Guy Vacheret, Photographies

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Guy Vacheret Photographies

08.10 / 07.11.12

Exposition



Guy Vacheret Photographies

p. 4 Introduction p. 5 Biographie p. 6 « Passagers » p. 10 « Au fil des jours » p. 14 « Dessins »


L’homme au sourire discret et constant, nous livre dans un regard grave la connivence à un monde absent. Des cadrages serrés à en annihiler les horschamps du bruit et de la vitesse, un contraste dur et noir d’où émerge parfois un regard en arrière plan, ses images laissent basculer sur ses horizons en déroute, l’aporie de l’instant de vie figé sans objet de raison. Comme on extrait des parcelles de mémoire de nos quotidiens diffus pour en fabriquer du souvenir, les regards choisis de sa caméra qu’il ne quittait jamais, nous disent l’importance du regard toujours et la profonde humanité d’un homme curieux des lumières et des gestes qui révèlent là où nous oublions de voir. Jamais Guy Vacheret ne m’a confié d’autres mots que ceux de cette humilité rieuse avec laquelle il voulait affirmer son détachement des discours vaniteux pour être pleinement au centre du monde qui dit ce qu’on ne peut écrire. Il était de l’image comme on est de la vie, de l’humain ou de la lumière. Xavier Soule, Architecte, Administrateur Général de l’École Spéciale

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une image sur son site imajour.net, impressionÀ l’École Spéciale nante collection d’instand’Architecture, nul ne l’a tanés de vie, de situations jamais vu sans son appareil humaines insolites ou en bandoulière. Et bien peu simples, d’expressions d’événements ont dû se prises sur le vif sur fond dérouler sans sa présence d’environnement urbain. et son œil attentif. Artiste Témoignage tant de sa paset professeur d’art, Guy sion pour la photographie Vacheret a développé que d’un regard infaillible. durant plus de quarante Guy Vacheret a tiré ans une pratique et un sa révérence le 5 février enseignement original dernier. Cette exposition autour de la photographie, souhaite rendre un profond dont les élèves ressortaient hommage à l’artiste, à enchantés. Guy Vacheret l’enseignant, à l’ami. Celui et la photographie, c’était par qui des générations l’histoire de toute une vie. d’étudiants sont passés, Il est très tôt initié celui qui a su capter tant de à cette pratique dans regards, tant de sourires, le studio familial où se celui qui se jouait des succèdent, à Saint-Étienne lumières et des visages dans les années 50, les pour, toujours, saisir le mineurs algériens venant bon cliché… Guy Vacheret poser pour leurs familles a construit et nourri la restées au pays. La frémémoire photographique quentation des cours de de l’école d’une façon photographie de l’école des considérable, mais pas Beaux-Arts de Besançon le seulement. Il portait avec confortera dans sa vocation. lui tant d’affection et Admiratif de l’œuvre de d’humour, tant d’humanité, William Klein, dont il sera qu’il laisse un sacré vide. l’assistant quelques mois, Et des milliers d’images, il pratique dès lors la photo dont voici deux séries. de rue. Des expositions telles que Les 100 premiers Magali Vannier jours, Petit théâtre urbain, Cache-cache, Faces et dos ont jalonné son parcours, en particulier dans le cadre des manifestations culturelles d’Ivry-sur-Seine. Ces dix dernières années, il publiait quotidiennement

Guy Vacheret

Guy Vacheret

Photo © Jacques Pochoy

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Les wagons comme les pièces d’un appartement. Il y aurait des invités. Des visiteurs acheteurs potentiels. Une famille réunie là autour d’un proche, d’un malade. Peut-être s’agit-il d’un décès. Ils sont là à attendre, muets, suspendus. Les visages durcis pour mieux résister à la promiscuité et au niveau sonore, au crissement des roues sur les rails, au frottement des portes, et aux annonces répétitives. Je vois une femme brune, son sac en plastique FNAC sur les genoux. Comme si elle était à sa fenêtre. Elle regarde le quai, peut-être regarde-t-elle quelqu’un, une affiche. En tous cas elle ne regarde pas le photographe. Là, on est dans un couloir. Au mur, de grands carreaux de céramique blanche. Un homme, debout, très droit, les talons près du mur consulte son téléphone portable. Ici, c’est une femme assise qui regarde dehors. En face d’elle, le profil à contre-jour d’un homme à chapeau et manteau, le col relevé très haut. Enfin, la silhouette en mouvement d’un homme pressé qui passe devant moi avant de disparaître derrière une grosse dame qui arrive en sens inverse et s’agrippe à un gros sac mou. Parmi tant d’images saisies chaque jour certaines construisent un monde. Mises ensemble elles décrivent ce lieu où chacun n’a d’autre choix que celui d’attendre.

Guy Vacheret, Photographe, Enseignant à l’École Spéciale

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Passagers

« Passagers », 2012, 11 photographies, 80 x 53 cm 7


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Contraste… C’est le mot qui vient à l’esprit en regardant les photographies de Guy Vacheret. Contrastes subtils, petits détails mis en lumière, portés sur le devant de la scène. Guy, c’est avant tout un regard tendre sur notre quotidien dont il sait la valeur, la puissance évocatrice, mais aussi tout ces petits riens, qui, mis en place dans sa composition deviennent comme indispensables à notre compréhension de la vie. Et puis ce sont aussi ces contrastes de ses images en noir et blanc, comme expurgées de couleurs parasites, pour ne dire que l’essentiel dans ces jeux d’ombres et de lumières qu’il maîtrise avec jubilation. Ce qui pourrait être dramatique devient simple, tout simple… On pourrait en sourire, d’ailleurs nous sourions devant ces scènes fortes, comme si ces détails de notre quotidien nous étaient révélés par un ami, par un proche, qui nous emmène dans son monde qui est aussi le nôtre. Un univers de rencontres, de regards échangés, d’attitudes espiègles qui prennent le pas sur les vérités austères. De l’amour peut-être ? Comme l’histoire de nos vies racontée tendrement. Une histoire de voyages. De ces voyages que nous faisons en regardant de l’autre coté de la vitre, du miroir. Ce monde que nous arpentons d’abord en nous mêmes, un peu ivres de cette navigation décalée, de ces mouvements comme arrêtés un instant pour mieux en percevoir le rythme. Guy en profite, il nous emmène là où n’allions plus, voir ce que nous refusions parfois de voir, notre vie au jour le jour. Ce territoire qu’il nous offre à la découverte, c’est le sien, c’est le nôtre. Il nous apprivoise en nous-même et, sans prétention, nous éduque aux autres. Pour Guy Vacheret ce monde est terriblement humain, il nous en révèle la force, la joie, la tendresse et surtout, cette humanité qui peut être si simple à redécouvrir, à partager…  Jacques Pochoy, Architecte, Enseignant à l’École Spéciale d’Architecture 10


Au fil des jours

« Au fil des jours », 2012, 11 photographies, 80 x 53 cm 11


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One, two, four …

Mais, qu’est-ce que tu fais ? Pourquoi tu débranches si vite ? Tu t’en vas, t’es déjà parti. Partition : John Coltrane, « My favourite things », Live at Birdland, 1963.

Philippe Guillemet, Artiste, Enseignant à l’École Spéciale d’Architecture 14


Dessins

« Dessins », Septembre 2011 - Janvier 2012 94 dessins faits sur Ipad 24 x 18 cm 15


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École Spéciale d’Architecture Établissement privé d’enseignement supérieur, fondé en 1865, l’ESA est une association de type loi de 1901 à but non lucratif. Reconnue d’utilité publique depuis 1870 et par l’État en 1934. Président Raëd Skhiri Administrateur Général Xavier Soule Ce livret est publié à l’occasion de l’exposition « Guy Vacheret » présentée à la Galerie Spéciale, l’École Spéciale d’Architecture de Paris, du 8 octobre au 7 novembre 2012. Exposition Commissaire de l’exposition : Colette Vacheret Chargée des expositions : Leïla Colin-Navaï Assistants : Nhaïla Chin Foo, Charles Ober et Hortense Prot. Publication Coordination : Leïla Colin-Navaï Conception graphique : Manuela Dechamps Otamendi Impression en 300 exemplaires, à l’École Spéciale d’Architecture, Paris. Tous droits réservés pour tous pays.

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Remerciements Un grand merci à Albin Doillon et Nima Khaksar. Ainsi qu’à Matthieu Quilici, Louis Falcon de Longeviale, et Jose-Manuel Goncalvez. Partenaires Le BDE avec Léa Laulhère, Mathieu Grès, Lou Pelosoff, Adèle Breux, Mathilde Cornu, Michel Jacquet, Kenza Benchekroun, Thomas Hostache et Loubna Touzani. L’Atelier Maquette avec Stéphane Bernon. La reprographie avec Grégoire d’Amiens et Ayako Maetani. Le BARESA et toute son équipe. Entreprise partenaires Sikkens, i Guzzini, Konika Minolta, Picto.


Galerie Spéciale École Spéciale d’Architecture 254 boulevard Raspail 75014 Paris M° Raspail / Denfert Rochereau + 33 (0)1 40 47 40 47 www.esa-paris.fr Entrée libre du lundi au vendredi de 10h à 18h Inauguration : le vendredi 5 octobre à 18h


RER B, Série « Passagers », 2011


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