#19
Maison-jardin MA
Sanctuaire d’Ise / Détail maquette SANAA. Exposition Fukami 2018.
Travaux / Atelier Marc Vaye
Automne 2018
Des monts et des eaux / Marc Vaye 2018 / Format 90 x 90, acrylique sur toile.
Des monts et des eaux Inspiré d’une peinture sur soie chinoise, le fond de la toile, les motifs et les personnages sont un collage associant la représentation chinoise du paysage et plusieurs personnages extraits d’une fresque de Diego Ribera. Un hybride : manipulation des échelles, téléscopage des cultures et des époques. Une fantaisie onirique. Réalisme magique...
Portrait de Mizubayashi Akira Ecrivain, traducteur, Akira Mizubayashi est également un curieux voyageur, un errant exigeant. Ni étranger au Japon où il est né en 1951 à Sadaka dans le nord du Japon, ni étranger en France, pays dont il dit :
Aujourd'hui, j'habite à Tokyo. Je n'habite pas la France ; ce n'est pas la France que j'habite, c'est la langue de ce pays que j'habite. Je lis et relis les livres de ma jeunesse enfuie et enfouie où tant de visages m'ont permis de m'acheminer vers cette langue qui jaillit maintenant en moi, à côté de l'autre, originaire, apportée par le hasard de la nature et inscrite sans doute plus profondément dans mon corps. Vous êtes loin de moi, oui, loin de moi ; mais, loin de vous, je pense à vous, vous qui êtes toujours présents à l'horizon de ma conscience. Après des études à l’université nationale des langues et civilisations étrangères de Tokyo (Unalcet), il part pour la France en 1973 et suit à l’université Paul Valéry de Montpellier une formation pédagogique pour devenir professeur de français (langue étrangère). Il retourne à Tokyo en 1976, fait une maîtrise de lettres modernes, puis, en 1979 revient en France comme élève de l’Ecole Normale Supérieure. Depuis 1983, il enseigne le français et la littérature des Lumières à Tokyo, successivement à l’université Meiji, à l’Unalcet et, depuis 2006, à l’université Sophia. Disciple des Lumières, cet essayiste et romancier mélomane qui a épousé une française habite la langue française avec passion. Il est presque français et plus tout à fait japonais.
A l’invitation de Anne Bourguignon, éditrice chez Arléa, et à la suite d’un article publié en 1983 dans la revue Critique “Dans le bain japonais”, l’auteur livre cette année un ouvrage sur ce rituel si particulier du bain partagé à demeure ou dans des établissements publics. Là où les Français débouchent chez eux une bouteille avec leurs proches ou vont à la rencontre des autres au café, les Japonais prennent des bains. L’espace de la salle de bains, espace souvent anodin, sans lumière et exigu est au Japon un lieu privilégié où le thème de l’intimité familiale se manifeste mieux qu’ailleurs. Le bain japonais est un élément de civilisation, au même titre que la cérémonie du thé, les haïkus ou la voie des fleurs. Si le bain, la douche rapide est d’abord associé aux yeux d’un occidental à l’idée d’hygiène corporel, il est au Japon un savoir-vivre raffiné, poétique qui rend possible la rencontre de l’autre dans un cadre intime et bienveillant. Comme Jun Ishiro Tanizaki dans “L’éloge de l’ombre”, Akira Mizubayashi nous livre dans cette évocation des eaux profondes, le secret d’un cœur japonais. Autres publications : Une langue venue d’ailleurs, 2011, Folio Petite éloge de l’errance, 2014, Gallimard Folio.
Monsieur Akira Mizubayashi habite Tokyo mais se rend deux fois par an et pour des périodes de deux à trois mois à Paris pour ses activités de traducteur et d’écrivain. Il a décidé de disposer d’un pied à terre à Montparnasse, quartier proche de son éditeur Gallimard, où il pourra vivre à la japonaise, habiter dans une maison-jardin. Journée type Lever à 6h : mise au travail sans petit déjeuner 7h : petit déjeuner, écoute la radio 8h / 13h : écriture 13h / 14h30 : déjeuner 14h30 / 16h : sieste 16h / 18h : écriture 18h / 20h : marche 20h : diner léger / Au-delà, écoute de la musique ou visionne un film
Cadastre
Site / Montparnasse Le site est une parcelle de 290 m2 de superficie en tête d’un îlot situé entre le boulevard Edgar Quinet, la rue de la Gaité, et la rue Jolivet. Un terrain situé entre une rue très animée y compris en période nocturne et surtout durant le week-end et une place peu fréquentée dotée d’un square, une respiration urbaine au cœur de Montparnasse. L’orientation, la course du soleil et les immeubles environnants, permettent à la parcelle de disposer d’un très bon ensoleillement.
Chashitsu / Pavillon de thĂŠ
Tensu / Commode Horigotatsu / Table basse
Kasei + Chashitsu Maison-jardin + Pavillon de thé Scénario Idéal de l’homme qui comptait en tatami Un dispositif hybride, européo-japonais, en harmonie avec son environnement, où le bois domine et où la lumière est tamisée. Un lieu à esthétique wabi-sabi, dépouillé. Une maison où l’on se déchausse avant d’entrée et marquée par trois seuils (terre battue ou ciment / niveau 0, parquet / niveau + 30 cm, tatami / niveau + 35 cm). Une maison où dominent les portes coulissantes (shoji, fusuma). * Etre chez soi dehors / Comment imaginer un jardin prolongement de la maison dans un site urbain dense / Le jardin sera entre autre doté d’un cerisier pour le printemps, et d’un érable pour l‘automne, d’un chemin en pas japonais pour relier la maison au pavillon de thé. * Pratiquer la cérémonie du thé / Le rituel se déroulera dans un pavillon de thé de trois tatamis, indépendant, tout au bout du jardin, et comprenant un tokonoma d’un demi tatami pour disposer un rouleau de peinture et un bouquet de fleurs. A l’entrée une vasque pour se purifier et un dispositif pour poser les téléphones portables. * Vivre au quotidien et recevoir / un séjour - salle à manger de vingt tatamis, prolongé par un engawa et ouvert sur le jardin. Les repas solitaires ou avec des amis sont pris autour d’une table basse “horigotatsu”. Le salon est équipé d’un canapé léger et déplaçable “togo” et d’un dispositif de home cinéma.
Bains
Engawa
* Etre seul / Pas de télévision mais la radio / Un dispositif sophistiqué pour écouter de la musique (la chaine Hifi sera cachée dans une commode “Tansu”, seules les enceintes seront visibles. * Se restaurer / Le quartier permet d’habiter la ville, de se restaurer et goûter à toutes les cuisines mais la maison permet de cuisiner dans une cuisine occidentale proche du séjour où partager ses repas avec d’autres. * Travailler / Ecrire & lire / Stocker les livres. Ce bureau à l’occidental est de six voire dix tatamis. C’est d’abord un espace très lumineux, clos, isolé du reste de la maison avec une porte à l’européenne et sans tatamis sauf dans une partie pour faire la sieste. Le bureau est très long, susceptible de recevoir un ordinateur, une imprimante, un scanner et doté d’une chaise à roulette permettant de se déplacer le long du bureau. Il est doté d’un long linéaire d’étagères pour disposer livres, DVD et CD. * Ranger ses affaires / Peu nombreuses mais rangées dans des placards encastrées “oshihire” y compris pour les futons. * Dormir / Chambre principale à huit tatamis, matelas à l’européenne installé en permanence. Chambre d’ami de six à huit tatamis avec tatamis, hoshihire, tansu et futon escamotable. La chambre d’ami est une suite dotée de bains, elle permet d’offrir une indépendance aux invités y compris peut être un accès propre. * Soigner son corps / Bain japonais ouvert sur le jardin, salle spacieuse, équipée d’une baignoire en cèdre et d’une douche indépendante en complément. Le bois domine, c’est un lieu de détente avant d’être celui de la propreté. * Toilettes / Ils sont grandes, équipés d’une cuvette “washlet” de type Toto et d’un jardin sec de pierres et de fleurs. * Disposer des commodités urbaines / boite à lettres, poubelles pour tri sélectif, un vélo, du matériel pour entretenir le jardin.
Cérémonie de thé
Le thé est importé de Chine par les moines bouddhistes zen qui l’utilise rituellement afin de se tenir éveillés pendant la méditation. L’acte fondateur de la cérémonie du thé est la “Grande réunion de thé” du sanctuaire de Kitano d’octobre 1587 où Toyotomi Hideyoshi, seigneur de la guerre, ordonna à tous les pratiquants du thé de participer, ce qui mena à la construction de 800 pavillons de thé dans les bois de pin du parc du sanctuaire de Kitano. Le “chado chanoyu”, cérémonie du thé, est une performance artistique multiforme. Décrivons la. Sur un feu de charbon de bois, une bouilloire est placée. La lumière est tamisée, l’encens brûle, un kaiseki est servi pour calmer la faim, puis les invités sortent se rafraîchir. L’hôte remplace le parchemin par une fleur, achève les préparatifs du thé, frappe sur le gong, les invités reviennent pour prendre un thé fort. Le rituel commence. Essuyer la boite à thé en céramique et la cuiller en bambou avec un linge de soie. Puiser de l’eau dans la bouilloire avec une louche en bambou et la verser dans le bol de thé. Rincer le fouet de bambou. Vider le bol de son eau et l’essuyer avec une serviette de lin humide. Volutes de vapeur et chant de l’eau frémissante. Mettre du thé en poudre dans le bol, ajouter un peu d’eau chaude, mélanger le tout avec un fouet, ajouter un peu d’eau, fouetter. Offrir au premier invité, puis le même bol sera partagé par tous les invités. Puis viennent les questions sur les ustensiles et l’hôte se retire et revient chargé des ustensiles pour servir le thé léger. Le rythme s’accélère, l’hôte verse son thé à chaque invité, de petits gâteaux sont mangés. La conversation reprend, des questions sont posées sur la boîte à thé, la laque, la forme de la boîte, l’artisan… puis ils examinent le feu et la fleur en silence. L’hôte ouvre le passage aux invités, s’incline, sort et se tient sur le pas de la porte jusqu’à leur départ. Il médite, lave les ustensiles, ôte la fleur, nettoie la pièce. La salle de thé est vide. L’expérience représente un microcosme de la vie elle même. Une réunion de thé est représentée par l’expression zen “mushinshu”. Mu / néant, shin / invité, shu / hôte. Loin des soucis du monde extérieur, des valeurs artistiques indépendantes du modèle culturel chinois sont construites par les maîtres de thé. Kobori Enshu (1579-1647) maître de thé, architecte de la villa impériale de Katsura, a exercé une influence majeure sur les architectes du XXe siècle. Le maître prépare le thé lui-même et sur place, à même le sol, sans mobilier et en concevant, fabricant, rassemblant les ustensiles du thé ainsi que l’environnement. Le détournement et le réemploi y sont particulièrement développés. Le rituel emprunte au théâtre Nô, ses mouvements, son ambiance éthérée.
Pavillon de thé
Pavillons de thé Shin Takamatsu (projet) et de Tadao Ando (personnel).
Les sept règles de Rikyu 1/fait un délicieux bol de thé. 2/dispose le charbon de bois de façon à chauffer l’eau. 3/arrange les fleurs telles qu’elles sont dans les champs. 4/en été, évoque la fraicheur ; en hiver la chaleur. 5/devance en chaque chose le temps. 6/prépare toi à la pluie. 7/ accorde à chacun de tes invités la plus grande attention.
Le pavillon de thé est symboliquement un espace de retraite caché au cœur de la ville Le jardin a pour rôle de mener les invités jusqu’au pavillon de thé à travers un chemin de pierres dans une forêt d’arbres, de buissons et de mousse. C’est le moyen de quitter la vie mondaine. Le sentier qui mène au pavillon de thé s’appelle “roji”, terre humide de rosée, le traverser c’est quitter “la maison brûlante des passions des trois mondes”, c’est quitter la maison et entrer, l’espace d’un instant dans un lieu de pureté, de révélation. A l’entrée du pavillon se trouve un bassin de pierre pour la purification. Avant d’entrer, il est indispensable de se délester des objets du quotidien, de tout, si ce n’est de ce dont on aurait besoin pour la réunion. La salle de thé est sans ornement, elle doit donc être décorée (disposition des ustensiles, choix de la représentation dans le tokonoma et des fleurs). Il faut se courber pour entrer, humilité. La porte basse “miginguchi”, haute de soixante-dix centimètres, oblige le visiteur à se baisser. L’atmosphère est égalitaire, toute hiérarchie est abolie. Surfaces petites, plafond bas, fenêtres de petites dimensions n’offrent pas de vue directe sur le jardin, de distraction, mais tamisent la lumière, entrée minuscule, éclairage tamisé, atmosphère apaisante et enveloppante. Un monde à part (nulle part, n’importe où, partout). Objets discrets, modestes qui coexistent avec leur milieu. Infinités de gris comme les blancs cassés du coton non traité, du chanvre ou du papier recyclé, comme la rouille argentée des jeunes pousses. Un rouleau de peinture est accroché dans le tokonoma, ou une composition florale ikebana, ce qui contribue à créer une ambiance particulière. Objets quotidiens placés à proximité du corps humain. C’est un moine bouddhiste, Sen no Rikyu (1522-1591) qui ouvre un champ d’expérimentation et de valorisation de l’artisanat japonais. Cela concerne les objets, l’espace et le rituel. Il crée un nouveau type de pavillon de thé sur le modèle de la hutte paysanne (pisé, chaume, bois) et dont la superficie est progressivement passée de quatre à deux tatamis soit 3,62m2 avec une alcôve attenante “tokonoma” et une pièce de un tatami “mizuya” pour la préparation ou salle d’eau dont les cloisons coulissantes peuvent se démonter “fusuma”. Ce nouveau modèle évoque une cabane d’ermite qui se fond dans le paysage les sens sont stimulés par la réduction spatiale. Le pavillon de thé est une enveloppe minimale. Il y a comme une compression de l’espace. La coprésence des objets trouvés, réparés, modestes et des objets chinois raffinés et pleins de grâce éleva les objets wabi au même rang que les importations chinoises.
Wabi-sabi C’est la beauté des choses imparfaites, impermanentes et incomplètes. Des choses modestes et humbles, atypiques. Avant d’émerger en tant que conception esthétique distincte, il est associé au bouddhisme zen et à la cérémonie du thé. Le wabi-sabi entretien son caractère mystérieux et imprécis parce que l’ineffabilité fait partie de sa spécificité ainsi que son incomplétude. Il pourrait renvoyer à la notion de rustique, d’art primitif (simple, naturel, non sophistiqué), à une apparence rugueuse, irrégulière. Le mode de vie de l’ermite ou de l’ascète est favorable à l’enrichissement spirituel qui stimule l’attention portée aux détails de l’existence quotidienne et valorise la simplicité comme esthétique. Comment est né et c’est développé le Wabi-sabi ? Au VIIIe siècle quand la Chine incarne le modèle culturel, sabi signifie être affligé. A partir du XIIIe siècle, il migre dans tous le arts et signifie “prendre plaisir à ce qui est vieux, passé et solitaire”, “la beauté des choses flétries”, il signifie aussi rouille. A la fin du XVe siècle, le terme wabi décrit le ton émotionnel et la matérialité saturés de sabi d’une nouvelle forme de pratique de la cérémonie du thé. Thé-wabi, “chanoyu”, qui signifie eau chaude pour le thé. La chambre de thé est un espace fermé de petite dimension conçu pour expérimenter un moment de vie idéalisé. Les critères pour la définir sont flexibles. L’invention du thé-wabi, date d’une période d’instabilité politique et sociale. Il représente l’accomodement esthétique aux réalités catastrophiques du jour. A partir du XVIIIe siècle, le Wabi-sabi renvoi au système des “iemoto”, les entreprises familiales qui organisent, commercialisent les informations culturelles des arts : cérémonies du thé, arrangement floral, calligraphie, chant, danse. Le Mono-ha, l’école des choses, est un mouvement artistique japonais des années 60/70 fondé sur le goût des choses dans l’instant (installations temporaires). Mono-ha, utilise le bois, la terre, la pierre, le papier, le fer, le verre et joue avec les contrastes en combinant ces matériaux pour en ressentir la substance et l’existence.
L’univers du Wabi-sabi Fondements métaphysiques / Soit les choses se détériorent jusqu’au non-être, soit elles se développent à partir du non-être (la hutte d’herbe vivante). Le non-être n’est pas un espace vide mais vivant de possibilités. L’univers est en mouvement constant vers ou à partir du domaine des possibilités. Valeurs spirituelles / La vérité découle de l’observation de la nature. Toutes choses sont impermanentes, imparfaites, incomplètes. La grandeur réside dans les détails discrets et négligés, est en affinité avec le mineur, le caché, l’indécis, l’éphémère, de l’ordre du subtil et de l’évanescent. La beauté peut être obtenue à partir de la laideur. Etat d’esprit / Acceptation de l’inévitable, perception esthétique du caractère éphémère de la vie. Perception de l’ordre cosmique. Préceptes moraux / Se défaire du superflu. Se concentrer sur l’intrinsèque et ignorer toute hiérarchie entre les matériaux. Qualités matérielles / Suggestion de processus naturel. Irrégulier. Intime (compact, discret, tourné vers l’intérieur). Sans prétention. Terreux. Sombre (caractère flou vague, atténué). Simple. En résumé, état de grâce d’une intelligence empreinte de sobriété, de modestie et de sincérité. La stratégie de cette intelligence est l’économie de moyens. Une atmosphère d’entropie esthétisée.
Comment conceptualiser le Wabi-sabi ? L’esthétique autre. La transfiguration du banal (Cf. Le Pop art américain du XXe siècle). La beauté aux confins du non-être (renouveler le regard). Une élégante pauvreté. L’imperfection (rendre visible le processus d’entropie de la nature). Point de vue sans ego. Réconciliation de la matière et de l’esprit.
Comment nait le Wabi-sabi ? Il se produit.
Comparaison Modernisme / Wabi-sabi Les deux sont des approches minimalistes en rupture avec la sensibilité de leur époque (éclectisme, classicisme / culture chinoise), elle bannit toute décoration. C’est une approche abstraite. Mais ils se distinguent sur de nombreux points : Raison / Intuition Absolu / Relatif Solutions universelles / Solutions personnelles Production de masse / Pièces uniques Foi dans le Progrès / Absence de Progrès Tourné vers le futur / Tourné vers le présent Contrôle de la nature / Caractère fondamentalement incontrôlable de la nature Vision romantique de la technologie / Vision romantique de la nature Formes géométriques (la boîte) / Formes organiques (le bol) Matériaux fabriqués (le lisse) / Matériaux naturels (grossier) Nécessite l’entretien / S’accommode de la dégradation et de l’usure Pureté / Corrosion Clair, lumineux / Sombre, terne Eternel / Pour toute chose il y a une saison
Esthétique de la disparition Au Japon, le minimalisme est lié à l’esthétique du dépouillement dans la culture zen. Contrairement aux éléments baroques que sont l’ostentation et le divertissement qui vénèrent la vie, l’esthétique de l’épuré va à l’essentiel. Le minimalisme nait de la fusion de la philosophie japonaise du zen, qui fait corps avec cette recherche de la compréhension des choses, et de l’esthétique réductionniste du less is more, le plus c’est le moins, de Mies van der Rohe, qui cherche à transcender l’ostentation après l’avoir pleinement explorée.
Bibliographie générale * La ville territoire des cyborgs / Antoine Picon, éditions de l’imprimeur 1998. * Un paysage d’événements / Paul Virilio, Galilée 1998. * Les quatre concepts fondamentaux de l’architecture contemporaine / Richard Scoffier, Norma éditions 2011. * La transparence et le reflet / Serge Bramly, Editions Jean-Claude Lattès 2015.
Japon * Eloge de l’ombre / Tanizaki Jun Ichiro, Pof 1986. * Dans les eaux profondes, le bain japonais / Mizubayashi Akira, 2018, Arléa * L’empire des signes / Roland Barthe, éditions du Seuil 2005. * Vie du thé, esprit du thé / Soshitsu Sen, 2013, Arléa. * Kyoto, un monde qui ressemble au monde / Gérarad Macé, 2017 Arléa. * Wabi-sabi, à l’usage des artistes, designers, poètes & philosophes + pour aller plus loin / Léonard Koren, 2015 & 2018, Le prunier Sully. * La tentation de Kyoto / Jean Sarzana, 2014, Arléa. * Le sens de l’espace au Japon, Vivre, penser, bâtir / Augustin Berque, Maurice Sauzet, éditions Arguments 2004. * Pensées sur l’architecture et le paysage / Tadao Ando Yann Nussaume, Arléa 2014. * Tokyo, Portraits & Fictions / Manuel Tardits, Le Gac Press 2011. * Le Japon ou le Sens des extrêmes / François Laplantine, édition Agora 2017. * La mystérieuse beauté des jardins japonais / François Berthier, Arléa 2015. * La maison Sugimoto / architecture 5 ARTE film, 26 “
Pensée paysagère * Court traité du paysage / Alain Roger, Gallimard 1997. * Le jardin planétaire / Claude Eveno, Gilles Clément, Editions de l’aube, 1997. * Les raisons du paysage / Augustin Berque, Editions Hazan 1995.
Bioclimatique * Climats / conférences de Malaquais 2012. * L’architecture de l’environnement bien tempéré / Reyner Banham HYX 2011.
Microarchitectures * Temps fugaces temps précaires / Eclats quaderns 224. * Occuper sans s’installer, construire sans bâtir/ Collège des architectes catalunya. * Constructions de petites échelles, mini PA n°29, Ed. Pavillon de l'Arsenal 2002. * XS Grandes idées, Petites structures, vert, extrême, Phyllis Richardson sous la direction de Lucas Dietrich, Thames and Hudson 2002 & 2007 & 2009. * Technique & architecture N° 458 février mars 2002, alternatives solutions. * Technique & architecture N°451 déc 2000/ jan 2001 grammaire du minuscule. * Technique & architecture N°450 oct 2000/ nov 2000, génération transculture. * D'A “Ces édicules pas ridicules” N°107, décembre 2000. * Architecture d'aujourd'hui N°328 juin 2000, microarchitectures. * Shelter / Shelter publication 1973. * Mobile, art of portable architecture / Jennifer Siegal, Princeton architectural press New York 2002 + More mobile, portable architecture for today 2008
Revue d’atelier Marc Vaye ateliermarcvaye.blogspot.com #6 Pavillon de thé #11 Bioclimatic #13 Habiter la circulation #16 Dessins & photographies Shin Takamastu #31 Chapelle Kobé Tadao Ando #32 Maison Koshino Tadao Ando #38 Japonisumu #40 Vers un nouveau paradigme / XXIe siècle #42 Abécédaire #45 Habitus Domus Domesticus #47 Kare-Sansui
Projet-mémoire Le projet-mémoire est un néologisme à l’usage des jeunes générations, une valise didactique pour étudiants du XXIe siècle. Il indique que concevoir et penser sont indissociables, qu’en architecture on fait de la recherche par le projet. Que penser et dessiner sont articulés et que pour projeter il faut indifféremment fréquenter, mots, chiffres et schèmes.
Mémoire / Pièce écrite illustrée Le mémoire articule texte et image dans une réflexion qui fonde le projet. Il comprend : * titre + éventuellement sous-titre + icone. * déclaration d’intention (texte, mots clefs, références, schémas, croquis). * story-board (transcription graphique et sensible du scénario). * étude thématique libre. * analyse des milieux. * bibliographie, filmographie, sitographie,… Il suppose une stratégie de mise en page (30 pages minimum, conception graphique, couverture, sommaire, pagination,...).
Projet / Documents graphiques titrés Formats A0 verticaux (sur carton plume). * Plan de masse/situation (échelle 1/500e-1/200e) * Plans & Coupes contextualisés (échelles 1/100e 1/50e, 1/20e) * Croquis d’ambiance. * Perspective contextualisée ou axonométrie éclatée. * Maquettes concept et d’études + Maquettes finales (échelles 1/50e, 1/20e).
Fleur de neige 2017 / Acier inoxydable, aluminium, fibre de carbone, papier japonais.
Coup de cœur Susumu Shingu Remerciements à Doris von Drathen qui a invité à découvrir les expositions de Susumu Shingu : Spaceship / Mudam Luxembourg & Cosmos / Galerie Jeanne Bucher Jaeger Marais.
Atmosphère Air Vent Souffle Engagées dans une oscillation permanente les sculptures de Susumu Shingu transmettent un sentiment d’équilibre instable, matérialisent les mouvements de l’atmosphère, au-delà de son rôle de force éolienne. Elle révèlent le caractère cyclique du vivant, de son éternel recommencement.
Eau Associées à l’eau, ce sont alors Vent & Eau. Les sculptures de Susumu Shingu baignent dans des substances fluides à l’écoute du hasard, se transforment sous l’impulsion des forces naturelles, captent la fugacité d’un instant.
Rythme astral 2012 / Acier inoxydable, aluminium, fibre de carbone, papier japonais.
Mouvement de l’air Pression hydraulique Pesanteur Versatilité du vent Polymorphisme de l’eau Immuabilité de l’attraction terrestre Caravane du vent 2000 - Groupe de 21 sculptures / Acier, fibre de carbone, polyester.
Stream of Time 2013 / Acier inoxydable, aluminium, fibre de carbone, polyester.
Susumu Shingu met en œuvre des matériaux sophistiqués : acier, aluminium, fibre de carbone, polyester. Leur assemblage lui permettent d’atteindre ses objectifs de précision, d’équilibre, d’élégance, de légèreté. Il y a là un rapport raffiné à la technologie plutôt qu’une surenchère technologique. L’approche est emprunte de délicatesse mais elle est en rupture avec les œuvres et recherches antérieures, de la même veine, mais d’une autre époque, celles d’Alexander Calder, cet autre sculpteur de l’air. Comment ne pas faire le lien avec l’auteur des Mobiles et Stabiles qui au milieu du XXe siècle bricole ses sculptures avec des bouts de fil de fer et de simples pinces ou bien encore avec de l’acier soudé au chalumeau. Il y avait une brutalité industrielle chez Calder il y a une délicateesse virtuelle chez Susumu Shingu. Question d’époque.
Alexander Calder Mobile & Stabile
Breathing Earth 2009 / Acrylique et encre sur papier.
Depuis 2009, Susumu Shingu rêve d’un village autosuffisant constitué d’une tour observatoire et de sept dômes équipés de capteurs solaires et d’éoliennes, celles qu’il a élaborées et qui ne lacèrent pas le vent. Un village pour la rencontre entre scientifiques, techniciens et experts climatologues.
Una città ideale dotée de salles de réunions et d’expositions, d’amphithéâtres, de laboratoires, de logements et de restaurants pour les visiteurs. Il s’agit de rendre à la Terre, sa respiration naturelle. Breathing Earth, une Utopie concrète qui fait son chemin.
La lanterne de la GaitĂŠ Ken Faye
Yijing Yao
Maison & jardin Seongmin Park
La maison enracinĂŠe Louis Desvaux
Kotei Shane Camarasa
Un japonais Ă Paris Kim Candiotti
L’intimité par les sens Emma Saadoun
L’engawa de la gaitÊ Julien Bailly
Leslie Correia
Constance Hoarau
Entre jardin seuil & lumière Djihane Benarbia
Oku - Engawa Issam Bouknouz
La lumière intime Daniel Rateloson
Shou Sugi Ban Mohamed Harb
Alexandre Perrino
Roots house Inès Fitouri
Natale Colona
Niwa house Gabriel Lamontagne
#19
Maison-jardin MA Travaux / Atelier Marc Vaye Automne 2018 Invitée du Jury / Isabelle Berthet Bondet - Professeurs associés : Diane Berg, Bertrand Renaud, Doris von Drathen, Sébastien de Courson, Marc Lecoeur - Assistant Arthur Deplanck. Etudiants Semestre 2 / Julien Bailly, Julia Bartschi, Djihane Benarbia, Issam Bouknouz, Shane Camarasa, Kim Candiotti, Halima Chahrabane, Natale Colonna, Leslie Correia, Louis Desvaux, Falak El Bahraoui, Ken faye, Inès Fitouri, Mohamed Harb, Constance Hoarau, Gabriel Lamontagne, Seongmin Park, Alexandre Perrino, Daniel Désiré Rateloson, Emma Saadoun, Abdul Malick Toure, Yijing Yao.
Ecole Spéciale d’Architecture