#20 Chashitsu

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CHASHITSU PAVILLON DE THÉ / PARIS XIE

Travaux / Atelier Marc Vaye

Printemps 2019



Projet Kengo Kuma / Paris XI

e

Dans le quartier de la Bastille, l’ancienne demeure du couturier Kenzo a été repensée par l’architecte Kengo Kuma. Nouvelles perspectives et ouvertures sur la lumière ont guidé son travail, pour une sensation de grande sérénité. Mémoire du lieu. Vivre dans le jardin. Fragments de culture. Matérialité. Tels sont les concepts développés par Kengo Kuma. L’ESA, l’étudiants et les enseignants remercient vivement Chizuko Kawarada,

la directrice de l’agence Kengo Kuma à Paris, de nous avoir permis d’accéder au lieu, d’avoir accepter de faire une conférence très documentée sur la conception et la réalisation du projet, ainsi que de nous avoir ouvert les portes de l’agence pour une visite commentée des projets en cours d’études. Enfin, nous remercions l’habitant et heureux propriétaire Monsieur C. d’avoir accepter avec une grande courtoisie et générosité que nous envahissions, le temps d’une visite, sa magnifique demeure.


Séquence d’accès, grand salon, terrasse sur cour à droite, jardin à gauche.



Hall d’entrée et escalier, cour intérieure, particules verticales et détail des poutres.


Texture, Particule verticale, Emplacement du pavillon de thĂŠ.


Dans un premier temps, la recherche projet a été initiée par une découverte - immersion dans la culture traditionnelle japonaise et ses relations récentes avec la culture moderne européo - américaine. Il a donc d’abord été question de la philosophie zen, de l’esthétique wabi-sabi, de l’art des jardins secs, du Minimalisme. Les étudiants ont réalisé à travers un travail de groupe six dossiers thématiques : 1/ Kengo Kuma 2/ Maurice Sauzet 3/ Cérémonie et pavillon de thé 4/ Notions de la spatialité japonaise 5/ Micro-architectures 6/ Minimalisme (art et architecture)

Dans un deuxième temps, il s’agissait de concevoir un pavillon de thé comme lieu de la cérémonie du thé, comme espace de retraite caché au cœur de la ville. La cérémonie, le chado chanoyu, est une performance artistique multiforme. Pour mémoire, le thé est importé de Chine par les moines bouddhistes zen qui l’utilisent rituellement afin de se tenir éveillés pendant la méditation. L’acte fondateur de la cérémonie est la Grande réunion de thé (1587) où un seigneur, Toyotomi Hideyoshi, ordonna à tous les pratiquants du thé de participer. Ce qui mena à la construction dans le parc du sanctuaire de Kitano de huit cents pavillons de thé.

Il ont lu L’éloge de l’ombre de Junichiro Tanizaki et assisté à la projection du film de Arte La maison Sugimoto.

Accéder au pavillon de thé, c’est quitter la vie mondaine. Il faut pour cela traverser un jardin, roji, dont la voca-


Chashitsu / Pavillon de thé tion est de préparer mentalement les participants, il est une composante essentielle du dispositif. Il se termine par une vasque pour se purifier et un dispositif pour déposer tout ce qui ne serait pas utile à la cérémonie. Le pavillon de thé a pour ancêtre la hutte paysanne et la cabane de l’ermite (pisé, chaume, bois), nous le devons à un moine bouddhiste Sen no Rikyu. C’est une enveloppe minimale (surface réduite, porte de faible hauteur, faible hauteur sous plafond, prises de lumière réduites et tamisées). Il y a comme un espace comprimé, un monde à part (nulle part, n’importe où, partout) avec pour la cérémonie : des ustensiles recyclés ou détournés, une composition florale, ikebana, et un rouleau de peinture de paysage dans le tokonoma.

Le projet est situé à Paris XIe, en cœur d’îlot, dans un jardin de l’ancienne maison du styliste Kenzo récemment transformée par Kengo Kuma. Une démarche innovante libérée des références traditionnelles est attendue. Dans un troisième temps, le projet sera porté par la question de sa fabrication qui se matérialisera par la réalisation d’une maquette au 1/10e. Les étudiants et l’équipe enseignante remercient Frank Salama d’avoir proposé de partager ses connaissances sur la question, le temps d’une conférence. Enfin, les étudiants ont bénéficier d’un éditorial #5 L’archipel du presque rien - Japon disponible en ligne sur le site web de l’ESA.



Mutation Maëva Li Situé dans le jardin de la maison rue Sedaine, un pavillon en bois et béton, accessible depuis l’ouverture de la baie vitré, par un chemin de pas japonais. A l’intérieur lumière filtrée par des lattes de bois, ambiance intime, boisée et centrée sur le thé. Fin de la cérémonie, le pavillon se transforme. L’espace se modifie. Une partie glisse, se sépare et laisse découvrir le jardin et les deux tokonomas. Ce pavillon permet trois expériences uniques pour les invités : la convivialité, l’ouverture et l’isolation. Place à la méditation et à la contemplation.







Catalyse spirituelle Alexandre Pham Le pavillon Reiteki kassei-ka a pour idée principale de créer un espace d’ouverture vers un monde spirituel en revisitant le concept le concept du torii, un portail traditionnel japonais, qui est dans la religion shintoïste destiné à séparer de l’enceinte sacrée l’environnement profane. La cérémonie du thé, étant une expérience autant spirituelle que sociale, le concept du torii y ajoute une dimension utopique ; ainsi, l’utilisateur est invité à un parcours sur pilotis qui l’amène vers le pavillon de thé, où ce dernier va s’incliner afin d’entrer pour être enfin exposé face à la cascade. L’idée était de

créer un contraste entre l’espace vu à l’intérieur du pavillon de thé plus sauvage, avec une densité de végétation importante et l’environnement extérieur moins dense avec ce parcours sur pilotis architectural. La forme du pavillon ainsi que son aspect structurel ne sont pas anodins, en effet, l’idée est de créer un pavillon en osmose avec son espace naturel tout en gardant une unicité avec l’aspect structurel de celui-ci. A la fin de la cérémonie, les invités contournent le chemin sur pilotis et suivent les pas japonais afin de rester dans cet espace spirituel écarté de tout élément profane.





Hors du temps Louise Thibault Caché par un mur redoutable, un passage semble nous inviter. Quittant le quotidien, et entrant dans un moment hors du temps, une entrevue de coexistence prend place. Nous sommes acteur d’être à la fois ceci et cela, dans un décor marqué par l’intemporalité. L’enveloppement, sentiment rythmé par les

intervalles de temps et d’espaces que nous confèrent le lieu, forme à lui un seul un paysage spirituel. Réfléchir à ce qui nous enveloppe réellement, à savoir notre maison, nos vêtements, ou bien notre peau. Enveloppement alors déguisé par la lumière zénithale une fois sur l’avant de la scène spirituelle.





Carapace Jeremy Brakha Ce projet se rattache à la spatialité japonaise, notamment au en c’est-à-dire au lien qui rattache les choses entre elles en amortissant le contraste entre l’intérieur et l’extérieur. Celui-ci relève de l’enveloppement mais aussi de l’empaquetage, avec par exemple nos vêtements comme seconde peau. Ce pavillon consiste donc en une enveloppe destructurée où l’espace s’articule à travers des panneaux en bois, permettant de s’isoler du monde extérieur et pouvant créer des jeux d’ombre et de lumière grâce aux différentes ouvertures. Les notions de dedans, de

dehors, d’intime et d’étranger sont également mises en valeur grâce à la complexité de l’assemblage et l’aspect brut des materiaux utilisés. Le rapport à la nature est primordial dans cette architecture, c’est pourquoi des éléments purs viennent sublimer l’espace même du lieu, en lui apportant chaleur et authenticité. Ce projet a été imaginé grâce à une référence en particulier : le musée National du Quatar réalisé par Jean Nouvel. L’assemblage de formes crée des espaces et suggère une enveloppe déstructurée se protègant de l’extérieur.





Temps Manon Le Tutour Ce projet est à la recherche du temps. On ne remarque pas toujours le temps passer, parfois il passe plus vite, d’autres non. Le temps est quelque chose d’interdimensionnel et il est le même pour tout le monde. Travailler sur le temps qui passe c’est travailler sur le changement. Pouvoir être conscient du temps qui passe c’est être en position d’observer des changements.

Ce projet est donc un véritable module de changement. Il produit sur son environnement des changements qui pousseront à l’intérêt. La lumière, le son, la position, ce projet joue avec ces éléments pour pouvoir faire une différence. Dans un monde où le temps passe trop vite, il veut créer un endroit où il est possible de voir le temps passer, en se laissant hypnotiser.





Siyah Gül Mayssah Mohamed Taky La cérémonie du thé est une tradition très importante pour les Japonais, il s'agit de se retirer du monde pour se consacrer au thé. Le thé a été importé par un moine bouddhiste venu de Chine. Ainsi, les Japonais ont transformé le plaisir de boire du thé en une cérémonie spirituelle. Nous avons donc dû créer notre pavillon de thé, en s’inspirant des traditions japonaises tout en les modernisant. Nous avons également eu la contrainte de l’insérer dans une maison remodelée par Kengo Kuma. Je vais vous présenter Siyah Gül. Le projet introduit le concept de parcours et d’intimité. Le parcours s’effectue en plusieurs étapes. Le chemin est un jeu entre une alternance de planches de plusieurs hauteurs, comme un labyrinthe. Avant chaque cérémonie, il est nécessaire de se purifier et de déposer ses armes selon la tradition japonaise, le projet y répond également.

Après la montée, la cérémonie peut enfin commencer, l'hôte prépare le thé, les invités sont assis et boivent un bol de thé. La notion d'intimité est travaillée dans la pièce de cérémonie, les planches en bois sont de plus en plus larges, et hautes. La cérémonie se déroule sur deux tatamis au centre du dernier cercle partie recouverte d’un toit en bois pour protéger des intempéries et assombrir la pièce. De forme circulaire, le pavillon connaît quatre étapes, la première au début de l'ascension, les planches sont plus fines et plus basses. La deuxième permet une alternance avec les planches de la première étape. Les planches sont plus larges et plus hautes. La troisième étape est délimitée par un engawa. La dernière étape, celui de la cérémonie, offre des tatamis. Nommé Siyah Gül, rose noire en Turc. Rose pour circulaire, noire pour atmosphère sobre et sombre.



Le temple du thé Arthur Voillot Le pavillon de thé, est entièrement en bois. Il est entouré d’eau et de gravier. On y accède d’abord par le gravier et en suite par des pas rectangulaires à fleur d’eau. Il y a un contraste entre le pavillon et le jardin sec. Le pavillon est plutôt vertical et le jardin quant à lui est horizontal. Cela met en valeur le pavillon, le regard est directement braqué sur ce dernier. Il prend une place ma-

jeure dans l’espace. Il est constitué de poteaux verticaux et horizontaux. Les poutres verticales peuvent s’identifier à des Torii. L’armature de la structure a un mouvement qui recouvre le pavillon. C’est cela même qui à la fin de se mouvement oblige les gens à se baisser, ce qui est la tradition au Japon et est très intéressant, car cela met tout le monde au même niveau.





Jardin Zen Louis Vignaux Le concept naît de l’étude du pavillon de thé japonais traditionnel ainsi que des diverses traditions japonaises. Réussir à créer un jardin dans un petit espace et qu’il puisse intègrer un pavillon. Jardin Zen s’inspire de Shizen fukeishiki, jardin représentant la nature en miniature, Chaniwa, le jardin de thé, Kanshoniwa, jardin de contemplation. Il s’inspire aussi du travail du moine Muso Soseki, l’illustre créateur de jardin notamment le Saiho-ji où plusieurs îlots de mousses végétales, baignent dans du sable blanc, et sont reliés par des pas japonais ou un pont de bois. Ce jardin joue le rôle de

purificateur et d’isolation nécessaires à la cérémonie du thé. Jardin Zen reprend les thèmes classiques du jardin japonais : les limites sont cachées par les bambous, la plateforme sert de point de contemplation et une fois le pavillon déployé, le jardin se cache à la vue. Les matériaux choisis reprennent ceux de l’espace intérieur : noyer, métal et béton. Techniquement, la conception est simple mais pas simpliste : le plateau (bois plaqué d’aluminium) est léger afin de pouvoir être supporté entièrement sur la pièce de béton. La structure du dôme en noyer lui octroie flexibilité et résistance.



Point tendu Adam Besançon Un pavillon de thé réussi est un espace traditionnel où le repos et la paix sont les atouts les plus recherché. Dans celuici le but de l’expérience est d’offrir un lieu où la nature fait office de mur. Dans un but de recherche architecturale, la nature est dans la parcelle travaillée entièrement artificielle (composé de po-

teaux et monolithes de béton armé). La singularité de l’espace doit ressortir de la rencontre de deux éléments opposés : les poteaux ordonnés suivant une trame et les monolithes placés plus arbitrairement. Seule exception à ce systématisme, le toit protégeant les tatamis.





Intervalle débordant Capucine Defretin L’eau occupe une place très importante dans la culture japonaise. Incarnant le partage, la communication et le recueillement ce projet tend à en faire l’élément central. Deux colonnes déversent l’eau sur une plaque de verre, l’eau déborde sur chacun de ses côtés, cet espace forme le pavillon. Autour, un cheminement reprenant la tradition japonaise du roji se dessine par des parois de verre couvertes d’eau. Entouré par tous ces murs d’eau, le visiteur per-

çoit d’une toute autre manière l’environnement du jardin d’un point de vue visuel mais aussi auditif. Plongé dans cette atmosphère, le visiteur est isolé de ce qui l’entoure sans saisir réellement la matérialité de ce qui l’en sépare. Le projet exprime l’écoulement : la permanence de la présence de l’eau et l’altération crée par le flux. Cet écoulement fait écho à la place de l’eau au Japon, au thé versé mais aussi au temps qui passe.



Le vide - L’entrée abaissement corporel et spatial, notion d’oku avec les différents paliers de profondeur. Le vent - Système de passage de l’eau, insertion du Tokonoma avec Haïku suivant le Omote/Ura. Le feu - Retiens la vapeur du thé, conduit la lumière. L’eau - Bassin étendant la structure sous terre avec le reflet ; assises pendant que l’hôte prépare le thé. La terre - Cube avec érable dont les racines s’infiltrent dans le mur. Notion du WabiSabi : l’imperfection et le passage du temps.

Ce pavillon de thé est pensé par rapport aux géométries associées aux éléments, à la spatialité et aux conceptions japonaises de la lumière et de l’espace. Le cheminement ouvre différentes perspectives sur des arbres variés. La végétation est dans des tons bruns, noirs et bordeaux. Les bambous traditionnels sont remplacés par de la canne rouge et les arbres sont soit des cerisiers blancs soit des érables sombres. Le sol est en ardoise et des mousses, des mauvaises herbes s’immissent entre les

Temple des éléments Samuel Belaisch failles. Des pas japonais en pierre blanche montrent le chemin vers le pavillon. De ce paysage sombre, surgis un pavillon blanc avec des parties plus ou moins détachées. L’évasement du toit donne une impression de légèreté. Le paysage architectural et naturel est pensé pour être vécu et vu via les différents points de vue. Ainsi, que l’on se situe dans la salle de bain ou depuis le salon, on peut voir un paysage surréaliste censé transporter l’observateur.



Réflexion Juliette Escot L’idée principale est de fondre le pavillon de thé dans le jardin, pour ne pas obstruer la vue du salon. Pour cela, j’ai utilisé des films miroir thermo-rétractable afin que la verdure se reflète dans le projet. Les miroirs sont fixés sur des panneaux pivotants afin d’ouvrir intégralement le pavillon sur la nature, mais également de rappeler les panneaux de bois du salon ainsi que les mouvements des shoji japonnais. Le pavillon de thé est construit sur pilotis au-dessus d’un bassin et le sol en verre permet effectivement de contempler les carpes koi produisant ainsi un lien supplémentaire avec la nature. De plus, la structure du

sol, faite en acier, prend la forme d’une disposition traditionnelle des tatamis afin de conserver un des fondamentaux de l’architecture japonaise. L’apport de la lumière se fait par les panneaux pivotants la journée et par le sol la nuit grâce au bassin qui s’éclaire. J’ai voulu réaliser une mise à distance, un parcours, pour accéder à l’entrée du pavillon grâce à la création d’un engawa qui s’étend le long des murs du jardin et qui favorise la communication avec la nature. L’irrégularité de l’engawa amène les usagers à regarder leurs pieds et ralentir et non pas à marcher de manière continue en regardant tout droit.



Hasard Gabriel Chaussée Le projet s’articule sur l’idée que les jeux de lumière ne sont pas pensés par l’architecte mais qu’ils soient laissé au hasard, au bon vouloir de la personne chargée de la construction du pavillon. Cependant la structure et la forme finale du pavillon doivent être encadrées par l’architecte pour donner du sens à la structure. Ce qui est laissé au hasard est l’apparence. Sinon le bâtiment ne serait pas praticable. Pour cela je me suis inspiré de Tadashi Kawamata l’artiste qui assemble des chaises pour donner forme à une structure. Une

structure chaotique en apparence mais qui suit bien une certaine forme et rythme. Ainsi grâce aux distances entre les planches de bois un jeu de lumière est créé, et projète ses ombres sur la toile blanche installée à l’intérieur du pavillon. Puis à l’extérieur un jardin zen et un cerisier sont installés, pour contrasté avec l’aspect chaotique du pavillon et donner un côté vivant à l’entourage. De plus le cerisier ajoute des ombres mouvantes avec ses feuilles qui bougent en fonction du vent. Des ponts permetent de mener au pavillon.





Inverse Inès Ximena Brunet Inverse est un pavillon de thé destiné à vivre dans un monde à part. C’est un univers en soi, isolé des soucis du monde réel. De l’intérieur, on ne voit pas ce qui se passe à l’extérieur et on est libéré des

problèmes auxquels on est confronté le reste du temps. On est protégé par la nature au-dessus de soi et par l’eau en-dessous. Rien ne peut nous atteindre, pour aussi longtemps qu’on le souhaite.



Atarashi nami / La nouvelle vague Morgane Prosper La nouvelle vague reprend la forme d’une vague et s’inspire du célèbre tableau de Hokusai, La Grande Vague de Kanagawa. L’idée que la vague s’abat en main destructice a été conservée. Dans la culture japonaise, le tsunami est censé purifier la société d’un certain déclin. Cette vague prend sa source d’une cascade sortant du mur situé juste derrière elle. La structure de celle-ci permet alors de se placer en dessous et pouvoir alors commencer la cérémonie du thé.

Pour pratiquer cette cérémonie du thé, nous devons nous couper de la société pour nous purifier. Cela passe par poser nos téléphones ou tout autre objet inutile dans des coquillages à l’entrée de cette vague. Alors, l’idée que le tsunami purifie la société d’un certain déclin se rapproche des principes de la cérémonie du thé. Ce concept crée donc un contraste et une coupure entre l’extérieur et l’intérieur, tout en restant discret à la fois.





Hikari Colin Laubreton Les pavillons de thé traditionnels sont régis par des règles strictes. Pour ce projet, j’ai choisi de ne pas reprendre l’enveloppe traditionnelle des pavillons, à savoir des murs encadrant un espace assez exigu ainsi qu’un toit assez bas, mais d’utiliser des matériaux non communs dans le but de faire ressentir ce que les pavillons de thé cherchent habituellement à faire sentir : un éloignement du monde, un moment hors du temps où tous les

hommes sont mis sur un pied d’égalité. Par l’effet du verre, et le trajet forcé permettant d’accéder au site, l’hôte traverse différents mondes, avant d’arriver dans l’espace final : le pavillon. Ce dernier, entouré par des parois miroirs, l’enferment, le reflètent. Le matériel fait du lieu un espace de réflexion, de méditation, et de repos. Ce projet est donc un voyage au coeur des sens, au coeur des perceptions et de l’imaginaire de chacun.





Hinan Jo Lorie Laroche Légèreté, simplicité, aéré mais éphémère, Hinan Jo signifie havre de paix, refuge et c’est dans la légèreté que les convives se dirigent en arpentant les pas japonais. Les matériaux utilisés sont simples et épurés, la toile blanche rappelle la liberté, la légèreté, la paix. Le chemin conduisant à l’entrée permet aux invités de se retrouver spirituellement car ils sont protégés

par les proches murs d’enceinte qui deviennent sombres. Le pavillon est rythmé par le temps et la nature, éphémère. C’est un lieu où l’on se retrouve en cohésion avec la nature. Le chemin n’est pas direct et les entrées sont propres aux personnes qui y entrent. Le voile ne laisse passer que la lumière et le vent car Hinan Jo nous enveloppe et nous protège.




#20 Chashitsu / Pavillon de thé Remerciements particuliers aux conférenciers : Chizuko Kawarada, Frank Salama. Remerciements aux membres du jury Invités : Barbara Chambaud, Chizuko Kawarada, Maurice Sauzet, Christian Labbé, Frank Salama, Chris Younès. Enseignants S2 : Ursula Biuso, Sébastien de Courson, Doris von Drathen, Marc Le Coeur, Bertrand Renaud, Fanny Tassel. Cycle Licence Semestre 2 Samuel Belaish, Adam Besançon, Jeremy Brakha, Inès Ximena Brunet, Gabriel Chaussé, Capucine Defretin, Juliette Escot, Alexandra Hsu, Lorie Laroche, Colin Laubreton, Manon Le Toutour, Maëva Li, Mayssah Mohamed Taky, Alexandre Pham, Morgane Prosper, Thibault Louise, Louis Vignaud, Arthur Voillot.

Travaux / Atelier Marc Vaye Printemps 2019 École Spéciale d’Architecture


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