable un équilibre entre l’environnement naturel et urbain, l’architecture, l’espace public et les personnes.
“Par définition, la ville doit être le lieu par excellence qui permette l’existence de cohabitations, d’échanges de savoirs, de cultures et de biens avec leurs écosystèmes.”
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Le mode de vie de la ville a été modifié au cours des quatre dernières décennies, du fait de la séparation et du fossé fonctionnel des trois principaux vecteurs d’établissement des citoyens dans la ville : le travail, la maison, les loisirs. Ce changement a provoqué une augmentation démesurée des périphéries urbaines.
Du fait du changement des moyens technologiques, de communication et de transports, notamment de la voiture (privée), nous assistons à la fuite du secteur habitation (maison) vers les grandes périphéries de la ville. Cette fuite donne lieu à son tour à des déplacements quotidiens de petites et moyennes distances, qui ont pour conséquence la diminution des logements dans les centres historiques des villes et la perte de certains modes de vie, notamment de vie publique. On assiste à l’effondrement d’un pilier du développement durable et de la propre expérience
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“Tous ceux qui promeuvent, proposent et décident des stratégies et projets d’urbanisme doivent avoir comme objectif de requalifier, ou de redessiner, le territoire avec une dimension d’innovation technologique et de développement durable, tout en encourageant la régénération du tissu social et culturel de la ville.”
identitaire urbaine. On assiste surtout à la perte de la qualité de vie. Ces flux provoquent en effet un rallongement conséquent du temps de transport entre la maison et le travail, le travail et la maison, la maison et les loisirs, ainsi que de grandes dépenses de carburants. Le mode de vie urbain de ces espaces se caractérise aujourd’hui par l’isolement accru des individus. Les personnes perdent leur capacité à se rencontrer et cessent d’utiliser les espaces publics et les jardins de la ville. La communication entre les habitants se perd, tout comme la conscience publique de la ville. Un atout essentiel de la qualité de vie urbaine tend à disparaître, à savoir le fait d’avoir une vie de quartier, sur la place, dans la rue et le fait d’occuper l’espace public. Celui-ci perd son identité. La campagne disparaît également, puisqu’elle ne constitue plus une unité de paysage rural ; elle a perdu sa fonction naturelle, ainsi que sa mémoire identitaire, son sens d’espace. C’est ainsi qu’apparaît le concept de ville diffuse (Francesco Indovina) dont les banlieues étendues se trouvent déconnectées entre elles et avec leurs centres.
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Cette ville diffuse et ses banlieues sont très souvent dénuées d’espaces et d’équipements publics et ne garantissent pas la création d’une identité basée sur les relations. C’est une ville qui offre certaines conditions de vie urbaines, sans pour autant avoir de sens morphologique, ni de densité, ni d’unité. Cette ville finit par se transformer en un non lieu, car des éléments fondamentaux, liés à la formation du territoire et du paysage, ont disparu. Aujourd’hui, ces villes et ces banlieues étendues se trouvent fragmentées, arrachées de leurs centres et sans aucun type de connexions agréables. Compte tenu de la prise de conscience et de la faillite de ce modèle territorial du développement de la ville diffuse, qui s’est appuyé exclusivement sur le développement du parc de logements et qui a privilégié la répartition par zone de lotissements sans aucun lien (créant ainsi des espaces faiblement qualifiés), il apparaît désormais nécessaire de corriger la situation en apportant à la fois un nouveau regard sur ce modèle et en le requalifiant. Autrement dit, il faut restaurer et repenser les centres urbains, pour que les personnes reviennent vivre en ville. Il faut également restaurer la propre périphérie, avec un regard neuf, en ayant comme point de vue une vision plus qualitative, plus inclusive, plus intelligente et intégrant davantage les qualités environnementales. Il va de soi que
cela implique des coûts supérieurs, mais cela est inévitable. Il faut restaurer cette ville pour qu’elle devienne un espace identitaire bénéficiant d’une qualité environnementale. Je ne parle pas ici de la restauration de la métropole asiatique hiérarchisée de taille XXL, ni de la métropole polycentrique du nord de l’Europe, mais bien de cette ville qui se trouve proche de nous, dans le Sud-Ouest européen et qui, jusqu’à une époque très récente, était une ville familiale, attachante, confortable et durable. Sans pour autant avoir de vision nostalgique, il me paraît important de mettre en place et d’encourager des stratégies environnementales, sociales, politiques et économiques permettant de favoriser la mise en œuvre de nouveaux moyens pour concevoir et construire un habitat plus durable dans ces environnements urbains, plus spécifiquement des régions du sud et de l’ouest de l’Europe dans lesquelles nous nous trouvons.
Dans ce cadre-là, il me paraît donc également pertinent d’encourager la réflexion sur la récupération de la ville diffuse selon les critères opérationnels architecturaux et les typologies de construction d’un projet plus durable, plus EcoHabitat. Le but est de favoriser la mise en œuvre de nouveaux moyens de concevoir et de construire un habitat durable, dans le contexte urbain des régions du Sud-Ouest européen. Il serait de cette façon envisageable d’établir un système de références d’indicateurs qui puisse contribuer également à la création d’un label Sud-Ouest. Ce label d’efficacité énergétique et de développement durable serait adapté à la spécificité culturelle de la région et du climat du Sud-Ouest européen, et surtout, serait adapté au contexte économique de cette région de l’Europe, caractérisée par de faibles ressources. À mon avis, tous ceux qui promeuvent, propo-
Ainsi, notre objectif doit être de requalifier, redessiner le territoire pour contribuer à la redynamisation économique de la zone d’intervention locale. Notre objectif doit être de requalifier, redessiner le territoire pour inciter également d’autres acteurs locaux à s’inscrire dans un processus de réhabilitation qui aurait comme modèle les pratiques expérimentées. Notre objectif doit être de requalifier, redessiner le territoire pour qu’il y ait transfert de know-how technologique et environnemental à l’attention des différents partenaires impliqués, notamment, dans le secteur de la construction. Notre objectif doit être de requalifier, redessiner le territoire selon des objectifs stratégiques pour l’espace, en mettant en évidence, un nouveau concept d’urbanisme qui consiste à intégrer ce qui est nouveau dans ce qui existe déjà, de façon à favoriser une occupation ordonnée et durable de l’espace public en associant la gestion de la construction (logement, commerce, services) et la qualité de l’environnement avec les populations. Je pense que la régénération urbaine des banlieues et de ce type de ville diffuse peu dense doit s’appuyer sur quatre principaux vecteurs d’action : – vecteur de la qualité urbaine et environnementale associée à la reconversion de l’espace public, des infrastructures, de l’environnement et de la biodiversité ; – vecteur de la dynamisation économique ici associée à de nouvelles opportunités et au développement de l’entreprenariat et de la création d’espace pour de nouvelles activités économiques (emploi et entreprenariat) ; – vecteur de la dynamisation sociale où serait intégrée la construction et la mise en place d’équipements de proximité dont
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Si au cours des quatre dernières décennies, le mot d’ordre était le la croissance, aujourd’hui, notre objectif doit être de requalifier, redessiner le territoire, le paysage de l’espace, de cette ville diffuse, de ces banlieues, et réhabiliter en introduisant des équipements communs/publics.
sent et décident des stratégies et projets d’urbanisme doivent avoir comme objectif de requalifier, ou de redessiner, le territoire avec une dimension d’innovation technologique et de développement durable, tout en encourageant la régénération du tissu social et culturel de la ville.
la nécessite a été prouvée, tels que les crèches, les résidences séniors et l’aide à domicile, ou encore les lieux favorisant les générations Internet, la citoyenneté de l’interaction et de la cohésion sociale et la dynamisation d’activités récréatives et sportives ; – vecteur de la dynamisation culturelle associée à la dynamisation des centres historiques.
Je suis convaincu que la ville se construit à partir de « liens sociaux » et par conséquent, nous devons avoir comme objectif de créer un espace intégré dans lequel les personnes participent à leur mode de vie et développent des « attaches » et des « amitiés » de confiance mutuelle. Je suis d’avis que nous devons restaurer… Restaurer cette ville grâce à des équilibres de faibles coûts. Équilibres qui favorisent un équilibre global, dans la relation morphologique, sociale, économique et environnementale. Il faut chercher à constituer une vision explicite de signes qui prennent en compte le paysage et l’espace. Je reviens à ce que j’ai déjà dit : l’environnement et la ville ne peuvent pas être une contradiction et ne doivent pas être considérés incompatibles. Mais pour que cela se concrétise et s’inscrive dans la durée, les villes doivent être plus « ville » … Elles doivent être plus intelligentes, elles doivent être plus amicales, elles doivent réduire les dépenses énergétiques et encore mieux gérer leurs ressources.
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Notre objectif doit encore être de requalifier, redessiner le territoire afin de créer une zone urbaine intégrée dans le tout, et qui dynamiserait les relations humaines en consolidant un ensemble global de quartiers. Pour cela, il faut requalifier le tissu urbain et éliminer l’image négative de la banlieue, notamment celle associée aux quartiers de relogement, par exemple.
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Critères qualitatifs de référence EcoHabitat SUDOE
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Les approches durables de la construction et les indicateurs appliqués dans les phases de la conception et de la réalisation des projets depuis une quinzaine d’années en Europe sont généralement issus des pays du Nord et donc en décalage par rapport aux climats et modes de vie des pays du Sud de l’Europe. Face à ce constat, et en contre-proposition à l’uniformisation dominante, le projet EcoHabitat propose la création d’un cadre de référence qualitatif en adéquation aux exigences techniques et aux caractéristiques spécifiques climatiques et culturelles des pays du Sud-Ouest européen. Initialement ces critères étaient envisagés comme la base pour la création d’un label SUDOE. Le postulat initial de ce label était celui de favoriser la mise en œuvre des solutions et de méthodes innovantes, ainsi que l’utilisation de nouveaux produits, matériaux et composants qui répondent aux spécificités des territoires du Sud-Ouest de l’Europe. Néanmoins, durant l’avancement du projet, la création d’un label a été mise en cause. En effet, les analyses des opérations ainsi que les enquêtes auprès des entreprises et des professionnels du secteur de l’urbanisme et de la construction réalisées par les groupes de travail Ecohabitat, nous ont permis de constater que les acteurs sont peu favorables à la mise en place d’un nouveau label. Les labels favorisent dans un premier temps l’innovation mais au terme d’une période relativement courte, l’innovation stagne. De ce fait, les groupes de travail EcoHabitat ont pris le parti d’une autre démarche, novatrice. Dans leur approche durable de l’urbanisme et de la construction, et plus spécifiquement dans la production et réhabilitation innovante des logements adaptés, les critères qualitatifs de référence servent de base à des appels périodiques à idées et à projets. Ce cadre de référence cherche à ce que les propositions soient
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“Les critères qualitatifs de référence servent de base à des appels périodiques à idées et à projets.” adaptées au changement climatique et aux modes de vie des espaces géographiques où elles s’appliquent. Il favorise les dynamiques de coopération interprofessionnelle et transfrontalière dans la conception, la réalisation et la réhabilitation de l’habitat. Il encourage l’approche intégrée dans la construction et facilite les réalisations expérimentales.
Méthodologie de définition des critères Depuis 1992, et à partir de la « Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement », la proposition des critères de développement durable est en cours de précision et d’adéquation.
Les critères EcoHabitat ont été enrichis par le travail des équipes de Toulouse Métropole autour de l’élaboration du cadre de référence d’aménagement et d’urbanisme durable réalisé pour le territoire de la métropole et ont mûri lors des séminaires publics grâce aux apports des intervenants et de l’assistance.
Les caractéristiques des critères qualitatifs de référence EcoHabitat Ces critères sont fondés sur les trois piliers du développement durable : social, économique et environnemental. Les aborder et les comprendre dans leur intégralité, complexité et cohérence globale est indispensable. Le pilier social évoque l’usager et les usages qui sont conjoncturels, essentiels et transversaux à l’innovation, à l’adaptation et à la durabilité des projets. Ces critères promeuvent la prise en compte des modes d’habiter les quartiers et les logements ainsi que les comportements de consommation et leur évolution.
Le GT2 a apporté en particulier la vision urbaine et les analyses en termes réglementaires et d’usages ; le GT3 a fourni des éléments en matière du bâtiment à partir des analyses des labels, normes et innovations ; le GT4 a renforcé les critères propres aux bâtiments à travers l’observation des opérations existantes, des réhabilitations et des travaux neufs dans les métropoles.
Concernant le pilier économique, ces critères font appel à la maîtrise des coûts en cherchant un équilibre financier global durant toutes les étapes d’un projet dès la conception, en passant par le fonctionnement et jusqu’à la déconstruction. Ils visent à intégrer les coûts et les bénéfices sociaux et environnementaux des logements de qualité, innovants et accessibles au plus démunis.
Les GT s’inspirent des travaux avancés par les projets européens CAT-MED pour des critères urbains et Miciudad AC2 pour les critères d’adaptation au changement climatique. Ils prennent en compte des recherches qui portent sur la formulation des critères pour la construction et la réhabilitation des Écoles d’architecture de Toulouse et de Barcelone.
Pour ce qui est du pilier environnemental, ils privilégient l’utilisation des systèmes naturels, encouragent une meilleure gestion des ressources et la minimisation de l’impact environnemental des projets d’habitat. Ils prennent en compte le phénomène du changement climatique et répondent autant au confort d’hiver que d’été.
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L’ensemble des partenaires du projet EcoHabitat, à travers les différents groupes de travail (GT) ont réalisé des apports à la formulation de ces critères. Les GT se sont appuyés d’une part, sur des travaux existants de construction et d’urbanisme durables et d’autre part, sur leurs études et retours d’expériences réalisés tout au long du projet.
Les critères qualitatifs de référence EcoHabitat SUDOE s’adressent à des projets d’habitat innovants, relevant de deux catégories : 1. Projets d’aménagement de quartiers ou d’îlots en tissu urbain constitué. 2. Projets de logements. Dans cette catégorie deux classes de projets sont considérées : les projets de réhabilitation et les projets de construction neuve en tissu urbain constitué.
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Dans chacune de ces catégories huit grandes thématiques ont été retenues afin de pouvoir rendre compte de la diversité d’éléments qui intègrent une démarche d’urbanisme et de construction durable adaptée à l’espace du SudOuest européen : 1. Usages 2. Innovations 3. Maîtrise des coûts 4. Énergie 5. Gestion et cycle de l’eau 6. Déchets 7. Gestion du chantier 8. Appropriation du projet Usages L’adaptabilité, la multifonctionnalité, l’évolutivité et le confort des habitants dans les espaces extérieurs, intermédiaires et intérieurs sont des éléments essentiels qui doivent être concrétisés dans les projets en réponse à des besoins repérés. Les logements doivent pouvoir accueillir des ménages de composition et revenus divers : jeunes étudiants, personnes âgées, familles monoparentales ou nombreuses, familles à faibles revenus. Les évolutions des besoins des habitants au fil du temps doivent être observées. La disposition des logements et des services invitent à la mixité sociale, culturelle et intergénérationnelle. Les projets s’intègrent de façon cohérente dans le territoire et dans la trame urbaine existante et optimisent l’intermodalité en termes de déplacements. La mise en place de démarches participatives et d’accompagnement à l’adaptation des pratiques, ainsi qu’une communication fructueuse avec les habitants tout au long du projet sont les garants permettant
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d’atteindre les prévisions socio-environnementales et économiques initiales. Innovation La mise en œuvre de projets inscrits dans cette démarche de durabilité devra faire preuve d’innovation afin de répondre de façon adaptée et créative aux défis et aux enjeux de la durabilité environnementale et sociale. L’innovation est la valeur ajoutée du projet, de ce fait une attention spéciale sera portée à : la constitution et au management des équipes qui permettent un approche globale et multicritère tout le long du projet ; l’utilisation et/ou création de nouveaux matériaux, procédés, services, systèmes et composants ; au montage financier et partenariat; au suivi et évaluation du projet ; au processus d’accompagnement des usagers et des acteurs de la construction proposé. Ces critères restent ouverts à toute autre innovation qui sera évaluée en fonction de sa pertinence et son opportunité. Maîtrise des coûts Une approche globale du calcul de la rentabilité de l’opération s’impose. Celle-ci doit considérer l’ensemble des coûts et des bénéfices tout au long de la vie du projet, depuis sa conception jusqu’à sa phase de déconstruction. Il est nécessaire de chiffrer et d’inclure dans l’équilibre financier des éléments tels que les impacts positifs et négatifs du projet sur l’environnement et les ressources naturelles et la cohérence de l’intégration du projet dans la trame urbaine, au réseau de transport et incorporer la mobilité douce. Il faut tenir compte également des impacts au niveau social qui concernent la santé, la cohésion sociale, la qualité de vie, l’emploi. Pour cela, des méthodes économiques d’évaluation environnementale permettent l’estimation des coûts et des externalités positives pour leur internalisation dans l’analyse financière du projet. Il est indispensable que les projets d’aménagement urbain et de logements ainsi conçus et construits soient accessibles aux ménages à revenus modestes et que les coûts de fonctionnement restent maîtrisés. Énergie Trois grands sujets sont retenus pour les différents projets : l’adaptation au changement cli-
matique, l’utilisation d’énergies renouvelables et la limitation de l’impact sur l’environnement des opérations. L’emploi de systèmes de simple utilisation et naturels de chauffage et de refroidissement est encouragé dans les bâtiments. Gestion et cycle de l’eau Les éléments pris en compte dans ce domaine favorisent une approche globale du cycle de l’eau et la mise en œuvre de mesures de limitation des consommations en eau aussi bien dans la dimension urbaine que dans celle du logement. Déchets Une minimisation et une meilleure gestion des déchets font partie des éléments constitutifs de la démarche. Ainsi, un ensemble d’actions peuvent être mises en œuvre dans cet objectif dans les phases du chantier et celle du fonctionnement. Des initiatives d’information, de formation et d’accompagnement au changement de pratiques devront également être mises en place.
Perspectives Ces critères qualitatifs EcoHabitat encouragent l’innovation adaptée au changement climatique et aux modes de vie des espaces géographiques du Sud-Ouest européen. Ils constituent un cadre de référence qui est amené à évoluer dans le temps en fonction des changements du climat, des contextes socioculturels, des nouveaux apports et des retours d’expériences. Ils sont la base d’un événement périodique porté par les métropoles. Le but est de promouvoir et mettre en valeur des opérations et des projets de logement exemplaires du point de vue social, technique et qui soient adaptés aux spécificités des villes du Sud-Ouest européen. La publication des Cahiers EcoHabitat assurera la capitalisation et la diffusion des projets lauréats. D’autres manifestations pourront venir appuyer l’évolution et la mise à niveau de ces critères : expositions itinérantes, présentation du projet lauréat, colloques et conférences.
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Gestion du chantier Le bon déroulement de la phase de chantier en ce qui concerne la limitation des risques et des nuisances ainsi que la mise en place de mesures de sécurité des habitants sont essentiels. Il est nécessaire d’identifier correctement les activités affectées par le chantier et de connaître les pratiques sociales afin de minimiser les impacts négatifs sur la vie quotidienne des habitants et des différents organismes ou entreprises durant ce temps.
Appropriation du projet La prise en compte des demandes sociales et des propositions de tous les acteurs liés au logement est une base importante pour une réelle innovation adaptée depuis la conception jusqu’à l’appropriation des projets. Il est nécessaire d’appréhender la façon d’habiter les quartiers et les logements en intégrant les pratiques sociales et le quotidien des habitants durant toutes les phases du projet.
Réseau de coopération EcoHabitat « Acteurs, processus et systèmes de production de l’habitat » : Pour une innovation dans le logement au service des habitants
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Dans le cadre du diagnostic établi par les partenaires du projet EcoHabitat, les déficits de communication, de collaboration et d’échange entre les acteurs intervenant dans le secteur de la construction ont été identifiés comme un frein important à l’évolution de ce secteur. En effet, cette absence de communication peut être observée non seulement entre des catégories d’acteurs différents mais aussi à l’intérieur d’une même catégorie. Ceci a comme effet un très faible niveau de transfert des connaissances, des pratiques et provoque une stagnation dans la façon de construire. L’innovation du secteur de la construction en France et en Espagne est en conséquence très limitée. Aujourd’hui, les acteurs du bâtiment doivent répondre au défi du développement durable qui devient le principal élément de changement de paradigme social et économique en produisant une modification profonde de la réglementation en général et dans le secteur du bâtiment en particulier. C’est pour cela que les projets de construction doivent aller au-delà des objectifs classiques de temps, coût et qualité et doivent intégrer de façon cohérente de nouveaux critères de durabilité dans l’espace géographique du Sud-Ouest européen. L’intégration de ces nouvelles exigences requiert une évolution de la culture des différents acteurs du secteur et ceux-ci ont besoin de techniques et de méthodologies innovantes afin d’optimiser les processus de réalisation, projet et promotion. Conscients de ce défi, les partenaires du projet EcoHabitat ont fixé l’objectif d’établir un réseau de coopération entre les acteurs du secteur du bâtiment et de l’urbanisme. Ce réseau pourrait perdurer au-delà du terme du projet dans le but de favoriser, mettre en place et diffuser l’innovation dans le domaine du logement social durable dans la région SUDOE. Ceci implique la prise en compte des modes de vie,
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des spécificités culturelles et climatiques, mais aussi des aspects plus globaux comme l’économie, l’espace et l’urbanisme. Plusieurs travaux et expériences mettent en évidence que le degré de connexion entre acteurs et entre les acteurs et avec leur environnement, là où se situent les besoins de leurs marchés, est déterminant pour favoriser l’innovation.
Pour relever ce défi, le potentiel et l’expérience des sept partenaires EcoHabitat dans le domaine de l’innovation mais aussi leur participation dans des réseaux internationaux ont été mobilisés. Initialement la structure du réseau de coopération EcoHabitat a été orientée vers « Acteurs, processus et systèmes de production de l’habitat » (figure 1). Ensuite, nous avons défini trois réseaux thématiques autour de trois axes d’intérêt en lien avec les objectifs et les résultats du projet. Ces axes peuvent évoluer et changer dans le temps et doivent permettre des collaborations dynamiques entre les acteurs du monde académique, entrepreneurial, associatif et les collectivités territoriales. Les réseaux thématiques ainsi constitués serviront de base à la mise en place d’un futur cluster transnational répondant aux exigences des prochaines décennies
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Les groupes de tâches du projet EcoHabitat confirment le fait que de nombreuses professions sont liées au secteur du bâtiment et que la plupart d’entre elles sont organisées en corporations très fermées. Il existe également des réseaux mais ils ne sont généralement pas multidisciplinaires et ne permettent pas la rencontre entre les différents univers. Face à cette réalité, le défi d’EcoHabitat est de réussir à regrouper, organiser et consolider une coopération entre les mondes académique, entrepreneurial et industriel et les corporations, tant au niveau national que transnational dans l’espace SUDOE. Le but est que ses membres aient une vision globale, multicritère et une approche structurée
des projets de construction tout en admettant la singularité de chacun. Ceci implique la confrontation des intérêts des acteurs du bâtiment, représentés en quelque sorte par le partenariat EcoHabitat, depuis la conception jusqu’à la construction des logements dans la région.
en matière d’habitat social, de production et de consommation d’énergie. Les axes d’intérêt sont définis de sorte que chaque acteur puisse y apporter son expérience, ses connaissances et ses pratiques. Les caractéristiques essentielles des trois réseaux thématiques autour des axes d’intérêt proposés par les groupes de tâches sont présentées ci-dessous de façon succincte. Climat et confort du logement : sont traités ici des sujets tels que l’efficacité énergétique et des aspects sociaux en lien avec le confort et les économies dans la consommation.
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Processus constructifs : concerne l’organisation des acteurs et des ressources durant la période de production d’un projet en considérant tous les participants à toutes les phases du projet depuis l’idée, qui résulte d’un besoin identifié, la proposition du promoteur, la construction, durée de vie utile…. Quartiers avec une gestion autonome des ressources : la conception urbaine au niveau d’un quartier ou d’un îlot urbain doit intégrer de façon cohérente les critères de durabilité et traiter des aspects tels que la génération d’énergie, la gestion de l’eau, du sol et des déchets. Cet axe aborde également les aspects sociaux des usages, de l’appropriation du quartier, d’adaptation des pratiques... Dans l’objectif de créer un réseau ouvert, un grand nombre d’acteurs de la région ont été invités afin que, de manière tout à fait volontaire, ils manifestent leur intérêt en s’y inscrivant. Pour cela nous avons préparé un formulaire d’inscription dans le but de : • Vérifier l’intérêt multidisciplinaire et transnational du réseau proposé. • Avoir un premier répertoire d’inscrits qui pourront être mobilisés dans des événements à venir.
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Cahiers EcoHabitat
• Considérer la pertinence et l’intérêt des domaines de recherche, développement e innovation identifiés. • Vérifier la pertinence des axes d’intérêt proposés tout en laissant la possibilité aux inscrits de présenter de nouveaux thèmes. Le lancement initial du réseau de coopération s’est appuyé sur le tissu socioprofessionnel existant dans les villes partenaires du projet qui s’intéresse et travaille dans le domaine du logement durable. Nous avons utilisé le soutien offert par les institutions publiques des métropoles de Toulouse, Barcelone et Lisbonne à travers leur engagement dans la construction de logement social durable. Nous avons compté aussi sur l’appui des universitaires et des chercheurs qui travaillent main dans la main avec des entreprises sur des projets d’habitat durable adaptés aux spécificités de la région. Un questionnaire a été diffusé à travers la page web EcoHabitat et envoyé à la liste de contacts de chacun des partenaires.
Les résultats L’inscription au réseau est ouverte depuis le 18 juin 2013 en France et en Espagne tandis que pour le Portugal, elle a été mise en ligne à la mijuillet. L’analyse ici présentée est basée sur les 131 réponses obtenues jusqu’au 9 août 2013. L’inscription est par ailleurs toujours possible. Principales caractéristiques des inscriptions En ce qui concerne l’origine, 60% des inscriptions viennent d’Espagne, 37% de France, 2% du Portugal et il y a une inscription de la Grèce (Figure 2). La faible représentation du Portugal répond aux raisons exposées plus haut. À l’intérieur de ces pays, les localités les plus représentées sont Barcelone et ses alentours en Espagne et Toulouse et la région toulousaine en France. Pour l’Espagne, des réponses sont également parvenues de Madrid, Saragosse et Valence.
“Les axes d’intérêt sont définis de sorte que chaque acteur puisse y apporter son expérience, ses connaissances et ses pratiques.” Pourcentage d'inscrits par pays 2%
1%
37% 60%
Espagne
France
Portugal
Grèce
Figure 2.
Réponse par type d'acteur sur le total par pays (en pourcentage) 30% Espagne
25% 20% 13% 6%
8%
13%
10% 3%
Entreprise privée
Architectes
France
19%
Association ou Université ou organisme à École but non lucratif
Autres
13%
10%
9% 5%
4% 0% Centre technologique
0% Ingénieries
Collectivité territoriale
2%
Entreprise publique
5%
2%
Technicien du bâtiment
0%
2%
Centre de formation professionnelle
0%
Étudiant
Figure 3. Cahiers EcoHabitat
2%
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L’avenir d’EcoHabitat
Le type d’acteur le plus représenté en France et en Espagne est l’entreprise privée. Elle a un pourcentage un peu plus élevé en Espagne. Le deuxième type d’acteur le plus représenté en Espagne est celui des « Architectes » et en France est celui des « Associations » (Figure 3). On peut aussi observer en France un équilibre entre « Architectes », « Ingénieries » et « Autres ». Les catégories « Centre technologique » et « Collectivité territoriale » sont présentes seulement en Espagne avec une représentation comparable.
En ce qui concerne la taille, on observe une prévalence des petites et moyennes entreprises de moins de 250 employés. En Espagne, le poids des plus grandes est plus important qu’en France (Figure 4).
Inscrits selon nombre d'employés (en pourcentage)
47%
16%
L’avenir d’EcoHabitat
11%
Concernant les secteurs d’activité, on observe une importante affluence d’inscrits travaillant en « Études et projets » et en « Énergies renouvelables ». Ce résultat est en cohérence avec la thématique d’EcoHabitat. Les autres secteurs, eux, montrent des pourcentages d’inscription entre 15% et 5% et ont une représentation assez homogène (Figure 5).
6%
23%
8%
17%
Espagne
Parmi les 18 inscrits qui ont sélectionné « Autres » lors de l’inscription on trouve : acoustique, création, édition, finances, meubles en carton, promotion, photographie, assainissement, géobiologie, urbanisation. Un total de 6 réponses correspond à des institutions de l’administration publique ou des organisations professionnelles, 6 concernent des entreprises de gestion, évaluation ou bureaux d’études et 9 correspondent à des établissements d’enseignement, recherche ou formation.
France
Moins de 10
de 10 à 50
de 51 à 250
Cahiers EcoHabitat
Mas à 250
Sans info
Figure 4.
Nombre d'inscrits par secteur d'activité 71 32
19
18
18
17
16
15
15
15
15
13
13
11
11
10
9
9
9
7
6
6
Figure 5.
Nombre d'inscrits selon les différents domaines de R&D 65
58
56
52
52
51
50
49
44
40
Figure 6.
154
10%
15%
46%
39
39
38
34
24
23
10
La question sur le type d’activités de recherche, développement et innovation offrait la possibilité de choisir plus d’une réponse parmi les options présentées. À partir du résultat, on peut observer une distribution homogène des différentes catégories représentant de façon complète les aspects qui ont un lien avec la planification, l’élaboration de projets et la construction de logement.
Pertinence des réseaux thématiques Le formulaire d’inscription permet de choisir des axes d’intérêt thématiques dans lesquels les institutions sont impliquées ou auxquels elles voudraient participer. Il offrait la possibilité également de faire des propositions sur des aspects plus concrets dans chacun de ces axes.
Les logiciels et la réglementation semblent être moins représentés. Quelques activités ont été présentées sous l’option « Autres » et font référence aux études géotechniques, meubles, photographie, édition, communication, construction, analyse du cycle de vie et acoustique représentant 10 inscrits (Figure 6).
Au total, 11% des inscrits ne sont intéressés par aucun des axes thématiques proposés. Les autres inscrits ont manifesté un intérêt pour un réseau (26%), pour deux (24%) ou pour les trois (39%) (Figure 7).
Intérêt pour les réseaux thématiques 38% 39%
37% 38%
22%
24%
32% 15% 10%
11%
Espagne
France
Ensemble
Sans réponse
Pour un réseau
Pour deux réseaux
Pour les trois réseaux
Figure 7.
Nombre d'inscrits dans les différents réseaux thématiques
69
90
Climat et confort Processus constructifs Quartiers avec une gestion durable de ressources
87
Figure 8.
• 87 personnes se considèrent concernées par le sujet « Processus constructifs » et représentent 67%. • L’axe « Quartiers avec une gestion autonome des ressources » a enregistré 69 intéressés soit la moitié du total d’inscrits. Les personnes intéressées ont eu la possibilité de proposer des sujets plus concrets dans les différentes thématiques qu’ils ont choisies. 20 inscrits ont présenté des propositions pour « Climat et confort », 20 autres pour « Processus constructifs » et 8 pour « Quartier avec une gestion autonome de ressources ». L’ensemble des thèmes proposés est présenté dans le tableau de la page suivante.
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L’avenir d’EcoHabitat
• 90 personnes se montrent intéressées par le thème du « Climat et confort », ce qui représente un 69% du total.
26%
10%
Les réseaux autour des trois axes thématiques ont suscité un intérêt similaire, ce qui montre la pertinence des propositions et aussi l’équilibre entre acteurs inscrits dans le réseau (Figure 8).
Climat et confort Processus constructifs
• Processus constructifs efficients et durables. • Constructions passives. • Communication et diffusion au niveau des collectivités, entreprises, cabinets d’audit et d’évaluation. • Flexibilité dans les systèmes constructifs. • Systèmes informatiques comme outil de conception et prototype. • Matériaux bio, recyclés. • Gestion intégrée des différentes étapes et processus du cycle de vie d’une construction. • Gestion durable du processus de construction. • Habitat démontable. • Systèmes constructifs avec des composants légers, préfabriqués pour la construction en hauteur. • Utilisation de matériaux naturels, peu traités : laine, paille, bois. • Intérêt de certains matériaux en termes de bilan carbone. • Meubles écologiques. • Éclairage naturel. • Acoustique.
Quartiers avec une gestion autonome des ressources
L’avenir d’EcoHabitat
• Qualité de l’air intérieur en lien avec le mobilier, émissions et composants organiques volatiles. • Climatisation, ventilation avec utilisation de systèmes de haute performance énergétique. • Éclairage naturel efficient. • Communication et diffusion sur la réglementation, innovation technologique, logement durable. • Coopération, partage d’expériences et de connaissances. • Nouveaux matériaux et méthodes. • Certification basse consommation. • Réhabilitation énergétique dans le logement social. • Logement social à énergie positive, suivi des impacts et des résultats. • Gestion des ressources eau et énergie, gestion des déchets dans le logement social. • Capture de CO2.
• Développement durable. • Gestion de l’énergie et de l’eau à échelle du territoire. • Mobilisation des acteurs concernés par un projet afin de les impliquer dans son succès. • Gestion autonome des ressources, cycle de l’eau, des matériaux, compostage. • Évaluation de la durabilité des quartiers : élaboration d’un outil qui prenne en compte le cycle de l’eau, zones vertes, mobilité, ramassage et traitement des déchets, installations de fourniture d’énergie, trame urbaine. • Approche sociale, logement créateur d’emploi : production horticole, manufacture, transformation. • Autonomie énergétique, autosuffisance hydrique. • Participation des habitants, appel à initiatives. • Expérimentation, constitution de réseaux scientifiques. • Réhabilitation de zones obsolètes en espaces de gestion autonome des ressources.
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Cahiers EcoHabitat
Perspectives Une mobilisation d’une telle ampleur met en évidence la difficulté de la mise en œuvre de projets car il s’agit de partenaires avec des différences culturelles et environnementales. Or, c’est de ces différences que naît la richesse des expériences, les échanges, les connaissances et les intérêts communs qui sont en même temps une source d’inspiration. Ce réseau est pensé comme un outil permettant le contact entre personnes, besoins et ressources disponibles pour faciliter la mise en place d’actions, soutenir la préparation de projets et explorer des possibilités de financement.
© Toulouse Métropole
Les rencontres personnelles sont sans aucun doute cruciales pour le fonctionnement du réseau et à cet effet différents évènements sont prévus. On cherchera des lieux et des moments adaptés qui permettront à la fois la rencontre d’acteurs divers, l’exposition d’expériences, la réalisation de tables rondes, focus group, ateliers de travail et de sessions plénières. Ce réseau de coopération est étroitement lié à la proposition et l’évolution des critères EcoHabitat. Bien que les conclusions de cet article soient basées sur les données disponibles au 9 août 2013, l’inscription de personnes ou d’organisations au réseau et aux différents axes d’intérêt thématiques reste ouverte à travers la page web du projet ou par le biais des partenaires. Ces nouveaux inscrits enrichiront le réseau avec leurs propositions et leurs apports.
“Le réseau doit faciliter la circulation de l’information et développer les ressources existantes entre les différents acteurs de la construction et de l’urbanisme.” Cahiers EcoHabitat
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L’avenir d’EcoHabitat
Le réseau doit faciliter la circulation de l’information et développer les ressources existantes entre les différents acteurs de la construction et de l’urbanisme. Il favorise le contact et la rencontre entre les personnes, permet d’entrecroiser des activités, moyens, idées, besoins et ressources dans le but de mettre en œuvre des initiatives qui améliorent la qualité de l’habitat de nos régions. Ainsi, le transfert de connaissances et la diffusion d’innovations pourront être activés et accélérés.
Le réseau de coopération EcoHabitat est un lieu initialement virtuel où l’on peut déposer, obtenir ou consulter des informations en lien avec le thème général du réseau ou les thèmes particuliers des axes d’intérêt. Des résultats d’études et d’expériences seront mis à disposition permettant ainsi le suivi de l’évolution des initiatives proposées, des projets et des collaborations.
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La biennale EcoHabitat Pour une innovation durable dans le logement
L’avenir d’EcoHabitat
Le projet européen EcoHabitat arrive à sa fin opérationnelle mais ses résultats majeurs méritent d’être pérennisés. C’est dans cette perspective qu’une charte d’intention1 a été signée lors du séminaire d’avril 2013 à Toulouse. Dans cette déclaration les partenaires s’engagent à : • Développer les principes fondateurs d’un cadre et des critères de référence adaptés aux particularités du Sud-Ouest européen. • Renforcer et pérenniser le réseau transnational du projet EcoHabitat. Cet article propose des pistes pour que les objectifs exposés à cette occasion deviennent une réalité dans les années à venir. Il s’agit d’articuler les critères qualitatifs de référence adaptés à nos régions du Sud de l’Europe ainsi que le réseau de coopération thématique constitué, présentés dans les deux articles précédents, dans une démarche style biennale ci-après développée. La constitution du réseau de coopération « Acteurs, processus et systèmes dans la production du logement social » et ses trois axes d’intérêt thématiques2 est la base de la capitalisation des résultats du projet. Le réseau a pour vocation d’apporter son expertise sur l’habitat durable en capitalisant l’expérience et aussi de permettre la poursuite de la dynamique instaurée avec les partenaires du projet européen Déclaration d’intention des partenaires du projet INTERREG IV B SUDOE EcoHabitat. Toulouse, le 9 avril 2013 (Cf. Cahiers EcoHabitat nº 5, pages 145 et 146). 2 « Climat et confort du logement », « Processus constructifs » et « Quartiers avec une gestion autonome des ressources » (Cf. page 146). 1
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Cahiers EcoHabitat
“Ce réseau peut fonctionner sous la forme d’une association transnationale et son siège pourra s’établir à tour de rôle dans chacune des métropoles associées.” EcoHabitat. Il favorisera l’expérimentation et l’innovation dans la construction répondant aux enjeux d’usages et d’adaptation au changement climatique dans l’espace Sud-Ouest européen. Ce réseau peut fonctionner sous la forme d’une association transnationale et son siège pourra s’établir à tour de rôle dans chacune des métropoles associées.
La validation de ces critères qualitatifs de référence EcoHabitat SUDOE permet l’identification d’opérations exemplaires en termes d’aménagement urbain et de construction tant dans le neuf que dans la réhabilitation. Celles-ci serviront de support pour des démarches type biennale. Ainsi, ces critères adaptés aux particularités du Sud-Ouest européen et la constitution d’un réseau transnational entre acteurs travaillant dans le secteur du bâtiment et de l’urbanisme durable constituent la base pour l’organisation de cette biennale. Portée par les métropoles européennes associées au réseau de coopération, celle-ci mettra en valeur des opérations et des projets d’habitat exemplaires du point de vue social et technique, adaptés aux spécificités climatiques et aux pratiques sociales des villes du Sud-Ouest européen.
Le fonctionnement de la biennale Cette biennale encourage et donne un prix à l’approche intégrée dans la construction ainsi qu’aux dynamiques de coopération interprofessionnelle et transnationale dans la conception, la réalisation et la réhabilitation de l’habitat. Une attention particulière sera portée à l’adaptabilité des propositions au changement climatique et aux modes de vie des espaces géographiques où ils se développent. Un comité scientifique et technique Le réseau et la biennale nécessitent la mise en place d’un comité scientifique qui assure la déontologie et qui sera composé par des représentants des trois familles d’acteurs – collectivités territoriales, académiques, industries et entreprises – et des pays associés afin de : • Assurer la pertinence des choix des projets et des systèmes. • Garantir l’équilibre éthique et scientifique du réseau. • Garantir une ouverture à la réalité européenne. • Apporter des avis sur les innovations. • Donner des avis sur les articles à publier sur les Cahiers EcoHabitat. Parmi les représentants académiques une priorité sera donnée à la pluridisciplinarité, en invitant des architectes, des urbanistes et des ingénieurs au même titre que des sociologues, économistes et d’autres spécialistes des scien-
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L’avenir d’EcoHabitat
Les critères qualitatifs de référence EcoHabitat regroupent différents thèmes afin de rendre compte de la diversité d’éléments qui intègrent une démarche d’urbanisme et de construction durable. Ces grands sujets sont : « Usages », « Innovations », « Maîtrise des coûts », « Énergie », « Gestion et cycle de l’eau », « Déchets », « Gestion du chantier » et « Appropriation du projet ». Pour chacun d’entre eux, un nombre de variables a été sélectionné afin de pouvoir apprécier de la façon la plus objective et précise possible la mise en œuvre d’actions encourageant l’innovation adaptée.
Cet événement marquant institue le réseau EcoHabitat et rythme son activité en structurant et en renforçant le transfert des connaissances et le retour d’expériences entre les acteurs du logement de la région du Sud-Ouest européen.
ces sociales travaillant sur des sujets en lien avec celui du réseau. La méthode La biennale s’appuie sur un appel à projets qui sera ouvert à tous les intéressés. Les membres du réseau de coopération EcoHabitat bénéficieront d’un accès à l’information à travers les outils développés pour sa diffusion à l’intérieur du réseau : page web, SUDOE Lab
Les projets seront examinés au regard des critères ainsi définis et les résultats seront débattus par les membres du comité scientifique réunis à cet effet dans l’une des métropoles. Les projets lauréats seront annoncés aux candidats afin de préparer l’exposition itinérante dans les métropoles. La biennale se tiendra trois ou quatre mois après les délibérations du comité scientifique et elle sera l’occasion d’exposer les projets lauréats dans les différentes catégories mais aussi de réaliser des conférences et des ateliers internationaux sur des sujets d’actualité concernant les axes d’intérêt thématique EcoHabitat. Ce sera aussi un moment privilégié pour mettre en place les groupes de travail thématiques afin d’approfondir les sujets spécifiques au réseau EcoHabitat. L’événement sera aussi l’opportunité de publier un cahier EcoHabitat contenant les détails des propositions réalisées par les projets gagnants et les articles des personnalités invités pour les conférences et les ateliers. Pistes de financement Dans un premier temps, pour garantir la continuité de cette dynamique, il est indispensable de continuer à mobiliser des ressources humaines chargées de l’animation du réseau au sein
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Cahiers EcoHabitat
© Toulouse Métropole
L’avenir d’EcoHabitat
Les projets concurrents devront répondre au cadre des critères qualitatifs de référence EcoHabitat. Il pourra s’agir de projets d’aménagement de quartiers ou d’îlots ou bien de projets de logements en tissu urbain constitué ou encore des propositions d’innovation spécifiques.
de chaque partenaire. Ceci est particulièrement important pour les métropoles et fondamental pour la ville où siège le réseau pendant une période de deux ans. L’identification d’un référent dans les autres villes est aussi nécessaire. Ils auront un rôle en tant que représentants de l’ensemble des acteurs adhérents au réseau dans chaque pays et ils seront les interlocuteurs auprès de l’animateur du réseau. L’organisation et la mise en place de la biennale supposera un investissement plus important de ces moyens humains durant une période de temps déterminée. La consolidation du réseau de coopération EcoHabitat et la mise en place des différents événements prévus, dont la biennale, peuvent faire l’objet d’une demande de financement européen. D’autres sources de financement devront également être explorées parmi lesquelles :
• Des lignes budgétaires des entreprises dédiées aux salons, expositions et R&D. • Des lignes budgétaires des universités et des centres de formation pour la R&D. Avec l’investissement des acteurs du logement social durable dans la région du Sud-Ouest européen et l’appui des instances européennes, nous apportons à travers cette manifestation l’innovation adaptée et au service des habitants de nos villes.
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L’avenir d’EcoHabitat
• Des financements des États, des Régions, des collectivités territoriales sur des lignes budgétaires dédiées à l’habitat et à l’innovation entre autres.
Continuer ensemble
Les articles présentés dans cette section montrent à quel point les différents publics visés par le projet ont été mobilisés : entreprises et industries du secteur du bâtiment, instituts de recherche, professionnels concernés par des projets urbains et de construction, universités, public d’usagers.
L’avenir d’EcoHabitat
À l’issue de trois ans, le projet EcoHabitat a réussi à consolider son image et son identité et il devient progressivement un cadre de référence sur le thème de l’innovation technologique et des pratiques sociales dans le domaine de l’habitat durable. Les six séminaires qui ont rythmé le déroulement du projet ont largement contribué à communiquer les résultats du projet à l’ensemble des acteurs impliqués et ont été des moments essentiels de confrontation des réflexions, d’échanges et de mise en place d’une dynamique de coopération interprofessionnelle. Ces articles présentent les détails des trois résultats majeurs du projet EcoHabitat qui permettent d’assurer sa pérennité au-delà de la date officielle de clôture : • Les critères qualitatifs de référence EcoHabitat SUDOE, pour encourager l’innovation adaptée au changement climatique et aux modes de vie des espaces géographiques du Sud-Ouest européen. • La mise en place d’un réseau de coopération EcoHabitat entre acteurs du secteur du bâtiment et de l’urbanisme au sein duquel trois réseaux thématiques ont été définis afin de favoriser, mettre en place et diffuser l’innovation dans le domaine du logement social durable adaptés aux spécificités climatiques et aux pratiques sociales de nos villes. • Enfin, la proposition d’une biennale qui permettra de mettre en valeur des opérations et des projets d’habitat exemplaires du point de vue social et technique. Il s’agit d’étapes fondamentales dans la consolidation de la dynamique instaurée entre les trois métropoles européennes et l’ouverture à d’autres acteurs du secteur dont le rôle est tout aussi important.
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Cahiers EcoHabitat
Lizop © Habitat Toulouse
La Granja © Valls-Musquera VM Arquitectos
Micouleau © Toulouse Métropole Les Izards © Toulouse Métropole
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L’avenir d’EcoHabitat
Ribera Baixa © Manuel Brullet Arquitectos
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Cahiers EcoHabitat
© Toulouse Métropole
© C. Paz © Toulouse Métropole © C. Paz
L’avenir d’EcoHabitat
© C. Paz © C. Paz © C. Paz
L’avenir d’EcoHabitat
© C. Paz
Conclusion générale Cahiers EcoHabitat
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L’expérience EcoHabitat
Quartier de Boavista © Câmara Municipal de Lisboa
La synthèse des rapports des travaux des groupes de tâches effectués au cours des trois années du développement du projet EcoHabitat, montre d’une part les obstacles rencontrés pour atteindre les objectifs – sans doute trop ambitieux – fixés par le programme initial, de surcroît dans un contexte de crise économique sans précédent affectant les régions de la péninsule Ibérique et, d’autre part, la volonté – sinon le volontarisme – des acteurs du projet d’atteindre, malgré des conditions complexes, le maximum de ces objectifs.
Conclusion générale
L’objet de cette conclusion n’est pas de reprendre simplement GT par GT les résultats de leurs travaux ni de paraphraser ce qui a été écrit dans les pages précédentes, mais de relever et d’attirer l’attention sur ce qui nous semble être les réussites incontestables de l’action menée, les limites de celle-ci, les obstacles rencontrés, surmontés ou non. Rappelons pour ce faire que le projet est né dès 2008 d’une proposition d’universitaires et d’architectes catalans et français auxquels se sont joints un an plus tard des collègues portugais. Ses objectifs étaient de réfléchir aux évolutions des réglementations en matière d’énergie dans l’habitat tout en prenant en compte les caractéristiques spécifiques climatiques et culturelles du SUDOE. À cette époque, la France commençait à mettre en place des « accords de Grenelle » ; pour sa part, l’Espagne se trouvait sensiblement au même niveau de préoccupation mais avec une action publique moins prégnante en matière de consommation d’énergies ; de son côté, le Portugal appliquait les normes européennes, ce qui a provoqué un surcoût important du prix de la construction. Afin de traiter sous tous ses aspects cette question primordiale de l’énergie et de la qualité de l’habitat sur les plans économique et sociétal des régions du SUDOE, il est donc nécessaire de constituer un partenariat diversifié et pluridisciplinaire composé de collectivités locales, de bailleurs sociaux, d’entreprises, d’organismes de R&D, ainsi que d’universitaires. La richesse escomptée de cette diversité de partenaires – à laquelle n’a pu finalement se joindre en 2010 la partie portugaise pour des raisons financières – a eu
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Cahiers EcoHabitat
pour principal corollaire une diversité tout aussi grande de l’appréhension des objectifs et du choix des méthodes, rendant difficile l’action collective transnationale, notamment au début de la mise en œuvre des groupes de tâches. Nonobstant, le parcours du programme EcoHabitat a suivi les évolutions – évolutions normatives mais aussi et surtout évolutions des compétences et des sensibilités – tant dans le monde des professionnels que du public utilisateur. Cette démarche a permis d’aboutir à la constitution d’un important fonds documentaire d’analyses comparatives entre les régions transfrontalières et à un nombre important de propositions de caractère transnational en vue de favoriser l’évolution de l’habitat en zone SUDOE dans l’esprit du développement durable.
Les résultats obtenus
Bâtiment : conception, mise en œuvre, industrialisation La question posée était la suivante : quelle est
Un état des lieux des réglementations a mis en évidence la nécessité d’homogénéiser les critères d’évaluation et d’harmoniser les méthodologies d’analyse dans l’ensemble de l’Europe (voir les travaux du Comité européen de normalisation). Il était utile à ce niveau de recenser, sans recherche d’exhaustivité, les produits, systèmes et composants innovants. Le problème à ce niveau est qu’il est très difficile sinon impossible de détecter avec précision l’origine de ces produits et en particulier leur « racines SUDOE ». La partie, in fine, la plus instructive de ces études se situe dans les comparaisons qui ont pu être faites entre deux pays : La France et l’Espagne dans les approches de leurs acteurs en matière d’innovation. Le document de synthèse des enquêtes de terrain indique en particulier des différences importantes au niveau des axes de recherche : si la France est plus portée sur les usages et les études des enveloppes, l’Espagne privilégie les technologies en particulier sur les systèmes constructifs. Les difficultés de la France à trouver de la main-d’œuvre qualifiée sont un facteur à prendre en compte ; enfin les entrepreneurs et industriels considèrent que l’innovation est un risque excessif. Sur ces deux derniers points, les écarts entre les deux pays de l’ordre de 70/30 sont considérables et devront être analysés de façon plus approfondie. Applications expérimentales À la suite de ces études et enquêtes, il était prévu de procéder à des expérimentations. Les démarches des uns et des autres furent, à ce niveau, fort différentes ; elles résultent de la nature de la structure des opérateurs. La partie fran-
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Conclusion générale
Pour l’innovation en matière de pratiques de gouvernance et de conception de l’habitat durable La méthode a consisté à traiter l’ensemble de la problématique à travers trois axes : l’approche prospective, la vérification expérimentale et l’établissement de propositions. Cette méthode a conduit à l’élaboration en un premier temps de grilles d’analyse nationales de la réglementation et des pratiques de l’existant. Celles-ci ont permis d’établir un corpus comparatif transnational élaboré, mis à la disposition du public sur un site internet web dédié. De même, elles ont fourni les éléments de base pour formuler des hypothèses et en vérifier la validité à travers le recours à l’expérimentation et la consultation de professionnels externes au projet. L’ensemble de ce travail a abouti à la construction d’un tableau de recommandations urbaines pour le développement du logement social européen sur le territoire SUDOE à l’adresse des pouvoirs publics et des professionnels et par la proposition d’un catalogue de conseils pragmatiques pour les économies d’énergie au niveau des utilisateurs d’habitats sociaux.
l’implication réelle et concrète des acteurs du développement durable, par rapport aux réglementations en vigueur en Europe, en Espagne et en France. Par acteurs on entend l’ensemble de la chaîne de production : prescripteurs – concepteurs – industriels – entreprises de réalisation. On a également cherché en interrogeant un nombre important d’entre eux, à connaître leur état d’esprit et leur engagement par rapport à leur désir d’innover, leur détermination et les freins qu’ils rencontrent dans leurs démarches.
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Conclusion générale
çaise s’est engagée avec son partenaire bailleur maître d’ouvrage social, dans des opérations concrètes : un projet neuf (BBC) et un projet de réhabilitation. La méthode avait pour inconvénient d’être soumise au rythme du projet : mises au point avec les architectes – consultation des entreprises – déclaration des résultats : périodes durant lesquelles il n’était pas possible de communiquer. Malgré ces difficultés, le contact direct que nous avons pu organiser avec le bailleur social et des entreprises dans le cadre de réalisations concrètes observées et suivies depuis la conception des ouvrages jusqu’à la désignation des entreprises de réalisation, a confirmé de façon évidente la réalité de la région Midi-Pyrénées en matière d’innovation dans le bâtiment : peu d’engagement – une frilosité certaine – une très forte tendance à se réfugier derrière les savoirfaire existants et surtout une opinion : ce n’est pas aux entreprises d’innover. Cette approche, partagée par plusieurs opérateurs représentatifs (groupes nationaux et grosses PME locales) semble évoluer lentement sous la pression des nouvelles exigences (NRT 2012). L’Espagne quant à elle a d’entrée de jeu indiqué que sa méthode serait celle de modélisations
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thermiques sur ouvrages existants, évitant ainsi les inconvénients rencontrés ; les résultats de ces travaux présentent l’intérêt de relier l’approche technique à l’étude économique. Nous retiendrons de cette étape qu’il était difficile – sinon impossible – d’expérimenter dans la mesure où aucune des structures participantes n’avait vocation à produire concrètement l’innovation par délégation. Le parti pris initial n’était donc pas, in fine, réaliste. Formations Cette question a été traitée dans une perspective fondamentale d’améliorer les compétences des acteurs de la chaîne de production de l’habitat social à ses différentes échelles spatiales, depuis le concepteur jusqu’au travailleur du chantier, en intégrant dans la démarche aussi bien le promoteur public ou privé, que l’utilisateur du logement. Les travaux universitaires ont permis d’apporter un éclairage exhaustif sur les formations académiques existantes en Catalogne et en Midi-Pyrénées, puis de formuler une proposition concrète aboutie « de Post Master transnatio-
nal » dédié aux professionnels libéraux et aux techniciens des collectivités publiques ayant vocation à intervenir dans la conception de l’habitat en matière de développent durable adapté aux besoins du SUDOE. Cette formation sera dispensée concomitamment à Barcelone, Toulouse et Lisbonne. Une démarche identique a été adoptée pour la formation des techniciens de l’encadrement et de la main-d’œuvre intervenant sur le chantier. Cette démarche a été pilotée par les acteurs liés au monde de l’entreprise de la construction. Remarquons que, notamment en France, ont été associées au développement du projet les agences nationales et régionales en charge de guider et d’accompagner ces entreprises dans la mise en œuvre des préceptes résultant des « accords de Grenelle ». Des propositions concrètes de « briques de formation » transnationales sont prévues à très court terme. Publicité, Information et capitalisation du projet L’ensemble des actions prévues dans ces domaines ont été menées à bien (construction d’outils identitaires de communication : web(s) et publication des Cahiers EcoHabitat SUDOE, organisation semestrielle régulière des séminaires, conférences publiques, etc.).
Cette démarche a abouti à proposer et à jeter les bases de la création : • D’un cadre de références qualitatif à partir d’une batterie de critères qui constituent les piliers du développement durable : le social, l’économique et l’environnemental. • D’un réseau de coopération d’acteurs du bâ-
• D’un outil de R&D « SUDOE » spécialisé dans le logement social durable (universitaires, maîtres d’œuvre, entreprises, industriels et usagers) acté au cours du dernier séminaire de Lisbonne. • D’une biennale d’opérations d’habitat exemplaires dans les domaines technique et social, à l’initiative des collectivités locales engagées dans le renouvellement urbain durable.
Les obstacles rencontrés Les obstacles rencontrés au cours du développement du projet sont de deux sortes. Les uns de nature conjoncturelle, comme la question de la gestion du temps et des limites des possibilités d’action dans le traitement expérimental, aussi bien que la difficulté de parvenir à harmoniser de façon satisfaisante le niveau d’engagement quantitatif et qualitatif de l’ensemble des partenaires. Les autres relèvent de ce qui est structurel au monde de la construction dans nos régions SUDOE et particulièrement en France. Le thème de l’innovation constituait le fil rouge du projet. Autant les résultats ont montré que les architectes et les universitaire étaient capables de proposer des démarches innovantes en matière de gouvernance et de conception adaptées à ces régions, autant la question de l’innovation en matière de produits, systèmes et composants a apporté la preuve que rares sont les nouveautés en provenance du SUDOE, aux quelques exceptions près en Catalogne. Nous sommes donc confrontés à la question suivante : quelles structures devraient être mises en place pour encourager le secteur du bâtiment, dans sa globalité, à s’engager dans des démarches susceptibles de répondre aux enjeux du développement durable. Sans une impulsion collective, on voit mal aujourd’hui ce qui peut
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En cours de projet il a été décidé de concentrer dans ce GT, dans une perspective de pérennisation à terme des problématiques d’EcoHabitat, la question de l’énoncé dynamique de critères qualitatifs de référence en substitution de l’établissement d’un label « EcoHabitat SUDOE » visé initialement et celle de la création des réseaux thématiques et/ou collaboratifs envisagés dans les différents GT opérationnels.
timent et de l’urbanisme autour de trois axes thématiques : climat et confort, processus constructifs, quartiers avec une gestion durable des ressources.
déclencher le processus vertueux de l’innovation. Les idées existent, les hommes existent. Le moteur se situe au niveau des nouvelles exigences et des nouveaux besoins. Le frémissement constaté doit être poursuivi et soutenu.
Le bilan d’EcoHabitat
Dans la perspective d’un prolongement éventuel d’EcoHabitat, soit dans le cadre de la réponse à un nouvel appel à projets, soit dans les démarches prévues de la pérennisation souhaitée des principales actions conduites par EcoHabitat, l’expérience a démontré que certains obstacles plus directement liés à l’organisation peuvent également être levés. Dans cet esprit, quelques recommandations pourront être avancées dès que la décision du choix de la nature et de la mise en œuvre de ces nouvelles perspectives sera prise.
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Conclusion générale
Le bilan est sans conteste positif. Au-delà des résultats atteints, des propositions avancées, des pistes ouvertes, il y a lieu, en effet, de comptabiliser également les données immatérielles : les rencontres entre collègues, les échanges concrétisés ou non encore formalisés, et particulièrement la possibilité qui nous a été offerte de comparer les démarches entre les deux pays. Certes, chacun verra dans le travail du voisin ses propres défauts mais cette phase de réflexion n’est elle-même pas porteuse d’évolution ?
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La Granja © Valls-Musquera VM Arquitectos
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Remerciements ĂŠquipes de travail
Remerciements équipes de travail Programme EcoHabitat INTERREG IV B SUDOE ÉQUIPE Toulouse Métropole - Habitat Toulouse Chef de file et Coordinateur transnational GT7 Responsables du projet Stéphane Carassou Vice-président de la communauté urbaine Toulouse Métropole, Président Habitat Toulouse Christine Monjon Directrice de l’Habitat Coordinateurs transnationaux et techniques Cesar Juvé, Claude Maurette Participants Alain Marchan GT2, GT4, GT7 – Arnaud Sayous GT2 – Carlos Paz GT7 – Céline Negrier GT7 – Daniel Ferré responsable GT4 et participant GT2, GT3, GT7 – Élise Subra-Madern GT7 – Laura Maria Parvu GT2 – Murielle Kopp GT7 – Nathalie le Brun GT2 – Susana Beisso GT7 – Vincent Rieusset GT4 – Régine Arnoux GT7 – Xavier Rubira GT7 – Ximena Lopez-Rieux responsable, auteur GT7 et participante GT2, GT3, GT4, GT5 – Pedro Rodrigues auteur GT7 Administratifs et financiers Audrey Poret, Christine Divoux, Michel Vinuesa, Nathalie Hessloehl, Pilar Vigil Entités associées Caisse des Dépôts, C&M, Envirobât, INDIE, Institut de la Ville, OGHAM, Rede Sinuosidade, T&M/NCO, USH
ÉQUIPE du PRES-UT Responsables du projet Élie Brugarolas chargé de mission Europe Participants Daniel Tomasin auteur GT2, GT7 – Jean Pierre Bedrune GT3, GT4 – Juan Carlos Rojas Arias GT4 – Luc Adolphe GT2 – Matthieu Poumarède GT2 – Nadia Sbiti responsable et auteur GT5 – Nathalie Tornay responsable et auteur GT2, participante GT7 – Nicolas Golovtchenko GT2, GT4 Administratifs et financiers Amélie Sigaudo, Sophie Thibaut
ÉQUIPE de la Fédération Sud Ouest des SCOP du BTP Coordinateur transnational GT4 Responsables du projet Gérard Liberos administrateur de la Fédération Sud-Ouest des SCOP BTP Participants Véronique Malecki responsable administrative et auteur GT3, GT5, GT7, participante GT4 – Jean-Baptiste Dürenmatt chargé de mission et auteur GT3, GT4 – Julia Girard stagiaire auteur GT3 – Jocelyne Blaser auteur GT4, GT5 – Myriam Montcouquiol auteur GT5 – Benoît Kleiber auteur GT4 – Sébastien Roger GT3 – Hervé Chopin GT3 Administratifs et financiers Dominique LAMOTHE, Laëtitia GLEIZES Entités associées CRC/CeRCAD Midi Pyrénées et ADEME Midi Pyrénées (Jocelyne Blaser, Benoît Kleiber, et Myriam Montcouquiol) – CREAHd Aquitaine (Vincent Seppeliades et Mathieu Dessans) – INENVIA (Hervé Chopin et Sébastien Roger) – GIPI (Laëtitia Gleizes) – SMABTP Midi Pyrénées (Fabrice BERTIN)
ÉQUIPE Àrea Metropolitana de Barcelona- Institut Metropolità de Promoció de Sòl i Gestió Patrimonial (IMPSOL) Coordinateur transnational GT2 Responsable du projet Ramón Torra Gerente de l’Àrea Metropolitana de Barcelona et Conseiller délégué d’IMPSOL Amadeu Iglesias Gérent d’IMPSOL Coordination technique transnationale Josep Maria Borrell coordination GT2 Participants Anna Gutiérrez Merin GT2, GT7, auteur GT2 – Gerard Molins GT7 – Helena Sanz GT1, GT2, GT3, GT4, GT5, GT7, auteur GT2 et GT5 – Joan Moreno G2 – Marc Verbon GT7 Administratifs et financiers Marta Alarcón, Helena Sanz
ÉQUIPE de l’UPC/ETSAB Coordinateur transnational GT2 et GT5 Responsables du projet Ferran Sagarra y Trias Directeur Escuela Técnica Superior de Arquitectura de Barcelona (ETSAB) Coordination technique transnationale Jocelyne M. de Botton responsable transnational et coordination technique GT2 Fernando Ramos responsable transnational et coordination technique GT5 Participants Jocelyne M. de Botton responsable transnational et auteur GT2, participante GT4, GT5 – Fernando Ramos responsable transnational et auteur GT5, participant GT1, GT3 et GT7 – Francesc Daumal auteur GT4, participant GT5 – Ferran Sagarra responsable transnational GT1, participant GT2, GT5 et GT7 – Helena Sanz Palau GT1, GT2, GT3, GT4, GT5, GT7, auteur GT2 et GT5 – Fabrizio Cocirio GT2, GT4 Collaboration de professeurs Carlos Perez, Ezequiel Uson, Francesc Daumal, Francesc Peremiquel, Jordi Franquesa, Josep Mª Vilanova, Josep Maria Gonzalez, Julián Galindo, Montserrat Torras, Pere J. Ravetllat, Ricard Pie, Sebastia Jornet Étudiants Ana Retuerto, Carlos Lope, Carlota Siverio Pampín, David Sánchez, Eneko Arostegui, Francisco Ledesma, Inma de la Peña, Jordi Papaseit Alcaraz, Laia Gelonch, Lucas Seco, Marc Mallorquí, Marta Figueroa, Mireia Agramunt, Pablo Aznar, Pil Koh Kwang, Ruben Giménez, Samuel Fernández, Sergi Piñera, Silvia álvarez, Xisca Gelabert Administratifs et financiers Arantxa Giner, Consuelo Jurado
ÉQUIPE ASCAMM/iMat - Tecnología de la Construcción Responsable du projet Ferran Bermejo Participants Segis Verdaguer responsable coordination transnational, auteur GT3 – Marta Albet auteur GT3 – Laia Cases auteur GT4 – Eva Crespo – Gloria Diez auteur GT3, Marcel Janer – Irene Rafols Administratifs et financiers / Gestion du projet Angel Font, Fernando Porcel, Silver Traat
Programme de coopĂŠration transnationale INTERREG IV B SUDOE