Au printemps 2005, Dominique Giry, président de l’Esa, Alain Pélissier, directeur, ont eu l’honneur et le plaisir d’inviter Claude Parent pour un workshop. Claude Parent a proposé : “Et si ? Pratiquer l’incision urbaine”, comme sujet d’un concours ouvert à tous les élèves. Il a présidé le jury, a donné une conférence publique et a eu plusieurs entretiens spontanés avec les élèves. Remerciements aux élèves, aux enseignants et à tous les services de l’administration qui ont permis la réussite de l’événement, particulièrement à : Odile Decq pour sa contribution active, Anne Chaise pour la recherche documentaire, Grégoire d’Amiens et Ihab Kalaoun pour le traitement des images, Colette Janczyszyn, pour la relecture et les corrections.
Crédits des illustrations : © Guy Vacheret, 2005, sauf, page 13 : © Nicolas Firket architecte-Gyuri Macsai 3d assoc. 2001, et avec la courtoisie de Claude Parent, pages 18 et 19, 20 et 21, 77, 79.
© ESA Productions 3ème trimestre 2005. Ecole Spéciale d’Architecture 254, boulevard Raspail 75014 Paris. Conception : Marc Vaye. Maquette : Philippe Guillemet. Dépôt légal : septembre 2005. ISBN : 2-9521578-4-7
Claude Parent
“Open limit” Workshop Printemps 2005
Avant-propos Esa productions
Inviter Claude Parent dans une école relève du défi, lui qui a critiqué en son temps l’école des Beaux-Arts et son enseignement, lui qui n’a jamais souhaité enseigner préférant les plaisirs de la polémique. La prise de risque fut récompensée, le grand-père indigne et les jeunes pousses se sont entendus comme larrons en foire. Lui pratiquant la provocation avec l’art dont il a le secret et les autres savourant sa radicalité. Les actes de la deuxième édition du workshop de printemps, celui dédié à l’architecture, témoignent d’un souffle de liberté et d’audace, notamment chez les plus jeunes pousses dont la participation fut massive. L’an passé nous évoquions, à propos de la première édition, un instant de gai savoir, la formule reste appropriée. Peter Cook/Claude Parent, un anagramme capital !
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Avant-propos
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L’architecte incisif Editorial de Alain Pélissier
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Entretien avec Claude Parent François Legendre et Ahmed Zaouche
page 8
Liminaire de Odile Decq
page 14
Conférence de Claude Parent
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Concours Et si ? Pratiquer l’incision urbaine
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Sujet
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Palmarès
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Sommaire
Projets lauréats Premier prix ex-æquo
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Premier prix ex-æquo
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Deuxième prix
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Mentions
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Projets remarqués
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Projets présélectionnés
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Projets participants
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Eléments biographiques
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Eléments bibliographiques
page 78
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L’architecte incisif Editorial de Alain Pélissier, directeur de l’Esa.
Comme constructeur et comme polémiste, Claude Parent a su imposer une figure : celle de l’architecte incisif. Tout le long d’une carrière bien remplie, il s’est appliqué à développer des conceptions originales, dans tous les domaines de l’architecture : les édifices et les livres, les expositions de dessins et les projets, les débats d’idées et la défense des architectes. Il sait être tranchant, pour la seule raison qu’un propos clairement exprimé coupe dans le vif d’opinions convenues. C’est une attitude indépendante de l’âge, seulement déterminée par la nécessité de bien faire et vite, de manière à éviter les solutions toutes faites, si rapidement exécutées qu’elles en deviennent irréversibles avant même d’avoir été évaluées. Pour Claude Parent, il s’agit d’assumer la liberté affirmée de la conception, revendiquée comme la condition d’existence même de l’architecte. Cette liberté suppose une posture théorique affichée et un courage d’aller jusqu’au bout de ses idées, sans concession ni compromission.
innovation conceptuelle concernant l’architecture, le sens de l’oblique conjoint trois réalités : la forme inédite de l’édification ; les usages inusités des inclinaisons ; le plaisir des habitants se mouvant sans contrainte”2. De la collaboration amicale entre Claude Parent et Paul Virilio, sortira un chefd’œuvre architectural : l’église SainteBernadette à Nevers, dont la coupe illustre à elle seule la magie de l’oblique, que la réalisation en béton brut replace dans les images fortes des bunkers déstabilisés du mur de l’Atlantique. Si Claude Parent a bien été l’homme des rencontres, celle d’André Bloc fut fondamentale, celle de Paul Virilio fut décisive, il est toujours le passeur qui a donné leurs chances à de tous jeunes architectes, dont Jean Nouvel et François Seigneur, parmi d’autres, à l’écoute d’autres avis d’historiens et de critiques, comme Michel Ragon et Patrice Goulet. Depuis une dizaine d’années, la jeune génération d’architectes redécouvre les conceptions de cet aventurier qui a su risquer pour gagner.
La posture théorique affichée… Avec Claude Parent, l’architecte prend position. L’affirmation est première au sens où une pensée mûrement réfléchie est déjà une synthèse à l’œuvre qui guide l’ensemble des actes de la conception.
1 Paul Virilio et Claude Parent, Architecture Principe, 1966 et 1996, Les Editions de l’Imprimeur, Paris, 1996. 2 Claude Parent : Vivre à l’Oblique, Jean-Michel Place Editions, Paris, 2004. Réédition en facsimilé réduit de l’édition de 1970. 3 Editeur Stéphane Place, collection Sujet-Objet, Editions Jean-Michel Place, Paris, 2005.
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Les prises de position de Claude Parent ont paru en leur temps provoquantes. Quand il affichait dans Paris ses dessins selon les techniques et les formats publicitaires, c’était pour secouer une profession plus encline à se plaindre qu’à s’affirmer. Aujourd’hui, d’autres sont allés plus loin, mais jamais avec autant d’à-propos, ni de sens de la répartie.
Le manifeste Architecture Principe, élaboré avec Paul Virilio et publié en 1966, pose l’attitude théorique comme fondement de l’architecte en action. Quand il revient sur cette période en 1996, Claude Parent décrit cette pensée en mouvement, où l’incertitude initiale est mère des convictions à venir : “Introduire l’inquiétude, le doute sur son bien-fondé. Troubler son inscription qui lui sert de légitimité. Le monde est en mouvement. Les territoires bougent. La sensibilité se transforme. Sous ces coups de boutoir, l’espace clos de nos villes est en fuite et il nous faut, bon gré mal gré, vivre en aventure dans des structures dynamiques qui intègrent le glissement des formes. Cette rupture avec le passé se fait pour la survie”1.
Claude Parent a toujours eu le goût du dialogue collectif. Il ne craint pas l’opposition. Il sort renforcé des débats contradictoires. Dans les années 1990, avec la quinzaine d’architectes de 75021, groupe de réflexion sur l’avenir de Paris, il a montré sa ténacité pour faire progresser les manières de concevoir et de construire les agglomérations urbaines de notre temps. Comme tous les grands architectes, c’està-dire ceux qui ont marqué leur époque, Claude Parent a la persuasion incisive. Le courage d’aller jusqu’au bout, sans concession, sans compromission.
Cette attitude critique a généré une poétique de l’oblique comme source d’un renouvellement intégral de l’architecture : contre l’hégémonie du couple formé par la verticale et l’horizontale, la puissance du corps en déplacement continu dans l’espace. “Les grandes installations humaines sur la planète peuvent dès lors être repensées dans leur totalité. Comme toute grande
Pour Claude Parent, l’architecture est l’art du trait. Il pense en dessinant et dessine en pensant. La primauté du dessin accompagne la justesse du mot d’esprit. Il faut l’entendre commenter chacune de ses œuvres dessinées pour comprendre ce qu’elles ont exigé de concentration et d’engagement de soi pour leur auteur. Le moindre croquis est vécu de l’intérieur, dans toute sa com-
plexité et sa richesse de sens. Le merveilleux petit livre intitulé : “Le Cœur de l’Oblique” 3, témoigne de l’efficacité de la ligne d’écriture génératrice d’architecture. De même qu’une philosophie s’élabore en marchant, une architecture se construit en dessinant. Tout geste a une finalité, quand bien même elle serait indicible au premier abord. L’esquisse possède un pouvoir d’accomplissement ; gravée par le sceau de la complétude, elle est le guide d’une conception qui s’approfondit sans jamais dévier. Il y a un style Claude Parent. Sa pensée radicale s’exprime par le biais de formules qui s’enchaînent, sans jamais rien de trop. Il s’agit d’un art de la concision qui concilie la brièveté avec le sens de la justesse. Ne nous y trompons pas : une telle éthique s’appuie sur la durée d’une pensée qui se cherche, sachant se remettre en cause avant de s’exposer. Être direct, c’est prendre goût au risque de déplaire, dans un premier temps, pour ensuite séduire par une solution innovatrice parvenue à maturité de son expression. La Maison de l’Iran, puissamment installée dans la Cité Universitaire de Paris, près de la Porte d’Orléans, montre la force de suggestion d’une architecture qui prône l’alliage d’une forme étonnam-
ment libre et des moyens constructifs inhérents à l’esthétique de la suspension propre aux édifices en acier. Le sens de la responsabilité conduit l’architecte à retenir si les conditions sont suffisantes pour qu’il continue sa mission. Plus que l’âge, c’est ce changement du contexte professionnel qui a amené Claude Parent de choisir de ne plus construire. Savoir s’arrêter, quelle preuve de dignité ! Si la méthode de Claude Parent est incisive, son action est toujours décisive. Il a su pratiquer une libre parole, dans ses textes et dans ses dessins, avec un enthousiasme sans fard, selon une démarche de fonceur emprunt d’affabilité. Oser dire, sans retenue, mais avec une égale courtoisie : telle semble être la morale sans faille de son comportement. Le message de Claude Parent est optimiste. Il écrit à la fin de “Errer dans l’Illusion” : “Si vous voulez planer, voir le monde en survol dans sa globalité sans perdre pour autant les sensations de marche dans la glèbe soyez donc architecte. Pratiquez la recherche, traquez l’imaginaire”. Claude Parent entouré des élèves de l’Ecole spéciale d’architeture lors de son exposition à la galerie Darthéa Speyer au printemps 2005.
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Entretien avec Claude Parent François Legendre et Ahmed Zaouche*
Claude Parent : Vous êtes dans une belle école. C’est rare : un parc, des arbres centenaires, une architecture moderne, une architecture antique. Les étudiants : Créer, par le réemploi, la ré-exploitation de modèles, de concepts, d'architectures, d'usages est une réelle frénésie. Cette attitude ne tire-t-elle sa genèse que d'arguments économiques ? Allons-nous vers une atrophie de la créativité, en perpétuant le rejet de l'inconnu, prônant l'idéologie de la contrainte au détriment de la liberté ? Claude Parent : La dernière phrase me va comme un gant ! L’idéologie de la contrainte au détriment de la liberté de l’expression architecturale. Il est vrai que le danger nous guette. Il faut se méfier de pièges qui, sans en avoir l’air et avec quelquefois votre complicité indolente, se font de plus en plus précis. La pratique du réemploi, c’est quelque chose avec laquelle j’ai beaucoup de mal. Il y a déjà une bonne vingtaine d’années, l’Etat, qui est toujours bien pensant par nature, a décidé de ne plus détruire systématiquement et comme il est très difficile, sur le plan économique, de conserver des bâtiments “sans usages”, le seuil de rentabilité intervient et rend les choses impossibles. En ce temps là, des jeunes gens qui sortaient de l’Ena, expliquaient aux architectes, dans des discours très savants et très dogmatiques, qu’il fallait pondre ses œufs dans des nids déjà prêts. C'est-àdire réhabiliter les bâtiments, mais dans un sens d’usage nouveau, et les réadapter pour faire l’économie d’une destruction et d’une reconstruction. En plus celà permettait de régler nos rapports avec le patrimoine. J’ai piqué des colères folles en leur disant que l’architecture n’était pas là. Que dans ma conception elle n’était pas faite pour le réemploi, mais pour inventer. En fait ils n’utilisaient pas ce mot, qui est net et culturellement neutre, mais ceux de réhabilitation, réutilisation. Audelà de l’adaptation, il faut inventer des choses pour des usages qui ne sont pas encore définis mais en gestation. Le travail magnifique de l’architecte consiste à préparer des structures d’accueil pour des usages inconnus.
* élèves de troisième année, auteurs de la revue “Les correspondances”.
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Ayant été net et sans bavure, je ne comprenais pas pourquoi ces jeunes fonctionnaires m’écartaient. Je n’avais alors pas compris que c’était un sujet, une décision d’Etat. C’est ce qui permettra au patron du groupe Le Moniteur, de
dire qu’à l’avenir 80% de la pratique des architectes se fera dans la réhabilitation, dans le réemploi. Cet engagement m’a été très nocif, mais quelque chose me gênait : mettre des hommes modernes, avec un emploi moderne, dans des bâtiments qui avaient été consruits trois siècles auparavent, change la nature de l’usage. Par exemple l’hôtel Sully, il était loti et dégradé, occupé par des ateliers, des petites entreprises, des gens à revenus modestes. Ils ont été chassés par le patrimoine. Qu’on le rétablisse, qu’on lui redonne ses pompes et sa définition architecturale, mais pour y mettre les bureaucrates de la gestion financière de la Caisse nationale des monuments historiques, j’ai trouvé ça choquant ! Pourquoi mettre des employés de bureau, quels que soient leurs qualités, dans des bâtiments qui avaient été faits pour des princes, avec des espaces de réception de six mètres sous plafond ? Pour moi, c’était un crime. Qu’ils aient du confort, qu’ils travaillent dans des lieux sains et mieux organisés, mais pourquoi des monuments d’une telle ampleur, d’une telle générosité d’espace. C’est un non-sens, un contresens. Ce qui me gêne dans le réemploi, d’une façon générale et surtout s’il est dévié vers la réhabilitation patrimoniale, c’est de tourner le dos à la créativité. Vis-à-vis du patrimoine, je ne défends pas une attitude de saccage comme je me suis employé à le faire croire souvent, mais une attitude très précise sur ce qui doit et sur ce qui ne doit pas devenir patrimoine sous la responsabilité de l’Etat. Les étudiants : Le réemploi, pouvez-vous préciser ? Claude Parent : L’homme n’est pas un coucou. Je l’ai dit, écrit et cela n’a pas plu. Le coucou va dans le nid des autres oiseaux, il a la flemme de faire son nid. Le bernard-l’ermite, c’est pareil ! Pourquoi l’encouragement de l’Etat ? Parce qu’il ne croit pas à l’architecture. Parce qu’il la prive d’une partie essentielle de sa mission : construire pour un usage. Le réemploi fut présenté comme une volonté d’économie, mais fut surtout une alternative face au rejet par la population de l’architecture du Mouvement moderne des années 20-30, à la politique de la table rase, de l’éradication, à la perte de qualité des espaces, à l’ampleur des changements esthétiques, à l’hyper-rationalisme.
Alors, cela s’est fait, comme toujours dans les villes, brutalement, par un déplacement de population, celle qui a peu d’argent, par le déracinement. Et les Grands ensembles, je les ai attaqués dans Architecture d’Aujourd’hui. Les technocrates du ministère de la construction trouvaient que c’était très bien les Grands ensembles et les ont favorisés. Ils espéraient que la France soit gérée du point de vue de l’aménagement de l’espace par quatre grandes agences, comme à Moscou. L’ensemble de la profession travaillant pour l’Etat. Quand les technocrates ont compris que certains bâtiments appartiennent à la mémoire collective, et qu’en les tripatouillant on évite le risque de la nouveauté, du choc psychologique, ils n’ont pas hésité. On les comprend. Dans une conférence, au Pavillon de l’Arsenal, j’ai dit : “Si vous me mettez dans un immeuble haussmannien, je meurs”. Un fonctionnaire m’a répondu : “J’ai écouté votre conférence, brutale, violente, comme vous en avez le secret, ce n’est pas possible de dire que l’on meurt dans un quartier haussmannien, moi j’y vis, je ne vois pas ce que vous trouvez à dire”. Que répondre à ça ? Que je suis mal adapté ou qu’il n’a pas progressé mentalement, psychiquement, esthétiquement et socialement ? Je pouvais lui retourner le compliment et répondre : “C’est vous le
criminel, que vous viviez bien là-dedans, ça vous regarde, mais que vous y fassiez vivre des enfants”. L’Etat recule devant les conflits, c’est sa faiblesse, il pense à durer. Je ne pense pas que tout va de travers, mais faut-il attendre les cataclysmes sociaux, pour que, dans le drame, le sang et l’urgence, il accepte de se réformer. Les étudiants : La perte des références vis-à-vis du langage architectural, ne risque-t-elle pas de nous rendre analphabètes, de conduire à l'anarchie ? Où s'arrête la liberté en architecture ? Claude Parent : Votre question est bien posée. Un de vos collègues m’a demandé : “Êtes-vous anarchiste ?” Il avait l’air très angoissé. Un confrère m’a traité d’anarchiste de droite. Mais je n’aime pas l’anarchie. Je n’ai pas le courage d’embrayer dans l’anarchie et je vois mal son apport. Je pense qu’au XVIIIème siècle, celui des Lumières et des philosophes, si la France avait été prête à se réformer, si les gens au pouvoir, l’ancienne noblesse et les nouveaux riches, avaient eu plus d’intelligence, de capacité d’anticipation, nous aurions économisé la révolution de 1789, son anarchie, puis le totalitarisme. Mais où votre question m’intéresse et force à réfléchir, c’est sur le langage architectural.
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Est-ce que la position radicale que j’ai défendue dans la conférence va appauvrir son champ ? Va-t-on se retrouver, non seulement orphelin, mais dépossédé de tout, notamment de la mesure, mais aussi de la culture ? Dans les écoles d’architecture que j’ai pratiquées, j’ai constaté un manque de culture générale, les étudiants vivent souvent en monde clos. Mais cela ne semble pas être le cas à l’Ecole spéciale. Demandez à Jean Nouvel, il avait vingt ans quand il a travaillé dans mon agence. Il y a rencontré des cinéastes comme Rohmer, des artistes, un maître-verrier nommé Paul Virilio. Voyez Le Corbusier, chez qui j’ai travaillé, il était très proche du milieu artistique, c’est là que j’ai rencontré Fernand Léger et d’autres. Voyez Jean Nouvel, qui à ma demande, est nommé commissaire de la Biennale des jeunes artistes. Il y rencontrera tous les jeunes sculpteurs et peintres de l’époque. Il faut quitter sa citadelle. Le jour de la mise à nu vous serez armés de vos contacts, vos réseaux, vos agitations. Reste le substrat culturel : appris dans les livres ou pré-mâché par les professeurs, il a peu de valeur. Il doit être en vous. Que vous l’ayez découvert, tâtonné, souffert. Il faut aller au charbon ! J’ai eu la chance d’être disponible aux rencontres. Chacun a quelque chose à donner, même sans le savoir. Question de caractère, d’engagement. Je me méfie des cultures acquises, celles que l’on ne remet pas en question. C’est pour cela que je vous bouscule, pour vous mettre en état d’alerte. Les étudiants : L’église Sainte Bernadette a été classée monument historique en 1996. Quelle est la valeur de cet archivage ? N'induit-elle pas une déférence servile au passé ?
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pouvait attraper le projet comme on attrape la queue d'un oiseau, pour permettre une extension. Pour tous mes projets, j’ai une façon de composer, instinctive, plus ou moins marquée, qui permet à la vie de se développer. En classant, ils privent la maison de son futur. C'est une mauvaise action. J'ai toujours été choqué qu'une maison individuelle ne puisse pas poursuivre sa vie, c'est son avantage par rapport au logement collectif. Être classé ou pas, ne me concerne pas. Comme je l'ai écrit dans un article, ce sont des gens qui jouent avec mon architecture. Les étudiants : Est-ce que vous continuez à entretenir un rapport avec votre architecture au-delà de la garantie des trente ans ? Claude Parent : Si un client me demande de venir, je vais le voir. Certains m’ont demandé de venir au moment de vendre leur maison, pour que j'explique le fonctionnement au futur acquéreur, que je le rassure sur son état. Si il veut faire une extension, je la fais. Mais je ne réussis pas toujours. Le client de ma première maison m'a demandé une extension, je l'ai dessinée, et le permis de construire a été refusé avec le motif suivant : n'a rien compris aux qualités de la maison existante. Que faire devant de telles absurdités. Prenons le cas de la Maison d'Iran. Elle vieillit, les dessins datent de 1962, sa livraison de 1966. Une consultation a été engagée et bien que je soit membre du jury, il ne m'a jamais été demandé si je voulais faire une transformation, c'est incroyable ! Donc mes maisons classées, je n'ai plus le droit d'y toucher. C'est quelque chose que je vis à la fois bien, parce que c'est gratifiant, à la fois mal, parce que je sens que cela m'échappe totalement.
Claude Parent : On ne peut que répondre oui. Un classement se fait sans l’avis de l'architecte. C'est un choix de la société. Lorsque la maison d'André Bloc à Antibes, a été classée j'ai reçu une lettre d'un architecte des Bâtiments de France, qui me faisait savoir qu'un américain défigurait ma maison en construisant une piscine et que je n’en étais même pas ému.
Prenons le cas de la maison d’André Bloc. Elle est classée, je n'ai pas eu le droit de faire la transformation que l’habitant me demandait. Alors je me suis arrangé avec l'architecte des monuments historiques qui m'a dit : “Dis-moi ce que tu veux et je le ferai, car il n'y a que moi qui puisse toucher à ton bâtiment”. Je lui ai fait le projet, je ne me suis pas fait payer et je ne l'ai même pas signé. Je lui ai envoyé et il a pu le faire passer dans les règlements. Tout est à l'envers dans ce métier, et à l'encontre des architectes.
En 2003, aux journées du patrimoine, j'ai dit que quand je faisais une maison individuelle, je la faisais toujours avec une queue. C'était un endroit où on
Les étudiants : La Maison d'Iran est sujette à réhabilitation. Quel rapport, entretenez-vous avec une œuvre achevée ?
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L'usure du temps est-elle assimilable à un “accident virilien” susceptible d'actualiser la liberté de l'œuvre ? Claude Parent : Dans le cas de la Maison d'Iran, avec le délégué général, j’ai laissé la liberté au concepteur qui sera choisi. On peut la déshabiller entièrement et il ne restera que l'ossature. Tout le reste va disparaître. Enlevé, pas gratté, enlevé, parce que ce sont des panneaux en amiante-ciment. Dès que le projet de réhabilitation fut connu du public, j'ai reçu des lettres de mes amis les plus progressistes, les plus modernes, ceux qui on fait Archilab, Frédéric Migayrou, qui me disaient de ne pas toucher au bâtiment. Mais pour moi, c'est la vie d'abord et l'esthétique après, et la vie c'est la mutation, la métamorphose. Odile Decq qui a participé à la consultation, a annoncé au délégué général que si elle était choisie, elle ne toucherait pas au bâtiment et qu'il serait restauré à l'identique, avec des nouveaux matériaux , mais qui garderont la même apparence. Puis elle a dit : “Je veux le noir et blanc, je veux l'opacité, en évitant le verre, car si nous laissons faire des architectes qui travaillent le verre, même très bien, ils vont banaliser l’ouvrage et nous ne le reconnaîtrons plus”. Alors, je préfère qu’ils le démolissent. Ensuite, j'ai interrogé Frédéric Migayrou, qui a eu le seul argument valable pour conserver le bâtiment : “Il y a des bâtiments d'excellence, cela veut dire que dans leurs expressions, dans ce qu'ils représentent, dans ce qu'ils ont voulu dire et dans ce qu'ils disent encore pour nous, il n'y a pas d'équivalent en France et peut-être dans le monde. L'emploi de la macrostructure, de la suspension, le contraste du noir et blanc”. Je vous passe les architectes des Bâtiments de France, de l'Unesco qui m'ont proposé de créer une société de défense, ce que je me refuse à faire. C'est Nasrine Seraji qui eut alors l'analyse critique la plus juste et je suis resté pantois, j'en avais les larmes au yeux. Jamais un critique d'architecture n’a exprimé la nature du bâtiment comme elle l’a fait. Je me suis dit que je n'étais pas à même d'exprimer la qualité de mon propre bâtiment. Mais pourquoi ne pas avoir dit plus tôt que c'est un chef d'œuvre et qu'il est unique. En analysant les bâtiments de Mies Van Der Rohe, j’en vois deux aussi forts. Mais Migayrou dit que c’est un
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bâtiment charnière, car il entérine l'architecture expressive de Mies avec l'ossature libérée et la hiérarchise davantage. Surtout il est d'esprit critique puisque avec l'escalier, les adjonctions et les mouvements tournants, il contrecarre dans sa propre expression le monolithe de Mies. Pour être moderne, il faut que dans un bâtiment, l'architecte donne au public les moyens de critiquer sa propre architecture. Je mets ma main au feu que c'est une des pistes de l'architecture moderne. Je l'assume et c'est pour cela que j'aime des gens comme Coop Himmelblau dont le style n'est pas univoque, mais dans lequel ils organisent des conflits qui provoquent un discours critique. Depuis ce jour, j'ai dit que je ne pouvais plus m'occuper de mon bâtiment. L’architecture du XIXème est classée et nous ne pouvons pas l'entretenir et nous allons classer celle du XX ème qui est constituée de bâtiments fragiles ! Y a-t-il excellence à propos de Sainte Bernadette ? Car elle est unique, avec Paul Virilio, nous avons eu un tel culot. Les étudiants : Quel regard portez-vous sur cette image de synthèse qui s’appuie sur vos dessins ? Claude Parent : Ce qui m'a plu dans ce travail que je n'ai pas réalisé directement, c'est qu’il traduit justement ce que j'attends de l'ordinateur. Il crée des foisonnements par des moyens purement techniques dont je n'ai pas la figure inscrite dans mon intellect au départ du processus. Je souhaite que l'outil, à un moment, arrive à me surprendre. Ensuite, qu'est ce que je vais pouvoir faire de ce dessin ? Est-ce que je vais pouvoir tirer mon épingle du jeu ? C'est sûr que là je suis agressé, cela sollicite mon attention, un engagement personnel pour dire qu'est-ce que je fais de celà. C'est l'accident. C'est une sorte de destruction. Comment sont-ils arrivés à une destruction avec un dessin qui était éminemment construit ? C'est là que je voudrais pousser les études de ce que j'ai appelé “Open Limit”, avec des étudiants qui seraient payé pour celà, des ingénieurs forts en informatique. Mais celà ne se fera jamais, il faudrait que je sois aux Etats-Unis ou au Japon pour envisager de mener de telles recherches. Enfin, là où j'en suis arrivé, c'est le point limite. Comment vais-je me laisser dominer par cet accident ?
Il n'est pas dans ma nature d'entériner, de dire que c'est le hasard de l'informatique. Mais je suis à l'origine du dessin, donc il faut que j'intervienne par une démarche critique. C'est-à-dire que j'élabore une hiérarchie, des cheminements, toute une gymnastique très difficile à faire et pour laquelle j'ai besoin d'aide. Les étudiants : Est-ce pour rationnaliser, pour rendre cet entrelacs vraisemblable, ou bien pour étudier formellement la structure des trames ? Claude Parent : C'est pour que la notion de conflit, qui est à la base et qui est ici bien exprimée, ne disparaisse pas. Mais qu’elle soit rendue un peu moins confuse, qu’elle puisse être vécue et non pas simplement subie. Voilà en quoi c'est un point limite.
Extrait de “Claude Parent get animated”, 2001. © Nicolas Firket architecte-Gyuri Macsai 3d assoc.
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Liminaire de Odile Decq
Si quelqu’un vous dit que Claude Parent a dépassé les 80 ans, ne le croyez pas. Moi-même qui le connaît depuis bientôt trente ans je peux vous garantir qu’il n’a pas changé depuis le jour où, à la Maison de la culture de Rennes, avec son complice de l’époque, Paul Virilio, il a donné une conférence à propos d’objets étranges, “L’architecture oblique”, exposés dans cette nouvelle institution d’alors, bâtie à l’initiative d’André Malraux.
Cette drogue est garantie sans danger et relève de la prescription nécessaire à tout étudiant en architecture d’aujourd’hui gavé de réalité du projet mais totalement frustré de rêves pour vivre demain. Son cœur à l’ouvrage n’a jamais lâché, même si son cœur a failli le lâcher et qu’il a dû le faire rafistoler avec des chemins de traverse, des voies obliques, tant l’énergie que Claude lui insufflait était intense.
Certes, les grandes bacchantes et les grosses boucles de cheveux noirs ont été remplacées par une élégante petite moustache blanche et un cheveux plus court et bien blanc lui aussi. Mais, pour tout le reste, rien n’a changé : l’œil vif et souvent ironique, l’humour parfois féroce sur ses coreligionnaires architectes mais aussi la tendre affection et l’amitié indéfectible pour certains d’entre eux encore plus jeunes que lui, les éclats de rire et l’énergie à convaincre les beaucoup plus jeunes d’entrer en résistance face aux lieux communs des doctrines de toutes sortes, d’oser devenir orphelins de leurs parents/professeurs et d’apprendre, à goûter d’abord, puis user au-delà de la corde la liberté qu’ils vont y gagner.
Lorsque je lui ai demandé de venir faire un workshop à l’Esa, sa première réaction n’a pas été totalement positive. Il n’a pas enseigné, il n’a jamais voulu jouer le professeur, lui qui n’avait qu’une hâte pendant ses études, les quitter, s’affranchir des professeurs alors qu’il était déjà entré en résistance. Dans un deuxième temps, il a accepté et proposé comme sujet “notre survie urbaine” et l’a intitulé : “Et si ? Pratiquer l’incision urbaine”.
Il y a du “grand-père indigne” chez cet homme, mais cette indignité est de celle qui galvanise et vous permet de penser que ce en quoi vous rêviez est possible.
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Quand je vous disais qu’avec lui on n’est jamais à l’abri d’imaginer et d’inventer d’autres possibles !
Nous n’avons rien préparé, mais Odile Decq m’a donné le fil du discours, sur un petit bout de papier, avec des mots soulignés et comme je ne peux ni lire ni voir ce qui est souligné, je vais donc improviser. Si vous êtes architectes, c’est pour être libres. N’oubliez jamais ça. Si j’ai fait de l’architecture, c’est parce que j’ai choisi un métier où je puisse me sentir libre.
Me voilà seul et libre. Je n’ai pas de diplôme, je suis plus libre encore. Si je viens ici, c’est dans le même état d’esprit. Je suis venu titiller votre liberté.
Conférence de Claude Parent Extraits
Sommes-nous libres ? Non ! Pour le rester, il faut être en alerte, être toujours en crise pour conquérir et vivre cette liberté.
un sujet sans chemin balisé Cela ne s’est pas passé comme je l’espérais. A l’école, il fallait faire des dessins comme ci, des dessins comme ça, j’ai tout de suite eu une espèce de refus, cela ne correspondait pas à mon rêve. Vivre en liberté. Cela peut paraître évident, mais en réalité, il faut se le répéter chaque matin, parce que la société a beaucoup d’emprise sur vous, par tous ses truchements, y compris les forces de bonne volonté comme les forces pédagogiques que j’estime et je salue au passage. Après sept ans d’activité militaire pour l’Etat, j’ai intégré une école monobloc, qui refusait toute imagination, j’y ai livré une bataille qui a duré vingt ans, ma carte d’étudiant l’atteste, et comme je construisais pendant ce temps, sans assurance, j’ai décidé de ne pas faire mon diplôme.
Je suis venu ici pour vous aider, en vous fracassant s’il le faut. Je ne fais pas partie de ces professeurs qui vous tendent la main. C’est nécessaire à votre apprentissage, j’en conviens et je respecte ce point de vue, mais je n’ai pas fait ce choix. Il faut quelqu’un qui casse la baraque. C’est nécessaire pour rentrer dans ce métier dangereux. Je suis donc très fier de ma légitimité, j’arrive ici et je vous casse les reins. Je viens vous dire que vous êtes prêts pour l’esclavage et qu’il faut trouver des idées qui vous libèrent. J’ai proposé ce sujet pour cette raison. Il y a toujours des choses avant. Avant que vous ne puissiez travailler, vous êtes conditionnés. Avant que vous ne puissiez sortir votre crayon ou votre ordinateur, quelqu’un prépare le conditionnement.
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Sans le savoir vous êtes encombrés d’un système de références, de tout un climat qui appelle la résultante, c’est-à-dire la façon minima d’accumuler toutes les conditions et circonstances et de répondre pour être dans la loi, la règle et le bien-fondé. Des filtres vous sont proposés. L’architecture est contrôlée par quelqu’un qui vient avant, les hauts fontionnaires, les industriels, les maîtres d’ouvrage. Vous êtes déjà cernés ! Je veux qu’en sortant de cette conférence, vous reteniez que rien n’est plus pénible que de travailler sous contrainte, serait-elle cachée. Et tout ce discours sur le caractère stimulant des contraintes ! Pour que vous puissiez comprendre où vous en êtes, nous vous avons préparé un sujet hors des références, un sujet sans chemin balisé. Nous avons voulu vous mettre dans une situation d’orphelins, d’orphelins de tout. Pour redécouvrir. Au hasard.
Créer est une ascèse Ce n’est pas facile d’imaginer, il ne suffit pas de se mettre sur un coin de table et de dire j’imagine. C’est parce qu’on pense libre et détaché de tout, pendant un, deux, parfois dix ans, que surgit un fil conducteur. C’est un état de créer, ce n’est pas une circonstance. C’est un état permanent, une ascèse. C’est en créant ce climat mental que l’imagination, pour ne pas dire l’imaginaire, arrive. Nos villes sont en crise et on nous dit que la ville n’est plus notre domaine. Qu’elle est celui d’un environnement de penseurs, de sociologues, d’ingénieurs des voiries, réseaux et égouts, des gens qui travaillent en backroom, sans vous, et vous disent, voilà le schéma du développement urbain, débrouillez vous avec ça. Vous arrivez donc les derniers, quand tout est bouclé. Les fonds pour faire la voirie sont débloqués et il est demandé aux architectes de remplir quelques vides. Comment voulez-vous réussir, comment loger le grand nombre ? Alors, un ministre nous dit comment faire. Tous les trente ans, un ministre se lève et dit : “il faut faire des maisons individuelles pour le grand nombre”. Personne ne sait où ni comment, mais tout le monde dit : “Oui, Monsieur le ministre !” Et il est demandé aux architectes de faire des maisons individuelles. Cela a foiré deux fois au siècle passé, il n’y a plus de terrain, ça n’a jamais apporté le bonheur et on recommence.
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La réflexion critique m’a conduit à la conclusion suivante : puisque la route a la préséance, plus de route, un tissu.
Un tissu continu Et pour cinq cent mille logements ? Un territoire faiblement habité pour étudier un tissu urbain, non desservi, non contingenté par les infrastructures. Ensuite il faudra entrer dans le tissu. Nous imaginons un territoire en continuité. Avec vos ordinateurs, vous maîtrisez la continuité, c’est un grand saut. Sans eux, pas d’étude de la continuité. Le tissu, vous l’inventez. “Tenez Monsieur Parent, voici notre tissu sans routes, ni places comme à Venise. J’utilise telle méthodologie, tel matériau, je vais construire un terrain continu, un terrain habitable, parcourable sur le dessus, parcourable sur la cinquième façade”. C’est comme si le niveau de la terre augmentait de dix mètres. Une couche sur la surface de la planète pour farfouiller dedans. Ensuite viendront les deux questions connexes, comment l’innerver, comment amener la lumière ? L’enjeu consiste donc, dans le même temps, à créer et détruire la continuité. Vous créez, en temps réel, l’autodestruction du tissu. Sous l’emprise de la continuité, le couple construction-destruction vous amène à la possibilité d’une pensée urbaine. “Et si ?” Parce que ça résume tout. “Incision”. Parce qu’il faudra procéder par incisions, incisions urbaines. Une maison c'est comme un pain, ça se pétrit, ça se met en forme. Et avant de le passer au four, il y a un mec qui donne trois coups de couteau. Ces incisions dans la matière du pain sont utiles, c’est la façon d’aérer la pâte pour sa cuisson. L’incision, à peine un trait dans la matière, s'écarte et devient de jolis dessins. La farine a pris certaines colorations, des matières différentes. Cette métaphore de cuisine, peut vous faire comprendre que l’orientation de l'incision est décisive. De quoi vous aurais-je libéré ? Des façades et c'est un grand pas. Un homme de Nevers, un architecte avec qui je correspond, a un amour pour le lichen, il le cultive en masse, de façon à pouvoir découper des habitations dans ses volumes de lichen. C'est connexe, c'est proche, son moyen est végétal. J'espère que vous inventerez des moyens moins naturalistes, plus scientifiques.
Voyez Michel Carrade. Il a enseigné la peinture et les arts et demandait à ses élèves : “C’est quoi habiter ? Qu 'est-ce que l'espace ?“. Il voulait leur faire palper ce truc abstrait, presque métaphysique. Pendant des heures, les élèves tendaient des ficelles d'un mur à l'autre dans toutes les directions et comme ce n'était pas assez dense, ils accrochaient des papiers froissés aux ficelles. Alors l'espace, au lieu d'être arachnéen, transparent, devenait un espace avec de l'opacité, qui s'opposait au passage et à la vue. Quand c'était bien bourré, il disait de couper les ficelles avec des ciseaux et de renouer les morceaux en créant des vacuités dans l'espace. Voilà des méthodes qui ont l'air de rien, mais qui auraient méritées d'être filmées et qui sont proches de ce que je vous dis. Comme si on travaillait avec la lave des volcans, une coulée de boue, de neige ou de goudron. En 1971, Gianni Pettena, un architecte radical italien, a transformé une maison en iceberg, par stratification. L’eau projetée se transformait en glace. Il a recommencé avec une coulée de boue, les habitants y faisaient des trous pour retrouver la lumière au fur et à mesure que leurs fenêtres étaient recouvertes.
La question, c’est la nature du bâti en continu, la continuité des parcours et des territoires. C’est aussi la nature et la méthode de l'incision. Les trottoirs séparent et organisent la ségrégation. Il faut les supprimer et créer de légères pentes pour retrouver la liberté de circuler. Je suis sûr qu’ils ont été inventés par les ingénieurs des Ponts et Chaussées, c’est dans leur culture de séparer.
Double page suivante : “Open limit”, 1999/2000. Pages 20/21: “A l’ombre de la grotte”, 2003. Dessins de Claude Parent.
La continuité implique une fin et ce n'est pas si facile. Là aussi les éléments naturels peuvent nous informer, la forêt, métaphore naturelle, est un élément naturel continu dans lequel on a taillé. Mais à la lisière, la forêt meurt, la continuité se s’arrête pas d'un coup de hache. Si l'un d'entre-vous veut traiter l'arrêt d'une continuité, je ne suis pas contre. Il faut aussi accepter que la continuité soit fracturée. Voyez les tribus d'Afrique, elles travaillent le masque par l'incision, une artiste contemporaine allait jusqu'à la scarification de son propre corps. Les idées sont là, le tout est d’y croire.
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“Open limit” Workshop Printemps 2005
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Et si ? Pratiquer l’incision urbaine Sujet proposé par Claude Parent
Les villes futures ressemblent aux villes anciennes, car la pratique en est la même : on trace des voies et le long de ces voies on bâtit. Le travail du concepteur ne se fait plus que dans des marges, selon que l’on exprime plus ou moins de densité, plus ou moins de proximité. A mêmes méthodes de conception mêmes réponses, à mêmes solutions mêmes échecs. On recourt alors à la verticale et ce faisant à l’évidence on accroît la crise urbaine depuis les “insulae” de la Rome antique jusqu’aux tours records du nouveau millénaire asiatique. Dommage ! Or quand on survole le sol de notre planète une pratique nous bouleverse : celle du tracé des routes, celle de l’ensemble des voies de communication dans leur réussite et dans leur exigence. Là les hommes ont taillé leurs chemins vaille que vaille dans la nature, qu’il s’agisse de celle des reliefs montagneux, des vallées ou des plaines. La route va partout, accède aux endroits les plus isolés, la route domine le lieu et le rend accessible. A le bien lire, on voit qu’il s’agit d’un travail d’incision, c'est-à-dire d’ouvrir une tranchée à vif dans le relief. La route domine le sol, lui donne une expression, un visage. C’est le tracé des voies qui magnétise notre planète.
Délibération du jury.
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Il semble donc qu’après tant d’années de crise, tant d’années où l’on va de petites solutions de ravaudage urbain en échecs et en désastres, on devrait accepter de repenser dans notre esprit le sens et la nature de notre conception des villes.
Au lieu de remplir les vides dessinés par la voirie prépondérante il faudrait se résoudre à édifier un tissu habitable en continuité, à réaliser un sur-sol compact, une sorte de plateau bâti, dans lequel on viendrait après coup graver à notre gré les incisions de la communication. C’est le tracé incisé qui donnerait à chaque lieu son génie propre, son originalité, sa spécificité, sa valeur absolue. L’acte de construire serait alors incapable de détruire le site puisque ce site devrait sa valeur à l’incison-destruction de son tissu, de son bâti préalable. Ces quelques dessins ne sont présents et formalisés que pour illustrer symboliquement ce nouveau concept du développement urbain : notre survie urbaine.
Du 14 au 19 mars 2005, dans un temps très court, les élèves, tous niveaux confondus et libérés des cours réguliers, ont été invités, en se regroupant librement par équipe de quatre ou cinq, à répondre au sujet proposé par Claude Parent. L’enregistrement des équipes et le dépôt des propositions ont été effectués via intranet. Il était demandé une composition sur affiche au format paysage A0, montée sur informatique au format Acrobat.pdf d’une taille maximale de 150 mégaoctets, le cas échéant complétée d’une maquette. Le 20 mars, et par vidéo-projection, quatre vingt onze propositions ont été examinées par un jury de présélection. Présidé par Claude Parent et composé d’enseignants de l’école, le jury a retenu vingt-cinq propositions qui ont été imprimées pour exposition. Le 21 mars 2005, le jury, présidé par Claude Parent et composé de : Marie-Ange Brayer, directrice du Frac Centre, directrice artistique d’Archi-Lab, François Roche, architecte, Dominique Alba, directrice du Pavillon de l’Arsenal, Odile Decq, architecte, professeur à l’Esa, et Alain Pélissier, directeur de l’Esa, a établi le palmarès suivant : Premier prix ex-aequo : A Club Seven Florian Bouziges 1.2 Li Fang 1.2 Ji Won Lee 1.2 Etienne Manenc 1.2 Charles Marmion-Soucadaux 1.2 Martial Marquet 1.2 Jean-Philippe Sanfourche 1.2 Premier prix ex-aequo : Nemla Selma Feriani 4.1 Nicolas Guittard 4.2 Emmanuel Sitbon 4.2
Mention : Almaza Olivier Amat 3.2 Florian Boucher 3.2 Clémence Fleytoux 3.2 Charlotte Fox 3.2 Mert Ünsal 2.2
Palmarès
Mention : Randomcity Max Turnheim 3.2 Projet remarqué : Five Shaghagegh Borzooie 4.1 Amélie Ferlus 4.2 Jean-Charles Giannini 4.2 Muna Musa Samid 4.1 Jenny Ng E Projet remarqué : Sunudeek Amélie Bonnet 3.1 Amélie Djoehana Wiradikarta 2.2 Eugénie Frémiot-Vicente 2.2 Mourtada Mbacké Gueye 2.2 Projet remarqué : Architectronite-Fpo Benjamin Philippe 2.1
Nota : les indications qui suivent les noms des élèves expriment leur niveau d’étude. 4.1 : élève de quatrième année, semestre 1. D : élève dipômé. E : élève des échanges internationaux.
Deuxième prix : Avancée nomade Hugo Chauwin 1.1 Antoine Dupont-Guerra 1.1 Anaïs Meon 1.1 Tatiana Michalski 1.1 Sylvain Pasquier 1.1 Xiaochu Yu 1.1 Mention : If David Domini 1.2 Dorothée Domini 5.2 Charles-Edmond Henry 3.1 Yohei Iizuna 3.1
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Projet lauréat Premier prix ex-aequo A Club Seven Florian Bouziges 1.2 Li Fang 1.2 Ji Won Lee 1.2 Etienne Manenc 1.2 Charles Marmion-Soucadaux 1.2 Martial Marquet 1.2 Jean-Philippe Sanfourche 1.2
Les voies de circulation doivent s’inscrire dans la temporalité de l’homme et non se présenter comme des réponses immuables, figées, en contradiction avec l’essence même du déplacement qui naît d’un désir éphémère et s’exprime à travers le déplacement d’un corps. L’homme doit être acteur de l’incision urbaine. La maille vit, accompagne l’homme dans ses déplacements, elle s’ouvre devant lui et se resserre après son passage. L’incision ne s’impose pas à l’homme, elle se propage devant lui comme l’écho de ses pas avant de s’évanouir sans laisser de traces. Ces incisions ne subsistent que le temps d’un cheminement, la maille n’est donc jamais altérée, comme un corps qui cicatrise perpétuellement pour retrouver son intégrité d’origine. Dans cette forêt éternellement vierge, les lieux de vie et de rassemblement naissent du besoin des hommes d’être ensemble. La maille encourage la socialisation en augmentant de manière exponentielle l’espace en fonction du nombre de personnes. La rencontre, l’échange accroît l’espace de vie. L’unité d’habitation de chacun peut se reformer partout dans la maille, supprimant l’idée de quartier, d’exclusion. La maille se dilate en fonction de la saison et du temps. Elle perd de sa densité là où elle est le moins peuplée, laissant la lumière, source de vie, l’irradier et la traverser jusqu’au sol préservé de toute détérioration due à une urbanisation traditionnelle.
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Projet lauréat Premier prix ex-aequo Nemla Selma Feriani 4.1 Nicolas Guittard 4.2 Emmanuel Sitbon 4.2
Failles dans la fourmilière “On devrait accepter de repenser dans notre esprit, le sens et la nature de notre conception des villes”.
La ville L’horizontale ou la verticale. Sur ces deux axes, la ville se forme et le maillage qui en résulte est ce tissu urbain discontinu. La ville est un espace de mobilité, elle se caractérise par son mouvement. Pourquoi ne se développerait-elle pas au-delà de ces deux axes définis ? Se détacher du sol géographique, l’homme est sans cesse en quête de nouveaux territoires urbains. Et si la ville devenait cet espace de liberté auquel l’homme a toujours aspiré, dont il a toujours rêvé ?
L’homme et la société Pour imaginer un nouveau tissu urbain qui assouvirait ce désir commun, il faut observer le comportement de l’homme, étudier quelles sont ses attentes et modifier le tissu urbain en conséquence. L’évolution de la ville est liée à celle de nos modes de vie. Selon le Larousse, la société serait une réunion d’individus vivant en groupes organisés, l’individu en est la base, le groupe l’objectif suprême. Si l’homme n’est pas apparu sur terre pour vivre en société, il a modifié son comportement pour vivre en société.
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Analogie L’espèce des hommes et celle des fourmis ont des points communs, la première construit des tours deux cent cinquante fois plus hautes que sa taille et la seconde mille fois plus hautes. Communication, langage, conflits, métiers spécialisés en sont d’autres. La fourmi a un comportement sociable, tandis que l’homme, qui dispose de la volonté de l’être, garde un caractère individualiste, c’est là leur différence. Les deux espèces vivent dans des cités, la première n’a pas renouvelé ses idées depuis 2.000 ans, la seconde pratique le système des essais et des erreurs. Les fourmis respectent leur environnement, ce qui n’est plus le cas des hommes. Autant de raisons pour s’inspirer de leur attitude, pour adopter l’hypothèse d’une masse pleine à creuser.
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Projet lauréat Deuxième prix Avancées nomades Hugo Chauwin 1.1 Antoine Dupont-Guerra 1.1 Anaïs Meon 1.1 Tatiana Michalski 1.1 Sylvain Pasquier 1.1 Xiaochu Yu 1.1
Et si la ville ne connaissait plus de limites ? La fin d’un territoire représente souvent la limite des villes. Prenant l’exemple d’une falaise nous proposons deux mailles urbaines, l’une terrestre et fixe, dépendante du territoire,
l’autre aquatique et nomade, indépendante, capables d’échanger des programmes architecturaux entre elles. Les échanges de programmes entre les deux mailles se font par incisions, additions et soustractions réciproques sur les deux mailles.
Mailles terrestres et aquatiques s’incisant à marée haute. Maille terrestre chevauchant la maille aquatique à marée basse.
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Celles-ci peuvent se lier : en périphérie, assurant ainsi un continuum urbain, par superposition, étageant ainsi les programmes échangeables, par incisions, créant ainsi une nouvelle organisation des deux villes. Les deux villes en constante mutation deviennent flexibles et peuvent ainsi se conformer au jour le jour à leurs besoins. Mais au-delà du concept de flexibilité, nous créons par ce système d’échange une ville infinie, considérant que la maille aquatique peut, une fois désolidarisée de la maille terrestre, échanger à nouveau des programmes avec une autre maille, aquatique ou terrestre, créant ainsi des cités composites, issues du partage des programmes de nombreuses villes du globe.
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Projet lauréat Mention Almaza Olivier Amat 3.2 Florian Boucher 3.2 Clémence Fleytoux 3.2 Charlotte Fox 3.2 Mert Ünsal 2.2
Déchirure urbaine Tentons de repenser la ville, non pas comme une superposition de fonctions hiérarchisées dans leur processus de création : terrain, parcelle, voirie et habitat, mais partons plutôt de ce qui constitue la ville continue, c'est-à-dire le bâti, et venons le détruire partiellement, à des endroits précis. Ces destructions créent les espaces de circulations, les vides. Le processus est inversé, l'architecture est libérée. Prenons comme exemple l'écorce de l'arbre, un tissu uni qui se morcelle, se déchire suivant la croissance de l'arbre. Ces déchirures permettent à l'arbre de respirer, de se protéger. Appliquons cet exemple à la ville .
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La ville est dense, compacte, c'est un magma urbain, une forme totalement habitée.
La ville se développe, s'étend, puis se déchire, se creuse, des crevasses, des rides apparaissent.
Ces déchirures se transforment, sont à leur tour habitées, vécues, elles ne sont plus des accidents mais deviennent des voies de communication, des places, des respirations, des vides habités.
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Projet lauréat Mention If
Reptation Reptation est issu de l'analyse des relations entre la forme et le mode de déplacement du reptile.
Le tissu
David Domini 1.2 Dorothée Domini 5.2 Charles-Edmond Henry 3.1 Yohei Iizuna 3.1
Il ondule pour se mouvoir et épouse le terrain. Il est de forme semi-tubulaire, aplani en surface pour la circulation. Il est tacheté d’une myriade d’extrusions/intrusions individualisant les différents organismes de Reptation.
Par abandon de la dichotomie route/habitat, notre tissu urbain continu est parcourable en surface, déconnecté des réseaux et de la ville traditionnelle. Pénétrer et parcourir ce réseau relève de l’acte de volonté, du parcours initiatique. Dans un rythme en accord avec ceux de la nature et de l’homme, le tissu est en mouvement, et bien qu’orienté, il induit le hasard, la mutation, l’altération, la liberté. Ce tissu est vivant, tel un écosystème, c’est en un perpétuel mouvement de mutations cycliques qu’il va détruire progressivement sa forme et donner naissance à des formes nouvelles, libérant ainsi de nouveaux espaces sources de vie.
Culture Industrie Loisir Nature Habitat
Cycles d’hybridation Les incisions sont de deux natures : extrusions/intrusions de la structure, et rencontre de deux structures. Extrusions : elles permettent la croissance et l’évolution externe. Intrusions : elles permettent une rupture de la continuité interne. Dans un cas comme dans l’autre, elles apportent le changement, l’altération, le mouvement, la liberté. Les structures fusionnent alors mutuellement et peuvent s’hybrider au gré de la volonté de ses habitants. Cette hybridation peut avoir de multiples fonctions : une couche nature rencontrant une couche industrie pourrait voir naître une industrie écologique, de recyclage, un paysage industriel incisé d’espaces verts, une forêt productive.
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Le mouvement La ville réseau, Reptation, est réellement en mouvement. Un mouvement lent, presque imperceptible qui permet un changement constant des perspectives et du paysage, la naissance de nouvelles fusions/hybridations ainsi que la pratique de nouvelles incisons internes ou externes. La ville mue, la fin d’un agencement implique nécessairement le début d’un autre, il ne s’agit plus alors de la fin d’une continuité mais d’une continuité de la fin, ou du recommencement.
NĹ“uds de serpents.
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Projet lauréat Mention Randomcity Max Turnheim 3.2
Gotoandplay Nous avons déjà traversé bien des futurs. Chaque présent détient ses propres prophéties qui, de par leur date de conception, appartiennent instantanément au passé. Dessiner la ville du futur peut-il être un acte déterminé anticipant les changements à venir, ou s’agit-il plutôt d’ouvrir le champ à une infinité de possibilités ? Dans ce projet, la ville est définie par deux facteurs variables : la masse et l’incision. Pour obtenir des résultats aléatoires, il est nécessaire de travailler avec un générateur. Traditionnellement, un dé. Ici, un logiciel simple, citygen.exe, produit des grilles aléatoires. Ces grilles sont définies par des trames de 100 m par 100 m sur une superficie d'1 km sur 1 km. A chacune des intersections, sont associées deux valeurs numériques correspondant l'une au niveau de la nappe supérieure, épaisseur de la masse, et l'autre à la profondeur de l'incision.
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Ces chiffres sont relatifs au niveau 0, celui des limites de la ville, les 40 points du périmètre produisent donc toujours le nombre 00-00. On obtient alors deux grilles topographiques superposables. Les incisions sont, elles, générées par des axes pivotant chacun autour d’un des 25 points centraux de la grille. Ces axes ont une longueur variable. Leur largeur est proportionnelle à cette dernière. Les villes produites sont virtuellement uniques. Elles sont déterminées par un code de trois lettres et de trois chiffres. Pourtant, malgré le caractère unique de ces villes, on peut déceler en elles de nombreux points communs. L’aléatoire est contenu dans un système clos de frontières, des paramètres, par exemple, les axes des rues qui pivotent selon 8 angles définis, qui donnent à cette série un caractère particulier. Le concepteur abandonne alors sa prestigieuse fonction créatrice pour une autre simplement limitative. Dans ce travail, les paramètres, donc les limites dans lesquelles le hasard se contient sont en nombre très réduit. On pourrait utiliser cette méthode en manipulant des facteurs supplémentaires : économiques, conceptuels, géographiques, formels.
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Projet lauréat Projet remarqué Five Shaghagegh Borzooie 4.1 Amélie Ferlus 4.2 Jean-Charles Giannini 4.2 Muna Musa Samid 4.1 Jenny Ng E
Incision/extrusion Paris, fille de la Seine Nous avons pris parti de ménager une incision existante et donc de répondre indirectement à la problématique posée : repenser le sens de la conception des villes. Nous avons choisi Paris, son fleuve et son bassin, fille de la Seine et du Roi, incision originelle. Sur le plan topographique, la croissance urbaine s’est faite à partir de l’île mère. La ville s’est étendue en comblant les vides et englobant les anciens bourgs. Aujourd’hui, Paris éprouve des difficultés à s’adapter à la poussée désordonnée de la civilisation urbaine : immigration, construction de logements et d’équipements sociaux, trajets de la population, équilibre entre bureaux et logements, régulation de la circulation et du stationnement automobile, approvisionnement en eau et vivres, espaces verts, sauvegarde du patrimoine architectural. Cette complexité est inhérente à l’essence même de la ville. L’opération chirurgicale proposée, l’incision de la Seine, révèle l’étroite imbrication de tous ces problèmes.
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L'extrusion
Et si on ménageait l’incision parisienne ! Occuper le lit de la Seine par un système viaire et d’habitations/équipements qui solidarisent les deux rives. Une tranchée dans le relief, qui prend forme dans la verticale et qui a comme limites celles du fleuve,de la source à l’ embouchure. Une nappe habitable continue, une extrusion de l’incision. Un tissu de forme organique, caractérisé par les irrégularités et les asymétries de l’eau, souple mais résistant, qui intègre les espaces de vie. Un système discontinu de volumes complété par le système continu des voies de communication, des volumes dont les toits deviennent espaces publics.
Un foyer supérieur de vie, de plaisirs et d’affaires, doué d’une force toute-puissante d’attraction.
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Projet lauréat Projet remarqué Sunudeek Amélie Bonnet 3.1 Amélie Djoehana Wiradikarta 2.2 Eugénie Frémiot-Vicente 2.2 Mourtada Mbacké Gueye 2.2
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In vitro Une expérience, une recherche. Confronter deux matériaux : sable/métal, eau/béton.
Insérer le bâti, exprimer la rupture, tout en créant un parcours en continuité.
Insérer la lumière, faire circuler l’habitant. Le bâti comme moment du paysage.
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Projet lauréat Projet remarqué Architectronite-Fpo
Et pourquoi pas dans une autre dimension ?
Benjamin Philippe 2.1
Selon certains points de vue, les façades peuvent être perçues comme des tissus urbains, rendant ainsi les réseaux visibles.
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Par basculement, les plans horizontaux deviennent verticaux.
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Projet présélectionné Babel Stephen O’Reilly 2.2 Michel Pelmard 2.2
Pieter Bruegel l’Ancien, La Tour de Babel, 1563, Kunsthistorische museum, Wien.
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Projet présélectionné Stagm Thomas Gimbert 1.2 Alexandre Jaussaud 1.2 Sinclair Martin-Granel 1.2 Guillaume Pfister 1.2 Marie Taillefer de Laportalière 1.2
Evolution de la ville. Mouvement libre des blocs. Incision des blocs, aux points de contacts, les fragments sont mobiles pour faire naître des lieux. Liberté d’organiser la ville, pour plus de démocratie et sans la dictature des voiries.
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Projet présélectionné Toi, moi, elle et eux Jonathan Alotto 1.2 Benoît Crespel 1.2 Zsofia Menyhart 1.2 Godefroy Saint-Georges Chaumet 1.2 Anne-Laure Trouble 1.2
Circulation. Habitat. Habitat circulation.
j’incise
je soulève
je décolle les sols
Un tissu urbain incisé, praticable, continu.
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Et si l’écriture sculptait la ville ? Imaginons une ville dont l’essence serait l’empreinte des pensées de ses habitants. Nous arrivons aux portes de 3 alphas. Cette structure organique formée de fibres entrelacées semble être en cours de mutation. Une nouvelle génération d’alphaliens a vu le jour et connait l’évolution prochaine de ce tissu continu.
La transcription manuscrite des nouveaux courants d’idées est imprimée sur ce dernier. Les lettres viennent innerver cette masse et en révéler ainsi les qualités. L’empreinte laissée par les caractères a crée de nouveaux espaces de vie. L’évolution de la ville suit celle des pensées de ses habitants. Ils connaissent l’existence de villes semblables sous d’autres cieux, cette manière de créer des espaces qui ressemble aux diverses populations ainsi qu’à leurs divers modes de vie. Nous quittons 3 alphas, qui bien qu’en constante évolution a pu conserver quelques éléments de sa mémoire collective.
Projet présélectionné Empreinte 3 alphas Laurence Bouchard 1.2 Clotilde Guillebert 4.2 Martin Meyer 4.2 Jean-Baptiste Ruat 4.2
Le texte incise la masse, les espaces varient selon la typographie.
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Projet présélectionné Sovkk Olivier Brouard 4.2 Ying Ting Ng E Vincent Tarroux 4.2 Po Yeung E Yan Zhang 5.2
Arborisation Juste une vision. Il est venu l’idée aux premiers hommes d’habiter le milieu naturel en hauteur. Il nous est venu l’idée de réinvestir ce milieu et de modifier le rapport d’échelle. Pourquoi ne pas repenser l’urbanité en inversant les repères cartésiens, x ,y ,z ? La circulation horizontale devient alors verticale et les hommes peuplent la ville à l’image de la sève qui irrigue les plantes.
Epiderme Croissance
Ce ne sont plus les routes qui incisent la terre, mais le bâti qui incise le sol et la nature qui sillonne et grave la ville.
Innervation
Rhizome
C’est la projection d’une ville qui grâce au progrès des sciences transporte la lumière naturelle dans ce nouveau tissu urbain.
Incision
C’est l’illusion d’une forêt urbaine.
Conduction
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Relative réalité
Développement durable
Une entaille lumineuse dans une coque végétale. Eviter la contrainte liée aux voies de communication. Faire disparaître les limites visibles de la ville.
A l’extérieur, la circulation est libre, à l’intérieur, elle est déclinée sous forme de rampe hélicoïdale desservant tous les niveaux. L’incision est faite pour satisfaire les apports de lumière. Une coque en béton projeté permet une végétation dense, l’ensemble, héliocentré, optimise l’usage de panneaux solaires.
Projet présélectionné R2d2 Guillaume Dewitte 1.2 Pierre-Alexandre Fabiani 1.2 Damien Fache 1.2 Constance Heau 1.2 Julien Hosansky 1.2 Thomas Vignau 1.2
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Projet présélectionné Pamiduh-Jobé Guillaume Dufilho 2.1 Félix Millory 2.1 Soo-Jung Park 2.1 Huguette Ruzibiza 2.1 Joaquim Silvestre 2.1 Bérengère Voizard 2.1
Réseau neuronal Perforation Autonomie Neuronix La ville est évolutive et construit ellemême sa liberté. C‘est dans le potentiel d’inventivité créé par la matrice que le bâti et le réseau entrent en synergie. Un réseau neuronal structurel génère une densification du bâti par sa propre atrophie, son développement vertical ou horizontal. Il devient la matrice d’une ville suspendue qui le perfore au gré de sa prolifération. Le réseau de circulation
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s’adapte alors à toutes les initiatives, un bâti épanoui et vivant s’affirme autour de cette trame friable. La génèse et le principe de développement d’une ville sont le reflet de leur environnement naturel. Le bâti, arbre urbain, prend le dessus, libre de toutes contraintes, il s’envole. Une nouvelle matrice renaît, un nouveau potentiel apparaît. Cercle vertueux ?
Création au Sahara d’un réseau routier fluide qui dessert les oasis sans les dénaturer. Dans les zones montagneuses, le réseau est aérien et offre de beaux points de vue. Tel un signal, il est surélevé à l’approche des zones habitées, c’est aussi une manière de préserver le charme du paysage.
A cause du climat, chaleur et tempêtes de sable, une partie du réseau est souterrain et ventilé.
Projet présélectionné Rebaf
Certains oasis sont aménagés pour le confort des routiers, notamment avec des stations-service.
Ismaël Bekkali 2.1 Med Nabil Benindalsi 2.1 Mohammed Amine Borgaa 2.1 Ryad Boubetra 2.1 Linda Razki 2.1 N. Rodrigue Ulrich Sawadogo 2.1
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Projet présélectionné Groundaction 3 Saad Bichra 1.2 Diego Brossollet-Hernandez 1.2 Rémi Chevrignon 1.2
Ce concept urbain propose une solution aux problèmes de l’urbanisme et au respect de la nature et du site. Il offre en même temps une grande liberté aux habitants et aux architectes. Les sociétés humaines se diviseraient en deux entités complémentaires, la ville et le village, respectivement les allégories du futur et des temps anciens. La ville compacte, Ground 3000, est liée aux multiples villages, Ground-1, par des trains souterrains à grande vitesse. Ce système permet une connexion rapide. Octopussy Action est donc un schéma tentaculaire continu où la notion du temps s’estompe. Ground 3000, compact et continu, offre la liberté aux architectes de créer librement. Ce sursol compact se verra incisé horizontalement mettant à disposition un espace de circulation traversant toute la ville, où l’on aurait la liberté de se déplacer rapidement dans des tramways suspendus ou à pied. A cette première incision s’ajoutera une deuxième, les puits vitaux, c’est-à-dire des espaces verts, d’air et de lumière. Ces incisions seront pratiquées à postériori dans le tissu urbain.
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Mais Ground 3000 n’est que le lieu des activités professionnelles. La grande majorité des habitants vit dans les villages parsemés aux alentours de la ville, portant le nom de Ground -1. Ces villages sont enterrés, ou tout simplement adaptés à l’environnement, de sorte qu’ils ne soient plus des obstacles au paysage. Toutes les habitations épousent parfaitement le relief, ce qui les confond avec la nature. Des habitations individuelles originales, uniques et ludiques. Ground 3000 et Ground -1 sont deux entités qui s’adaptent au système de circulation qu’offre Octopussy Action, ce schéma s’apparente à la pieuvre où les tentacules seraient le réseau permettant de circuler rapidement du haut au soussol de Ground 3000, puis au village Ground -1 et où la tête, l’incision horizontale, assure la circulation au sein de Ground 3000.
Projet présélectionné Archi 5 Gihane Belkaïd 1.1 Rizlaine Grandcoin 1.1 Adrien Joly 1.1 Oumou Sako 1.1 Mariam Sefrioui 1.1
froisser, plier, chauffer, sculpter et chauffer, froisser, brûler, froisser, couper et coller.
Incisions pudiques La masse urbaine inspire une idée de mouvement et de dynamisme. Les valeurs de la matière transformée par le froissement, le pliage, la chaleur et la sculpture, amènent un dynamisme qui, une fois les mailles assemblées, dévoile le paysage. Mouvement et dynamisme. Froissement. Expression ? Transformation de la matière par plusieurs procédés. Elle offre des reliefs, s’incise. La superposition des matières engendre le mouvement du tissu urbain. Scénarios possibles de la ville issue des superpositions.
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Projet présélectionné Triaz
Quid d’un architecte libre de tout et de tous ? Y a-t-il nécessité d’être pertinent ?
Zineb Arraki 2.2 Thibault Fay 2.2 Anne-Sophie Gut 2.2 Isabelle Schmitz 2.2 Raphaël Weill 2.2
Si oui, la pertinence ne peut s’inscrire que dans un schéma préexistant. Si non, c’est l’atomisation de l’esprit architectural.
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Déplacement de l’église Schitul Macilor, Roumanie.
Vivons libres... Partir de rien, creuser la terre, vivre en elle. Et d’une entaille ne recevoir que la lumière. Mon sol est mon toit, et mon chemin infini.
Projet présélectionné Zedka Keren Djian 1.2 Dorothée Lance 1.2 Zena Nacouz 1.2 Drifa Rezki 1.2
...vivons cachés.
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Projet présélectionné Ip230281
Ballast Masse élastique, creuse, compacte.
Sophie Cortes 5.2
Dureté : permet de résister aux efforts reçus ainsi qu’à l’usure par abrasion du fait de vibrations engendrées dans la masse par les charges mouvantes. Elasticité : permet d’amortir la transmission des charges reçues et d’atténuer l’amplitude des efforts dynamiques recherchés pour l’ensemble des éléments assemblés de Ballast. Densité élevée : un ballast lourd résiste mieux aux différents efforts auxquels il est soumis.
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Angularité et rugosité : les éléments du ballast doivent pouvoir s’assembler entre eux de façon à former un tout compact. Les arêtes sont vives et les surfaces rugueuses pour permettre la cohésion de la masse. Le contact ballast-traverses doit pouvoir assurer une immobilisation de ces dernières par pénétration des arêtes vives des éléments de Ballast dans la masse des traverses. Perméabilité : l’abrasion produit des poussières qui comblent progressivement les vides.
Repenser l’urbain
Projet présélectionné Fts Pierre-Henri Petillault 2.1
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Projet présélectionné Foulfouldé
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Aure Delaroière 2.2 Camille Lacadée 2.2 Martin Le Bourgeois 2.2 Pha-La Youn 2.2
Projet présélectionné Chouette François Biver 3.1 Khanh-Anh Doan 3.1 Maxence Horvath 3.2 Atsushi Muramatsu 3.1 Nikoletta Rodolaki 3.1
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Projet participant 4U-topia Assaf Dali 3.2 Chenguang Fang 3.2 Raphaël Fournier 3.2 Eric Sontag 3.2
Souffle de ville “Rien de la ville ne touche terre en dehors de ces longues pattes de phénicoptères sur lesquelles elle s’appuie”. “Les habitants de Baucis aiment la terre telle qu’elle était avant eux, et s’aidant de longues-vues et de téléscopes pointés vers le bas, ils ne se lassent pas de la passer en revue, feuille par feuille, rocher par rocher, fourmi par fourmi, y contemplant fascinés leur propre absence”. Les villes invisibles, Italo Calvino. Et si l’homme migrait ? Poursuivre nos idéaux mystiques de légèreté, d’immatérialité. Libérer aussi la Terre de notre emprise, laisser les autres espèces s’émanciper, la nature reconstruire son environnement.
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Mutons, vivons vent, vivons lumière, vivons nuage. Construisons notre ville invisible, notre horizon immatériel. Une cité-nappe céleste, laissant filtrer la lumière essentielle à la vie sur terre, fluide, élastique, évanescente. Une doublepeau enveloppant un cœur habitable, mono-étage translucide fait de matière organique adaptable aux besoins d’espaces des habitants. Une matière à creuser, s’évidant, se régénérant. Une membrane-couverture qui devient paysage de circulation s’ouvrant sur de nouveaux horizons : collines sans cesse renouvelées, percées, ouvrant ainsi des vues aériennes sur la Terre.
L’insoutenable légèreté de l’être
Le citadin a besoin de se déplacer, de communiquer physiquement et mentalement. Il lui faut donc trouver des passages, des canaux pour son corps, ses cinq sens et ses pensées. Mais la ville actuelle est faite de parois, horizontales et verticales, qui bouchent les horizons, obstruent les pores de l’épiderme urbain. La réponse surréaliste à ce désir consiste à pratiquer l’incision urbaine sur un maillage, un tissu habitable en continuité, un matériau vierge et stérile, en apparence, mais fécondable et évolutif. L’accroissement urbain se structure de façon intelligente en épousant les courbes et les formes du terrain naturel.
Projet participant Dpmt Christofer Devals 3.2 Christophe Muller 3.2 Matthieu Prévost 3.2 Salahattin Tüysuz E
Ce processus est une extention du tissu, puis, en léger différé, de l’incision. La coupe de cette matière engendre une solution de continuité, génère un réseau de communication et sécrète des enveloppes filtrantes, tout un univers. Cette douce violence permet donc la transmission de la vie, de la vue, des bruits, des odeurs et des sentiments. Ces membranes d’échange, lisière des clairières de la ville, résultat d’une scarification, sont composées de matière végétale compressée et extrudée. De grandes structures semi-circulaires sont tissées, pour, à la manière des nids, paniers ou cocons, accrocher les habitations.
Danseuse espagnole, Joan Miro, 1928. Collage, bouchon, plume et épingle à chapeau sur toile.
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Projet participant Barbapapas Gabriel Arnaud 3.1 Antoine Azpitarte 3.1 Timothée Bonnat 3.1 Henry Lacarce 4.1 Gabriel Laval 4.1
Quête de soie Prolonger chaque geste jusqu’à cet instant de parfaite harmonie où l’exigence est enfin satisfaite, dénicher l’exception et la poursuivre, ne plus savoir faire autrement, douter parfois, chercher plus loin. Recréer une topographie tridimensionnelle. Libérer le déplacement entre ciel et terre. Rapport d’échelle lié à la densité des fibres. Tisser son environnement. Vivre autrement.
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Ville contrainte Homme prison Être créatif Ville libre Ville d’hommes pour les hommes Matière vivante Ville mutante Sens Intelligence Energie Création Ville à l’écoute de l’homme Interaction Mouvement Perpétuelles permutations Matière réactive Matière constructive Ville énergie Naissance des pleins Naissance des vides Ecoute Sensations Imagination Liberté
Projet participant 254.14 Mouna Bennani 2.2 Kenza Kabbaj 3.1 Radia Lemseffer 2.2 Ousmane Kassogue 2.2 Abdoul Konaté 4.1
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Projet participant A4 François Boobhun 4.1 Bertrand Cargill 4.1 Jean-Charles Content 4.1 Matthieu Merlen 4.1
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La ville scandalisée La route est la première incision commise par l’homme. Dans la ville, pleins et vides se livrent une guerre sans merci. Le vide, c’est-à-dire les voies, conditionnent l’acte de bâtir. Nous proposons de remplir les vides afin d’obtenir un continuum, un magma. Travailler sur le négatif fournit une matière à inciser, un relief à trancher.
Le résultat, la bande épaisse, forme des espaces urbains. Ainsi, séparer, diviser, trancher, tailler puis courber, allonger, étirer, plier, écraser, tordre, définissent les nouveaux modes d’occupation de l’espace et du sol, le Moes, recueils empiriques des pratiques courantes d’incisions. Ils se substituent aux Plans d’occupation des sols, les Pos. La ville est en perpétuelle constructiondestruction.
Actuellement, la ville n’est conçue que de façon horizontale, sur un unique plan. Il y a juxtaposition de zones ayant chacune une vocation différente autour de voies de communication. Le tissu urbain se développe à travers des oppositions, l’une fondée sur un désir d’ancrage matérialisé par l’immeuble, l’autre animée par la dynamique des réseaux de communication. Ce développement urbain abouti à une anarchie dans la construction et conduit à une extension sans limite.
Une autre conception pourrait comprendre 3 phases : Définition d’un espace potentiel sur plusieurs niveaux. L’espace est utilisé à la fois de façon horizontale et verticale, ce qui permet de rendre l’espace plus flexible et réduit les distances. Implantation des volumes. Dans une conception globale, les espaces sont déterminés sans affectation particulière, ce qui permet une conception homogénéisée du tissu urbain, sans opposition entre deux dynamiques, comme dans le modèle classique. Incision des réseaux de communication. Les voies de communication sont incisées dans les volumes déterminés précédemment. Ainsi les réseaux ne se développent pas de façon anarchique mais sont maîtrisés, ne déterminent plus l’espace urbain, mais lui sont soumis.
Projet participant Tissu 3 D Henry Keime 4.1
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Projet participant Ville illimitée Bin Jiang 2.2 Yunshan Xia 2.2
Cette ville organique est à l’image de grandes plantes, d’algues. C’est une mince forêt qui se prolonge infiniment, permettant à la fois un abondant reboisement et un développement urbain flexible. L’individu, nommé “plante unique” prend peu de surface au sol. Il est formé de plusieurs tiges verticales, courbées, plantées en terre, disposant d’ascenseur et couronnées d’une habitation. Le transport et l’accrochage de nouvelles habitations, dans le respect des bonnes conditions d’éclairage et de ventilation, répond à l’augmentation de la densité des habitants. Certaines “plantes uniques” se rapprochent, constituent des groupes, une biocénose, reliés par de longs canaux. C’est une ville en équilibre dynamique. Entre ces groupes, quelques clairières de différentes échelles, permettent à des véhicules volants de décoller et atterrir. Ce sont des échangeurs multi-spatiaux. Ville néritique et ville submersible. Ce modèle de ville convient également au secteur néritique et sous-marin, il convient aussi pour des environnements tels que les marais, les îles désertes, le sol lunaire. Dans ce cas, la “plante unique” est moitié au-dessus de la surface de l'eau, moitié au-dessous. Individu multiple et système unique, en mouvement et en repos.
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La ville araignée. L'objectif constiste à construire une ville à partir d'un plan préalablement tracé. Cette démarche parait à première vue, ordinaire, courante, et même primordiale, et menant à la définition propre du terme construire, mais la réalité de l'expérience entreprise est bien loin de ce modèle inévitable ancré dans le cerveau de l'architecte type. La volonté d'appréhender l'acte de construire et de démolir en même temps doit avoir un nouveau sens pour nous, il ne s'agit pas de raser une ville pour en reconstruire une autre.
Projet participant D2km2t Marien Benchekroun Bellabes 1.2 Antonia Georgoulia 2.1 Catherine Georgoulia 1.2 Danaï Karagiorgi 1.2 Maria Tsakoniti 1.2
De quelle manière pouvons-nous pratiquer la coupure, l'incision ? L'idée est de froisser une feuille A4 afin de construire la nouvelle ville comme destruction de la ville en toile d'araignée, comme passage de deux à trois dimensions. Construire et démolir en même temps se rapporte à un imaginaire utopique qui donne naissance par chiffonnement à une forme spatiale nouvelle. La feuille A4 figure la ville moderne. En froissant la feuille, on exprime notre mal-être, on s'échappe par le plissage, jusqu'à atteindre une forme atypique.
Rhizome City In a forest, we can move from one tree to another without touching the ground. When two towers are connected, new places for exchange appear. By this means, the buildings will not be a final point, tree, but rather part of a constant flow, rhizome.
Integrate different programs in a multifonctional structure. Generate a large green space on a metropolitan scale. Develop a hyperstructure that permit public exchange beetween different buildings based on a high distribution of built up space with a great usage density.
Projet participant Liberté Roy Singh Languelale 2.2
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Projet participant Ef ou les thermites Maxime Foster 2.2 Léopold Lambert 2.2 Jean-François Perez 2.2 Antoine Philippon 2.2 Antoine Sarrat 2.2 Hélène Vacheyrout 2.2
Projet participant Les bronzés Benjamin Brousse 1.2 Solenne Brugiroux 1.2 Anne-Charlotte Godard 1.2 Lauren Hennequin 1.2 Rémi Lesage 1.2
Ville modulable Et si chacun était libre de déformer l’espace public pour créer son propre espace ? Les murs plient les parois gélatineuses des pièces publiques, la ville est alors continuité. L’homme arpente ces espaces en mutation, les parcourt verticalement et horizontalement, le sol est mouvant. L’espace privé incise l’espace public.
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La population mondiale se concentre dans les zones urbaines. L'espace manque, la surface devient un luxe. Les mégalopoles sont dans une impasse de développement territorial. La solution se trouve dans de nouvelles formes de “densité”. La création d'un complexe urbain détaché du sol permet le respect de la nature et offre également la possibilité d'une extension continue, voire illimitée. L'idée est d'édifier une structure tubulaire horizontale, supportée par des pilotis, qui regroupe sous forme de couches concentriques les activités d'une ville. S'étendant sur plusieurs milliers de kilomètres, elle relie les plus grandes agglomérations du monde. C'est un flux d'échanges et de circulation incessant, un lieu de rencontres et de mélange des cultures. L'infrastructure et la ville deviennent alors un seul et même élément.
Organisation urbaine : composition décomposition de la masse urbaine par couches concentriques. Les incisions créent les percements, les rapports de force et liens entre pleins et vides.
Projet participant Restore Urb’action Malik Nouira 4.2 Skander Nouira 3.2
Circulations : elles font partie intégrante du bâti. Nous nous déplaçons à l'aide d'ascenseurs, d'escalators, de funiculaires. Les liaisons entre les mégalopoles s'effectuent par des transports rapides. Les liaisons entre les couches concentriques offrent une forme de continuité dans la progression des trajets, aussi bien sur le plan transversal, longitudinal que diagonal. Flux : la diffusion des fluides est radiale, du centre vers la périphérie. A l'inverse, la lumière reçue est distribuée vers le cœur. Les incisions favorisent une ventilation naturelle efficace.
L'incision provoque une fragmentation du bâti. La ville est en même temps au dessus, en dessous, à côté, légèrement en contrebas. C’est une conception concentrique et labyrinthique de la ville. Infrastructure et ville ne font qu'un.
Refus de l’incision urbaine. Pratique de l’insertion humaine. Un espace irrationnel décrit par un mouvement hélicoïdal où l’homme cherche sa place.
Projet participant Insertion urbaine François Legendre 3.2 Ahmed Zaouche 3.2
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Projet participant H2O
Planète
Edition Ecole Spéciale Mercredi 22 mars 2045
La nature reprendra-t-elle le dessus ? Etat d’alerte
L’incision radicale du tissu urbain par l’eau.
Caroline D’Arras 4.2 Frédérique Fouasse 6.1 Hasti Valipour Goudarzi 3.2
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Climat sibérien en Europe, pluies dévastatrices en Afrique, l’effondrement de l’économie mondiale est imminente. Des scientifiques annoncent une montée des eaux, des vagues déferlantes. Le groupe H2O propose l’incision radicale du tissu urbain par l’eau, la création de canaux. Les urbanistes d’H2O insistent : “Prenons l’eau comme une opportunité, elle va certes transformer la ville, mais cela peut être un atout environnemental et économique”. Ils dessinent des canaux en s’inspirant des rivières, greffent des circulations aériennes aux anciens bâtiments : “Avec cette nouvelle trame, la ville doit pouvoir s’étendre naturellement, librement. La relation de la population à son habitat va se modifier”. Le maire est enthousiaste de la candidature de la ville aux Jeux olympiques aquatiques de 2052 : “C’est un défi, notre ville sera un exemple d’adaptation unique au monde, une première”. L’avenir professionnel des urbanistes de H2O est radieux, les contrats se multiplient.
Projet participant Terrorisme botanique GaĂŤl Forlot 5.2
Synopsis : Une organisation Êcologiste violente bombarde les principales villes du globe avec des tonnes de terre, d’arbres et de graines, le travail du paysagiste ne se fait plus dans les marges.
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Projet participant Sponge
Spirit of the city
Wendy Chu E Natacha Jaume 4.2 Po Chui Lee E Anneke van Zuethem E Can you imagine a liquid way of building an urban structure ?
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1-6 Zion
Eolaa
Faisal Al Maamari 4.1 Arnaud Cauchard 3.1 Héloïse Cousin 3.1 Rébecca Trellu 3.1
Josseran Crochet 1.1 Raphaël Hermann 1.1 Benoît Hias 1.1 Matthias Laurans 1.1 Clara Tougeron 1.1
Projets participants
RC Ralph Choueri 4.2
Ezequiel Lopez 6.1
Alvéole
French connection
Fatiha Allam 4.2 Anne-Emmanuelle Bauer 4.2 Mérédith Behm 4.1 Sébastien Chanoz 4.2 Laurence Lavril-Laforest 3.2 Laure Meurtin 4.1
Thomas Jorez 3.2 Olivia Mandefield 3.2 Gautier Penchinat 1.2 Bertin Arnold 3.2
Grane Teyser Anart-Key - City zen Joseph Battistelli 2.1 Nourredine Bouzid 2.1 Eric Boyer 2.1 Arolld El Baze 2.1
Architektizzle Yahia Ghzala 6 .1 Vincent Saura 2.1
Stéphane de la Rochefordière 1.2 Abdou Menjra 1.2 Guillaume Petit 1.2
High hopes Martin Cantenot 1.2 Sanjay Kumar 1.2 Quentin Piepszownïk 1.2 Hong Jie Huan 3.2
Azimu Maxime Gimbert 2.1 Matthieu Kobilinsky 2.2 Alexandre Sarazin 2.2
Incisifs
Amélie Breton 2.2 Guénaëlle Duhot 2.2
Yideimpin Cédric Bassole 1.1 Minahimangariasy Derason 1.1 Thérèse Do 1.2 Sarah Nzinahora 1.2 Stéphane Tapsoba 1.1 Thang Long Vo 1.1
Cho7
Jmrb
Vincent Deltheil 3.2 Romain Queroy 4.1 Bruno Vernet 3.2
Mathieu Brison 4.2 Juliette Rivière 4.2
Cicatrisation cellulaire
Incisions humaines éphémères Cholman Nouchine Jafari 2.1 Farnaz Tasbihgoo 2.1
Crunk Anne-Laure Aliaga 2.2 Diane Habib 2.2 Antoine de Menonville2.2 Bertrand Canigiani 2.2 Olivier Le Roux 2.2 Thibault Ressy 2.2 Antoine Tekin 2.2 Alexandra Schlesser 2.2
Hugues Aucouturier 2.2 Hans-Eric Daroczi 2.2 Léo Legrand 2.2 Pauline Taboury 1.2 Ambroise Willaume 2.2
Laï Chammaure Roqqya Benredouane 2.2 Diana Pop-Stefanov 2.2 Elodie Tabur 2.2
Nano-monde Abdulrhaman Ajineh 1.2 Rifat Nassif 2.1
Du rêve au cauchemar Benjamin Devigne 1.2
Dpvp Daphné Polyzos 4.1 Pamela Vassou 5.1
Les Workshopers Marine Bouvier 1.2 Emily Cassan 1.2 Pierre-Arnold Daly 1.2 Aude Giannesini 1.2 Stéphanie Vizzavona 1.2
E=mc3 Marie-Charlotte Chandes 1.2 Emilie Duley 1.2 Charles Gaucherel 1.2 Coline Mangold 1.2
Mac Morgane Griessemann 4.2 Ivana Melone 4.2 Clémentine Sémété 4.2
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Made in Taïwan
ParenThèse
Sanaa Chaabi 1.2 Juliette Gadaud 1.2 Rita Lazrak 1.2 Pierre-Arthur Thibaudeau 1.2 Jaenes Wong 1.2
Jean-Baptiste André 3.1 Isabelle Barbetti Lafitte 3.1 Gérard Calvet 3.1 Véronique Morel 3.1 Lorraine Schaeffer 3.1
Magma
Patrick Itsoukiga 3.1 Assimina Pappas 3.1
Jonathan Aïm 2.2 Ghita Bichra 2.1 Georges Kallouf 2.1 Houssam Mokrani 2.2 Mohamed Tourqui 2.2
Régénération urbaine Stephen O’Reilly 2.2 Michel Pelmard 2.2
Ngunza Muhindo 4.1
Souvenirs de Baham
Mutation
Cong Chen 2.1 Vincent du Besset 2.1 Nathalie Tchatchuing 3.1
Mohamed El falah El Quadmiri 1.2 Boubker Sefraoui 1.2
Tds Absolut Nip tuck Caroline Aubriot 1.2 Bastien Canzi 1.2 Pierre-Jean Ribière 1.2
Maxime Cottard 1.2 Jérémy Richard 1.2 Guillaume Rousseau 1.2 Alexis Schulman 1.2 Ruo Fan Shen 1.2
Utopia 1 Sandra Abdul Reda 1.2 Meriam Fendi 1.2 Wafaa Lakelak 1.2 Tienan Wang 1.2
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Pcs Paulo Oliveira 2.2 Cyril Servant 2.2 Shahdyar Shakiba 2.2
Titi Fady Assouad 3.2 Hadi Cherrak 4.1 Marie-Sophie Devaux 3.2 Bérengère Mey 3.2 Camille Roux 3.2
Wa Ho Yin 2.2 Maryam Emamgholivand 2.2 Valeska Ndrina 2.2 Kamal Echouani 5.2
Big bang Urban shadow Charles-Eric Edwards 2.1
Julien Pougnard 2.1 Sophie Daulon 2.1 Tsanta Andriamanantena 2.1
Urbs 1 Hannah-Léa Fayette 1.2 Alya Azzabi 1.2
Guillaume Baudouin 2.1 Christophe Largillière 2.1
Y4
Unreal
Na An 3.1 Ruizhong Chen 3.1 Gang Zheng 3.1
Sylvain Berard 3.2 Charlotte Cote 3.2 Luc de Dampierre 3.2 Florent Descolas 3.2 Sébastien Van Cappel de Prémont 3.2
Wscp Jinan Chun 1.1 Arthur Gremillet 1.1 Quentin Jacquemier 1.1 Lancelot Laeuffer 1.1 Claudio Neri 1.1
Rav
Penta Saïd Hannane 2.2 Behnam Heydarzadeh 2.2 I-fan Juang 4.2 Laurent Saint-Val 2.2 Marie-Alexandra Wattin 2.2
Lyes Azzabi 1.2 Jefferson Riffat 1.2 Arnaud Vallet 1.2
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Eléments biographiques
Claude Parent est né à Neuilly-sur-Seine en 1923. Après de longues et contradictoires études, humanités gréco-latine, mathématiques spéciales et Ecole des Beaux-Arts de Toulouse et de Paris, il fonde une agence, en 1953, avec Ionel Schein. Ensemble ils réaliseront la maison Gosselin à Ville d’Avray, la maison Morpain à La Celle-sur-Seine, la maison Le Jeannic à Issy-les-Moulineaux. La prise de position contre l’Académie, l’engagement pour une architecture d’avant-garde, le stage chez Le Corbusier datent de cette période. En 1951, il rencontre André Bloc, la collaboration durera dix ans : maison expérimentale au Cap d’Antibes, 1959, Maison de l’Iran à la Cité universitaire de Paris avec les architectes iraniens Fouroughi et Ghiai, 1962, recherches sur le langage architectural. Membre du comité de rédaction d’Architecture d’Aujourd’hui depuis 1959, Claude Parent est alors confronté aux mouvements artistiques de pointe, néoplasticisme, abstraction géométrique, synthèse des arts, architecture-sculpture, ce qui lui permet de fréquenter au Groupe Espace un grand nombre de peintres et de sculpteurs tels que Fernand Léger, Sonia Delaunay, Del Marle, Pillet, Deswane, Vasarely, Mannoni, Baertling, Descombins, Gilioli, Hartung, Pol Bury, … Avec certains, il entreprend une recherche sur l’architecture utopique : Nicolas Schöffer, La ville spatiodynamique,1954, Le théâtre tournant,1956, Jean Tinguely, le projet Lunatour, Porte Maillot, Paris, 1964, Yves Klein, Architecture de l’air, La rencontre de l’air et du feu, Trocadéro, 1959-1961, Lionel Mirabaud, Villes-Cônes, 1960. Avec d’autres, il explore la scénographie : Sylvain Dhomme, Ondine, Théâtre de verdure du Bois de Boulogne, Tagore à l’Unesco, 1961, Jacques Polieri, Théâtre mobile et sans acteurs, festival d’art d’avant-garde, Paris, 1960, André Bloc, Le théâtre de Dakar, 1961, Agam, Le théâtre à scènes multiples, 1960. En 1963, les villas Drusch et Bordeauxle-Pecq, caractérisent la période. La première traite du thème du basculement, la seconde de celui de l’émergence.
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C’est dans ce climat que se produit à l’initiative du peintre Michel Carrade la rencontre avec Paul Virilio. En 1964, se crée autour de la redécouverte de principes architecturaux oubliés ou transgressés, une association qui prend de ce fait le nom Architecture Principe, outre Claude Parent, elle rassemble le maître-verrier Paul Virilio, le peintre Michel Carrade et le sculpteur Morice Lipsi. De cette collaboration quotidienne, naît en 1964, un monument manifeste : l’église Sainte Bernadette du Banlay à Nevers. Il s’applique au détournement de la forme du bunker, à l’usage du porteà-faux de masses, à la vérité du matériau, à l’emploi des plans inclinés pour vivre, la fonction oblique. Naissent aussi en 1966, les neuf numéros de la revue Architecture Principe. En collaboration avec Patrice Goulet, le groupe réalise, en 1965, l’exposition Exploration du Futur aux Salines d’Arcet-Senans, Fondation Claude Nicolas Ledoux. Outre les travaux du groupe, sont exposés ceux d’Archigram, des Métabolistes, de Paolo Soleri. Après les événements de mai 68, Paul Virilio s’attache à l’enseignement, à l’Ecole spéciale d’architecture, à l’écriture et à la philosophie. Claude Parent continue seul son travail d’architecte dans le respect des Principes que la réflexion commune avait développé. En 1970, nommé commissaire de la participation française à la XXXVème Biennale de Venise, Claude Parent donne aux artistes une composition de sols inclinés comme seul programme de travail. Il s’agit de confronter la sensibilité des peintres, des sculpteurs et des photographes à un univers basculé dont les références spatiales étaient profondément transformées voire remises en cause. Cet habitacle-programme s’inscrit dans une série d’espaces obliques réalisés dans les Maisons de la culture : au Havre, 1969, à Nevers, 1971, à Amiens, 1972, à Douai, 1973, à Chalon-sur- Saône, 1973. A partir de 1964, l’architecture de Claude Parent se concentre sur une mise en dynamique de la forme et pour ce faire sur la fracture du monolithe. Les grands hypermarchés de 1968 à 1970, les centrales nucléaires de 1974 à 1984, les immeubles de bureaux à niveaux décalés comme celui du Septen à
Lyon,1984, procèdent de ce double parrainage : mouvement et fracture de la masse. De même, depuis 1964, le travail de la coque-enveloppe a pris la place du travail de la structure-ossature, Villa Drusch, 1963. Les derniers travaux, Roissy-Pôle, 1995, ou l’Hôtel de ville de Lillebonne font apparaître une dislocation plus agressive de la forme globale qui se doit de se remettre en cohérence après éclatement. Le dynamisme s’en trouve renforcé au détriment de la continuité formelle de l’enveloppe. L’œuvre exprime un dosage très calculé entre la recherche de l’unité et l’individualisation de parties autonomes. Elle se donne ce faisant sa propre contradiction dont elle tire sa force de communication avec autrui et sa modernité. Actuellement, les dernières recherches s’articulent autour de la continuité des surfaces, de la mise en place du conflit et de l’exploration de la notion de limites.
Auteur, il a notamment publié : Architecture Principe, avec Paul Virilio, 1966, Vivre à l’oblique,1970, Errer dans l’illusion, 2001, Quand les bouffons relèvent la tête, 2001, Cuit et archi-cuit, 2002. Claude Parent est lauréat : Grand prix national d’architecture, 1979, Médaille d’argent de l’Académie d’architecture, Médaille de l’Union des arts décoratifs, Médaille d’or de la Société d’encouragement au progrès, Médaille de l’Uia, pour son travail critique. Il a aussi été nommé officier de la Légion d’honneur, officier des Palmes académiques, commandeur des Arts et Lettres, commandeur de l’Ordre national du Mérite. Les archives de Claude Parent sont à l’Institut français d’architecture, au Musée des arts décoratifs, au Centre Georges Pompidou, Paris et au Frac Centre, Orléans. Le 13 avril 2005, Claude Parent est nommé membre de l’Académie des BeauxArts.
Claude Parent et Paul Virilio en 1964.
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Eléments bibliographiques
Problemi della citta, Fernande Clemente, Université de Bologne, 1967. Vivre à l’oblique, Claude Parent Editions, 1970. Claude Parent, Paul Virilio, architectos, A. Cargo, Juan Daniel Fullaondo, Editorial Alfaguara, Madrid-Barcelona, 1970. Dictionnaire des Architectes, Bernard Oudin, Editions Seghers-Robert Laffont, Paris, 1971.
Cronache di architettura, Bruno Zevi, Editions Laterza, n°159, 1971, n° 275, 1973. Claude Parent, Architecte, collection “Un homme et son métier”, Editions Robert Laffont, Paris, 1975. Vivere a l’obliqua, Filiberto Lembo, Edizioni Calderoni, Bologne, 1978.
L’architecture française des origines à nos jours, D. Basdevant et G. Gassiot-Talabot, Editions Hachette, Paris, 1971.
Entrelacs de l’oblique, Claude Parent, Le Moniteur, Paris, 1981.
Un sol à travailler, une gymnastique à vivre : l’inclipan., Nicole Parent, collection “L’aventure urbaine”, Editions Robert Laffont, Paris, 1972.
L’architecture et le nucléaire, Claude Parent, Editions du Moniteur, Paris, 1981.
Cinq réflexions sur l’architecture, cahier n°1 de la Maison de la culture, Imprimerie Raffestin, Nevers, 1972.
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Réflexions sur l’artisanat, Maison de la culture de Mâcon, Editions Action culturelle maconaise, Mâcon, 1973.
L’architecte, bouffon social, Claude Parent, Casterman, Paris, 1982. Colères, Michel Schefer, Marseille, 1982.
Claude Parent, monographie critique d’un architecte, Michel Ragon, Editions Dunod, Paris, 1982.
Claude Parent et Paul Virilio, Editions de l’Imprimeur, Besançon, 1996.
Les maisons de l’atome, Claude Parent, Le Moniteur, Paris, 1983.
Architectes repères, repères d’architectures : 1950-1975, conférence de Claude Parent, Mini-Pa n°24, Pavillon de l’Arsenal ,1998.
Appel pour une métropole nommée Paris, Groupe 75021, 1988. Claude Parent : carnets de croquis, Editions de l’Epure, 1992. L’Architecture : Techniques et Impressions, Rosny-sous-Bois, 1993.
Errer dans l’illusion, Claude Parent, Les architectures hérétiques, Paris, 2001. Quand les bouffons relèvent la tête, Claude Parent, Les architectures hérétiques, Paris, 2001. Cuit et archi-cuit, Claude Parent, Les architectures hérétiques, Paris, 2002.
The function of the oblique, the architecture of Claude Parent and Paul Virilio, AA Documents 1963-1993, Architectural Association, Londres, 1993.
Vivre à l’oblique, Claude Parent, Editions Jean-Michel Place, 2004.
La ville bousculée, conférence de Claude Parent, Mini-Pa n°5, Pavillon de l’Arsenal, 1995.
Claude Parent et Paul Virilio : église Sainte Bernadette à Nevers, Christophe Joly, Editions Jean-Michel Place, 2004.
Architecture principe 1966 et 1996,
Eglise Sainte Bernadette du Banlay, Nevers,1964. Maquette en bois.
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