PORTFOLIO #4
Séquences d’études Christian de Portzamparc
Tour LVMH/Bronze Philippe Guillemet pour Christian de Portzamparc 1997
Éditorial Il s'agit, en 1994, alors que Christian de Portzamparc a reçu le Prix Pritzker, de porter un regard sur l'œuvre et de repérer les principaux jalons de son développement. La sélection concerne tous les projets et études, réalisés ou non, et s'attache à traduire toutes les échelles de travail pratiquées. Les morceaux choisis de l'œuvre sont représentés en priorité par les documents qui rendent compte des moments clefs du processus d'élaboration pour tenter d’établir un fil conducteur. Il s'agit donc de réaliser une collection d'objets d'études, capables de susciter à la fois émotion et compréhension. En contre-point de cette approche à caractère didactique, donner à voir des images de reportages in situ. L'exposition est constituée de ce double regard. C'est un dispositif ouvert qui permet une grande variété de scénographies. Marc Vaye
Éditorial L’Association Française d’Action Artistique, s’appuyant sur le dynamisme du réseau des services et des établissements culturels français à l’étranger, a souhaité, afin de soutenir les contacts entre les milieux professionnels de l’architecture, aider nos partenaires étrangers à connaître mieux le travail des architectes français. Nous avons choisi pour cette exposition de rendre hommage à celui qui a reçu récemment le Prix Pritzker, Christian de Porzamparc ; après la Cité de la Musique et le Conservatoire de la Villette, il construit la Tour LVMH à New York, l’extention du Palais des Congrès de la Porte Maillot et travaille sur la tour Bandaï à Tokyo. L’exposition organisée d’abord en Asie à partir de Singapour, part aujourd’hui reconstruite, remise à jour avec les travaux les plus récents de l’architecte pour une tournée au Proche-Orient, au Moyen-Orient et en Amérique latine. C’est aussi pour l’AFAA l’occasion d’accompagner les différents opérateurs du secteur d’excellence qu’est en France celui de la construction, à montrer hors de nos murs leur savoir faire. Jean Digne Directeur de l’AFAA
Portrait intime
Christian de Portzamparc est né en 1944 et diplômé de l'ENS des Beaux-Arts de Paris en 1969. Il a reçu de nombreux Prix notamment le Prix Pritzker en 1994. Depuis 30 ans, pierre par pierre, il interroge l'architecture dont il élargi le sens à la ville, au visible en général : décor, image, structure, lieu. Pour lui, l'architecture, c'est faire des lieux pour vivre mieux et ceci dépasse et inclut l'idée de fonction. En vérité sa préoccupation permanente est la question de la forme. Il appartient à une génération confrontée à la réinvention d’un métier, d'une pratique, d'une culture et partage avec elle le goût du discours et la curiosité comprise comme une ouverture nécessaire. Christian de Portzamparc est perfectionniste, imprévisible, secret. Il aime répéter que l'architecture échappe au langage.
Icônes d'un itinéraire "Désert rouge" d'Antonioni Le film révèle un regard contemporain sur la ville moderne, plurielle et hybride, mêlant les époques alors que les architectes rêvaient toujours d'un monde neuf, moderne, homogène. "La main ouverte" de Le Corbusier à Chandigarh Le monde de l'espace, de la dimension, du lieu. La finalité et l'origine de sa passion du visible.
Le mégalithe L'origine, avec la cabane primitive d'un côté et la pierre levée de l'autre, nous avons le pôle utilitaire et le pôle symbolique. Avant de tailler la pierre l'homme marque le lieu.
Mai 1968 La fête, le passage d'une société de masse à une société d'individus, l'accomplissement du mythe de l'avantgarde radicale.
New York Le vertige, la violence latente. Un mythe, une matrice.
NASA Le hors lieu qui n'est, ni le déplacement, ni le fixe, avec des architectures mobiles, légères. L'accomplissement provisoire de l'aventure d'exploration. Ispahan L'espace en creux, l’espace inconnu de la conception moderne. Dessins & Collages Comme on pense avec le langage, concepts, on pense avec le visible, schèmes : du croquis rapide au DAO. Ceux qui révèlent lumières, couleurs, mouvements, formes, dont la matière première est le fonds visuel des revues.
Rio de Janeiro La chance des villes à forte géologie. Tracé classique et architecture moderne. Un parfait hybride.
La ville La grande ville a été inventée pour la nuit.
Méthode de travail
La vertu du doute Les croquis exécutés en secret, à la mine sèche réhaussée de crayon de couleur. L'intuition domine. Puis vient le partage des hypothèses avec les responsables de projet. Mise à l'épreuve, par les maquettes. Confrontation à la complexité du programme, début d'une phase d'exploration. Le projet est un composé instable qui évolue par glissements ou par sauts. Tout ce qui peut avoir une incidence sur la plastique du projet est présent, tant la fonction que la technique. Le plan vient après. Le moment de fixer le projet est repoussé jusqu'au dernier moment. Christian de Portzamparc questionne sans désigner le but. Des références, rarement architecturales. Intuitions, motifs énigmatiques,
éléments d'irrationalité. La liberté de parole donnée à la forme est garante de l'émotion, mais aussi d'une meilleure jouissance de l'usage. Le projet est le fruit d'une sédimentation, qui condense les traces de sa propre histoire. L'informatique, présente, n'est pas un outil de conception, mais un potentiel de simulation accéléré qui permet de tester certaines hypothèses par une visualisation en 3D qui libère du temps supplémentaire pour explorer à nouveau par des méthodes traditionnelles qui excluent toute fascination pour le médium. Les maquettes d'études restent le moyen d'investigation. Sculptures éphémères, objets blancs, qui préfigurent les masses du gros œuvre qui sera ultérieurement habillé avec le même soucis.
La ville La ville contient le temps. C'est une conversation qui traverse les siècles. C'est le véritable calendrier émotionnel du monde. La ville est le corps de la civilisation. Les urbanistes ont cherché à homogénéiser la ville, mais comment concilier le plan et la vie ? Age 1 La ville classique développe une conception basée sur les conventions, l'imitation, l'homogénéité. Son évolution est lente, siècle par siècle, avec des techniques évoluant peu. C'est une pensée sur le vide. L'histoire de la ville est celle du façonnage des espaces publics et de l'entre-deux issus d'une trame ou d'une topographie. Age 2 La ville moderne c'est le moment d'une inversion. Des objets pleins sont installés sur un vide général. La logique est
technique : hygiène, verdure, vue, rationnalité. Voyez Le Corbusier et ses machines à habiter. La ville de substitution est destinée à éradiquer la première. L'objet célibataire autonome devient la référence. Age 3 Aujourd’hui la complexité, la confrontation et l’enchainement de territoires contradictoires dépassent les urbanistes. Il nous faut une conscience neuve, loin du conservatisme historiciste. Il faut inventer la ville plurielle. Penser l'entre-deux en relation avec la culture moderne de l'objet, des réseaux et du mouvement. Il faut inventer une nouvelle relation entre l'objet, le lieu et le corps. Rétablir la relation entre l’objet et le territoire. À propos de l'îlot ouvert, la rue n'est jamais corridor, l'immeuble rarement mitoyen. Mais ce n'est pas une règle, c'est une méthode.
Densité Diluée avec le Mouvement Moderne, la densité s'est renforcée pour raisons économiques; Extention et concentration se sont produites ensembles. Après les utopies de dilution, la densité doit être repensée pour renforcer à la fois intimité et proximité. Le cyberspace crée une super proximité, mais si nous oublions le corps et l'espace, ils reviendront sous forme pathologique. Homéopathie Capacité de transformation majeure introduite par un effet minuscule. C'est un thème du monde de demain.
produit plus qu'elle ne consomme. La part maudite, le surplus, est consacrée au sacrifice, à la guerre, au don, à la conquête, à l’expansion. Aujourd'hui la part maudite ce sont les territoires chaotiques des villes dont les transformations échappent à l'économique et même à la durée du politique. La ville est un des dangers de demain. C'est pour nous une morale de l'action.
Textes des conférences associées à la tournée de l’exposition
Archipel La ville archipel est une alternative à la ville monocentrée.
Portrait intime/Icônes d’un itinéraire Méthode de travail/La ville
La part maudite Georges Bataille écrit que toute société
Pour Christian de Portzamparc Marc Vaye
Morceaux choisis Vitrines & tables
Tour Verte Marne la VallĂŠe 1971
Rue des Hautes Formes 1974
École de danse OpÊra de Nanterre 1983
CitĂŠ de la Musique Paris 1984/1995
EuroDisney Marne la VallĂŠe 1988
MusĂŠe Bourdelle Paris 1988
Pavillon Franรงais Biennale de Venise 1990
Nexus World Fukuoka Japon 1989
Port de la Lune Bordeaux 1990
Tour du CrĂŠdit Lyonnais Lille 1992
Nouvel Espace Culturel Rennes 1993 International Convention Hall Nara 1992
Bandai Cultural Complex Tokyo 1994
Extension Palais des Congrès Porte Maillot Paris 1994
Tour LVMH New York 1996
Tournées & Scénographies
Extrême-Orient Octobre 1995 Galerie Forth Canning Singapour Mars 1996 Musée National d’Art Contemporain Séoul Corée Mai 1996 Musée Fung Ping Shan Hong Kong Juillet 1996 National Sciences Center Bangkok Thaïlande Octobre 1996 Centre Culturel Arasbaran Téhéran Iran
Proche et Moyen-Orient Avril 1997 Parc Al beda Doha Qatar Mai 1997 Hotel Alhamra Jeddah Arabie Saoudite Octobre 1997 World Trade Center Dubai Émirats Arabes Unis Novembre 1997 Palais Tuwaiq Riyad Arabie Saoudite Décembre 1997 École des Beaux-Arts Damas Syrie Février 1998 Ordre des Architectes Beyrouth Liban Avril 1998 Galerie Hanneger Le Caire Égypte Mai 1998 Faculté d’Architecture Amman Jordanie Septembre 1998 Académie des Beaux-Arts Tbilissi Géorgie Octobre 1998 Université Sinan Istambul Turquie
Amérique Latine Mars 2000 Galerie de la Mairie Montevideo Uruguay Juin 2000 Faculté d’Architecture Buenos Aires Argentine Juillet 2000 Faculté d’Architecture Cordoba Argentine Septembre 2000 Gare Mapocho Biennale d’Architecture Santiago Chili Octobre 2000 Biennale d’Architecture Asuncion Paraguay Décembre 2000 Biennale d’Architecture Quito Équateur Février 2001 Musée La Tertulia Cali Colombie Mars 2001 Musée d’Art Moderne Medellin Colombie Mai 2001 Musée Léopold Rother Bogota Colombie
PORTFOLIO
#4
Exposition
Séquence d’études
Christian de Portzamparc
Commissaires Philippe Guillemet & Marc Vaye Réalisée avec la collaboration de Vanessa Baranès Bérenger Carron Jean-Patrick Degrave Benjamain Gonord Pierre-Emmanuel Grandfils Etienne Jacquin Ihab Kalaoun Rachel Lalande Néguine Maboudi Thibault Maunoury Désiré Wan Hok Chee Scénographe Marc Vaye Coproduction AFAA/ESA Productions Avec le concours de Bouygues Avec le soutien de Réseau Culturel Français à l’étranger École Spéciale d’Architecture Remerciements à Anne Barthélémy Étienne Pierrès Alain Esmery ©1995/1997