#18
KATEI Maison-Jardin
Espace polyvalent Kanagawa Japon / Junya Ishigami. DĂŠtail maquette.
Travaux / Atelier Marc Vaye
Printemps 2018
Jardins irriguĂŠs Toshigi Japon.
Espace polyvalent Kanagawa Japon.
Junya Ishigami le poète Comment qualifier Junya Ishigami autrement ? Ni le terme d’architecte, ni le terme de paysagiste ne conviennent vraiment tant Junya Ishigami réinvente la pratique du projet. Le qualifier de poète, c’est bien sûr exprimer la forte charge poétique de ses travaux, l’émotion ressentie devant ses mots, ses maquettes, ses dessins, ses collages, en attendant d’avoir un jour la chance de voir les réalisations, mais c’est surtout révéler le créateur de paysages intérieurs qui puisent au plus profond de notre inconscient. Nous pourrions aussi essayer celui de fabriquant de paysages oniriques. Créér un lac, déplacer des arbres, les replanter, créer une multitude d’étangs pour réaliser un jardin où l’eau, la terre et le ciel dialoguent comme dans un rêve.
Habitation Est du Japon.
Chapelle Shandong Chine.
Chapelle Shandong Chine.
Jean Nouvel, Junya Ishigami, Marc Vaye, François Bouvard à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.
Remodeler une colline pour accentuer l’effet de jaillissement d’une forme incertaine. Un pli de béton brut de dimensions aux rapports extrêmes : hauteur 45 mètres, largeur 1,3 mètres dans sa partie la plus étroite. Espace ouvert à la fois monumental et enveloppant, exposé aux intempéries et offert à la lumièe. Ici l’épaisseur de la matière varie de 22 à 180 cm. Ailleurs comme dans l’espace polyvalent à Kanagawa, la feuille d’acier mesure 12 mm d’épaisseur et franchit 70 mètres. Défis techniques au service d’un imaginaire primitif : terre, ciel, horizon, nuages, vents, pluies, forêts, grotte, jardins, plantes, enfants, animaux... Merci Junya Ishigami, mille fois merci, vos travaux exposés et votre conférence ont enchanté les jeunes pousses de l’architecture, les Takenokos comme vous les appellez au Japon. Conférence de Junya Ishigami à l’ESA, dans le cadre de l’exposition Freeing Architecture à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, Avril 2018.
Kasei / Maison-jardin
L’habitat de Homo Sapiens Technologicus Cyborg Qui est Cyborg Hybride d’homme et de machine, individu parfait parce que rendu pleinement autonome par la technologie, Cyborg est une fiction, un mixte d’imaginaire, de pratiques et de réalisations concrètes. Le terme, contraction des mots cybernétique et organisme, désigne une intégration de type nouveau entre l’homme et la machine. Cyborg est né en 1960 dans une revue d’astronautique, l’article signé de Manfred Clynes & Nathan Kline est titré Cyborgs and space. Cyborg est donc né, non pas d’un désir d’étoiles, d’une rêverie, mais d’un projet technique : échapper au milieu humain. Cyborg est donc un être qui n‘a plus besoin de la Terre, il a franchi les murs de cette niche écologique. En revanche, il ne peut se passer des machines qui sont devenues ses prothèses. Cyborg est un être mécanisé par son monde mécanique. L’ambition de fusion entre l’homme et la machine est à l’œuvre dans la thématique du Cyborg comme par exemple pour l’automobiliste de Crash (James G. Ballard 1973), un mixte de chair et de mécanique né de l’accouplement de chair meurtries et de tôles froissées. La présence d’un cerveau biologique ainsi que le respect de schèmes corporels sont la ligne de démarcation entre Cyborg et le robot. Cyborg est un surhomme mais sans échapper à la condition humaine, en passe de devenir machine mais aussi définit par sa capacité de résistance à cette machinisation. Comme tout hybride, comme le Sphinx ou l’Ange, Cyborg suscite à la fois désir et effroi. Il a vocation à se définir par rapport aux frontières qu’il transgresse, c’est une figure de l’interférence et de la médiation. Cyborg est la forme achevée de l’individu : autonome, solitaire, libre de toute attache… mais tributaire des techniques et surtout, nostalgique.
Où habite Cyborg Dans un monde où les frontières entre naturel et artificiel s’effondrent, une technonature, entouréé de beaucoup de machines, Cyborg vit dans l’urbain diffus, dans la ville territoire. Discontinue, celle-ci est le produit de la juxtaposition de séquences spatiales et fonctionnelles autonomes, c’est un paysage d’événements, un paysage fragmentaire, contrasté, plein de surprises, répétitif. La ville territoire est marquée par l’absence de limites, le hors échelle, l’itération, le manque de lisibilité, la prédominance du temporel sur le spatial. Chaos programmé, le corps de la ville territoire n’a plus rien de commun avec la conception anthropomorphique tant des édifices que de l’agglomération. Dans un tel paysage, il n’est plus question de composition urbaine où les maisons et la ville forment un tout organique. Ici au contraire chaque bâtiment, isolé, vit de son existence propre. L’élément de cohésion, c’est le tapis vert sur lequel il repose et le réseau viaire. “Plug-in city”, “Walking city” d’Archigram, où l’humanité est branchée sur de multiples réseaux. “Non stop city” d’Archizoom, où la forme architecturale est réduite à une enveloppe pauvre. “Il monumento continuo” de Superstudio, où le bâti disparaît au profit d’un maillage régulier de la planète par des réseaux sur lesquels se branche une population nomade. Un monde artificiel où réel et imaginaire, passé et présent se téléscopent, un monde circulatoire à base de juxtapositions et de contrastes violents, d’événements planifiés et d’émotions provoquées, comme dans un parc à thème. Une ville où l’impact des infrastructures et des réseaux rend l’architecture, l’art urbain et la planification urbaine, secondaires, nostalgiques, dérisoires. Dans cet univers cloisonné, marqué par la multiplication des frontières, seuils, points de passage et interfaces, les figures dominantes sont la clôture, le branchement, la nappe.
MultirĂŠsidence
SOHO
Soho / Machine automobile / Maison délicieuse L’habitat de Cyborg n’est habitable que par le truchement de la machine qui matérialise les mythes qui l’ont conduit vers cet habitat : le véhicule automobile. Cet habitacle autonome qui prolonge le cocon de l’espace domestique dans l’inquiétante étrangeté de l’espace public. Circuler dans le désert du Taklamakan ou sur Broadway, c’est être dans le même espace, le seul qui compte, celui de la mondialisation. Le véhicule incarne l’espace sauvage en pleine ville, incarne le désir d’ascèse érémitique de Cyborg. Cyborg est donc la figure de la combinaison véhicule/pavillon. Son habitat caractérise un genre de vie grand consommateur d’espace et d’énergie. Il aspire à le situer dans le paysage pour y mener une vie d’éternel touriste, à être en contact direct avec la nature, sans l’intermédiaire du travail, dans une jouissance libre et contemplative. Mais Cyborg préfère se déclarer nomade plutôt qu’ermite. Cyborg est célibataire, d’origine japonaise par sa mère, européen par son père. C’est un jeune urbain professionnel indépendant momentanément basé à Paris et qui pratique la multirésidence, c’est-à-dire le triptyque qui comprend un Small Office HOuse (SOHO), une Machine automobile et une Maison délicieuse. Le Soho est compact, acosmique (orientation et fondations sont souvent maltraitées), situé au cœur de la ville dont il parasite un bâtiment existant ou un vide de l’espace urbain, qu’il soit public ou privé. En réalité Cyborg a choisi l’emplacement pour son accessibilité et la vue sur la ville. Le Soho appartient à l’univers des microarchitectures. La tendance généralisée à l’exiguïté de la cellule domestique conduit à considérer ce thème comme une approche et un champ d’action des plus pertinents à la jonction de l’architecture, du design, voire de certaines expressions artistiques. C'est une question à la frange, située dans le hors champ de la discipline et qui invite à être hors sujet pour nourrir et redéfinir le sujet. En résumé, c’est un territoire d’expérience. Le Soho cible à la fois le domaine de l'intime et de l'individuel. L'intime individuel, c'est la question de la seconde peau. La miniaturisation ramène l'architecture à une échelle plus humaine démultipliant ainsi nos capacités d'interaction avec elle. Cyborg est attiré par la complexité des plans, la richesse des détails, ainsi que par la sensualité des matériaux et des jeux des formes.
Kasei + Chashitsu
Concernant la Machine automobile nous savons seulement que Cyborg a recours à un service universel qui lui permet de pouvoir disposer du véhicule adapté à chaque situation concrète, ce qui permet un large choix de véhicules. Enfin la Maison délicieuse, perdue au Japon, au bout du monde, une maison-jardin, katei, qui répond à la fois à ses attentes les plus archaïques et ses désirs les plus intimes. Elle permet de recevoir un ami et incarne à ses yeux un paradis terrestre, à l’image de la cabane des origines ou du pavillon de thé, Chashitsu. Située à l’écart de la plaine urbanisée où s’étendent les métropoles, la maison délicieuse est implantée dans l’érème, ye, dans un espace que l’on peut qualifié de sacré, celui des rivages, des forêts et des montagnes, celui des divinités, Kami, et des ermites. C’est un jardin-retraite offrant un havre de fuite hors du monde. Cyborg est séduit par le double et paradoxal mouvement qu’elle autorise : celui du repli et celui de l’ouverture. C’est l’art du shakkei, celui du jeu entre le proche et le lointain, l’alliance ineffable de l’intérieur et de l’extérieur. Le filtre-philtre, le filtre qui épure sons et lumières, le philtre qui transforme les trivialités du quotidien en rumeur du bonheur et fait aimer le monde en lui restituant à la fois distance et intimité. La Maison délicieuse est en prise avec son milieu, elle qualifie le paysage plus qu’elle ne s’y intègre. Elle permet d’entretenir la mémoire, les savoir-faire éprouvés, tout en innovant. Dans la Maison délicieuse tout est paysage. Ce qui n’exclut pas de dresser des blockhaus sombres qui trouvent en eux-mêmes leur propre extériorité comme les antiques habitations urbaines méditerranéennes, d’ouvrir la maison à l’intérieur d’elle même, sur son propre paysage. Revenir sur la scène de la grotte peinte où peut se déployer librement un imaginaire. Il est temps de composer l’espace aussi en terme de fermeture, d’ombre et d’opacité.
MĂŠthode
Cadrage de la recherche-projet Concevoir à la fois un Soho et une Maison Délicieuse, c’est imaginer un projet double, une réponse duale à une même question, celle de l’habitat de Cyborg, cette créature hybride qui pratique la multirésidence. Le Soho concerne la mégapole et la densité, sa qualité est l’accessibilité, son thème la compacité, sa caractéristique majeure l’efficacité ergonomique. En terme de surface il n’excède pas 30 m2 (100m3) mais offre un extérieur. Sa construction mobilise des matériaux industriels (acier, verre, composites). La Maison délicieuse, du latin “delicious”, “extrêmement agréable” ou “qui excite les sens et l’esprit” concerne le rapport au milieu, c’est un otium permettant la co-habitation durable et confortable avec un invité. Le scénario est a définir librement. Il devra intégrer tous les dispositifs spatiaux adaptés aux attentes de Cyborg, ce qui inclus un jardin et pavillon de thé. La recherche du site du Soho se fera par arpentage dans Paris, par une découverte in situ (terrains en friche, zones délaissées de la ville, interstices, toitures des bâtiments existants qu’ils soient ordinaires ou exceptionnels). Celle de la Maison Délicieuse se fera par la navigation dans Google Earth, par une découverte in visu (zones agricoles, forestières, montagnardes, littorales). Dans les deux cas l’implantation sera justifiée par le potentiel du lieu. Chaque site sera l’objet d’une analyse détaillée (climat, topographie, ressources, paysages, coutumes, mythes, architectures).
Recherche-Projet
une recherche-projet est un néologisme à l’usage des jeunes générations, une valise didactique pour étudiants du XXIe siècle. Il indique que concevoir et penser sont indissociables, qu’en architecture on fait de la recherche par le projet. Que penser et dessiner sont articulés et que pour projeter il faut indifféremment fréquenter, mots, chiffres et schèmes.
Pièce écrite illustrée Elle articule texte et image dans une réflexion qui fonde le projet. Il comprend : * titre + éventuellement sous-titre + schème (croquis originel). * court récit décrivant l’identité de Cyborg (portrait & attentes). * story-board (transcription graphique et sensible du scénario). * étude thématique libre. * analyse des milieux. * déclaration d’intention (texte, mots clefs, références, schémas, croquis). * bibliographie, filmographie, sitographie,… Il suppose une stratégie de mise en page (30 pages minimum) (conception graphique, couverture, sommaire, pagination,...).
Documents graphiques titrés 2 Formats A0 verticaux (sur carton plume). 1 pour le Soho / 1 pour la Maison délicieuse. * Plan de masse/situation (échelle 1/500e-1/200e) * Plans & Coupes contextualisés (échelles 1/50e, 1/20e) * Croquis d’ambiance. * Perspective contextualisée ou axonométrie éclatée. * Maquettes concept et d’études + Maquettes finales (échelles 1/50e, 1/20e).
Bibliographie générale
Japon
Pensée paysagère Bioclimatique Microarchitectures
* La ville territoire des cyborgs / Antoine Picon, éditions de l’imprimeur 1998. * Un paysage d’événements / Paul Virilio, Galilée 1998. * Les quatre concepts fondamentaux de l’architecture contemporaine / Richard Scoffier, Norma éditions 2011. * Eloge de l’ombre / Tanizaki Junichiro, Pof 1986. * L’empire des signes / Roland Barthe, éditions du Seuil 2005. * Le sens de l’espace au Japon, Vivre, penser, bâtir / Augustin Berque avec Maurice Sauzet, éditions Arguments 2004. * Pensées sur l’architecture et le paysage / Tadao Ando Yann Nussaume, Arléa 2014. * Tokyo, Portraits & Fictions / Manuel Tardits, Le Gac Press 2011. * Le Japon ou le Sens des extrêmes / François Laplantine, édition Agora 2017. * La mystérieuse beauté des jardins japonais / François Berthier, Arléa 2015. * La maison Sugimoto / architecture 5 ARTE film, 26 “ * Court traité du paysage / Alain Roger, Gallimard 1997. * Le jardin planétaire / Claude Eveno, Gilles Clément, Editions de l’aube, 1997. * Les raisons du paysage / Augustin Berque, Editions Hazan 1995. * Climats / conférences de Malaquais 2012. * L’architecture de l’environnement bien tempéré / Reyner Banham HYX 2011. * Temps fugaces temps précaires / Eclats quaderns 224. * Occuper sans s’installer, construire sans bâtir / Collège des architectes catalunya. * Constructions de petites échelles, mini PA n°29, Ed. Pavillon de l'Arsenal 2002. * XS Grandes idées, Petites structures, vert, extrême, Phyllis Richardson sous la direction de Lucas Dietrich, Thames and Hudson 2002 & 2007 & 2009. * Technique & architecture N° 458 février mars 2002, alternatives solutions. * Technique & architecture N°451 déc 2000/ jan 2001 grammaire du minuscule. * Technique & architecture N°450 oct 2000/ nov 2000, génération transculture. * D'A “Ces édicules pas ridicules” N°107, décembre 2000. * Architecture d'aujourd'hui N°328 juin 2000, microarchitectures. * Shelter / Shelter publication 1973. * Mobile, art of portable architecture / Jennifer Siegal, Princeton architectural press New York 2002 + More mobile, portable architecture for today 2008.
© 2017 Space X / Pas de panique Monsieur Cyborg.
Revue d’atelier Marc Vaye ateliermarcvaye.blogspot.com #6 Pavillon de thé #11 Bioclimatic #13 Habiter la circulation #16 Dessins & photographies Shin Takamastu #31 Chapelle Kobé Tadao Ando #32 Maison Koshino Tadao Ando #38 Japonisumu #40 Vers un nouveau paradigme / XXIe siècle #42 Abécédaire #45 Habitus Domus Domesticus #47 Kare-Sansui #51 Multirésidences Paris Japon #52 Cyborg Paris Japon
Maison dĂŠlicieuse.
Akio Humairaa Golamnobee Akio est un homme célibataire de 45 ans. C’est un passionné de nouvelles technologies, plutôt extravagant. Néanmoins c’est quelqu’un de très sensible et généreux. Il est d’origine japonaise par sa mère et française par son père. Depuis tout petit, Akio était quelqu’un de très curieux. Il suffisait d’un rien pour le fasciner notamment quand il s’agissait de robot. Il nourrissait de grands rêves et voulait créer une entreprise sur la découverte de nouvelles technologies. En grandissant il réalise son rêve. Dès 24 ans à la sortie de son école de recherche, Akio connait un grand succès. Il a tout appréhendé, tout repensé, tout révolutionné, porté par une infatigable créati-
vité et de sa curiosité. Les recherches au sein de son entreprise se focalisaient dans un premier temps sur la création d’objets de tous les jours, d’objets ergonomiques qui faciliteraient la vie quotidienne des personnes. Par la suite les horizons de recherches se sont élargies. L’entreprise pensait et réalisait toute sorte de technologies. Akio devint un homme influent et important, il accordait beaucoup d’importance à la nouveauté, la modernité. Il voulait toujours être en avance dans son temps. Le fil conducteur de sa réussite était sa vision futuriste du monde. Malheureusement, un jour en rentrant chez lui, après une soirée, il eut un accident. Depuis ce jour, sa vie prit une toute autre
Soho
tournure. Lors de son accident, il perdit en partie la vue à cause des éclats de verres retrouvés dans ses yeux. De plus il eu une paralysie définitive de son bras droit. Suite à ce terrible accident il décide d’axer les recherches de son entreprise sur le corps humain afin de développer une technologie pour ses blessures. Grâce aux résultats promettant il s’équipe d’une prothèse ultra performante ainsi que de lunette lui permet¬tant de stabiliser sa vision. Akio est alors devenu un cyborg et profite pleinement de la magie des nouvelles technologies. La vision futuriste d’Akio se transcrira dans le Soho à Paris ainsi que dans la maison délicieuse au Japon à travers l’espace intérieure mais aussi l’enveloppe extérieur de son lieu de vie. Son côté ouvert d’esprit, proche du monde fait qu’il aime se montrer et n’a aucune envie de se cacher, un peu comme un manteau qui viendrait englober son intérieure qui est privée donc Les espaces ouverts mais structurés prendront le dessus. Des failles ainsi que des jeux de lumière viendront s’insérer dans les projets pour les rendre uniques
et adaptés à Akio. Sa générosité entraînera une disposition généreuse de l’espace destiné à l’accueille des ses invités.
Ayant les yeux endommagés à cause de son accident, Akio perçoit l’énergie lumineuse différemment. Sa façon de ressentir la lumière naturelle sur son corps a changé. Des jeux de lumières entrainés par une filtration de la lumière ne lui est pas indifférent, cela suscite alors d’autres sens. De plus le fait d’être cyborg, cela a enlevé une part d’humanité a Akio. En effet il n’est plus sensible à certaine chose. Pour garder la part d’humanité qu’il lui reste il faut alors en permanence raviver ses sens par le biais de l’architecture. Akio doit être en contact avec le milieu naturel et doit pouvoir avoir des interactions avec ce milieu naturel. Un milieu naturel peut ramener une certaine spiritualité dans la vie d’Akio notamment avec la présence d’un salon de thé dans sa maison délicieuse. Ce salon de thé est un endroit pour se recueillir, il doit établir tout un parcours pour y accéder.
“Une œuvre d’art doit plonger le spectateur dans une intimité avec lui-même, il faut y entrer pour découvrir ce que nous sommes”. Anish Kapoor
Filtration de la lumière
Dans la caverne du Léviathan Le visiteur est embarqué dans une expérience sensible unique, à couper le souffle. Passé le sas d’entrée, la stupeur fuse. Quel spectacle ! On pénètre dans l’espace d’une caverne, vide, vaste, sans issue. Et rouge sombre. Un effet immédiat de tiédeur et de pénombre : on baigne dans une douce lumière rougeâtre filtrée par des parois translucides. Première surprise, dans cet espace clos, la lumière extérieure joue un rôle important. Par temps couvert, la lumière est statique, les parois restent opaques, mais avec le soleil, elles laissent passer les jeux d’ombre des verrières du Grand Palais. Au couchant, la couleur rouge s’intensifie et la nuit fait surgir d’autres jeux d’ombre et
de lumière. La deuxième surprise nait de l’architecture de l’ensemble. On se sent à l’intérieur d’une véritable construction, bien symétrique dont les parois sont parcourues de lignes parallèles figurant des planches, ou du moins un assemblage de matériaux. Une fois accoutumé à la pénombre, l’œil est happé vers le fond de la caverne. On découvre en hauteur trois cônes immenses : l’un d’eux est au centre, et flanqué latéralement des deux autres. Tous trois sont de mêmes proportions, comme trois grandes trouées pointées vers les hauteurs, ouvrant sur des profondeurs inaccessibles. La symétrie rigoureuse de ce dispositif, le grand cercle de base du cône central et la convergence de toutes les lignes donnent une image de perfection architecturale.
Water Temple / Tadao Ando Koshino House / Tadao Ando © Martin Houra
L’architecture et la lumière présentent un lien indissoluble. Comme le dit Le Corbusier “L’architecture est le jeu savant, correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière” et “Les éléments architecturaux sont la lumière et l’ombre, le mur et l’espace”. En effet, c’est seulement en interaction avec un objet que la lumière, onde immatérielle, se matérialise, prend forme et qu’il est possible de la percevoir. D’autre part la lumière permet de voir, révèle les espaces et nous permet d’interagir avec le monde physique. “La lumière est l’origine de tout être” affirme Tadao Ando. Une variation de lumière dans un espace peut en changer complètement la perception : ainsi, dans un volume abondamment éclairé, la sensation d’espace est amplifiée et les limites de la pièce semblent repoussées. L’architecture a la capacité de modifier et doser
la lumière qui de son côté rend visible l’espace et le transforme.
Matérialisation de la lumière Un des éléments primordiaux de la philosophie d’Ando est sans aucun doute la lumière. Dans tous ses projets, le travail sur la lumière constitue un principe de base dans la conception de son architecture. Malgré le fait que tout le musée soit souterrain, chacun des espaces d’exposition bénéficie de lumière naturelle présentée sous différentes formes. L’architecte capte cette lumière et la rediffuse à travers la pièce plutôt que de la laisser tomber sur le sol. C’est ainsi qu’il arrive à créer des ombres à l’intersection des murs ou encore aux croisements du plein et du vide. Dans les espaces de circulation, elle se transforme en guide afin d’éclairer les visi-
teurs le long du parcours muséal. À l’intérieur des cours, la lumière n’est aucunement transformée, mais elle est plutôt cadrée par les murs du musée qui émergent du sol. Chacun de ces lieux offre aux visiteurs une expérience unique issue de la philosophie d’Ando et de l’importance qu’il accorde à la lumière en tant qu’élément fondateur de ses bâtiments. La lumière est un facteur important de la mise en scène de l’espace, elle “confère une existence aux objets en reliant l’espace et la forme”. Avec le passage du temps et la succession des saisons, l’objet, le mur ou l’espace se modifient, deviennent vivants et se donnent à voir autrement, et de ce fait affinent la conscience esthétique de l’individu. Encore plus que la lumière, c’est donc son mouvement qui intéresse l’architecte. Corollaire de la lumière, l’ombre lui permet d’exister. La pensée
de Tadao Ando est exigeante et belle, et son œuvre reflète les questions essentielles que se pose son auteur : l’architecture a un rôle à jouer “pour élever la conscience, (…) réveiller les émotions et les désirs de ses habitants, (…) solliciter ce qui dort au fond d’eux-mêmes, (…) les espaces deviennent des intermédiaires, créant un dialogue profond entre l’usager et l’architecte (…), ainsi l’architecture donnera la sensation d’exister. “Si l’architecture renferme, comme je le pense, les espaces conduisant à l’épanouissement physique et spirituel du moi, alors je veux créer des bâtiments qui influent sur la vie de l’homme.” Cela se traduisit, dans son œuvre, d’abord par une architecture fermée, permettant à l‘habitant de s’épanouir, sublimant les espaces quotidiens pour favoriser un dialogue avec les éléments naturels : la lumière, la pluie, le vent.
Thermes de Vaals / Peter Zumthor © Edouard Louis.
Kunsthaus Bregenz / Peter Zumthor © Louna Hope.
La lumière sur les choses
matériaux employés en architecture capables de diffuser et d’atténuer la lumière. Par exemple, le verre, par ses propriétés de transparence et réflexion, peut devenir translucide selon le traitement utilisé. C’est ce qu’exploite Peter Zumthor pour Kunsthaus Bregenz afin de créer une impression d’isolement : la lumière est diffusée et éclaire l’espace de manière uniforme ; les éléments extérieurs sont dissimulés, et c’est comme si une brume s’interposait en créant un espace détaché du temps et de la réalité.
“Chaque matériau ou surface réagit différemment à la lumière. De là l’importance de choisir les matériaux en ayant conscience de la lumière pour arriver à un résultat juste”. L’approche de Peter Zumthor quant à la lumière est de penser, dès le début de la conception, aux moyens utilisés pour éclairer le bâtiment. Il imagine le milieu bâti comme une masse d’ombre dans laquelle progressivement, on laisse la lumière y pénétrer selon les intentions conceptuelles du projet.
Films translucides Avec ces matériaux, la déviation et la dispersion internes des rayons lumineux sont maximales et par conséquent, à travers le film, on ne peut apercevoir que des ombres vagues et les objets disparaissent dans une brume. Il existe plusieurs
Cette approche est assez couramment exploitée dans les programmes de bain. Ainsi, dans le cas des Bains du Vieux Montréal, le verre est employé pour résoudre un problème de voisinage et d’intimité : la lumière naturelle pénètre dans le bâtiment à travers des verres translucides qui donnent au visiteur une impression d’intimité. Par la même occasion, cette lumière diffuse contribue à créer
Cathédrale Los Angeles / Rafaël Moneo © Louna Hope.
une sensation de pureté et de tranquillité, permettant toujours au baigneur de garder un contact atténué avec la ville. Un film translucide n’a pas seulement la capacité de diffuser et d’atténuer la lumière, mais il peut aussi modifier sa couleur. Les verres colorés ont souvent été employés pour créer des vitraux et décorer les églises, toutefois, le verre n’est pas le seul matériau translucide et la pierre peut aussi devenir un film translucide. Dans l’église Saint-Pie de Franz Füeg, la lumière passe à travers une couche de marbre, révélant ainsi le dessin abstrait de ses rainures, et se teinte d’un jaune doré. Rafael Moneo fait de même pour le vitrail de la Cathédral de Los Angeles, mais, à la place du marbre, il a utilisé de l’albatre. D’autre part, avec un peu de fantaisie, il est possible de trouver une infinité de matériaux à employer comme film translucide : le tissu employé dans la White Chapelle de Aoki Jun ou différents objets de la vie
Christus Pavillon / Meinhard Von Gerkan.
quotidienne employés dans le cloître du Christus pavillon de Meinhard Von Gerkan en sont des exemples. Dans le Christus pavillon, la lumière de l’espace central est filtrée par de fines plaques de marbre blanc. Par contre, pour le cloître l’architecte a joué avec plusieurs autres matériaux : entre deux plaques de verre sont placés plusieurs objets différents. On y retrouve des éléments naturels tels que du sable, du charbon, de la laine ou des plumes, des éléments technologiques, comme des câbles, des pièces de machines et des instruments, mais aussi des objets domestiques, tels que du papier, des vêtements et des jouets. Il en résulte une cacophonie originale de couleurs et de textures qui animent l’espace.
Dominus / Herzog & de Meuron.
Kolumba Museum / .
Pulvérisation de la lumière à travers un écran perforé Un autre moyen pour créer de la privacité en permettant à la lumière naturelle de pénétrer dans le bâtiment est l’écran perforé. Il peut prendre plusieurs formes comme par exemple celle du claustra ou du moucharabieh. En opposition aux films, il est de nature opaque : la lumière passe à travers une multitude de perforations et non pas à travers la matière elle-même. En plus la lumière maintient ses caractéristiques naturelles : à travers un écran perforé elle subit seulement une pulvérisation qui à son tour, est dématérialisée, en perdant sa pesanteur. Ces deux phénomènes ont la capacité de subjuguer ceux qui les observent et de les émouvoir.
Louvre Abu Dhabi / Jean Nouvel.
Le claustra est un élément architectural existant déjà dans l’architecture vernaculaire. Il est possible d’en trouver des exemples dans plusieurs cultures, mais il est par culièrement présent dans l’architecture arabe sous forme du moucharabieh. Caractérisés par un climat très chaud, les pays arabes ont développé un véritable art du moucharabieh. Ces dentelles en bois sont exploitées pour leur capacité à aténuer la chaleur et l’éclat du soleil, sans empêcher la ventilation naturelle. De nos jours, les moucharabiehs traditionnels en bois ont été réinterprétés grâce à de nouveaux matériaux et de nouvelles technologies. C’est le cas de l’Institut du Monde Arabe de Jean Nouvel, où le moucharabieh, composé de diaphragmes métalliques, prend un langage industriel et adapté à un bâti-
ment moderne. Par ailleurs le moucharabieh dans les pays arabes sert aussi à préserver l’intérieur des regards indiscrets. En effet la forte différence de luminosité entre l’intérieur et l’extérieur permet de “voir sans être vu”. Les murs perforés perdent leurs poids et apparaissent plus légers que ce qu’ils sont en réalité. On retrouve cette particularité dans plusieurs projets, comme par exemple le domaine viticole Dominus de Herzog De Meuron. Depuis l’extérieur les murs de pierre paraissent massifs et imposants, par contre à l’intérieur ils perdent leur pesanteur grâce à la lumière qui passe à travers les interstices entre les pierres et l’espace se remplit ainsi de milliers d’étincelles de lumière. Cette approche crée une ambiance particulière qui défie les lois physiques. Cela donne un effet de dématérialisation. Encore plus accentué ce effet de dématérialisation se rencontre aussi dans le Kolumba muséum, où les murs en briques semblent se désintégrer avec la hauteur, grâce à un appareillage différent qui laisse filtrer la lumière. Les écrans, contrairement aux films qui modifient le passage de la lumière grâce à un phénomène de réfraction et de réflexion, ont la capacité de la fragmenter et la pulvériser sans en modifier la nature : la lumière n’est pas diffusée ou transformée, elle conserve sa direction, son intensité
et sa couleur originelle. Les parois de briques ajourées du Kolumba Museum semblent se dématérialiser et parviennent à atomiser la lumière naturelle en créant une poussière lumineuse qui recouvre l’espace d’étincelles vibrantes. De cette manière, la lumière morcelée devient un élément décoratif en continuel changement, comme un motif de lumière et d’ombre qui orne les surfaces qu’elle rencontre. Cet effet devient un élément qui anime l’espace du projet pour le Louvre de Abu Dhabi de Jean Nouvel qui, autrement, serait monochrome. Le musée se développe au-dessus d’une grande coque ajourée laissant filtrer la lumière intense du désert. Ainsi pulvérisée, elle devient un motif brillant : des grains étincelants décorent les surfaces monochromatiques des pavillons en leur conférant un éclat unique. Jean Nouvel voulait que ce musée soit un microclimat. “Il fallait permettre aux publics de se promener de manière confortable. Ce qu’ils ne font jamais à Abu Dhabi à cause de la chaleur et du soleil. Pour cela, le projet est posé sur la mer et la lumière du soleil y est filtrée”. Les motifs complexes du toit sont le résultat d’un dessin géométrique méticuleux, répété en différentes tailles et angles à travers les huit couches superposées. Chaque rayon de soleil doit pénétrer les huit couches du toit, apparaissant et disparaissant au gré des déplacements du soleil tout au long de la journée et créant un effet cinématographique.
Louvre Abu Dhabi / Jean Nouvel.
Baptisé “pluie de lumière”, cet effet a fait l’objet de nombreux modèles et maquettes au cours des dernières années et représente l’un des éléments clés de l’architecture du musée. La fonction première du dôme est d’agir à la façon d’une canopée et de protéger les bâtiments et l’esplanade intérieure de la vigueur du soleil et de la chaleur du Moyen-Orient. Objectif : assurer le confort des visiteurs et réduire la consommation énergétique du bâtiment.
“On peut dire que l’architecture est la fabrication réfléchie d’espaces. Ce n’est pas le remplissage de surfaces données par le client, c’est la création d’espaces qui évoquent la sensation d’utilisation appropriée. Pour le musicien, la partition c’est voir ce qu’il entend. Le plan d’un bâtiment devrait se lire comme une harmonie d’espaces dans la lumière. Même un espace conçu pour être sombre devrait avoir juste assez de lumière par quelque ouverture mystérieuse pour nous dire à, quel point, en réalité, il est sombre. Chaque espace doit être défini par sa structure et le caractère de sa lumière naturelle. Je ne parle évidemment pas des petites surfaces qui servent les grands espaces. Un espace architectural doit révéler par lui-même l’évidence de sa création. On ne peut faire un espace en divisant une structure plus grande faite pour un grand espace, parce que le choix d’une structure est synonyme de la lumière et de ce qui donne son image à cet espace. La lumière artificielle est un petit moment statique singulier de la lumière, c’est la lumière de la nuit, et elle ne peut jamais égaler les nuances d’atmosphère que créent l’heure du jour et la merveille des saisons.” Louis Khan
MuCEM Marseille / Rudy Ricciotti.
L’architecture de Rudy Ricciotti revendique le récit, l’importance des mots et des signes, qui racontent une histoire. Celle qu’il propose au MuCEM est l’histoire du peuple de Marseille, l’histoire de son port et de ce site fait de remblais. Mais plus largement encore, le récit du bâtiment d’un peuple et d’une culture. “Je souhaitais pour le MuCEM un récit qui prenne le parti du peuple, un lieu de promenade et de culture.” Mais, le bâtiment n’est pas une métaphore modernisé de l’histoire de l’architecture méditerranéenne, un amalgame de reproduction, ou de réinterprétations. “La référence, c’est l’absence de référence. Ou une référence locale, de proximité, le fond de la mer.” Pour Rudy Ricciotti, c’est encore dans le territoire qui l’entoure, dans la poussière et la pierre du fort Saint-Jean et dans la grande étendue salée de la mer toute proche que se trouve les réponses à son projet. Ainsi, la résille est pour lui un imaginaire de proximité, un bout de sol rocheux observé dans le fond de la baie et relevé devant la face, fait de pleins et de vides, d’ouvertures et d’opacités, d’ombres et de lumières. Le voyage devient alors une expérience sensorielle de ce qui fait ce territoire, l’espace méditerranéen. L’architecture vient capter l’environnement, saisir la spécificité du lieu par les éléments naturels qui façonnent et fondent l’image et
l’identité du Sud. “C’est un territoire le MuCEM, pas un objet architectural. Il est soumis à la violence du Mistral, soumis à la pression solaire, à la castagne solaire, soumis à la présence des embruns.” Tout cela se retrouve dans la MuCEM, la douce violence des éléments vient s’infiltrer et prendre place dans la demeure du monde Méditerranéen. La résille de béton joue avec le soleil provençal, cadrant des vues sur la mer, si proche qu’elle vient effleurer le musée jusqu’à ses pieds, dans des douves, cousines d’un autre temps des douves du fort Saint-Jean. Les rejets de l’eau jouent avec la chevelure des ombres du soleil assommant au travers de la résille, et ce travail de la lumière fabrique “une linguistique nouvelle, propre au projet”. Quand un proverbe provençal dit : “ Le meilleur dans le soleil, c’est l’ombre”, Rudy Ricciotti comprend qu’il est bien question de l’apprivoiser cette Méditerranée, d’en saisir les fondements, de savoir les comprendre et de se les approprier. Le projet “est un chemin ascensionnel, du port au fort Saint-Jean. Il est un territoire qui part du niveau des quais. On prend une rampe périphérique qui circule en pente très douce qui permet d’accéder jusqu’au toit, tel un voyage de la terre vers le ciel, de la mer vers le soleil. Et lorsqu’on est sur le toit, on prend une autre passerelle pour accéder au Fort Saint-Jean.” Le MuCEM se doit,
MuCEM Marseille / Rudy Ricciotti.
selon Rudy Ricciotti, d’être cet espace du dialogue, du dialogue entre les marseillais, entre les peuples méditerranéens, mais aussi entre le peuple et son histoire, entre le peuple et sa mer. “Ce projet, ce n’est pas un bloc, ce n’est que du vide.” L’architecte ne veut pas concevoir un mausolée en hommage au peuple et à la culture méditerranéenne, mais bien un lieu du passage, du vivant et des échanges. Et au travers de son architecture, de son utilisation et son expérience structurelle, le MuCEM exprime le mouvement d’une histoire qui continue de s’écrire. Les
coursives extérieures du bâtiment, permettant la promenade du port jusqu’au fort Saint-Jean, se déroulent en “une ziggourat de deux rampes qui ne se touchent jamais”. Le projet est alors un voyage, d’une traversée de la mer méditerranée, nous offrant une vue filtrée, au travers de ce que certains voient comme un moucharabieh, cadrée sur la Grande Bleue ; plus encore un voyage au coeur de la culture méditerranéenne, de son histoire et de ses voyages, montant en haut de la ziggourat, écoutant le bruit des navires arrivant au port, depuis les coursives périphériques.
Ile aux Cygnes / Paris.
Kamiichi / Préfecture de Toyama.
CE PROJET DOUBLE CONSTITUE D’UN SOHO A PARIS ET D’UNE MAISON DELICIEUSE AU JAPON EST LIE PAR LE SITE MAIS AUSSI PAR LE CONCEPT. A PARIS LE SITE EST TRES SYMETRIQUE AVEC LA PRESENCE D’ARBRE ET D’UN POINT D’EAU ETANT LA SEINE UNE CONSTRUCTION CONSTITUE DE PLUSIEURS MODULES VA VENIR S’AGGRIPER A CE SITE. TANDIS QU’AU JAPON ON A UNE NATURE DENSE ET DESORDONNEE, CE SERA PLUSIEURS VOLUMES QUI VONT VENIR SE POSER ET CADRER CETTE FORET DENSE PAR DES PASSERELLES. LE PASSAGE D’UN BATI A UN AUTRE SERA UN PARCOURS DES 5 SENS. LES DEUX PROJETS SERONT EXCLUSIVEMENT RESERVEs AU CYBORG AKIO CAR UN TRAITEMENT DE LA FILTRATION DE LA LUMIERE VIENDRA ARTICULER LES DEUX PROJETS.
Bibliographie Webographie Atmosphère / Peter Zumthor Imaginer l’évidence / Alvaro Siza Regard sur l’architecture / Tadao Ando Structure and Form, La construction poétique de l’espace, Le Moniteur, 2003. http://www.mucem.org/le-mucem/lemucem-son-architecture http://www.rudyricciotti.com/ http://architizer.com/projects/mucem/
http://www.lamoureux-ricciotti.com/ Marionmoissinac, Peter Zumthor, URL : http://marionmoissinac.blogspot. ch/2012/08/peter-zumthor.html Conférence Rudy Ricciotti Ensas-17 Déc 2013 :http://www.youtube.com/watch ArchiExpo e-magazine Special: Rudy Ricciotti on the MuCEM: http://www.youtube.com/watch
Qui est Cyborg Maylo est un jeune homme de trente ans. Célibataire. Né de père Chinois et de mère Japonaise. Il nait au Japon et y fait sa scolarité jusqu’à ses dix huit ans. Ensuite il décide de venir étudier la gastronomie française à Paris, la Capitale de la lumière. Maylo cherchait le bonheur de Paris, ce mélange inimitable du désuet, du sentimental et du désir. Le seul problème de Paris, c’est sa tradition. Elle freine toute modernité. Maylo apprend deux ans
après son arrivé à Paris qu’il a un problème cardiaque, une malformation au niveau du cœur. Une anomalie dans la fabrication du cœur. Il lui faut une transplantation de cet organe. Malheureusement le temps presse. Et en France les choses mettent pas mal de temps à se faire. Une longue liste d’attente existe déjà. Maylo n’a pas le temps d’attendre. Un scientifique spécialisé dans la transplantation travaille depuis longtemps sur des nouvelles façons de remplacer le cœur. Il s’agit de remplacer le cœur humain par
Le vide un moment d’égarement Iris Grillet
un cœur artificiel contenant une énergie artificielle. Le sang est remplacé par cette énergie. Cette manipulation répond aux mêmes critères de sauvetage que la transplantation d’un nouveau cœur. Le jeune homme n’a plus le temps de tergiverser. Il a le choix entre essayer de vivre et mourir. Il se lance et subit l’expérience. Cette dernière est longue et douloureuse. Une semaine plus tard il se réveille. Il vit. Il respire. Il se sent bien. Il reste le même mais avec une version améliorée de lui même. Son nouvel organe est bien plus puissant.
Maylo ne tombera plus malade. N’a plus besoin de dormir autant qu’avant, il est plus fort. Il a une santé de fer ! Il est prêt à reconquérir le monde de la cuisine. Par contre l’énergie de son cœur n’est pas éternelle. Il est nécessaire de la régénérer en permanence, grâce à l’énergie du soleil. Sa survie est désormais dépendante de cette innovation. Cette innovation nécessite une installation chez Maylo. Il lui faut revoir son lieu de vie de A à Z. Un lieu sain et lumineux.
Attentes Dans mon histoire, la priorité des pièces est remise en question. Un Soho est un petit espace, de trente mètres carré. Donc nous n’avons pas la place suffisante pour faire des extravagances. Pour la carapace, j’imagine un lieu baigné de lumière avec beaucoup d’ouvertures. Il faudrait un espace situé en hauteur, un espace très bien exposé. Maylo est un cuisto hors pair. Il a déjà une clientèle très fidèle. Il aimerait donc devenir traiteur pour des grands évènements. Son appartement serait doté d’une belle et fonctionnelle cuisine dans laquelle il pourrait accueillir ses clients pour leur faire gouter ses mets. La pièce principale sera une grande cuisine car c’est également son espace de travail. Maylo dort moins que les humains normaux, donc la chambre sera un espace ou il y passera très peu de temps. Cette pièce sera composée d’un
lit de 1,40m et de placards simples. Il fait sa toilette comme tout le monde donc il a besoin d’une salle de bain, composée d’une douche, d’un lavabo, d’une toilette. Le parti pris de surfaces amples et de volumes réduits à l’essentiel met en valeur le choix des matières et les possibilités de contrastes entre elles. En ce qui concerne la Maison Délicieuse, je pense à un lieu sain prêt à accueillir la vie de Maylo, son lieu de travail et un invité. Je prolonge la même façon de penser l’espace au Japon que pour le Soho Parisien de Maylo. Quatres points vont guider le projet : . Simplicité et sobriété : c’est l’impression première, elle se retrouve d’abord au niveau architectural, dans l’articulation généralement simple des différentes pièces. Autres éléments contribuant à
cette apparente simplicité : le minimalisme de la décoration et de l’ameublement, le vide suggestif, ainsi que l’utilisation de matériaux sans prétention. . Harmonie avec la nature : l’utilisation de matériaux naturels, avec leurs couleurs sobres et leurs textures imparfaites, est un premier facteur de rapprochement avec la nature. De même, la symétrie étant une notion artificielle, qui n’existe pas dans la nature, l’assymétrie règne et on ne trouve pas non plus de formes trop parfaites, qui par définition sont figées et ne laisseraient aucune possibilité d’évolution. . Minimalisme : Ce vide typique des intérieurs japonais donne l’impression que la maison est véritablement réduite à l’essentiel et au purement fonctionnel. L’ameublement est ainsi réduit au mini-
mum. La décoration en tant que telle est également minimale. . Qualité: également un héritage de la voie du thé, le choix des matériaux fait l’objet d’un soin particulier. Ce n’est pas seulement la qualité intrinsèque de chacun des matériaux qui est considérée, mais également ses qualité esthétiques, son aspect, sa texture : une poutre peut ainsi être choisie pour la beauté d’un nœud dans son bois... Un grand soin est également apporté à la construction proprement dite : les charpentiers et menuisiers japonais sont capables d’emboiter des pièces de bois parfaitement ajustées au millimètre près rendant ainsi l’usage de vis et autres clous parfaitement superflu. L’amour du détail et de la finition complète cet Art, dont le résultat est cette grande qualité qui caractérise la maison.
“Si l’on regarde attentivement une architecture, si on parcourt une ville, on s’aperçoit que l’architecture y est en fait poreuse, poreuse à l’air, et que s’il y a une rivière que l’on peut appeler rue, elle n’est jamais indifférente à ses rives. De sorte que la rue, l’air, ne peut être pensée comme vide, ne peut être pensée dans l’absolu, toute seule, pas plus qu’on ne peut penser un jour qui serait étranger à la nuit, elle ne peut être pensée que comme un pli dans la matière elle-même.” Henri Gaudin
Le vide “Le vide est tout puissant car il peut tout contenir” Okakura Kazuko - Le livre du thé - 1906. L’esthétique épurée des intérieurs traditionnels japonais a son origine dans le Taoisme, arrivé au Japon avec le bouddhisme Zen. Selon le principe du Wu-Wei, le vide a, au sein d’une œuvre d’Art, au moins autant d’importance que les formes esquissées par l’artiste. De même dans une maison japonaise, la réalité d’une pièce se situerait dans l’espace délimité par ses murs et son plafond, plutôt que dans les murs et le plafond eux-mêmes. Le pavillon de thé, archétype de l’architecture japonaise suggérant la vacuité et l’impermanence, s’appelle d’ailleurs aussi «chaseki» ou “demeure du vide”. Selon la philosophie taoiste, le Beau est donc quelque chose qui se suggère, se devine, et non pas quelque chose qui est déjà complètement révélé : c’est à l’observateur d’interpréter, de compléter une œuvre, de remplir le vide, à partir des impressions et sentiments engendrés dans son esprit
par une ébauche de motif, une texture, un soupçon de couleur, l’ombre d’une forme... Le vide n’est donc pas ici néant mais espace de suggestion. Ainsi, la beauté d’un intérieur japonais résiderait dans les jeux d’ombre, les couleurs neutres, l’ébauche d’un motif sur une porte coulissante, la texture d’un tatamis, d’un mur ou d’une poutre, l’arbre que l’on aperçoit dans la lumière du jardin... En fait, nous ne pensons et nous ne représentons jamais un espace vide tout seul, mais toujours relativement à un plein. C’est le rapport avec un espace plein qui fait voir l’espace vide. A la différence d’un espace plein, un espace vide est un espace disponible. Par définition, il n’est pas rempli, alors que le plein l’est déjà. Le vide est un volume signifiant. Le vide est une potentialité multiple. Le vide est mouvement. Un espace vide est en tension avec des espaces pleins.
SOHO Ile Saint-Louis
Maylo accueille ses clients chez lui. Son chez soi fait office de bureau. Il désirait un lieu central dans un quartier typique parisien comme l’Ile Saint-Louis. Quartier tranquille avec des nombreux hôtels particuliers. Pour que Maylo puisse prendre la lumière pour se recharger, le SOHO est situé sur le toit d’un bel immeuble face a l’Ile de la Cité. Un espace lumineux de 30 m2 composé d’une belle cuisine et de rangements. Les quatre murs sont habillés de végétaux. Le bas est nourricier et le haut d’agrément. La mezzanine fait office de chambre et de salle de bain. Cet espace minimal et fonctionnel contient le strict nécessaire vital. La cuisine est un ilôt central, fonctionnel et facilement accessible. Maylo est un chef cuisinier et ouvre sa propre affaire, il doit trouver un concept séducteur : des bons produits. J’ai développé un mur végétal nourricier, un jardin vertical, des murs de plantes, des tableaux végétaux, un univers naturel et harmonieux. Il donne vie aux espaces verticaux. Le mur végétal est un véritable système de culture, il est primordial de contrôler son bon fonctionnement. Les végétaux auront besoin d’être taillés, fertilisés afin d’avoir un jardin vertical durable (taille, fertilisation, protection contre les ravageurs). En l’absence d’intervention humaine, en présence d’air propre et d’une humidité suffisante, tout support tend à être naturellement colonisé
par des bactéries, des algues, puis des mousses et des lichens, avant l’apparition de petites plantes, qui sont généralement aussi des épiphytes des arbres. Dans le cas où le mur reste sec, ou en atmosphère plus sèche, il peut également être colonisé par des plantes grimpantes y compris en climat tempéré avec par exemple le lierre et la vigne vierge. Plusieurs approches techniques existent, allant de l’insertion de plantes adaptées aux milieux secs et pauvres, cactées, pour créer des structure de type jardins de rocailles, à des techniques sophistiquées dites de génie végétal optimisant les conditions de colonisation et de pousse des plantes grâce à des substrats capables d’absorber et relâcher l’eau (tourbe/sphaignes, zéolithe, fibre de coco) ou grâce à des supports de feutre horticole synthétique dans lequel circule de l’eau enrichie en nutriments. Dans ces deux derniers cas, l’arrosage fonctionne généralement en circuit fermé et doit être adapté au contexte climatique et saisonnier, avec un système de contrôle parfois automatisé, de même que pour les teneurs en nutriments de l’eau. Un grand nombre de plantes tropicales épiphytes ou poussant à l’ombre de la canopée se contentent de peu de lumière et de peu de nutriments, mais nécessitent une eau non calcaire, eau de pluie par exemple.
Maison dĂŠlicieuse Arashiyama
Arashiyama est un lieu-dit du nord de l’arrondissement Nishikyō et du sud de l’arrondissement Ukyō, à l’ouest de Kyoto, au pied du mont Arashi dont il porte le nom. C’est essentiellement un site touristique centré autour du pont Togetsukyo, prisé des Japonais qui s’y rendent pour admirer au printemps les cerisiers en fleurs, et en automne les érables. Au nord du pont se trouve une forêt de bambous géants. Un long parallélépipède de lévitudes brutes, de béton épais, de coupe nette et mystérieuse sur la montagne. Il défi toute gravité. Il faut se rapprocher, à travers un long mur de pierre, gris et crayeux comme la montagne environnante. Dépassant les proportions verticales auxquelles l’œil a été habitué. Le sommet de la maison est beaucoup plus large que sa base, le premier étage est en porte-àfaux de chaque coté d’un niveau de jardin minimal. Donnant l’impression d’un équilibre précaire. Cette configuration affirme la fragilité et l’impertinence des interventions humaines sur le paysage. Depuis le salon surélevé, on plonge sur la terrasse en contrebas, et de là, saute dans une mer de chêne vert, une forêt protégée et luxuriante dans la montagne
japonaise, non loin d’un minuscule village perché. Vue d’en haut, une belle ouverture verticale qui longe tout le parallélépipède, offre une lumière constante tout au long de la journée. La disposition interne épurée de la villa s’affirme avec clarté. Au centre, un volume en béton rassemble toute les parties utiles de la maison, de la cuisine à la salle de bain en passant par les rangement. De chaque coté, libéré de ces nécéssités terre-à-terre, le salon et la chambre principale sont libres de déployer leur envergure, et le regard prend son envol sans encombre. L’opacité latérale du bloc de béton est en effet compensée par les larges baies vitrées à chaque extrémité qui assurent la luminosité de l’espace simultanément ouvert et fermé, la villa est à la fois un écrin de protection pour l’intimité de ses occupants et belvédère surplombant un paysage qui s’étend à perte de vue, fournissant un indice alléchant de l’infini. C’est comme si la villa affirmait que le premier but de l’architecture est de nous obliger à regarder la nature, nous apprenant ainsi à la respecter et à proclamer qu’elle demeure la première, la dernière et la meilleure demeure de l’homme.
Le Jardin La perception que le japonais a de ses jardins est également fondamentalement différente: le jardin japonais est en effet d’abord une œuvre d’Art, et non un lieu de divertissement. Il est donc essentiellement destiné à être contemplé, que cela soit d’un point fixe, ou en mouvement sur un chemin. Dans le cas du jardin où l’on se promène, le chemin parcouru permet de visualiser cette œuvre sous différents angles, différentes perspectives. De même, le cycle des saisons, leurs fleurs et les différentes palettes de couleurs et de matière qu’elles apportent aux arbres transforme éternellement cette œuvre et fait que le jardin n’est jamais terminé...
Pavillons de thé Une réunion de thé, chanoyu, consiste en la rencontre de deux personnes, au moins, un maître de thé et un invité, réunis pour partager une tasse de thé. Le maître de thé officie : il prépare la rencontre, en fixe la date et l’heure, décore le pavillon d’une calligraphie et d’une fleur, choisit les ustensiles qu’il va spécifiquement utiliser pour cette rencontre. Ces ustensiles sont le plus souvent des objets de collection, meibutsu, dont l’appréciation par l’invité fait parti de la cérémonie. À la date et
l’heure indiquée, l’invité se présente au pavillon. Il patiente à l’extérieur et y pénétrer que lorsque le maître l’y invite en sonnant une cloche. Le thé utilisé se présente sous forme de poudre de jeunes feuilles de thé vert pilées, le matcha, que l’on mélange à de l’eau et que l’on bat à l’aide d’un fouet, chasen. Une rencontre de thé peut durer plus ou moins longtemps. Dans sa forme la plus longue, différents thés légers sont d’abord servis, puis un repas, kaiseki, enfin le bol de matcha. Ces étapes se font en silence, selon un rituel et une gestuelle codifiés par les maîtres de thé. Ce n’est qu’à l’issue de la rencontre que maître et invité échangent sur objets de collection et sur l’expérience ressentie lors de la performance. Enfermés dans un pavillon clos, le maître et son invité recherchent une expérience métaphysique, au cours de laquelle ils ressentent profondément le passage des saisons, la solitude de l’existence et la précarité de la vie. D’un acte simple en apparence, le Japon a réussi à faire un art poussé jusqu’au rituel, associé à une véritable philosophie de vie : la voie du thé. Plutôt hermétique voire ésotérique au premier abord, la cérémonie du thé est à la fois le point de départ et de convergence d’arts et de concepts tant éthiques qu’esthétiques qui constituent les fondements et l’originalité de la culture japonaise.
Histoire du thé Le thé fut importé de Chine au Japon en même temps que le Bouddhisme, c’est à dire à partir du VIIIe siècle : les moines pratiquants avaient en effet l’habitude de boire du thé afin de se tenir éveillés pendant leurs longues heures de méditation. C’est au XIIe siècle avec Eisai (1141-1215), fondateur du bouddhisme Zen, que fut adopté le thé vert en poudre, macha, et reconnues ses vertus sur la santé. Dans les monastères Zen, on prit aussi l’habitude de servir du thé aux visiteurs importants, et, du fait de leurs contacts privilégiés avec ces monastères, la coutume fut rapidement adoptée par la noblesse. C’est à cette époque que le Japon commença à cultiver son propre thé, notamment à Uji dans la région de Kyoto. Les réunions de thé, prétextes à diverses festivités, devinrent très populaires chez les Samurais. le jardin japonais peut également être un objet de méditation, comme le sont les fameux jardins de pierre, ou encore un chemin au sens propre comme au sens figuré du terme : un jardin de thé est un chemin menant au pavillon de thé dont la contemplation doit permettre aux participants qui l’empruntent de se mettre dans l’état d’esprit requis à une cérémonie du thé.
Univers analogues Alexandre Vuittenez
Akimoto L’homme hybride Akimoto aimait partir, sortir, profiter de la vie. Il aimait beaucoup voyager. Il exerçait le métier de trader. C’était un homme comme tout le monde. Il aimait aussi les maths et s’occuper de ses jardins japonais. Akimoto était un homme ouvert, déterminé, courageux. Mais un jour, sa vie a basculé durant un vol en avion. Entre la vie et la mort, les médecins décidèrent de remplacer une partie de son corps par une machine capable de redonner de l’énergie. Pour l’empêcher de souffrir, les médecins prirent la décision de l’endormir pendant plusieurs années. Sans cet élément, son corps se serait dégradé jour après jour. La machine est conçue d’une pierre surpuissante aux dons inexpliqués. Elle lui a permis de récupérer très vite ses facultés et lui a donné la capacité d’augmenter son quotient intellectuel. Lorsque Akimoto se réveilla, il lui
était très difficile de se déplacer. Sa vue n’était pas bonne. Le monde lui apparaissait flou. Doté d’une surpuissance non contrôlée, ses moindres mouvements devenaient violents et anarchiques. Après une rééducation rude et périlleuse, Akimoto se fit à sa nouvelle vie. Il réussit à remarcher et à reprendre goût à la vie. Depuis sa sortie du coma, Akimoto a des flashs lumineux. Pour lui, la lumière a toujours été source de vie. La lumière lui redonne espoir. En son for intérieur se cachent cependant des pensées sombres difficilement descriptibles. Comme si son subconscient lui rappelait son combat pour survivre à la douleur. Même si ce changement est douloureux, Akimoto n’a jamais renoncé et a décidé de reprendre sa vie en main en réexerçant son métier de trader. Son retour dans la société a été un choc. Akimoto a redécouvert un
Stefano Boeri / Tour de Milan.
monde où de nouvelles technologies sont perpétuellement créées et où tout lui paraît surdimensionné, démesuré. Mais par ailleurs tout lui semble cependant plus rapide, plus simple. C’est comme si la dimension spatiale et temporelle s’était considérablement accélérée. Akimoto est fasciné par la transformation de la ville. Les moyens de transport ont considérablement évolué. Les voitures se sont mises à voler, les trains ont la capacité de se déplacer à des vitesses inimaginables. Quant à la ville, les constructions se sont élevées donnant l’impression de fusionner avec le ciel. Entre elles, de gigantesques lignes de réseaux et de galeries épurées à perte de vue où se déplacent des multitudes d’hommes, d’hybrides et d’objets
mécanisés capables de communiquer ensemble. Tout est devenu artificiel, il est devenu impossible de savoir à quel niveau se situe la surface de la terre. Akimoto est un hybride mélangé d’être mécanisé et d’humain qui ressent une confrontation entre la machine et l’homme. L’être mécanisé a envie de s’installer et de travailler dans une ville hyper connectée, près des autres machines, où voyager n’est plus une difficulté, où les transports sont universels, où se déplacer n’est qu’une question de quelques secondes ou de minutes. La machine l’attire dans un monde hyperactif. Depuis cet implant, le monde hyperconnecté et les objets électroniques lui sont devenus indispensable.
Akimoto a besoin de surfaces épurées lui offrant la possibilité de mieux réfléchir et de résoudre les plus grandes et complexes équations qu’il aime tant. Akimoto a aussi besoin d’un lieu lumineux et chaleureux pour y accueillir de grandes personnalités, et des hommes d’affaire pour leur montrer ses grandes prouesses mathématiques. Mais par ailleurs, Akimoto a besoin d’un lieu calme et discret où il peut évacuer ses mauvais souvenirs et son trop plein de stress accumulé durant la journée. C’est la partie humaine de Akimoto a qui besoin de quitter le monde hyper connecté, de profiter de l’extérieur des villes pour retrouver une nature qui ne fait qu’un avec lui. Il a besoin de sérénité. Ressentir l’air pur de la nature a toujours été source de bon-
heur et de pureté. Akimoto a toujours besoin de vivre en harmonie avec la nature. Elle est pour lui source d’aventure. Profiter de l’extérieur et de la lumière naturelle lui donne la force et le pouvoir de réfléchir et d’enrichir encore plus son quotient intellectuel. La nature lui donne l’opportunité d’être plus concentré et d’optimiser son temps de travail. Dans la ville, les contacts et les échanges avec les autres humains ou machines ne sont pas toujours faciles. Akimoto s’est senti devenir omnibulé par le travail et l’optimisation du temps et de l’espace. C’est pourquoi Akimoto a décidé de travailler en milieu urbain et d’habiter à l’extérieur de la ville dans un environnement calme et naturel, loin des artifices citadins.
SOHO Maison dĂŠlicieuse
Transcription spatiale Akimoto est un être au quotient intellectuel très développé depuis qu’on lui a implanté une pierre aux dons inexpliqués. Il est très rapide et son esprit est très cartésien. Il aime les formes rectilignes et ordonnées. Il a besoin de surfaces épurées lui offrant la possibilité de mieux réfléchir et de résoudre les plus grandes et complexes équations. La machine le rend très addict à la technologie. Akimoto est un homme fracturé physiquement et psychologiquement. Son corps est en conflit physique et psychologique perpétuel entre l’humain et la machine. Il a besoin d’une part d’un espace confiné dans une sorte de coque pour se sentir en sécurité et évacuer ses mauvais esprits et d’autre part, de parties plus intimes surélevées pour lui donner un sentiment de liberté. Pour Akimoto, la lumière naturelle est un élément fondamental de son retour
à la vie. En effet, une forte exposition à la lumière a toujours été pour lui source d’énergie. La lumière le revitalise, le dynamise et lui donne de l’espoir. Il est donc important de créer de grandes baies vitrées où il pourra s’exposer à la lumière. Les matériaux aux aspects lissés joueront un rôle crucial dans la réalisation de son habitat. Pour continuer, Akimoto a besoin d’un environnement naturel changeant au fil des saisons. Le climat et les jardins jouent un rôle très important pour stimuler son esprit. La sérénité de la nature lui donne l’opportunité d’être plus concentré et d’optimiser son temps de travail. Akimoto a toujours besoin de vivre en total osmose avec la nature. Pour cela, le salon de thé et le SOHO seront en hauteur permettant à Akimoto de profiter pleinement de l’horizon et de la nature changeante au fil des saisons.
Rocher de Roquebrune.
La fracture Après avoir imaginé la double personnalité de Akimoto dont l’âme est divisée entre l’artificiel et l’humain et transcrit ses attentes architecturales à savoir le SOHO et la Maison délicieuse, il me faut adapter une thématique dirigeant mon projet, adaptée et cohérente avec le personnage et ses attentes. C’est le thème de la fracture que j’ai retenu. On entend par fracture, la cassure, la rupture, la blessure, le contraste, la séparation, l’opposition selon le contexte associé. On distingue ainsi de multiples types de fractures comme la fracture ou transformation spatiale, la fracture temporelle, la fracture physique et psychique et la fracture entre terrien et divin. Fracture temporelle La fracture temporelle ou interruption du temps est une chose indescriptible.
Faille en Islande.
© Jiri Benovski.
Elle nous échappe. Sans savoir pourquoi notre esprit nous quitte pour revenir ensuite. Durant cette période, le temps s’écoule, notre esprit est ailleurs mais notre état physique reste et change au cours du temps. Il peut tout aussi bien être capté par une vague lumineuse qui nous transporte dans un paradis que par une vague sombre qui nous plonge dans le chaos. La fracture temporelle laisse place à l’imagination et l’irrationnalité qui peuvent être à l’origine de grandes idées architecturales originales et innovantes.
profondeurs de la terre. La fracture crée une transformation spatiale horizontale en créant une brèche à travers l’espace. Elle laisse une vive lumière naturelle pénétrer à l’intérieur de l’espace qui va s’atténuer et se contraster au fil de son avancée dans les profondeurs de la fracture.
Transformation spatiale horizontale La terre bouge continuellement. Parfois elle se met en colère et se déchire pour laisser apparaître de grandes failles, fracturant le sol sur des centaines de kilomètres. Elle laisse alors entrevoir les
Transformation spatiale verticale Aux failles peuvent être associées des collisions entre les plaques terrestres provoquant l’apparition de chaines montagneuses ou de volcans responsables d’une transformation spatiale verticale où la terre semble vouloir conquérir le ciel. Ces transformations mettent en valeur les échelles de la hauteur et de la longueur et les notions d’horizontalité et de verticalité qui sont indispensables en architecture.
Fracture physique et psychique La fracture physique correspond à une partie de notre corps qui cède sous la violence des éléments qui nous entourent. Cette violence provoque une douleur qui peut être réparable ou irréparable. Il en va de même pour la fracture psychique. Notre âme peut être rompue par une vie parfois capricieuse et difficile. Cette âme peut nous quitter et ne jamais revenir, et notre vie est brisée à jamais. Mais parfois cette âme nous relève et transmet la force, le courage et l’envie de continuer et de s’ouvrir au monde extérieur et de profiter encore plus de la vie. C’est ce type de fracture qui peut donner naissance à de grands défis architecturaux.
Fracture entre terrien et divin L’homme a toujours essayé d’aller chercher la divinité en liant ciel et terre. L’homme a toujours essayé de défier l’horizontalité du ciel en créant toujours plus haut. Depuis des siècles et des siècles, cette rupture entre terre et ciel persiste et reste la première question de notre existence.
SOHO Il se situera sur un immeuble haussmannien face à l’Hôtel des Invalides. Son implantation aura lieu sur le toit de l’immeuble où se trouve le Conseil supérieur du Notariat au 60 Boulevard de la Tour-Maubourg dans le VIIe arrondissement. Il aura une vue imprenable sur l’Hôtel des Invalides, monument parisien d’une grande complexité architecturale et classé monument historique, haut lieu de la mémoire nationale. L’hôtel est associé à une grande esplanade d’une superficie de 32800m². Longue de 500m, elle s’étend du bâtiment principal jusqu’à la Seine. D’autre part, les squares Santiago du Chili et d’Ajaccio encadrent l’Hôtel des Invalides. Akimoto pourra aussi apprécier d’autres grands monuments de Paris comme la Tour Eiffel et le Grand Palais qui sont à quelques minutes à pied. De plus, ce site est desservi par les stations de métro Invalides, Varenne et La Tour-Maubourg.
Maison délicieuse Elle se situe sur les pentes des Alpes japonaises et au bord du lac Arimine dans la préfecture de Toyama, au Japon. Le lac Arimine est un lac artificiel créé par la construction d’un barrage Cet espace est réputé pour son climat alpin. Les Alpes japonaises comprennent les monts Hida, les monts Kiso et les monts Akaishi. On trouve dans ces chaînes montagneuses différents sommets dépassant 3 000m d’altitude, les plus hauts du Japon après le mont Fuji. Le mont Hotaka culmine à 3190m et le mont Kita à 3193m d’altitude. Ce lieu isolé offre un cadre de vie exceptionnel pour se reposer et se détendre après de grosses semaines de travail. Ce site au relief contrasté, mélange d’horizontalité et de verticalité, se distingue par de multiples avantages qui permettent de répondre aux attentes de Akimoto.
Intentions L’objectif du SOHO est d’avoir un simplexe s’installant sur les toits parisiens avec une vue imprenable sur l’horizon et les invalides. Le but est de créer un univers chaleureux, protecteur, pratique et compact à partir de la fracture. Il est composé de quatre murs protégeant l’intimité de Akimoto. A l’intérieur de ces quatre murs, se trouve deux parties bien distinctes. La première doit permettre à Akimoto d’accueillir de grandes personnalités et des hommes d’affaire afin de leur montrer ses grandes prouesses mathématiques. Dans cette partie sera alors installé un bureau cuisine avec un cadre pur où les
ouvertures se feront au nord et l’ouest pour avoir la meilleure lumière de travail. Ensuite la deuxième partie est un espace beaucoup plus intime s’ouvrant sur l’horizon parisien où Akimoto pourra profiter pleinement de ses temps de pause même si ses journées sont très chargées. Cet espace de vie lui permet de mieux récupérer et de mieux réfléchir pendant son temps de travail. Il sera composé d’une chambre et d’une salle de bain. Entre ces deux espaces se trouve une fracture, laissant pénétrer la lumière. Par ailleurs, cet espace permet à Akimoto de sortir de l’artifice pour contempler le peu d’espace naturel qui lui est cher. Cette fracture accentue la verticalité par de petites et étroites parois. Mais elle crée également une rupture dans l’horizontalité écrasante de l’horizon parisien. Cette rupture évoque la rupture du temps mais aussi la souffrance et le conflit intérieur de Akimoto. Le SOHO se compose de deux types de matériaux, le béton et le zinc. Même si ces deux matériaux paraissent sombres, ils traduisent le passé difficile de Akimoto et l’aspect minéral de la ville. Ce sont aussi des matériaux lisses et droits qui correspondent bien aux côtés intellectuel et cartésien de Akimoto. Le verre, quant à lui, offre un espace ouvert qui permet l’apport d’une grande quantité de lumière et d’air.
L’objectif de la Maison délicieuse est de concevoir une maison dans un cadre verdoyant avec une richesse environnementale inégalée (montagnes, lac, foret). Le but est de créer un univers chaleureux, protecteur et pratique à partir du thème de la fracture. Pour cela, cette habitation sera installée sur un flanc de montagne avec une vue imprenable sur le lac Arimine. Par ailleurs, pour sa conception, il sera essentiel de prendre en compte les très importantes amplitudes saisonnières des températures avec des hivers très froids et des étés assez chauds. Cette maison doit être pensée en s’inspirant des traits forts du personnage : le trader Akimoto. Cette maison délicieuse est une extension même du SOHO ; elle doit se retrouver au milieu d’une nature vierge de toute intervention humaine. Elle devra être composée de cinq parties
bien distinctes : une grande terrasse, un jardin japonais, un espace de vie, une annexe de réception pour les invités et un salon de thé. Son architecture doit jouer sur le contraste entre l’horizontalité du lac et la verticalité de la montagne. Elle comprendra donc deux éléments bâtis très différents mais complémentaires. Tout d’abord on va retrouver deux parties longues, hautes et cubiques aux aspects très fins qui feront office de coque protectrice; en quelque sorte, une quatrième peau protégeant son intimité. Le fait de créer ces éléments avec un étage permet de créer un palier offrant un sentiment de sécurité et de bien-être. Cet étage sera dédié à recevoir une chambre, une salle de bain et une mezzanine où il pourra évacuer ses pensées négatives et son stress. A ces parties précédemment citées seront ajoutées de nombreuses ouvertures qui donnent une possibilité pour Akimoto de s’ouvrir aux montagnes et aux divinités. De plus, elles sont de la même dimension ce qui offre les mêmes privilèges aux invités et à Akimoto. Dans cet ensemble est installé un bureau à l’écart de l’espace de vie offrant les meilleures conditions de travail pour Akimoto. Pour continuer, l’objectif est de créer une séparation à partir de vides symbolisant la fracture à la fois physique et psychique du personnage.
La fracture est renforcée par les jeux de hauteurs entre les différentes parties du bâtiment et par le contraste entre la verticalité et de l’horizontalité. Elle offre une séparation afin de toujours protéger l’intimité de Akimoto. D’autre part cette fracture offre, par la présence à son niveau d’une grande baie vitrée, une source lumineuse diffuse dans l’habitat. A l’intérieur de cette coque est installée la deuxième partie du bâtiment, plus basse et plus étendue qui ouvre sur l’horizontalité du lac par de grandes baies vitrées. Cet ensemble vitré orienté au sud est très important pour capter au maximum la lumière rasante de l’hiver afin de chauffer au mieux l’espace de vie. Par contre, en été, ces baies vitrées orientées plein au sud seront protégées par de grandes casquettes. Cette partie est un lieu de vie épuré, clair et agréable où les invités et Akimoto pourront échanger. Entre cette coque et l’espace de vie est
installée une grande terrasse qui permet à Akimoto de flâner entre les écrins de verdures. Cette tension constante entre la nature et l’artifice lui sera totalement bénéfique à sa stabilité psychique. Plus en hauteur et dans l’espace sauvage du terrain est installé le salon de thé qui symbolise la divinité. Et qui permet d’embellir davantage encore le paysage. La hauteur et l’isolement du salon de thé devront procurer à Akimoto un sentiment supplémentaire d’intimité. De plus, elle lui donne un sentiment de puissance pour lutter contre son difficile passé. L’ensemble architectural est composé de matériaux comme le béton rappelant l’aspect artificiel de la ville et le bois rappelant la vie et la nature. Le béton est un matériau aux qualités très importantes pour l’hiver comme celle de l’inertie thermique. Quant au bois, il s’agit d’un très bon isolant et d’un matériau esthétique.
Bibliographie Climat Paris : https://fr.wikipedia.org/wiki/Climat_de_Paris Climat Japon - Lac Arimine : https://www.nippon.com/fr/features/jg00059/ Topographie Paris https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/carte-topographique-ign http://fr-fr.topographic-map.com/ https://www.google.fr/maps/@48.8464112,2.3149139,14z/data=!5m1!1e4 Plan cadastre Paris : https://www.geoportail.gouv.fr/ Composition d’une toiture : http://www.toituremontrealroofers.com/fr/structurede-toit.php Topographie Japon : http://fr-fr.topographic-map.com/ https://www.google.fr/maps/@36.4697868,137.4420583,14z/data=!5m1!1e4 Matériaux et culture Japonaise : http://www.japonismus.com/ Séimes au Japon : https://nihonkara.fr/le-big-one-ce-seisme-qui-fait-trembler-le-japon/ Dictionnaire Des Symboles, Jean Chevalier , Alain Gheerbrant Mythes, Rêves, Coutumes, Gestes, Formes, Figures, Couleurs, Nombres. Atmosphères, Peter Zumthor.
’Zimo Zhang
L’architecture tout un parkour Emma Peyrichou Kaya possède une personnalité à la fois simple et complexe. Son changement physique la fait se sentir en marge de la société actuelle. Il y a trois ans, Kaya a été victime d’un très grave accident de voiture. Elle dut se faire amputer des deux jambes. Un comble pour une acrobate urbaine qui saute de toit en toit, au sein de son école de parkour urbain. Ce fut une tragédie pour elle. Kaya a alors vécu une véritable descente aux enfers. Pendant deux ans, les douleurs fantômes qu’elle ressentait dues à la perte de ses jambes étaient insupportables. La douleur était d’une telle intensité, que Kaya d’ordinaire indépendante devenait comme aliénée à celle-ci, la douleur dirigeait de plus en plus son comportement et ses émotions. Ainsi elle est devenue
très solitaire et ne supportait plus le contact avec les autres humains. Elle devenait de plus en plus aigrie, au point d’avoir perdu tout contact avec le monde extérieur réel, Kaya dominait le monde en parcourant les toits parisiens. Pour remédier à ce traumatisme qui devenait invivable, elle était prête à tout. Elle accepta alors de subir un traitement expérimental. Grâce à la technique, Kaya c’est vue implanter des prothèses de nouvelle génération, dites prothèses cyborgéniques. Elles sont directement reliées à son système nerveux et sont actionnées par plusieurs moteurs capables de reproduire les mouvements des membres originaux. En effet, les prothèses de Kaya, sont d’une très grande efficacité, et vont même jusqu’à surpasser de loin les mem-
bres de chair. Kaya a acquis grâce à ses prothèses, la capacité de sauter notamment à plus de 2m50 de haut. Ces outils technologiques ont accru ses performances physiques, mais également ses performances psychiques. Kaya est devenue un véritable sur-homme, rapide et efficace, c’est un nouvel individu qui est né, appelé Cyborg qui répond au couplage entre l’homme et la machine. Ces nouvelles prothèses ont révolutionné son quotidien. De ce fait, aujourd’hui elle aspire à prendre un nouveau départ. Pour cela, elle souhaite habiter dans de nouveaux espaces qui répondront à ses attentes. Kaya n’a pas pu échapper à la condition humaine, nostalgique du passé, d’un monde différent. La nostalgie qu’elle
ressent s’exprime de multiples manières cela va de prendre un bain chaud, à faire du parkour sur les toits de Paris ou encore à manger de bons plats franco-japonais. Cependant vivant dans un monde et dans un corps sans cesse connecté, elle cherche tant dans son SOHO à Paris, que dans sa maison délicieuse au Japon, à s’évader et s’échapper du monde moderne. Le contact avec le dehors est trés important pour elle. Kaya souhaite apprendre à vivre avec son nouveau corps et à développer son éveil personnel. Ses futurs habitats devront être des lieux de ressources personnelles, qui allieront la tranquillité et l’apaisement. De plus, la maison délicieuse pourra accueillir des invités.
Transcription spatiale L’analyse de la personnalité de Kaya m’a permis de définir ses attentes architecturales qu’il faudra mettre en place dans ce double projet. De ce fait, nous pouvons définir deux points majeurs à traiter afin de répondre au mieux aux attentes de cette cliente exigeante. Dans un premier temps, le physique atypique de Kaya implique dans ce double projet la notion de parcours. C’est-à-dire, la création d’espaces de vie ou la déambulation prend tous sens. Le but étant de concevoir des coupures spatiales qui amènent à devenir des séquences. Chaque séquence est porteuse d’un impact, ressentie dans l’immédiateté de l’instant. Elles doivent aussi faire partie d’un ensemble. Les relations de séquence à séquence conduisent à d’autres sensations. Elles sont à prévoir
dans une suite en cohérence. Dans un second temps, il sera nécessaire de créer des espaces lui permettant un contact dedans/dehors. L’entrée de la maison n’est pas qu’une porte, c’est aussi un parcours qui conduit progressivement le visiteur de l’intérieur vers l’extérieur, de l’espace public à l’espace privé. Chaque élément traversé ou emprunté doit trouver sa place en harmonie avec les autres. Tous ces éléments se combinent pour construire un parcours architectural. Sa nostalgie est un sentiment fascinant qui lui procure un intérêt pour l’architecture traditionnelle, mais fusionnée à l’architecture contemporaine. Kaya cherche dans son SOHO à Paris et dans sa Maison délicieuse au Japon, à retrouver toutes ces caractéristiques qui lui sont chères.
Dedans / Dehors
Après avoir imaginé la personnalité de Kaya et transcrit ses attentes spatiales, il me faut établir un fil conducteur à mon double projet. Pour ce faire, je me suis demandée comment donner une âme commune au double projet que je dois réaliser ? J’ai donc choisi le thème du dedans/dehors, comme fil rouge pour mener à bien ce projet. A Paris comme au Japon, Kaya a besoin d’un fort conctat avec le dehors, l’extérieur afin de se sentir habiter la Terre. Mais comme tout être humain, elle désire se sentir bien chez elle. Ses deux habitats doivent donc la satisfaire. J’ai donc compris que la notion de déplacement du dedans au dehors, et de l’intérieur à l’extérieur sera majeure dans les deux projets. Je me suis alors intéressée à l’architecture traditionnelle japonaise et notamment à la Maison Sugimoto qui est le reflet de la pure tradition japonaise. Le toit de la maison japonaise à un caractère particulier, car celui-ci protège des imtemperies, mais est également la racine de la maison. Les toits japonais dépassent légèrement et forment une sorte de casquette, que nous pouvons appeler véranda ou encore zone tampon. Ces zones tampon qui peuvent s’apparenter à des galerie, véranda, couloir l’engawa, littéralement “bord côté”, est difficile à caractériser. Il a un rôle d’isolant, de transition entre l’intérieur et l’extérieur, mais aussi de lieu de détente ou encore de
méditation. Cette casquette présente tout autour de la maison peut aussi se retrouver à l’intérieur, entourant un patio. Elle est prolongée par un auvent ou noki qui protège à la fois du soleil et de la pluie. Dans la grande tradition japonaise, la nature est omniprésente. Le végétal a un caractère intrinsèque au quotidien japonais, et s’en priver serait un crime. Si les jardins intérieurs font partie de cette culture ancestrale, ils restent une valeur importante aux yeux de la jeune génération. Aujourd’hui où l’espace se rétrécit, les Japonais ne comptent pas sacrifier ce lien à la nature. Comme des tableaux vivants, la nature s’infiltre dans les intérieurs, invitation au repos dans un monde en accélération. Les travaux de Sou Fujimoto, architecte japonais contemporain, m’ont beaucoup aidé dans la compréhension du parcours dedans/dehors. Largement inspiré par la nature, Fujimoto a conçu au coeur de Tokyo une oeuvre aux allures bien particulières. Une structure en béton rappelant la manière dont serpentent les érables japonais, le tout orné de véritable végétation. Cet espace se veut polyvalent, comprenant à la fois des magasins, des bureaux ainsi qu’une résidence. Dans un Tokyo ultra urbanisé, cet immeuble est une véritable bouffée d’oxygène. Selon l’architecte, l’enjeu de cette maison est d’imager la
notion de vie dans un arbre : les pièces (il y en a 21) sont ouvertes entre elles, comme si on passait d’une branche d’un arbre à une autre. La notion de parcours se fait ressentir dans ce bâtiment.
En conclusion, j’ai observé qu’à l’inverse de notre culture, qui est attachée à souligner les fins et les débuts, la culture japonaise dont est issue Kaya, n’oppose pas les extrêmes mais les associe. Il en est
ainsi des fins et des commencements. Le Japon va rechercher des transitions, des continuités, des associations. Cette technique de l’effacement est particulièrement élaborée dans le rapport entre intérieur et extérieur dans les esapaces de la Maison Sugimoto vue précedement. Ce lieu repose avant tout sur une gestion du vide, permettant d’associer les habitats à des ensembles confondant nature extérieure et intérieur abrité : cet espace entre dedans/dehors doit rendre l’indissociable communauté homme et nature. Les grandes avancées du toit s’emparent d’un large espace extérieur, et dans un élan inverse le jardin.
Maurice Sauzet, architecte français, m’a largement inspiré et aidé à comprendre la notion de dedans / dehors en architecture. Lui-même a fait l’expérience de celle-ci, au sein de sa propre maison et en a tiré divers conclusions à son sujet. Pour Maurice Sauzet, le séjour est la pièce dites des contradictions ; une partie doit offrir des profondeurs d’ombres protégées, une autre, s’ouvrir sans limites à l’association avec le monde extérieur. Toutes les lignes qui soulignent le seuil visuel entre intérieur et extérieur vont êtres désolidarisés dans leur complémentarité soulignant la limite. Leurs déstructurations vont permettre sa disparition : * une continuité sans rupture du sol entre dedans et dehors, * un effacement maximal de l’encadrement des vitrages, * un décalage des structures porteuses par rapport aux vitrages, * une bordure du toit largement débordant, * un jardin double franchissant intérieur et extérieur. La salle de bains ouverte aux soins du corps, est un sujet exemplaire. La continuité dedans / dehors y présente un attrait particulier. On doit, pour le respect de l’intimité, y ajouter une enceinte, écran protecteur limité juste audessus de la hauteur des yeux : Entrevoir sans voir, protéger sans emprisonner.
Le Mont Oku-Yama est un petit recoin dans les montagnes de la Préfecture de Miyazaki. Ces montagnes ont la réputation d’être vierge et d’abriter des arbres millinéaires très rares. Tout autour de la future maison délicieuse de Kaya une belle forêt qui change sa fourrure au fil des saisons. Les couleurs du feuillage des arbres changent, ce qui permettra à Kaya de bénéficier de différentes ambiances. Les vues qu’offriront la Maison délicieuse seront différentes à chaque moment de la journée. En effet, les vues changent selon les paramètres comme la lumière et sa direction, la profondeur, ou encore la température. Pour accéder a ce coin de paradis perdu, Kaya pourra empreinter sa CyborgCar, ou alors empreinter un chemin dans la forêt. Ce chemin débute de la ville de Horigawa Onsen / Bijin Hot Spring.
Le toit de la rue de Brantôme est niché au sein du quartier de l’Horloge dans le IIIe arrondissement de Paris. Il a été construit par l’architecte Jean-Claude Bernard, pour la Cogedim, dans les années 70. Le quartier tient son nom d’une horloge animée sur l’une des façades. Le toit où est situé le SOHO, est accesible depuis le batiment situé au 25 rue de Brantôme. Les immeubles de six ou sept étages de ce quartier évoquent la trame parcellaire médiévale antérieure. Le passage de toit en toit dans ce quartier constitue pour Kaya une véritable aire de jeux.
Intentions Afin de créer des espaces de vie qui répondent aux attentes intimes de Kaya, j’ai décidé de mêler et de lier ses différents besoin. A savoir, la notion de déplacement en adéquation avec le Parkour, et la notion de dedans / dehors. Kaya souhaite habiter des espaces qui stimulent son corps et son imagination. Ainsi, j’ai créé dans le double projet une même trâme, à savoir l’ouverture sur le monde extérieur. A Paris, ces ouvertures se déploient par le toit, sur la demande de ma cliente qui souhaite au sein de son SOHO se retrouver dans un espace apaisant. De ce fait, les ouvertures lumineuses, ainsi que l’entrée se font par le toit, la communication est spirituelle avec le ciel. On arrive dans le patio et nous voilà coupé de la turbulence parisienne. On ne voit plus que le ciel. Ainsi, on peut imaginer le SOHO implanté sur un quelconque site. Le ciel est vaste et identique quelque soit notre position sur le globe terrestre. Pour répondre aux attentes de Kaya concernant la dimension physique, j’ai imaginé dans son futur SOHO toute une réfléxion autour du parkour en jouant sur des hauteurs d’espaces différentes. Kaya, de part ses prothèses cyborgéniques a développé un sixième sens, le ressenti de l’espace par les muscles cyborgéniques. En ef-
fectuant, un travail du parkour urbain, couplé au travail de la dialectique du proche et du lointain ; ces travaux m’ont permis d’appréhender un espace dans lequel Kaya pourra s’amuser et apprendre à dompter ses muscles cyborgéniques. Au Japon, la Maison délicieuse est une maison secondaire, un havre de paix. Kaya et un ami ou un membre de sa famille peuvent y loger dans un grand confort, dans les montagnes du Mont Oku-Yama. Elle offre un panorama sur les forêts et les montagnes aux alentours, grâce à de larges ouvertures sur chaque espace de la maison ainsi que deux terrasses situées en opposition l’une de l’autre. Dans ce projet, j’ai souhaité pousser la rêverie. Rêverie d’un espace intérieur que l’on croirait extérieur, tout en bénéficiant de l’abri. Il me tenait à coeur de révéler la tension entre la nature et l’architecture. Car on ne peut pas jouir de la nature s’il n’y a pas cette tension. L’enjeu de cette maison est d’intégrer un mélange d’espaces de vie intérieurs et extérieurs qui s’étendent dans le paysage et au-delà. L’atténuation de la séparation entre le dedans et le dehors, les fenêtres ne sont plus calibrées en fonction de la façade de l’habitat. Elles sont surpplantées par les baies vitrées qui invitent l’extérieur à l’intérieur et créent un espace pénétré de nature. A contrario, le toit s’avance
pour couvrir une partie de l’entre deux dedans/dehors. La notion de parkour prend tout son sens dans la maison de part son deploiement en quinconce. Le parkour est exprimé par le fait d’ordonner le paysage pour que celui-ci gagne en force. Le pavillon de thé, espace également ouvert sur l’extérieur, répond aux mêmes caractéristiques que la maison délicieuse qui est implanté en contre bas. Pour y accéder différents parcours sont possibles.
Bibliographie Entre dedans et dehors, L’architecture naturelle/Maurice Sauzet & Christian Larit
Sites WEB tadao-ando-architecture_and-hs-57 2.jgp http://www.revue-notos.net/?p=176
Les quatres concepts fondamentaux de l’architecture contemporaine Richard Scoffier. La ville territoire des Cyborg Antoine Picon. Pensées sur l’architecture et le paysage Tadao Ando. Atmosphères Peter Zumthor. La maison de Sugimoto Architecture Arte film.
https://www.pinterest.com.au/pin/2172 28382001812396/?autologin=true https://www.archdaily.com/878765/h o u s e - i n - c h a u - d o c nishizawaarchitects/59a7343ab22e3 8287b000281-house-in-chau-docnishizawaarchitects-photo http://www.sou-fujimoto.net h t t p : / / w w w. s a u z e t architectes.fr/images/realisations/Nouveau%2027.jpg
Cyborg Frei Mr Frei est né aveugle. Toute son enfance se passe pour ainsi dire, dans le noir. Pourtant il était poète et rêveur et son voeu le plus cher était de voir à quoi ressemblait le monde auquel il appartenait et dont il entendait et touchait la beauté mais ne pouvait l’appréhender plus avant. Grâce aux avancées technologiques il savait qu’il pourrait voir un jour mais l’opération nécessaire à l’obtention d’une vision artificielle ne pouvait être effectuée qu’adulte. Quand l’opération eu enfin lieu, la vie de Mr Frei changea. Il voyait, et mieux que les voyants. Avec sa vision nouvelle Mr Frei découvre un univers différent ou
Alternances Eudes Ouazana plutôt il voit la réalité d’une manière différente. Ses yeux lui transmettent désormais une quantité d’informations qu’il n’avait jamais eu l’habitude de traiter. Désormais, il peut se constituer et mémoriser des images mentales avec une grande précisons ce qui ne fait qu’accroître sa curiosité naturelle. La vitesse, la lumière, les ombres et les couleurs, il enregistre avec milles nuances et milles variations les images quotidiennes que ceux dont la vision n’a jamais changé perçoivent comme une routine. Ces informations, toujours nouvelles entraînent chez lui des déductions simples et rapides qui lui donnent une force de travail peut commune. Sa nouvelle vision améliore ainsi sa ré-
flexion. Cependant, Mr Frei se rend compte au bout de quelque temps que sa santédiminue. Pour cause, le trop plein d’informations fatigue beaucoup son cerveau et un repos efficace et régulier devient nécessaire s’il veut conserver sa performance au travail. Pour cela, il décide de se procurer une résidence au Japon où il pourra vivre en paix et retiré de l’agitation. Mais sa soif de voir toujours plus, d’alimenter son imagination nouvelle, de se sentir enfin entier, fait qu’il désire un lieu aéré, dégagé, duquel il puisse voir le plus loin possible et ressentir un environnement calme, serein et reposant.
Attentes Afin de ne pas fatiguer Mr Frei de manière excessive. Les espaces qu’il souhaite doivent limiter le plus possible les apports de lumière directe. Mr Frei souhaite pour son Soho de Paris un espace de fonctionnalité compact afin d’améliorer ses performances professionnelles. En trouvant à sa portée directe les divers espaces fonctionnels de la vie il peut aller plus vite en optimisant les déplacements au sein de son habitation parisienne. Au contraire pour sa maison japonaise il préfère s’étendre, s’étaler afin de pouvoir prendre le temps de faire tranquillement les choses. Pour plus de facilité il souhaite qu’elle se déploie sur un seul niveau. Mr Frei désire que sa maison dispose d’un jardin et d’un pavillon de thé à l’image des maisons japonaises traditionnelles. Dans ses deux habitats, Mr Frei désire conserver au maximum les vues proposées par les lieux d’implantation.
Ombre & lumière La lumière et l’ombre sont indissociables. Présents en permanence dans notre quotidien, ils créent les contrastes qui permettent à l’oeil de voir la profondeur de champ. En architecture l’ombre et la lumière sont des éléments clefs qu’il importe de maîtriser afin que le site ne devienne pas invivable du fait d’un excès de l’un ou de l’autre. La lumière a de multiples applications dans l’art la médecine les outils de télécommunication. Dans notre cas se sont les effets visuels de la lumière perceptible a l’oeil qui nous intéressent. La lumière / Définition La lumière est une onde électromagnétique perçue sensiblement l’oeil humain. Les cellules de la rétine, les cônes (vision en noir et blanc) et les bâtonnets (vision de la couleur), transmettent leur perception des ondes lumineuses au cerveau qui les interprètent. Prévu à cet effet, l’oeil possède une vision photopique (vision de toutes les couleurs). La lumière visible à des longueurs d’onde variant de 400nm à 800nm. Ces longueurs d’onde correspondent chacune à une couleur de l’arc en ciel. Le spectre de lumière visible est aussi appelé spectre de la lumière blanche. En effet c’est la décomposition de la lumière blanche qui donne le spectre coloré cidessus. En sens inverse on peut dire que
la superposition de toutes les longueurs d’ondes colorées du spectre visible donne un rayon lumineux blanc. Propagation L’onde lumineuse se propage en ligne droite contrairement au son qui a une propagation ondulatoire sphérique (c’est-à-dire qu’il se propage dans toutes les directions de l’espace). La lumière se propage dans le vide avec une célérité de 299 792 458 m/s. Cependant elle ne possède pas toujours la même vitesse, qui dépend du milieu traversé (eau, air, …) Sources lumineuses On distingue deux types : 1/ Les sources primaires : Soleil, les étoiles, le feu, les lampes, la coulée de lave incandescente, etc. Ces sources de lumières sont dites primaires car elles émettent leur propre rayonnement lumineux. Pour voir une source primaire de lumière, il faut que la lumière issue de la source pénètre dans l’oeil de l’observateur. 2/ Les objets diffusant : La Lune, la Terre, les planètes du système solaire, le tableau, un panneau de la circulation, un poster, un miroir, etc. Pour voir un objet diffusant, il faut que deux conditions soient réunies, qu’il soit éclairé par une source primaire ou que la lumière diffusée par l’objet diffusant pénètre dans l’oeil de l’observateur.
Temple d'Héphaïstos et d'Athéna Ergané, Athènes.
Egypte Basse Nubie : Temple Abou Simbel. Colosses de Ramsès II.
La lumière source de vie La lumière naturelle est un élément essentiel de la vie sur terre. A la base de la chaîne alimentaire elle permet la production de matière organique par les plantes par la photosynthèse. La lumière est donc une importante source d’énergie pour le vivant. Peu de formes de vie peuvent s’en passer. En effet, elle régule les cycles biologiques ce qui est primordial dans le rythme du vivant. La lumière ne se limite cependant pas à ce rôle, par exemple chez l’homme elle permet aussi la synthèse de la vitamine D. Toutefois la lumière naturelle, particulièrement celle du soleil peut être dangereuse à une trop forte intensité. Chez l’Homme un excès d’exposition peut entraîner des brûlures de la peau, des cancers dû aux UV ou encore des lésions de la rétine. L’ombre / Caractéristique L’ombre s’obtient par occultation partielle des sources lumineuses présentes. L’occultation totale crée l’obscurité ce qui est très différent.
Pétra la cité antique, Jordanie.
Utilisation L’ombre permet de mesurer l’heure via des cadrans solaires. L’ombre permet aussi de déterminer la taille d’un objet. Elle permet de donner de la profondeur dans les dessins et les peintures. L’ombre est utilisée dans un certain nombre de jeux de lumière (ombres chinoises). Culture et fictions L’ombre est un sujet qui fut traité avec sérieux par les civilisations anciennes. Indissociable avec l’individu, elle est considérée avec plus ou moins d’importance. Tout atteinte à l’ombre peut devenir une offense à l’individu à qui elle appartient. Elle possède donc un statut particulier, elle est tantôt dangereuse, tantôt bienfaitrice. La séparation entre quelqu’un et son ombre est directement liée à la mort. Dans beaucoup de cultures, on retrouve le combat entre l’ombre et la lumière qui est une métaphore du combat entre le mal et le bien. Il y a de nombreuses légendes, mythes ou fictions sur le thème de l’ombre. Par exemple, Alexandre Le Grand aurait
Temples d’Angkor, Cambodge.
Temple Aztèque.
dans sa jeunesse calmé un cheval indomptable en le mettant simplement face au soleil. Le cheval avait en effet peur de son ombre. Celle-ci se trouve derrière lui quand il est face au soleil donc il ne la voit plus. Ombre et lumière en architecture L’ombre et la lumière sont depuis le début des constructions en dur (ouvrages maçonnés) un sujet d’importante réflexion pour les architectes. Les plus anciens bâtiments qui nous soient parvenus sont rarement des habitations. Seul des Palais mais plus souvent des temples, massifs et imposants, ont traversés les siècles. Ils n’ont que très peu d’ouvertures. Leur intérieur est souvent très sombre par rapport à la lumière ambiante du dehors. En effet, l’ombre crée une ambiance feutrée et discrète. Couplée avec des murs épais en pierre, on obtient une sensation de protection et de recueillement. C’est principalement la technique qui a empêché les grandes ouvertures mais cela n’enlève rien à l’effet souhaité. Avec les progres-
Amphithéâtre romain, acropole d’Athènes.
sions techniques la lumière s’invite peu à peu dans les édifices. En effet les ouvertures sont de plus en plus grandes et l’éclairage artificiel se développe. On voit alors apparaître des lieux publics où la sociabilité et la parole s’exacerbent, des lieux vivants qui rassemblent et favorise les échanges. Il y a aussi les résidences privées, commandées par des personnes riches et importantes. Ces résidences (châteaux, palais, etc.) qui certes, sont réservées à une certaine population, mais conservent une dimension sociale par les réceptions qu’on y donne. Ce type d’espace fourni un grand terrain de jeux aux architectes et bâtisseurs de tous temps. L’amphithéâtre est, dans l’Antiquité un lieu public à ciel ouvert qui sert de lieux de réunion tant pour des festivités que pour des déclarations politiques. Les amphithéâtres étaient donc conçus pour recevoir tous les hommes libres de la cité. La cathédrale est, durant le Moyen Âge, un lieu de culte mais aussi un lieu de vie sociale. Peuvent s’y dérouler discours cérémonies, pèlerinages parfois même des juge-
Mosquée cathédrale, Cordoue.
Rouen Abbaye de Saint-Ouen.
Gare d’Orsay.
Pavillons Baltard, Halles, Paris.
Stade de France, Paris.
Louvre, Abu Dhabi.
ments qui rassemblent la population au même endroit. Ce qui favorise les échanges. Au XIXe, les gares et marchés couvert deviennent des lieux où l’on se retrouve aisément. Les flux humains et matériels font de ces lieux de véritables espaces sociaux. La création de stades pour les rencontres sportives est, à l’image de l’amphithéâtre et des arènes, devenu un lieu de vie social. Un autre exemple d’architecture contemporaine utilisant en abondance les jeux d’ombres et de lumières : le Louvre d’Abu Dhabi (Jean Nouvel). Cet édifice a pour composante principale un grand dôme aux motifs rappelant les moucharabiehs. Ceux-ci cassent la lumière directe et créent un milieu calme et tranquille rompant avec la chaleur de l’extérieur. A travers ces exemples, on peut se ren-
dre compte de l’importance que tient la lumière et/ou l’ombre dans un espace de vie. Quelques conclusions simples sont tirées des acquis ancestraux qui conduisent l’être humain à lier grand volume avec éclairage puissant et lumière froide et petit volume avec éclairage modeste et lumière chaude.
Conclusion L’ombre et la lumière sont des éléments de la vie qui entretiennent une étroite relation de corrélation. Contrairement à l’obscurité, l’ombre n’exclue pas la lumière. C’est un sujet vivant très utilisé en architecture, dans l’art et dans les descriptions littéraires. Ce sont elles qui déterminent la perception de l’espace par un individu d’où une place particulière dans la conception des projets.
Déclaration d’intentions Le Projet comprend deux projets : Un Soho à Paris. Il s’implante sur un immeuble des années 70 bâti à l’Est du parc des Buttes Chaumont sur une colline. Cet immeuble a une vingtaine d’étages. Le Soho s’implante sur la partie toit la plus basse. Il est monté sur pilotis du fait de la présence d’éléments techniques sur la surface d’implantation. Le SOHO concerne la mégalopole et la densité, ses qualités sont l’accessibilité, la compacité et l’efficacité ergonomique. Il ne doit pas excéder 30m² (100m3) mais offre un extérieur. Sa construction mobilise des matériaux industriels (acier, verre, composite). En second lieu une villa au Japon qualifiée de délicieuse. Elle ne possède aucune contrainte particulière de volume ou de surface. Le lieu retenu se situe sur
l’île d’Hokkaido au nord du Japon. C’est une montagne au pied du mont Rausu. Elle surplombe une petite vallée où passe une route qui mène à la petite ville côtière du même nom. La maison offre un espace de cohabitation durable et confortable avec un invité. Elle devra intégrer tous les dispositifs spatiaux adaptés aux attentes Mr Frei, dont un jardin et un pavillon de thé. Les deux types d’habitats fournissent au cyborg Mr Frei des espaces où il peut évoluer en fonction des activités prévues en gardant une certaine liberté d’aménagement. Ces espaces prennent en compte les spécificités de Mr Frei en matière de vision. C’est pourquoi la lumière directe est cassée au maximum afin de fournir un éclairage plus diffus. Dans le Soho et la Maison Délicieuse, il y a alternance d’espaces sombres et lumineux en fonction de leur utilisation Aucun des projets n’a de limites financières et d’implantation.
Extérieur versus Intérieur Manon Suzanne Lola, franco-japonaise de 24 ans, est une jeune femme sociable, sensible et pleine d’énergie. Cependant Lola n’est pas tout à fait comme nous, elle vit avec un organisme régit par un mélange de technologie et d’avancée médicale, mais, elle vit. Suite à des blessures graves lors d’une fusillade, il fallu trouver une solution miracle pour la maintenir en vie. Elle prit un balle dans le ventre et un débris dans l’oeil droit. Les médecins et ingénieurs ont trouvé un moyen pour la sauver; remplacer la totalité des organes endommagés par des prothèses dites organiques reliées à des électrodes branchées à son système nerveux. Cette technique assure ainsi la conservation de toutes les sensations de Lola. Pour son oeil; un système de camera intelligente a été mis en place,
cette sorte de micro ordinateur la renseigne aussi en temps réel sur ce qui l’entoure ou encore prend des photos. Suite à cet accident Lola n’a plus les mêmes besoins et attentes qu’un être humain que l’on pourrait qualifier de normal. Ces modifications corporelles ne sont pas sans conséquences; elle ne mange plus d’aliments car les machines ne les digèrent pas. Elle ingére donc une gelée bleuâtre adaptée répondant à tous les besoins de son corps. Cette jeune femme est rédactrice d’articles pour différents journaux et revues d’art. Elle travaille chez elle, dans le centre de la capitale française. Cependant elle possède aussi, dans un endroit reculé de toute civilisation, au Japon la maison de tous ses délices; mêlant nostalgie, calme et repos.
Transcription spatiale En vue de ses caractéristiques, Lola n’a plus les mêmes besoins ni les mêmes attentes en se qui concerne son quotidien et donc l’aménagement de ses maisons.
et a donc besoin d’espace, repos et de calme afin de se recentrer sur elle même et de se préserver. Ce qui implique donc de grands espaces, avec une atmosphère que l’on pourrait qualifier de Zen mais aussi de la place pour quelle puisse effectuer ses activités parallèles (natation, lecture, écouter de la musique, yoga).
Dans son SOHO elle a seulement besoin d’un espace intime et un bureau ainsi qu’une douche/toilette. L’optimisation de l’espace dans cet appartement, passe par la présence d’une bande active, pas de murs et seulement des parois amovibles, des paravents. La conception de cet appartement repose sur l’idée de l’aménagement d’un interieur dans un extérieur et la réhabilitation d’un atelier ainsi que la création d’un passage. Donc assurer une interaction avec l’extérieur dans la petite bulle où Lola passe tout son temps. Ainsi amener la vie grâce aux gens qui traversent la verrière.
La maison délicieuse elle, serait aussi l’aménagement d’un intérieur dans un extérieur, concervant une forme de liberté, l’idées de blocs thématiques espacés occupant toute une parcelle et permettant au cyborg de se ressourcer et faire ce quelle veut. N’ayant pas besoin de manger et les toilettes ayant un fonction moindre que chez les humains que l’on peut qualifier de normaux ces pièces sont minimisées, répondant simplement à leurs foncions primaires. Ceci dans les deux maisons.
Pour la maison délicieuse, un bureau, une bibliothèque, une salle de repos et un tatami lui sont nécessaires ainsi que des points d’eau (couloir de nage, bassin naturel et un jaccuzzi) ou encore un grand jardin où elle peut déambuler et pratiquer le Yoga. Il y a aussi une cuisine (pour les invités ainsi qu’une annexe équipée qui lui permet d’accueillir un invité durant une longue periode. Ses capacités cérébrales étant sérieusement augmentées suite à l’implantation d’un petit ordinateur à la place de son oeil, Lola travaille vite, beaucoup
Ces deux projets suivent le même fil rouge, la bande active et absence de mur (remplacé par des paravents rappelant quelques points de l’architecture traditionnelle japonaise). Au niveau des ambiances et de l’atmosphère; les deux maisons suivent et rappellent le style japonais. Afin de répondre à la demande du cyborg mais aussi menager Lola en vue de ces modifications corporelles et son caractére. Cependant, elles restent modernes et cherchent une certaine forme de minimalisme, simplicité et de design.
La bande active Une utopie réaliste Crée à la fin du XXe siècle, la bande active est un projet théorique (Domus demain, 1987). Basé sur des recherches proposant une nouvelle organisation constructive du logement, des distributions techniques et des réseaux. Le lieu des occupations les plus actives et les plus durables sont réunis en une bande dite active. Ce concept à pour but d’optimiser l’espace en concentrant à un seul et même endroit toutes les ressources et services nécessaires dans un logement, comme le coeur du logement, il régit ce dernier. Le premier projet ayant vu le jour a été crée par Yves Lion, pour 78 logements sociaux a Villejuif. Ce projet
était premièrement support pour une évaluation socio-architecturale, à l’issue de cette évaluation une autre compréhension des enjeux et de la compréhension du mode d’habiter ont été révélé. ll consistait à avoir un «squelette» de logement dans lequel vient s’articuler les pièces. Offrant ainsi une flexibilité des espaces autour et concerne principalement les sanitaires et la cuisine. Aucuns logements ne se ressemblent, les possibilités d’agencement sont infinies. La bande active dégage un volume habitable fixe. Une potentielle évolution peut être effectuée du à son coté modulable. Les trois mots d’ordre de ce concept sont : flexibilité, adapta-
tion et optimisation. La bande active dessert les espaces secondaires autour, et les rend ainsi plus exploitable. Elle délimite les fluxs de l’habitation, mais aussi le positionnement des éléments principaux; cuisine, sanitaires, rangements ou encore la partie technique. Comme le montre le schéma ci contre. En bref on determine un endroit dans l’espace, sous forme de bloc, on y rassemble les fonctionnalités des sanitaires et de la cuisine, ainsi que la partie technique. La bande active desert les espaces secondaires autour. Et les rend ainsi plus exploitable et modulable.
Application Sur les deux projets, la bande active répertorie : cuisine, sanitaires et ressources (énergies, électricité et connection internet). De plus en vue des caractéristiques du cyborg, ces services ne sont pas primordiales et peuvent donc être minimiser. Le fait d’utiliser la bande active dans les deux habitations, me permet de délimiter une zone fixe et articuler les espaces que je souhaite autour. De ce fait l’habitant est libre de changer, au gré de ses envies la fonction et l’agencement de ses espaces, qui sont dans les deux sites, les open spaces. Ce concept offre une liberté d’espace et d’aménagement incomparable, c’est un gain d’espace mais aussi économique, grâce à la centralisation des services. Après plusieurs tests, la bande
active la plus efficasse reste la linéaire. C’est un gain de place considérable et permet une réelle liberté dans l’open space. Dans les bandes actives, il y a kitchenette, rangement et sanitaire. Composition des bandes actives : *1m2 contenant kitchenette et rangement *3m2 contenant douche, toilette, lavabo C’est un bloc de 3m de haut avec porte coulissante pour la salle de bain. Tout le bloc fait 1m de profondeur. Il est pésent dans le SOHO, dans la maison délicieuse dans les ilots suivants : *partie publique, *annexe, *partie privée.
Paris Belleville 75011 L’habitation principale du cyborg se trouve Faubourg du Temple, à coté de l’arrêt de métro Belleville. Le soho est implanté dans un studio réhabilité donnant à la fois sur la rue principale et derrière, sur une cours privée, qui fait office de lieu commun avec les autres bâtiments présents autour du studio. Le climat est tempéré chaud. J’ai décidé d’implanter l’espace de vie de Cyborg dans ce site car nombreux sont les lieux laissés à l’abandon à Paris. Le fait de recycler celui-ci permet la création de deux nouveaux espaces, un public et un
privée. Et ainsi une interaction avec l’environnement de cyborg. Belleville est un quartier dans le nord-est de Paris, sur les hauteurs. C’est un des plus vivant et atypique de la capitale. Nous avons l’impression d’être immergé dans un décor de cinéma, une sorte de microcosme au sein même de Paris. Lola, étant rédactrice d’articles pour de nombreuses revues et travaillant chez elle, elle a besoin de calme et ne pas ressentir la pression constante que l’on peut subir dans une capitale. De plus cet endroit et desservit par métro, bus et est proche des quais, ainsi que de nombreux parcs. Tout autour du site des il y a des infrastructures (hopital, parcs, restaurants, boutiques). C’est un quartier connu, donc fréquenté. Notamment par des graffeurs, c’est le quartier où il y a le plus de street art dans Paris, délivrant ainsi une atmosphère assez attractive, vivante et en perpétuelle évolution. Pratique pour certains de ses travaux. A belleville, Cyborg aura la possibilité de se balader et d’aller dans des recoins. Dans des ateliers d’artistes, des parcs et de petits restaurants.
Kuniga Coat Nishinoshima La Maison délicieuse est implantée dans une petite île à l’ouest de la métropole japonaise. Dans la mer du Japon, sur l’ile Oki Nishinoshima, sur la Kuniga Coast, la falaise Mentagai qui fait 257 mètres de long. La parcelle est placée en bord de falaise avec une vue imprenable sur
l’eau. La parcelle est implantée en bord de falaise, ce qui permer de créer un balcon qui surplombe le vide au niveau du salon de thé. Le cadre délimitant la vue est face à la mer offrant calme et sérénité à Lola. J’ai choisi ce site pour trois raisons; il est inhabité, naturel et le climat est un peu différent de la métropole japonaise. Plus chaud et moins de pluies. Et de plus c’est un retour a ses origines. La Mentagai cliff est réputée pour ses vues imprenables et la beauté du paysage aux alentours. La maison de Cyborg est desservie seulement par un chemin, et on est obligé de prendre le bateau, ou l’avion puis la voiture pour atteindre l’île. J’ai choisis ce site car il est reculé de toute civilisation, et lui offre calme et repos dont elle a besoin. Il y de petites collines, des formations rocheuses. Ce littoral est formé par l’érosion. Ce site est classé patrimoine mondial de l’unesco. La maison est entouré de végétation et un petit chemin dessert l’ilot. Au niveau du climat une forte alternance des vents est notable, le climat est doux au printemps, chaud et humide en été, pluvieux à l’automne, et froid et sec en hiver, il est dit tropical.
Un extérieur dans un intérieur, une intéraction avec le vivant, vivre dans une bulle.
Intentions SOHO Studio en hauteur, à cinq mètres du sol, dans un atelier réhabiliter contenant : *une bande active avec douche, WC, petite cuisine et base de ressources (wifi, électricité, point eau) de 4m2. *un open space de 32m2 sans murs et amovibles car il y a des paravants pouvant délimiter des pieces selon les envies. *création d’une serre extérieure, publique offrant une vue à Cyborg qui vit exclusivement chez lui. Les matériaux sont le béton armé et le verre. La bulle dans laquelle l’habitation se trouve est de verre, béton et métal, de façon à créer une harmonie de style industriel, avec des matériaux bruts et fort. Tout l’amenagement public est fait
à partir de végétaux et de pierre sur un terrain naturel. La création de la serre publique et du passage qui lie le privé au public s’inspire de la Fondation Cartier de Jean Nouvel. Il a créé un extérieur dans un intérieur, puis dans cet extérieur un nouvel intérieur. Avec comme seul délimitation de l’espace des vitres. Ou encore la House N de Fujimoto. Afin de pouvoir créer cette serre et le SOHO il faut detruire l’atelier abandonné existant et se baser sur les cotes des bâtiments qui l’encadre. Afin de créer une façade homogène par la forne et en contraste avec les matriaux. Le but était ici de créer un passage entre le public et le privée, tout ça dans une serre qui permet à Cyborg d’apprecier les qualités que peuvent apporter un jardin. Tout en restant chez elle. Tout l’intérieur est délimitable par la pose de paravents.
Maison traditionnelle japonaise.
Alberto Campo Baeza, Guerrero House.
Un intérieur dans un exterieur` Vivre dedans et dehors, est-ce possible ?
Intentions Maison délicieuse Parcelle de 900m2 dont 141m2 habitable. Délimitée par des murs et un cadre offrant une vue imprenable sur la falaise et l’eau. Cette maison fonctionne par îlots sans murs et retrouvant le système des paravants qui ont pour but de définir les espaces en fonction des besoins et envies. Il y a 5 îlots différents: *îlot 1, partie publique avec salon, salle pour recevoir, bande active 50m2. *îlot 2, deuxième salon public zen ouvert sur point d’eau naturel 9m2. *îlot 3, bibliothèque privée 12,5m2. *îlot 4, annexe équipée (chambre et bande active) pour accueillir un invité durant une longue période 15m2. *îlot 5, partie privée avec chambre, bande active (douche, WC, cuisine) bureau, salle avec tatami, petit salon 50m2 Pour la partie extérieure : *3points d’eau : couloir de nage, bassin naturel et jaccuzzi.
Maison Sugimoto.
*Salon de thé de 4m2. *Promenade qui dessert terrasses, parcelle de jardin, avec aménagement végétale et le salon de thé 9m2. *Espace réservé à la pratique du Yoga. Le seul élément imposé est le salon de thé. Dans la tradition japonaise c’est un endroit privilégié, consacré à la fête du thé et aux grandes occasions. Au niveau des matériaux béton, bois, verre. Les aménagements extérieurs sont principalemenent constitués d’éléments naturels: végétaux, pierres, eau, bois,poissons. Malgré la modernité du projet, ce dernier respecte le style et les critères des maisons japonaises traditionnelles. Le jardin est central et les îlots s’articulents autour, offrant des endroits intimes et avec leur spécificité. L’extérieur est donc primordial. On retouve aussi le principe des coursives, casquettes et enfin de la croissance vers l’intimité. On retrouve la même idée de paravents que dans le SOHO. Ainsi que dans la maison traditionnelle japonaise Sugimoto pour l’idée des blocs fonctionels et les coursives typiques japonaises.
Bibliographie L’éloge de l’ombre, Jun’ichiro Tanizaki Pensée sur l’architecture et le paysage, Tadao Ando https://www.tourisme-japon.fr https://www.japanvisitor.com/oki/kuniga
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nishinoshima_(Oki) https://www.lebonbon.fr/paris/lestops-spots/belleville-paris-nos-spotspreferes-du-quartier/ https://www.parisinfo.com/transports/73170/Quartier-de-Belleville
Gaston Boris Amegbo C’est l’histoire d’un ancien chef d’entreprise nommé Gaston qui en quelques minutes a perdu une grande partie de sa vie mais qui a pu en recommencer une nouvelle grâce à certains appareils expérimentés sur lui. C’était un jeudi d’été que Gaston parti faire un tour sur la Méditerranée en bateau de croisière avec sa famille. Tout allait bien jusqu’à ce que le capitaine du bateau annonce une panne technique suivie d’une percussion qui provoqua une entrée d’eau dans le bateau qui coula. Seul Gaston survécu, avec des bras fracturés et un énorme
traumatisme. Après plusieurs semaines d’hospitalisation il fut amputé et il reçu d’autres bras bioniques. Une autre machine permit d’effacer les mauvais souvenirs de l’accident et de démultiplier sa mémoire. Gaston décide alors d’étudier l’histoire de Paris et de devenir guide touristique. Une main hyperpuissante pour conduire le bateau et une grande mémoire pour les touristes. N’ayant jamais rerouvé les corps des membres de sa famille, il est obsédé par l’idée d’habiter près de l’eau, au bord de la Seine à Paris et dans une île au Japon.
Environnement du Soho.
Transcription spatiale L’analyse de la personnalité de cyborg permet de définir ses attentes architecturales à mettre en oeuvre. Nous allons opter pour un Ma : un espace de réception public qui va regrouper au niveau de la maison délicieuse un bureau pour les recherches de Gaston et une bibliothèque et un salon de lecture. De l’autre côté, l’espace de la vie quotidienne avec cuisine, salle à manger et une partie plus intime avec les chambres et un salon privé. Dans ces constructions, nous opterons pour de grandes ouvertures vitrées en direction de la Seine ou de la mer, ainsi que pour des structures en coque. Le Soho dispose d’une porte normale pour l’accès, ainsi qu’une deuxième sous le plancher pour accéder directement à son bateau.
Salle à manger du Soho.
Jardin de la Maison délicieuse et du salon de thé.
Les coques La coque mince appartient à la famille des surfaces structurales qui comprend les membranes, les surfaces plissées et les coques. Martin Bechthold, dans Innovative surface structures (2008) propose un classement des structures spatiales en structures rigides et non rigides. Les premières comprennent les nappes de câbles, les membranes précontraintes mécaniquement ou pneumatiquement. Les secondes se composent des grid shells, des coques et surfaces plissées, des formes libres et des surfaces hybrides. Le fonctionnement structurel en coque n’appartient pas qu’au domaine de la construction. Les bateaux et les avions se réfèrent par exemple à la forme en coque. Cependant, en les examinant de plus près de l’intérieur, des raidisseurs transversaux (couples) et longitudinaux (carlingue) apportent localement raideur et résistance. Ce principe diffère de la coque d’épaisseur constante sans renfort. Un des premiers à l’avoir expérimenté est Lambot qui dépose le brevet de la barque imputrescible en ciment armé en 1847. Les constructions en coque mince pour la construction apparais-
sent donc avec le béton armé. Les possibilités de moulage du béton ainsi que la résistance en compression, traction et cisaillement du béton armé, ouvrent de nouvelles possibilités interdites à la construction en pierres ou en briques. C’est ce qui permet aux ingénieurs de franchir un saut créatif par rapport à la voûte. Les possibilités de grandes portées avec de faibles épaisseurs ouvrent la voie à de grandes réalisations jusque dans la deuxième moitié du XXème siècle qui a connu quelques grands maîtres comme Toroja, Candéla, Nervi, Dischinger, Maillard, Freyssinet. Ces structures optimisées du point de vue de la quantité de matière retiennent maintenant moins l’attention des concepteurs, soit parce qu’elles sont chères à construire, soit parce que de telles formes répondent moins aux courants architecturaux actuels. Pourtant, de nouveaux matériaux tels que les bétons de hautes résistances, fibrés ou non, présentent un très grand potentiel pour la conception de structures spatiales, du fait de leurs bonnes propriétés mécaniques et de leur propriétés rhéologiques favorables au moulage.
Principes La morphologie de coque apparaît très abondamment dans le milieu naturel. Sans doute la nature cherche-t-elle à minimiser la quantité de matière. En effet, si l’on compare la déformation globale d’une feuille souple en porte-à-faux sur une arête perpendiculaire à cette même feuille appuyée sur une arête courbe ou en V, on constate un phénomène remarquable : dans le deuxième cas, la déformation a pratiquement disparu, la feuille ne plie plus sous son poids propre. Plus généralement le pli apporte de la raideur en compression, en flexion, pour des éléments 1D ou des surfaces. Cela explique notamment pourquoi nombres de végétaux possèdent des feuilles non planes dès que leur attache sur la branche est encastrée et non plus articulée. Que s’est-il passé ? Aucun ajout de matière et cependant, une résistance à la flexion très nettement accrue. La seule modification apportée réside dans la forme. La morphologie de coque présente donc une bonne
solution, en termes d’efficacité mécanique, vis-à-vis des charges réparties telles que le poids propre ou les surcharges climatiques, principales actions sur les constructions. Dans l’histoire de l’architecture, la voûte cylindrique allongée se trouve utilisée depuis plus de 4000 ans chez les Egyptiens, bien que les Grecs en attribuent l’invention à Démocrite plusieurs dizaines de siècles après. Cependant, il est faux de considérer les voûtes cylindriques appuyées sur des murs ou des colonnades, comme des morphologies fonctionnant en coque. Il s’agit dans ces cas de statique d’arcs juxtaposés. Le phénomène de tenue en coque apparaît lorsque l’on supprime murs et colonnades en ne retenant des appuis que les tympans d’extrémités des voûtes et des poteaux. Il faudra patienter quelques siècles avant d’atteindre cette performance ultime. La résistance de coque apparaît également dans tout volume de faible épaisseur et de surface moyenne à double courbure. Pour exem-
ples, la surface close d’une coquille d’oeuf ou celle ouverte et bornée d’une selle de cheval, géométriquement dénommée paraboloïde hyperbolique. On peut établir deux critères simples de conception pour bénéficier de l’effet de coque : définir un volume de faible épaisseur dans un rapport d’au moins 1 à 200 avec la plus grande portée, appliquer à ce volume, une déformation géométrique hors plan, un gauchissement, de sa surface moyenne d’au moins 1/10è entre flèche et corde.
Morphologies des coques La morphologie des coques en béton armé existantes se réfère finalement à quelques formes connues par les mathé-
maticiens. Quelques définitions. Courbure de Gauss / La typologie d’une coque est définie par sa courbure de Gauss. Surface moyenne à simple courbure / Dans ce cas, le rayon Rmax est infini. On obtient un cylindre ou un cône. Dans ce cas, les deux courbures sont inversées, leur produit est négatif. On obtient des surfaces particulièrement intéressantes pour les structures à câbles, car chaque famille de câbles peut reprendre un type d’effort, vertical ascendant (vent) et vertical descendant (pesanteur). Dans ce cas, les deux courbures sont inversées, leur produit est négatif. On obtient des surfaces
Principe des coques particulièrement intéressantes pour les structures à câbles, car chaque famille de câbles peut reprendre un type d’effort, vertical ascendant (vent) et vertical descendant (pesanteur). Surface moyenne plane / L’effet de coque apparaît aussi en jumelant plusieurs plans par des arêtes rectilignes et en réalisant l’encastrement de la charnière entre deux plans jumelés. On obtient ce qu’on appelle des structures plissées. Surface réglée / On appelle surfaces réglées les surfaces telles qu’en chaque point, on puisse faire passer une droite contenue dans la surface. Ces droites sont les génératrices de la surface. Un cas particulier de la surface réglée est la surface développable. Pour cette dernière, le plan tangent est le même en tous points de la génératrice, autrement dit, c’est une surface à courbure de Gauss nulle. Les surfaces de la figure 11 sont à courbure de Gauss négative.
L’arc On peut imaginer que la forme de coque est idéale du point de vue mécanique, lorsque la matière est sollicitée suivant ses meilleures performances. Il est donc logique de faire fonctionner les constructions en pierre en compression. Pour le béton, il en est de même. La recherche de la forme funiculaire des charges, c’est à dire celle à partir de laquelle la structure ne subit exclusivement que des tractions ou compressions, est une approche qui va minimiser la quantité de matière (béton ou aciers de béton armé). Les formes funiculaires se comprennent plus facilement pour les arcs, surtout si on les obtient expérimentalement. Pour obtenir un arc brisé funiculaire de 3 forces verticales, on réalise l’expérience avec un câble auquel on fait subir aux mêmes abscisses les mêmes forces que pour l’arc. Il est alors nécessaire de négliger la rigidité en flexion du câble, ce qui est une hypothèse raisonnable. La forme que prend le câble
répond alors à la nécessité qu’il ne puisse subir que de la traction. Par conséquent, en inversant le vecteur de la gravité terrestre, le câble ne serait sollicité qu’en compression, donc serait une forme funiculaire des charges de compression. C’est ce que Robert Hooke découvre vers 1675 en énonçant son principe sous forme d’anagramme, lequel ne fût décodé qu’en 1705 ut pendet continuum flexile, sic stabit continuum rigidum inversum, soit en Français “de même que pend un câble flexible, de même, en inversant, on trouve les pièces contiguës d’une arche”.Lorsque la charge est uniformément répartie horizontalement – cas des charges de neige sans vent -, la forme funiculaire est une parabole. Et lorsque la charge est de type poids propre, on obtient une chaînette (F. Remarquons que la charge de poids propre n’est pas une charge uniformément répartie horizontalement, mais suivant l’abscisse curviligne. Pour qu’une arche ou une voûte soit stable sous l’action d’une charge donnée, il est suffisant de vérifier que la ligne funiculaire soit cantonnée à une zone limitée
par le tiers central des sections. Dans un tel cas, l’ensemble des sections est comprimé et la stabilité est assurée. Une technique graphique, due à Méry, permet de déterminer les tracés de voûtes et arches en fonction de leur portée, flèches et chargements. Elle est décrite dans le cours de 1901 de l’école nationale des ponts et chaussées sur la stabilité des constructions, par Jean Résal. Une hypothèse sous-jacente à ces méthodes est que l’équilibre d’une arche est satisfait grâce uniquement à sa géométrie, et non pas grâce à la bonne résistance du matériau. Les contraintes dans les voûtes et arches en pierre sont effectivement en général suffisamment faibles pour que l’on n’ait pas besoin de s’en soucier. Pour autant la ligne funiculaire peut déborder du tiers central en certains points sans que l’équilibre ne soit rompu. Mais, dans un tel cas, cela signifie que pour les sections concernées, elles seront partiellement décomprimées, ce qui peut engendrer une ouverture des joints entre les voussoirs. Dans le cas du béton armé, cette situation créerait des contraintes de traction.
Domes hémisphériques
Paraboloïdes hyperboliques
Le fonctionnement des dômes n’a pas été immédiatement compris dans son ensemble. Ainsi, Poleni interpréta vers 1748 l’équilibre du dôme de la basilique Saint Pierre de Rome par un ensemble d’arcs, en fondant son analyse sur les fissures qui se sont produites après son édification. On voit que cette rupture est intuitivement probable, ce qui laisse imaginer que des tractions sont mobilisées en pied suivant les parallèles, alors que les méridiens sont comprimés. Dès lors, l’analyse de Poleni se réfère à l’étude de l’équilibre d’arcs indépendants. Pour cela il compare 1) une chaînette faite de billes identiques et 2) une chaînette tenant compte de la répartition réelle des masses dans le dôme. Il s’aperçoit que la courbe du cas 1) sort du dôme alors que dans le cas 2), elle reste à l’intérieur de la matière en tous points. Ce qui est une condition suffisante pour que l’équilibre soit assuré.
Dans le cas de la coque en calotte sphérique, pour peu qu’on fasse plafonner l’angle phi à 52°, la matière n’est sollicitée qu’en compression dans toutes les directions. Le béton armé permet au concepteur d’ignorer cette limitation puisque le matériau peut être sollicité en traction grâce aux armatures. Ainsi l’exploration de formes nouvelles a été possible. Candéla par exemple a été maître dans la réalisation de coques en béton armé se référant aux surfaces réglées. L’exemple du paraboloïde hyperbolique présente par exemple le double avantage de pouvoir être calculé analytiquement et d’être construit avec des coffrages faits de planches rectilignes, du fait des propriétés des surfaces réglées. Sur la figure 24, un découpage est réalisé, qui matérialise des bandes. Ces bandes de matières suivant les 2 directions principales du PH font apparaître des paraboles, dont l’une sera comprimée, et l’autre tendue. Les ef-
forts sont canalisés vers les rives et transitent ensuite vers les appuis. Ces formes ont été utilisées également dans les constructions en toiles tendues, lesquelles doivent être précontraintes, car ce matériau ne peut transmettre que des efforts de traction. Le terme de coque, dans l’acception du mécanicien, fait référence au transfert des efforts internes vers 2 directions principales, et à la recherche d’absence de flexion. Certaines formes spatiales s’apparentent à des coques, bien qu’elles n’en aient pas le principe de fonctionnement, quand on les examine plus en détails. Car, bien que le fonctionnement en coque soit théoriquement le plus efficace en termes d’utilisation de la matière, pour beaucoup de cas, la conception est conduite non pas suivant le seul critère de performance mécanique, mais aussi en fonction de la méthode de construction. Celle-ci pesant beaucoup dans le coût global des coques en béton armé. La configuration d’arcs juxtaposés dont
le cheminement des efforts s’opère principalement vers les pieds d’arcs fait partie de cette variante des coques. Un bon exemple est celui des hangars d’Orly de Freyssinet. Ici, c’est probablement la méthode de construction qui a guidé son auteur dans le choix structurel. La construction a été réalisée avec un seul cintre qui a été déplacé au fur et à mesure de l’édification.Le cas du centre des nouvelles industries et technologies (CNIT) (Esquillan, ingénieur) est un peu plus complexe. Le fonctionnement en arcs a été là aussi volontaire, car en permettant de dépenser près de 3 fois moins d’étaiements. Une structure fonctionnant en coque aurait nécessité d’étayer une grande surface, voire l’ensemble de l’aire à bâtir. Ici au contraire, la structure a été construite par tranches de demi arcs auto stables. Il était possible de translater les échafaudages pour construire la tranche voisine. La construction a évidemment commencé
Recherches expérimentales par le tripode central. Enfin, une autre famille de construction s’apparente à des coques sans en avoir le fonctionnement mécanique, et que nous classerons dans la catégorie des formes libres. La plus grande facilité pour dessiner et vérifier la tenue des formes libres, grâce à des logiciels spécialisés, libère, du moins momentanément, l’imagination de contraintes liées aux lois de la physique - mais ne libère pas pour autant des contraintes d’usage. Le cas de l’Opéra de Sydney en Australie, qui n’a pourtant pas été conçu avec de tels outils modernes, présente un ensemble d’éléments s’apparentant à des coques, mais dont la stabilité est assurée par une structure métallique sous-jacente, comme pour la statue de la liberté d’Eiffel, en quelque sorte. Dans le cas du musée Guggenheim de Bilbao, la recherche formelle ne s’est pas appuyée sur des critères techniques liés à des chemins de forces, mais plutôt sur des choix d’ordre artistique.
Les expériences de Hooke et de sa chaîne, la recherche de forme peut être effectuée expérimentalement pour les coques. Si plusieurs ingénieurs y ont eu recours, c’est l’ingénieur Heinz Isler (1926-) qui est le plus connu pour le cas du béton armé. La technique à laquelle Isler a recours consiste à suspendre un voile, non rigide en cisaillement, à rechercher les formes convenables et à l’enduire de plâtre frais. Il obtient ainsi par retournement un élément coque. Cette méthode permet d’obtenir une grande variété de formes, il suffit pour cela de faire varier les conditions aux frontières, l’aire de tissu. Le plâtre durcissant rapidement, l’élément en plâtre armé peut être retourné et assemblé à d’autres éléments en peu de temps. La forme funiculaire ne dépendant pas de l’échelle pour des forces uniformément réparties, il suffit de repérer spatialement les coordonnées d’un réseau de points de la maquette et de lui affecter un facteur d’échelle pour avoir la géométrie de la construction à l’échelle .
Déclaration d’intentions Cyborg aujourd’hui profite de son cerveau artificiel pour conter les histoires et de ses bras métalliques pour conduire les bateaux. Pour répondre aux attentes spéciales de Cyborg j’ai opté pour une structure en coque et une organisation spatiale allant du privé au public dans la maison délicieuse et une séparation entre l’espace jour et l’espace nuit dans le Soho. Dans ses différents lieux d’habitation, Cyborg pourra oeuvrer facilement à ses activités. (Guide touristique à Paris et propriétaire d’un bibliothèque au Japon) Il habite avec un de ses amis qui lui donne des cours de natation j’ai donc prévu une piscine avec un Jardin et des salons de thé. A partir de ses différentes maisons ; Cyborg aura une vue magnifique sur la seine à Paris et sur la mer au Japon grâce aux grandes ouvertures dans ces différentes directions. Dans les deux projets, j’ai opté pour la structure coque pour lui permettre de se remémorer des bons moments passés en famille dans le bateau
avant le drame. J’ai donc travaillé tous les espaces surtout au niveau de la maison délicieuse pour qu’on ressente le plus de souplesse possible. Comme je l’avais évoqué, la vue sur la mer et la Seine est un élément très important pour cyborg d’où pour répondre à cela j’ai opté pour les ouvertures de beaucoup d’espaces dans ces directions tout en tenant compte des mouvements du soleil.
Bibliographie http://www.tensinet.com, site de l’association TensiNet, base de données de projets et références techniques. http://www.explorations-architecturales.com L’univers des constructions en béton, Sabine Chardonnet & Robert Le Roy, ENSAPM.
Dissimulation Louise Demortier
Dereck était un amoureux éternel de la vie et voulait rendre la sienne utile : il était policier. Tout commença le jour de son vingt-sixième anniversaire. Ce jourlà il allait sauter en parachute. Il en était un grand fanatique. L’adrénaline que lui procurait ce sport était juste incomparable à toute autre sensation. Seulement lorsqu’il l’ouvrit, il comprit que quelque chose n’allait pas. La vitesse de descente était beaucoup trop élevée par rapport à la normale. Son parachute se troua suite à une pression atmosphérique trop importante. Au moment de sa chute, il heurta violemment le volet perdit ainsi l’usage de ses jambes ainsi que de ses
yeux. Désespéré il ne lui restait qu’une seule solution : se faire greffer des éléments mécaniques tels que des prothèses bioniques. Aujourd’hui cela fait deux ans que la vie de Dereck a basculé. Depuis ce jour rien ne fut jamais semblable. Il avait appris à se servir de ses jambes afin d’acquérir la capacité de se déplacer à la vitesse de celle d’une voiture de course. Sur les scènes de crimes, il voyait tout. Grâce à sa vision UV il réussissait à distinguer chaque empreinte digitale et détecter chaque détail anormaux l’aidant énormément dans son travail. il réduisait considérablement les temps de recherches.
Transcription spatiale
Dissimulation
Suite à l’implantation d’yeux à rayons X, Cyborg a besoin d’une lumère tamisée. Ainsi j’ai décidé de placer le SOHO dans les arbres. La lumière y est filtrée par le feuillage. La Maison délicieuse est sous terre. Les ouvertures sont zénithales, la lumière est brisée. Selon les heures de la journée, la lumière se répartit dans les pièces permettant ainsi d’éviter une ambiance trop monotone. Cyborg a des jambes mécanisées. De ce fait, il a besoin de larges espaces d’accès. Afin de retranscrire cette attente j’ai implanté une coursive faisant le tour de l’habitat. Elle présente des escaliers et des rampes d’accès à l’étage. Elle est polyvalente : et dirige à un point d’accès (R+1) tout en créant un espace extérieur. La Maison délicieuse se déploie autour d’un large couloir permettant le cheminement vers l’intimité.
La dissimulation est (se traduit par) l’acte de cacher ou d’être caché. Il se présente sur un plan physique mais aussi psychique. Afin d’expliquer le thème nous allons faire un lien avec L’art du théâtre. Ce dernier se sert de masque afin de couvrir le visage des acteurs et donc dissimuler leur identité et satisfaire le public en leur offrant une approche visuelle plus esthétique. Ainsi, le personnage accède a une nouvelle identité (il est imprégné pleinement du rôle qu’il incarne). Dans cet art, toute dissimulation suggère et implique une stratégie qui suggère le mensonge voir même la trahison. Paradoxalement, la dualité du rôle du masque souligne les caractéristiques qu’il incarne; faire preuve d’imagination mais aussi et surtout cacher la réalité afin de redéfinir une réalité sug-
Maison dans les arbres, 1994-99, Donation François Roche. Maison particulière de Peter Vetsch.
gérée. Souvent perçu comme un défaut aux yeux de la société et aussi de la littérature, le masque et son rôle ont été associé à la tromperie, nous pouvons en tirer tout de même de nombreux avantages. D’un point de vue architectural, la dissimulation ne peut que mettre en valuer la beauté du paysage et ce qui entoure l’édifice. Elle cherche à fondre l’architecture dans son environnement ou alors à la faire disparaître, créant ainsi une interaction avec ce qui l’entoure. Par ce processus, on répond à une question environnementale omniprésente: celle de la préservation de l’environnement tant écologiquement qu’esthetiquement. Lorsqu’il s’agit d’un paysage habité, il est impensable de séparer le bâti du paysage, car il en fait partie voir même le transcende, la
construction en tant qu’elle même structure notre regard face au paysage et le rend ainsi plus animé. Vient alors la notion de dissimulation. J’ai volontairement isolé mes habitats respectifs de différentes manières. Le SOHO s’élève dans les hauteurs des arbres et disparaît sous la végétation, ce dernier est soutenus par des pilotis se fondant eux même dans la trame des troncs. D’extérieur, à hauteur des yeux, on ne distingue pas l’habitat, en apparence cet endroit est inhabiter, alors qu’en réalité, se cache en haut des arbres un logement c’est dans le but de créer une rupture entre l’être et le paraitre que j’ai suivi cette idée. Le SOHO se situe “entre le rêve d’une cabane dans les arbres et le réquisitoire d’une architecture du camouflage”. François Roche
Cabane Accordéon, Maartje Lammers et Boris Zeisser, Lac Övre Gla, Suède Mirror Cube, Bolle Tham & Martin Videgård, Treehotel, Suède
La maison délicieuse, en contraste avec le SOHO, s’enterre, dans un mont qui au-delà de sa fonction principale va l’accueillir, et ainsi créer un ambiance et une atmosphère différente. Elle ne s’implante pas en haut de ce dernier et donc ne casse pas l’harmonie et la continuité qu’offre ce décor paradisiaque et apaisant. Suscitant ainsi, la curiosité des visiteurs face à l’entrée de la maison, qui sort de la terre. Au-delà des apports écologiques et économiques que cette technique apporte, elle permet de s’intégrer parfaitement dans le paysage sans
le dénaturer, respectant le site ou la maison est implantée. Ces deux formes de dissimulations opposées créent un contraste, non seulement physiquement mais aussi psychologiquement. Il vit sous pression et activement à Paris et va donc se percher en haut des arbres dans la nature pour être à l’abri, et reprendre confiance en lui (image de la hauteur et de l’élévation de l’homme vers le ciel) et va ensuite s’enterrer dans la Maison de ses délices pour se ressourcer, faire une introspection, calmer le rythme, pour repartir plus fort.
Bertil Harström, Treehotel, Suède. Maisons enterrées, Peter Vatsch.
Déclaration d’intentions SOHO * dans les arbres (bois de Vincennes). * accès par un escalier en colimaçon, d’une hauteur de 4m. * trois blocs : un carré central menant à deux rectangles disposés respectivement à droite et à gauche. * trois fonctions distinctes : * carré: utilisé comme seuil, entrée et permettant les usages quotidiens (bains, toilettes, cuisine, pièce à manger) * bloc gauche : espace intime, surélevé
de 20 cm pour marquer un changement d’espace, murs amovibles, chambre * bloc droit RDC : surélevé de 20 cm par rapport au bloc central pour marquer le changement d’espace, pas de murs, salon, espace détente. * bloc droit R+1: espace de travail, lumineux, au dessus des feuillages (vitres légèrement teintées afin de concorder aux attentes de mon cyborg), accès par l’extérieur. * coursive extérieure : fait le tour du soho, elle permet la creation d’espaces exploitables sur la facade d’entrée a l’ex-
térieur se déploie sur 1m50. sur les autres façades cette coursive remplie une seule et unique fonction; celle de se déplacer jusqu’au R+1 Maison délicieuse *Ile Okushiri, mont Kyujimayama. * maison : séparation en trois blocs (répondant à la disposition du SOHO). * Long couloir desservant les trois blocs et menant au salon de thé. * trois blocs : deux privés de part et d’autre du couloir avec chambre et salle de bain. On trouve un espace de travail à côte de la chambre de l’hôte et une bibliothèque à côté de celle de l’invité. Ils peuvent ainsi tout deux, bénéficier d’un espace privé, large et reposant. * troisième bloc : commun d’une superficie supérieure, pas de murs favorisant ainsi l’interaction entre les pièces et du coup entre les deux personnages. * Variations des ouvertures en fonction des besoins, des fonctions de chaque pièce et des ambiances voulues (chaleureuse, intime, privée). * Larges ouvertures sur l’espace commun, lumière provenant du haut: harmonie et puit de lumière mettant en avant l’aspect chaleureux de cette pièce. * ouvertures moyennes sur les espaces privés tels que les chambres ou les salles de bain. * Terrasse bordant le salon de thé, d’une longueur de cinq mètres par trois offrant ainsi un espace assez large pour
pouvoir l’ habiter. * salon de thé situé au bout du corridor (progression dans l’avancement vers l’intimité et la sérénité), en verre (pour pouvoir profiter du panorama que le site d’implantation nous offre) et en bois (raison thermique).
Bibliographie http://labo.funx.fr/mantis/jambes.html http://labo.funx.fr/mantis/sens.html#fiction http://www.meteofrance.com/climat/fran ce/paris/75114001/normales https://fr.climate-data.org/location/44/ https://www.meteoblue.com/fr/meteo/pr evision/modelclimate/okushiri_japon_2 038728 https://journals.openedition.org/dossiersgrihl/3886#tocto1n3 http://www.literaturacomparata.ro/Site _Acta/Old/acta9/traore_9.2011.pdf https://journals.openedition.org/insitu/2737#tocto1n1 http://habitat-bulles.com/pourquoiconstruire-une-maison-enterree/
Dans ma bulle Alice Lahourde
Max a un rêve : vivre dans l’espace seul, dans sa bulle. Enfant surdoué doté d’un QI de 160, il vit depuis toujours isolé. Mal dans sa peau, séparé de toute forme de vie sociale avec les personnes qui l’entourent. Il ne voit ses parents qu’une fois par mois pour les déjeuners de famille auxquels il est convié de force. Ainsi il passe son temps à défier les personnes qui peuvent lui tenir face intellectuellement. Il a développé une attention exclusive de lui-même, une forme de narcissisme intellectuel, rien n’est au dessus de lui, ce qu’il fait est toujours mieux, il n’a confiance en personne, les
conseils qu’on peut lui donner sont évacués, et toujours inférieurs à ses réflexions ou ses recherches personnelles. Sa chambre lui sert de bulle, un rempart pour effectuer toute ses recherches pour son futur projet. D’expériences en expériences, il ne se laisse guider que par les cliquetis de sa calculatrice et le bouillonnement de ses expérimentations qui se donnent l’accord pour assouvir son projet. Il ne rêve que de liberté mais une liberté éloignée des autres. Au fil de ses recherches il met en place un système hypothétique pour respirer dans l’es-
pace, une seule chose l’en empêche, ses poumons. Il met alors en place un mécanisme à système hydraulique qui produira la quantité d’air nécessaire pour qu’il ne s’étouffe pas remplaçant ainsi son poumon gauche. Il se fait implanter sa propre machine, opération réussie. Quelques jours plus tard, un braquage tourne mal dans la superette de son quartier pendant qu’il fait ses courses. Il reçoit deux balles l’une dans le pied qui n’eut que de faibles conséquences et l’autre qui atterrit dans l’abdomen perçant alors le réservoir d’eau du poumon artificiel, provoquant la rouille dans sa machine. Il n’allait dorénavant vivre qu’avec un seul poumon. Son grand voyage était alors annulé. Depuis son accident Max ne rêve plus que d’une seule chose toujours la même : vivre isolé du monde extérieur comme il l’aurait été dans l’espace, dans sa bulle.
Transcription spatiale Maison délicieuse Le concept de la Maison délicieuse au Japon va reprendre quelques principes du modèle traditionnel Japonais, en effet, dès l’entrée de la maison, nous sommes absorbés, entrainés par un long couloir peu large qui se dirige comme une élancé vers le lac. C’est le MA Japonais, qui signifie en fait l’intervalle,
l’espace entre les choses, la distance. Il va alors séparer les différents espaces de la maison, comme une frontière entre les différentes fonctions de la maison. On trouve sur sa bordure droite, les espaces de vie, cuisine, salon et un espace appelé salon occidental (espace fermé). Et sur la bordure gauche les espaces privés, les deux suites. L’une pour Cyborg, c’est la plus grande chambre, et l’autre pour son invité, plus petite mais plus haute de plafond. Lorsque l’on avance dans ce couloir le regard est tout de suite attiré vers l’extérieur, vers ce qu’on voit droit devant nous, il nous sensibilise au paysage. La pente des bâtiments de part et d’autre de ce couloir rajoute un effet de perspective, et agit comme une flèche nous dirigeant vers un seul lieu, le dehors. Il crée une distance tout aussi proche de par sa longueur que lointaine par la perspective qui est prononcée. Le couloir qui mène à la maison nous invite à descendre une première fois pour que notre regard soit à hauteur d’eau, grâce à une barge qui englobe l’ensemble du bâtiment pour que ce dernier soit le plus proche possible du niveau de l’eau. Puis il nous fait remonter pour arriver au seuil de la maison. Il fait ainsi disparaitre durant les quelques secondes de notre parcours la perspective qui mène à la vue du Mont Fuji pour ensuite la faire réapparaitre pour mieux l’apprécier. Créant une rupture entre ces
deux moments, cette vue peut être appréciée différemment. Pendant notre avancée l’envie est directement poussée vers ce point de chute, ce point de lumière, à mi-chemin le regard se découvre et est redirigé vers un autre couloir une autre perspective. C’est le couloir qui mène au salon de thé. Ce couloir reprend le même concept que pour celui de l’entrée de la maison, sauf qu’on descend une seule fois et on ne remonte pas. Le salon de thé est en effet ancré dans l’eau, deux bandeaux de marches épaisses sont disposées côté nord où il est possible pour s’assoir, pour contempler la vue, les reflets du soleil sur l’eau. L’ensemble du bâtiment est recouvert d’une cloche de verre englobant les bâtiments. Cette cloche peut en effet correspondre au YANE. Dans la tradition Japonaise le YANE correspond au toit, à la couverture au-dessus de la maison pour protéger de la pluie, ce sont les racines de la maison. Cette cloche maison englobe tous les différents bâtiments qui la compose. Elle nous donne ainsi une façade épurée. La cloche en verre reliant les bâtiments est espacée de 1.5m des bâtiments permettant l’apparition d’un grand déambule, pour des promenades nocturnes, créant ainsi un intérieur qui n’en a pas l’air en laissant la vue libre sans obstrution du regard sur le lac. Il est du même problème que les différents bâtiments de cette maison qui n’ont pas de
toit laissant la cloche de verre comme unique toiture, et comme unique source de lumière. Pour remédier à la surchauffe par réflexion en été et à la mauvaise isolation du verre en hiver des panneaux isolants coulissants seront mis en place en guise de toiture aux différents espaces. Pour l’éventuel confort de l’habitant cela permettra donc à la chaleur en hiver se conversera et qu’en été que le bâtiment gardera sa fraicheur. Ainsi les aérations installées permettent que la vapeur chaude remontant vers le haut de la paroi, (plus légère que la vapeur froide), elles seront placées sur la façade nord-ouest (coté entrée). Les bâtiments à l’intérieur de l’enveloppe ne seront pas agrémentés de toit laissant la lumière du jour passer Les différents batiments de la maison sont de formes quelconque, ils vont s’emboiter entre eux parfois et de la rencontre de ses formes crééra un epace, par exemple un jardin intérieur qui sera délimité par des vitres, ainsi qu’un long couloir qui va déboucher sur le passage jusqu’au pavillon de thé.
Soho Il va être implanté dans le parc des Buttes Chaumont dans un espace de pelouse non loin du lac qui est très fréquenté par de nombreux utilisateurs qui y viennent pour pique-niquer, profiter du soleil, ce qui crée beaucoup de passages et de vues. Il est judicieux de créer une architecture qui obstrue la vue, une espèce de cocon impénétrable. La batisse sera impénétrable, seul le proprétaire du Soho sera capable de rentrer et de savoir quel chemin prendre. Il y a des murs périphériques qui englobe comme un escargot tout le tour de la maison. Au niveau de l’entrée il y a une succession de murs verticaux à la perpendiculaire les uns des autres et qui créent un labyrinthe. Le Soho reprend ainsi la même logique, principe que la Maison délicieuse, comme cette dernière ce Soho va être englobé, non pas par une immense chape de verre mais par des murs de béton aveugles qui seront autour, parmi ces murs, deux sont ceux de la maison et deux sont seulement des murs permettant de la cacher. La succession de deux murs séparés d’un mètre cinquante crée un assez long couloir, qui est le point d’entrée de la maison. Ce long couloir va déboucher sur un jardin cerné de murs. La partie du mur à gauche de l’entrée gauche est inclinée en raison du vis-à-vis qu’il y a en dehors du parc avec les immeubles Haussman-
niens qui sont assez hauts malgré les arbres. Les locataires pouvant alors avoir une bonne vision par les puits de lumière disposés au plafond du Soho. En effet le Soho ne possèdera que très peu d’espace de lumière, trois pour être exacte, deux puits de lumière au plafond qui apporteront une lumière zénithale très agréable à l’habitation, et une grande baie vitrée qui englobe toute la façade qui puisera de la lumière dans le jardin. Ces points de lumière pourront donc apporter toute la lumière nécessaire à ce studio de 30 m2 sans pour autant être ouvert sur le dehors ce qui conserve l’objectif de base. Le seul élément s’ouvrant est la porte. A l’intérieur, ni murs, ni cloisons, les espaces seront délimités par des rideaux, pour reprendre l’idée des cloisons décrochables et modulables du système Japonais les éléments seront centrés autour d’un point culminant : le salon, la pièce de vie qui trônera dans l’ensemble de l’espace. Les murs aveugles extérieurs de la maison ne laisseront pas les utilisateurs du parc, ils vont susciter en eux du mystère et se poseront la question de ce qu’il y a derrière. Les grandes parois de plâtre dégagent un caractère infranchissable, inviolable, les utilisateurs ne tenteront pas de rentrer et rebrousseront chemin laissant Max le seul utilisateur de la maison comme l’unique homme pouvant y pénétrer ce qui lui procurera une tranquillité incontestable.
Donald Judd
Minimalisme C’est un concept très populaire ces derniers temps dans beaucoup de domaines comme la musique, la peinture apparue au Etats-Unis en 1960 en réaction au lyrisme pictural de l’expression abstraite et aussi en opposition avec la tendance figurative du Pop Art, la littérature (Beckett) ou encore la photographie. Le phénomène touche tous les domaines artistiques. Mais qu’est-ce qu’il en advient en architecture ? Ce concept n’est pas né de la dernière pluie, en effet au début du XXème siècle, l’architecte Viennois Adolf Loos, dans son pamphlet contre la fioriture, incarne déjà un point de vue minimaliste soutenant que les réalités et les lignes de production de son temps n’étaient pas favorables à l’abondance mais plutôt au retour à l’efficacité et la
rationalité dans la construction. Donc, ce mouvement artistique peut être compris comme un moyen de concevoir tout en prenant soin de la pureté et du manque de moyens. C’est la recherche de la vérité, la volonté de ne rien cacher, un processus éthique qui souligne la conception minimaliste. Idéal de matière à la forme simple et harmonieuse est aussi une référence à des ruines romaines, comme des idéaux éternels : certains artistes minimalistes qui brillent dans les années 60 les réclament explicitement, comme Carl André. Ce mouvement a vu le retour des principes de simplicité et de fonctionnalité sur la scène artistique, comme on peut le voir sur le travail de Franck Stella ou Donald Judd, John Pawson, comme Alvaro Siza, qui sont des architectes pratiquant une forme de minimalisme. Donald Judd est un artiste plasticien et théoricien americain, il fait partie des artistes, tels que ceux cités précédemment, né au millieu des années 60 influencé par cette subjectivité de l’expressionisme abstrait et à la figuration du Pop Art que le minimalisme est caractérisé, par un soucis de moyen en effet l’insistance sur cette caractéristique à tel point qu’ils présenteront leurs oeuvres sous le signe de la pauvreté. Le travail de ces minimalistes se fait en premier lieu sur la réflexion de l’espace et sur la perception de l’objet. Ces artistes ont été profondément influencés par l’abbaye
Pavillon de Barcelone, Mies Van Der Rohe.
Eglise de la lumière, Tadao Ando.
du Thoronnet construite entre le XIIe et le XIIIe siècle par et pour les moines Cisterciens, surtout John Pawson pour la construction de l’abbaye cistercienne de Novy Dvur en République Tchèque Dans les années 1980, il se développe dans de nombreux logements il développe, dans une série d’aménagements intérieurs de maisons, une esthétique précieuse. Sur la base de la géométrie élémentaire et des surfaces immaculées, il développe une plasticité d’une grande sobriété. Ils héritent du célèbre principe de l’architecte Mies Van der Rohe Less is more, des oeuvres de Malevitch, encore citées aujourd’hui cet architecte germano-américain qui a réinventé l’art des gratte-ciels. Less is more est censé résumer une architecture minimaliste. “Moins” car l’esthétique n’est plus la priorité, les formes doivent être simplifiées et l’objet doit être utile. “Plus” car le but n’est pas d’être grand mais d’être bon. Entre 1921 et 1924 Mies
conçut cinq projets, (dont aucun n’a été réalisé). Ils constituent en effet les cinqs étapes qui le propulsèrent à la tête de l’Avant-garde. C’est à ce moment que lui est apparut l’idée de construction claire comme condition fondamentale de l’architecture. Les materiaux sont le béton, l’acier et le verre. “Les batiments en béton armé sont par essence des batiments à ossature, ni pâte mollasse, ni cuirassé, donc des batiments à ossature et peau.” Cela implique donc un refus de toute formalisme, et un détachement par rapport aux formes de constructions traditionnelles de l’époque. Pour Mies van der Rohe la forme n’advient qu’après le travail de construction elle n’est que secondaire, elle n’est pas le but. C’est en effet un moyen de libérer la forme de toute spéculation esthétique et d’en faire à nouveau ce qu’elle devrait être à l’exclusion de toute autre chose, à savoir bâtir. Toute speculation d’ordre esthétique
devait être dépassée pour atteindre l’objectif d’envisager une architecture correspondant aux nouveaux matériaux de cette nouvelle époque et aux besoins des hommes. La dématérialisation du volume permettait de révéler l’essence de l’ouvrage construit, l’ordre interne auquel il devait sa structure. La structure de Mies Van Der Rohe reste un objet conceptuel et la structure construite qui en émanait pouvait prendre des formes differentes. Une de ses oeuvres la plus connue reprenant cette logique, fut le Pavillon de Barcelone, pavillon de l’Allemagne, exposition internationale les points décisifs que Mies Van Der Rohe accomplit avec le pavillon de Barcelone résidait dans la réalisation du plan libre et de l’espace fluide, auxquels il donna ici pour la première fois toute leur ampleur. Le plan libre procède de la libération des murs de leur fonction porteuse. Les murs deviennent alors des parois légères et lisses dont le rôle se réduit à la partition et la délimitation des espaces. La fluidité des espaces fait s’interpénétrer l’intérieur et l’extérieur grâce aux murs rendus presque transparents par des façades en verre et de fins porteurs métalliques. L’édifice est alors posé sur un socle en travertin. Le Pavillon est construit en utilisant du verre, de l’acier et quatre types de marbres différents (travertin romain, marbre vert des Alpes, marbre vert ancien de Grèce et onyx doré de
l’Atlas), qui sont identiques à ceux de l’original. L’importance du Pavillon provient de l’idéal de modernité qu’exprime la disposition de ces matériaux la symétrie parfaite, les espaces diaphanes, la précision des distances. Toute ces caractéristiques font de ce batiment, une oeuvre minimaliste. Tadao Ando, un autre architecte minimaliste, est le seul architecte à avoir remporté les quatre prix les plus prestigieux de la discipline, le Pritzker, le Carlsberg, le Praemium Imperiale et le Prix de Kyoto, il n’est donc pas difficile de comprendre pourquoi il est considéré comme l’un des plus grands noms de l’architecture contemporaine. En combinant les influences japonaises traditionnelles avec les principes de conception du modernisme, Ando a développé un langage de construction unique qui utilise le béton, le bois, l’eau, la lumière et l’espace, en harmonie avec la nature. Ses créations incluent des maisons privées primées, des bureaux, des églises, des musées, des complexes d’appartements et des espaces culturels à travers le Japon, ainsi qu’en France, en Italie, en Espagne et aux États-Unis. Certains de ses monuments les plus célèbres incluent l’église de la lumière à Osaka, le temple de l’eau sur l’île d’Awaji, la maison d’Azuma, le musée d’art contemporain de Naoshima et la Punta della Dogana à Venise. L’oeuvre de Tadao Ando est connue pour son utilisation créative de la lu-
mière naturelle et pour les structures qui suivent les formes naturelles de l’environnement, plutôt que de se conformer à l’espace construit d’un bâtiment. Les constructions d’Ando sont souvent caractérisées par des voies de circulation tridimensionnelles complexes, qui se faufilent entre l’espace intérieur et l’espace extérieur. Formés à la fois dans des formes géométriques à grande échelle et dans les espaces qui les séparent, ces chemins fonctionnent comme des chemins de contemplation. Son travail a été décrit comme ayant un effet de haïku et étant lié à la philosophie zen. Le design méditatif de Tadao Ando attire notre attention sur la beauté du silence et la puissance de la simplicité. Propres, calmes et concrets, ses structures minimalistes contiennent beaucoup plus de sens que leurs extérieurs sobres trahissent. Il est aussi intéressant de s’intéresser à l’aspect philosophique du Minimalisme car avant d’être un style architectural, le minimalisme est une manière de penser. Le choix d’objets géométriques et simples s’explique par la volonté de les appréhender pour ce qu’il sont et sans artifices. Par exemple, en architecture aucune marque émotionnelles émanant des état d’ames de l’architecte n’est exhibée et le ressenti est prohibé. Les oeuvres minimalistes sont au contraires limitées à l’essentiel et répondent au principe de l’économie maximale des moyen. Le Minimalisme nous accorde
donc une réflexion sur le caractère essentiel, ce qui est le plus important des choses quand elle sont dépourvues du superflu et qu’il ne demeure ce qui est absolument nécessaire. La philosophie minimaliste est devenue une tendance de consommation majeure utilisée comme une arme stratégique par les entreprises. Elles communiquent en prenant le message consommer moins consommer mieux. Elles se construisent alors une image minimalisme qui opte pour la suppression du superflu, ce qui à tendance contrairement à ce que l’on pourrait croire, à plaire à la clientèle. La philosophie Minimaliste japonaise relate les mêmes idées : Fumio Sasaki est le chef de fil des minimalistes, un mouvement négligeable par sa taille, mais considérable par son écho à l’intérieur comme à l’extérieur du Japon depuis que Reuters lui a consacré une séquence vidéo devenue virale cette semaine. “Nous vivons dans un monde saturé d’images et d’information alors que la capacité de notre cerveau à stocker des datas n’a pas changé depuis 50 000 ans”, fait valoir Sasaki dans Toyo Keizai au gré d’une métaphore qui superpose sans vergogne l’informatique et la préhistoire. Une seule chaise, une étroite table de bois, voilà le living de Fumio Sasaki. Sa méthode ? “Si, face à un objet, j’hésite cinq fois à le juger absolument indispensable, je le jette.” Le prochain appartement sera encore plus petit, se réjouit Fumio Sasaki.
Intentions Ces habitations sont créés pour un cyborg, mi homme mi machine qui a été victime d’un très grave accident. Depuis petit il aime vivre dans sa bulle à l’écart des autres, il fallait alors lui créer une habitation où il pouvait être dans sa bulle, sans que personne ne vienne l’y déranger, ou que lui-même n’y soit pas distrait dans ses reflexions personnelles par autrui. Ces deux
habitations permettent d’être coupé du reste du monde lorsqu’on est dedans. En effet, à chaque fois l’un des cinq sens est obstrué. Pour la Maison délicieuse c’est l’ouï grace à cette cloche qui nous coupe de tout son provenant de l’extérieur. Pour le soho c’est la vue, il est alors impossible d’être apperçu de l’extérieur, les façades nous isolent complètement.
Patio Clémence Berthelot Aiko est une femme de 35 ans née d’un père européen et d’une mère japonaise. Femme de caractère et adepte des sensations fortes elle pratique depuis de nombreuses années les courses de motos. Elle en a même fait son métier depuis dix ans. Elle vit la vie avec passion, est une acharnée du travail et n’a pas le temps pour une vie sentimentale. Son rêve de remporter un rallye de moto s’est arrêté lorsqu’un jour elle a perdu le contrôle de sa moto lors d’un championnat. L’accident fut inévitable et elle tomba sur le côté gauche, sa moto sur elle. Elle devint totalement paralysée de ce côté-ci. Ne fonctionnant plus elle se voit greffer des prothèses sur toute cette partie du corps de la moitié de la tête jusqu’à la jambe gauche. Ces parties artificielles greffés lui permettent de revivre normalement. Elles lui ont permis de retrouver d’une
part la vue grâce à un oeil artificiel mais aussi de pouvoir bouger les bras et les jambes. Son corps est divisé en deux de manière verticale. Le côté droit reste entièrement humain cependant le côté gauche est totalement artificiel. Les parties artificielles viennent se greffer sur elle et les milliers de connexions avec le côté humain lui permettent de pouvoir bouger presque comme un humain. Son rêve de pouvoir remporter un championnat est encore possible grâce à ses prothèses mais Aiko ne veut plus. Elle s’est résolue à ne plus faire de la moto, ce qui était une passion auparavant est devenu une angoisse. A présent il n’est plus question pour elle de remonter sur une moto. Après l’accident, son style de vie et ses habitudes ont totalement changé. Elle a compris qu’il était temps pour elle de changer de vie. Cet électrochoc lui a fait comprendre qu’il fal-
lait qu’elle change. C’est pourquoi dès lors elle passe sa vie entre Paris et le Japon. A présent, elle occupe son temps à lire et écrire des livres sur sa vie. A Paris, aide les autres à travers des associations, elle peut reprendre une vie normale. Au Japon elle consacre exclusivement son temps à la lecture et à la méditation. Elle y vient pour se ressourcer échapper à la population parisienne et aux regards des gens. Là-bas elle se sent bien, elle s’y ressource, elle est au calme. Naturellement des aménagements ont dû être effectué afin qu’elle puisse vivre dans un lieu plus accessible. Son style de vie est radicalement différent sa vie est désormais beaucoup plus calme et sereine qu’elle ne l’était avant. Son côté inhumain l’a rendu encore plus solitaire qu’elle ne l’était avant son accident. Elle a appris à vivre avec la moitié de son corps mécanique, elle parle même de son expérience aux autres cependant c’est une nouvelle femme qui est à présent vivante. Elle est nostalgique de son passé de femme passionnée. Malgré ce qu’elle dit elle a l’impression d’étouffer dans son corps. Elle a le sentiment d’être présente mentalement mais physiquement ce n’est plus elle. Son côté artificiel l’a fait se sentir oppressé. L’arbre est un devenu pour elle un signe de renaissance c’est pourquoi ses habitats devront se construire autour de celui-ci. Elle veut vivre dans un endroit ouvert et lumineux afin qu’elle
puisse au maximum se soulager de ce poids qui la ronge. Un lieu calme propice à l’imagination dans lequel elle pourra écrire sans cesse. Elle veut que ces lieus soient propices à l’évasion. Aiko doit pouvoir se sentir libre.
Attentes La vie de ce cyborg ayant beaucoup changé depuis son accident, elle a développé en elle un sentiment de mal être. En effet, son corps étant à moitié mécanisé, Aiko se sent comme emprisonné dans un corps qui n’est pas le sien. Ainsi, nous avons pensé qu’il était important de créer un lieu dans lequel le cyborg devait se sentir bien. Nous devrons donc développer un projet où notre cyborg se sentira apaisé et libre. Un lieu dans lequel elle peut s’évader et ne plus penser à son corps qui l’oppresse. Par conséquent, les lieux d’habitations du cyborg devront répondre à cette question de la liberté au sein de l’habitation. Comment pourra-elle vivre dans sa maison sans se sentir oppressé même à Paris en habitant dans un petit espace ? Il sera sans doute important de développer la notion d’un lieu propice à l’évasion et à la détente. Sans doute un lieu de verdure favorable à cette évasion. Cela sera également un endroit dans lequel la lumière, les ouvertures sur l’extérieur seront très importantes afin qu’elle ne se sente pas enfermé en-
core plus que dans son propre corps. Un lieu qui lui permette de se sentir bien et dans lequel il sera facile pour elle d’y vivre. D’un point de vue technique, notre cyborg vit avec la partie gauche de son corps mécanisé avec des prothèses qui viennent se greffer sur sa peau déjà existante. En revanche, elle n’a pas besoin de pièce dédié à sa partie mécanisée. C’est une personne qui vit comme tout le monde de manière normale et qui a donc les mêmes besoins vitaux. L’accident d’Aiko nous a amené à réfléchir sur la question de la vie après accident. Réussir à se reconstruire, retrouver une vie normale n’est pas si simple. Le traumatisme est très grand lorsque l’on est victime d’un accident, encore plus lorsque la moitié de votre corps ne fonctionne plus et que vous vous voyez greffer des parties mécaniques. Ainsi nous nous sommes posé la question de comment allait elle réussir à apprendre à vivre comme avant. Aiko à trouver en elle une force de se battre en se plongeant dans la lecture. Elle a complètement évolué et est devenue beaucoup plus calme. Et s’est beaucoup documenté sur le domaine de la médiation, de la nature et de ses ressources de bien-être sur le corps. C’est pourquoi la nature est très importante maintenant pour elle maintenant et elle a vu en l’arbre un signe de renaissance. Les arbres ont la capacité d’exercer sur l’homme une influence qui représente
pour eux un symbole. La symbolique de l’arbre est une symbolique très riche qui se retrouve d’un arbre à l’autre, avec des nuances et quelques particularités. L’arbre est symbole de la vie, en perpétuelle évolution, en ascension vers le ciel, il évoque tout le symbolisme de la verticalité. D’autre part, il sert aussi à symboliser le caractère cyclique de l’évolution : la mort et la régénération. C’est en cela qu’Aiko y voit un symbole de renaissance. Les feuilles, elles, tombent de l’arbre à l’automne puis repousse au printemps. Aiko y voit à travers cela sa vie. C’est pour elle une deuxième chance qui s’offre à elle, la possibilité de recommencer un nouveau cycle comme ces feuilles qui repoussent au printemps. Parce que ses racines plongent dans le sol, et que ses branches s’élèvent dans le ciel, l’arbre est universellement considéré comme un symbole des rapports qui s’établissent entre la terre et le ciel. La réflexion sur la conception de la maison délicieuse au Japon s’est donc développée autour de cet arbre et l’idée d’une maison qui pourrait se bâtir autour d’un arbre et plus généralement d’un jardin nous a paru logique. Cette maison s’inspire en grande partie d’une maison élaborée autour d’un jardin central que l’on nomme maison patio. Cependant le modèle de maison traditionnel japonais se conçoit également autour d’un jardin faisant partie intégrante de l’habitat
dans lequel tout est ouvert sur celui-ci. Ainsi, l’élaboration de notre projet se fera autour de ce thème de maison patio. Le patio est une cour intérieure à ciel ouvert, dont l'origine remonte à l'Antiquité romaine. On appelait alors ce patio l'atrium. Le patio est clos et est une sorte de microcosme qui met la maison en relation avec la nature, le ciel, le soleil, l’air, la terre et parfois l’eau et la végétation. Dans l'architecture méditerranéenne traditionnelle, en Espagne et en Afrique du Nord en particulier, il n'est pas rare que les maisons n'aient aucune fenêtre donnant sur l'extérieur, et que toutes les ouvertures soient tournées vers l'intérieur, le fameux patio. C'est d'ailleurs lui qui éclaire la maison. Le patio prend la forme d'un lieu de vie intermédiaire entre l'intérieur du logement et le jardin. Toutefois, des habitations anciennes et de plus en plus de maisons contemporaines disposent d'une cour intérieure qui reprend le principe du patio. Suivant les siècles et les lieux, le patio est un lieu appropriable par
ses différentes cultures en fonction du climat et de la région. En effet, le patio amène la possibilité de garder un espace frais dans des pays chaud comme l’Espagne ou la région du Maghreb. C’est pourquoi l’idée est venue de créer un espace de nature à l’intérieur de la maison afin de profiter d’un espace frais, bordé de nature dans lequel on viendrait se promener et boire un thé dans le pavillon de thé. Nous avons vu en ce modèle de maison patio un moyen pour Aiko dans un premier temps de pouvoir se recentrer sur cette nature devenue très importante pour elle avec un arbre planté au centre du patio et de la maison. C’est un lieu de ressource et de tranquillité qui devait être protégé de toutes attaques extérieures. En effet, c’est un moyen pour elle de venir profiter du jardin sans pour autant devoir affronter le monde extérieur. Nous y avons vu également un lieu qui aspirait à procurer un jardin secret exclusivement pour elle et les personnes résidant dans cette maison. Elle peut s’approprier le lieu.
Déclaration d’intentions Mon projet se développe autour du thème de la maison patio. C’est un projet double dans lequel il faut développer un habitat de 30m2 à Paris et une maison délicieuse au Japon. Ces deux projets sont élaborés à partir des attentes d’un cyborg que nous avons imaginé. Nous avons créé l’histoire d’un cyborg. Ainsi, il va falloir imaginer deux habitats pour ce cyborg en fonction de ses attentes, ses désirs et ses contraintes de vie. En créant l’histoire de cyborg, j’ai pensé à un habitat qui représenterait bien la personnalité de mon personnage et son nouveau mode de vie. C’est alors que l’idée de créer mes deux habitats parallèles autour d’un jardin central est apparu logique. En effet, mon personnage se sent comme oppressé dans son corps qui est mi- humain, mi- mécanisé. Ainsi, ajouter un peu de verdure dans son logement me paraissait être la bonne solution afin qu’elle puisse vivre dans un lieu qui lui est agréable. En effet, l’arbre est devenu pour elle signe de renaissance après le grave accident de moto qui lui a couté la moitié de son corps mécanisé. Le patio lui permettra de venir contempler la nature depuis chez elle aussi bien dans le SOHO que dans sa maison au Japon. Cette idée de mettre un patio dans ces deux habitats lui permet de garder de nombreux repères à travers Paris et le Japon. Ainsi,
les deux projets se sont développés autour d’un patio. Ils sont placés naturellement au centre de l’habitation afin de profiter un maximum de ce jardin. A Paris, le SOHO se trouve dans une fontaine en dessous de la basilique du Sacré Coeur. Cet emplacement offre une vue imprenable sur Paris. Au japon, la maison est située au pied du Mont Kaimon face à la mer. La question de l’emplacement est très importante. En effet, au vu de son mal être et de son corps qui l’étouffe, la vue lui permet de respirer et de ne pas se sentir oppressé dans le lieu. Par ailleurs, le jardin se développera suivant l’idée d’un jardin à la japonaise tant au Japon qu’à Paris. Un lieu zen, dans lequel on va pouvoir venir se détendre, se reposer. A Paris, ce patio représente plus un espace vert, un brin de nature dans la ville. Sa taille ne permet pas vraiment de se promener comme au Japon dans lequel nous avons intégré également le pavillon de thé. Lieu qui s’intègre bien dans le jardin. C’est un endroit propice à la détente et au recueillement, il nous paraissait ainsi naturel de le placer dans ce patio. Enfin, je me suis posé la question de la relation à l’architecture japonaise dans ces deux projets. J’ai introduit de manière partielle le jardin japonais et les panneaux japonais. En effet, Nous avons aussi bien dans le SOHO que dans la maison une réinterprétation du panneau japonais.
Une vie entre Air et Mer Luca Annicchiarico Il travaillait dans la finance et portait un regard critique sur l’intelligence artificielle, omniprésence dans son monde. C’était pour lui une forme de vie négationniste, qui tout en permettant à l’homme de continuer sa prodigieuse évolution, risquait dans le même temps de l’éteindre définitivement. Dans une société dédiée à la culture mais totalement acculturé, où l’inutilité est devenue la norme et l’art sans nécessité, il avait fini, poussé par un instinct de survie primaire, à accepter cette forme de vie. Pourtant très tôt il avait décelé les dangers d’un abandon totale de l’humanité à la machine. Il avait ainsi constaté le renversement de la technique hégélienne non plus en dévoilement de l’étant mais dans son extrême opposé ; en désoeuvrement de l’homme. Désormais, l’homme a perdu son essence même, par une délégation systématique du travail à la machine. L’Homo Faber de Bergson c’est transformé en Homo Passivus, un être passif, inactif qui endure et supporte.
Travaillant dans la finance, il avait tout de suite constaté à quelle point l’informatique pouvait désoeuvrer les sociétés humaines. Il avait aussi constaté à quel point elle pouvait prétendre le servir, tout accélérer, et transformer les modes de vie à une vitesse folle. Cependant cette quête absolue de vitesse lui était apparue comme la recherche d’un idéal vain, d’une perte de soi. Le chemin n’existait plus, pour coexister avec ses semblables, il fallait prendre le chemin le plus court pour arriver directement au but, il n’était plus question de se perdre dans la joie de la découverte, du mystère et de l’inconnu. Finalement, après des années de lutte contre la mécanisation des esprits, elle s’était finalement infiltrée jusque dans son être. Paradoxalement, pour lui permettre de continuer à vivre son humanité elle s’était immiscée en lui. Ce cancer des poumons, il l’attendait depuis longtemps. Il y avait souvent pensé, entre deux taffes de gitane sans filtre. Ce fut comme une rencontre prévue de
longue date. Les retrouvailles avec un ami d’enfance. Par la nécessité des choses, il s’était résigné à croire en cette rêve-olution. Les nouveaux poumons artificiels de ces dernières années étaient devenus complètement autonome, et créaient leur propre oxygène au sein même des cellules alvéolaires. Il accepta donc cette greffe avec une résignation profonde, mais non sans une pointe d’euphorie de l’inconnu, et une certaine curiosité de la remise en question de soi. Au commencement, il sentit un souffle glacé au creux du ventre. Et puis la chaleur d’une main amicale sur sa nuque. Les premiers temps furent euphoriques. La vie semblait plus facile. Comme libéré de l’emprise des masques et du vide.
Il était submergé par une sensation de puissance profonde. Il réalisa pour la première fois à quel point le vivant était fragile, vulnérable. L’air qui nous entoure, impalpable et pourtant vital, lui semblait désormais d’une réalité profondément fragile. Cette chose insaisissable et pourtant happée constamment par toutes les formes de vie lui apparut d’une futilitée déconcertante. Et puis, peu à peu, la sensation de liberté première qui s’était emparée de lui s’estompa, et finit par prendre des allures de geôle. Malgré des centaines de milliers d’années d’évolution, il avait paradoxalement totalement perdu le réflexe de la respiration. Désormais il se sentait plus que jamais différent, comme
exclut derrière une barrière sociale invisible. Après avoir passé d’interminables diners à être épié par des voisins de table aux regards inquisiteurs. ll avait appris à simuler les incessantes cadences de la respiration. Il sentait constamment le regard des autres peser sur lui, comme une brume opaque sur sa conscience. Mais plus que son comportement, c’est tout sa perception sensible qui avait changée. Son rapport à l’air, élément dans lequel il baignait depuis toujours, mais dont il n’avait jamais eu réellement conscience était en pleine mutation. Désormais, il guettait le halètement des joggeurs à l’aube. Les nuages de chaleur des respirations hivernales et les longs soupirs d’été. Dans une nostalgie dévorante, sa liberté l’étouffait.
Attentes de Cyborg Instinctivement, le monde aquatique était naturellement devenu son sanctuaire vital, un havre de paix à nul autre pareil. Tout comme l’élément aérien, la mer et ses profondeurs lui apparaissait sous un jour très nouveau. C’est dans sa nouvelle façon de considérer l’air qu’il développa une sensation particulière dès lors qu’il se laissait immerger dans l’élément aquatique. Après avoir goûté à l’enveloppe aérienne et ressentit avec une conscience accrue la caresse des vents, il découvrait désormais celle des courants. Il avait comme le senti-
ment de replonger dans une inconscience enfantine, faite de mystère, de questions et de découvertes. Cet élément cependant tranchait radicalement avec le monde aérien et son carcan social. L’ensemble des êtres humains partageait cet air mais lui ne le pouvait plus comme tout le monde, il subissait sa différence. En revanche, dans les méandres des océans, dans une nouvelle liberté retrouvée, vierge d’humanité, c’est lui qui était l’instigateur de sa différence. Alors, il devenait plus que jamais homme, en tant que créateur de son destin. Cette nouvelle découverte de lui-même lui redonna espoir et foi en lui-même. L’eau devint pour lui une présence rassurante et primordiale à son bien-être. Dans cet univers compact et enveloppant, immergé au fond, enfin, dans un apaisement profond, il se sentait libéré. Il redevenait la partie d’un tout, en symbiose avec le cosmos. Retrouver son humanité. Il avait tout d’abord besoin de retrouver ses racines, ses origines qui le lient à cette planète si dénaturée. Il cherchait donc un petit habitat fonctionnel lui permettant de vivre et travailler à Paris, ainsi qu’une maison des délices au Japon, dans laquelle il pourrait se retirer. Chacun de ses deux habitats devait principalement allier deux qualitées, tout d’abord un aspect résolument aérien, depuis sa greffe, l’air avait pris une part importante dans sa vie. Depuis
qu’il avait embrassé la condition de cyborg, il appréhendait l’espace aérien d’une manière très differente, elle n’était plus une chose allant de soi, tellement banale que l’on n’y prête plus attention. Non, c’était devenu pour lui une qualité de l’espace primordiale, qui dans son excès, son aspect vertigineux lui rendait l’écho de son humanité pas tout à fait disparue. Il souhaitait donc habiter un lieu en suspension, dialoguant avec le vide, le confrontant presque à tout instant avec un vertige intérieur. D’un autre coté, il avait pour envie d’habiter un espace en connexion avec l’eau. Il voulait un espace de vie qui mette particulièrement en valeur cet élement, d’’un point de vue esthétique, et physionomique. Il désirait surtout vivre dans un lieu en connexion avec le monde aquatique. Il était important qu’à tout moment, il puisse sauter dans le vide et dans l’eau si une crise de paranoïa le prenait soudainement, vestige
symptomatique du membre fantôme.
L’eau L’eau est un des quatre éléments classiques mythiques avec le feu, la terre et l’air, et était vue par Empédocle comme l’élément de base de l’Univers. Dans la symbolique occidentale, l’eau symbolise la purification, le renouveau, par exemple l’eau coulante d’un fleuve. C’est aussi l’un des cinq éléments japonais (Godai), avec chi la Terre, sui ou mizu l’Eau, ka ou hi le Feu, fu ou kaze le Vent et ku le Vide.
L’eau destructrice L’eau revêt cet aspect-là notamment lorsqu’on parle de fin du monde ou de génèse. Mais cela ne se limite pas aux religions monothéistes. “Et l’Éternel dit, j’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles et aux oi-
seaux du ciel, car je me repens de les avoir faits.” C’est par cela qu’est désignée la fin du monde dans la genèse judéo-chrétienne. Les marées contribuent lentement aux phénomènes d’érosion et d’engraissement sur les littoraux mais ce sont les grandes inondations et tsunamis qui marquent périodiquement les esprits. Depuis l’ère industrielle, de nombreuses usines et autres facteurs de risques ont été concentrés dans les vallées et sur les littoraux, faisant que le risque technologique peut se combiner avec les risques liés au manque ou excès d’eau. Le Genpatsu shinsai est par exemple au Japon l’association du risque nucléaire au risque de tsunami, l’occurrence simultanée de deux événements de ce type aggravant fortement leurs conséquences respectives.
L’eau dans les Mythes Plusieurs dieux et déesses romains et grecs sont issus des eaux. Ainsi Océan, un Titan, le fleuve qui entoure le monde et son épouse Téthys, une titanide, tous deux issus de l’eau, donnèrent naissance aux dieux fleuves et à plus de trois mille Océanides, leurs filles. D’autres plus célèbres ont leur vie liée à l’eau, tels Vénus (celle qui sort de la mer) issue de la mythologie romaine et Amphitrite (déesse de la mer), Poséidon ou Nérée (divinité marine), tous issus de la mythologie grecque. L’eau est un des quatre éléments avec le feu, la terre et l’air
qui étaient vus par Bouddha comme les éléments de base de l’Univers. Les caractéristiques de l’eau dans ce système sont le lien, le transport, la transmission, la communication, la synthèse. Les molécules d’eau s’allient et se délient des milliards de fois à chaque seconde. Du point de vue de l’unité dans l’approche symbolique, les quatre éléments forment une unité, un, qui peut être perçue comme la quintessence des quatre éléments. Dans cette perception, la symbolique de la terre (le solide, la structure), du feu (la température) et de l’air (le mouvement) peuvent être vus dans l’eau.
L’eau purificatrice Cet aspect donne à l’eau un caractère sacré dans certaines croyances. En effet, outre la purification extérieure que confère l’eau, il y a aussi cette faculté d’effacer les difficultés et les péchés des croyants à son contact et de laver le croyant de toute souillure. Les exemples sont nombreux dans le christianisme il y a le sacrement du baptême, la notion d’homme en tant que pêcheur ou encore le symbole du Ichthus en forme de poisson. Dans la religion shintoïste l’eau est aussi un élément très récurent, par exemple le Chozuya est un bassin où les fidèles peuvent se laver les mains et se rincer la bouche à l’aide d’une louche hishaku, afin de se présenter devant le kami exempt de toute souil-
lure, cette cérémonie se nomme le Oharai, elle est le premier sacrement de l’année, c’est aussi l’élement principal de la cérémonie initiatique des prêtres shintoïstes.
de certaines maladies. L’exemple le plus proche est celui du pélerinage à Lourdes en France où chaque année des milliers de gens se rendent pour se baigner dans la source.
L’eau guérisseuse
L’air
Outre l’aspect purificateur, l’eau s’est étoffée au cours des siècles et des croyances d’une faculté de guérison. Plusieurs signes de culte et d’adoration datant du Néolithique ont été retrouvés près de sources d’eau en Europe. Longtemps, des amulettes d’eau bénite ont été accrochées à l’entrée des maisons pour protéger ses occupants du mal. On considère que le contact avec certaines eaux peut aller jusqu’à guérir
Dans un domaine non scientifique, l’air est l’un des quatre éléments (avec le feu, l’eau et la terre) que l’on considérait autrefois (et que l’on considère encore dans certaines cultures) comme les substances sur lesquelles seraient basées toute la vie. Il est le symbole de l’Esprit. Dans la culture occidentale. L’air - et la notion liée de vide - ont toujours fasciné les hommes. La peur du vide, spécialité occidentale, fut notamment
propice à toute une symbolique d’un air peuplé d’anges, d’esprits ou de démons. Des esprits à l’Esprit, il n’y a qu’un pas et c’est tout naturellement que l’air devint son symbole le plus universel. Le mot Esprit découle ainsi du latin spiritus souffle, vent , dérivé du verbe spirare qui signifie souffler, traduit du grec pneuma. Au début du XIIe siècle, l’Esprit est le souffle créateur envoyé par Dieu. De manière beaucoup plus matérialiste, le philosophe grec Anaximène de Milet, considéra l’air comme le principe de toute chose. Toute chose en provient, toute chose y retourne. De même que notre âme, qui est de l’air, nous maintient, de même le souffle, l’air entoure le monde entier. Souffle et air sont employés comme synonymes, témoigne Aetius dans ses Opinions. Tout ce qui existe dans le monde n’est rien d’autre que de l’air raréfié ou condensé. Dilaté à l’extrême et chauffé, cet air devient feu et forme les corps célestes tel que le soleil. Comprimé, il se transforme en vent et produit des nuages qui donnent eux-mêmes de l’eau. Enfin, une pression extrême transforme l’eau en terre voire en pierre. Cette cosmologie n’est pas sans similitude avec le concept de l’Apeiron, développé par Anaximandre de Milet à la même époque. La substance de toute chose est l’Apeiron, qui signifie illimité, infini ou sans détermination, principe et élément de tout ce qui existe. Inaccessible à la
sensibilité, il ne peut posséder de qualité déterminée et n’est désigné que négativement. Notre Univers est la manifestation de la dynamique de l’Apeiron. Substance intermédiaire entre l’air et l’eau ou bien mélange, le débat de savoir en quoi consiste exactement l’Apeiron n’est pas tranché mais il serait justement contradictoire de s’y appesantir. Dans la culture Shintoïste, le godai “Cinq grands” japonais, d’inspiration bouddhiste, le vide, ku, naturellement associé au ciel voire au paradis, est partie intégrante des éléments. Chez Laozi, le vide, xu, fait référence à un espace vide qui permet le mouvement et la libre circulation du souffle, mais aussi des choses. Grâce à ce vide, tout se déplace et communique sans aucune entrave, dans une liberté totale. Le vide n’est pas inerte, il est dynamique et peut être appréhendé grâce au qi, au souffle, explique Catherine Despeux (Lao-tseu, Entrelacs). Le vide de l’esprit et du coeur permet d’accueillir l’énergie du Tao et d’en observer l’essence. Côté penseurs japonais, Miyamoto Musashi traite du vide, ku, dans le dernier chapitre de son Traité des Cinq Roues, “En général, l’idée qu’on a sur le Vide est fausse. Quand on ne comprend pas quelque chose, on le considère comme vide de sens pour soit. Mais ce n’est pas le vrai vide. Tout cela n’est qu’égarement. Dans le vide, il y a le bien et non le mal. L’intelligence est Etre, les prin-
cipes de la Tactique (avantages) sont Etre. Les voies sont Etre. Mais l’esprit est vide. En Occident, Eckhart Tolle en parle dans le pouvoir du moment présent. “Selon les physiciens, la solidité de la matière n’est qu’une illusion. La matière prétendument solide, y compris votre corps physique, est constituée presque en totalité de vide. […] La forme, c’est le vide, et le vide, c’est la forme, dit le soutra du coeur, un des recueils bouddhiste les plus anciens et les plus connus. L’essence de toute chose, c’est le vide.”
Déclaration d’intentions En évoluant toujours plus vers et avec
la technique, l’homme a questionné sa propre identité. Les phénomènes humains sont toujours longs et fastidieux. En franchissant le pas du trans-humanisme, une nouvelle différence entre hommes a vu le jour, et avec elle une nouvelle forme de racisme, presque naturelle et légitime. Cyborg fut l’un des premiers qui devant le désir de vivre à choisi de franchir le pas de l’homme-machine. Face à une forme de cancer incurable il a subi une greffe totale de poumons. Ces poumons créent leur propre oxygène, rendant inutile toute respiration. Sa vie a changé du jour au lendemain, à un point qu’il n’aurait pu imaginer. Du fait de la pression sociale d’une part, et la découverte d’une nouvelle manière de vivre d’autre part, Cy-
borg a changé radicalement son mode de vie. Ce changement commence par une redéfinition de la notion d’habiter. Pour satisfaire son désir il a fait appel à un jeune architecte diplômé de l’ESA pour lui construire deux lieux adaptés à sa nouvelle humanité. Le premier, un soho Parisen et le deuxième une Maison délicieuse au Japon. Pour ces deux résidences, la volonté du client est la transcription sensible de deux éléments, l’air et l’eau d’une facon extrême. Pour qu’il se sente en vie, qu’il se réalise en tant qu’homme, il doit être confronté à la mort; la vie est tout ce qui meurt. Il souhaite désormais vivre avec la possibilité quasi permanente d’entretenir cette relation intense à la vie avec ces deux matérialités. Pour réaliser ce désir,
la Maison délicieuse a été pensée en trois points. Tout d’abord une réflexion par rapport au site, et l’intérêt de la tragédie dont il est le théâtre. Avec une volonté de geste audacieux, qui défie les éléments d’une part et qui symbolise l’élan, le saut d’autre part. Deuxièmement j’ai voulu développer un espace qui place son habitant face à des perspectives attirantes par leur radicalitée voire effrayantes, qui s’approprie la notion de risque de manière extrême. Enfin j’ai pensé la disposition des espaces comme un long parcours, traversant une verticalité extrême pour aboutir à une horizontalité apaisante, anfin d’inciter au cheminement philosophique d’un retour à soi, à l’essence de l’Homme, en dépit de l’habitat corporel.
Cyborg
Cyborg in Paris
Un cyborg, qui se traduit par organisme cybernétique est un être humain, ou à la rigueur un autre être vivant intelligent, en science-fiction, qui a reçu des greffes de parties mécaniques ou électroniques. Le cyborg est la fusion de l'être organique et de la machine.
Comme d'habitude, le Cyborg se réveille dans son lit, s'assoit sur un canapé japonais, boit du café et attend son courrier. Observant le temps à travers une petite fenêtre, il allume l'ordinateur et vérifie le courrier. Les images sont envoyées dans des boîtes aux lettres ordinaires. Et la boîte aux lettres de Cyborg est toujours fournit avec un rouleau de film. L'homme sort pour prendre un rouleau de film et le sort de la boîte aux lettres. Et il pense qu'il réparera la boîte aux lettres parce qu’elle est vieille. Il organise les photos qu'il envoie par la poste et prépare l'impression d'un rouleau de film. Il édite et im-
Créature de science-fiction, Cyborg serait, selon certains, d'ores et déjà une réalité. Une personne ayant un stimulateur cardiaque ou une hanche artificielle, peut déjà correspondre à cette définition. On peut également qualifier de cyborg quelqu'un qui a une puce électronique cérébrale.
Cyborg Sanghyeok Ji
prime des photographies. Il achète toujours un pain pour le petit déjeuner. Ensuite, ils se promène dans le quartier et cherche les choses que les gens ont jeté. Cette fois, il a ramassé un vieux cadre sur son chemin. C'était un design rare pour cette époque. Puis il est entré dans sa maison et il a regardé le cadre et a pensé mettre sa photo dedans. Il s'est alors rendu compte qu'il travaillait sur des tirages de photographies, mais n'en avait pas. Il a ensuite pris sa photo et en a fait des empreintes. C'est sa première photo. Il faisait inhabituellement froid ce jour-là. L'homme a activé ses yeux pour éditer le film. Mais il a découvert que son oeil
était brisé. L'homme qui pensait que sa machine était défectueuse parce qu'il faisait froid appela un technicien de la compagnie de réparation de cyborgs. L'ingénieur est venu tout de suite. Les yeux de l'homme ont été vérifiés et réparés. L'homme qui fixait ses yeux avait sa photo imprimée comme d'habitude. L'homme a pensé. Le travail diminue au fil des jours. Il est allé à l'extérieur prendre un vélo pour acheter le déjeuner. Le monde en 2050 est devenu désert. La raison en est que beaucoup de gens deviennent des cyborgs et ne doivent plus être occupés à travailler à la maison. Les travailleurs ont déménagé dans une autre ville.
Cyborg in Japan En 2050, Cyborg vit près d'une ville de travail. Il gagne de l'argent en fabriquant des voitures. Il travaille avec des robots. Mais il y a une différence entre le robot et lui. Il est humain et pensant, mais ses bras sont des machines pour le travail. Maintenant, les choses dangereuses sont faites par les cyborgs et les robots au lieu des humains. Il se repose tous les jours, réparant des voitures et fumant avec ses collègues. La différence entre lui et la personne moyenne est qu'il fait plus de travail. La raison pour laquelle il peut travailler plus longtemps est parce que son bras est une machine. Et sauf pour le temps de charger sa machine, il peut continuer à travailler. Après le travail, il retourne chez lui et travaille pour gagner plus d'argent. Il répare des voitures chez lui. Réparer les voitures des gens, réparer les voitures des cyborgs. Il a réparé toutes les machines que les gens utilisent. La raison pour laquelle il fait beaucoup
de choses est parce qu'il vit près de la ville. Il n'a pas d'argent pour acheter une voiture et acheter une maison dans la ville. Il doit vivre avec un colocataire parce qu’il partage le loyer. Lui et son collègue se reposent dans une petite maison qui mélange le logement et l'espace de travail. C'est la plus grande partie de la maison. C'est dans une ambiance similaire à la révolution industrielle. La maison a seuklemnt les meubles nécessaires, donc il a une atmosphère simple. Son vetement est d'une couleur classique en noir et blanc. L'ambiance de la maison et ses vêtements sont aussi simples que sa vie.
Cadrage du projet L'objectif de ce projet est de concevoir une maison où les cyborgs peuvent vivre. Cyborg est un être humain assisté par des machines et des vaccins, c'est donc une personne ayant des besoins humains. Nous devons donc faire un es-
pace de vie où les gens peuvent vivre. Ainsi, son espace est l'environnement qu'il veut est le même que les gens ordinaires. Il s'agit donc de concevoir un Soho d'une surface de 30m2. Une Maison Délicieuse est un espace résidentiel dans la nature sans restriction de surface. Cyborg, qui vit dan le Soho, est un éditeur de photos et de vidéos. Il fait la plupart de son travail à la maison. Tout ce dont il a besoin, c'est d'un bureau pour poser ses ordinateurs. Sa maison est très importante parce qu'il vit principalement chez lui. La partie la plus importante du Soho est considérée comme un endroit où Cyborg pout se sentir à l'extérieur de la maison, tout en gardant une intimité. Les cyborgs vivant dans Maison Délicieuse vivent en colocation. Les deux sont des travailleurs de l’industrie automobile. Ils passent la plupart de leur temps à l'usine plutôt qu'à la maison. Leur maison doit être un havre de paix.
Croquis d’ambiance Dans le premier croquis, l'intention est de souligner l'équilibre que je veux retranscrire dans l’espace. Peindre le paysage vu d'une fenêtre en longueur. Les fenêtres et les piliers sont en équilibre, et au coucher du soleil l'horizon est en équilibre avec le soleil. Les vagues continuent à changer mais viennent dans la même direction, et elles ont l'air différentes de temps en temps, mais l'équilibre de la mer, du soleil, de la lune et de la falaise est maintenu. Le tout forme un ensemble en harmonie , en osmose avec ces éléments. Le deuxième croquis peint Kodatsu, qui est souvent utilisé par les Japonais. Kodatsu est un appareil à air chaud de style japonais avec une courte pointe sur une table carrée. Quand l'hiver arrive, toute la famille passe du temps ensemble autour du Kodatsu. Il s'agit d'une sorte de chauffage convivial qui permet un rassemblement et donc crée une ambiance paisible dans l'espace
Raison de l'équilibre
en question. Le troisième croquis c’est la modernité dans le jardin japonais. Ces dernières années, le minimalisme est devenu populaire au Japon, les gens veulent de plus en plus un espace simple et naturel. Les murs et les portes n'ont donc pas de motifs ou de fonctions spéciales. J'ai essayé de dessiner une image harmonieuse en mélangeant jardin moderne et maison traditionnelle. Un mélange que je vit au quotidien et qui rend plus riche l'expérience.
Le bâtiment est localisé au centre du jardin Shakespeare. Selon ce schéma, j'ai placé un petit jardin au centre du bâtiment qui maintient cet équilibre. Le jardin fait office de partie et articule la maison autour d'un arbre. À l'intérieur d'un petit jardin il y a un arbre dressé. L'harmonie entre végétation et construction, m'a poussé à vouloir traiter la notion d'équilibre dans le sens où on trouve un équilibre, un appaisement dans l'osmose entre la nature et l'architecture. Explication Cyborg Mon cyborg est un éditeur de photos et de vidéos. il passe la journée a photographier le paysage. Il y a beaucoup de facteurs importants dans la photographie comme l'éclairage, mais le plus important est que le sujet soit bien équilibré. En effet l’artiste, le photographe doit avoir un environnement dans le-
quel il se sent en équilibre même psychiquement pour que cette photo soit réussie. Si le sujet est quelque peu biaisé ou déséquilibré, l'image devient difficile à voir.
les saisons et voir l'action du temps sur l'autre être vivant, l’arbre. Si Cyborg prend une photo du jardin tous les jours, le jardin sera différent. Il immortalisera ainsi l'évolution.
Description de la maison La culture orientale met l'accent sur les objets et leur situation. Quand on construit une maison, on se demande où placer le centre de la maison. Habituellement, le salon est centré, parce que le salon est l'endroit où toute la famille se rassemble. Je place un jardin au centre de la maison. Parce qu'il n'y a pas de fenêtre dans cette maison. Il est difficile d'imaginer qu'il n'y a pas de fenêtres en Occident. Cependant, les maisons traditionnelles au Japon et en Corée n'ont pas de fenêtres. Juste une porte coulissante qui agit comme une fenêtre. Dans cet espace véritablement vivant, l’espace a sa végétation placée au centre, les cyborgs peuvent ressentir
Torii C’est la structure qui symbolise le Japon. Le Torii est une porte qui marque la zone limite d'un lieu sacré. La chose la plus importante de cette structure est son équilibre, c’est essentiel dans la culture orientale. Raison de l'équilibre Le site choisi est un domaine montagneux. Il s'agit d'une falaise, c'est un site qui installe le déséquilibre et l'instabilité. J'ai donc choisi le site de l'habitation entre deux falaises pour le mettre en position d’équilibre. Le paradoxe renforce la stabilité et la splendeur du phénomène. Pour garder l'équilibre du bâtiment, il y a un pilier jusqu’au fond de la mer. Lorsque
les oiseaux volent, ils déploient leurs ailes et équilibrent leurs queues et leurs pattes. Je m’inspire de ce phénomène. Explication Cyborg Le cyborg est un travailleur. Il vit et travaille avec ses collègues. Je vis avec beaucoup de règles. Pour lui et ses collègues qui sont toujours fatigués, j'ai pensé à un espace détendu, équilibré.
Description de la maison Cette maison a un long mur de verre le long du passage. À travers le mur de verre, Cyborg voit le paysage extérieur. Il n'y a que la nature dans le paysage. Le large océan, l'horizon et le soleil ne feront que décorer le paysage. Je veux que les travailleurs oublient le stress du travail en regardant la nature du paysage.
Nathan Deya
Chi Wang
Kenza Ibrahim
#18
Katei Maison-Jardin Travaux / Atelier Marc Vaye Printemps 2018
Invités du jury / Mireille Kassar, Antoine Daudré-Vignier, Doris von Drathen, Fanny Tassel, Sébastien de Courson. Assistant / Antoine Aubert. Cycle 1 Semestre 2 Annicchiarico Luca Correia Leslie Deya Nathan Golamnobee Humaïraa Ibrahim Kenza Kang Elung Junior Lepercq Edouard Ouazana Eudes Rafii Solal Traoré Ishaka Wang Chi
Amegbo Boris Gontran Berthelot Clémence Demortier Louise Feng Yuhan Grillet Iris Ji Sanghyeok Lahourde Alice Lequoy Guillaume Peyrichou Emma Suzanne Manon Vuittenez Alexandre Zhang Zimo
Ecole Spéciale d’Architecture