Workshop Printemps 2006 : Didier Fiuza Faustino

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Richard Edwards, président de l’Esa, Alain Pélissier, directeur, ont l’honneur et le plaisir de vous présenter les actes du Workshop Printemps 2006 Didier Fiuza Faustino. Didier Fiuza Faustino a proposé : “Animalités / Illégalités ? ”, comme sujet d’un concours ouvert à tous les élèves. Il a présidé le jury, a donné une conférence publique et a eu plusieurs entretiens spontanés avec les élèves. Remerciements aux élèves, aux enseignants et à tous les services de l’administration qui ont permis la réussite de l’événement, particulièrement à : Odile Decq pour sa contribution active, Anne Chaise pour la recherche documentaire, Grégoire d’Amiens et Ihab Kalaoun pour le traitement des images.

Crédits des illustrations : © Guy Vacheret, 2006. © Didier Fiuza Faustino / Bureau des Mésarchitectures.

© ESA Productions Philippe Guillemet & Marc Vaye. 4ème trimestre 2006.

Dépôt légal : octobre 2006. ISBN : 2-916485-00-7 ISSN : 1951-8137


Didier Fiuza Faustino

“Animalités / Illégalités ? ” Workshop Printemps 2006


Avant-propos Esa productions

Avec Peter Cook et Claude Parent, nous avions côtoyé la maturité sereine. Avec Didier Fiuza Faustino, nous faisons face aux transgressions polymorphes d’un guérillero urbain résolument ancrées dans son siècle, le XXIème, à qui il doit ses diverses Mésaventures. La troisième édition des workshops du printemps, ceux consacrés à l’architecture, lance une passerelle vers les workshops d’automne, ceux consacrés à l’art, tant la personnalité et la production de l’invité bouscule les catégories et c’est tant mieux. Elle est résolument placée sous le signe du cheval, celui de Troie, celui qui permet d’avancer masqué ; du leurre pour jeter le trouble. Est-ce le thème, “explorer à la limite… ”, qui suscite un record de participation, 112 réponses ? Est-ce l’époque, l’air du temps, qui suscite la multiplication des équipes de deux étudiants ainsi que la monter en flèche des participations célibataires ? Est-ce la contradiction dans l’énoncé de la demande, qui suscite des rendus aussi hétérogènes ?

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Il y a donc eu des dysfonctionnements d’ordre réglementaire, c’est bien le moins et compte tenu de l’attente de l’invité, beaucoup de transgressions mais c’était bien le but recherché. A vous d’en juger, bonne lecture.


Sommaire

Avant-propos de Esa productions

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L’architecture au corps

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Editorial de Alain Pélissier

Entretien avec Didier Fiuza Faustino

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François Legendre et Ahmed Zaouche

Liminaire de Odile Decq

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Au-de là de la materialité Conférence de Didier Fiuza Faustino

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“Animalités / Illégalités ?” Sujet du concours

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Palmarès

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Projets lauréats Premiers prix ex-æquo

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Mentions

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Projets présélectionnés

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Projets participants

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Eléments biographiques et bibliographiques

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L’architecture au corps Editorial de Alain Pélissier, directeur de l’Esa.

L’architecture de Didier Fiuza Faustino dégage une force immédiate car elle s’installe dans une relation directe au corps. Cette position radicale crée un lien essentiel entre l’individu et la construction qu’il habite, mais aussi entre l’architecte et celui qui s’intéresse à son travail. La nudité est le révélateur de cette importance. Avec une telle approche, celui qui regarde se trouve placé au cœur même de cette architecture dépouillée où la distinction exclusive entre l’intérieur et l’extérieur n’est plus de mise, comme si le corps traversait tout ce qui lui résiste, comme si l’objet se retournait constamment sur celui qui l’occupe ou le scrute. Quel architecte est donc Didier Fiuza Faustino, constructeur ou artiste ? Ce qu’il conçoit peut prendre les formes d’un édifice, d’une installation, d’un dessin, d’un texte ; son projet peut s’exprimer par l’architecture dans un espace ouvert, une œuvre dans un musée, une vidéo, un livre comme Anticorps, une conférence où il se propulse sans filet. C’est la démarche d’un concepteur où chaque œuvre entreprise l’amène à traduire, en architecture, ce qui le motive, l’intrigue, le désole. Cette traduction nécessite un travail de longue durée, où les projets sont des expériences qui s’accumulent vers toujours plus d’architecture, en suivant les multiples parcours dont les étapes sont autant de moments de décantation qui assurent la maîtrise de cette quête des fondements . Le Bureau des Mésarchitectures est son outil : Didier Fiuza Faustino et Pascal Mazoyer y sont associés ; y collaborent Mathieu Herbelin et Marie-Hélène Fabre, qui est devenue en juillet 2006 la responsable des études de l’Esa.

Le corps en projet L’architecture de Didier Fiuza Faustino se veut au plus près du corps. Les dessins montrent cette équivalence recherchée entre l’édifice sorti de tout contexte et l’individu dans sa plus simple expression. Il s’agit d’écarter tout ce qui sépare le corps et l’édifice : le vêtement, au même titre que la façade, disparaissent, afin que le contact s’établisse dans un effort réciproque de rapprochement. Les dimensions de l’architecture se resserrent, comme une invite à lutter contre la gravité et pour hâter la venue d’un monde en apesanteur.

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L’architecture contre le corps, tout contre, fait naître une vibration comme une enveloppe soudain rendue sensible à l’élément étranger qui se met à l’habiter en la conformant. Le projet est ce moment de rencontre entre l’affirmation de cette relation par l’architecte et sa réception par son public. Dans Body in transit en 2000 ; “container pour individu, permettant le transport sans dommage de clandestins dans la soute d’un avion ou les cales d’un bateau”, l’image se fige dans un temps suspendu où le container laisse voir le corps de son occupant qui flotte entre ses deux parties séparées, dans une situation ni ouverte ni fermée. L’habitacle du clandestin, solution architecturale pour éviter sa mort probable, est confronté à la puissance technologique quand il est photographié à proximité du train d’atterrissage de l’avion. La mise à nu de la personne trouve son expression dans une position universelle qui associe l’isolé à tout un chacun : le fœtus est un socius, un allié. Tout le travail de Didier Fiuza Faustino peut être rattaché au radical socio, dans la mesure où la critique de portée générale alimente son propos. Quand il présente un projet, le texte révèle l’analyse sur laquelle il s’appuie. Pour résumer One square meter house, 2002-2003, dans Anticorps, il écrit : “Dernier bastion de la sur-consommation, la maison d’un mètre carré est l’ultime gadget jet-set pour golden boy solitaire, en mal de puissance. Réminiscence des tours florentines, One square meter house a pour objet premier de ramener la question de la valeur relative du foncier dans le champ de l’architecture. Cependant, de par son ergonomie exclusivement unipersonnelle, elle se veut également la matérialisation du narcissisme contemporain”. Totem habité, la maison satisfait, au plus près du corps, les besoins de son habitant, comme une fusée hantée composée de capsules superposées, conçues dans l’esprit d’un minimalisme hypercontrôlé. Afin de confirmer son déracinement, la maison est une architecture en kit, montable ici, puis démontable, enfin remontable ailleurs. L’architecture de Didier Fiuza Faustino incite à l’appropriation. Le plaisir individuel d’être dans un lieu devient un geste politique qui s’affiche sans retenue. La cage d’escalier placée à proximité d’un


grand ensemble désavoué qui conduit à une cage suspendue pour un basketteur isolé, A stairway to heaven, espace public à usage individuel, 2001, Place des Arômes, Castelo Branco, Portugal, est l’affirmation d’un art urbain conscient du contexte qui prône la reconnaissance de l’individu aux yeux de tous : “tel un acte de communion, c’est le partage dans l’isolement”.

L’architecte sauvage Sur une planète complètement urbanisée, seul est sauvage celui qui crée une distance entre lui et les autres et qui, dans cet éloignement, parvient à dégager un espace de liberté où les questions fondamentales sont posées, sans détour ni décor. L’architecture de Didier Fiuza Faustino est, par essence, radicale : l’image minimale vise à cerner le concept à l’œuvre. Cette réduction déclenche une réflexion chez l’autre et l’installe dans un milieu déstabilisé afin d’activer sa réaction. La démarche d’architecte de Didier Fiuza Faustino n’est pas la plus directe. La conception passe par des épreuves, où les limites entre l’architecture et l’art sont constamment franchies par un enrichissement réciproque d’interrogations et de propositions qui empruntent des voies nouvelles à partir de traces laissées par d’autres. Didier Fiuza Faustino aime fréquenter les lieux où les expérimentations sont possibles et commanditées : ses présences à Archilab, à la Biennale d’Architecture de Venise, au Musée d’Art Moderne, sont à comprendre dans cette orientation. Tout est projet. Toute occasion est bonne à saisir pour se mettre en situation de projet, c’est-à-dire d’occuper le terrain par une attitude réflexive intense qui prépare la suite. Il s’agit ici d’un projet au deuxième degré, qui comprend une proposition et son commentaire, comme l’écrit si bien Marie-Ange Brayer, dans son texte La route : “le projet afin de déjouer les mécanismes de la projettation”.

Ce langage suppose des bases. Il crée des univers par simple duplication, en omettant toute forme de transitions jugées inutiles à la démonstration. Chez Didier Fiuza Faustino, les mots de son vocabulaire spatial deviennent des énoncés sans phrases, par seule juxtaposition. Ce faisant, il se place dans le courant des architectes de la réitération infinie qui ont marqué toute l’histoire de la modernité architecturale. Avec le puzzle aérien d’Urban rhizome, 1999, le projet renvoie l’image d’une ville collective totale qui rappelle certaines idées de Yona Friedman, d’Archizoom ou de Superstudio. L’architecture s’affirme dans sa dimension ludique : la ville est moins une règle du jeu qu’un jeu de règles. Dans ce langage élémentaire, la maison occupe une place récurrente. Avec My first house et La maison des enfants, La Quinta Lourenço, Arruda dos Vinhos au Portugal, en 1996 et 2002, l’architecte revient à six ans d’intervalle sur un lieu pour deux projets très différents. La maison est l’interface entre l’individu et la société : les nouvelles technologies permettent d’assurer une coupure entre la vie intime et la vie sociale. L’écran de Personal billboard - An urban peep show, 1998-1999, délivre des images qui expriment ce qui se passe à l’intérieur ou non. Comme critique de la ville actuelle, le projet selon Didier Fiuza Faustino est voulu comme un anticorps contre une hygiénapolis : “Ces anticorps sont des projets qui, tels des substances illicites désinhibent l’individu et aussi l’architecture. Territoires de tous les possibles, ils réinventent le lien entre l’un et l’autre pour une double révélation : de l’espace à travers le corps, des sens à travers l’architecture”. Si pro-vocation il y a, il faut bien l’entendre comme l’annonce d’une attitude différente face au monde que le projet suscite sans préjuger du résultat. L’architecture au corps de Didier Fiuza Faustino est sauvage dans tous ses états.

L’épreuve attire la série. L’architecte aime reprendre un élément prévu pour une manifestation et le placer dans une situation nouvelle afin d’en tirer des significations inédites. Ainsi, le mur de Users and abusers, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ; Archi-Couture à la chapelle de la Sorbonne en 20012002, et le Pavillon français pour la Biennale d’Architecture de Venise, en 2002. La répétition fortifie un langage en cours de constitution.

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F.LA.Z : Vous faites du corps le vecteur de toutes vos réflexions et le pivot de toutes vos productions : microarchitectures, habitacles, installations. De quel corps s’agit-il ? N’est-il pas formaté par l’extérieur ? Votre travail n’interroge-til pas un corps social plutôt qu’un territoire physique ? Didier Fiuza Faustino : Si au début de mes travaux, il s’agissait plus d’une matière-corps, d’une entité autonome comme le corps d’un performeur, mon approche, aujourd’hui, est effectivement très liée à la question du corps et de l’espace immédiat, le corps dans sa composante sociale, politique et collective. Ce qui nous intéresse, c’est la possibilité de générer de l’ambiguïté et des questionnements entre ces deux catégories, le collectif et l’individuel. F.LA.Z : Votre pratique alternative de l’architecture, que vous qualifiez de “Mésarchitectures”, revendique une dimension politique, au-delà des champs de compétences associés à l’architecture. Quels manques, dans la pratique usuelle de l’architecture, vous ont orienté vers cette approche particulière et qu’est-ce qui, dans la société contemporaine, a déclenché chez vous, cette volonté de guérilla urbaine ? Didier Fiuza Faustino : Je n’ai pas l’impression de pratiquer une architecture politique, mais à partir du moment, où il se positionne, tout acte est politique. C’est pour cela que le sous-entendu altermondialiste et l’engagement qui lui est associé ne m’intéressent pas du tout et ne sont pas un moteur pour moi. Selon le type de projet ou de situation, nous cherchons à avoir une attitude la plus transparente possible et nous refusons toutes stratégies pour être acceptable. Nous partons du principe qu’il faut toujours préserver une expression libre et un franc parler honnête, et je veux en tant qu’architecte, pouvoir dénoncer une situation qui ne me convient pas. Et aujourd’hui cela devient de plus en plus difficile. C’est au-delà d’une vision altermondialiste. En tant qu’architecte, mais également en tant qu’artiste, nous sommes producteurs de services et si la situation de la commande nous paraît erronée, nous n’avons pas à nous taire. Je ne vois pas pourquoi l’architecture ne pourrait pas être dans le champ du désaccord. Si l’on intervient dans la ville, on sait bien que l’architecte est l’instrument du pouvoir, et donc faire un aménagement urbain avec tout ce que cela implique comme travail sur l’éclairage, les limites, la territorialité, c’est aussi du contrôle.

Or il est possible, dans la réalisation du projet, de tenter de faire changer les choses. Il y a une chose importante dans votre question et dans le contexte contemporain, c’est que nous sommes de moins en moins une nécessité. L’acte de bâtir, penser la ville, échafauder une structure spatiale, nous relègue de loin au dernier rang du processus, d’où la nécessité de reprendre du terrain ailleurs. Au départ, si la première agence s’appelait le Laps, Laboratoire d’architecture, perversion et sabotage, c’était une sorte de fascination des années 70, de nervosité inhérente à cette époque. En citant la Fraction armée rouge dans le workshop, je voulais rappeler une époque où le passage à l’acte n’était pas remis en cause, alors qu’aujourd’hui le consensus domine. Pourquoi ne pas s’exprimer avec des projets d’architecture, quels que soient les classes et les affiliations ?

Entretien avec Didier Fiuza Faustino François Legendre et Ahmed Zaouche.*

F.LA.Z : Pouvez-vous définir ou indéfinir la Mésarchitecture ? Didier Fiuza Faustino : La Mésarchitecture, au départ, c’est un joke ! C’est la mauvaise architecture, une mésaventure, comme préalable à une remise en question systématique du programme et de la commande pour produire quelque chose de plus complexe, de plus pointu. Ne pas accepter la commande comme une chose déjà établie. Si tu me poses une question, je réponds d’office non. Ensuite, la réponse n’est pas systématiquement dans le bâti et la réponse de l’architecte, si elle n’est pas toujours positive, est rarement négative. En fait, il y a eu deux événements majeurs qui ont orienté notre pratique : d’abord au début de mes études d’architecture, avec la découverte de Gordon Matta Clark et son travail sur l’anarchitecture qui ont rompu avec le XXe siècle et qui ont permis, pour la première fois, de remettre en cause la pérennité de l’architecture et l’unité du corps architectural. Puis “Actions” en 1993 à l’Ifa, exposition sur le travail d’une bande d’architectes dont le meneur était François Roche. Elle était en totale rupture avec toutes celles que j’avais pu voir. C’était la “danse du chaos” de Felix Guattari, de l’énergie à l’état brut… F.LA.Z : Dans votre proposition “Urban peep show”, vous projetez l’espace intime dans la sphère publique. Aujourd’hui cette limite entre privé et public semble floue. Quels seraient les attributs des espaces qui accueillent vos travaux ? Ne définissent-ils pas de nouvelles catégories fortement marquées par la notion de transgression ?

* F.LA.Z, auteurs de la revue “Les correspondances”, élèves de quatrième année.

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Sont-ils exclusivement contemporains ? Et n’ont-ils pas un effet rétroactif qui influence vos productions et les situent ? Quels seraient les traits de l’espace public contemporain que ni les modernes ni les postmodernes n’arrivent à recréer ? Didier Fiuza Faustino : Le territoire de l’ambiguïté est nécessaire et revêt pour nous, une véritable existence. C’est un territoire que nous aimons travailler. Est-ce qu’on peut engendrer un espace ou une architecture du questionnement, voire du doute ? C’est peut-être un espace de résistance que nous essayons de créer, un espace tampon différent de l’entre-deux qui permet de contourner le territoire du contrôle absolu. Vous voyez bien, avec la crise dans les banlieues ou le Cpe, que l’espace public, plus que jamais, est un espace de violence absolue. Ce ne sont même plus les étudiants qui murent la Sorbonne, mais les forces de l’ordre qui ferment le territoire. Tu ne peux plus t’approprier l’espace public. Une bonne réponse à votre question, ce serait un territoire de l’ombre. F.LA.Z : Vous avez fondé la revue Numéromagazine. Etait-ce le porte-voix de la Mésarchitecture et dans quelle mesure ce médium interagit-il avec des projets concrets ? Didier Fiuza Faustino : Nous en avions fait trois. C’était drôle. Une tour de Babel en carton, écrite en français, anglais et portugais et rien n’était traduit. Ce n’était pas signé et le nom des participants figurait à la fin. J’ai écris un texte qui s’intitule “Mésarchitectures” et qui commence à peu près ainsi : “Corps insondables et objets solubles, est-il encore possible de produire du plaisir

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une fois passée la frontière de nos désirs, une fois nos vices dissous dans la réalité. Si rien ne bouge en cet instant, tout est encore possible. A l’espace qui sépare nos corps, s’oppose la proximité de nos envies”. La portée du message était assez légère, mais en tout cas nous y croyions. Ce qui importe c‘est de réunir des gens qui n’ont, à priori, rien à voir les uns avec les autres. F.LA.Z : Quels sont les personnages de la fiction ou du réel qui ont nourri chez vous cette conscience, ce besoin de rupture et de dénonciation ? Quelle est, par ailleurs, votre ville de prédilection ? Didier Fiuza Faustino : Je citerais Foucault et Beckett, qui sont très importants pour moi, mais également Chuck Palahniouk, l’auteur du livre “Fight club” et non pas du film, J.G. Balard aussi, probablement une des personnes les plus lucides de la fin du XXe siècle. Et pour la ville, en référence au Dépeupleur, je dirai Aqaba, sur la mer Rouge ! Parce que c’est là que tout se rejoue, une fois de plus. La ville est incroyable, c’est un point de non retour, un mythe. Aqaba, qui en portugais, signifie finir. C’est la fin de votre entretien.


Si on vous dit que Didier Fiuza Faustino est un artiste, ne le croyez pas, il est architecte. Mais si on vous dit que Didier Fiuza Faustino est un architecte, ne le croyez pas, il est artiste. Si on vous dit qu’il est français, ne le croyez pas, il est portugais, mais si on vous dit qu’il est portugais, vous direz immédiatement, mais non il est français. Et oui ! il est comme cela ? Quel que soit le point de vue par lequel vous cherchez à le définir, il échappera à votre définition. C’est de toutes ces alternatives qu’il tient sa grande particularité. C’est aussi sa force. Mais c’est aussi sa faiblesse dans un monde où les étiquettes que l’on vous colle se doivent d’être univoque. Sinon, vous êtes un traître à la cause ! Il sait naviguer. Il sait s’adapter. Il est l’homme transversal. Mais là où beaucoup prétendent l’être en surfant sur plusieurs disciplines, lui, il l’est intrinsèquement et par nature. Alors qu’un jour de juillet 1990, nous faisions la queue pour un visa à l’ambassade d’Inde afin d’aller changer d’air, Didier était juste derrière nous. Il m’a dit avoir été surpris alors qu’il pensait, look oblige, que nous étions dans la musique, de nous entendre, Benoît Cornette et moi-même, parler d’architecture.

Il m’a raconté cette anecdote lors des rencontres Archilab de 1999. A Orléans, il était venu avec un ami proche de lui, le chanteur du groupe Dead Sexy et nous avons parlé musique. Nous avons réalisé que nous avions aussi fréquenté des milieux musicaux similaires, nous à Londres, lui à Paris : les scènes punk et gothique. Il y a de l’épingle et de l’échevelé chez cet homme au crâne lisse mais d’une manière différente, plus ramassée.

Liminaire de Odile Decq

Inviter Didier Fiuza Faustino pour le workshop du printemps 2006 était pour moi l’occasion de faire percevoir aux étudiants d’autres champs possibles d’intervention à partir d’une formation d’architecte. Il n’y a pas une seule manière de pratiquer l’architecture mais de multiples. Enfin, l’intérêt et le point de vue qu’il porte sur le rapport corps/objet et corps/espace est intrigant pour les étudiants car il touche à des sujets plus tabous ou moins fréquentés aujourd’hui dans les écoles. Il a été évident, lors du workshop lui-même que la manipulation de ces notions est difficile parfois et soumet le thème donné à des réponses plus ambiguës et provocantes.

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Experiencing fragility Š 2000

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Du corps et de l'esprit Depuis ces vingt-cinq dernières années, des changements radicaux affectent le monde dans son ensemble, aussi bien d’un point de vue sociétal, qu’économique et bien sûr politique. Des recompositions internes et externes touchent les pays développés comme en développement. La mondialisation de l’économie, Internet, pour ne citer que ces deux exemples, sont autant de révolutions globales dont nous sommes tout à la fois acteurs et spectateurs. De pair avec ce passage d’un avant à un après, on peut observer la tendance croissante de la société contemporaine, plus particulièrement occidentale, à dissocier le corps et l’esprit. Après Descartes, ou la magnificence du sujet et de la pensée : “Cogito, ergo sum / Je pense donc je suis”, puis Freud, ou la mise en abîme même du postulat cartésien, l’ère de l’image, de la technologie et de l’information dans laquelle nous vivons nous amène irrémédiablement à nous occuper séparément de notre esprit et de notre corps, comme si ces deux entités n’étaient aucunement liées. D’une part, nous nous submergeons de données de toutes sortes, de manière presque pathologique. L’information n’a jamais aussi bien circulé qu’aujourd’hui. Il nous est possible de savoir ce qui se passe aux quatre coins du monde dans une quasi-immédiateté. En complément du travail des médias, des particuliers, ou des professionnels du journalisme, à titre personnel, interviennent dans le champ de l’information par le biais de blogs ou de sites web et participent ainsi à la diversification des sources et des points de vue. En dépit des difficultés du secteur de l’édition, le nombre de livres publiés chaque année ne cesse de croître, tandis que l’accès à la liste des fonds de bibliothèques du monde entier, et bientôt à leur contenu, est sans cesse facilité. Nous sommes noyés sous un flot d’images réelles et fictionnelles. Grâce à Internet et à la téléphonie mobile, informations, messages, musiques et autres s’échangent avec avidité. Ainsi, notre esprit oscille entre l’apathie du consommateur passif et la boulimie nauséeuse du héros de Sartre. Or, nous peinons à adopter une posture critique face à cet océan de nourriture immatérielle, tant il est fascinant. D’autre part, nous accordons une grande attention à notre corps, sous plusieurs formes. La plastique, tout d’abord. Sous l’effet conjugué de la domination de l’image, du paraître, et d’un désir croissant de jouvence, voire de jeunisme, le recours à la chirurgie esthétique et autres prises en charge corporelles s’est

banalisé chez les femmes comme chez les hommes. Lifting, liposuccion, prothèses en tout genre, Botox, mais aussi régimes, fitness, permettent moyennant finance de transformer son apparence et, selon ses critères, de s'embellir, se rajeunir, s'amincir, être plus sexy, plus viril. Cette tendance approchant son paroxysme, une nouvelle mode émerge. Il s'agit cette fois, non plus de modifier son physique, souvent pour le regard des autres, mais de prendre soin de son corps pour son propre plaisir, pour son bien-être. D'où la multiplication des spas, hammam, massages, des soins personnalisés, faits à domicile, mais aussi la diffusion de produits dits naturels, biologiques, à base de plantes. Car ce retour sur soi, à la limite du narcissisme, s'accompagne d'un retour vers la nature, ou du moins l'idée que l'on s'en fait. Le côté artificiel de la société, associé à son caractère industriel, est gommé au profit d'un pendant pseudo naturel, soutenu par l'agriculture biologique, voire par extension par le mouvement altermondialiste. Il faut se faire du bien. A moins que ce ne soit : “Parce que je le vaux bien !”

“Au-delà de la matérialité” Conférence de Didier Fiuza Faustino

La dernière prise de conscience du corps qui touche notre société n'est pas des moindres, mais s'exprime sous un registre totalement différent. Il s'agit de la désincarnation de notre corps et de son intégration dans un système de repères cartésiens ou dans un réseau virtuel. Par l'utilisation des cartes à puces, des téléphones portables, des systèmes GPS, chaque individu est un ensemble de coordonnées en mouvement, localisable sur une carte. Par ailleurs, un certain sentiment d'anonymat ou d'isolement propre au milieu urbain aiguise notre propension à nous connecter virtuellement à un groupe, une tribu, via l'utilisation des nouvelles technologies. Savoir que pouvoir être joint à tout moment non seulement nous rassure, mais augmente notre sentiment d'appartenance à une entité sociale. Finalement, ce n'est pas notre existence en tant qu'individu qui importe, mais en tant qu'élément d'un groupe, d'un corps social. Cette dématérialisation ne se limite pas à l'individu. Elle touche également le cadre bâti. Ne serait-ce que dans l'histoire récente de l'architecture, la tendance est à l'évidement et à la transparence, comme c'était le cas, des siècles plus tôt, avec les cathédrales gothiques, à sa dématérialisation. La peau ainsi que l'ossature des bâtiments sont affinées, lissées, pour laisser place à un assemblage de plateaux, protégés par une enveloppe que l'on tente de rendre la plus limpide, voire invisible possible.

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Nombre de constructions de ce type nous entourent aujourd'hui, malheureusement sans intérêt pour la plupart. A la différence des œuvres majeures de l'architecture moderne nées de cette quête de légèreté et de clarté, elles sont les témoins criants de la disparition de l'architecture dans son entier. C'est dans un tel contexte que je prends position.

Réflexion à la croisée de Zombie et Tron Qu'il s'agisse de ma production d'artiste ou de mon travail d'architecte, ma réflexion se base sur ce double constat de dichotomie du corps et de l'esprit, d'une part et de disparition de l'architecture, d'autre part. De plus en plus, nous agissons comme des consommateurs de lieux, non d'espaces, et l'architecture qui s'offre à nous, n'en est pas une. Au mieux elle n'est que contenant, au pire elle est un décor à la limite de “l'architecture Potemkine”. Ou est-ce l'inverse ? Deux films sont emblématiques à mes yeux de la situation globale que je viens de décrire et je les cite sans détour à titre de références : “Zombie / Dawn of the dead”, de Georges Romero, 1978 et “Tron”, de Steven Lisberger, 1982. Dans le premier, trois hommes et une femme se réfugient dans un centre commercial déserté, fuyant des morts vivants de plus en plus nombreux, en quête de chair fraîche. A la différence des zombies, qui ne sont que corps, les vivants peuvent penser pour tenter de trouver une solution à leur problème. Ils sont maîtres de leurs actes et de leurs mouvements, tandis que les morts vivants errent et ne se déplacent que par réminiscence de leur vie passée. Le choix même du centre commercial comme unité de lieu du film ne relève pas du hasard. Outre la symbolique de la consommation, c'est avant tout un non-lieu. On y est coupé du monde et de la réalité. Les hommes sont contrefaits de manière troublante car les mannequins qui ponctuent les boutiques singent bel et bien les vivants, dans tout leur artifice, la plastique avant tout, et non les morts. Des ambiances sont reconstituées : une oasis ici, un salon cosi là. De petites boîtes se juxtaposent et s'empilent à l'intérieur de la grande boîte, opaque, qu'est le centre. L'action pourrait se passer dans n'importe quelles villes des Etats-Unis, ou ailleurs, cela n'a pas d'importance ; ce qui compte c'est simplement l'espace clos. Or, dans ce combat entre le corps et l'esprit, c'est par leur capacité à penser l'espace architecturé que les personnages du film vont se protéger de leurs congénères ressuscités et pouvoir se sauver.

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C'est ce rapport intime entre le corps et l'espace qui importe. Comment, par le biais de l'architecture, retrouver une corporalité et comment, par sa corporalité, prendre conscience de l'espace qui nous entoure ? C'est ici que la référence à “Tron” s'impose. Dans ce film, premier du genre, des personnages réels sont happés dans le monde virtuel d'un ordinateur central. Tout n'est que trame et repères. On est dans une géométrisation totale de l'espace. Sans l'aplomb des personnages, impossible de dire où est le haut, le bas. Il n'y a ni envers ni endroit. C'est un monde clos, mais aux limites invisibles et inconnues ; autant dire un autre univers. Ici également, les métaphores, voire les paraboles, sont multiples, mais celle que l'on retient avant tout concerne la lutte pour une liberté entravée par un contrôle total. Le Maître Contrôle Principal, Mcp, connaît les faits et gestes, la position de chacune des composantes de son univers, y compris les humains qui en sont prisonniers. Il veut éradiquer tout élément dissident se posant à l'encontre de sa vision, sa conception. Le seul moyen pour les personnages de retourner dans le monde réel est de détruire le MCP. Ils seront ainsi affranchis de ce système cartésien et redeviendront des être libres, libres de penser et d'agir comme ils l'entendent. Ce qui frappe à la vision de “Tron”, c'est non seulement le rapport du corps à l'espace, mais aussi la référence à la norme. Dans un premier temps, les humains redécouvrent leur corporalité en prenant conscience du nouveau monde dans lequel ils sont plongés. Puis, ils s'aperçoivent qu'ils y sont assujettis. Il y a unité, le corps se fond avec l'espace. Comme tout totalitarisme, celui-ci n'est possible que parce que le milieu dans lequel il s'exerce est l'unique système de référence. C'est la normalisation à l'extrême. Quels que soient mes projets, j'engage une réflexion sur ces deux plans et je m'attache toujours à identifier la normalité, les limites du cadre qui m'est donné. Le postulat de départ est double : rien ne va de soit et, de ce fait, il n'y a pas de réponse absolue, pas plus que d'évidence spatiale. Bien au contraire, c'est par le trouble que l'on peut faire se révéler le corps à l'espace et l'espace au corps.

Le trouble et non la transparence Si tout nous est livré, dans une immédiateté, plus rien ne nous pousse à réfléchir. Pire, le désir est évacué. J'envisage l'architecture comme un moyen de mettre à mal les évidences, de tout ordre. Il s'agit de raviver la relation qui nous


unit, en tant que corps doté d'un esprit, à l'espace dans lequel nous évoluons. Remettre au jour l'interaction que l'on vit la plupart du temps de manière passive. Prenez une chaise, par exemple. Rien de plus simple a priori que de s'asseoir sur une chaise posée sur le sol. Toutefois, si cette chaise a des pointes de métal en guise de pied, ce geste élémentaire prend une autre dimension. Il peut avoir des incidences sur l'environnement immédiat. Chaque mouvement peut être source de marques physiques et sonores. Subitement, on prend conscience que cette chaise est le prolongement de notre corps et que le tout s'inscrit dans un espace en trois dimensions. De la même manière, l'ambiguïté d'un espace, ambiguïté formelle, fonctionnelle, va forcer l'usager à s'interroger sur la nature de celui-ci et, en retour, sur la posture qu'il doit adopter, la spatialité à laquelle il a accès, dans laquelle il peut se mouvoir. Il s'agit donc d'offrir une vision trouble. Libre à chacun de faire sa mise au point, d'avoir sa lecture, de motiver ses désirs. Plutôt qu'un palais de cristal où tout est donné à voir, quelle qu’en soit sa magnificence, j'invoque un bunker de porcelaine comme paradigme de mon architecture. Cette figure, je la développe en ce moment en liaison avec une réflexion sur l'espace domestique qui permet, à mon sens, de toucher au plus près la notion d'intime et, par opposition, de public. Le bunker renvoie ici à un certain brutalisme, et non à une brutalité, en ce qu'il a d'âpreté, de rugosité. On ne peut ignorer la dureté du monde dans lequel nous vivons et quelle que soit la poésie que l'on souhaite transmettre, il me semble essentiel d'avoir présent à l'esprit cette réalité. Nous ne sommes pas dans le registre du lisse. Par ailleurs, je reprends la figure du bunker pour mettre en exergue le protectionnisme ambiant. L'essence même de l'architecture est de protéger l'individu, de lui constituer comme une seconde peau. Cependant, on note aujourd'hui une volonté extrême de se prémunir des agressions extérieures afin de reconstituer, particulièrement dans l'espace domestique, un monde sûr et clos, en résonance avec le souhait de bien-être énoncé plus haut. On se coupe du bruit de la rue par des fenêtres à haute isolation, les sas d'entrée sont multipliés afin de barrer la route aux étrangers. Le cinéma s'installe à la maison tandis que cuisine et salle de bain sont de plus en plus sophistiquées. Exit les séances en club de gym, désormais le coach se déplace. Tout est fait pour reproduire dans l'antre personnel les services prodigués en dehors de chez soi.

Paradoxalement, il y a à l'intérieur de ce même cocon la possibilité d'être connecté au monde entier. Mais pour entier qu'il paraisse ce monde est en fait le nôtre, tel que nous l'envisageons. Si le câble et les bouquets-satellites nous offrent des chaînes de tous horizons, nous n'en faisons pas moins une sélection selon nos critères sachant que l'on a accès d'office à l'information en continue, afin de ne pas être déconnectés. Idem d'Internet, que l'on explore qu'en fonction de nos besoins, nos intérêts. Sans parler de la téléphonie qui ouvre des portes à l'intérieur de notre sphère sociale. Ce désir de protection se traduit également dans un rapport à l'hygiène. L'hygiène du corps, en premier. Tout doit être propre, lisse. Les produits antibactériens se multiplient, ceux concernant l'hygiène intime s'affichent. A cette hygiène du corps s'associe une hygiène de vie. Il faut, mieux manger, ne plus fumer, ne plus boire, pour avoir une vie saine. On y voit automatiquement le lien avec une hygiène mentale/morale : ce qu'il faut faire, ce qu'il ne faut pas faire. Le politiquement correct. Le tout se traduit fatalement par une hygiène spatiale : pas d'accident, des alignements au cordeau, des espaces impeccables, un soi-disant respect de l'environnement, patrimonial, naturel, une architecture de convenance. Ainsi, quoi de plus symptomatique qu'un bunker face à cette appétence pour le cloisonnement ? Seulement ce bunker, je l'envisage non plus en béton, mais en porcelaine. Pas question de se couper du monde à ce point. Ce n'est que dans un rapport avec le public que l'intime prend tout son sens. Ce n'est que dans une relation avec l'extérieur que l'on peut définir son fort intérieur et cette relation ne peut être fermée. Soit-elle violente, rude ou précaire, elle existe ; impossible de la nier. A l'inverse du bunker de béton qui s'impose impunément en tout lieu, le bunker de porcelaine interroge nécessairement ses parages et ses marges. La porcelaine renvoie à une délicatesse infinie. Outre son caractère raffiné, résultat de la transformation d'un matériau on ne peut plus brut, la terre, la porcelaine porte en elle la notion de fragilité. En dépit de sa matérialité, de sa fermeté, elle inspire une certaine révérence car nous savons qu'un simple choc peut être dommageable. Tout comme une coquille d'œuf, une peau de porcelaine serait à la fois protectrice et vulnérable. Qui plus est, il s'agit d'un matériau d'une certaine porosité, capable de laisser filtrer la lumière s'il est suffisamment mince.

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Stairway to heaven © 2001


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Or, nul besoin aujourd'hui d'avoir nécessairement recours à l'épaisseur pour construire l'enveloppe d'un bâtiment. Les progrès technologiques associés aux connaissances techniques permettent des contrôles thermiques et sonores, notamment, diversifiés. Les murs robustes peuvent désormais laisser place à des voiles, sans que ceux-ci ne soient pour autant des façades de verre. En cela, la porcelaine est symbolique de notre contemporanéité. C'est la tension portée par l'idée même de bunker de porcelaine qui m'intéresse, l'équilibre précaire qui est porté, sa contradiction intrinsèque. Plus que d'agressions physiques, c'est davantage de menaces immatérielles/fictionnelles dont les individus souhaitent aujourd'hui se protéger. Ces menaces ne réclament aucunement des forteresses massives. A la fragilité de l'être, dans ses angoisses, ses émois, je réponds par la fragilité de son abri.

One square meter house © 2002-2003 Habitat unipersonnel. Assemblage de modules standardisés sur une unité de base du territoire, soit 1m2.

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La maison/bunker de porcelaine est avant tout le réceptacle de l'intime. Par ses façades aveugles elle tient son rôle de rempart. Pourtant, elle n'occulte en rien le rapport avec l'extérieur. Vue du dehors, elle est, telle un écrin, toutefois sans préciosité. Elle invite le passant à s'interroger sur sa relation avec le cadre bâti, affirme son statut d'exclu du monde qui existe à l'intérieur de cette membrane. Cependant, la fragilité de la porcelaine remet en question la dimension protectrice. Sa translucidité prolonge l'inté-

rieur vers l'extérieur et suscite le désir d'autrui. De la même façon, l'usager de cet habitacle se sait en sécurité, mais ne peut se soustraire totalement au monde qui l'entoure. Il a sans cesse en tête ce refrain : “I'm in my body the way most people drive their cars”. La vie qui se joue au sein du bunker de porcelaine est comme un théâtre d'ombres au regard du chaland et, dans ses instants de lucidité, l'habitant appréhende son espace habité dans toutes ses dimensions. Pour l'un tant que pour l'autre, tout à la fois acteur et spectateur, la conscience de sa propre vulnérabilité est exacerbée, de même que le lien ténu qui associe le public à l'intime. La fragilité du rapport entre dedans et dehors est énonciatrice d'une possible redéfinition de l'individuel au regard du collectif. Ce travail de redéfinition est à la source de ma réflexion. Aussi bien pour les projets d'espaces publics que de logements ou d'équipements, je questionne les notions d'intime et de public, d'individuel et de collectif. Parfois jusqu'à inverser les rapports de l'un à l'autre pour leur redonner tout leur sens. C'est le cas, par exemple, du projet de Castello Branco au Portugal, intitulé “A Stairway to Heaven / Espace public à usage individuel”. Sollicité dans le cadre du réaménagement urbain d'un quartier et de sa place, j'ai choisi d'intervenir en édifiant une cage d'escalier menant à un espace grillagé de 4 m2 conçu comme un terrain de basket individuel. Ce belvédère dialogue avec la cité de logements sociaux à proximité, exclue


du réaménagement, en en reprenant les figures spatiales / la cage d'escalier, sociales / le basket-ball qui, dans l'imagerie populaire relayée par les médias, sont symboliques du milieu urbain défavorisé et politique / le cloisonnement. Autre projet, encore plus caractéristique, celui de la maison pour l'artiste français Fabrice Hyber. Là encore, les frontières entre public et privé sont brouillées. L'ensemble de la maison a été envisagé comme un espace collectif et non plus individuel, un lieu de vie public. De ce fait, toutes les pièces utilisent les normes et les codes de la collectivité : les douches sont particulières mais réunies dans une pièce unique, de même que les toilettes ; les chambres peuvent accueillir jusqu'à six personnes chacune, grâce à leurs trois lits doubles. La piscine / équipement commun, est, quant à elle, ponctuée d'îlots et de bassins d'échelle individuelle. Les visiteurs sont donc confrontés à des usages modifiés et s'inscrivent dans des ensembles, spatiaux, humains, à géométrie variable. La notion d'unité est mise en porte-à-faux par une pratique du groupe. La notion de collectif est poussée à son paroxysme afin de retrouver l'idée d'intime. Dernier projet, la “One square meter house”. Comme son nom l'indique, c'est une maison dont la base est le mètre carré. Elle se caractérise par la succession verticale de volumes, tous d'un mètre carré de surface, pour y nicher l'ensemble des fonctions élémentaires

d'un espace domestique : hygiène, repas, travail, repos. L'unité de surface étant particulièrement limitée, l'occupant est unique et ne peut envisager de compagnie. Son habitat lui est entièrement dévolu. La “One square meter house”, en tant qu'exacerbation de l'individualité, donne à voir l'égocentrisme d'une société contemporaine qui, après le quart d'heure de célébrité pour tous, n'est pas loin de prôner la tour individuelle, pour le prix modique d'un mètre carré. Dans ces trois exemples, je m'attache à défaire les automatismes, à pointer les dysfonctionnements pour proposer de nouvelles pratiques et surtout, susciter un regard neuf, donner une liberté autre. Je n'esquisse pas de réponses, j'expose un possible afin d'engendrer trouble et désir et de renvoyer tout un chacun, à commencer par moi, à sa condition d'être fragile. Ma réflexion sur l'usage de la porcelaine en architecture relève du même mécanisme. Cette forme de céramique est apparemment antinomique de la construction d'éléments d'architecture à grande échelle. Or ce préalable pousse à s'interroger sur les qualités requises du matériau, ses atouts, ses limites, à examiner ses particularités intrinsèques au regard de la spatialité, des usages, de notre temps. Finalement, une fois les contraintes évacuées, les normes balayées, la porcelaine s'impose dans toute sa substance, au-delà de sa matérialité.

Body in transit © 2000 Container pour individu, permettant le transport sans dommage de clandestins dans la soute d’un avion ou les cales d’un bateau.

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Porcelain bunker Š 2006 A love shelter.

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“Animalités / Illégalités ?” Workshop Printemps 2006

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“Animalités / Illégalités ?” Sujet proposé par Didier Fiuza Faustino

“L’illégalité est le seul territoire libéré à l’intérieur des métropoles.” Fraction armée rouge, autour de 1970

“I’m in my body the way most people drive their cars.” Laurie Anderson

Avec “Animalités / Illégalités ? ”, je vous soumets une réflexion sur le corps, son/ notre rapport à l’espace et à l’Autre. Chaque société est régit par un ensemble de normes, des règles établies pour assurer une cohérence d’ensemble et permettre aux individus d’y évoluer, de s’épanouir et de communiquer entre eux selon une base commune. Le cadre bâti n’échappe pas non plus à sa propre réglementation à laquelle se superpose en filigranes la normalisation des usages et des espaces. Je vous demande de réfléchir à une architecture - station corporelle, microterritoire, bâtiment - qui soit ancrée dans une réalité et une physicalité non codifiées qui donne à chacun la possibilité de s’exprimer pleinement et librement, en toute animalité, voire illégalité.

Didier Fiuza Faustino, le jury et les lauréats.

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Du 3 au 10 avril 2006, dans un temps très court, les élèves, tous niveaux confondus, ont été invités, en se regroupant par équipe de quatre ou cinq, à répondre au sujet proposé par Didier Fiuza Faustino. Tout au long de la semaine, ils ont pu disposer de l’assistance des enseignants de l’école et rencontrer librement Didier Fiuza Faustino. L’enregistrement des équipes et le dépôt des propositions ont été effectués via Intranet. Il était demandé un programme powerpoint de 10/15 images ou une composition sur affiche au format paysage A3, montée sur informatique au format Acrobat.pdf d’une taille maximale de 50 mégaoctets, le cas échéant complétés d’une maquette. Le 10 avril, et par vidéo-projection, 112 propositions ont été examinés par un jury de présélection composé de Didier Fiuza Faustino et Pascal Mazoyer qui a retenu 25 propositions. Le même jour, le jury présidé par Didier Fiuza Faustino et composé de :

Premiers prix ex-aequo

Palmarès

I-RA Ralph Choueri 5.2 I-Fan Juang 5.1

Tous illicites Nicolas Polaert 1.2 Martial Marquet 2.2 Léopold Lambert 3.2 Florian Bouziges 2.2

Waste Charles Marmion 2.2 Li Fang 2.2 Jean-Philippe Sanfourche 2.2

Groupe T Nicolas Mussche 1.1

Out house Félix Millory 3.1

Mentions Odile Decq, architecte, professeur à l’Esa,

Let it out – 500 milligrammes Martin Meyer 5.2

Jean-Luc Moulène, artiste, Pascal Mazoyer, architecte dplg,

Les 2.2 Pauline Taboury 2.2 Guillaume Pfister 2.2

Archicure Patrice Biancone, rédacteur en chef adjoint à RFI, éditorialiste, et Alain Pélissier, directeur de l’Esa, a établi le palmarès suivant :

Sophie Cortès 6.2

Nova Mernouch Naraghi 1.1 Arthur Ozenne 1.2 Hugues Aucouturier 3.2 Hasty Valipour 4.2

Nota : les indications qui suivent les noms des élèves expriment leur niveau d’étude. 4.1 : élève de quatrième année, semestre 1. D : élève diplômé. EI : élève des échanges internationaux.

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Projet laurĂŠat Premier prix ex-aequo I-RA Ralph Choueri 5.2 I-Fan Juang 5.1

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Projet lauréat Premier prix ex-aequo Tous illicites Nicolas Polaert 1.2 Martial Marquet 2.2 Léopold Lambert 3.2 Florian Bouziges 2.2

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Bernard l’ermite : (zool.) Crustacé décapode, se logeant dans une coquille vide de mollusque qu’il traîne avec lui. Celui-çi n’est jamais autant vulnérable qu’en période de mue, lorsqu’il quitte sa coquille pour en chercher une autre. Le masque est un fantasme de soi. Grâce à lui, l’homme crée un nouveau moi dont il ne se sent pas responsable et peut, ainsi, libérer ses pulsions refoulées. Néanmoins, l’usage du masque ne peut être que ponctuel sans quoi celui-ci

devient une nouvelle identité, vulnérable à une autocensure. Notre dispositif spatial s'assemble en une nuit de manière clandestine. Celui-ci impose à ses visiteurs, un espace d'obscurité totale, autorisant les comportements d'ordinaire autocensurés. Cet espace incontrôlable, ne peut que créer une réaction d'opposition qui conduit à sa destruction, épisode faisant partie intégrante du processus. Ailleurs, la même installation est reconstruite, perpétuant ainsi le cycle de l'opération.


Le masque tombe, l’homme reste et le héros s’évanouit.

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Constructions clandestines

Usage public


Destruction

Reconstruction sur un nouveau site

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Projet lauréat Premier prix ex-aequo Waste Charles Marmion 2.2 Li Fang 2.2 Jean-Philippe Sanfourche 2.2

Absence L’homme depuis longtemps a troqué son instinct contre une image. Cette image bien que superficielle a été source d’identification et de détérioration de l’humanité, en passant par la nationalité jusqu’à la bestialité. Les animaux, eux, ne sont jamais des bêtes ou des monstres, projection de la part d’ombre humaine. L’animalité devrait permettre de restaurer cette humanité et d’abandonner cet état schizophrène entre ce que l’on est et l’image que l’on a de sa propre personne. Nous avons travaillé pour créer un lieu neutre sur le mur, la marque des excès de notre société, la volonté de séparer deux entités qui pourtant n’existent que par leur relation préalable, la mort de l’humanité au profit d’autre regroupement. Le mur reste alors non plus comme le signe d’une séparation destructrice mais comme la seule trace de cette interdépendance oubliée.

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Comme la ligne, le mur ne possède aucune spécialité, il n’existe que par les deux territoires qu’il sépare. Comme un plan, il est formé de deux côtés qui pourtant ne font qu’un. On ne peut traverser l’un sans traverser l’autre. Le mur peut être utilisé pour créer un territoire intermédiaire, interzone neutre qui marque un vide, établit des tensions artificielles, rapproche, isole, donne une nouvelle échelle à une marque linéaire. Il n’est plus question de se projeter d’un côté ou de l’autre du mur mais dans le mur. Le vide du mur développe un rituel de disparition, un espace d’humilité, il devient une plateforme de l’animalité des hommes. Animalité en tant que capacité d’organisation et de survie intrinsèque au développement propre de l’homme. Une libération des codes. On ne masque pas les hommes les uns aux autres mais on les subtilise à la société.


Le mur crée un espace inédit de projection refusant une dichotomie de surface.

Le mur est ponctué de failles potentielles qui appellent à la fracture afin non plus de traverser le mur mais de pénétrer cet espace où les tensions superficielles entre les deux territoires disparaissent.

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Un lieu de dérive instinctive du corps au sein d’espaces neutres. Une situation de mixité libératrice, perte des repères, réalité et artefact.

L’homme a annihilé les contraintes de la nature pour en créer de nouvelles qui lui sont propres. La nature est apprivoisée et s’inscrit dans le fantasme de l’homme et non plus dans sa réalité originelle. Superposition d’espaces et d’atmosphères éloignés. Proximité créant une rupture des repères.

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Projet lauréat Premier prix ex-aequo Groupe T Nicolas Mussche 1.1

L'organisation spatiale dans nos environnements, notamment urbains, et le sentiment de répétition qu'engendre ces espaces, font que nous en avons inconsciemment oublié une partie : que certaines de ces zones, et tout ce qu'elles véhiculent, ont pour nous disparues. La réponse est moins architecture que concept, puisqu'elle offre de réinvestir, ou de créer des liens vers ces zones. Le projet ne pouvant prendre la forme d'une matérialisation standard, par soucis de compatibilité et d'accessibilité, se présente sous la forme de deux kits. Le premier, intitulé terrier, comprend une pelle, une lampe frontale, un guide T. Il permet de creuser un terrier individuel. Le second, intitulé ville, comprend une visseuse, une lampe frontale, un guide T. Il permet de revisiter des lieux existants mais inutilisés. Le marteau-perforateur est en option dans les deux kits. Le guide T, manuel d'utilisation, contient deux exemples d'application des kits. Il stipule qu'il ne faut pas les reproduire à l'identique, et que l'auteur décline toute responsabilité en cas d'accident.

KiT ViLLe La ville regorge de lieux désaffectés, soit abandonnés, soit momentanément inutiles, où seuls les rats habitent. Ces espaces secrets fournissent à chacun la possibilité de s'aventurer, près de chez soi, en territoire inconnu. Prenons l'exemple de Roger qui vit làhaut. Ayant découvert, durant les longues périodes de réflexion rythmant son quotidien, qu'entre le toit de l'immeuble et son plafond existait un espace qu'il n'arrivait pas à s'imaginer. Possédant évidemment un KiT ViLLe, Roger se décide à explorer cet endroit incertain et à en faire, si possible, un autre chez-soi.

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KiT TerRieR Après que sa femme lui ai interdit l'alcool à la maison, Jean Jean décida qu'il devait se trouver un nouvel endroit pour boire, pas trop loin de chez lui. Il tomba par hasard sur un KiT TerRieR, et découvrit que, comme son chien, il pouvait facilement enterrer ce qui lui tenait le plus à cœur. Il creusa son terrier, et y installa son bar, où personne ne pourrait venir l'embêter. Jean Jean pouvait faire sous-terre ce qu'il ne pouvait faire dans le monde extérieur et aménageait le terrier en fonction de ses attentes, au moment et de la manière qu'il décidait. Le terrier n'avait ni plan ni limites, et pour son auteur l'agencement était une réussite. Il créa une nouvelle entrée/sortie donnant sur un terrain vague, qui lui permettait de sortir sans être vu et de rendre son terrier parfaitement autonome. On pense que Jean Jean est mort enseveli en aménageant un terrain de boules souterrain. Le terrier s'est effondré. Mais peut-être creuse-t- il toujours...


Les deux “ouvertures” que présentent les kits, que sont elles ? Réinvestir des espaces oubliés, qu'ils soient souterrains ou désaffectés, en terme de zones matérielles, n'apparaît pas évident dans une société où l'on gâche même l'espace. Les habiter ou les utiliser de la manière dont on le souhaite, illégale et animale, leur redonner une âme et y recréer un imaginaire interloquant est au moins aussi important, et encore moins évident. C'est pourquoi c'est un concept do it yourself et en grande partie utopique. Rien n'est imposé, à chacun de s'exprimer et d'apporter sa réponse, il n'y a ni règles ni limites, tout est légal là où rien ne l'est. On peut dire que les alternatives proposées par les kits deviennent à la fois microterritoire et station corporelle-individuelle où l'individu est seul maître. Les deux propositions sont aussi animales et illégales dans les usages qu'ils permettent que dans leur application architecturale. Quoi de plus animal que le terrier où se nichent beaucoup d'animaux ? Quoi de plus illégal qu'un espace incontrôlable, infini et incohérent ? C'est aussi la rupture avec l'organisation et la création d'espaces nouveaux par la réappropriation de zones souterraines existantes, qui rend la démarche déviante et illégale dans un environnement où le sauvage est interdit.

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Projet lauréat Premier prix ex-aequo Out house Félix Millory 3.1

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Mention Let it out – 500 milligrammes Martin Meyer 5.2

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Mention Les 2.2 Pauline Taboury 2.2 Guillaume Pfister 2.2

Dans la rue, tout n’est qu’apparence. On est soumis à une grande quantité de règles. On se tient bien parce qu’il le faut. On s’habille bien parce qu’il le faut. Tout est codifié. Quand peut-on être soi-même, ne plus porter de masque ? Où peut-on s’exprimer en toute liberté et se comporter comme bon nous semble ?

Chez Soi La maison est comme une enveloppe protectrice. Une fois passée la porte, elle est un lieu sécurisant où l’on ose exprimer ses fantasmes les plus secrets. C’est dans l’intimité que nous nous révélons le plus. C’est le plus souvent la famille proche qui nous connaît le mieux. On ne peut pas tricher face à des gens avec lesquels on a vécu depuis l’enfance.

Du rêve à la réalité

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Théâtraliser la vie quotidienne

Créer des scènes de vie, des tableaux éphémères

Théâtre nocturne

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Mention Archicure Sophie Cortès 6.2

Blindbox Injection urbaine tous les 150 mètres Examen clinique

Composition

Lundi 3 avril 20 h 07 : un poème dans le métro

Lumière Chaleur Humidité Pression Mouvement Son Goût Vue Toucher Odeur Surprises sensorielles Emotions inédites, rares

Lundi 3 avril 20 h 25 : la fête du printemps au Japon Mardi 4 avril 8 h 25 : un téléphone sonne, bruit d’oiseau Mardi 4 avril 18 h 41 : dégradations d’équipements publics

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Forme pharmaceutique

Classe thérapeutique

Boîte noire de nos errances psychologiques et physiologiques Espace mobile dans les endroits d’actualité Jauge Zone de non droit Intermède Tampon Bulle Aparté

Echapatoire sensoriel

Dans quel cas utiliser ce médicament ? Débordements Explosions individuelles

Posologie Une injection de Blindbox tous les 150 mètres

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Mention Nova Mernouch Naraghi 1.1 Arthur Ozenne 1.2 Hugues Aucouturier 3.2 Hasty Valipour 4.2

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Individualisme

Conditionnement

Respecter la différence ?

Homogénéisation

Communautarisme

Homogénéisation

Similitude

Meute

Où nous enmène-t-on ?

/

Ressemblance

Jusqu’où faut-il aller ?

/ Liberté ?

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Chat/Door cloz’

Un habitat individuel

Partir à l’extrême

Douloureusement amovible

Revêtir cette structure rigide

Impossibilité d’en sortir

Vivre à huis clos

Communiquer sans contact humain

Réservoir d’eau et de nourriture Grillage d’aération + microphone /communication indirecte

Un habitat individuel

Poignée afin de se mouvoir

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Projet présélectionné AWZ Na An 4.1 Chia-Chou Wu 4.1 Gang Zheng 4.1

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Projet présélectionné Total control process Hugo Kaïci 1.2



Projet présélectionné Pipo Hadi Cherrak 5.1 Gaëtan Kohler 6.1 Salem Mostefaoui 5.1 Alexandre Pachiaudi 6.1

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Projet présélectionné Free box

Free box met en scène le territoire d’illégalité d’une société qui interdit en surface mais permet des cachettes.

Rébecca Trellu 4.1 Patrick Holtzmann EI

Lieux de clandestinité, parfaitement restreints par des limites physiques et/ou morales.


Projet présélectionné Baboing 747 Amélie Ferlus 5.2 Jean-Baptiste Ruat 5.2

Eyes wide shut ( des illusions ) ( désillusions )

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Projet présélectionné Min Min-Bum Seo 4.2

Tombe coréenne Dans chaque tombe l’esprit se repose. Sur toutes les tombes se trouve un trou pour que les esprits puissent aller vers la lumière.

Espace de repos Diamètre : 180 centimètres Hauteur : 120 centimètres Enterré n’importe où, intérieur en mousse, éclairé par un orifice situé au sommet.

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Un lieu de rencontre pour les âmes innocentes. La liberté n’est pas toujours du côté que l’on pense. Un seul ciel, plusieurs territoires ! Le mur, lieu de rupture ou de rencontre ?

Projet présélectionné Ajineh Abdulraman Ajineh 2.2 Sadik Al Atouani 2.2 Rabab Ejmail 2.1

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Projets présélectionnés

Projets participants

Marie Taillefer de Laportalière 2.2 Constance Heau 2.2 Julien Hosansky 2.2

Diana Pop-Stefanov 3.1

Thibaut Simon 1.2 Jeremy Seyrig 1.2 Yann Berreby 1.2 César Gourdon 1.2 Karim Jamali 2.1 Diego Brossolet-Hernandez 2.2 Rémi Chevrillon 2.2 Matthias Ricord 1.2 Bérénice Gaussuin 1.2 Damien Fache 2.2 Guillaume Dewitte 2.2

Patrick Itsoukiga 4.1 Jean-François Boobhun 5.1 Bertrand Cargill 5.1 Ahissan Tanoh 1.1 Jeremy Barla Ekwe 1.1 Marie-Charlotte Chandès 2.2 Emilie Duley 2.2 Ulysse Iconomou 1.2 Dimitri Iconomou 1.2 Héloïse Cousin 4.1 Lorraine Schaeffer 4.1 Véronique Morel 4.1 Pierre-Louis Letellier 1.2

Baptiste Pavlidis 1.1 Elodie Doukhan 1.1 Marco Lavit-Nicora 1.1 Anna Mallac-Sim 1.1 Laure Celeri 1.1 Aymeric Chomereau-Lamotte 1.1 Marguerite Lefevre 1.2 Mariam Ananian 1.2

Morgane Chaplain 1.2 Louisa Goisnard 1.2 Warren Ghanem 1.2 Flaminia Jouve 1.2 Lucie Piolat 1.2 Valérie Saavedra Lux 2.1 César Silva Urdaneta 2.1 Thérèse Do 2.1 K Romina Renteria Alayo 2.1

Olivier Amat 4.2

Caroline Aubriot 2.2 Pierre-Jean Ribière 2.2 Guillaume Baudouin 3.1 Sophie Daulon 3.1 Martin Tubiana 1.2 Léo Martial 1.2 Maria Tsakoniti 2.2 Danaï Karagiorgi 2.2 Hind Bouallala 2.2 Marine Bouvier 2.2 Juliette Gadaud 2.2 Antoine Sarrat 3.2 Maxime Foster 3.2 Anaïs Meon 2.1 Lancelot Laeuffer 2.1 Agnès Savreux 2.1 Hugo Chauwin 2.1 Tatiana Michalski 2.1 Quentin Jacquemier 2.1 Paul Millet 1.2 Bianca Kimes 1.2 Dimitri Petroff 1.2 Charlotte Jeanroy 1.2 Luc Izri 1.2 Philippe De Barros 1.2 Eliott Bertrand 1.2

Juliet Lepuil 6.1 Sayed Zomorrodi 3.1 Noushin Jafari 2.1

Antonia Georgoulia 3.1 Katerina Georgoulia 2.2 Véra Komninou 3.1

Arnold Bertin 4.2

Saskia Demnard 5.2 Eugène Bitar EI

Alexandre Vannier-Moreau 1.2 Alice Sorel 1.2 Edouard Grignon 1.2 Ruo Fan Shen 2.2 Tienan Wang 2.2 Cong Chen 3.1 David Drahi 1.1 Josefina Bellosta 1.1 Anaîs Sansonetti 1.1 Vincent Saura 3.1 Taïchi Sunayama 3.1

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Yoann Ledoux 1.1 Lyza Bellelis 1.1 Hugo Roisné 1.1 Marie-Anne Sénéchal Chevallier 1.1 Dimitra Papageorgiou 1.1 Constantin Caropoulos-Alefantis 1.1 Emilie Ravaut 2.1 Cécile Ortolo 1.2 Lorène Faure 1.2 Claire Tournier 1.2

Tsanta Andriamanantena 3.1 Huguette Ruzibiza 3.1 Bérengère Voizard 3.1

Maxence Horvath 4.1

Adrien Joly 2.1 Benoît Hias 2.1

Paolo Dahan 1.1 Antonin Pellissier 1.1 Mathieu Crabouillet 1.1

Benjamin Jaoui 1.2 Pathama Razon 1.2 Sophia Imbert 1.2

Pierre-Arnold Daly 2.2 Bastien Canzi 2.2

Thomas Flausse 1.1


Pierre-Henri Petillaut 3.1

Félix de Montesquiou 1.2 Jonathan Stene Burger 1.2

Stéphane Tapsoba 2.1 Isabelle Bardeche 1.2 Marie Barret 1.2

Behnam Heydarzadeh 3.1 Laurent Saint-Val 3.2 Marie-Alexandra Wattin 3.2 Xin Yue 3.2

Héloïse Chiron 1.2 Hasnae Bendriouch 1.2 Charlotte Dally 1.2

Thang-Long Vo 2.1 Soline Meyer 3.1 Bérénice Frank de Preaumont 1.2 Laurent-Emmanuel Duburg 1.2 Xiaochu Yu 1.2 Asmaa Sarhi 1.2 Kristen Boudec 1.2 Augustin Reynaud 1.2

François Biver 4.1 Thibault Fay 3.1

Grégoire Fabre 1.2

Abdou Menjra 2.2 Tarik Larhrissi 2.2 Mohamed El Falah El Quadmiri 2.1 Boubker Sefraoui 2.2 Amine Aboulfadl 1.2

Plamen Jovanovski 4.2

Dawn Han Guang Feng 2.1

Florent Descolas 4.2 Stéphanie Vizzavona 2.2

Hongjie Huan 4.2 Ahmed Zaouche 4.2

Alya Azzabi 2.2 Lyes Azzabi 2.1 Claudio Neri 2.1 Arthur Gremillet 2.1 Josseran Crochet 2.1

Maxime Rispal 1.2 Johan Leclercq 1.2

Skander Nouira 4.2

Anne-Charlotte Godard 2.2 Olivier Brouard 5.2

Xiang Ying Zhao 4.2 Chenguang Fang 4.2 Wei Wei Fan 4.2 Bin Jiang 3.2

Candice Audemard 1.2 Lisa Castagnino 1.2 Marie Richard 1.2

Sophie Difftot 2.1 Zena Nacouz 2.1 Keren Djian 2.2 Dorothée Lance 2.2

Ophélie Perdrieux 1.2 Clémence Cosneau 1.2

Young Mi Kim 1.1 Hoang Hiep Nguyen 1.1 Maryam Aquede 1.1

Arnaud Cauchard 4.1 Charles-Edmond Henry 4.1 Jean-Baptiste André 4.1 Frédéric Brient 1.1 Anouar Bouaïch 2.2 Steeve Delbrah 1.2 Zuhal Kuzu 1.2 Romain Malidor 1.2 Carolyn Heim 1.2

Hélène Brisard 1.2 Amélie Lahutte 1.2 Maximilien Forget 1.2 Thibaut Postel 1.2 Charlotte Dhumes Vigneron 1.2 Géraldine Saint Gealme 1.2 Gautier Penchinat 2.2 Benoît Perrault EI Gérard Calvet 4.1 Adriana David EI Karim Tedjani 4.1 Matthieu Kobilinsky 3.2 Antoine Dupont-Guerra 2.1 Clara Tougeron 2.1 Lauren Hennequin 2.2 Solenne Brugiroux 2.2

Martin Bruyère 1.2 Jérémie Guez 1.2 Luce Pozzo di Borgo 1.2 Bénédicte Ricci 1.2 Charlotte Fox 4.2 Christel Giry-Deloison 4.2 Alix Lépée 4.2 Clémence Fleytoux 4.2 Florian Boucher 4.2

Christophe Muller 4.2

Thomas Gimbert 2.2 Maxime Gimbert 3.1

Mariam Fendi 2.2 Azza Gtari 1.1 Wafa Lakelak 2.2

Rifat Nassif 3.1 Alexandre Chabrot 3.1 Philippe Benjamin 3.1

Mandera Makanguile 1.2 Alexandre Jaussaud 2.2 Oussama Natour 3.1 Roy Sing Languelale 3.1

Benjamin Brousse 2.2 Guillaume Rousseau 2.2 Jaenes Bong 2.2 Jonathan Alotto 2.2 Sébastien Chanoz 5.2

Angélique Delhotal 1.2 Zineb Loh 1.2 Hicham Khattabi 1.2

Gihane Belkaïd 2.1 Oumou Sako 2.1

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Continuum design © 2004 Cité internationale du design, Saint-Etienne. Concours sur invitation. Mention spéciale du Jury.

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Didier Fiuza Faustino

Expositions personnelles

Né en 1968 à Chennevières-sur-Marne. Vit et travaille entre Paris et Lisbonne.

2005

“Corpus Delicti”, Galerie Gabrielle Maubrie, Paris. “Salaryman’s Dream”, Center for Contempory Art, Kitakiushu, Japon. “Didier Fiuza Faustino / Bureau des Mésarchitectures”, Institute for Cultural Policy, Hambourg.

2004

“1/1, 1/10, 1/100”, Frac Centre, Orléans.

2003

“Didier Fiuza Faustino”, Museu de Arte Contemporânea de Serralves, Porto. “Interstices”, Galerie Gabrielle Maubrie, Paris, France.

2002

“Project Room”, Artist Space, New York.

2001

“WC/ Container”, Artes em Partes, Porto.

Diplômé de l’Ecole d'Architecture de Paris-Villemin en 1995, Didier Fiuza Faustino déploie une activité polymorphe d’architecte, d’artiste et de rédacteur de revue. Performances, vidéogrammes, scénographies d’expositions, articles, se combinent à ses recherches architecturales qui résultent d’une expérience du corps, de ses contraintes physiques et politiques, de son exploration topomorphique. Sa réflexion a pour dimension centrale le corps. Non pas le corps comme machine de référence, mais le corps comme composante spatiale. Sa démarche interroge la perception, l’instabilité visuelle et physique, le paraître, le tactile. Ses architectures peuvent être considérées comme interfaces actives entre le corps et son inscription dans l’espace-temps. Didier Fiuza Faustino intègre le dysfonctionnement comme vecteur de production de l’espace et explore le passage entre espace physique et espace politique.

Expositions collectives 2005

“Beyond”, the second Guangzhou Triennal, Guangzhou, Chine. “Big Bang !”, Musée national d’art moderne / Centre Georges Pompidou, Paris. “Avenirs de Villes”, Nancy 2005, site Alsthom, Nancy. “Unlimited”, Art/36/Basel, Bâle. “Toxic”, Terminal 02, Hangar K7, Oeiras, Portugal. “Em Fractura”, Terminal 01, Hangar K7, Oeiras, Portugal. “New Trends of Architecture”, Hong Kong Central Library, Hong Kong. “New Trends of Architecture”, Art Front Gallery, Tokyo. “New Trends of Architecture”, Crawford Gallery, Cork, Ireland. “+/- Dense”, Galerie du petit Château, CAUE 92, Sceaux.

2004

“Acquisitions récentes”, Musée national d’art moderne / Centre Georges Pompidou, Paris. “Archilab”, Mori Art Center , Tokyo. “Ailleurs, ici”, ARC au Couvent des Cordeliers, Musée d'art moderne de la ville de Paris. “Ambulantes”, Centro Andaluz de Arte Contemporaneo, Séville.

Il est cofondateur : en 1996, du Laboratoire d'architectures performances et sabotages, “Laps”, Paris, en 1997, de l’Atelier pluridisciplinaire “Le Fauteuil Vert”, Paris, en 1998, de la Revue d'esthétique “Numeromagazine”, Lisbonne, en 2000, du Festival de musiques électroniques “Numerofestival” , Lisbonne, en 1999, il est coorganisateur du cycle de conférences “Contaminacöes”, Fondation Galouste Gulbenkian, et directeur artistique de la revue d'esthétique, “Ópio”, Lisbonne, en 2000, il est lauréat de “L'envers des villes”, Mae/Afaa, Paris, en 2001, il est lauréat du prix pour l’art contemporain “Premio da Tabaqueira”, à Lisbonne, en 2002, avec Pascal Mazoyer, architecte dplg, il crée le “Bureau des Mésarchitectures” qui sera, l’année suivante, lauréat des Nouveaux albums de la jeune architecture.

Eléments biographiques et bibliographiques

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“Arredare la casa, abitare il museo”, Museo d’Arte Contemporanea di Villa Croce, Gênes. “Cabanes”, Château de Bagatelle, Neuilly. “E-W/N-S”, Arc en Rêve, Bordeaux. “Fight the Power”, Galerie Gabrielle Maubrie, Paris. “Infinite Interior”, 1st Architectural Biennal-Beijing, Pékin. “La vie sans art nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage”, Galerie Gabrielle Maubrie, Paris. ‘Metaflux”, IXe Biennale d'Architettura di Venezia, sélection portugaise, Venise. “New Trends of Architecture”, Maison Folie, Lille. “PT#30<40”, Stenersen Museum, Oslo. “The future of public space”, IVe Biennale de Montréal, Montréal. “Trou”, La Galerie, Noisy-le-Sec. “Trafic d’influences : Art & Design”, Tri postal, Lille. 2003

2002

2001

70

“Architecture is everything you think is not”, VIe Graz Biennal on media and architecture, Graz. “Great Expectations”, XIVe Fuoriuso, Pescara. “Influx, recent portuguese architecture”, Espaço cultural Silo, Porto. “Les nouveaux albums des jeunes architectes 2001/2002”, exposition itinérante, France. “IIe Biennale de Valencia”, Valencia. “The Sphere of Bodies”, Ningyocho exhibit space visions, Tokyo. “Utopia Station”, 50ème Biennale di Venezia, Venise. “B-side 2002”, New York. “Collections”, Musée national d’art moderne / Centre Georges Pompidou, Paris. “Contexte”, VIIe Biennale d'Ar chitettura di Venezia, sélection française, Venise. “Color del Mediterraneo”,Rome. “Chanel Store”, Soho, New York. “Research Architecture”, Store Front, New York. “Tirana Biennale”, Tirana. “Traversées”, ARC, Musée d'art moderne de la ville de Paris. “Archilab 2001”, Frac Centre, Orléans.

“Archi-Couture”, Chapelle de la Sorbonne, Paris. “Bienal da Maia”, Maia, Portugal. “Bienal da Utopia”, Cascais, Portugal. “Nuit et Jour”, Opéra de Rouen. “Paysages de la Mobilité”, IXe Bienal Internacional de Arquitectura, Buenos-Aires. “Que saurions-nous construire d’autre ?”, Musée Ziem, Martigues. 2000

“Archilab 2000”, Frac Centre, Orléans. “Corps / Accords”, Traffic, Frac Haute-Normandie, Rouen. “Contaminantes/Comunicantes”, SNBA, Lisbonne. “Less aesthetics, more ethics”, VIIe Biennale d'Architettura di Venezia, Venise. “Plano XXI”, Glasgow School of Art, Glasgow. “VIA” (Cidade/Subúrbio/Capital), FMRC, Almada, Portugal.

1999

“(A)casos (&) Materiais”, CAPC, Coimbra, Portugal. “E-spaces”, avec “Le Fauteuil Vert”, Purple Institute, Paris. “Plux shshsh feira”, Les Voûtes, Paris.

1998

“Interferência 01”, Praça do Príncipe Real, Lisbonne. “La grande étagère”, IFYA, Montréal.

1997

“A3, L'archi s'expose”, Institut Français, Hong-Kong. “Beau comme un camion”, Europride, Paris. “La grande étagère”, IFYA, Milan. “Pré-Post”, Espace APO, Paris.

1996

“A3, L'archi s'expose”, Espace Electra, Paris.

Catalogues & textes publiés Didier Fiuza / Bureau des Mésarchitectures, catalogue, Edition Museu Serralves. Anticorps, catalogue, 128 p., collection Frac Centre, Edition HYX. Stairway to Heaven, 158 p., Edition One Star Press. Ailleurs, Içi, catalogue, non pag. Musée d’art moderne de la ville de Paris. Architecture Expo. 02, pp. 438-459, Edition Jean-Michel Place.


Contextes, catalogue, pp. 8087, Edition HYX. Traversées, catalogue, non pag. Musée d’art moderne de la ville de Paris. Radical Experiments, Global Architecture, pp. 138-145, Edition Thames & Hudson. Tirana Biennale, catalogue, pp. 162-163, Albanie. Les maisons du bonheur, catalogue, non pag, Edition IFA. Paysages de la mobilité, catalogue, pp. 108-111, Edition Afaa /Dap. Archilab 2002, catalogue, pp 110-111, Edition Ville d'Orléans. Online/Less aesthetics - more ethics, catalogue on line, non pag, Edition Marsilio. Less aesthetics - more ethics, catalogue, pp. 202-207, Edition Marsilio. Archilab2001, catalogue, pp. 58-65, Edition HYX / Ville d'Orléans. Contaminantes /comunicantes, catalogue, non pag, Portugal. Plano XXI news paper, catalogue, p. 4, Portugal. “Much ado about nothing”, Mutations / Urban Rumors, catalogue, non pag, France. “Imersao”, Ópio magazine, vol. 2.1, inverno 2000/2001, pp. 40-43 et pp. 66-68, Portugal. “Uma viagem por Paris”, Prototypo n°03, Janeiro 2000, “Sites”, non pag, Portugal. “Tirer un homme de sa torpeur”, Parpaing n° 03, Mai 1999, “Expressions”, pp. 20-23, France. “Corps insondables-objets solubles”, Numeromagazine 2001, Hiver 1998/1999, p. 3, Portugal. “Mode d'emploi”, Visuel n°3-4, septembre 1998, pp. 64-67, France. “Mésarchitecture”, Numeromagazine 2000, été 1998, pp. 8-11, Portugal. “Epargne de survie”, 249 projets pour Uni Dufour, catalogue, p. 167, Suisse.

Conférences 2006

Universidade Lusiada, Porto. Ecole spéciale d’architecture, Paris. HSB / Architektur , Biel, Suisse. Centre d’architecture “Arc en rêve“, Bordeaux. Fondation “La Maison Rouge“, Paris. Universidade Lusiada, Lisbonne. Clayarch museum, Gimhae, Korea. Domaine de Lezigno, Bézier.

2005

Centre Georges Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. National Gallery of Art, Varsovie. Ecole spéciale d’architecture, Paris. Anyang City, Anyang, Corée du Sud. Center for contemporary art, Kitakiushu, Japon. Manggha, Cracovie, Pologne. Guangdong Museum of art, Guangzhou, Chine. Art Front Gallery, Tokyo. Futur Academy, Edimburgh College of art, Edimbourg. Ecole nationale des arts décoratifs, Paris. Mémoire en la demeure, Saint-Thélo, France. Maison du livre, Lyon. CCC, Tours.

2004

Center for contempory art, Kitakiushu, Japon. Tel Aviv museum of art, Tel Aviv. Ecole d’architecture, Toulouse. Centre international d’art contemporain, Montréal. Institut d’architecture, Pékin. Ecole normale supérieure, Paris. Ecole du Louvre, Paris. Ecole nationale supérieure des Beaux-arts, Lyon. Frac Centre, Orléans.

2003

Museu de arte contemporânea de Serralves, Porto. VIe Graz Biennal on media and architecture, Graz, Autriche. Ecole d’architecture de ParisMalaquais, Paris. Ecole d’architecture, Versailles. Institut national d’architecture, Erevan, Arménie. Architekturforum, Linz, Autriche. Ecole nationale supérieure de création industrielle, Paris.

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Untitled house Š 2002

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2002

2001

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Akiyoshidai international art village, Ube, Japon. Politecnico di Milano, Facoltà di architettura, Milan. Artist space, New York. Ecole d’architecture, Montpellier. Ecole des Beaux-arts, Angers. Ecole d’architecture, Rennes. Museu nacional Soares dos Reis, Porto. Casa das artes, Porto. Bartlett school of architecture UCL, Londres. Facoltà di architettura, Venise. Ordem dos arquitectos, Lisbonne. Institut Victor Horta, Bruxelles. Ecole d'architecture de ParisVillemin, Paris. Ecole d'architecture, Bordeaux. Musée Ziem, Martigue, France. Milles Plateaux, Experimenta Design, Lisbonne. Ecole des Beaux-arts, Marseille. Ecole d'architecture, Grenoble.

2000

Fri-Art, Fribourg, Suisse. Ecole nationale supérieure des Beaux-arts, Paris. Ecole des Beaux-arts, Valence. Urbalab, Orléans, France. Lieu Unique, Nantes, France. Congresso dos arquitectos portugueses, Evora, Portugal.

1999

Ecole d'architecture, Nantes.

1998

Facoltà di architettura, Rome. Inarch Arancera di Villa Borghese, Rome. Facoltà di architettura, Reggio Calabria. IFYA workshop, Couvent de Morsiglia, Haute-Corse.

1997

Escuela superior ingenieria y arquitectura, unidad Tecama chalco, Mexico.

Enseignement 2006

Workshop “Animalités / Illégalités“, Ecole spéciale d’architecture, Paris.

2005

Professeur invité, Center for contempory art, Kitakiushu, Japon. Workshop “Statio Tour“, Triennale de Yokohama, Japon.

2003

Workshop “Art, Architecture, etc…“, Ecole d'architecture de Paris-Malaquais, Paris.

2002

Workshop “Usual landscape“, Akiyoshidai international art village, Ube, Japon.


Casa nostra Š 2003 Maison du libre partage des biens culturels. Cultural shareware house.

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Salaryman’s dream © 2005

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Home Palace Š 2005




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