Workshop Printemps 2004 : Peter Cook

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A la mémoire de Cedric Price Au printemps 2004, Dominique Giry, président de l’Esa, Alain Pélissier, directeur, ont eu l’honneur et le plaisir d’inviter Peter Cook pour un “workshop”. Une première à l’Esa sous cette forme. Peter Cook a proposé : “Free-time nodes : Paris-East”, comme sujet d’un concours ouvert à tous les élèves. Il a présidé le jury, donné une conférence publique et a eu plusieurs entretiens spontanés avec les élèves. Remerciements aux élèves, aux enseignants et à tous les services de l’administration qui ont permis la réussite de l’événement, particulièrement à : Odile Decq pour sa contribution active, Martin Meade pour avoir accompagné Peter Cook tout au long de son séjour à Paris, Anne Chaise pour la recherche documentaire, Grégoire d’Amiens et Ihab Kalaoun pour le traitement des images.

Crédits des illustrations : © Guy Vacheret, 2004, sauf, et avec la courtoisie de Peter Cook, page 10, “Montreal tower”, © photos archives Archigram, page 11, “Montreal tower”, photo Ch. Wachter, Kunsthalle, Vienne, page 18 et 19, Kunsthaus Graz, © P. Cook et C. Fournier, architects, page 79, Archigram n°4, couverture, collection Centre Georges Pompidou. © ESA Productions 4ème trimestre 2004. Ecole Spéciale d’Architecture 254, boulevard Raspail 75014 Paris. Conception : Marc Vaye. Maquette : Philippe Guillemet. Dépôt légal : décembre 2004. ISBN : 2-9521578-2-0


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Peter Cook

“Free-time nodes : Paris-East” Workshop Printemps 2004 L’invitation de Peter Cook pour un workshop a laissé le souvenir d’un moment heureux, d’une activité fébrile, d’une communion rassemblant dans l’action toute l’école. Publier les actes de l’événement supposait un parti pris. Par choix, nous avons eu recours à l’extrait, les morceaux choisis. Par nécessité, à la transcription : de l’oral à l’écrit, du grand format au petit, d’une langue à l’autre. Sans trahir les propos de chacun, avec la rigueur et l’imagination qu’il convient d’avoir pour témoigner d’un instant de gai savoir. Philippe Guillemet & Marc Vaye


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Avant-propos de Odile Decq

J’ai eu la chance en décembre 1997, après avoir donné une conférence à la Bartlett school, de dîner un soir, à Londres, avec les “Archigram”, sans Ron Herron décédé l’année précédente.

nombreux projets et les bâtiments réalisés par Ron Herron, nous savons que l’impossible qu’ils ont rêvé et auquel ils nous ont fait rêver, peut trouver des formes de réalisations.

C’est le dîner le plus joyeux auquel je n’ai jamais participé. C’était dîner au milieu d’une bande de “collégiens” heureux de plaisanter et d’imiter un jazz’ band en émettant des sons avec la bouche, leur grande spécialité. Absolument moins que sérieux.

Quarante ans plus tard, Peter Cook est toujours d’une incroyable énergie à penser et transmettre l’idée que le futur doit être rêvé en permanence et que toute idée est possible.

En novembre 2002, ils recevaient la médaille d’or du Riba et là encore, la manière dont ils ont expliqué leur attitude et leur travail ne se référait pas à une philosophie ou à une vision architecturale savante. Non, leur explication était d’avoir été un groupe d’amis, regroupé dans un pavillon de la banlieue londonienne aux murs recouverts de papier peint à fleurs, qui avaient décidé de créer un magazine et de dessiner leurs propositions. L’alchimie du groupe créa la magie d’Archigram. Aujourd’hui, avec la réalisation du “Kunsthaus” de Graz par Peter Cook et Colin Fournier, après les interventions intelligentes de Cedric Price dans de

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Il a galvanisé des troupes d’étudiants, d’abord à l’Architectural association, avec Alvin Boyarski, et depuis une quinzaine d’années, à la Bartlett school of architecture. Il a vu, estimé, critiqué plus de cinq mille étudiants ! Si ses critiques sont redoutées par eux, car c’est d’un coup d’œil, à présent, qu’il comprend à qui il a affaire. Ils l’adorent et sont fiers de faire partie du “cheptel”. Inviter Peter Cook à l’Ecole spéciale d’architecture pour introduire le premier workshop, c’est renouer avec les idées généreuses, proposer de penser différemment, accepter d’ouvrir le champ des possibles et permettre aux étudiants de penser l’impossible. C’est salutaire, nécessaire et essentiel aujourd’hui.


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Avant-propos de Odile Decq

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La force et le fun Editorial de Alain Pélissier

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Montreal tower Entretien de Peter Cook avec un groupe d’élèves

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Conférence de Peter Cook Extraits

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“Free-time nodes : Paris-East”

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Sujet du concours

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Concours Palmarès

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Projets lauréats Premier prix

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Mention “élégant”

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Mention “chatty et schizo”

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Mention “Truffaut et Libeskind”

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Mention “sensible”

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Mention “good fun”

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Mention “1ère année”

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Projets présélectionnés

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Projets participants

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Eléments biographiques

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Eléments bibliographiques

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Sommaire

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La force et le fun Editorial de Alain Pélissier, directeur de l’Esa.

Des premiers travaux d’Archigram au début des années 60, au Kunsthaus de Graz en 2003, avec Colin Fournier, Peter Cook est un auteur qui a poussé l’architecture aux limites, dans tous les domaines qui la concernent : la définition d’un espace total à vivre en acceptant toutes les évolutions et tous les progrès, dans les usages comme dans les formes ; la conception d’édifices sensibles à toutes les idées novatrices qui changent les modes de vie et les manières de construire ; la production d’un discours critique à travers des images véhiculées par toutes les industries de communication ; l’investigation de toutes les missions d’un architecte, de la participation aux jurys de concours internationaux, comme le Grand Egyptian Museum, au Caire, en 2002, aux tâches d’éducation, à travers son enseignement dans de nombreuses écoles prestigieuses et surtout dans sa direction de la Bartlett School à Londres. Dans chacune de ces activités, Peter Cook a réussi à concilier la force d’une architecture sûre d’elle-même, avec le fun de ce qu’elle permet de réaliser pour chacun de ses habitants. La force et le fun, deux mots qui caractérisent le message que nous livre Peter Cook quant à son architecture.

La force Il aura fallu moins de cinq ans au groupe anglais Archigram pour marquer durablement le paysage architectural traversé de courants qui ont renouvelé la manière de voir l’architecture. Si l’on s’en tient aux contributions de Peter Cook, on constate un souci constant d’exprimer les idées nouvelles avec les moyens disponibles. Chaque projet peut être considéré comme une étape d’un travail soutenu, sans cesse repris, en vue de s’intégrer à un ensemble cohérent. Le Nottingham shopping viaduc de 1962 contient déjà tous les éléments de “Plugin city” : la mégastructure intégrant toutes les forces vives de la nouvelle ville, des circulations à la communication publicitaire, le chantier permanent d’une architecture mobile, déplaçable. La Montreal tower de 1963 transforme l’édifice vertical en accumulation de programmes et d’expériences qui valorisent les sensations spatiales comme sources principales du divertissement. La coupe sur l’Europa city de 1964 montre comment la ville peut se développer dans l’espace par des éléments distincts reliés par des parcours à différentes hauteurs selon diverses inclinaisons.

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Mais c’est la “Plug-in city” qui est le chef-d’œuvre de cette période exploratoire. “L’apparition de la diagonale n’est pas seulement le fruit d’une priorité expérimentale dans la fabrication d’un équipement courant, puisqu’elle suppose également une utilisation de la structure nouvelle dans le bâtiment : à savoir fournir une protection à l’intérieur de laquelle la croissance et le changement, le remplacement des parties fonctionnelles, pourront se faire. De plus, malgré l’importance de la structure organisationnelle dans tous ces projets, ils ne peuvent jamais devenir ennuyeux”. Cette recherche s’est poursuivie à travers plusieurs expérimentations de Peter Cook, comme le projet “Plug-in university node”, ou celui des “Plug-in dwellings”, en 1965, mais aussi des travaux d’autres membres du groupe : le “Freetime node” de Ron Herron en 1967. La ville est conçue comme un organisme vivant, dont la coupe montre à la fois les flux qui l’irriguent et les formes originales qui en résultent. La persévérance de Peter Cook dans ces explorations projectuelles vaut comme message principal d’une œuvre qui ne s’est jamais relâchée.

Le fun La puissance iconoclaste de cette démarche est constitutive de toutes les actions de l’architecte, seul ou en groupe. Comme il l’écrit : “Pourquoi Archigram ? L’idée vient du désir non pas de publier un magazine régulier et prévisible (…) mais d’expulser, d’excréter (ou presque) une chose qui (…) exploserait au-dessus de la tête des étudiants et des gratteurs opprimés des agences londoniennes. On avait donc besoin d’un nom évoquant plutôt un message, ou une communication abstraite : télégramme, aérogramme, etc”. La ville est un jeu d’actions, plutôt qu’un ensemble figé d’édifices. Le réseau fait naître des situations, dont une partie est programmée, mais dont le plus intéressant est son indétermination des possibilités qu’elle suggère. L’architecte doit adopter une position de veille, qui lutte contre l’aberration ambiante ou contre les solutions de facilité. “Revenons à la préoccupation d’Archigram 1, c’est-à-dire à la recherche des voies permettant de sortir d’une architecture stagnante, une architecture dont le malaise persistant n’est pas seulement dû à la médiocrité de l’objet mais, plus gravement, à la suffisance de la profession qui encourage une telle architecture. Affirmer que l’Architecture moderne est arrivée semble plus que jamais aberrant”.


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Par bien des aspects, le message de l’architecte emprunte aux autres arts ses moyens. Le lien entre Archigram et le mouvement pop est évident, même s’il ne fut pas volontairement cultivé. “On nous questionne souvent au sujet de notre imagerie pop, nous ne nous sommes pas vraiment préoccupés par son lien ou son absence de lien avec ce mouvement en peinture ou en graphisme. Il doit y avoir un rapport, à un niveau dynamique ou historique, entre nous et les autres”. Toutes les missions de l’architecte ont été abordées, de l’espace au design, de la ville à l’aménagement intérieur. Mais Peter Cook, comme Archigram, a placé d’emblée son utopie au niveau d’exigence d’un travail sur le réel, comme dans cet étonnant projet “Cheek by jowl” de 1970, de transformation progressive d’une ville anglaise actuelle en un environnement archigramien dans lequel “l’architecture finit par disparaître derrière toiles, tentes, structures tendues, gonflables, éponges”. Le goût des mégastructures est indissociable du fun que produisent ces architectures époustouflantes, comme l’a vu avec acuité et prescience Cedric Price dans son projet du Fun Palace conçu en

1962 et jamais réalisé, sinon dans une version interprétée par ses successeurs, comme Renzo Piano et Richard Rogers au Centre Georges Pompidou. Si Archigram a pu se placer dans le mouvement intuitif et activiste de l’architecture, selon le classement établi par Charles Jencks, c’est grâce à une imagerie efficace exprimant des positions architecturales claires et polémiques. Reprocher sa nonchalance à Archigram, pour qui selon Kenneth Frampton “on ne voyait aucune raison d’être concernés par les conséquences sociales et écologiques de leurs différentes propositions mégastructurelles” en prenant l’exemple de la “Plug-in city” de Peter Cook, c’est un peu vite rejeter les idées travaillées par ce groupe d’architectes qui restent pourtant en attente de développements possibles encore aujourd’hui. C’est aussi ne pas apprécier à sa juste valeur, corrosive et optimiste, le fun voulu pour les habitants des métropoles modernes au sens baudelairien ou rimbaldien du terme.

Alain Pélissier, directeur de l’Esa.

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Montreal tower

Peter Cook : Cette maquette représente mon projet ! En quelle année êtes-vous ?

Entretien avec Peter Cook. Les étudiants : En quatrième année. Dans le cadre d’un séminaire, un groupe d’élèves étudie la Montreal tower. La visite de Peter Cook, fut l’occasion de lui faire revivre ses souvenirs.

Peter Cook : Et vous faites ce travail dans quel cadre ?

Transcription-traduction : Leslie Ware.

Les étudiants : Dans celui d’un séminaire technique. Nous avons à interroger sa faisabilité technique. Nous cherchons à savoir si elle serait constructible aujourd’hui. Peter Cook : Cette maquette est actuellement exposée au musée du design de Londres dans le cadre d’une exposition “Archigram”. Vous pourriez y voir la maquette originale. Les étudiants : Quelle est sa taille ? Peter Cook : Elle est haute d’environ un mètre. La maquette originale a été restaurée il y a dix ou douze ans et est conservée en assez bon état au Deutsches architektur museum de Francfort. Ils possèdent une assez grande collection de maquettes de projets architecturaux qu’ils exposent régulièrement, celle-ci l’a été cinq ou six fois déjà. Ils nous l’ont prêtée pour l’exposition de Londres. Nous espérons pouvoir la garder pour la suite de la tournée, notamment pour le Baltique, le nouveau musée de Newcastle, ainsi que pour Tokyo et qu’elle restera intacte pendant le voyage. C’est un réel enjeu pour le musée qui possède les droits. Elle a été réalisée il y a environ quarante ans quand nous travaillions pour Taylor Woodrow Construction.

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Cet entrepreneur immobilier a fait sa fortune dans la préfabrication lourde comme par exemple des aéroports ou des immeubles d’habitation. C’était alors un groupe très développé qui comprenait deux départements, l’un d’ingéniérie, l’autre de développement. En 1960, l’entreprise a gagné un concours nommé Houston, une gare située en face de notre université, une horrible gare. A cette occasion ils ont embauché Theo Crosby, un architecte mieux connu à l’époque en tant que rédacteur en chef d’un magazine d’architecture et membre de l’Independant Group. En acceptant cette misson il a cassé son image d’intellectuel et a rassemblé autour de lui des architectes comme Warren Chalk et Ron Herron. Cette histoire nous mène en 1962, où nous étions tous réunis chez Taylor Woodrow et 1963, date du projet, où nous nous connaissions déjà assez bien. A ce jour, aucun de nous n’avait réalisé un projet. Quand quelqu’un nous demandait sur quoi nous travaillions, nous avions l’habitude de répondre : “sur un projet mort-né”. C’est le genre d’humour noir que nous partagions. Ainsi nous travaillions sur un projet mort-né. L’exposition universelle de Montreal approchait. Le dôme de Buckminster Fuller y serait présenté et pour promouvoir le béton projeté récemment breveté, Taylor Woodrow voulait un projet fantastique, spectaculaire, capable de valoriser cette nouvelle technique.


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En conséquence, ils organisèrent un concours interne de trois quatre jours pour savoir vers quel type de tour s’orienter. L’une des propositions a été faite par Ron Herron, l’autre par Warren Chalk et la troisième par moi-même qui fut lauréat. Tous ces projets sont d’ailleurs exposés actuellement à Londres. Ensuite, avec Dennis Crompton nous avons passé deux mois sur l’approfondissement du projet, Dennis faisant la maquette, et moi, parallèlement, les dessins. L’ensemble fut en partie publié puis acquis par le Deutsches architektur museum de Francfort, comme le Frac possède la collection des dessins de “Instant city”. Une élévation a été colorée à l’aquarelle verte et bleue dans les années 80. Ce ne sont pas les couleurs vives que j’ai l’habitude d’utiliser, le vert et le bleu ne sont pas suffisamment mécaniques. C’est amusant de voir comment on peut jouer avec un projet. J’ai toujours pensé que cette version colorée n’était pas adaptée au projet original. Remarquez que la première esquisse ne représente qu’une tour centrale, la seconde aussi, mais au cours du projet je me suis dit : pourquoi n’y aurait-il pas un hôtel ? Et j’ai décidé de l’introduire dans le corps de la tour, faisant ainsi un projet hybride, bien que le seul béton utilisé devait être ce type de béton projeté. Les plates-formes ont été pensées encore plus tôt, et se situaient au-dessus du niveau du Saint-Laurent.

C’est en quelque sorte utiliser la tour comme un arbre, pour y construire une cabane, avec autour, un groupement d’équipements tels que parkings et lieux d’exposition. Le principe est très simple : de manière directe nous avons fait trois parkings rotatifs et trois lieux d’exposition superposés en utilisant les dômes de Buckminster Fuller qui étaient prisés à l’époque. Ron Herron, Warren Chalk et moi-même étions très intéressés par un projet de Louis Kahn pour Philadelphie, une tour avec cellules intégrées. Anne Tyng y a participé et était, tout comme nous à l’époque, inspirée par les métabolistes japonais, surtout Kurokawa. Les étudiants : Pensez-vous que l’adaptation de votre tour par Kikutake pour l’exposition universelle d’Osaka était pertinente ? Peter Cook : Non, elle est trop simpliste. Je trouve Kurokawa plus inspirant que Kikutake. Ce dernier est un architecte dont les projets sont intéressants mais celui-ci ressemble à un jeu de construction. C’est trop cru. La Montreal tower est plus romantique, il y a trois dômes géodésiques avec un remplissage souple. C’est plus une tour à l’image d’un arbre, une tour assez rigide pour soutenir ce que l’on veut y accrocher. Comme un porte-manteau auquel on peut suspendre des éléments. Une fois que le noyau central est déterminé, ce qui s’y greffe peut être plus aléatoire. En outre, l’idée de la connection diagonale des éléments me plaisait aussi énormément.

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Montreal tower

Esquisse Ron Herron, 1963. Esquisse Warren Chalk, 1963. Esquisse Peter Cook, 1963. Documents : Archives Archigram.

Page suivante : ElĂŠvation Peter Cook, 1967. Photo Christian Wachter, Kunsthalle, Vienne.

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A l’époque il y avait une tyrannie de la ligne verticale ou horizontale. Qu’il s’agisse de rampes ou d’escalators, les connections diagonales m’intéressaient beaucoup, à l’image des rampes de Le Corbusier. La structure triangulée et la diagonalisation sont des modèles pour “Plug-in city”, qui est une seconde rationalisation de l’idée de liaison diagonale. Ce qui se vérifie chronologiquement. Dans la coupe la plus élaborée de la Montreal tower, il y a un mouvement oblique supplémentaire qui suit une autre pente plus douce correspondant à la structure en acier. Un triangle est décrit dont l’angle principal est moins aigu et suit une série d’escalators montant à environ trente-cinq degrés. Actuellement, avec mon collègue je prépare un projet pour la Biennale de Venise. Nous en avons déterminé la méthode. Ce sera une très grande composition, comme un collage de plusieurs projets, ou un carnet de croquis. Certaines personnes esquissent leurs projets sur un coin de table de café, quant à moi, je suis plutôt du genre à partir d’un coin de la feuille, tout en bas à gauche, pour aller au point opposé en haut à droite et si cela ne me plaît pas je m’arrête et je recommence. Je débute toujours de manière systématique, comme sur une grille. Et je développe une stratégie générale déterminant le déroulement du projet, un peu comme une stratégie militaire. Les étudiants : Ce sont des concepts qui remplissent la grille ? Peter Cook : Ce sont des manœuvres techniques plus que des concepts, elles déterminent le profil général de la tour. Les éléments qui la composent, dômes, voies d’accès, hôtel, sont alors répartis et proportionnés logiquement selon les rapports qu’ils entretiennent. Pour moi, le dessin est un peu comme l’écriture. J’ai beaucoup de facilité pour l’écriture journalistique ou critique. Tant que c’est le matin, que je mange bien et que je sais ce que je fais, mon travail est très rapide et rentable. En ce qui concerne la tour, cela fait si longtemps, je ne m’en rappelle plus très bien. Je sais juste que j’étais payé pour le faire, que nous étions dans une agence, moi faisant le dessin, et Dennis faisant la maquette. Les étudiants : Jusqu’où avez-vous poussé l’étude technique ?

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Peter Cook : Nous n’avions pas eu recours à un ingénieur autant que je m’en souvienne, même si certains étaient dans les parages. Alexander Pike travaillait sur des structures préfabriquées, Franck Newby, qui était un très bon ingénieur, aussi. Dennis et moi avions toutefois de bonnes bases techniques grâce à nos cours théoriques et nos expériences professionnelles. Il faut aussi se rappeller que j’ai grandi sur le bord de mer avec ses architectures portuaires. J’ai grandi avec ce sens. En première année, nous avons eu un enseignant qui nous a fait découvrir le béton précontraint par la visite de constructions dans les environs. J’ai des notions pour calculer la dimension d’une poutre ou d’une structure en trois dimensions. Les étudiants : Pensiez-vous ajouter de nouveaux éléments, des éléments greffés pouvant être changés à loisir ? Peter Cook : Non, ce n’était pas vraiment un projet “Plug-in”. Il y a donc une structure fixe en béton et du remplissage léger, comme par exemple des boutiques. C’était la mode du béton. Taylor Woodrow utilisait aussi beaucoup le béton préfabriqué pour des habitations. L’acier est arrivé plus tard, dans les années 70. En Angleterre, c’était une période transitoire de l’histoire de la technique. Parmi les ingénieurs anglais il y avait surtout deux personnes, Samueli et Harrod. Ils sont à l’origine de deux écoles initiant toute une généalogie d’architectes et ingénieurs. Franck Newby, issu de l’une d’elles, est un bon exemple de ce glissement. Il commença d’abord avec le béton précontraint, puis connut une évolution vers l’acier. Les ingénieurs anglais sont obsédés par l’acier. Quand je vais dans les pays méditerranéens, je suis toujours frappé par la place qui est encore réservée à la tradition du béton. Voyez par exemple la tour Agbar de Jean Nouvel. Les étudiants : Son enveloppe est porteuse. Voyez-vous une analogie avec la Montreal tower ? Peter Cook : Si je devais en faire une critique, je dirais que l’enveloppe de la tour est très dense, très épaisse. C’est peut-être une expression de ma naïveté, une intuition, comme à l’habitude.

Propos recueillis le 27 avril 2004.


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Conférence de Peter Cook Extraits. Transcription-traduction : Colin Guillemet.

Je visite votre école une fois tous les 25 ans, alors c’est un plaisir d’y revenir à cette occasion. Je crois aussi que la dernière fois que j’ai donné une conférence à Paris, c’était dans une institution officielle où les questions posées concernaient l’enseignement de l’architecture. Ce soir je propose, non pas de parler d’enseignement, mais d’architecture. J’espère que vous me le pardonnerez.

Archigram ideas C’est un moment curieux dans ma longue carrière, car comme le disait récemment un journaliste, à l’âge où la plupart raccroche les gants, je commence enfin à construire. Bien sûr j’ai fait deux ou trois choses dans ma vie, mais ces six derniers mois, j’ai construit un bâtiment assez consistant en Autriche. Beaucoup l’ont considéré comme manifeste, ce qui, dans un sens, est une façon pour les journalistes ou les commentateurs de dire que ce bâtiment de Graz est une manisfestation des idées d’Archigram. Je suis trop proche pour pouvoir en juger, et d’une certaine manière il est difficile de dire précisément ce qu’étaient les idées véhiculées par Archigram, mais je crois qu’il est important de souligner que le groupe Archigram, dont deux des membres sont aujourd’hui décédés, a été une sorte d’alliance, un groupe d’individus différents qui a amené un grand nombre d’idées qui, jusque là, n’avaient jamais été rapprochées de l’architecture. Certains ont passé énormement de temps à l’enseigner et c’est une des raisons pour laquelle je ne parlerai pas d’enseignement ce soir.

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Il y a aussi le fait qu’il y a toujours métamorphose d’une idée vers une autre. Alors je ne peux pas dire clairement ou directement qu’il y a un cycle de 30 ou 35 ans qui mène un jour à un édifice particulier à Graz. Je crois qu’on peut aussi dire qu’un édifice comme celui-ci aurait bien pu être dessiné dans les années 60 ou 70, mais impossible à réaliser notamment en terme de coût. Il a fallu attendre que l’informatique rende possible certaines choses très difficiles. C’est une question de savoir si l’anticipation de certaines choses est aussi l’anticipation des technologies qui vont les rendre possibles, ou s’il y a un instinct qui va dans ce sens. J’ai toujours eu l’impression que les idées sont dans l’air et ceci concerne aussi l’architecture. Les concepts, les attitudes par rapport aux mathématiques ou à la politique, ou quoi que ce soit qui met en jeu des idées, on ne sait jamais où ça commence, et soudainement vous avez trois personnes qui font la même chose, une au Brésil, une autre en Malaisie et la dernière en Ecosse. On se dit “mais comment est-ce possible ?” D’une manière ou d’une autre, ces idées étaient dans l’air et ne pouvaient qu’arriver.

Montreal tower La Montreal tower a été conçue en 1963, il y a maintenant quarante et un ans, quand je travaillais pour Taylor Woodrow Construction, une grande entreprise de construction. Elle était sensée montrer les possibilités d’utilisation d’une tour en béton, considérée comme base d’un curieux conglomérat, un “collage d’éléments”, une anticipation. D’une certaine manière, cette tour peut être vue comme la premiere version de “Plug-in city”. En fait, nous y faisions des maisons préfabriquées, mais aucunes d’entres elles n’ont été construites. Pour des raisons historiques diverses, tous les membres d’Archigram se sont retrouvés dans le même bureau à faire des maisons préfabriquées.

Ce qui me semble important de pointer au début de cette conférence, c’est que chacun a fait des choses dans sa vie, mais chacun les a faites non pas sur une île déserte, non pas en vivant en ermite ou en moine, ou en étant assis au sommet d’une montagne. Ces choses ont été faites plutôt en vivant dans une grande ville, avec un brassage continu de gens. J’ai toujours trouvé excitant, motivant ou même effrayant de savoir qu’au bout d’un couloir il y a quelqu’un d’aussi intelligent, sinon plus, que vous ou moi. Que, à quelques mètres de soi, il y a toujours une personne qui peut dessiner mieux, qui a une plus profonde sensibilité, un meilleur sens des couleurs, ou qui a lu plus de théoriciens français que soi. Je n’en ai lu aucun, ce qui m’a épargné beaucoup d’efforts.

Cette tour en béton, c’est ma vision romantique de ce que pouvait être une maison préfabriquée. Mais une maison préfabriquée ce n’est pas comme ça, alors je me disais “elles n’ont pas forcément à être comme ça”. Cette maison était plus maline, plus drôle, plus folle et intégrait des hovercrafts, des structures gonflables sur le toit, etc.

C’est une réalisation affolante, mais en même temps comme on dit en anglais “ça vous garde debout sur les orteils”, ça vous rend alerte.

Méfiez-vous des anglais quand ils ont des visions, celles-ci sont à la fois une de nos forces et de nos faiblesses et de plus, nous nous ennuyons très facilement.


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Quand quelque chose devient possible elle devient très ennuyeuse et on se dit : “nous pourrions faire un truc pas vraiment possible, parce que c’est beaucoup plus intéressant”. Une autre chose dont vous devriez vous méfier est l’analogie qui peut exister entre certaines idées architecturales et la tradition littéraire anglaise. Au contraire de la tradition écrite et de pensée d’Europe continentale qui a permis d’établir certains principes, l’esprit anglais fonctionne de façon errante, en faisant des méandres. Plus tard au Japon, j’ai remarqué à quel point les japonais étaient similaires aux anglais. Ils adorent faire les idiots, ils adorent les potins, les jouets, les gadgets débiles et les blagues idiotes. De la même manière, en étant des îles humides et détachées du continent et de sa culture, ces deux pays ont pour similitude de conduire du côté gauche sur des routes impossibles et des histoires idiotes, sans conséquences. Alors il faut se remettre à l’esprit “l’inconséquence créative” à l’origine de beaucoup de choses. Je me fais ici délibérement joueur, mais pour rappeler que nous sommes entourés de personnalités très différentes. Il n’y a donc pas de bon ou de mauvais architecte, de bonne ou de méchante personne, il y a ceux qui s’efforcent de voir, d’être intéressés par le possible. Mes étudiants disent avoir du mal à me comprendre quand je dis “c’est intéressant”, sans que ce soit le cas.

Ils doivent comprendre qu’il faut laisser la porte ouverte aux possibles, même pour le 1% intéressant. Alors que si vous dites “c’est nul” ou “c’est fantastique”, il ne reste plus rien, tout devient prévisible. Il est intéressant que le thème proposé par le commissaire de la Biennale de Venise soit cette année la métamorphose. Elle s’installe donc maintenant au cœur du discours architectural.

Metamorphosis Nos vies se métamorphosent, notre quotidien aussi, et même cette conférence va se métamorphoser, en relation avec mon ennui ou le vôtre, si il fait sombre ou plus clair ou quoi que ce soit d’autre, cette conférence va se métamorphoser. Il y a peut-être un fil conducteur : cent quarante deux images à vous montrer. Peut-être va-t-elle se métamorphoser bénéfiquement, et c’est un autre aspect de cette multidynamique. Je crois qu’il y a une attitude envers l’architecture pareille à une couleur, qu’il y a un collage dynamique, que certaines choses sont prévisibles et que d’autres se développent, d’autres sont affectées par les circonstances et l’ambiance générale de la vie qui s’y déroule. C’est pour ces raisons que je suis réticent à parler d’architecture en terme de typologie que ce soit pour l’habitat, l’école ou la table. Je sais qu’une table c’est fait pour manger, une école pour apprendre, mais là n’est pas la question.

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Par exemple pour “Plug-in university”, son intérêt est d’être multiprise, mais la présenter comme lieu pour apprendre est restrictif. Je me méfie de l’architecture quand elle se fige. A part dessiner, je fais de l’évangélisme, un évangélisme qui inclut beaucoup de technique. Vous êtes passionnés par l’architecture et les idées associées, comme “être dans une salle quand qu’il fait beau alors que vous pourriez être dehors” ; mais non, vous êtes là, assis, pour une raison ou pour une autre, parce qu’il y a quelque chose de plus amusant ou d’utile à trouver. Qu’est-ce que cette chose qu’on appelle architecture ? Je trouve l’architecture fascinante parce que c’est une foutaise. L’architecture ne peut se prouver à elle-même qu’elle a des valeurs défendables. Ce n’est que des foutaises et du symbolisme. Ce n’est que des techniques opérationnelles mineures, des soi-disant symboles, des goûts et des couleurs. Je vous parle en tant que professeur d’architecture. Qu’est-ce qu’ils font les professeurs d’architecture? Ils vous disent de ne pas lire ceci, de ne pas regarder cela, de ne pas travailler pour untel, ils proscrivent beaucoup, alors que pour moi, l’architecture c’est des possibles. Quelquefois j’utilise des livres. C’est à dessein que je vous montre l’édition japonaise de celui que j’ai publié et vendu à de nombreux exemplaires parce qu’il est bon marché. J’ai toujours trouvé les livres et les magazines très utiles, peu importe ce qu’en pense votre école. Ils ne peuvent pas empêcher un livre d’arriver dans votre boîte à lettres, et encore moins vous empêcher de le ramasser et de vous dire “il y a un type complètement fou au Brésil qui fait des trucs géniaux”. J’aime l’idée qu’au Japon bien avant que j’y aille, des types lisaient mon livre. Bien sûr c’est gelé, verrouillé, sur-simplifié,... Des projets avec beaucoup de couches et de mailles, des couches d’eau, de haies, de pylônes, de villas, des couches les unes par dessus les autres. Une sorte de pliage, de collage de différents éléments qui peuvent être isolés par la géométrie. Et l’ ambiguïté entre le naturel et l’artificiel. Après ma période “Archigram hightech”, j’ai redécouvert la nature. Enfin la fausse nature, car je suis plus intéressé par les fruits en plastique que par ceux qu’il faut faire pousser.

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Je suis fasciné par la première impression que laisse la vision d’un paysage naturel, puis par la deuxième en regardant mieux. Qu’est-ce que c’est ? C’est de l’architecture qui se cache parmi les broussailles. La végétation peut faire partie du vocabulaire de l’architecture, peut l’envahir. Dans de nombreux projets j’ai développé cette idée en l’associant avec celle de métamorphose. Un professeur apprend de ses élèves, en permanence. Non pas qu’il les copie ou les imite, mais par la manière de penser. Être architecte-professeur me permet de rester frais. Il y a une manière différente de voir les choses que perdent ceux qui ont acquis, avec le temps, une manière de procéder. Pour moi, écouter la réflexion de quelqu’un d’autre, travailler avec des architectes plus jeunes, ou plus délurés permet de continuer à chercher, à manœuvrer. Limiter ce que j’appelle une situation de poche arrière. Vous prenez des trucs de votre poche arrière, mais vous en remettez aussi.

Kunsthaus Graz Graz est une vieille ville, la deuxième d’Autriche avec 250.000 habitants, une ville baroque ininterrompue. La meilleure description que je puisse vous en donner, c’est qu’il y a deux boutiques Laura Ashley, 50.000 étudiants dans deux universités, et une usine de voitures. C’est de là que vient l’argent, des étudiants et des voitures, mais c’est caché derrière la carte postale baroque. J’aime bien qu’il y ait un côté sinistre. C’est aussi une ville qui a une passion pour l’architecture nouvelle, l’Ecole de Graz, ce qui ne nous a pas empêché de gagner le concours. La rivière de Graz s’appelle la Mur, c’est une rivière rapide, de montagne, avec un pont assez large dont l’avantage est de ménager un effet d’avant-cour, c’est un espace public à part entière. Quand on sort des petites rues de la vieille ville, le pont et notre bâtiment sont en relation. Pour y être déjà venu dans le passé à plusieurs occasions, pour boire un verre avec des étudiants, ce site du vieux quartier de “red light” m’est familier. Ainsi notre bâtiment est situé sur la rive pauvre de la ville, la mauvaise, celle de la gare, là où les touristes ne viennent jamais. Le projet traduit la volonté politique, le premier pas, pour amener les activités du centre-ville sur la mauvaise rive de la ville. Il faut comprendre que bien connaître la ville, sa physionomie et les pressions qui s’y exercent, facilite les


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choses, vous pouvez vous permettre d’être plus radical. Nous avons du garder deux bâtiments anodins supposés baroques ainsi que la maison de fer, la “Eisernes Haus”. Le décor est planté : la rivière, la route qui la longe, la maison de fer, les deux vieilles maisons baroques. La façon d’arriver au bâtiment et le positionnement de son accès principal se sont imposés comme un premier principe. Le deuxième a consisté à prendre l’empreinte du site et à la “soufflée”. Enfin, nous avons transposé une des caractéristiques d’un projet similaire étudié pour un autre site dans le cadre d’un concours perdu : un système zénithal de prise de la lumière. Une ville intéressante, un bon jury et la nomination de Graz comme capitale culturelle européenne en 2003 qui a suscité une pression politique considérable pour faire un nouveau bâtiment public de la sorte, un étrange musée-bulle.

Friendly alien Du haut des montagnes environnantes, là où se situe le château de Graz, à travers la brume, vous pouvez voir une étrange apparition et comme le dit Colin Fournier “l’extra-terrestre sympa a atterri”. Peu importe à quel point vous trouvez une chose étrange, dites vous qu’elle était déjà étrange au moment où elle a été faite. C’est bien sûr un objet de polémique, mais j’aime me dire quand je marche dans Graz en pensant à mes affaires : “Qu’estce qu’ils ont fait à l’époque baroque ?” Et plus je m’approche, plus cela devient espiègle. Voyez le Pacific design center de Cesar Pelli, “la baleine bleue”, construit à Hollywood West. Au bon moment de la journée tout Hollywood West, qui n’a pas le glamour de Graz, se reflète entièrement dans sa façade en verre bleu. Ce lieu un peu facile et moche en devient héroïque parce qu’il reflète. Cela a donné naissance à des générations de bâtiments en verre réfléchissant. Bien que quelquefois assez laborieux, ces bâtiments posent la question de la forme, de la forme instantanément reconnaissable et identifiable du bâtiment qui néanmoins continue de jouer avec la ville elle-même.

Section J’ai toujours aimé dessiner en coupe. La coupe permet de réaliser que le bâtiment est en grande partie en sous-sol. Le parking et plusieurs espaces en sous-sol, le

rez-de-chaussée, la “Eisernes Haus”, l’aiguille, l’espace pour enfants, les deux étages de galeries. Un énoncé très simple fondé sur la demande de division de l’espace d’exposition en deux parties égales, dont l’une, sombre, serait pour accueillir l’art électrique ou électronique, l’autre pour les expositions conventionnelles. Beaucoup de lumière naturelle à l’étage supérieur, et peu à l’étage inférieur. Le bâtiment se dessine tout seul, un diagramme très basique et classique. La peau et l’aiguille, nous avions cette idée en tête pendant le concours. Comme une aiguille pour cheveux, qui est en fait un travelator. J’aime les travelators, j’aime la poésie de la diagonale. J’adore les grands magasins et en particulier les escalators qui sont un moyen très paresseux d’avoir une expérience gothique. Pensez-y. Découvrir plein de choses tout en restant sur place.

Subconscious backpocket stuff Un travelator est encore plus nonchalant qu’un escalator, une très jolie chose, du genre de l’inconscient de la poche arrière. Tout le monde à Graz connait au moins les deux travelators de la gare de Vienne, même s’ils n’y pensent jamais. C’est bien d’utiliser quelque chose de commun, du monde ferroviaire, dans un bâtiment bourgeois comme un musée. L’autre citation, l’autre poche arrière, c’est l’exposition d’Archigram au Museum of Modern Art d’ Oxford. Après l’entrée, un escalier central monte dans la pénombre de la grande salle. Nous avons proposé une exposition sombre avec uniquement des images projetées. C’est bien, cette idée de monter les escaliers vers le mystère, de grimper vers l’inconnu ou de descendre les escaliers dans un trou inconnu, comme dans le sous-sol du projet du centre de loisirs de Monte-Carlo. J’aime ce truc de monter ou descendre vers l’inconnu, où la révélation est créée ensuite par le scénographe de l’exposition. L’épingle donc, elle monte et redescend. Le début c’est le restaurant où on s’assoit pour manger et il y a toujours des gens qui passent nonchalamment. Le bar, très important pour les architectes de se concentrer sur le bar. La boîte noire sans exposition, et l’organisation générale de cet étage inférieur : l’épingle, le bar, la salle qui est utilisée comme discothèque deux fois par semaine, et peut-être bientôt plus, si tout va bien.

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Kunsthaus, Graz.

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J’adore qu’un bâtiment soit utilisé pleinement : le restaurant marche bien, c’est le meilleur endroit en ville pour acheter des livres d’architecture, il y a un autre restaurant à l’arrière, le bar, la discothèque, l’épingle au dernier étage qui est toujours louée pour des événements. Dans un sens, c’est devenu ce que les développeurs appellent un “lieu”.

quable pour une si petite ville. Beaucoup d’entre eux y restent, que ce soit pour l’amour de la région, d’une femme ou du vin, il y a donc une implosion d’architectes. Il y a aussi une université technique, très avancée, avec des prix Nobel et des machins high-tech, un réservoir de gens brillants.

Autre chose que vous avez peut-être retenue, c’est que je joue toujours esthétiquement entre des objets high-tech et des objets végétaux, parce que tout ce que vous avez à faire c’est photographier au bon moment. Vous avez les légumes et la technique.

C’est donc une ville très efficace pour construire ce genre de bâtiment techniquement exigeant. On y rencontre des gens intéressants, comme Wagner Buero, qui agissent dans des petites agences attentives aux détails, capables d’inventer des nouveaux types de joints, de jouer avec des bouts de métaux.

Comment est-ce construit ? C’est une construction assez brute, une structure en acier soudé très simple, une peau en acier, énormement d’isolation, un vide, l’éclairage, puis une peau en plexiglass. Le projet ne pouvait pas être cher car nous disposions d’un budget normal, sans arrangement spécial. Nous l’avons dépassé de 1% avec deux mois de retard, ce qui est pas mal du tout pour un bâtiment de ce genre. Nous avons travaillé avec Klaus Bollinger, un ami, un ingénieur fantastique qui travaille aussi avec Coop Himmelblau. Il a ramené le nombre de colonnes de 22 à 11, des grosses colonnes pour en réduire le nombre. Dans le passé j’ai travaillé avec Peter Rice et Franck Newby, ces ingénieurs sont incroyables, ils vous pincent, ils vous poussent à faire des trucs que vous n’oseriez jamais, même sur papier.

An animal nestling in amongst the roofs

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Nozzles Sans oublier les miracles permis par l’informatique, par exemple, la définition géométrique des “becs de tuyau”. Tous ont des paramètres différents pour s’adapter aux courbes changeantes de la surface et Colin et moi-même étions convaincus que cela demanderait des mois. En vérité, chacun fut dessiné en trois heures. Il y a quelques années, même dans nos rêves les plus fous, cela nous semblait inimaginable. Réaliser un tel projet, dans les délais et dans le budget, n’aurait pas été possible sans l’informatique. Quand le chantier a commencé, nous avons creusé et la maison de fer à menacer de s’effondrer. Il a fallu consolider la façade avec beaucoup de poutres, creuser, etc. Je trouve cette situation intéressante : on construit un nouveau bâtiment en utilisant des combinaisons logiques de matériaux et il y a ce vieux bâtiment à conserver, héroïque et spécial, mais qui s’écroule. Et nous devons le renforcer avec le même béton qu’on utilise pour le nouveau bâtiment.

L’animal qui fait son nid dans les toits. A Graz il y a des paysages de toits fantastiques. Si nous avions dessiné une simple bulle, sans même penser à l’aspect boîte à lumière, nous aurions échoué. Il fallait un certain degré d’événement sur la surface. J’ai toujours été intéressé par ce que j’appelle la condition gothique, instinctivement je suis une personne gothique plus que classique. Apercevoir par des éclats, par un indice, par un coin, un glissement, un pincement, une découverte. Dans un sens, c’est très important pour moi que le bâtiment devienne un théâtre.

Confronté à deux bâtiments de nature différente, la question devient : “A quel moment le maniérisme prend le dessus ?” Doit-on faire ce passage de porte comme il aurait été au XIXe ou faire de la postrationalisation XXe ? De toute façon c’est le même béton, le même constructeur et le même bâtiment. Alors on y va, on fait ce qu’on doit faire et laisser le bon sens prendre le dessus. C’est ma profession de foi académique, je crois que l’on enseigne pas assez le bon sens dans les écoles d’architecture. Il devrait y avoir des cours de bon sens.

La mise en œuvre méticuleuse d’un bâtiment sophistiqué est une joie. Graz a cet avantage, non seulement d’avoir eu une Ecole de pensée architecturale, mais aussi d’avoir 1.100 étudiants dans son école d’architecture, ce qui est remar-

Et il y a la peau, la peau réfléchissante. L’espace entre la couche d’acrylique et la couche imperméable s’agrandit plus on s’approche du haut du bâtiment, parce que évidemment la chaleur s’accumule, et il y a l’eau, la neige, etc.


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Klaus Bollinger nous a fourni de merveilleux plans d’éxécution. En tant que dessinateur je trouve amusant que tous ces dessins aient un côté tatillon, à l’opposé du calme de la chose réalisée. La première exposition fut une installation proposée par un artiste sonore pour entendre le bâtiment bouger avec la température; un équipement sonore amplifie les craquements et le bâtiment vous parle. Plus tard, Sol Lewitt a fait une installation dédiée au bâtiment en reprenant la géométrie du lieu, d’autres artistes vont suivre dans cet esprit. “Comme une foule, dans une fête, qui pousse pour survivre”, les becs de tuyau sont principalement un moyen d’éclairage. Nous nous battons encore pour faire éclaircir leur surface qui est actuellement trop sombre, pour renforcer leur rôle de source de lumière. Et que voit-on à travers ? Le château de Graz !

Lightbox Un groupe de Berlin a fait la lumière pixelisée, les pixels. C’est fascinant de travailler avec des gens qui embrassent toute une discipline. Donc, non seulement le bâtiment fait ses propres sons, mais il communique : 920 pixels, pas chers du tout, 920 points de lumière, cent valeurs de lumière pour chacun de ces points, une immense variété de tons possibles : un porte-manteau total.

Entendre parler uniquement du côté “blob” est irritant, il y a beaucoup d’autres éléments théâtraux. Certains montent voir les expositions, certains passent juste du temps sur l’épingle, d’autres vont sur le balcon, ou à la librairie, ou juste boire un coup, certains y vont seulement pour la discothèque ou pour les expositions de photos sans jamais aller en haut. Ce n’est pas un grand bâtiment, mais c’est un “petit grand bâtiment”. Je pense qu’un musée doit offrir diverses expériences, être pour tous les goûts. Je ne crois pas qu’un musée d’art doive être une expérience unique. En parcourant le bâtiment, j’adore découvrir ces choses qui échappent quand on le dessine, ce sont les meilleures, celles que l’on n’a pas prévues. Y a-t-il une vie après la Kunsthaus ? Oui, un concours perdu pour une salle de concert à Liepaja en Lettonie. L’idée était de tirer la peau loin du corps et de jouer avec l’espace intersticiel entre la peau et le corps. Et pour finir, une publicité pour mon dernier livre : “La ville vue comme un jardin d’idées”.

Ecole Spéciale d’Architecture, le 22 avril 2004.

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“Free-time nodes : Paris-East” Workshop Printemps 2004

Peter Cook, Alain Pélissier, et l’équipe lauréate.

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“Free-time nodes : Paris-East” Sujet proposé par Peter Cook. Traduction : Odile Decq et Martin Meade.

As in London, the eastern side of Paris has traditionally been the “forgotten region”. Unloved and unsung, it nonetheless contains useful territory that, in these days of commuting and land-values, suddenly begins to seem inviting. Perhaps too, in some way, the east, if never to be chic, can nonetheless be a reasonable option for the intelligent young.

Comme à Londres, l’est de Paris a traditionnellement été la “région oubliée”. Mal aimé et non chanté, il recèle néanmoins des territoires utiles qui, en ces temps de redéfinition des échanges, des trajets et des valeurs foncières, semblent soudainement devenir attractifs. Peut-être aussi, dans un certain sens, l’est, sans jamais être chic, pourrait néanmoins être une option raisonnable pour des “jeunes intelligents”.

But what can they do on the way home, around the corner, as an alternative to taking the Metro back into the centre ?

Mais, que peuvent-ils y faire sur le chemin du retour, au coin de la rue, au lieu de prendre à nouveau le métro pour retourner dans le centre ?

I am very interested in developing new alternatives to the existing choice : seedy bars, worn-out “games” locations, billiards, indoor tennis, gymnasia, moviehouses. Let’s have some innovatory concepts : combining “working-out” with having fun maybe, attracting the flaneur-even ! Maybe involving media, cyberspace and communication facilities, but maybe looking again at the old objective of “somewhere comfortable to hang out” a lounge, in fact. Others might wish to ally this with cultural notions : acting, performing, redefining the nightclub. How about the evening-club ? And what of the family ? Whatever is chosen and whatever the means of communication chosen the project must : - take a site that has not hitherto been used for the public and, - include a section drawing to scale.

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Je m’intéresse vraiment beaucoup au développement de nouvelles alternatives, aux choix existants aujourd’hui : bars miteux, espaces de jeux complètement usés, billards, ping-pong, salles de gym, cinémas. Essayons de trouver quelques concepts innovants : joindre lieu de fitness et lieu de divertissements. Essayons même d’y attirer le flâneur ! On peut y inclure, pourquoi pas, les médias, cyberspace et autres moyens modernes de communication. Mais on peut aussi réfléchir à nouveau au but traditionnel d’un “quelque part confortable pour traîner”, en fait un salon. Certains peuvent vouloir lier cela avec des notions culturelles : jouer la comédie, donner un spectacle, redéfinir le night-club. Par exemple, pourquoi ne pas penser à un “evening-club” ? Et quelle place donner à la famille ? Quels que soient le choix et les moyens de communication choisis, le projet doit : - prendre un site qui n’a pas été utilisé pour le public jusqu’ici et, - inclure un dessin en coupe à l’échelle.


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Du 19 au 24 avril 2004, dans un temps très court, les élèves, tous niveaux confondus et libérés des cours réguliers, ont été invités, en se regroupant librement par équipe de 4 ou 5, à répondre au sujet proposé par Peter Cook. L’enregistrement des équipes et le dépôt des propositions ont été effectués via intranet. Il était demandé une composition sur affiche au format paysage A0, montée sur informatique au format Acrobat.pdf d’une taille maximale de 150 mégaoctets, le cas échéant complétée d’une maquette. Le 25 avril, et par vidéo-projection, soixante dix propositions ont été examinées par un jury de préselection. Présidé par Peter Cook et composé d’enseignants de l’école, le jury a retenu vingt et une propositions qui ont été imprimées pour exposition. Le 26 Avril 2004, le jury, présidé par Peter Cook et composé de : Ann-José Arlot, directrice chargée de l’architecture, Ministère de la culture et de la communication, Dominique Alba, directrice du Pavillon de l’Arsenal, Francis Rambert, président de l’Ifa, Odile Decq, architecte, professeur à l’Esa, et Alain Pélissier, directeur de l’Esa, a établi le palmarès suivant :

Concours Palmarès

Premier prix :

ØZ Gaétan Kohler 4.2 Zhong Yi Quck 4.2 Anny-Theodora Galanou 4.2 Nicolas Trouillard 4.2 Alexandre Pachiaudi 4.2 Yukiko Oshima 4.1 Mention “élégant” :

2004, l’Odyssée de l’est Anna Perroux 5.1 Emmanuel Dupont 5.1 Marine Jacques-Leflaive 5.2 Laura Bouday 5.2 Mention “sensible” :

Reefelook Sung Mi Kang 4.1 Annick Escubedo 4.1 Mention “good fun” :

Play paths Victoria Miny 3.2 Guillaume Cournut 3.2 Shaghagegh Borzooie 3.2 Charles Lombard 3.1 Mention “chatty & schizo” :

Pomme + Z Martin Meyer 3.2 Saskia Demnard 3.2 Jean-Baptiste Ruat 3.2 Amélie Ferlus 3.2 Natacha Jaume 3.2 Mention “Truffaut & Libeskind” : Karim Tedjani 2.1 Mention “première année” :

DTC Anne-Sophie Gut 1.2 Zineb Arraki 1.2 Pierre-Henri Petillault 1.2 Raphaël Weill 1.2 Isabelle Schmitz 1.2

Le jury au grand complet.

Nota : les indications qui suivent les noms des élèves expriment leur niveau d’étude. 4.1 : élève de quatrième année, semestre 1. D : élève dipômé. E : élève des échanges internationaux.

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Projet lauréat Premier prix ØZ Gaétan Kohler 4.2 Zhong Yi Quck 4.2 Anny-Theodora Galanou 4.2 Nicolas Trouillard 4.2 Alexandre Pachiaudi 4.2 Yukiko Oshima 4.1

boulevard playriphérique... ...play your way home Le site Où le périphérique traverse la Seine, un échangeur routier connecte le périphérique, l’autoroute A4 et le boulevard des Maréchaux. Les éléments qui entourent ce nœud, Seine, voies ferrées, Bercy 2, Bercy expo, le nient et l'isolent. Les espaces résiduels y sont quasiment inaccessibles et inexploités. Le site ne s'appréhende qu'en termes de trajectoire, de flux et d'intensité. Traversée de toute part mais constamment inoccupée, c'est une enclave, un no man's land hyper fréquenté. Les sens du piéton qui s'y aventure sont mis à l'épreuve, l'intensité sonore et visuelle, de ce qu'il subit lui est intolérable et met en évidence le conflit d'échelle, local/global, qui naît de son incursion. C'est un étranger. L'automobiliste est à sa place, mais ne fait que passer : il part travailler, en vacances ou rentre chez lui.

Les intentions Drainer sur ce site hostile de nouveaux utilisateurs et confronter l'ensemble de ses usagers, via des activités inhabituelles et hybrides exploitant la mixité résultante ainsi que l'échelle et l'énergie du site.

Le projet Superposition de trois réseaux : - automobile : existant complété d'un parcours alternatif, une boucle supplémentaire. Infrastructure conséquente, simple et fluide, - intermédiaire : dédié aux moyens de locomotion non motorisés (vélo, roller, skate), suivant un maillage plus resserré, - piéton : marche et travelators selon un maillage dense.

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Ces trois réseaux se cherchent, se rapprochent, s'observent, se frôlent, se quittent. Dans les interstices de cet enchevêtrement dynamique naissent des activités hybrides qui permettent l’interaction et les échanges entre leurs utilisateurs : karting de trottoir, golf sur talus, vtt, bmx, bowling sur voie rapide, alpinisme de corniche, skate-board, saut à l'élastique, ping-pong au-dessus de la route, salle vibrante : vibrer au rythme des voitures, salle isolée : silence et air pur au cœur de l'action, voyeurisme : automobilistes, on vous observe, concentré d'air à caractère urbain, asphyxiez-vous gratuitement, bingo : de quelle couleur le prochain camion ? défilé de mode pour automobiliste, défilé d'automobiles pour spectateur piéton, musique, spectacles : plus bruyant que l'autoroute, karaoké d'embouteillage : automobilistes + spectateurs, boucle de défoulement pour automobiliste : combien de tours pour vous calmer, tauromachie homme-voiture : saurez-vous traverser assez vite ? lecture, activités urbaines plus habituelles …


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boulevard playriphĂŠrique... ...play your way home

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Projet lauréat Mention “élégant” 2004, l’Odyssée de l’est Anna Perroux 5.1 Emmanuel Dupont 5.1 Marine Jacques-Leflaive 5.2 Laura Bouday 5.2

Out of time / Out of scale

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Free time belt New ring belt


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Sensual interstice Psychological interstice

Old ring belt Body structure

Under space Sleeping space

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Projet lauréat Mention “chatty & schizo” Pomme + Z Martin Meyer 3.2 Saskia Demnard 3.2 Jean-Baptiste Ruat 3.2 Amélie Ferlus 3.2 Natacha Jaume 3.2

Street transplant Urban energizing Interaction with nature Uplifted Path Mind and body stimulation Plateform Alternative Adaptable Socializing Flanerie Street life

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If you have spare time, want to chat and disconnect from daily city stress, the “transplantation” is in front of your doorstep.


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Animated playgrounds Lounge, socializing space

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Projet lauréat Mention “Truffaut & Libeskind” Karim Tedjani 2.1

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Programme Redistribution de l'espace privé. Analyse de la fracture urbaine. Réorganisation de l'enclave, zone Sncf. Réaliser des espaces verts. Améliorer le fonctionnement des pôles, vie locale. Développer une nouvelle centralité et des liaisons commerciales. Organiser la distribution de marchandises, plate-forme logistique et magasins de quartier. Réaliser des opérations mixtes d'aménagement. Civiliser les voies principales.

Recomposer la porte de Charenton. Protéger les riverains et les espaces publics des nuisances sonores. Le tramway sur le boulevard des Maréchaux. Créer des liaisons nouvelles associées à des promenades. Renforcer la qualité des services, autobus, réseaux mobilien. Desservir les zones de carence, Métro, Rer. Créer des réseaux de liaisons douces entre les quartiers : vélos, piétons, rollers.


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Développement anarchique et contrôlé de la végétation, “comme si la nature s'était frayée un chemin, qu’elle avait trouvé une faille dans notre conquête de construction en béton”.

Prolongation du Bois de Vincennes sur les quais de Seine. Prolongation du Bois de Vincennes. Cheminement sur la rampe-toiture du bâtiment.

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Projet lauréat Mention “sensible” Reefelook Sung Mi Kang 4.1 Annick Escubedo 4.1

Ce qui se cache au cœur des villes, comme au cœur des fleurs, est ce qui lui permet de s'épanouir et de prospérer en harmonie. “…il n'y a pas à établir si Zénobie est à classer parmi les villes heureuses ou malheureuses. Ce n'est pas entre ces deux catégories qu'il y a du sens à partager les villes, mais entre celles-ci : celles qui continuent au travers des années et des changements à donner leur forme aux désirs, et celles où les désirs en viennent à effacer la ville, ou bien sont effacés par elle.” “Les villes invisibles”, Italo Calvino, extrait.

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5 sens Un lieu pour ré-initier nos sens. Notre corps nous ramène à notre humanité, nous avons besoin de sentir, de nous laisser envoûter par un doux parfum. Ecouter le silence, l'eau, les oiseaux, réapprendre à entendre, à voir, à marcher sur l'herbe fraîche. Besoin d'évasion, sans sortir de la ville. La ville phagocyte la nature. La nature reprend ses droits et phagocyte les villes.

4 saisons Paysage en mouvement : - par la nature elle-même nous offrant chaque saison son cortège de couleurs, - par le travail de la lumière et des ambiances.

Dessous/dessus et dessous

Jardin chromatique de nuit.

Nous accentuons l'impression de passer dessous. Comme l'entrée d'une cachette, d'un lieu intime, loin des bruits de la ville, par des câbles, phagocytés par les plantes, tendus entre les deux avenues. La nuit, le travail de l'éclairage permettra de conserver cette sensation d'un passage secret par des éclairages intimistes. La lumière filtrée par la résille de fleurs ajoute une touche de romantisme. Eclairage de l'eau par un tapis de tiges aux extrémités lumineuses ondulant à la brise.

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Projet lauréat Mention “good fun” Play paths Victoria Miny 3.2 Guillaume Cournut 3.2 Shaghagegh Borzooie 3.2 Charles Lombard 3.1

Play paths Going home is a game Find paths and get free time credits

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Projet lauréat Mention “Première année” DTC Anne-Sophie Gut 1.2 Zineb Arraki 1.2 Pierre-Henri Petillault 1.2 Raphaël Weill 1.2 Isabelle Schmitz 1.2

Imagine the traffic lights glittering in space

My body is within space and gradually enjoy it.

Expansion of reality

My eyes suddently caress luminous halo

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Imagine the ground quivering beneath my feet

Imagine an absorbant wall

Materiality

Movement

My foot steps vibrate within me

My trajectory melds into matter

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Projet présélectionné Anarchitecture

La cité “barge” Le site n’est autre que la Seine, historique, géographique et poétique. Appropriation de la Seine près du quai de Bercy et de la Bibliothèque nationale de France par un aménagement modulable selon le temps cyclique jour-nuit et le temps linéaire : trois barges disposées en U, ceinturent un espace couvert par une toiture tendue par un ballon d’hélium.

Kader Yaméogo 3.2 Bennani Reda 4.1 Oussama Outany 4.2 Mounir Kejji 4.1 Ahmed Lahlij 4.1 Mekki Lazreq 4.2

Barge de la nuit

Restaurant du monde

Barge de l’eau

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Projet présélectionné Backstage Amélie Djoehana Wiradikarta 1.2 Amine Borgaa 1.2 Mourtada Gueye 1.2 Eugénie Frémiot-Vicente 1.2

56 rue de Belleville

Une passerelle belvédère pour passants. Un entre-deux pour contempler d’une autre façon la ville et les citoyens.

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Projet préselectionné Correspondances 7 Eric Sontag 2.2 Ahmed Zaouche 2.2 François Legendre 2.2 Nathalie Tchatchuing 2.2

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Convergences humaines Un lieu qui réinterprète la césure du périphérique en renforcant les liens entre Paris et sa banlieue. L’architecture invitera à se rassembler pour un élan simultané d’humilité et de spiritualité qui peut nous pousser à agir en conséquence.

Prolongement d’une dalle acoustique au dessus du périphérique. Dalles, passerelles et vides unissent des populations inexprimées. Six unités spatiales qui renvoient à trois entités majeures : soi, l’autre et l’univers. Repos, partage, nature, méditation, connaissance, corps.


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Redynamisation du secteur Pajol Recomposer un lien social entre les habitants par la création de plusieurs lieux d’animation, dans ce secteur de friches ferroviaires, il semble important de penser le traitement paysager des espaces libres et la mixité des fonctions : marché couvert, bibliothèque, restaurant, lieu associatif et parc.

Projet présélectionné Eco Matthieu Prévost 3.1

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Projet présélectionné Flexible ribbons

Flexibilité

Golafshan Zomorrodi 1.2 Antoine Tekin 1.2 Maryam Emamgholivand 1.2 Nouchine Jafari 1.2

Psychologie

Sensibilité

Connection Adaptation Continuité

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Atmosphères, atmosphères Site Surrounded by Buttes de Chaumont, place Stalingrad, La Villette. A neighbourhood inhabited by a population mostly african used to hang out on the street. A typical block of the XIXe arrondissement.

Projet présélectionné Parasites Juliet Lepuil 4.1 Marie-Capucine Nègre 4.1 Leslie Ware 4.1 Pascale Delair 4.1 Christina Guadaloupe E

Project An everchanging public space on the roof connected to the street by an other public space in motion itself. A flexible stretching skin giving birth to a parallel universe. The elevator embodies the translation line. The project could expand and interact with its surrounding.

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Projet présélectionné Pc1

Par sa situation remarquable aux abords du boulevard de Belleville, proche du métro, de la rue Oberkampf, le garage a tout lieu d’être le point de départ d’un nouveau pôle culturel du Paris branché en prolongation de l’axe Bastille-République-Nation. Boîte à lumière : volume elliptique, translucide, irradiant tel un puit de lumière le jour et boîte à lumière la nuit. Parcours : paradoxe entre l’intériorité et l’extériorité de la boîte. Mise en scène du parcours à travers cette dualité : ascension vers l’extérieur et descente vers l’intérieur. Mouvement : évolution des fonctions au cours de la journée. Déplacement entre les espaces. Rencontre : mise en scène par un jeu d’escaliers jumeaux qui symbolisent le rapprochement et la rencontre.

Georges Kallouf 1.1 Félix Millory 1.1 Soo-Jung Park 1.1 Huguette Ruzibiza 1.1 Bérengère Voizard 1.1

Ambiance diurne.

Ambiance nocturne.

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Le garage : angle des rues Moulin Joly et Fontaine au Roi


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Red line Valorisé du côté Parc de la Villette, le canal de l’Ourcq, mérite, au-delà du périphérique, un projet d’embellissement urbain. Red Line est un lien, un parcours ludique en constante métamorphose.

Projet présélectionné Plast’ Ourcq Tariq Larhrissi 1.2 Aminata Kamara 2.1 Laïla Darrage 2.1 Pierre-Marie Bissek 2.1 Mohamed Larhrissi 2.1

Il devient successivement : tracé au sol, pont, passerrelle, café, …

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Projet présélectionné Rastafarchi Caroline d’Arras 3.2 Mathias Lebrun 3.2 Baptiste Jeanson 2.2 Patrick Itsoukiga 2.2

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Projet présélectionné Wesh team

Réhabilitation des parkings de la Flèche d’or, Petite ceinture Paris se reconverti peu à peu en une métropole de divertissement et de spectacle. Chacun cherche à se montrer, à s’amuser, “strass et paillettes”. Les uns s’exhibent tandis que les autres observent.

Nicolas Bernadicou 4.1 Géraud Pizon 4.2 Emilie Depond 5.2 Yahia Ghzala 5.1 Aodren Antien 4.1 Edouard Charpentier 4.2

L’est de Paris, notamment la Bastille et la rue Oberkampf ont amorcés ce mouvement. Il pourrait aussi concerné la Petite ceinture, à l’est bien sûr mais aussi tout autour de Paris en une séquence de pôles destinés à faire redécouvrir Paris aux parisiens.

Pôle Buttes Chaumont.

Pôle Ménilmontant.

Pôle Avron.

Pôle Vincennes.

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Projet présélectionné Schkrjk Maxence Horvath 2.2 François Biver 2.1 Grégoire Fourmaintraux 2.1 Atsushi Muramatsu 2.1 Nikoletta Rodolaki 2.1

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Warehouse of entertainment Located in XIIIe district, along Austerlitz station between Vincent Auriol boulevard and Louise Weiss street. The warehouse, 310 x 72 m, is a masterpiece of engineering, prestressed concrete, built in 1927/29 by Eugène Freyssinet.

Projet présélectionné Sernam by cos Olivier Amat 2.2 Skander Nouira 2.2 Charlotte Fox 2.2 Christel Giry-Deloison 2.2 Sébastien Van Cappel 2.2

Actually used by Sernam company it is a strategic place close to “Seine rive gauche” project destinated to destruction but saved. The warehouse of entertainment is reconnected to his neighbourhood and designated to everyone at any time : sports, culture. Theses areas concern two third of the warehouse, the rest could be used for a future extention as an exhibition hall : multimedia center, workshop and night club. A footbridge links Louis Weiss street to a new garden through the warehouse, creating a contrast with its rectangular plan and brings to 17 intimate blocks.

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Projet présélectionné Hamam Hugues Aucouturier 1.2 Antoine Sarrat 1.2 Martin Lebourgeois 1.2 Aure Delaroière 1.2 Maxime Foster 1.2

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Time for space Local intervention A private rental public garden Somewhere to do something


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Projet présélectionné Tricentric Anna Szczeklik 4.2 Sophie Cortès 4.2 Chantal Madaule 4.2

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Projet participant 965.45 Mouna Bennani 1.2 Hélène Vacheyrout 1.2 Camille Lacadée 1.2 Radia Lemseffer 1.2 Valeska Ndrina 1.2

Projet participant Mov’art Anaplasis Anne-Sophie Lalande 2.1 Frédéric Richard 2.1 Assimina Pappas 2.1 Meriem Chakir 2.1 Chrisostomos Papageorgiou 4.2 Véronique Morel 2.1 Dimitri Arabatzi 2.1

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Out of phase / Hors temps L’homme contemporain a besoin de liberté, de faire une pause vis-à-vis des contraintes. La centralité du site modifie la relation de la place du Colonel Fabien et du projet d’Oscar Niemeyer.


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Projet participant Cubunauté 6947.8 Daphne Polyzos 3.1 Pamela Vassou 4.1 Christine Georges 4.1 Myrto Epiphaniou E Fivos Kallitsis E Liberté d’implantation Cube vert Cube d’eau

Cube média Cube bulle

Passerelle de liaison

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Projet participant Abba Alexis Duquennoy 4.2 Ludovic Derode 4.1 Roland Hocquemiller 4.1

Bobo’s factory Le “young intelligent” vit d’art, de rêves et de passions éphémères. Cultivé, écolo, aisé et condescendant, high tech et rétro, il cultive ses contradictions, nous jouons avec. Situé dans des ateliers désaffectés, entre les Buttes Chaumont et la place des Fêtes, à la frontière des espaces qu’ils aspirent à conquérir, un nouvel espace de loisirs incluant une radio locale et un salon pour passer une heure ou une soirée, pour fuir la routine, en perpétuel renouvellement, éphémère. Un espace pour se montrer, pour vivre des expériences authentiques, une vitrine de l’art de vivre du bobo. Bobox : un espace privé modulaire et personnalisable à louer, à inventer, à montrer, à bouger, à propager dans le quartier. Librement et temporairement.

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Projet participant Arène Mathieu Brison 3.2 Nelly Bussac 3.2 I-Fan Juang 3.2 Charles Detilleux 3.2

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Projet participant Aroots Sylvain Bérard 2.2 Nicolas Guittard 3.2 Sandrine Colomb 2.2 Nicolas Petyt 2.2 Emmanuel Sitbon 3.2

Projet participant Atol Alexandre Clarard 5.1 Raphaël Novarina 5.1 Vincent Lafleur 5.1

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X-100try-Cité Microcosme Fluidité Mixité sociale Cosmopolitain Evolution La ville dans la ville Rupture

Place de la Nation Par sa symbolique révolutionnaire, la place inspire le contre-courant, l’originalité et le changement. Des cellules volent librement sur une structure en toile. Par leur gabarit, leur texture et leur situation, elles offrent différentes ambiances.

Modules transparents et fluides pour parler, se reposer, dormir, observer, écouter. Modules opaques et raides pour crier, chanter, plonger, glisser, sauter.


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Projet participant Bhm/Fckk Clémence Fleytoux 2.2 Laure Monroe 2.2 Marie Bernard 2.2 Philippe Standfield 2.2 Vivian Ferry 2.2 Pierre-Louis Gerlier 2.2 Trois bâtiments dédiés aux loisirs et à la culture reliés par une passerelle qui permet la découverte du paysage.

Urban wave

Streety city Meeting pot Emotions Relaxation

Projet participant Captain Pan Bruno Vernet 2.2 Clémentine Sémété 3.2 Morgane Griessemann 3.2 Jean-Charles Content 3.1 Selma Feriani 3.1 Olivia Dufour 4.2 Ivana Melone 3.2

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Projet participant Dream Team

After the flash mob comes the flash node...

Andréi Gheorghe E Samina Azhar E Sébastien Ménudier 4.2 Christian Fuglset E

“ I draw up not just the hardware but an entire program, and hints at possibilities for inclusion into larger regional and national schemes”. Cedric Price in “Potteries thinkbelt”. Use “la Petite ceinture” as a network where functions can move and stop where needed. When many functions are needed in the same place, they assemble themselves in nodes and becomes one entity where they are mixed.

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Projet participant Virtual city Wei Wang 4.2 Yan Zhang 4.2 Anouar El Moussaoui 4.2 Thanh Tung N’Guyen 4.1

An outstanding open-space no man’s land in Paris-east. “la Petite ceinture”, a zero degree promenade in Paris‘s landscape.

“Self service stages” on rails... Closed, covered, open spaces for public. An ongoing art festival.

Projet participant Free time stages Marie-Sophie Devaux 2.2 Charlotte Cote 2.2 Bérengère Mey 2.2 Lorenzo Sangiorgi D Vincent Deltheil 2.2

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Projet participant Gare d’Austerlitz Masaru Senda 4.2 Young Nam Kim 4.1 Seung Eun Lee 4.1

Gare-Sports Tous les matins et soirs, les habitants du quartier rencontrent physiquement, dans le gymnase, l’esprit du sport. Pendant la journée, il est ouvert aux élèves. Requalifier la transparence du toit existant : gymnase, piscine.

Gare-Transports C’est un pôle, le lieu de connection entre plusieurs réseaux : métro, réseau express régional.

Gare-Bibliothéque Les voyageurs et habitants peuvent chercher des informations par internet. L’espace des “périodiques” fonctionne comme la bibliothèque. Avec la salle d’attente et l’espace “périodiques”, les voyageurs et habitants peuvent lire des journaux en attendant le train. Gare-Jardin Sous la verrière métallique sombre et un peu froide, mais qui donne de la lumière, une promenade plantée donne de la fraîcheur.

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Projet participant Living bridge Au Wai Chu E Wong Ka Man E Leung Chor Wing E Christian Gauss E Philippe Harder 4.1 Urban concept Our site will be developed to become a major pedestrian route to link central Paris to suburbs. It will draw people from the tub stations to our site and beyond towards the outside of the ring road. Living the bridge A multifunctional structure beside the existing bridge is proposed and is utilisable 24 hours everyday. In the morning people come for breakfast in the bakery. In the afternoon, they come to our “baripherique”, while at night, people can come to dance their heads off for a funky highway disco while looking down to the fast flow peripherique or just to have a drink in the “peripherlounge”.

Site design It adresses for all ages. From north to south, parks and grasslands link Porte de Montreuil to Porte de Vincennes. A diversity of activities will be found in the greenery. Next to the bridge and beside the ring road, there is an experimental animal-farm raising live stocks for educational purposes and providing fresh food for the cafe. On the other side, there is a rollerblading park for youngsters to get the thrill of competing in speed with the vehicles in the ring road while the renting of bicycles and rollerblades is provided on the newly constructed bridge structure.

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Projet participant M-3 Hervé Paillard 4.2 Jonathan Moos 4.2 Gabriel Estapa 4.2 Yoram Perez 4.2

Projet participant Metamorphosis + topos Christophe Herrnberger 3.1 Christian Junge E Laure Meurtin 3.1 Anne-Gaëlle Savale 3.1 Guillaume Van Wassenhove 3.2

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Le bastion n°1, porte de Bercy, coincé entre l’échangeur, les voies ferrées et le boulevard des Maréchaux est le plus remarquable témoignage des enceintes de Paris. Il comprend un mur défensif, des terrasses et une casemate. Réhabilitation intérieure : evening-club. Réhabilitation extérieure : espace d’expositions. Prolongement des terrasses vers la Seine pour une promenade et un espace de concert.

Un parking abandonné dont la rampe d’accès devient une rue pliée autour de laquelle les vides deviennent espaces publics comme dans la ville.


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Parenthèse urbaine. Dispositif flottant. Cacher pour révéler. Perception renouvelée. Promenade tranquille.

La “petite ceinture” est à la fois abandonnée et extraordinaire. Le nœud de temps libre, à la hauteur du village de Charonne, face au café “la Flèche d’or”.

Projet participant Myd-galplaw Ariane Montoy 1.2 Léopold Lambert 1.2 Guenaëlle Duhot 1.2 Ambroise Willaume 1.2 Pha-La Youn 1.2

Projet participant Oxygen Clotilde Guillebert 3.2 Vincent Tarroux 3.2 Philippe Braun 3.2 Juliette Rivière 3.2

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Projet participant Pod Yoonsoo Oh 3.1 David Bouche 3.2 Seong-Joon Choi 3.2 Turiya Chin-Foo 3.1 Il-Seock Kim 3.1

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Extended promenade


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L’utopie verte Actuellement en friche, la Petite ceinture est un no man’s land insalubre. Nous proposons de le rendre au public sous une forme renouvelée : un jardin urbain pour toutes les formes d’art.

Projet participant Groupe 28 Arnold Bertin 3.1 Antoine Azpitarte 2.2

Projet participant Créatifs Fouzia Bouchamane 2.2 François Arnawout 2.2 François Raviglione 3.1 Faisal Al Maamari 3.1 Christian Kounkou 3.1 Lay Ieu 3.1

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Projet participant Com/A Fady Assouad 2.2 Ralph Choueiri 3.2 Malik Nouira 3.2 Olivier Brouard 3.2 Jean-Charles Giannini 3.2

Espace nocturne de divertissement.

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An interior/exterior gridded by moving platform, always searching for new intimacies. A fun access to artistic actuality. An alternative experience in a changing environnement.

Intentions : to create an attraction in the long term, to generate a local developement, to propose a human and cultural exchange space.

Projet participant Play-mobil/Surmelin Luc de Dempierre 2.2 Florent Descolas 2.2 Romain Queroy 2.2 Hadi Cherrak 3.1 Salem Mostefaoui 3.1 Henri Lacarce 3.1

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Projet participant V4d

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Hasti Valipour 2.2 Loutfi Derwiche 4.2 MĂŠlanie de Gentile 4.2 DorothĂŠe Domini 4.2 Emir Drahsan D


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Projets participants

4*4

Massen’art/G-fhaak

Alexandre Sarazin 1.2 Laurent Saint-Val 1.2 Hubert Valleron 1.2 Behnam Heydarzadeh 1.2

Kasra Rouhani-Zadeh 3.1 Abdoul Konate 3.2 Henry Keime 3.1 Freddy Montoban 3.1 Annie Cluzel 3.2

Cultural center, Montreuil Su-Youn Lee 2.2 Sang-Hee Won 2.2

Atrac power Mohamed Benabbad 5.2 Kenza Kabbaj 2.1 Tarik El Hebil 5.2

Cockpit Roysing Languelale 1.2 Maxime Gimbert 1.2 Tarek Cheikh-Youssef 1.2 Bruno Cauvain 1.2

No gravity

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Jardin transfert/Paname Hanae Slitini 4.1 Levent Ertukenmez 4.2 Amine El Atouani 4.2 Younes Rabaa 2.1 Tarik Nhamoucha 1.2

Back to life/Mplvc Mert Unsal 2.2 Estelle Bédu 2.2 Alix Lépée 2.2 Florian Boucher 2.2

Washing blob/Pc 2

Pierre Emery 1.2 Laura Lamblin 1.2 Alexandra Pierrakos 1.2 Jeanne Guérin 1.2

Benjamin Henry 1.1 Damien Fache 1.1 Christophe Largillière 1.1 Rifat Nassif 1.1 Vincent Saura 1.1

Dreaming garden/Fratamachi

Café, piano-bar/Pc4

Chia-Chou Wu 2.2 Xianjying Zhao 2.2 Hongjie Huan 2.2 Raphaël Fournier 2.2 Basma Sefrioui 2.2

Med Nabil Benindalsi 1.1 Hind Bouallala 1.1 Ryad Boubetra 1.1 Pantea Eslami 1.1 N. Rodrigue Ulrich Sawadogo 1.1

Montreuil, inter connection/Fctrr

Paris et sa banlieue/Pc5

Frédéric Ou 2.2 Chenguang Fang 2.2 Thomas Borget 2.2 Raphaële Galard 2.2 Renaud Langeac 2.2

Ismaël Bekkali 1.1 Jia Chen 1.1 Youssef Cherkaoui 1.1 Safa El Ouidjani 1.1 Farnaz Tashbihgoo 1.1


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Plastik R

Sous les ponts

Arnaud Cauchard 2.1 Rébecca Trellu 2.1 Christian Simo-Moyo 2.1 Lionel Audras 2.1 Gabriel Arnaud 2.1

Amine Ghaiti 4.2 Jalil Douibi 2.1 Ruizhong Chen 2.1 Kenza Bekkari 4.1

Spectacle de rue/Shooters

Mohamed Lahlou 3.2

Camille Roux 2.2 Deborah Guido 3.1 François Bobhun 3.1 Bertrand Cargill 3.1 Plamen Jovanovski 2.2

Six arts palace/Archifact Thibault Fay1.2 Thibault Ressy 1.2 Antoine de Menonville 1.2 Bertrand Canigiani 2.1 Philippe Millies 2.1

Sky invaders Thomas Jorez 2.2 Olivia Mandefield 2.2 Cyrille Servant 2.1 Lorraine Schaeffer 2.1 Amélie Bonnet 2.1 Amina Lyazidi 2.2

Focus of association/Sleor Ghita Bichra 1.2 Olivier Leroux 1.2 Linda Razki 1.2 Sayeh Zomorrodi 1.2 Yin-Wah Ho 1.2

Leisure complex, Bercy Urban scrub/Onan Alexandra Schlesser 1.2 Anne-Laure Aliaga 1.2 Jonathan Aïm 1.2 Houssam Mokrani 1.2 Diane Habib 1.2

Pyramides de Paris Kamal Echouani 4.1

Xiamasong Marie-Alexandra Wattin 1.2 Christina Anagnostidi 1.2 Xin Yue 1.2 Antonia Georgoulia 1.2 Diana Pop-Stefanov 1.2

Le saut des Puces/Yin Yang Ousmane Kassogue 2.1 Gang Zheng 2.1 Na An 2.1 Smaïl Ouzaka 2.1 Marie-José Airaud 2.1 Héloïse Cousin 2.1

Tubes Emmanuel Bauer 3.2 Jha Abhishek 4.2 Görtung Guney 4.1

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Eléments biographiques

Peter Cook est né à Southend-on-Sea, Essex, Angleterre, en 1936. Elève du College of Art de Bournemouth, puis de l’Architectural association de Londres où il a comme professeur Peter Smithson, il devient architecte diplômé en 1960.

“Living 1990” et “Control and choice”, 1967, avec W. Chalk, D. Crompton, R. Herron, “Beyond Architecture”, 1967, exposition avec D. Crompton, “Moment village”, 1968,

Il initie son activité chez James Cubitt & Partners. En 1961, il publie avec David Greene et Mike Webb le magazine Archigram N°1.

“Milanogram”, 1968, avec D. Crompton, D. Greene, R. Herron,

En 1962 pour Archigram N°2 qui explore le thème de la consumabilité, l’architecture jetable, et où flotte l’esprit de Buckminster Fuller, ils invitent et font la connaissance de Cedric Price.

“Instant city”, 1968, avec D. Crompton, R. Herron,

A l’invitation de Theo Crosby, le trio rejoint le groupe de Btp “Woodrow Design” fondé par Taylor Woodrow où travaillent déjà Ron Herron, Warren Chalk et Dennis Crompton. “Archigram” est né. Le mot, un néologisme hybride de “télégramme” et de “architecture”, archi-gram comme télé-gramme ou aéro-gramme. Le groupe, qui invente une architecture voire une ville qui correspondent à la naissante société de consommation et de communication. En 1963, toujours à l’invitation de Theo Crosby, le groupe prépare pour l’Institut of contemporary arts de Londres l’exposition “Living city”, la première et unique action qui les rassemble tous. L’année 1964 est marquée par la rencontre avec le critique d’architecture Reyner Banham et la publication de Archigram N°4 “Zoom ! Amazing Archigram” qui ancrent l’activité du groupe dans la culture populaire à l’image des artistes du Pop Art. C’est aussi l’année où le groupe se disperse. Reste le magazine pour encore dix ans. Peter Cook propose : “Montreal tower”,1963 avec W. Chalk, D. Crompton, R. Herron,

“Ideas circus”, 1968,

“Soft scene monitor”, 1968, avec D. Crompton, “Bournemouth steps”, 1970, avec D. Crompton, R. Herron, “Métamorphose d’une ville anglaise”, 1970, “Room of a thousand delights”et “Addhox”, 1970, “Ville-cratère et village-bordure” et “Le caméléon et le palmier”, 1971, “House of the seven veils” et “Sponge”, 1974. En 1972, Peter Cook organise une exposition “Archigram” à l’Institut of contemporary arts de Londres qu’il dirige et crée “Art net’’, une galerie indépendante. A partir de 1994, une exposition rétrospective “Archigram” sera successivement présentée à Paris, Milan, Vienne, San Francisco, New York, Los Angeles, Zurich, Seattle, Hambourg, Bruxelles et Manchester. Archigram est lauréat du Prix “Royal gold medal” du Riba 2002. En 1976, Peter Cook et Christine Hawley, qui a été l’élève de Ron Herron, fondent l’agence “Cook & Hawley 1977”. Ensemble, ils concevront notamment : “Arcadia city”, 1976,

“Plug-in-city”, 1964, “Trickling towers metamorphosis”, 1979, “Plug-in-clip”, 1965, “Habitat solaire”, Landstuhl, 1980,

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”Plug-in-dwellings”, 1965, avec D. Crompton,

“Musée de l’information”, Francfort, 1984,

“Blow-out village”, 1966,

“Logements”, Berlin, 1985,


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“Langen museum for stained glass”, 1986,

“Art random”, 1993,

“Way out West-Berlin”, 1988,

“New spirit in architecture”, avec R. Llewellyn-Jones, 1994,

“Osaka expo folly”, 1990, “Primer”, 1998, “Lützowplatz housing”, Berlin, 1992, “Musée archéologique”, Bad Deutsches Altemberg, Autriche,1995. Il réalise, en association avec Colin Fournier, le Kunsthaus, Graz, 2000/2003.

“The Power of contemporary architecture” avec Neil Spiller, 1999, “The Paradox of contemporary architecture” avec N. Spiller et L. Allen, 2001. Peter Cook est lauréat :

Peter Cook a enseigné à l’Architectural association de Londres de 1964 à 1990, date à laquelle il est devenu enseignant et directeur de la Bartlett School of Architecture de Londres. Il a été professeur invité et conférencier dans les plus prestigieuses universités : Mit, Ucla, Harvard, Berkeley, Princeton, Yale, Tokyo, Oslo, Moscou, Berlin, Haïfa, Madrid, Aarhus, Rome.

Prix de l’Aia pour son livre “Primer”, 1998, Prix Jean Tschumi de l’Uia, 1999, Annie Spink Award for excellence in education du Riba, 2002.

Auteur, il a notamment publié : “The teatcher talks to his students”, 1989, “Six conversations”, 1993,

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Eléments bibliographiques

“Ron Herron, 20 years of drawings”, Cedric Price, Architectural Association, Londres, 1980. “Six Houses, Peter Cook Christine Hawley”, Robert Maxwell et Conrad Brunner, Architectural Association, Londres,1980. “Architecture Contemporaine”, Manfredo Tafuri et Francisco Dal Co, Berger-Levrault, Paris, 1982. “L’Architecture du XXe siècle en dessins : utopie et réalité”, Vittorio Magnago Lampugnani, Philippe Sers, Paris, 1982. “L’architecture moderne : une histoire critique”, Kenneth Frampton, Philippe Sers, Paris, 1985. “Mouvements modernes en Architecture” Charles Jencks, Mardaga, Liège,1987. “High tech Architecture”, Colin Davis, Thames & Hudson, Londres, 1991. “Archigram”, Peter Cook, Birkhauser, Bâle, 1991. “Archigram”, sous la direction de A. Guiheux, catalogue d’exposition, Centre Georges Pompidou, Paris,1994. “Form Follows Fiction”, Michel Dénès et Guendalina Herminghaus, Editions de La Villette, Paris, 1996. “La terza avanguardia in architettura”, Gabriele de Giorgi, Diagonale, Rome,1998. “Less Aesthetics More Ethics”, catalogue 7e Biennale internationale d’architecture, Venise, Marsilio editori, 2000. “Archilab 2001”, sous la direction de Marie-Ange Brayer et Béatrice Simonot, catalogue 3e rencontres internationales d’architecture, Orléans, 2001. “Les Années Pop : 1956-1968”, Francis Mark, catalogue d’exposition, Centre Georges Pompidou, Paris, 2001. “Architectures Expérimentales 1950-2000”, sous la direction de Marie-Ange Brayer, collection Frac Centre, Orléans, 2003. “A friendly alien”, Kunsthaus, Graz, Peter Cook & Colin Fournier architects, Dieter Bogner/Kunsthaus Graz Ag, Hatje Kantz Verlag, 2004.

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Achevé d’imprimer sur les presses de Suisse Imprimerie 4, cité de Phalsbourg 75011 Paris. Couverture de la revue “Archigram 4”, 1964. Collection Centre Georges Pompidou.

4ème trimestre 2004.

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