2014_MSCI_PFE_CREQUER_MELANIE

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TO ME 1

COMMUNIQUER L’ART SONORE R É A CCORDONS NOS OREI LLES

Mélanie CRÉQUER Mastère Stratégie de communication par l’image École de Condé Paris Promotion 2012 - 2014



TOME 01 REFLEXION ANALYSE ET RECHERCHES PRÉLIMINAIRES



Je tiens particulièrement à remercier : Lionel Hager et Laurence Barrey, mes professeurs référents, pour leur expertise, leur confiance et pour m’avoir suivie et soutenue tout au long de ce projet. Grégoire Hénon pour ses précieux conseils, sa patience et sa bienveillance. France Garat pour son soutien et pour m’avoir aidée à orienter correctement mon projet. Ma famille et mes amis, pour leur encouragement et réconfort inconditionnels et leur confiance en moi. Maurice pour sa présence, sa curiosité et son perfectionnisme. Erwan pour son aide et sa sensibilité grandement appréciée envers mon projet. À toutes les personnes qui m’ont inspirée de près ou de loin et qui ont généreusement contribué au développement et à la réalisation de mon projet. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 03


C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 04


AVANT-PROPOS

La musique a toujours fait partie de mon quotidien. Au fil des années, je me suis de plus en plus laissée à apprécier la musique primitive, les sons naturels et environnementaux. Je me suis alors intéressée à l'effet des sons sur nos sens et l'impact qu'ils peuvent avoir sur l'homme. Le son m'est apparu comme une invitation au voyage, qu'il soit temporel ou géographique, avec la capacité de faire ressurgir des souvenirs et des émotions. Le son devient alors une forte expérience humaine. J'ai développé un fort intérêt pour l'art et plus particulièrement pour l'art contemporain, qui a une volonté de repousser les limites. Il m'est alors apparu que le son avait toute sa place dans ce domaine et qu'il pouvait également en être un puissant moteur, qui serait un lien entre différentes formes d'expression artistique. De cette relation entre le son, l'art et moi-même, le choix de mon mémoire s’est tout naturellement porté sur l'art sonore. Ce mémoire a été pour moi un voyage émotionnel et sensoriel, une initiation qui perdure encore aujourd'hui. J'espère qu'à travers ce travail je réussirais à transmettre cette passion et cette perception liées au son et que chacun puisse à son tour faire son propre voyage.

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SOMMAIRE

3

11

35

R E M E R C IE ME N TS

I NTRODUCTI ON

C OM M U N I C ATI ON E XI S TA N TE

5

13

48

AVA N T-P R O P O S

QU’EST CE QUE L’ART SONORE ?

C ON STAT

14

51

L’ART SONORE

RÉ FÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

17

52

CONTEXTE SOCI O- CULTUREL

ÉC OU TE DE L’ EN VIRON N EM EN T

18

68

POURQUOI RÉACCORDER SES OREILLES?

( L’ IM P OSSIBL E) SIL EN C E

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78

COM M ENT LE SON NOUS AFFECTE- T-IL ?

RETRA N SC RIP TION VISU EL L E DU SON

23

96

UN ART NOUVEAU

SON , M OU VEM EN T, ESPA C E, P H ÉN OM ÈN ES IN TERDÉP EN DA N TS

24 ORIGINE DE L’ART SONORE

26 ÉM ERGENCE DE L’ART SONORE

30 L’ART SONORE AUJ OURD’HUI

C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 06


107 C ON C L U S IO N

109 P RO B LÉ MATIQ U ES

110 E N J E UX

111 C I BL E S É V E N TU ELLE S

112 O R I E N TATIO N D E D É V E LO PPEM ENT

114 B I B L I OG R A P H IE E T S IT O G RAPHI E

116 B I B L I OG R A P H IE

117 S I T O G R A P H IE

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C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 10


INTRODUCTION

Il est admis aujourd’hui l’existence de plusieurs formes d’art, Nous retrouvons parmi celles-ci des formes très anciennes comme la peinture, la sculpture ou encore l’architecture. La classification des formes d’art n’est cependant pas figée, son spectre évoluant aux rythmes des goûts, des technologies et des cultures. À ces formes d’arts vieilles de plusieurs milliers d’années sont venues s’ajouter des formes artistiques plus modernes comme le cinéma, la photographie et la bande dessinée. Cette dernière est la benjamine de la classification, reconnue comme art majeur dans les années soixante, soixante-dix. D’autres formes sont pressenties pour parfaire cette classification, comme les arts numériques ou bien encore l’art culinaire. Preuve que la vision de l’homme et son œil sur le monde sont bien ouverts et sensibles à l’acceptation de nouvelles formes artistiques.

Il apparait cependant que dans nos dans sociétés actuelles le son, le bruit, sont perçus comme subis et non choisis. Il sont dans certains milieux réduits à des fonctions simples, à des outils de la vie moderne. Afin de pouvoir concevoir l’art sonore en tant que tel, il apparaît alors nécessaire de réajuster le son et notre perception de celui-ci. Un travail de réapprentissage de l’écoute est à envisager. Depuis son apparition dans les années soixante, on ne peut que constater que le son peine à trouver sa place parmi les autres formes artistiques. Le son a encore du chemin à parcourir avant d’arriver à des oreilles attentives. En lui conférant une dimension plus grande et en faisant sauter les barrières de la restriction, le son aura tout le loisir de se faire entendre comme un médium artistique à part entière.

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Richard Garet. 30 Cycles of Flux. 2012.

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QU’EST CE QUE L’ART SONORE ?

“IL DONNE LA POSSIBILITÉ DE DÉCOUVRIR UN COSMOS SONORE TOTALEMENT INCONNU ET DES ESPACES ACOUSTIQUES DE SONS JAMAIS ENTENDUS.” PETER WEIBEL


Q U ’ E S T C E Q U E L’A RT S O NORE ?

L’ART SONORE

“POUR LES ARTISTES, LE SON EST, DE PRÈS OU DE LOIN, LE MOYEN, LE MATÉRIAU ET LE VÉHICULE D’UNE ATTENTION, D’UNE SENSIBILITÉ ET D’UN QUESTIONNEMENT SUR L’ICI ET MAINTENANT.” JULIAN TREASURE Le terme “art sonore” désigne la diversité des activités artistiques employant le son et l’ouïe comme composants principaux, ou suggérant silencieusement le son. Comme de nombreux genres d’art contemporain, l’art sonore est par nature interdisciplinaire. Il peut utiliser l’acoustique, la psychoacoustique, l’électronique, la musique bruitiste, la technologie, les supports audio, des sons trouvés ou environnementaux, etc.

L’art sonore englobe de nombreux enseignements tels que la science, la musique, le militantisme politique, l’écologie, l’anthropologie, la littérature et bien plus encore. Cela suppose alors une quantité innombrable de formes représentées d’une multitude de façons et à objectifs variés. Cette pratique a émergé dans une zone obscure entre la musique composée, l’installation, la performance, le minimalisme et l’art conceptuel. Depuis une vingtaine d’années, l’art sonore a trouvé sa place dans les institutions d’art, où son accueil a coïncidé avec “LE TOURNANT SONORE”, désignant la réorientation d’une attention portée sur le visuel vers l’auditif.

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QU ’E S T C E QU E L’A RT S ON ORE ?

Richard Garet. Before Me. 2012.

LA RE-PRÉSENTATION DU SON DANS L’ESPACE L’ouverture de l’art au son pour lui-même, hors d’une relation à la musique, amène à repenser le mode d’apparition de l’art, l’espace d’exposition et l’exposition elle-même. Le son projeté dans l’espace est déterminé par le lieu : acoustique, espace extérieur ou fermé, matériaux et dimensions, réverbération, etc. Le son se trouve confronté aux sons ambiants, à la présence du corps des visiteurs, aux autres oeuvres. Sur la « neutralité » du White Cube prévaut alors la réponse acoustique de l’espace. Dans les espaces d’exposition, les sons des pièces forment par endroit une nuée, une tonalité générale qui pourrait être celle de l’exposition. À proximité des œuvres, les sons créent «l’espace individuel» nécessaire à leur appréhension. L’interdépendance du son et de l’espace crée de nouvelles relations entre le public et le son, un éveil émotif faisant partie intégrante des intentions des artistes.

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CONTEXTE SOCIOCULTUREL

Cette partie se concentre sur la nature du son, l’importance de l’écoute dans un contexte social et en quoi ce sont des notions clés situées au coeur de l’art sonore.

“CHAQUE ÊTRE HUMAIN A BESOIN D’ÉCOUTER CONSCIEMMENT POUR POUVOIR VIVRE PLEINEMENT, CONNECTÉ DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS, AU MONDE PHYSIQUE QUI NOUS ENTOURE.” JULIAN TREASURE


C ON T E XT E S O C IO C U LTU R EL

POURQUOI RÉACCORDER SES OREILLES ?

“DANS UN MONDE DE PLUS EN PLUS BRUYANT, NOUS SOMMES EN TRAIN DE PERDRE LA CAPACITÉ D’ÉCOUTE. IL Y A UN FORT BESOIN DE RÉACCORDER NOS OREILLES POUR ÉCOUTER CONSCIEMMENT LES AUTRES ET LE MONDE QUI NOUS ENTOURE.” JULIAN TREASURE

Nous passons à peu près 60% de notre temps de communication à l’écoute. Mais nous sommes assez mauvais. Nous ne retenons seulement 25% de ce que nous entendons.1 Nous pouvons définir l’écoute comme le fait de donner du sens au son. Julian Treasure la définit comme un processus mental, un processus d’extraction. Pour ce faire, nous utilisons plusieurs techniques. Par exemple, nous faisons la distinction entre un bruit et un signal en “filtrant”. Il existe plusieurs filtres qui nous isolent des sons, pour ne laisser passer que ce à quoi nous faisons attention : culture, langage, valeurs, croyances, attitudes, attentes, intentions. Mais la plupart des gens ne sont

1. Données relevées de la conférence TED de 2009“The 4 ways sound affects us” de Julian Treasure, président de la Sound Agency, étudiant le son et conseillant aux entreprises comment mieux s’en servir. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 18

pas conscients de tous ces filtres. Or ces filtres créent, en quelque sorte, notre réalité, nous disant ce à quoi nous faisons attention. Seulement, sans une écoute consciente, ce monde dans lequel nous ne nous écoutons pas les uns les autres, devient un monde terrifiant. Le son est aussi là pour nous placer dans l’espace et dans le temps. Nous pouvons nous rendre compte de la taille d’une pièce en fermant les yeux grâce à la réverbérations et aux rebonds son sur les murs. Il nous place dans le temps, car le son contient toujours le temps en lui. Notre écoute est le principal moyen d’éprouver l’écoulement du temps du passé au futur. Comme le dis Julian Treasure, “La sonorité est le temps et le sens”.


C ON TE XTE S OC I OC U LTU RE L

Sergei Tcherepnin. Massage Performances (Music). 2012.

NOUS PERDONS NOTRE ÉCOUTE POUR PLUSIEURS RAISONS : - L’enregistrement audio/vidéo qui fait disparaître l’intérêt d’écouter correctement et attentivement, - Le monde est tellement bruyant visuellement et auditivement, il en devient fatiguant d’écouter, - Beaucoup de gens se réfugient dans des casques et transforment des grands espaces publics de paysages sonores partagés en millions de petites bulles personnelles. Nous devenons désensibilisés, les médias sont obligés de crier pour attirer notre

attention. La perte de l’écoute cause un problème majeur, car l’écoute est la porte d’accès à la compréhension. Treasure conclue que chaque être humain a besoin d’écouter consciemment pour pouvoir vivre pleinement, connecté dans l’espace et dans le temps, au monde physique qui nous entoure, connecté en une compréhension mutuelle, sans parler de la connexion spirituelle parce que chaque parcours spirituel que l’on connait est basé sur l’écoute et la contemplation. Il faut alors enseigner l’écoute aux gens, pour éloigner notre écoute de cette pente glissante et la rapprocher d’un endroit où l’on écoute tous consciemment.

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C ON T E XT E S O C IO C U LTU R EL

COMMENT LE SON NOUS AFFECTE-T-IL?

La plupart des sons qui nous entourent sont accidentels. Debout aux coins des rues, nous devons crier pour couvrir un bruit comme celui de la circulation routière et faire semblant qu’il n’existe pas. Cette habitude de supprimer le son signifie que notre relation au son est devenue largement inconsciente. Il y a essentiellement quatre manières dont le son nous affecte en permanence1 :

L’INFLUENCE PHYSIQUE Lorsqu’on est exposé au vacarme d’un marteau-piqueur, par exemple, l’organisme produit du cortisol, l’hormone qui accroît notre capacité à combattre et à fuir.

L’INFLUENCE PSYCHOLOGIQUE Comme le bruit des vagues sur la plage. Ce son est apaisant, car sa fréquence correspond au rythme respiratoire d’une personne endormie.

1. Données relevées de la conférence TED “The 4 ways sound affects us” de Julian Treasure en 2009 C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 20

L’INFLUENCE COGNITIVE Lorsqu’on entend plusieurs voix simultanément, il faut consentir un effort constant pour filtrer la voix que l’on souhaite écouter.

L’INFLUENCE COMPORTEMENTALE Les êtres humains fuient les bruits désagréables et recherchent les sons harmonieux.


C ON TE XTE S OC I OC U LTU RE L

“LA DIMENSION SONORE EST DEPUIS TOUJOURS UN MOYEN TRÈS EFFICACE DE TOUCHER LES GENS ÉMOTIONNELLEMENT” JULIAN TREASURE

L’APPORT DE L’ART SONORE L’art sonore représente une pratique très appréciable aujourd’hui dans le contexte de ce monde cacophonique. L’art sonore appréhendant le son et l’ouïe sous forme d’art, nous fait redécouvrir la nature d’écouter et entendre. En jouant avec ces différentes influences et exploitant les filtres nous isolant du sons, les artistes parviennent à étendre notre champ de sensibilité, à nous (re)découvrir un univers immatériel omniprésent, dont on a tendance à négliger l’importance de son affect sur nous. Le son est après tout une de notre toute première expérience de vie avant même la naissance, méritant plus d’attention.

L’IMMATÉRIEL, UNE NOUVELLE ÈRE D’après l’article Did You Hear That? It Was Art du New-York Times publié en 2013, le 21e siècle semble être une période propice pour sensibiliser les individus à de nouvelles formes d’écoute et de sons, étant actuellement plus aptes à comprendre un art ou un enseignement traîtant d’un phénomène immateriel. En effet le rôle que jouent les MP3 et Podcast dans nos vies et notre récent confort avec le monde immatériel de pures DATA peuvent rendre l’art sonore immatériel moins ésotérique. Des ondes flottantes dans l’air pourraient sembler tout autant exotiques que des informations circulant dans le cyberspace. L’immatériel rentre de plus en plus en jeu dans notre société actuelle, le numérique envahi les plateformes d’information, des bases de données circulent dans l’air. Ce sont ces données intangibles qui impliquent une communication toute particulière. Le son, de plus en plus exploité à des fins artistiques mais également commerciales ou encore socio-politiques, propose de nouveaux défits quant à sa communication formelle. Ceux-ci étant de parvenir à illustrer, représenter (de manière visuelle ou non) formellement, une vibration, une sensation impalpable, un phénomène difficilement perçue autrement qu’avec l’ouïe .

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Jana Winderen. Disco Bay. 2007.

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UN ART NOUVEAU

“CES DERNIÈRES ANNÉES ONT VU SE MULTIPLIER ŒUVRES, EXPOSITIONS, PUBLICATIONS ET AUTRES ÉVÉNEMENTS DONT LE CONTENU ESTHÉTIQUE ET THÉORIQUE TÉMOIGNE D’UN INTÉRÊT CROISSANT POUR LE SON ET LA DIVERSITÉ DE SES USAGES.” REVUE VOLUME, WHAT YOU SEE IS WHAT YOU HEAR, N°1


U N A RT N O U V E A U

ORIGINE DE L’ART SONORE

“QUAND UN BRUIT VOUS ENNUIE, ÉCOUTEZ LE.” JOHN CAGE

Dans l’art occidental, les premiers exemples d’art sonore incluent les travaux du futuriste Luigi Russolo au début du 20e siècle et les expériences ultérieures de dadaïstes, des surréalistes, des situationnistes ou des happenings du mouvement Fluxus des années 1960.

Luigi Russolo en 1913 avec son orcherste mécanique.

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U N A RT N OU VE A U

1913

1937

1948

« L’A RTE D E I R U M ORI » LU IG I R U S S O LO

FUTURE OF M US I C : C RE DO J OHN C A GE

L A RÉ V O LU TI O N D E PIERRE S C H A EF F ER

Luigi Russolo introduit le bruit, par opposition au son musical provenant d’instruments, dans la conscience culturelle comme une forme artistique au début du siècle, avec son manifeste «L’arte dei rumori» («L’art des bruits») dans lequel il élève les bruits de la ville au rang d’art en 1913 et sa performance cacophonique Gran Concerto Futuristico en 1917.

John Cage, un an plus tard, insiste sur la valeur des sons non-musicaux dans Future of Music : Credo.

Pierre Schaeffer, réalise son plus grand accomplissement en 1948, Musique Concrète qui révolutionne le paysage sonore. Il trace le chemin vers une révolution sonore, par ses manipulations de bande d’enregistrement, des instruments électroniques, la technologie numérique et a introduit l’écoute acoustique — l’écoute de sons dont la provenance n’est pas visible — dans le domaine artistique.

1936

1940

I NSTRUM ENTS EXPÉRI M ENTAUX D’EDGAR VARÈSE

A C TE U RS C LÉ S

En 1936, Edgard Varèse, dans une conférence à l’Université de New Mexico aux États-Unis, imagine de nouveaux instruments, notamment le theremin, pouvant créer des masses de son entrant en collision.

Au milieu du 20e siècle, Pierre Schaeffer, une figure clé qui conceptualise et manipule le son comme objet à partir des années 1940 jusqu’à la fin des années 1960 et Maryanna Amacher apparaissent comme des acteurs essentiels dans le développement de l’art sonore.

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U N A RT N O U V E A U

ÉMERGENCE DE L’ART SONORE

“CE SONT AVANT TOUT LES ARTISTES CONCEPTUELS ET LES ARTISTES DU NUMÉRIQUE QUI ONT CONTINUÉ À DÉVELOPPER L’ART SONORE ET DEPUIS LE MILIEU DES ANNÉES 1960, LUI ONT DONNÉ UNE BASE NOUVELLE.” BARBARA LONDON

Yves Klein. Anthropométries. 1960. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 26


U N A RT N OU VE A U

1950

1961

TO U R N A N T S E N SORI EL

BOX W I TH TH E S OU N D OF I TS OW N M A KI N G ROBERT M ORRI S

Entre les années 1950 et 1960, l’art commence déjà à évoluer d’un art purement visuel vers un art plurisensoriel. Ce sont avant tout les artistes conceptuels et les artistes du numérique qui ont continué à développer l’art sonore et depuis le milieu des années 1960, lui ont donné une base nouvelle.

Box with the Sound of Its Own Making de Robert Morris est considéré comme l’une des préfigurations de l’art sonore

1960

1940

UN ART PLURI DI SCI PLI NAI RE

U N A RT P E RFORM A N T

Yves Klein dans sa série Anthropométrie (1960), qui combine la performance, la peinture et la musique, le combine painting Broadcast (1959) de Robert Rauschenberg et Carolee Schneemann dans Glass Environment for Sound and Motion (1962)qui figure musiciens et danseurs, illustrent bien ce tournant artistique.

Ralph T. Coe crée ce qui est probablement le premier exemple d’art sonore : Sound, Light, Silence : Art That Performs à ce qui était la galerie Nelson-Atkins (aujourd’hui Nelson-Atkins Museum of Art) à) Kansas City dans le Missouri.

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U N A RT N O U V E A U

DES ESPACES ALTERNATIFS ACCUEILLANT L’ART SONORE

Dans un esprit de contreculture

et révolution, les artistes expérimentaient avec des médias temporels, ce qui donnait un art intangible, difficile à matérialiser et à collectionner. Des distinctions entre artistes plasticiens et compositeurs-musiciens-interprètes se sont brouillées lorsque des jeunes artistes commençaient à se développer dans un milieu fusionnant ces disciplines. Parmi les pionniers de l’art sonore on cite La Monte Young, un des fondateurs de la musique minimaliste dans les années 1960, ainsi que Marian Zazeela, Angus MacLise, John Cage associé au début de la musique expérimentale,et Tony Conrad.

2. Extraits du livre de l’exposition Soundings, A Contemporary Score publié en 2013 C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 28

À New-York mais également dans d’autres villes telles que Stockholm, Londres, Milan, Kobe et Melbourne, des centres d’art, décrits comme des espaces alternatifs, émergeaient et encourageaient la croissance des arts sonores. Ces organisations accueillaient des artistes du monde entier et leur offraient l’opportunité d’expérimenter avec de nouveaux médiums.

L’INFLUENCE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES L’utilisation des technologies a ouvert de nouvelles possibilités pour l’art sonore et a élargie son public. Par exemple, Bill Viola, Joan Jonas et Brian Eno ont finement accordé leurs installations vidéo respectives en utilisant des enceintes extrêmement performantes leur permettant de donner autant d’importance au son qu’à l’image.2


U N A RT N OU VE A U

Robert Morris. Box with the Sound of Its Own Making. 1961.

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U N A RT N O U V E A U

L’ART SONORE AUJOURD’HUI

“LA BOÎTE À OUTILS ÉTERNELLEMENT EXPANSIVE DES ARTISTES AUJOURD’HUI INCLUE LES MÉDIAS NUMÉRIQUES QUI PROLIFÈRENT CONTINUELLEMENT “DANS LES NUAGES”.” BARBARA LONDON

Les artistes travaillant avec le son aujourd’hui sont originaires de nombreux pays : des États-Unis, Uruguay, Norvège, Danemark, Angleterre, Écosse, Allemagne, Australie, Japon et Taïwan et ont des connaissances importantes en art, architecture, performance, télécommunication, philosophie, ainsi qu’en musique et autres disciplinaires. Alors même qu’ils travaillent nombreux médiums, écouter et entendre restent centraux à leur pratique. Leurs environnements, illustrations, assemblages ont une présence sonique palpable, même les travaux devant être vus pour être entendus.

UN INTÉRÊT COMMUN ET USAGES DIVERS DU SON Les études sur cet univers auditif pluridisciplinaire en pleine éclosion se développent dans les domaines de la science de l’ouïe, la musicologie, ethnomusicologie et anthropologie, philosophie, sociologie, de la psychologiee et pratiques d’écoute et l’art sonore. Cette variété d’enseignements mènent à conclurent que les sons et la manière

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dont on les perçoit sont fondamentaux à une bonne compréhension du monde. Dans cette ère du temps de développement technologique rapide, les innovations se manifestent de manières innombrables. De jeunes artistes ayant un intérêt pour le son peuvent possiblement étudier dans le domaine de la programmation informatique et la composition musicale, tout comme la peinture, la sculpture et les médias. La boîte à outils éternellement expansive des artistes aujourd’hui inclue les médias numériques qui prolifèrent continuellement “dans les nuages”. On a notamment remarqué l’émergence de cet art interdisciplinaire pendant le début des années 1990, lorsque les musées devenaient de plus en plus équipés en matériel informatique pour s’adapter aux installations de vidéoprojections et autres médias des artistes, et par extension d’art sonore au sein de leur programmation. Cette étape accompagnée de l’essor des pratiques artistiques interdisciplinaires ont contribué à ce qui est maintenant une acceptation générale d’un média temporel comme forme d’art.3


U N A RT N OU VE A U

UN BESOIN D’ESPACES ALTERNATIFS Des petits espaces alternatifs prospèrent toujours aujourd’hui dans les périphéries des grandes villes, où ils continuent d’exposer des pratiques sonores émergentes et générant une médiatisation accrue. Or ce chemin n’a pas été sans obstacles. Bien que les lieux d’art contemporain exposent aujourd’hui l’art sonore, leurs espaces cubiques blancs sont loin d’être des lieux idéaux pour contenir et transporter le son. Le son rebondis sans relâche sur les murs des galeries, provoquant des réverbérations et une cacophonie dans des espaces confectionnés pour un maximum de contemplation et un minimum de distraction. Des salles de concert traditionnelles, malgré une qualité acoustique exceptionnelle, sont également inadaptées pour l’expérimentation sonique. Leurs places assises fixes et leur scènes élevées les rendent peu convenables pour représenter non seulement le son comme un art mais également des formes de nouvelles musiques innovantes donnant aux interprètes et à l’audience de nouveaux rôles et nouvelles relations. La recherche de nouveaux espaces confectionnés pour l’art sonore est donc une des préoccupations des acteurs de l’art sonore aujourd’hui.4 3. - 4. Je suis ici influencée par le texte de Barbara London extrait du livre Soundings, A Contemporary Score, de 2013 C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 31




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COMMUNICATION EXISTENTE


C OM M U N IC AT IO N E XIS TA NTE

ÉVÉNEMENT

L’AUDIBLE FESTIVAL L’ A U D I B L E FE S T IVA L A U X I NSTANTS CHAVI RÉS À L’ É C HA N G E U R & A U LU LL ( BAGNOLET) PA RI S 3 E É DI T IO N S E P T E MB R E 2 0 1 3

Diffusion, concerts, projections, musique électroacoustique.

Affiche

L’audible 2013 revient au fondamental de la musique concrète à travers un programme qui comme les années précédentes alliera commandes (eRikm, SEC_), diffusions, lives et compositeurs invités. Ce festival à petite échelle consacre cet événement exclusivement à la musique concrète, un domaine parmi nombreux de l’art sonore, dans des lieux culturels à petite visibilité et à l’aide d’une communication faiblement diffusée. L’audible 2013 s’adresse alors à une cible locale assez restreinte et ne dévoile qu’une seule des spécificité de l’art sonore.

Thierry Madiot & Yanik Miossec. Phonoscopie. Au Lulle 2013

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L’association Muzziques / Instants Chavirés bénéficie du soutien de la Ville de Montreuil, du Conseil Général de Seine-Saint-Denis, du Ministère de la Culture (DRAC Île-de-France), du Conseil Régional d’Île-de-France, et du concours de la Sacem et du CNV.


C OM M U N I C ATI ON E XI S TA N TE

ÉVÉNEMENT

NÉMO F E S T I VA L N É MO L E F E STIVA L A RTS N U MÉ RI QUES D’ARCADI PA RI S - ÎLE D E F R A N C E N O V E MB R E - D É C E MB R E 2013

Programme

Affiche

Concert audiovisuel - installations Célébrant sa 16e édition, le festival Némo est l’un des principaux événements français dédiés aux arts numériques. Il est désormais entièrement consacré aux musiques exploratoires, à la performance audiovisuelle et aux installations multimédias. Il propose un état des lieux de la création internationale en invitant des oeuvres et des artistes du monde entier.

Le festival met en avant une catégorie d’art très large, les arts numériques présentant des travaux non seulement axés sur l’ouïe mais aussi le visuel, laissant qu’un aperçu minime des intérêts et des intentions des artiste d’art sonore. Némo prend place à Paris et dans l’ensemble de l’Île-de-France, visant également une population locale et non nationale.

En partenariat avec Télérama, À Nous Paris, Technikart, Digitalarti, Radio Nova, Mouvement, Trax, Beaux-arts, MCD et Paris Mômes. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 37


C OM M U N IC AT IO N E XIS TA NTE

ÉVÉNEMENT

CITY SONIC C I T Y S ON IC - MO N S , B E L GI QUE S A L L E S A IN T-G E O R G E S G R A N D’P L A C E + P E R F O R M ANCES SEPTEMBRE 2013

Festival de musique et performance. City Sonic est un festival international dédié aux arts sonores. Cette 12ème édition de ce festival international met les jeunes talents à l’honneur en leur consacrant un parcours d’installations sonores et numériques. Le festival propose un parcours sonore dans la ville de Mons. Divers lieux du centre-ville serviront à des installations/créations de divers créateurs. Il y a en outre un volet “émergences sonores” avec une sélection de pièces d’étudiants et plusieurs concerts et performances. City Sonic présente une communication d’un graphisme assez restreint mais propose un événement contribuant favorablement à la mise en avant de l’art sonore à un niveau local. Cependant prenant place en Belgique, dans la ville de Mons, il n’est pas accessible et visible par le public français.

Affiche numérique C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 38

Affiche


C OM M U N I C ATI ON E XI S TA N TE

APPLICATION iPAD

L’ATELIER MCLAREN L’ AT E L I E R McL A R E N A P P L I C AT IO N I-PA D FR A N ÇAI SE C RÉ É E E N 2 0 1 3

Une application pour expérimenter sur les films de Norman McLaren. Cette application iPad permet d’expérimenter les techniques d’animation de l’image et du son utilisées par le grand cinéaste Norman Mclaren. Cette application gratuite très spécialisée donne de manière ludique une première initiation à la manipulation du son.

Visuels empruntés du site www.sonore-visuels.fr C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 39


C O M M U N IC ATIO N E XIS TA NTE

ÉVÉNEMENT

SOUNDINGS S OU N D IN G S , A C O N T E MP ORARY SCORE MoMA N E W- Y OR K , É TATS -U N IS A OÛ T- NO VE MB R E 2 0 1 3

Première grande exposition dédiée à l’art sonore au MoMA Soundings: A Contemporary Score est la première exposition d’envergure du MoMA dédiée aux arts sonores. Elle présente le travail de 16 des artistes contemporains les plus novateurs dans ce champ, au travers d’approches diverses : arts visuels, architecture, performance, programmation informatique et musique. Cette exposition récente ayant eu lieu à New-York en 2013 est le premier événement

Signalétique interne de l’exposition C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 40

à visibilité internationale mettant en avant exclusivement l’art sonore. Notamment avec une communication réussie et prenant place dans un des musées les plus important de la ville New-York, Soundings attire un large public principalement local, mais aussi international par les entrées de natures touristiques, ainsi qu’un public professionnel par la notoriété de l’infrastructure. Cette exposition contribue à un premier lancement de l’art sonore dans la culture collective, cependant elle n’a pas atteint un large public français.


C OM M U N I C ATI ON E XI S TA N TE

Affiche

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C OM M U N IC AT IO N E XIS TA NTE

REVUE

OPTICAL SOUND R E V U E O P T IC A LS O U N D R E V U E F R A N Ç A IS E C RÉ É E E N 2 0 1 0

OpticalSounds, couverture, intérieur, application iPad, disque vinyl

Une revue hors norme autour de l’art contemporain et des musiques expérimentales. Opticalsound est une structure hybride et atypique, furtive et mobile qui dessine ses propres frontières entre musique expérimentale et art contemporain. Optical Sound participe depuis 1997 au mixage interdisciplinaire, produit sans distinction projets de musiciensartistes-graphistes-commissaires, disques, dvd’s, badges, sérigraphies, éditions limitées, interfaces, expositions… La revue présente un système graphique présent qui s’adapte à la version numérique, en couleur, et à la C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 42

version imprimée, en noir et blanc. Opticalsound est disponible uniquement sur Internet, met en avant seule une des disciplines de l’art sonore, la musique expérimentale, au sein d’un spectre plus large, l’art contemporain. Cette revue s’adresse à un public ouvert à la culture artistique mais possédant déjà des connaissances dans ce domaine, la revue étant d’autant plus disponible sur des plateformes artistique (www. artbookmagazine.com, www.pbnl.fr) et faiblement médiatisée (seule une appartition sur le site Internet de France Culture).


C OM M U N I C ATI ON E XI S TA N TE

REVUE

REVUE&CORRIGÉE R E V U E R E VU E & C O R R IG É E R E V U E F R A N Ç A IS E C RÉ É E E N 1 9 8 9

Surface écrite des pratiques sonores expérimentales. Revue & Corrigée, magazine trimestriel né en 1989, présente les musiques actuelles et recueille librement les pensées expérimentales en action (musique expérimentale, improvisée, écrite, électroacoustique, radiophonie, installation sonore, cinéma expérimental, danse contemporaine, performance, poésie sonore...) : chroniques régulières, réflexions, entretiens d’artistes, agenda, infos, actualités discographiques et éditoriales, interventions de différents collaborateurs, R&C se conçoit comme un recueil des pensées expérimentales en action.

Couverture

Ce magazine propose un contenu riche sur l’art sonore, or ne semble pas communiquer l’information de manière optimale. Il présente un graphisme lourd et restreint au noir et blanc, sans aération rendant la lecture et la compréhension difficile et incommode. Cette revue s’adresse également à une cible spécifique d’amateurs, portant déjà un intérêt pour l’art et plus particulièrement l’art sonore. Avec ses 24 ans d’existance ceci ne pose aucun problème pour la revue, mais reste néanmoins inaccessible au grand public et ne contribue qu’à un faible agrandissment du réseaux de l’art sonore. Revue & Corrigée est réalisée par les membres bénévoles de l’association Nota Bene. Distribution : Les Presses Du Réel Points de vente : Genève, Lyon, Paris, Rennes, Strasbourg, Vandoeuvre-Lès-Nancy.

Intérieur C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 43


C OM M U N IC AT IO N E XIS TA NTE

REVUE

VOLUME R E V U E VO L U ME , WH AT Y O U SEE I S W HAT YOU HEAR R E V U E F R A N Ç A IS E C RÉ É E E N 2 0 1 0

Revue d’art contemporain sur le son. Bilingue et semestrielle, Volume – What You See Is What You Hear se présente comme une revue d’art contemporain spécialisée sur le son. Ni revue musicale, ni revue d’art sonore, Volume envisage le son du point de vue des arts plastiques.

Converture

À travers un large éventail de contributions critiques et artistiques, Volume entend constituer une plate-forme d’observation et d’analyse de cette dynamique, tout en veillant à la replacer dans une perspective historique. Volume est disponible pour achat sur les sites internet de ces éditeurs numérique et papier (www.lespressesdureel.com, www. artbookmagazine.com, www.revuevolume.fr) et dans des librairie d’art telles que la librairie du Centre Georges Pompidou, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, le Palais de Tokyo, Maison Rouge et bien d’autres encores, à Paris et autres villes de France.

Intérieur C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 44

Bien que largement diffusé cette revue s’adresse aux connaisseurs de l’art, un public déjà averti. Se concentrant sur les arts plastiques, Volume n’englobe pas toutes les discipline de l’art sonore, laissant de côté grand nombre d’artistes travaillant hors des arts plastiques. Distribution : Les Presses Du Réel


C OM M U N I C ATI ON E XI S TA N TE

PLATEFORME WEB

NOUVOSON N O U V OS O N R A DI O F R A N C E PA RI S LANCÉE EN 2013

Plate-forme web multicanal. Le département des Nouveaux Médias de Radio France a lancé le 1er mars 2013 un nouveau site web, NouvOson, qui diffuse en streaming des programmes sonores enregistrés en multicanal, en enregistrement dit “binaural”. Ainsi sont perceptibles les effets de totale immersion sonore recherchés par la prise de son et le mixage des différentes productions, qu’elles soient documentaires, musicales, de fiction ou appartenant enfin au registre des “soundfields” ou paysages sonores.

NouvOson, comme son nom l’indique, propose alors un moyen innové d’écouter et surtout d’apprécier des oeuvres sonores à distance par ce “son 3D” de l’enregistrement binaural, une expérience auditive rendant justice aux travaux. NouvOson représente une des possibilités favorisant la diffusion médiatique de l’art sonore, par un site Internet très compréhensible, mis en place par une plateforme renommée qu’est Radiofrance.

Surface du site Internet C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 45


C OM M U N IC AT IO N E XIS TA NTE

FESTIVAL

PARISONIC PA RI S ON IC H E A R & N O W : LES SONS, LE LI EU I N S TA NT S C H AVIR É S - G A ÎTÉ LYRI QUE PA RI S JUIN 2011 2 E É DI T IO N

Festival d’art et de sons sous forme d’expositions et salon d’écoute organisé par PURESENCE. Parisonic, festival d’art et de sons de Purepresence, présente depuis 2010 un axe de recherche issu des pratiques sonores et présente les oeuvres d’artistes. La dernière édition a eu lieu en 2012. Pour sa seconde édition Hear & Now, Parisonic aborde les questions actuelles de notre relation au lieu, en présentant le travail des artistes. Parisonic 2011 est réalisé en partenariat avec les Instants Chavires, la Galerie Isabelle Gounod, CS3, Arts Victoria, CIDMA, Mouvement.net.

Affiche

Les éditions Parisonic à petite échelle situées uniquement dans la ville de Paris ciblent un public local connaisseur des arts, ouvert à la culture. Elles représentent un premier pas vers la diffusion de l’art sonore mais n’explore pas toute sa surface et ses enjeux et intentions. Une communication assez restreinte et ne dévoilant qu’un minimum d’information sur les événements n’en aide pas sa diffusion et compréhension d’un public plus large. Aperçu de l’espace d’exposition C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 46


C OM M U N I C ATI ON E XI S TA N TE

REVUE

TACET TA C E T R E V U E F R A N Ç A IS E L E S P RE S S E S D U R É E L LANCÉE EN 2012

Tacet est une nouvelle revue de recherche dédiée aux arts sonores et aux musiques expérimentales. À parution annuelle et bilingue (français, anglais), elle a pour ambition de créer un espace de réflexion interdisciplinaire et international sur ces pratiques, comprises dans leur diversité esthétique. Tacet est une revue très pointue et s’adressant uniquement à un public baignant déjà dans le monde de l’art. Couverture C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 47


C OM M U N IC AT IO N E XIS TA NTE

CONSTAT

CONSTAT TIRÉ DE CES QUELQUES EXEMPLES DE COMMUNICATIONS SE RATTACHANT PLUS OU MOINS À L’ART SONORE :

ON REMARQUE UN MANQUE DE VISIBLITÉ DE L’ART SONORE DÛ À : L’importance dédié à l’art visuel mettant l’art sonore dans l’ombre, Une omniprésence de l’industrie musicale, Une quantité faible d’événement et communication dédiée à cette pratique, Une communication présentant un graphisme assez pauvre et/ou élitiste, DE CE CONSTAT EN DÉCOULE Une reconnaîssance insuffisante des artistes, Un manque d’investissement dans des lieux d’exposition adaptés aux oeuvres sonore qui ont besoin d’un lieu adéquat à la démonstration, l’expression du son et aux intentions des artistes.

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C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 50


RÉFÉRENCES ET EXPÉRIMENTATIONS GRAPHIQUES ET PLASTIQUES

Il me semblait nécessaire pour cette partie de catégoriser de manière arbitraire les recherches en quatre grands thèmes. Ces thèmes étant les plus récurrents en art sonore ont pour but de d’offrir une meilleur compréhension de celui-ci, une vision assez globale de ce que représente cette discipline. L’art sonore est en aucun cas restreint à ces quatre thèmes. Comme nous l’avons vu précédemment cette pratique n’est pas assignée à un nombre limité de catégories, elle est un art vaste et interdisciplinaire.


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

ÉCOUTE DE L’ENVIRONNEMENT

PORTRAITS SONORES ENREGISTREMENT DE TERRAIN “LE SON EST LE VOCABULAIRE DE LA NATURE. LORSQUE L’ON ENTEND LE VENT SOUFFLER, IL DIT “JE SOUFFLE”, QUAND ON ENTEND L’EAU COULER, L’EAU NOUS DIT “JE COULE” PIERRE SCHAEFFER

INSTRUMENT DE LA TERRE, L’ENREGISTREMENT DE TERRAIN : Le terme “enregistrement de terrain”, comprend tous enregistrements d’environnement. La phonographie est un autre terme utilisé pour désigner cette documentation d’enregistrement audio qui est elle aussi maintenant considérée comme une forme d’art. Jana Winderen, par exemple, artiste norvégienne explorant la phonographie, enregistre des sons du monde naturel imperceptibles par l’oreille humaine. Une quantité incalculable de communication nous entoure, au-delà de nos capacités auditives et Winderen canalise ces impulsions soniques dans ses installations. Elle fait également ressortir ses inquiétudes concernant la protection de l’environnement via C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 52

ses enregistrement, ou “paysages sonores” : si nous perdons une espèce, nous perdons un son. Emily Thompson élabore sur la définition de paysage sonore dans l’introduction de son livre The Soundscape of Modernity : “...un paysage sonore est simultanément un environnement physique et une façon de percevoir cet environnement; c’est à la fois un monde et une culture construits dans le but de donner du sens à ce monde... Les aspects culturels d’un paysage sonore englobent des manières scientifiques et esthétiques d’écouter, la relation qu’à un auditeur avec son environnement et les circonstances sociales qui dictent qui écoute quoi.”


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Cette partie est consacré à toutes les pratiques liées à l’écoute de l’environnement, à l’observation sonore de notre environnement. Ceci formant une identité auditive d’un endroit donné avec laquelle artistes et graphistes vont jouer et multiplier ses fonctions.

Exemples d’oeuvres sonores

Stephen Vitiello. A bell for every minute. 2010. Installation sonore à cinq canaux. New-york, États-Unis.

Dans A Bell for Every Minute, Stephen Vitiello a enregistré un nombre conséquent de sons de cloches présents dans la ville de New-York. Cinquante-neuf cloches sonnent, une chaque minute, comprenant la cloche du New-York Stock Exchanche, des Nations-unis, des sonnettes de vélos, des clochettes sur les colliers de chats et des sonneries d’alarmes. Au début de chaque heure, elles résonnent toutes simultanément. L’artiste résume la ville de New-York City en une résonnance intense dépeignant une diversité de tempéraments et explore le rôle du son au sein du paysage sonore d’une ville. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 53


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Jun Fujiwara. Re : Sound Bottle. Dispositif. 2013

Re: Sound Bottle est un dispositif imaginé par Jun Fujiwara, contenu dans une bouteille et permet d’enregistrer des voix ou bien les sons d’ambiance de la ville et les restitue en diffusant une composition basée sur les samples enregistrés. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 54


RÉF É RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Jacob Kirkgaard. Aion. 2006

Enregistrement de terrain. Pour AION, Kirkgaard place du matériel d’enregistrement dans quatre espaces abandonnés au sein d’une zone d’exclusion aux alentours du site de la centrale nucléaire de Tchernobyl (une piscine, une salle de concert, un gymnase et une église), puis ré-enregistre les résultats. Dans l’enregistrement final, chacun de ces soi-disant silencieux espaces vides produisent une résonance distincte. On pourrait dire que Kirkgaard a bel et bien enregistré les voix de ces espaces. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 55


RÉ F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QU E S

Références graphiques Les références suivantes se rapportent à la réappopriation de l’espace, l’investissement du lieu, et l’exploration des divreses manière de faire parler, rendre expressif l’environnement.

Studio Spass. De Wereld Van Witte De With ’12. Festival. 2012

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RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

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R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Malte Martin. Mots Publics à Saint Blaise, Ici Je Suis Ailleurs. Suite de “Mots Publics”. 2007. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 58


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Le Feuilleton du Boulevard de Magenta de Malte Martin m’interpelle particulièrement. Lorsque je lis ces citations, ces questionnements, je ne peux m’empêcher d’entendre les voix des auteurs, les entendre énoncer à voix haute leur pensées, de manière très personnelle. J’interprète ce travail très sensible de Malte Martin comme une des installations les plus bavardes de Paris.

Malte Martin. Le Feuilleton du Boulevard de Magenta Paris 2OO6 C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 59


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Ces cartographies de divisions ethniques aux États-Unis forment des sortes de grouillement, font surgir une dimension sonore qui n’était peut-être pas intentionnelle. La bichromie et le pointillisme me renvoient à des différentes intensités sonores laissant à imaginer le “volume” de ces villes.

Eric Fisher. Race And Ethnicity. 2010. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 60


RÉF É RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Polina Joffe. Tate Treasure. Chasse Au Trésor Au Tate Museum. 2014.

Les travaux de Polina Joffe également mentionnés sur les deux prochaines pages me rappelle des rythmes plutôt mécaniques, pouvant êre appliqué aux bruits qui m’entourent au quotidien. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 61


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Polina Joffe. Interrogation Of The Line. 2014. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 62


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Polina Joffe. Ode To Constructivism. 2012. Travail typographique en hommage au constructivisme.

C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 63


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Expérimentations plastiques et graphiques Expérimentation autour de la cartographie, plus particulièrement la carte routière. Comment impliquer le bruit constant, les vibrations à grande échelle que ces routes produisent?

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RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 65


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Écoute d’un trajet de métro et des récurrences de sons ambiants formant un rythme répétitif. Retranscription graphique du résultat.

VOIX TOUX ANNONCE AUTOMATIQUE FERMETURE DES PORTES OUVERTURE DES PORTES BRUIT D’ACCÉLÉRATION VITESSE CONSTANTE BRUIT DE FREIN SONNERIE DE TÉLÉPHONE PORTABLE

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RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Distinction des différents canaux de sons au sein de différents environnements, grâce à un système de code légendé.

BRU I TS M É C A N I QU E S

M OU VE M E N TS D’OBJ E TS

VOI X

GE S TU E LLE

VE N T

VA GU E S

VOI X

C H A N TS D’OI S E A U X

GRI N C E M E N TS C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 67


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

(L’IMPOSSIBLE) SILENCE

le thème du silence ou plutôt le bruit du silence est très récurrent dans les pratiques sonores. Cette “pause” des bruits incessants du quotidien est tout sauf une absence totale de son, mais plutôt un surgissement de vibrations quasi imperceptibles et de sons inaudibles. Les références suivantes mettent en avant les caractéristiques et diverses significations que ces “pauses” peuvent avoir.

Exemples d’oeuvres sonores

Une Anthologie Discographique Du Silence. Sounds Of Silence. Disque Vinyle 33T / 30 Pistes / 500 Exemplaires

Sounds of Silence est une anthologie de morceaux de silence issus de l’histoire du disque réunissant certains des plus intriguants morceaux de silence de l’histoire de l’enregistrement et comprend des pièces d’Andy Warhol, John Lennon, Maurice Lemaître, Sly & the Family Stone, Robert Wyatt, John Denver, Whitehouse, Yves Klein, etc. Si tous ces morceaux ont en C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 68

commun un même et unique matériau, et peuvent en cela paraître au premier abord interchangeables, ils sont en réalité un peu plus divers. Ainsi, oscillent-ils entre le performatif, le mémoriel, le politique, la critique, l’abstraction, le poétique, le cynisme, la blague, la technique, la promotion, l’absurde et l’indéterminé.


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Dans Wellenwanne Lfo, Carsten Nicolai démontre qu’il est impossible d’acquérir un silence absolue. Les ondulations dans cette pièce sont la visualisation d’ondes sonore inaudible, de basse fréquence. À travers ces motifs changeants et concentriques sur la surface de l’eau, l’installation rend visible ce qui normalement existe au-delà de notre capacité de perception. Nicolai explore comment et si ces fréquences nous affecte, malgré leur imperceptibilité.

Carsten Nicolai. Wellenwanne Lfo. Metal, verre, acrylic, miroir, équipement audio, eau, lumière, son. Installation spatiale, dimensions variables. 2012.

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R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Susan Philipsz. Study For Strings. Oeuvre Sonore À Huit Sources. Installation À La Gare De Kassel, Allemagne. 2012.

Study for Strings est une interprétation contemporaine d’une composition éponyme de 1943, composée par Pavel Haas (Tchèque, 1899-1944) lors de son emprisonnement dans le camps de concentration de Theresienstadt, située en ce qui est aujourd’hui la République Tchèque. Les nazis ont filmé une performance de la composition finalisée au camp, en 1944. Quasiment immédiatement après la fin du tournage, Haas et plusieurs des membres de son orchestre ont été tués. Le chef d’orchestre C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 70

Karel Ancerl, qui a survécu l’Holocauste, recomposa la composition après la guerre. Pour son travail datant de 2012, Philipsz à son tour isole seulement les parties de l’alto et du violoncelle. La pièce est une décomposition, note par note, de la composition originale remplie de lourds silences. En isolant uniquement les instruments joués par les personnes ayant survécues, l’artiste suggère par ces silences l’absence des autres instruments, et des musiciens eux-mêmes.


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Références graphiques Les références suivantes se rapportant aux valeurs du silence, du vide inexistant et du jeu graphique autour du visible et du non visible, présence et absence.

Deutshe&Japaner. Swallow. 2012

Toko Design. Formation, New Practices In Australian Architecture. Pour la 13Ème Biennale de Venise. 2012. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 71


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Studio Weissheite. Studio For Concept And Design.Berlin. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 72


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Expérimentations plastiques et graphiques

Mise en avant d’une présence inaudible dans un espace nous paraîssant vide de sons, d’expression, de message.

C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 73


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Expérimentation autour de la transparence, d’un élément non visible en soit mais manifestement présent par des procédés tels que l’embossage.

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RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Le texte utilisé ici est un extrait du poème de Marinetti dans une lettre adressée à Luigi Russolo. Écrite des tranchées bulgares d’Andrinople, il décrit dans un nouveau style futuriste, l’orchestre d’une grande bataille :

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R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

En secouant la page, la typographie en dessous de la trame apparaît. Travail sur la présence/absence. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 76


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 77


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

RETRANSCRIPTION VISUELLE DU SON L’art sonore met en lumière un phénomène impalpable, immatériel. Certains artistes choisissent d’explorer les diverses manières de retranscrire visuellement les rythmes et vibrations qui s’installent, créant intentionnellement ou non un langage sonore.

1.

2.

Christine Sun Kim. Scores and Transcripts. 1: Pianoiss … Issmo (Worse Finish). Transcript, pastel et crayon sur papier. 2012. 2 : All. Day. Score, Nk, pastel et fusain sur papier 97.8 X 127 Cm.2012.

Dans ses séries Scores and Transcripts, Sun Kim—qui est née sourde—combine et transforme une variété de types de notation qui forme sa compréhension et communication. Pour elle, chaque série a ses propres paramètres, valeurs sociales et un ensemble de règles.

est une barre de repos (le symbole musique représentant un intervalle silencieux), et parallèlement l’artiste a rajouté le nombre 126 144 000 qui est un calcul approximatif du nombre de barre de repos qui s’additionneraient après trente-deux ans de silence vécu.

Dans All. Day. l’artiste a tracé le chemin que parcourrait sa main afin de communiquer le concept de “toute la journée” en langage des signes américain—un arc qui reflète le mouvement du soleil. L’annotation centrale

Christine Sun Kim “Ce projet est une reconstitution des bruit inconscient que je fait lorsque je suis concentrée. J’emploie souvent ma propre voix dans mes travaux. Je la ressens en moi, dans mon corps et dans ce sens elle m’est accessible.”

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RÉF É RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Relatität. Microsonic landscapes. 2013.

“Musique solide”, représentation du son en trois dimensions. Le studio Relatität transforme grâce au Processing les fréquences sonores de leurs albums préférés en objets physiques grâce à une imprimante 3D. Les albums : Jewels de Einstürzende Neubauten, Another World d’Antony and the Johnsons, Pink Moon de Nick Drake, Third de Portishead et la composition “Für Alina” d’Arvo Pärt.

C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 79


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Marco Fusinato. Double Infinitives. 2009. Encre blanche UV sur alluminium noir. Anna Schwartz Gallery, Melbourne.

Série de photographies représentant des scènes violentes ou du moins une action impactante impliquant une dimension sonore. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 80


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Références graphiques Les réféferences graphiques suivantes m’ont interpellées par leur présence de vibrations sonores implicites, de rythme, de différents niveaux de lecture rappelant volumes, intonations.

Pierre Di Scillio. Typographie Le Kouije.

Pierre Di Scillio. Affiche de l’exposition « Écrire À Voix Haute », Ferme Du Buisson

le Kouije est un outil souple pour incarner la voix dans l'écriture. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 81


RÉ F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Apeloig. VNF Voies navigables de France Bateaux sur l’eau, rivières et canaux. Affiche 120x175cm. 2003 C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 82


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Apeloig. De la Lorraine. Affiche 118 X 175 Cm. 2004

Apeloig. Typo/Typé. Affiche 118 x 175 cm. 2005.

Apeloig. “Les écritures”. Affiche. 21 novembre 2008 - 31 janvier 2009. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 83


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Les affiches pour le Théâtre de l’Athénée de Malte Martin reprennent des extraits de dialogues, créant une réelle interaction avec le public alors interpellé par ces choix graphiques forts.

Malte Martin. Affiche pour le Théâtre de L’athénée. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 84


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

The Publishing Lab.The Devil’s Dictionnary. 2013.

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R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Ce travail typographique fait appel au morse, langage rythmé, codé. Code Type contient deux niveaux de lecture, comme le son il est dans un premier temps un élément abstrait, difficile à appréhender. Dans un second temps le public détecte le message diffusé.

Grant Li. Code Type.Typographie et identité pour l’écrivain Jonah Goodman.

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RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Quand la typographie prend vie :

Malte Martin. Affiches pour le Théâtre 71.

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R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Expérimentations plastiques et graphiques

Exploration visuelle de la réverbération, du rebond du son, créant des formes organiques pouvant aboutir à des caractères typographiques.

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RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Étude typographique sur les provenances auditives du son suivant les caractères, les différents impacts phonétiques.

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R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Recherche autour de l’intangibilité, l’immatériel, par le billet de la lumière. Elle révèle ici la contre-forme d’une surface, transmettant le même message mais via un médium autre. Notons que la lumière a des propriétés communes avec le son : elle est impalpable, traverse des surfaces, rebondit, reflète et se perçoit d’autant plus dans le noir. Elle est, comme le son, un éclairage pour nous guider.

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RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Retranscription du bruit, d’une piste brouillée. Utilisation de la projection sur une surface irrégulière.

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R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Transformation graduelle d’une sonorité par le billet de la retranscription littéral du bruit visuel.

C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 92


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Essai d’une composition typographique basée sur un motif sonore, une séquence rythmique, machinal.

C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 93


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Évolution visuelle d’une action activant pour moi l’imagination et les sens, présence d’une dimension sonore par les prises de vue saccadées.

C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 94


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 95


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

SON, MOUVEMENT, ESPACE, PHÉNOMÈNES INTERDÉPENDANTS Le son comme nous l’avons vu précédemment contient le temps en lui, a la capacité d’activer nos cinq sens et nous place dans l’espace grâce à ses réverbérations. Au moindre changement d’espace ou de la place d’un élément au sein d’un endroit donné, le son se tranforme. Les artistes suivant jouent sur cette interdépendance, créant des expériences sensorielles hors du commun.

Ircam. Interlude. Interface Modulaire. 2010

Interfaces modulaires pour la musique numérique. Interlude est un projet de recherche qui explore de nouveaux moyens d’expression musicale à l’aide d’interfaces gestuelles. L’un des principaux enjeux du projet est de renouveler les manières d’interpréter et de jouer les musiques C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 96

électroniques et informatiques. Ces objets sont des interfaces tangibles qui capturent un large éventail de gestes et d’actions. Les interfaces peuvent être assemblées en réseaux d’objets connectés sans fil afin d’en modifier l’usage. Ircam, Grame, Da Fact, Voxler, nodesign. net, Atelier des Feuillantines.


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Cuppetelli et Mendoza. Transposition. Installation cinétique interactive et sonore. Septembre 2013 au Denver Art Museum.

Transposition est composée de 348 cordes élastiques fixées devant un écran sur lequel est projeté une animation cinétique générative sonore. La vision conjuguée des deux plans provoquent un effet de moiré en mouvement. Le déplacement du spectacteur provoque l’ondulation des formes graphiques et le traitement en temps réel de la composition sonore. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 97


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QU E S

Kollision. Spine. Installation Interactive. 2012.

Spine est une installation interactive composée d’une vingtaine de cubes lumineux suspendus dans un espace. Ce sont les mouvements et la proximité des visiteurs qui provoquent ensuite le mouvement des cubes dans l’espace grâce à des moteurs contrôlés par ordinateur. Cette colonne vertébrale de cinquante C OM M U N IQ U E R L’ A RT S O NORE 98

mètres de long flottant dans l’espace ne cesse ainsi de proposer de nouveaux mouvements, des scènes de lumière et de son. Le son est alors généré par la mobilité du public, le son devient une retranscription sonore du mouvement et donne un aspect aléatoire à l’oeuvre.


RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Florian Hecker. Hinge. Son Électroacoustique À trois sources sonores, Système De Haut-Parleur 26 Min 32. 2012. Visuels : Photographies Modifiées De L’installation

La dimension subjective du son est le centre des recherches de Hecker. Ses installations évoluent et varient en fonction des auditeurs, dépendant de l’emplacement physique des individus et de leur préjugés personnels. Hecker part du fait que l’écoute est souvent poussée par la volonté de compréhension — c’est une tentative d’associer les choses, de reconnaître des sons familier, glisser ce que l’on entend dans des

catégories que l’on connait. Dans Hinge, les variations entre les trois sources de sons empêchent un bon fonctionnement de l’écoute. Hecker a composé une oeuvre basé sur trois sources de sons en partie pour interrompre ce qu’il appelle “l’écoute bifurquée”. Avec un travail à deux sources, l’auditeur aurait été capable de se placer au centre et écouter la pièce en entier, en une fois, or avec trois enceinte, le mouvement et la mémoire sont nécessaire pour comprendre la composition. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 99


R É F É RE N C E S E T E XP É R IMENTATI ONS GRAPHI QUES ET PLASTI QUE S

Références graphiques

Il me semblait indispensable pour cette partie traitant de l’interaction son/mouvement/espace de mettre en référence des affiches sonores, réelle collaboration de médiums créatifs : print, son, numérique. Ces affiches sont sensibles au toucher, et émettent de la musique ou des sons abstraits au contact avec la peau.

Chris Payne. The Piano Poster. Publicité Interactive pour le Royal Academy Of Music de Londres

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RÉFÉ RE N C E S E T E XP É RI M E N TATI ON S GRA P H I QU E S E T P LA S TI QU E S

Grey London. The Sound Of Taste. Affiche interactive fonctionnant avec une application mobile.

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Trapped in Suburbia. Sound Poster 1.0

Trapped in Suburbia. Sound Poster 2.0 C OM M U N IQ U E R L’ A RT S O NORE 102


La référence suivante est un livre objet créant des formes géométriques abstraites qui s’animent au passage d’un film en plastique. Ces formes animées et le système interactif rappellent la diffraction du son, d’autant plus que la présence d’une personne au sein d’un espace altère toujours les sources sonores présentes.

P OE M OTIO N L I V R E O B JE T TA K A HIR O K U R A S H IMA É DI T I ON L A R S MÜ L L E R P UBLI SHERS C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 103




C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 106


CONCLUSION


C ON C L U S IO N

L’art sonore est une forme d’art nouvelle, traitant d’éléments omniprésents : le son et l’ouïe. Cette forme est très peu connue et comprise du grand public. Marginalisés par l’histoire de la musique, les acteurs clés du domaine de l’art sonore restent encore peu connus. Les événements et la communication de l’art sonore sont encore quasi inexistants. Seuls quelques expositions et festivals à petite échelle ont eu lieu principalement aux Pays-bas, en Belgique, au Royaume-Uni, en Grèce et en Italie. La première grande exposition d’art sonore, à visibilité internationale, s’est déroulée en octobre 2013 au MoMa, à New-York. On remarque de nos jours une grande importance du visuel dans l’éducation. Au vu de certaines préoccupations sociales, il semble être grand temps de remettre en avant l’ouïe. L’art sonore s’inscrivant également dans un contexte informatif.

PROBLÉMATIQUES Comment promouvoir cette forme d’art nouvelle encore peu connue et comprise de la majorité de la population ? Quels sont les moyens à mettre en oeuvre pour que cette pratique soit mise en avant de manière optimale et soit considérée comme un art à part entière ?

C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 108


C ON C LU S I ON

ENJEUX L’enjeu de ce projet est double. Il consisterait d’une part d’un ENJEU SOCIO-CULTUREL : Il serait question de communiquer et rendre visible une discipline artistique peu connue en France. D’autant plus que l’art sonore est un art complexe, méritant que l’on mette en lumière les intentions et les travaux des artistes, ce qui notamment aiderait à construire un plus grand réseau professionnel pour encourager la diffusion de cet art. L’art sonore pourrait également être un canal pour participer à une sensibilisation, éducation sur l’ouïe. Il s’agit d’autre part d’un ENJEU CRÉATIF : Dans la mesure où le graphiste devra communiquer sur un phénomène immatériel qu’est le son, ce qui pose de nouvelles questions formelles et intentionnelles quant à la représentation de celui-ci. Le graphiste sera également confronté à un art vaste, difficile à appréhender, et dont les contours sont flous par son interdisciplinarité. Il est également intéressant d’explorer le domaine de l’art sonore car le son est universel, contrairement au langage, ce qui présente de nouvelles possibilités et contraintes de créations.

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C ON C L U S IO N

CIBLES ÉVENTUELLES La cible de ce projet engloberait plusieurs catégories de personnes. Tout d’abord et de manière globale, ce projet cible le grand public pour qui l’art sonore est encore quelque chose d’assez nouveau et abstrait, on va donc tenter de le sensibiliser à cet art d’expérimentation sonore, les intentions que celui-ci exprime et vers une éducaion de l’ouïe. Ensuite, cette cible engloberait non seulement un public directectement issus du monde de l’art (présentant une sensibilité particulière à l’art sonore), mais aussi les individus actifs et jeunes d’étudiants pratiquant des activités et études dans des domaines autres que l’art, portant un intérêt pour l’art sonore et l’éducation de l’ouïe. Comme nous l’avons vu précédemment citons les exemples de la programmation informatique, la composition musicale, la psychologie, la philosophie, musicologies, etc. La cible pourrait également concerner les individus partiquants des métiers issus du domaine culturel et tourné vers le public (médiateurs culturel, responsables de musée, galeristes, programmateurs) désirant, à la suite de ce projet, mettre davantage en avant l’art sonore ou plus particulièrement les artistes.

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C ON C LU S I ON

ORIENTATIONS DE DÉVELOPPEMENT 1. IMMERSION SONORE URBAINE 2. L’ART SONORE, UNE APPROCHE PÉDAGOGIQUE

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BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE


BIBLIOGRAPHIE LIVRES Opticalsound Numéro un, 2013 Éd. Opticalsound et Art, Book, Magazine, France

Sound music affect, 2013 Marie Thompson & Ian Biddle Éd. Bloomsbury, Royaume-Unis

L’art des bruits, 2013 (Écrit en 1913) RUSSOLO, Luigi Éd. Allia, France

REVUES ET MAGAZINES Tacet, n°3, 2013 Yvan Etienne, Bertrand Gauguet, Matthieu Saladin Éd. Haute école des arts du Rhin (HEAR), France

Volume, What you see is what you hear, n°6, 2013 Éd. Les Presses du Réel, France

Wire, 2013 Éd. The Wire Magazine Ltd, Royaume-Unis

Soundings, A Contemporary Score, 2013 The Museum Of Modern Art, New-York

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SITOGRAPHIE www.ted.com www.sonore-visuel.fr www.transculture.be www.moma.org www.ircam.fr www.nytimes.com www.sonospace.org

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TO ME 2

COMMUNIQUER L’ART SONORE R É A CCORDONS NOS OREI LLES

Mélanie CRÉQUER Mastère Stratégie de communication par l’image École de Condé Paris Promotion 2012 - 2014



TOME 02 EXPÉRIMENTATIONS ET DÉVELOPPEMENTS


SOMMAIRE

5 I NTRODUCTI ON

7

39

PROJ ET 1 I M M ERSI ON SONORE URBAI NE

P ROJ E T 2 L’ART SONORE, UNE APPROCHE PÉDAGOGIQUE

8

40

CAHIER DES CHARGES

C A H IER DES C H A RGES

10

44

HYPOTHÈSE 1 L’ART SONORE, UN ART QUI FAIT PARLER

H YP OTH ÈSE 1 REN DRE TA N GIBL E L’ IN TA N GIBL E

11

44

1.1 LE M URM UR

1.1 DON N ER À VOIR L’ IN VISIBL E

24

51

1.2 UNE VILLE QUI “ RAISONNE”

1.2 L A TRA N SPA REN C E

30

56

HYPOTHÈSE 2 LE SON, M ODELEUR DE L’ESPACE- TEM PS

H YP OTH ÈSE 2 DE L’ ORDIN A IRE À L’ EXTRA ORDIN A IRE

31

71

2.1 TRANSFORMER POUR RÉVÉLER

C ON C LU S I ON

36 2.2 APPARITION,DISPARITION

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C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 03


C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 04


INTRODUCTION

Nous avons vu que l’art sonore prospère aujourd’hui mais qu’elle le fait dans l’ombre de la culture visuelle et l’omniprésence de l’industrie musicale. Du fait d’une faible visibilité de cette pratique, on constate un manque d’éducation et d’intérêt général sur le rôle et l’importance du son et de l’ouïe au quotidien. Comment s’en servir et ce de manière créative reste une notion abstraite, ce qui a pour conséquence une incompréhension totale de la nature de l’art sonore. Ceci se traduit par une reconnaissance insuffisante des oeuvres des artistes et par un manque d’investissement dans des lieux d’exposition adaptés à celles-ci. J’en ai conclue qu’un point de départ pour répondre à la problèmatique serait d’organiser un événement visant à exposer les artistes sonores. Cet événement s’étendrait de manière internationale, ce qui la rendrait itinérante.

POURQUOI L’EXPOSITION ITINÉRANTE ? L’exposition itinérante est l’un des meilleurs moyens pour informer un large public et rendre accessible et visible à tous un art ne possédant aucune barrière et limite géographique de par son caractère universel. Alors qu’aujourd’hui les espaces partagés oraux deviennent rares, l’événement va servir de point de rencontre, de regroupement, en somme un lieu de partage d’expériences auditives pour les visiteurs. L’exposition va être le point de départ qui va susciter et encourager d’autres modes de diffusion : apparition dans la presse et sur le web, développement de l’art sonore dans les musées, les galeries et de sa visibilité internationale. Les recherches que je vais vous présenter seront pour une partie consacrées à la sélection de différentes formes d’exposition et à des questionnements concernant la monstration d’oeuvres sonores répondant aux mieux aux problématiques. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 05


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PROJET 1 IMMERSION SONORE URBAINE


P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

CAHIER DES CHARGES

CRÉER UN ÉVEIL ÉMOTIF GÉNÉRAL

CONTEXTE L’art sonore présente des spécificités inhabituelles, proposant de nouvelle formes d’expression émergentes par le billet du son, un médium immatériel, intangible et sans limite. Cette pratique qui possède un très grand potentiel artistique mériterait d’être présentée et exposée de manière singulière, c’est à dire dépassant les limites des modes d’exposition commun à l’art contemporain. D’autant plus que les oeuvres sonores ont pour certaines comme particularité le besoin d’être exposées dans des lieux très spécifiques et variés, des espaces adaptsé à l’intention de l’artiste, s’écartant un maximum du White Cube traditionnel des galeries d’art. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 08


P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

NATURE DU PROJET Afin de promouvoir au mieux l’art sonore, ce projet consiste à créer un événement itinérant, à échelle internationale, proposant de faire vivre au spectateur un moment unique par une expérience d’immersion dans l’univers sonore. Il serait question de se réapproprier la ville, de se placer dans des lieux inhabituels, où les artistes issus d’une grande variété de disciplines pourront faire découvrir leurs installations sonores, parfois interactives, de manière optimale en s’éloignant des espaces restreints des galeries d’art. Ceci formerait un parcours sonore urbain, adaptable selon les différentes villes où il a lieu. Les artistes pourront se réapproprier des parcs, de grands espaces, la nature, des bâtiments, des transports en commun extérieur ou sous-terrain, des endroits où les individus se rencontrent en masse. Les sons apparaîtront, sculpteront l’espace, se déplaceront, s’articuleront les uns avec les autres dans l’espace et le temps. L’objectif est de mettre en scène les éléments sonores pour faire vivre au spectateur un moment unique par une expérience d’immersion.

CIBLE Le coeur de cible serait un public néophyte et professionnel. Une cible plus générale serait tous les passants découvrant ces installations, amenant le son à la population.

TON Immersif, expérimental, participatif, captivant, surprenant. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 09


P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

HYPOTHÈSE 1

L’ART SONORE, UN ART QUI FAIT PARLER

Cette exposition va permettre au public de comprendre un environnement sous un nouvel angle de vue, par le billet du son. Le son est le langage de la nature, il est facteur d’émotions, révélateur de sens et peut être perçu par tous. On pourrait le qualifier de langage universel, pouvant toucher tous les individus. C’est un langage commun, un moyen de communication. Le concept de cette hypothèse est de murmurer à l’oreille du public afin de lui faire percevoir un cosmos de sons latents, porteurs de sens, inaudibles, captivants, les encerclant. Le but est d’ouvrir le public à de nouvelles expériences traitant des mêmes sons que nous affrontons au quotidien, en leur donnant de nouvelles valeurs. On cherche à donner voix à leur environnement et que le public devienne objet, recepteur au son. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 10


P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

1.1 LE MURMURE

Cette sous-partie est centrée sur le murmure, terme utilisé ici comme nom d’événement. Le murmure rappelle que le son au sein de l’exposition serait telle une petite voix, nous guidant, qui engagerait un dialogue avec son public. J’ai voulu mettre en avant un échange intime entre le visiteur et le son, qui lui soufflerait des messages.

Scenocosme : Grégory Lasserre & Anaïs met den Ancxt. Pulsation. Installation sonore au coeur d’un arbre. Les spectateurs peuvent entendre un battement de coeur, ressentir corporellement l’arbre lorsque qu’ils sont en contact avec le tronc. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 11


P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

1.1 LE MURMURE 1 ÈRE ORIENTATION De manière à faire parler l’environnement, j’ai pris parti d’y incorporer des caractères typographiques formant le mot “murmure”. Ces visuels rappellent l’aspect plein air de l’exposition.

Propositions d’affiches

Visuel emprunté au site Internet www.travelthisworld.tumblr.com C OM M U N IQ U E R L’ A RT S O NORE 12


P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

Visuel emprunté au site Internet www.ruswood.crorus.com C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 13


P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

1.1 LE MURMURE 2 ÈRE ORIENTATION Propositions d’affiches AFFICHES

Les visuels choisis ont pour but d’éveiller la curiosité, questionner l’espace

C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 14


P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

Visuels de l’exposition Dynamo qui a eu lieu au Grand Palais en avril 2013 C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 15


P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

Visuels empruntés au site ppeaces.tumblr.com C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 16


P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 17


P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

Plan

Concept de plan qui aurait au verso un programme, distribué lors de l’exposition. On retrouve les codes graphiques de l’affiche ainsi qu’un système d’embossage faisant appelle à la nature intangible du son qui parcourt la ville.

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P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

Les invitations seraient disponibles dans des lieux culturels. Le système d’embossage au niveau de la typographie uniquement imprimée au verso implique une dimension sonore et tactile au visuel du recto.

Invitation C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 19


P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

Signalétique sauvage Typographie en contact direct avec le sol pour d’autant plus de proximité avec l’environnement naturel vibrant et illustrant la parole venant de celui-ci.

Mise en situation Le visuel représente l’installation sonore Tree Concert réalisé par Bund, à Berlin en 2013. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 20


P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

Site web / application mobile Typographie modulable au contact du curseur, pour créer une interaction avec le public et faire visuellement “parler” le site.

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P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

“I BET IN THE LAST THREE SECONDS YOU HEARD NOTHING BUT TURNING PAGES.”

Idée de flipbook comme support ludique disponible pendant l’événement. Il y a ici une volonté de donner une valeur supplémentaire à cet objet et au bruit que produisent les pages tournantes. Les lettres apparaîssant une par une, “I bet in last three seconds you heard nothing but turning pages” (“Je pari que pendant les trois dernières secondes tu n’as entendu rien d’autre que des pages tourner”) suggère l’objet parle au lecteur, captant entièrement son attention. On retrouve ici une corrélation mouvement, sujet,son. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 22


P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

Flipbook C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 23


P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

1.2 UNE VILLE QUI “RAISONNE”

“CE QUE L’ON ENTEND DÉTERMINE CE QUE L’ON ÉCOUTE.” BARBARA LONDON

Pour cette partie je me suis centrée sur la multitude de pistes sonores présentent pendant l’événement. Ces pistes forment un tout. Les différents canaux de sons reflètent l’interdisciplinarité de la pratique. Ils peuvent être interprétés par tous, et ce de manière subjective : un musicien et un philosophe peuvent entendre un même bruit, mais l’écouter, le “lire” différemment.

C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 24


P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

HEAR HERE Le nom de l’événement Hear Here (anglais, pour s’adapter à la dimension internationale de l’événement), reprend expression “hear hear”, un impératif pour diriger l’attention du public vers l’orateur. Ceci reprend la fonction du son qui nous guide et dicte nos émotions, ce que l’on fait, entend, écoute. Les artistes vont donner voix à un espace,

nous attirer vers leurs installations, donc le nom prend également une forme de direction en changeant un des termes, “hear here” (“entendre ici”). De plus, les deux termes sont homophones, montrant que deux mêmes sons peuvent avoir des messages, des sources différents, ou qu’un même son peut avoir plusieurs signications. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 25


P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

Système graphique Pour créer ce système graphique, j’ai imprimé le logo en plusieurs exemplaires, un par feuille A4. Ces feuilles ont ensuite été roulées à différents endroits puis superposées pour recréer le logo. Ceci illustre les différents canaux de sons regroupés pour former le tout, l’exposition.

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P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

Affiches C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 27


P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

Logo à couleurs modulables

Signalétique Sauvage C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 28


P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

Mise en situation C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 29


P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

HYPOTHÈSE 2

LE SON, MODELEUR DE L’ESPACE-TEMPS

L’Homme est né avec la capacité de percevoir des sons via des fréquences, des vibrations et des mouvements l’encerclant. Mais aujourd’hui nous mettons l’accent sur l’importance du son seulement lorqu’il interragit avec d’autres expériences sensorielles: nous regardons des films, écoutons de la musique lorsque nous dinons, etc. Il est très rare que nous restions assis, les yeux fermés, laissant la perception auditive seule prendre conscience des mouvements et de la vie à travers nos oreilles et notre imagination.

des oeuvres sensationnelles, à emporter le public dans des espaces-temps inconnus, troublants, captivants en se réappropriant physiquement de lieux urbains. Les installations exposées sont toutes plus singulières les unes des autres, créant de nouveaux espaces, leur donnant de nouvelles identités.

C’est en explorant ces caractéristiques que les artistes de l’exposition ont réussi à créer

Dans cette hypothèse, les notions de perspectives et de trompe l’oeil seront explorées.

T H E J O G G IN G C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 30

Ces différentes sources de son dans la ville, créant un parcours sonore, vont tisser des nouvelles relations entre le son, le public et l’espace.

DAN I E L KU KLA


P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

2.1 TRANSFORMER POUR RÉVÉLER

“SOUND IS MATERIALLY INVISIBLE BUT VERY VISCERAL AND EMOTIVE. IT CAN DEFINE A SPACE AT THE SAME TIME AS IT TRIGGERS A MEMORY.” SUSAN PHILIPSZ

Les artistes se réapproprient des endroits dans la ville, qui deviennent des sujets ou des réceptacle à leurs oeuvres, pour recréer des espaces propre à leur travaux. Ils utilisent non pas le visuel mais le sonore comme matériau artistique pour transmettre un message, une idée et ce sont ces vibrations, ces retentissements sonores qui vont totalement transformer l’espace emprunté par l’artiste, pour créer de nouvelles perspectives, révéler une nouvelle nature d’espace.

un espace effrayant, dans lequel on aura peur de la surprise, ou un espace peut paraitre oppressant par un bruit sourd ou par des reproductions de mouvements. Les artistes modèlent et sculptent l’immatériel, afin d’en distordre la réalité des espaces au profit d’une nouvelle identité.

Ils peuvent créer des espaces impossibles s’ils le souhaitent, ou modifier leurs natures, vont pousser les capacités de la perception auditive au maximum. Par exemple, un son peut rendre

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P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

SYSTÈME GRAPHIQUE Expérimentation autour de la perspective, de jeux optiques, d’espace clos où les sons peuvent interagir, et redéfinir un espace neutre.

Visuels empruntés au photographe Bill Jacobson, de la série Place,2009-2011 C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 32


P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

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P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

“L'ACOUSTIQUE DE L'ESPACE INFLUENCE DIRECTEMENT LES SONS PRODUITS. LE SON PRODUIRAIT LUI-MÊME DE L'ESPACE, MARQUANT DES ZONES ET DÉFINISSANT DES TERRITOIRES. CETTE RELATION EST AUSSI LIÉE À LA PRÉSENCE ET AUX MOUVEMENTS DU SUJET PERCEVANT, DONT LA POSITION SPATIALE INFLÉCHIT CE QUI SE DONNE À L'ÉCOUTE PAR UNE SORTE DE FEED-BACK AURICULAIRE.” EXTRAIT DE L’OUVRAGE TACET, SOUND IN THE ARTS, PAR MATTHIEU SALADIN

L’art sonore étant un art vivant, l’idée ici est d’activer le plus de sens possible en créant des supports imprimés vivants, en trois dimensions afin d’élargir le champ de perception, pousser les limites du visuel et sculpter, graver un maximum d’espace.

Studio Campo

Carly Holder C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 34


P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

Invitation C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 35


P RO J E T 1 : IMME R S IO N S ONORE URBAI NE

2.2 APPARITION,DISPARITION Ce parcours urbain expose, fait apparaitre ce que l’on ne voit pas. Il ne s’agit pas d’une exposition visuelle mais auditive, ce qui justifie le choix d’un médium non visible à la lumière, le phosphorescent (de plus, le son est, comme la lumière, mieux perçu dans l’obscurité). Les choses qui se perçoivent pendant l’exposition apparaissent et disparaissent, ne sont pas physiquement constants comme le visuel.

Mash Creative. Twenty Eleven.

C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 36

Studio Weissheite. Studio For Concept And Design.Berlin.


P ROJ E T 1 : I M M E RS I ON S ON ORE U RBA I N E

Utilisation du phosphorescent pour les affiches.

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C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 38


PROJET 2 L’ART SONORE, UNE APPROCHE PÉDAGOGIQUE


P RO J E T 2 : L’A RT S O N O R E, UNE APPROCHE PÉDAGOGI QUE

CAHIER DES CHARGES

NATURE DU PROJET

CONTEXTE Ce projet s’inscrit dans une problématique actuelle, qu’est la perte de l’écoute consciente dans un monde aujourd’hui bien trop bruyant visuellement et auditivement. À cela s’ajoute le manque de connaissances sur les notions de l’ouïe et du son et en quoi ils peuvent servir de matériaux créatifs. L’art sonore serait donc une nouvelle manière de comprendre l’écoute, réappréhender le son, l’ouïe et de s’investir dans un but pédagogique. Par ailleurs, il nous ferait découvrir une discipline artistique. Ceci contribuerais à promouvoir l’art sonore, permettant au public de mieux appréhender et comprendre cette discipline, les intentions des artistes et par la suite attirer un plus grand public. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 40

Cette stratégie qui mêle pédagogie informative et culturelle propose de créer un événement itinérant, à portée internationale. Celui-ci s’étalerait sur cinq mois, en partenariat avec L’Ircam (L’Institut de recherche et coordination acoustique/musique), sous forme d’exposition. Les plus grandes institutions telles que le Centre Pompidou à Paris, le MoMa à New-York, le Stedelijk Museum à Amsterdam accueilleraient une exposition où la singularité et la beauté du son envahiraient l’espace. On y trouverait à disposition des dispositifs pédagogiques : installations explicatives et intractives accompagnées d’oeuvres d’artistes du monde entier. Cette expérience agiterait, troublerait la perception du spectateur qui deviendrait alors acteur. Le public vivrait une expérience ludique, atypique et surtout créative, liant art contemporain et enseignement, en découvrant de nouvelles relations avec le son et l’espace.


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CIBLE Cette stratégie cible principalement un public averti, intéréssé par l’art contemporain mais n’ayant que très peu voire aucune notion de ce qu’est l’art sonore.

TON Participatif, informatif, récréatif, immersif. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 41


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EXEMPLES D’ESPACES D’EXPOSITION RÉAPPROPRIÉS ET RENDUS INTERACTIFS :

Bureau205. Biennale internationale du design. Cité du design, Saint-Etienne. 2008.

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Malte Martin. Exposition-atelier «De la lettre à l’image» qui propose aux enfants – et à leurs proches – de poser un nouveau regard sur ces signes, d’explorer leurs potentiels expressifs au moment de leur apprentissage de la lecture et de l’écriture. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 43


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HYPOTHÈSE 1

RENDRE TANGIBLE L’INTANGIBLE

Ce deuxième projet, par son caractère pédagogique, va apporter au public les outils nécessaires pour comprendre l’art sonore et les fonctions du son. L’auditeur, grâce à ces outils, aura un premier contact avec l’expression personnelle sonore. Il expérimentera, manipulera un médium intangible.

1.1 DONNER À VOIR L’INVISIBLE Je tente dans cette sous-partie de donner chair au son, trouver des moyens pour traduire un regard acoustique.

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Logo

Composé d’onomatopées, Bing Bang est le nom d’événement proposé pour cette partie. Les onomatopées sont une manière de rendre visible de son et ce sont des "mots" quasiment universels donc compréhensibles par la majorité du public. Ils symbolisent ici l'interactivité, l'échange, le dialogue qui se passent entre les spectateurs, le son et les espaces. Bing Bang fait également écho au terme Big Bang, symbolisant le caractère révolutionnaire de cette nouvelle pratique artistique qu’est l’art sonore.

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Système d’invitation permettant de déchiffrer la composition typographique. Cette double lecture symbolise l’effort de distinguer les sources sonores nous entourant et de leur donner un sens.

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Affiche rappelant le motif d’une enceinte et illustrant que l’exposition se placera “derrière” les enceinte, offrant un accès “dans les coulisses” des oeuvres sonores. On y retrouve également les notions de cacher/révéler, rendre visible.

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Catralogue augmenté

L’objet éditorial de l’exposition aura comme particularité d’être un catalogue augmenté. Une application mobile Artscan donnera la possibilité de scanner les visuels du livre correspondant aux oeuvres sonores avec son smartphone, ce dernier renverra le lecteur à la vidéo ou bande sonore de l’oeuvre. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 48


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GRAND PALAIS ART SCAN

Application mobile ACCUEIL

+ D’APPS

GRAND PALAIS ART SCAN

ACCUEIL

+ D’APPS

ACCUEIL

+ D’APPS

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Proposition d’un concept graphique alternatif. Exemple d’une couverture de livre d’exposition, apparaissant tel un aplat noir à première vue. Système interactif permettant au lecteur de découvrir de lui-même la composition typographique de la couverture.

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1.2 L A TRANSPARENCE

Pour le concept suivant, je me suis focalisée sur la notion de transparence. La transparence fait appel à la mise en lumière d’un phénomène immatériel rendu créatif. Cet axe est également centré sur l’étude de matériaux, notamment le plexiglass ou le verre, qui rappellent la matérialisation d’un élément à priori impalpable.

William Slocombe. Glass Typography. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 51


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Exemple de gravue sur plexiglass. Utilisation de la transparence dans un but créatif.

Eddy Ymeri. Chicago/New-York. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 52

Visuel emprunté au site Internet www.fr.academic.ru


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Cartel. Utilisation de plexiglass coloré, et texte gravé.

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Affiches en plaxiglass coloré C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 54


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Logo modulable C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 55


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HYPOTHÈSE 2

DE L’ORDINAIRE À L’EXTRAORDINAIRE

J’ai expérimenté ici autour d’un graphisme plus accessible par des notions plus parlante. J’ai voulu mettre en avant le côté récréatif et d'initiation de l'événement, où l'interactivité joue une grande partie. Je pars du principe que l'art sonore, c'est prendre un élément du quotidien qu'est le son, et le sublimer, le détourner, lui donner du sens. L'art sonore est partout, tout le monde est producteur de son. L’art sonore rend l'ordinaire extraordinaire, aspect que beaucoup d’artistes illustrent à travers des objets notamment. Par là, on se rapproche du concept du ready-made. Tout comme ce mouvement, qui expose des objets ordinaires, l'art sonore expose des sons de tous les jours réfléchis et dont on a donné un sens. L’objet servira de fil conducteur pour cette hypothèse de création.

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Court of Water, Heike Bottcher, 1999, Dresden C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 57


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En réfléchissant à la manière d’illustrer, mettre en scène des objets pouvant être source de créativité sonore, j’ai été très interpellée et inspirée par les machines Rube Goldberg. Celles-ci représentent des réactions en chaîne par des mouvements d'objets. Celles-ci sortent les objets de leurs contextes habituels et les détournent. Le concept représente pour moi indirectement l'univers bruyant et varié dans lequel on vit, quelque peu chaotique et montre que le son peut voyager partout et traverser n'importe quelle surface.

Melvin the Machine, Studio HEYHEYHEY

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Pensant que les machines Rube Goldberg pouvaient être un point de départ pour une vidéo de lancement de l’événement, ou une affiche animée numérique, j'ai décidé de créer un lettrage basé sur ces parcours et créer un sorte de langage sonore qui participerait au logotype et éventuellement aux affiches. Ce lettrage reprend le principe du mot représentant un son, comme nous l’avons vu chez les onomatopées.

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Essais de caractères typographiques.

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20 lbs TONS

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Possibilité de logo, avec lettrageincorporé. C OM M U N IQ U ER L’ A RT S O NORE 68


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Après ces essais graphiques autour de l’objet, je me suis rendue compte qu’en utilisant un lettrage assez expérimental, qui, avec du recul, est faiblement lisible, apparaîssait une dimension élitiste plutôt qu’accessible. La notion du quotidien dans l’art sonore est à explorer, à condition d’être complétée par une définition plus vaste. Cet aspect représente à trop petite échelle et de manière trop restreinte le spectre de l’art sonore, et le dispositif de l’exposition.

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CONCLUSION


C ON C L U S IO N

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C ON C LU S I ON

Afin de donner une réponse aux problématiques rencontrées, j’ai entrepris de partir sur deux directions distinctes ciblant deux populations différentes. La première direction vise les néophytes et les individus issus du monde de l’art et du culturel à travers une exposition itinérante. Prenant lieu dans la ville, elle forme une immersion sonore urbaine où les artistes pourraient se réapproprier les lieux afin de faire découvrir leurs oeuvres sonores. Le second s’efforcera, au sein d’un musée d’art contemporain, de proposer à un public sensible et ouvert à de nouvelles pratiques une immersion pédagogique sur le son et l’ouïe et mieux faire comprendre la nature et les intentions de l’art sonore. Il en ressort que ces deux axes sont intimement liés, complémentaires, voire même indissociables. La solution la plus appropriée serait selon moi de les réunir au sein d’une même stratégie de communication. De part ces deux approches, à la fois entre les murs et en dehors des murs, l’auditeur pourra choisir le commencement et le déroulement de son expérience et il crééra ainsi sa propre rencontre avec le son. C OM M U N IQU ER L’ A RT SON ORE 73



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