HABITER 2
#6
Maison du corps / Maison du silence / Maison de l’Êcrivain
Photographies Occhiomagico
Travaux / Atelier Marc Vaye
Automne 2012
Fukushima trauma Acrylique sur toile, Trytique 3 x 90 x 90 cm © Marc Vaye 2012
“Ma maison, ce n’est pas le toit, ce ne sont pas les murs, ce n’est pas le sol, mais c’est le vide entre tout cela, parce que c’est dans le vide que j’habite“. Frank Lloyd Wright 1939 d’après Lao Tseu, philosophe chinois, IVe siècle avant J.C.
Apprendre à voir le vide
Depuis l’intérieur
L’architecture est l’organisation d’un vide générateur d’espace, ce n’est pas en premier lieu le dispositif matériel, toit ou mur, mais l’espace situé entre ceux-ci et produit par eux.
Selon le Corbusier “un édifice est comme une bulle de savon, cette bulle est parfaite et harmonieuse si le souffle est bien réparti, bien réglé de l’intérieur”.
L’architecture est un art de l’espace, c’est-à-dire que non seulement elle lui donne ses qualités, mais plus encore elle le crée en espaçant ses éléments constitutifs. Cet art de l’espacement créant de l’intervalle, de l’écart, nous oblige à déplacer l’intérêt que l’on porte en général aux formes architecturales visibles (volumes, façades, modénature, matériaux) vers une dimension qui échappe au regard, parce qu’elle est immatérielle.
L’architecture est d’abord une force, un souffle, avant d’être une forme. Un édifice se comporte comme un moule gardant l’empreinte d’un vide interne en expansion. Selon Paul Ricœur, les fonctions premières de l’architecture sont l’entourement, l’englobement.
Habiter 2 Depuis l’extérieur
Synthèse
Le Corbusier qualifie la dimension sculpturale de l’architecture : “un jeu savant, correct et magnifique des volumes agencés sous la lumière” et suggère qu’une dynamique externe agit sur la masse, conformant la paroi à partir de l’extérieur.
L’enveloppe d’un édifice se trouve prise entre les énergies croisées de l’espace intérieur gonflé par le souffle et l’extérieur irradié de lumière. Un équilibre entre saillance et creusement se crée de part et d’autre de l’enveloppe. L’architecture est ainsi formée simultanément de l’extérieur par la puissance de la lumière solaire, ce rayonnement venu d’en haut qui magnifie les volumes, et de l’intérieur par la force d’un souffle qui, du dedans, “espacie” l’architecture. La forme est une tension entre l’intérieur creux, habité et l’extérieur infini et indéfini. Situé entre ces deux milieux, l’enveloppe constitue une interface dynamique, une scène où s’opèrent de continuels passages, de corps, de lumières, de vues, de sons.
InvitĂŠ
Studio Occhiomagico
Photographes Milan
#1 La maison du corps La maison du corps traite de l’espace physique, c’est un exercice “extrême” où l’approche artistique l’emporte sur l’approche architecturale.
Seuil & espace de transition Par où passe le corps (accès), de l’extérieur à l’intérieur, et à l’intérieur, d’un espace à un autre.
Le projet peut être autobiographique, ludique ou ironique... Il mettra en scène des dispositifs de soin et de repos du corps. Présence de l’eau sous différente forme.
Traitement de la lumière Etudier les dispositifs qui permettent la pénétration et la progression de la lumière jusqu’au fond de l’espace (de la lumière crue à la pénombre), qui la manipule, la qualifie, la filtre, la module, l’oriente, la réfléchit, la diffuse. En résumé d’étudier les dispositifs qui métamorphosent la lumière en espace. Traiter la lumière, c’est maîtriser le déplacement du soleil, c’est aussi capter la chaleur de son rayonnement ou tirer parti de la fraicheur de l’ombre. Traiter la lumière, c’est capter le passage du temps.
C’est une invitation à découvrir et étudier les mesures (Neufert, Modulor). C’est aussi bien sûr le corps chorégraphe, en mouvement ou en déplacement, qui permet l’enchaînement des vues, la succession des séquences spatiales qui importent plus que le plan.
Espace minimum A partir de l’espace nécessaire et suffisant, espace minimum, et en s’appuyant sur les dimensions ergonomiques décrites dans le Neufert, le projet devient l’instrument au service de notre corps. Comme un vêtement parfaitement ajusté. Quatre espaces accrochés le long d’une rampe déambulatoire pour un corps standard. India Lefort
Les Fleurs du Mal IV - Correspondances A l’image des maisons antiques de Yazd, ville au cœur du désert de l’est iranien, le projet est semi-enterré, creusé dans le sol et chapeauté d’une couverture légère. Une synergie s’instaure entre air, eau et lumière pour générer un environnement favorable aux sensations originelles associées à l’hygiène corporel. Le déplacement dans les séquences spatiales successives mène, après le rite de purification préalable, à un espace pour le repos du corps. Cyrus Marion-Ardalan
Aequilibrium Dans ce dispositif conçu comme une longue progression ascendante vers un repos mérité, plusieurs séquences aux ambiances contrastées s’enchaînent et manifestent une quête d’harmonie. Une rampe en pente douce où filtre la lumière, un escalier dans la pénombre puis un belvédère dédié au bain et enfin, élément final, un nid d’aigle aux dimensions ténues dédié au repos. L’ensemble est une ode à l’intégrité physique. Samuel Idri
Troglodyte Le dispositif est une excavation creusée dans la masse d’une montagne et près d’un cours d’eau souterrain. Rien ne le signale en surface. Il prend d’abord l’allure d’un long escalier puis l’espace, éclairé par de minuscules canons à lumière creusés dans la roche, s’amplifie et accueille plusieurs niches adaptées à diverses positions du corps. Léa Rudolf
“Même une pièce qui doit être obscure a besoin au moins d’une petite fente pour qu’on se rende compte de son obscurité. Mais les architectes qui aujourd’hui dessinent des pièces ont oublié leur foi en la lumière naturelle. Assujettis à la facilité d’un interrupteur, ils se contentent d’une lumière statique et oublient les qualités infinies de la lumière naturelle grâce à laquelle une pièce est différente à chaque seconde de la journée.” Louis Kahn
Mesure et démesure Le dispositif reprend le thème de la maison dans la maison. Le contenant est une figure de la démesure et du déséquilibre. Oblique, monumental, sa structure disjointe en lattes de bois filtre la lumière. Le contenu, minuscule au regard du contenant, est un cube, la figure de l’équilibre. Neutre, confortable, à l’échelle humaine, il symbolise le calme et accueille en son cœur un bassin et une zone de repos. La zone entre-deux est avant tout une ambiance fluctuante. Une vibration de lignes d’ombre et de lumière. Marie Gobin
Artefact L’ermite, taille son chemin dans la forêt de bambou. L’espace creusé reste protégé par l’épaisse végétation. L’ermite recycle les bambous coupés pour construire un portique, une plate forme pour le repos et un écran pour le bain. Dans cet univers végétal en mouvement tous les sens sont éveillés. Quentin Beigbeder
Carrefour A l’origine il n’y a rien. Puis il y a eu les grottes. Enfin les tipis, yourtes et igloos, architecturés par les hommes. Puis ils se sont oubliés. Ils courent, s’épuisent, se mondialisent, se connectent. Le ciel devient petit. Exténués, vidés, car il est plus facile de se soucier d’ordonner le chaos extérieur que de tendre l’oreille sur la mécanique interne de son corps. Un nouveau départ, un écrin pour le repos, la solitude. De l’eau, sous toutes ses formes. Nettoyer, décaper. La chaleur du banya presse le corps, les maux s’exfiltrent. Le bassin vous fouette les veines. Un mal pour un bien. Allongé sur une natte, pour observer l’immensité du ciel, pour prendre de la hauteur. Mathilde Cornu
Entre intérieur et extérieur Comment ménager les fonctions intimes que sont le repos et l’hygiène du corps tout en créant les conditions d’une communion avec le proche environnement ? Par l’emboîtement de plusieurs sphères d’intimité. Un noyau central dédié au bain est creusé dans le sol. Il est cerné d’un déambulatoire poreux à la lumière (écrans de bambou) qui dessert des trois couloirs plongés dans la pénombre. Trois alcôves, extrémités du parcours, sont ouvertes vers l’extérieur et dédiées au repos. Laura Fernier
Pedilavium Je suis une échappatoire, J'esquive les bruits et les bactéries. Grâce aux caresses des vagues, je te bercerai. Tes pas ne laisseront aucune empreinte, Elles seront effacées par mon cœur chaud. En moi tu te perdras et tu te retrouveras. Je t'abriterai des flammes et des glaces. Je te désinfecterai du monde et de sa pollution. Mes marches t’emporteront vers l’infini. Sur ma peau tu parcoureras l'horizon. Viens te décrasser de la fatigue. Je suis la mitochondrie de ton espèce, En moi je couve un monde mystique. Un univers nourri de reflet lunaire et d'un royaume marin. Oublie toutes fonctions et digère mon énergie. Ma flore te purifiera de ton quotidien. Alors, viens absorber mon vide, Viens te décrasser de la fatigue. Cyril Nottelet
Cocon Partir de la vie quotidienne, porter un regard sur nos machines dites à habiter. Ma maison est une troisième peau qui relève de l'intime. A l'image des poupées russes, c’est la plus petite, imbriquée dans les autres, dissimulée sous des couches et des couches de peaux, imperceptible. Sous un lit, sous une table, sur un rebord de fenêtre, dans l'angle d'une pièce. Travailler le déjà-là pour y bâtir la maison du corps, un espace loin des standards qui filtrent trop peu, tant ils cultivent la dématérialisation, la lumière blanche, la transparence, la surexposition des corps. Laura Bouyard
Eloge de l'ombre La maison du corps protège, accueille les espaces dédiés au repos et à l’hygiène du corps, c’est un lieu de régénérescence, strictement adapté aux dimensions du corps. Confort, lumière, calme. Le dispositif est un espace clos. La partie dédiée au repos est confinée, en retrait, plongée dans la pénombre. La partie dédiée à l’hygiène dispose d’une ouverture zénithale où l’eau et la lumière coulent naturellement. Julien Sebban
Harmony Le projet est à l’image du corps, organique et harmonieux. La coque est en béton projeté, le mobilier est intégré et recouvert d’une mousse viscoélastique appelée mousse à mémoire qui épouse les formes du corps. Un bassin occupe le centre du dispositif. Il reçoit la lumière grâce à une ouverture zénithale et recueille l’eau de pluie. Babacar Sadikh Fall
Drachaus Monsieur Lacudre est un vampire comme les autres. Il vit dans une maison adaptée à ses attentes. Phobie de la lumière et de l’eau courante et désir de repos en période diurne dans un cercueil. Sa maison est composée de trois séquences spatiales reliées par des tyroliennes qui lui permettent d’expérimenter le déplacement en volant. Il se repose dans une tombe creusée dans le sol, se douche dans un bain de vapeur et un mur écran masque la lumière. Le rouge et le noir dominent. Gilles-Emmanuel Colomb
Expirer inspirer Le projet est un marqueur du temps qui passe. Sa configuration évolue selon le temps qu’il fait. Ouvert à tous vents, perméable aux rayons du soleil. Transformable, il respire selon les jours et les saisons permettant des jeux d’ombre et de lumière constamment renouvelés. Laurène Neumann
Géodésique / géodésie : du grec “gaïa” qui signifie Terre et “daiein” qui signifie partager, diviser. Science de la mesure de la taille et de la forme de la Terre. L’inventeur des structures géodésiques est l’architecte Buckminster Fuller. Biosphère Montréal Québec.
Tetris cube A l’origine du projet, un cube, figure de l’équilibre. Une opération de division génère huit cubes introduisant dans la hauteur la notion de duplex, puis une opération de soustraction porte à six le nombre de cubes. Virtuellement le cube d’origine perdure. Les petits cubes sont associés deux à deux. Horizontalement pour les espaces de repos (béton ciré) et d’hygiène du corps (pierre). Verticalement pour l’espace de circulation verticale (bois). La lumière est captée au zénith. Chaimae Iraqi
Bourgeonnement Le projet bourgeonne depuis la façade d’un gratte ciel dans un milieu urbain dense et offre un nouveau paysage à son occupant. En colonisant le ciel, cette hétérotopie rapproche l’homme des cieux et permet à la rêverie de prendre place... Hatim Lemseffer
Jeu du corps Le dispositif, orienté d’est en ouest, articule deux espaces à base circulaire reliés par un troisième espace linéaire qui joue le rôle de transition. Le premier qui intègre l’accès est un hammam, il permet symboliquement une purification du corps en toute intimité. Le second, dédié au repos, permet à l’occupant d’établir en position allongée et par la vue une relation visuelle qui symbolise une invitation au voyage. Caroline Theux Lowen
Observatoire des quatre éléments Le premier volume accueille l’hygiène du corps : feu et eau / hammam. Le second volume accueille le repos du corps : air et terre / hamac et arbre. Lisa-Maria Croce
Paule Trojani
Greenhouse Pierre Vaubourg
Invité Richard Scoffier
Tribune 2012
Ouverture, lumière, flexibilité sont des mots qui reviennent souvent quand on parle d’architecture ou de ville. Si l’architecture intervient dans le processus d’ouverture de l’individu au monde, sa fonction originelle est de soustraire cet individu à un univers de dangers. Le dispositif architectural renforce les faibles défenses naturelles du corps humain et lui accorde en supplément une conscience souveraine. Cette protection première assure la défense d’un organisme vulnérable et lui permet, en l’isolant de son milieu, de favoriser le retour sur soi qui lui permettra de s’appréhender lui-même et de se constituer en tant que subjectivité. Où éloigné du réel il pourra en retour le comprendre et l’affirmer en tant que monde. On pourrait croire que la demeure n’a plus besoin de murs protecteurs, l’homme étant devenu grâce à elle le principal prédateur de la planète. Ainsi une fois que la subjectivité semble définitivement acquise, le mur se perce d’ouvertures de plus en plus grandes jusqu’à disparaître entièrement. Arracher l’enceinte du foyer entraine des processus de désubjectivisation. En détruisant le mur, les maisons de verre ont brisé le pacte faustien scellé entre l’homme et l’architecture : je te dresse pour me protéger et en retour tu m’accordes une conscience. En répudiant le dedans et en dévoilant sans protection leurs habitants aux puissances du dehors, elles s’inscrivent dans une stratégie de surexposition et de négation de l’intimité. Il est temps de composer l’espace en termes de fermeture, d’ombre et d’opacité. Il est temps de dresser des blockhaus sombres et vénéneux trouvant en eux-mêmes leur propre extériorité comme les antiques habitations urbaines méditerranéennes entourées d’une enceinte uniquement percée d’une porte et qui trouve leur extériorité à l’intérieur d’elle-mêmes au fond de leur cour centrale. Ouvrir la maison à l’intérieur d’elle-même, sur son propre paysage, revenir sur la scène de la grotte peinte où peut se déployer librement un imaginaire, retrouver l’essence de habitation, la pousser à persévérer dans son être.
#2 La maison du silence La maison du silence est une invitation à réfléchir à l’intime, au caractère sacré de la solitude et de l’intimité. Au-delà des contingences du quotidien la maison du silence est le lieu de la mémoire et une réponse à la quête de la sérénité. Abriter la rêverie. Réunir les choses. Donner un cadre au souvenir…
Luis Barragan Extrait du discours du Prix Pritzker / Washington 1980
Silence Dans mes jardins, dans mes maisons, j’ai toujours fait en sorte que règne le placide murmure du silence. Dans mes fontaines chante le silence.
Solitude Puisse l’homme se retrouver en intime communion avec la solitude. Elle est bonne compagne et mon architecture n’est pas pour qui la craint ou la refuse.
Sérénité C’est le véritable antidote contre l’angoisse, contre la peur. Aujourd’hui, plus que jamais, l’habitation des hommes doit la favoriser. Par l’usage d’un nombre limité d’éléments et de couleurs, sans relâche, je la recherche. Toute mon œuvre, sans relâche, est un manifeste à la sérénité.
Focale L’espace est réglable à volonté, ouvrir, fermer, remémorer des étendues, sensations passées y compris vertige et claustrophobie. On peut y développer des photographies. L’allure extérieure se métamorphose au gré des manipulations de l’occupant. Cyrus Marion-Ardalan
Souvenirs nomades Un meuble habitable et transportable. Une malle qui s’ouvre et se déploie pour abriter les rêveries passagères et les souvenirs, images mentales ou objets rapportés de voyages. Une bibliothèque autobiographique. India Lefort
BiblioBlockhaus BiblioBlockhaus est invible, intégralement sous terre. La lumière striée tombe du plafond et éclaire un paysage intérieur propice à la rêverie et la création. Un espace de recueillement accessible par un balcon au bout d’un long escalier, où on dépose l’agitation du monde. Espace intime propre à la sérénité. Lecture, écriture, devoir de mémoire. Archives sacrées. Samuel Idri
De l’ombre à la lumière La maison du silence fait appel à la notion d'esprit et d'intimité, à un espace intérieur de l'ordre du sacré autant que du secret. C'est un lieu de mémoire et de rêveries. C'est-à-dire un endroit silencieux et spacieux pour la méditation à la fois enfermé, et ouvert sur l'extérieur. Pour cela j'imagine deux cubes, le premier est fermé, plutôt sombre, massif et abrite les souvenirs. Le deuxième s’enchâsse dans le premier, plus petit, léger, lumineux, orné de végétation et ouvert sur le ciel pour laisser l'esprit s’envoler … La lumière parvient au premier par des fentes percées sur les faces du second. Laura Fernier
Abriter le silence Au-delà des contingences du quotidien, la maison du silence s’enroule autour d’un patio central, elle est austère de l’extérieur. A l’intérieur, le luxe, celui des couleurs vives, des volumes généreux, de la présence de l’eau. Un univers propice à la rêverie, à la quête de sérénité. Laurène Neumann
S’exposer
Hiding in plain sight
Babacar Sadikh Fall
L'énigme Comme deux mains assemblées de façon à protéger une flamme du vent tout en laissant l’oxygène passer. Une structure faite de poutres et de pliages en béton, de sable au sol et de souvenirs. En son centre, l’âme du lieu, un saule pleureur. Au sol, les visiteurs laissent la trace de leur empreinte… souvenir architectural. Cyril Nottelet
Ode à la mémoire
Mathilde Cornu
Plonger dans le bassin pour toucher l’image serait aussi vain que de briser le miroir. La surface miroitante est un lieu d’apparition mais l’image n’est pas là. Proverbe persan
Labyrinthe
Théâtre des souvenirs La maison du silence est un non-dit, une absence. Vue de l’extérieur, elle ne révèle rien, c’est une forteresse imprenable. Elle n’a d’existence que de l’intérieur. Elle contient une boîte noire invisible, disposée à l’extrémité d’un parcours, tout comme l’inconscient est mis à l’écart. C’est une maison hantée qui donne l’impression du déjà-vu, où les souvenirs sont mis en scène à la manière d’un décor réalisé pour être filmé, un lieu falsifié aux airs de vérité. Laura Bouyard
Otium S’isoler du monde pour écouter le silence de sa propre mémoire. Raviver des souvenirs archaïques. Ceux du feu qui crépite, de l’eau qui s’écoule ou bien s’adonner à la contemplation du ciel étoilé. Léa Rudolf
Le silence est au fond du placard Une grande salle tapissée de placards hauts en couleur. Un rayon de lumière provenant du zénith, à la manière de la maison Gilardi de Luis Barragan, est l’indice qui désigne la porte qui mène à un espace secret. Un patio ouvert sur le ciel, puis une autre salle plus petite, basse de plafond éclairée à la manière de la maison Koshino de Tadao Ando. Quentin Beigbeder
Parcours d’un souvenir Le dispositif figure la lente et difficile progression mentale vers le souvenir. Longue rampe étroite, cheminement en zig-zag, brouillage des repères, pénombre. Enfin la lumière, les volumes se dilatent et laissent apparaître sur une stelle centrale, l’objet sacré de la mémoire, un livre. “Le petit prince” d’Antoine de Saint-Exupéry. Dessine-moi un mouton... Gilles-Emmanuel Colomb
Introspectus Ce refuge est une architecture émotionnelle, reposante, un lieu d’isolement déclencheur de souvenirs, à l’image de la madeleine de Proust, favorisant la plongée introspective, une rencontre avec le vide pour élever notre esprit, être témoin de ce qui se passe a l’intérieur. La couleur est le chemin… Chaimae Iraqi Houssaini
Guy Laramee
Introspection Une chambre souterraine, accessible par un long escalier ponctué de multiples paliers et qui s’enroule à la périphérie de la cavité. Un cabinet de curiosité, une bibliothèque des merveilles où est rassemblé une collection secrète d’objets du passé et où seule la lumière peut pénétrer, subtilement. Julien Sebban
Humeur sourde Mis en œuvre par John Cage en 1952, le silence n’est pas seulement la résultante d’une absence d’onde sonore. Elle est une notion qui dépend directement du traitement de la lumière et de l’espace. Penser le silence revient à traiter la lumière et l’espace de manière nouvelle. C’est à partir d’un cumul de matière, sédimentation, que le dispositif prend corps et fait du vide un bien précieux autour d’une matérialité pesante mais fluide. La puissance du vide et du silence est alors un élément dynamique plutôt que du rien. L’introspection peut alors débuter… Hatim Lemseffer
Cachette Lisa-Maria Croce
Foyer Thibault Bertrand
Ascension Intimité Mémoire Caroline Theux Lowen
#3 La maison de l’écrivain “J’ai été déformé dans le sens du visuel. (…) Comme le disait Kundera, il y a deux sortes d’écrivains : l’écrivain musicien et l’écrivain peintre. (…) Quand on écrit, soit on écoute, soit on voit. On ne peut pas faire les deux en même temps”. Jean-Christophe Rufin
Invité
Alessandro Mendini
Article publié dans la revue Domus 1982
Photographies Occhiomagico
La nouvelle salle de séjour Les édifices et les hommes procèdent par fonctions. Une fois sortis de leur maison le matin et une fois leurs fonctions sociales accomplies à l’extérieur, l’homme et la femme de masse, rentrent le soir chez eux. La tradition typologique fonctionnelle propose une simplification extrême de leurs fonctions privées, elle les synthétise dans les pièces instrument servant à faire la cuisine, à se laver, à dormir. Ces fonctions en sont réduites à l’état de concept et sont conçues séparément puisqu’à chacune d’elles correspondent les locaux, les objets et les temps définis comme des endroits déterminés et clos, destinés à accomplir une seule fonction. Seule la radio, par tradition, s’arroge le rôle d’instrument qui est présent en plusieurs lieux à la fois, telle une vague sonore qui passe d’une chambre à l’autre en flottant au dessus de toute action. Tout l’entrelacs des autres mille et une fonctions humaines plus complexes, s’ajuste à l’intérieur de
cette grille rigide servant de point de repère à l’ameublement. En effet, elle a été établie sur ce concept de survie élémentaire propre aux schémas sociaux et politiques des sociétés contemporaines. La nécessité de ce genre de survie étant posée, d’autres schémas pourraient nous entrainer vers des typologies de l’habitation bien plus insolites, vers des genres de survie subtile, fondés même sur d’autres valeurs. On verrait alors idéalement des appartements qui, à la place de la salle de séjour, de la cuisine, des toilettes et de la chambre à coucher, auraient des chambres pour nager, entretenir la verdure, pour discuter, pour lire des livres, etc. Les fonctions primordiales pourraient être absorbées, comme s’il s’agissait de sous problème, à l’intérieur des fonctions sophistiquées. On pourrait alors diner dans la chambre à nager, faire la cuisine dans la
chambre de verdure, se laver dans la chambre à discussions, dormir dans la bibliothèque. Quoi qu’il en soit, et en dehors de tout paradoxe, voilà cette tendance : de nouveaux comportements dans les rapports physiques et sociaux consentent déjà à considérer la chambre à coucher comme un endroit social, la salle de bains comme des thermes, telle un lieu de réunion familiale, la cuisine comme l’endroit où l’on mange. Penchons nous maintenant sur le problème que pose la salle de séjour. Qu’est-elle aujourd’hui dans la plupart des maisons des hommes de masse ? Est-ce encore une pièce gênante, le lieu investi de deux fonctions : celle du dîner (table, chaise, buffet), celle de la conversation (divan, fauteuil + TV) ? Mais dans une maison où les fonctions seraient bousculées et revues, la salle de séjour de
l’avenir pourrait être considérée comme la centrale des communications à distance. Il ne s’agit pas d’un hommage de science-fiction à l’époque de l’informatique, il s’agit tout simplement de l’hypothèse de rendre optimale, à l’intérieur de la maison, la présence, aujourd’hui encore désorganisée, des appareils de communication toujours plus perfectionnés que chacun de nous achète à des prix toujours moins chers. Haute fidélité, téléviseurs, enregistreurs vidéo, systèmes de prise de vue et d’enregistrement, services télématiques, ordinateur personnel. Tout cela pour jouer, pour étudier, pour travailler. Les nouveaux instruments de l’information, non seulement révolutionnent la technique de la communication, mais créent dans la maison une pièce nouvelle, à laquelle il faut opposer une autre pièce tout aussi importante: celle de la solitude et du silence.
La chambre à coucher Voici un petit acte généralisé qui se répète chaque soir. Tout le monde s’endort ainsi : on prend un pyjama plus ou moins bleu ciel, plus ou moins en nylon, on s’assoit sur le bord d’un matelas à ressort, on vérifie le réveil sur la table de nuit, on rapproche les pantoufles, on pose la tête sur une taie d’oreiller, on éteint la lumière, et on affronte le temps irréel et trop court de la nuit qui n’est perçue que comme le négatif du jour. D’autres civilisations et d’autres temps reconnurent le charme rituel de l’obscurité et de l’instrument lit comme lieu de refuge, de pensée, de confidences, d’attente, de loisir. Mais notre nuit à nous, hommes modernes, dépasse rarement le rôle d’une parenthèse, d’un module de décompression par rapport aux éxigences sociales de la journée.
Le lit, aujourd’hui : un petit lieu insignifiant que notre époque à destiné uniquement à nous faire passer, les yeux fermés, ces quelques heures, ce vide bref et mental qui nous permet tout juste le matin de reprendre le cours quotidien de nos obligations mondaines. La chambre à coucher aujourd’hui : un coin fonctionnel à sens unique, tellement mal compris en soi que tous les manuels d’architecture le relèguent au fond de l’appartement. La couche et la chambre doivent être au contraire, des délicats instruments voués d’une part, à notre mystérieuse léthargie et à notre lente progression vers le sommeil éternel, et de l’autre, aux rapport nocturnes et à la deuxième vie de nous tous. L’isolement maximum en parallèle avec la plus grande communication de l’homme.
Lieu du rêve, de la folie, du repos, de l’amour, des pleurs, de la joie, de la pénombre, de l’instinct, du présage, de l’imaginaire, la future chambre à coucher finira par substituer à la salle de séjour traditionnelle, une salle de séjour mythique, apte à accueillir l’inconscient. On offrira bientôt le thé aux amis allongés sur un lit parquet, dans un nouveau type de local méditatif, intime et protégé. Un lit juste sera alors, quelque chose d’engageant, un instrument psychologique important, un habitacle complexe qu’on ne peut réduire à un simple matelas, oreiller, couverture et coussin, car chaque sommeil est une inconnue, chaque rêve une drogue, chaque nuit une possibilité de vie alternative. A la limite, le lit pourra être considéré comme le noyau
central fondamental, autour duquel viendra s’articuler la maison. C’est ce qu’en fit Ulysse, c’est ce que nous mêmes nous pourrions en faire, si nous voulions nous rappeler que “la vie est un rêve et les rêves sont des rêves”. Pour Ophélie, Juliette, Blanche neige, Brunilde et la Belle au bois dormant le lit a représenté de la même façon cette invitation archaïque, cette cavité tendre et ouatée, cet idéal temple du rêve dont aucun designer aujourd’hui ne pense au moment où il doit le projeter. Le rêve, qui passe à travers la vie, est en soi vie et mort.
Plus qu’une salle de bain Il est connu que durant les années 70, l’homme de l’Occident a redécouvert son propre corps, à l’intérieur de sa propre maison. Les instances sociales et politiques, les contacts avec les cultures orientales, le mouvement estudiantin, le féminisme, le nomadisme, les tendances de l’époque, ont conduit l’homme de la bourgeoisie à reconsidérer la morale morbide, dominée par l’idée du châtiment, qui était la sienne depuis des siècles. De nos jours, le corps humain est enfin considéré comme un objet parmi d’autres, comme un objet naturel, agréable et riche en possibilités de communication. Dans nos maisons, bien des portes qui étaient depuis toujours restées traditionnellement et soigneusement closes pour cacher des actes presque illicites, ont perdu leurs clés et
leurs serrures. Les gens d’aujourd’hui, pères, mères, amis, enfants, plus proches de leurs actes primitifs, se coiffent dans la salle de séjour, déjeunent nus, font leur gymnastique dans la cuisine, font ensemble leur toilette. Ce nouveau comportement ne correspond plus à la conception traditionnelle des habitations et la perturbe profondément : en effet, le plan classique d’un appartement fonctionnel n’est plus valable dès le moment où le côté physique du corps humain, reprenant son rôle archaïque et social, exprime de nouvelles exigences et se libère de ses tabous ancestraux. Il faut donc un nouveau genre de salle de bain ; il faudrait peut-être même en changer le nom parce que les qualités requises deviennent bien plus complexes et doivent être étu-
diées avec un esprit neuf. Comment peut-on en effet considéré son propre corps comme le protagoniste de jeux domestiques possibles, de nouveaux genres de conversation et de relax, s’il reste confiné dans une salle de bain sombre et étroite, où l’on ne peut même pas étendre les bras et où les quatre sanitaires sont utilisés rapidement tour à tour comme s’il étaient des instruments de torture ? Imaginons donc une chambre du corps pour nos habitations du futur. La fantaisie nous mène de la grandeur publique des thermes romains, au contact avec la nature du sauna finlandais, à la purification du baptême chrétien, aux eaux transparentes qui ruissellent au creux des marbres des jardins de l’Islam, aux baquets de bois parfumé des bains japonais, aux grottes artificielles des
palais baroques. Tous sont des lieux où le corps et l’esprit, les relations sociales, l’eau, l’architecture et la nature ont des implications et des significations bien supérieures aux simples pratiques hygiénistes. Cette chambre imaginaire, consacrée à la santé, au plaisir, à la détente de notre corps d’hommes néo-modernes, devrait être vaste, riche de végétation et de mystère, close de vitres transparentes comme une serre afin d’y permettre la lumière, la natation, la gymnastique, la musique, la conversation, les massages, la lecture, la flânerie. Mais laissons l’utopie, la nouvelle conscience que nous avons de notre corps nous enseigne que la conception d’une salle de bain ne peut plus se limiter aux seuls problèmes de l’utilisation physique. Elle doit s’étendre aux domaines de la psychologie, de la sensualité, de l’intelligence et de l’anthropologie.
Cynisme de l’habitat La maison ...
Fauteuil de Proust Alessandro Mendini
A le sol visqueux comme le miel, les pieds s’y collent et on ne parvient pas à en sortir. Est un sac tellement énorme et gonflé sur nos épaules que le moindre mouvement devient impossible. Est le refuge hypocrite pour ceux qui redoutent les intempéries de la vie. Est un corps étranger qui se substitue au corps de celui qui l’habite. Est un cercle vicieux qui n’existe pas sans un trousseau de clés. Est un magasin où s’accumulent les meubles et les résidus inutiles. Est un diagramme qui représente l’état de notre léthargie. Est la fiction d’une idylle perdue, qui ne se répète pas. Est une banque où les personnes accumulent leur prestige. Est une ile obtuse d’héritiers. Est un fortin habité par les complices ou partagé entre ennemis. Est la partie arrière d’un balcon sur lequel apparaissent des feuilles anémiques brulées par le soleil ou par le froid. Est hostile à la révolution de notre comportement. Est toujours trop proche d’une autre maison où l’on écoute une musique avec nostalgie. Est toujours à coté ce temple inviolable qui exclut les actions qui se déroulent dans les autres maisons. Cache toujours un terroriste. N’est pas commode, comme un vêtement car on ne sent pas bien nu à l’intérieur. N’est pas comme ses chaussures qui marchent tous les jours sur des territoires inconnus. N’est jamais un point de départ mais un point d’arrivée, où la perspective est une reproduction de Cézanne. N’est pas un objet reposant car elle a trop d’avant-toits, d’auvents, d’antennes et de pilastres. N’est pas honnête car les briques produisent trop d’argent. N’est pas loyale car elle a toujours un cagibi avec la valise prête à partir. N’a pas de fantaisie car elle est dépourvue d’ailes.
N’est pas un lieu pur car elle évacue nos excréments par trop de trous. N’a jamais devant elle un crépuscule inconnu. N’a jamais une chambre aussi accueillante que les salles d’attentes dans les gares. N’a jamais un couloir comparable à une lande déserte où se croire des vagabonds. A toujours le vice d’être meublée. A toujours un téléphone capable de frapper au cœur. Est un lieu d’ordre, car elle a un lavabo, une boite à ordures, un fer à repasser et une boite de tomates pelées. Est un calendrier banal pour effeuiller le temps de tous les jours. Est une espionne qui conserve le souvenir de nos actions secrètes. Est l’inventaire de nos aptitudes à répéter les mêmes gestes. Est le catalogue de notre égoïsme personnel. Est une école où l’on enseigne l’exclusion. Est un monsieur qui réprimande les enfants avec sa tradition. Est toujours faites de chambres. A toujours trop d’angles pour des conversations feintes, trop de prises pour la lumière, toujours trop de chaussures. A toujours devant elle une autre maison pourvue d’une sonnette. A toujours un cabinet qui ressemble trop au froid d’une morgue. A toujours un réveil matin pour nous envoyer au travail. Ne nous permet d’être paresseux que le samedi matin. Est comme un drap où quelqu’un a déjà dormi. A peu de coussins et trop de fantasmes. Est un ensemble de murs qui s‘épouvantent en chuchotant la vie de celui qui est mort entre eux. Contient toujours une dose de remords et une dose de mort. Est ce cadavre d’où sortiront des cadavres. Reste immobile tandis que la vie se déplace.
Jean-Christophe Rufin est né à Bourges le 28 juin 1952. Suite au départ de son père, vétérinaire, sa mère qui travaille à Paris comme publicitaire ne peut l’éduquer seule, il est élevé par ses grands-parents. Son grand-père, médecin, fut résistant et déporté pendant la seconde guerre mondiale. A 18 ans, il rencontre incidemment son père, mais leurs rapports ne furent jamais très bons. Après des études secondaires aux lycées parisiens Janson de Sailly et Claude Bernard, il entre à la faculté de médecine de La Pitié-Salpêtrière et à l’Institut d’études politiques de Paris.
et ambassadeur au Sénégal et en Gambie. Son engagement pendant plus de vingt ans dans l’humanitaire l’amène à examiner le rôle des ONG dans les situations de conflit. Il en tire un premier essai “Le piège humanitaire” publié en 1986 où il analyse les paradoxes des mouvements sans frontières qui, en aidant les populations, font le jeu des dictateurs. D’autres essais suivront comme “Un léopard sur le garrot” publié en 2008 qui a un caractère autobiographique. Mais son talent d’écrivain s’épanouira sous la forme de romans d’aventures, historiques, politiques. Ses récits s’inscrivent dans la lignée des grands reporters romanciers comme Albert Londres ou Joseph Kessel et des visionnaires comme George Orwell ou Ray Bradbury.
Son parcours atypique et marqué par le goût des voyages, débute par l’exercice classique de la médecine puis s’infléchit vers le mouvement humanitaire dont il est un des pionniers (Action contre la faim, Croix-Rouge française, Médecins sans frontières). Sa première mission humanitaire est menée en 1976 en Erythrée où il rencontrera Azeb qui deviendra sa femme et avec laquelle il aura deux filles. Il effectuera d’autres missions au Nicaragua, en Afghanistan, au Rwanda, aux Philippines et dans les Balkans.
Citons pour mémoire L’Abyssin (1997, 19 traductions), Rouge Brésil (2001) qui obtient le Prix Goncourt, Globalia (2004), Le Grand Cœur (2012). Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier des Arts et des Lettres, Jean-Christophe Rufin est nommé membre de l’Académie française en 2008.
Diplômé de l’IEP en 1980, il sera conseiller du secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme Claude Malhuret, attaché culturel de l’Ambassade de France au Brésil
Quand ses activités le lui permettent il séjourne à Saint-Nicolas-de-Véroce dans le massif du Mont-Blanc où il s’adonne au plaisir solitaire de l’écriture.
Maison jardin La maison de l’écrivain est située à Montparnasse, à l’angle de la rue de la Gaité et de la rue Jolivet Paris XIVe. Une parcelle d’angle d’environ 290 m2 bordée de deux pignons, bien exposée au soleil et actuellement en friche. C’est une maison de ville, pour être plus précis un ensemble de maisons dans un jardin, composée de sousensembles fonctionnels qui peuvent être indépendants pour Jean-Christophe et Azeb Rufin et leurs deux filles adolescentes. La famille, au mode de vie atypique, donne carte blanche pour tout projet qui soit une éloge de la fragmentation.
1/ Le(s) jardins Potager, médicinal, horticole. Suspendu, vertical. Sec, aquatique, hydroponique. “A la manière de” : anglais, japonais, italien, français, persan. Terrasses, patios. Balcons, loggias. Jardins d’hiver. Serres. Surfaces illimitées… 2/ La maison du quotidien Commodités urbaines (boîtes à lettres, poubelles, véhicules, stock matériels
d’entretien, laverie, séchoir, sanitaires) 40/50m2. Préparer et prendre les repas, se rassembler, 40/50m2. Total environ 80/100 m2 3/ La maison du corps Suite parentale pour deux adultes. Avec deux espaces pour le repos et le sommeil + boudoir pour Azeb + dressings / rangement + hammam + sanitaires. Total environ 50/70m2
4-5/ SOHO Deux “Small Office HOuse” indépendants pour deux adolescentes. Vivre dans un espace compact. Total environ 50/60m2 6/ La maison du silence Cabinet d’écriture, bibliothèque, indépendant et assurant les conditions de la solitude et de l’accueil de visiteurs + sanitaires. Total environ 40/50m2
7/ La maison des amis Comme une chambre d’hôtel. Total environ 25/30m2 8/ La maison commune Recevoir à toutes les saisons, partout et nulle part. À définir. Total général hors maison commune, jardin et extérieurs divers : environ 250 / 320m2
India Lefort
Cyrus Marion-Ardalan
Laurène Neumann
Léa Rudolf
Samuel Idri
Cyril Nottelet
Julien Sebban
Mathilde Cornu
Babacar Sadikh Fall
Laura Bouyard
Quentin Beigbeder
Hatim Lemseffer
Marie Gobin
Gilles Emmanuel Colomb
Thibault Bertrand
Pierre Vaubourg
Laura Fernier
Caroline Theux Lowen
Chaïmae Iraqi
Paule Trojani
Lisa-Maria Croce
Bibliographie pour Cycle Licence Tanizaki Junichiro Bruno Zevi Leonardo Benevolo Lewis Mumford Henri Lefevre Michel Serres Paul Virilio Antoine Picon Alain Roger Augustin Berque
Eloge de l’ombre, Puf. Apprendre à voir l’architecture, Editions de minuit. Histoire de l’architecture moderne. Tomes 1& 2, Editions Dunod. La cité à travers l’histoire, Editions Agone. La production de l’espace, Editions anthropos. Le contrat Naturel, François Bourrin. La pensée exposée, Fondation Cartier. La ville territoire des cyborgs, Editions de l'imprimeur. Court traité du paysage, Gallimard. La pensée paysagère, Crossborder, Archibooks.
Crédits et citations © Alessandro Mendini © Studio Occhiomagico © Richard Scoffier © Fondation Barragan
#6
Habiter 2 Automne 2012 Atelier Marc Vaye Invités du jury Maquette
Assistant Karim Azili Mary V. Johnson & Stéphane Bonzani avec le concours de Jérémie Bonachera
Cycle Licence Semestre 2 Thibault Bertrand Laura Bouyard Mathilde Cornu Babacar Sadikh Fall Marie Gobin Chaïmae Iraqi Houssaini Hatim Lemseffer Laurène Neumann Léa Rudolf Caroline Theux Lowen Pierre Vaubourg
Quentin Beigbeder Gilles-Emmanuel Colomb Lisa-Maria Croce Laura Fernier Samuel Idri India Lefort Cyrus Marion-Ardalan Cyril Nottelet Julien Sebban Paule Trojani École Spéciale d’Architecture