#0 LA FACE CACHÉE DU SOLEIL
Energie solaire et architecture Frédéric Nicolas Jean-Pierre Traisnel Marc Vaye 1974
FACE B
Article / LibĂŠration mardi 4 juin 1974 pages 6&7
Première édition / Couverture
La face cachée du soleil Frédéric Nicolas Jean-Pierre Traisnel Marc Vaye
Face A La première publication de l’ouvrage date de mars 1974. Son titre est une référence à l’album 33T des Pink Floyd, The Dark Side of the Moon, que les auteurs écoutent en boucle tout au long des six mois de conception et de fabrication, d’octobre 1973 à mars 1974. Le premier tirage, imprimé à 1000 exemplaires, par les auteurs eux-mêmes sur les presses de l’imprimerie de l’École des Beaux-Arts de Paris grâce à la bienveillance de ses responsables, JeanPaul Jungmann et Jean-Pierre Szabo, fut épuisé dans les mois qui suivirent par une vente à la criée dans divers manifestations publiques. Autant dans les festivals de musique que dans les réunions politiques. Dotée d’une nouvelle couverture et d’un format légèrement révisé, la publication fut l’objet de plusieurs rééditions successives entre 1974 et 1976.
L’impression est cette fois signée par Hubert Tonka de l’Imprimerie Quotidienne installée à Fontenay-sous-bois et la diffusion sera assurée par Daniel Droulers de la librairie Parallèles.
La Face cachée du soleil sous-titrée Énergie et architecture est la thèse de fin d’études de trois étudiants en architeture de l’Unité Pédagogique d’Architecture N°7 sise au Grand Palais à Paris. Frédéric Nicolas et Marc Vaye, de retour d’un voyage aux États-Unis durant l’été 1973 où ils rencontrent notamment Steeve Baer de Zomeworks et Paolo Soleri d’Arcosanti, décident de traduire de l’américain divers ouvrages consacrés à l’énergie solaire. Ce faisant et bientôt rejoins par Jean-Pierre Traisnel, ils considèrent que les textes traduits expriment des points de vue dans lesquels ils ne se reconnaissent pas et décident d’écrire un ouvrage original.
Avec un tirage de 36 000 exemplaires au total, La face cachée du soleil sera un succès éditorial inattendu. L’ouvrage est épuisé depuis 1977, mais il est aujourd’hui possible de se procurer un spécimen dans certaines librairies de livres anciens et ceci pour une somme rondelette. Objet de collection, il est maintenant exposé dans la Galerie permanente de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine comme témoignage des recherches et éditions architecturales des années 70 et a figuré en bonne place dans l’exposition consacrée à Mai 68 qui c’est tenue dans le même lieu au printemps 2018.
Face B Au-delà de sa facture, maquette faite à la main sur stabiphane (matière plastique proche du calque), de son ton didactique marqué par l’usage du détournement d’œuvres graphiques provenant de l’univers de la bande dessinée, le contenu de l’ouvrage garde-t-il, trente huit ans plus tard, une valeur autre qu’historique ? L’analyse du sommaire permet d’identifier deux différents types de contenu. Le premier, d’ordre scientifique, est un simple rappel des lois physiques, biologiques et géographiques qui gouvernent thermique et ensoleillement, confort et
climats. Rien d’original excepté peut-être leur conjonction qui ouvre la voie à ce qui s’est appelé la bioclimatique. Le second est une exploration des lois éthiques qui gouvernent la façon d’habiter sur Terre et renvoient à de nouvelles conceptions et pratiques de l’architecture, des villes et des territoires. Là réside l’originalité et la pertinence du propos et il n’a pas pris une ride. Il est vrai qu’après une première période d’engouement durant les années 70, la question a connu sa traversée du désert durant les années 80 et une bonne moitié des années 90 avant de s’imposer comme incontournable au tournant du millénaire. Au point même où, devenir économique aidant, il s’agit aujourd’hui de déjouer les pièges normatifs de l’écologiquement correct qui sévit sous le mot d’ordre politique de Développement durable, un attrape tout plus qu’une approche scientifique. Dans les années 70, La Face cachée du soleil, éloge de l’approche bioclimatique de l’architecture, ouvre la voie à l’écologie urbaine. Pourquoi ne pas offrir une deuxième vie numérique à La face cachée du soleil, la face B sur l’ Internet ? Marc Vaye
Deuxième édition / Couverture
Deuxième de couverture
Pages intĂŠrieures
Troisième de couverture
Quatrième de couverture