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Des recours contre le rachat de RTM Belgium
Des recours contre le rachat de RTL Belgium
HLe groupe et la régie publicitaire Ads & Data contestent l’autorisation accordée par l’ABC.
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Des recours ont été introduits auprès de la cour d'appel néerlandophone de Bruxelles pour annuler la décision prise par l'Autorité belge de la concurrence ; celle-ci avalisait le rachat de RTL Belgium par les groupes Rossel (Le Soir, Sud Presse) et DPG Media côté néerlandophone. Une transaction qui pèse 250 M€. L’ABC avait constaté “en l’absence d’observations critiques des clients et compte tenu des engagements et de la position que les entreprises concernées détiennent déjà avant la concentration sur les marchés concernés, que la concentration n’entrainerait pas une entrave significative à une concurrence effective sur ces marchés”. Les engagements des acquéreurs se limitaient au marché de la vente d’espaces publicitaires sur les chaînes de radio nationales en Flandre. Leur respect devant être soumis à la supervision d’un trustee.
Auditionné par le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le patron d’IPM, François Le Hodey, avait déjà jugé que le conseil de la concurrence “a été très paresseux” et que “des points importants (...) n'ont absolument pas été analysés comme ils devaient l’être. Une concentration de ce niveau-là peut se faire, mais doit être encadrée”. Un point de vue partagé par le CEO de Ads & Data, Bart Decoster, pour qui la puissance des régies de la nouvelle entité “mérite une analyse approfondie, ce qui n’a pas été fait”.
La crainte des concurrents de Rossel et DPG Media est de les voir proposer des offres publicitaires nationales, couvrant à la fois les marchés flamand (VTM) et francophone (RTL). Conjointement, DPG, Rossel et RTL pèsent 43,9 % du marché publicitaire national (hors digital) ; leur part de marché cumulée est de 50 % en télévision, de 40% en radio et de 30% dans la presse. D’ores et déjà, Rossel et DPG Media se sont partagé les commerciaux de IP, la régie publicitaire de RTL qui conserve cependant le back office, une nouvelle offre publicitaire nationale étant attendue pour la rentrée de septembre.
Leur partenariat les place également en position de force pour négocier avantageusement les programmes les plus intéressants ; mais le risque est minimisé par l’ABC qui estime que les goûts sont assez différents entre le nord et le sud du pays. Sans remettre en cause le rachat de RTL Belgium en luimême, IPM et Ads & Date souhaitent néanmoins que l’ABC adopte un cadre précis préservant la concurrence pour ce qui concerne la vente d’espaces publicitaire, les achats de contenus et les droits de diffusion.
Egalement entendu par le parlement francophone le 25 mai dernier, le CEO de Rossel, Bernard Marchant, a expliqué très clairement la valeur ajoutée de son alliance avec DPG Media alors que 90% des revenus de RTL proviennent de la publicité ; “si l’écosystème de la publicité belge diminue, c’est la fin de RTL ou de VTM. Quel était le grand risque ? Si TF1 avait racheté RTL Belgium et DPG RTL Pays-Bas, tous les centres de décisions partaient vers Paris et Amsterdam, sonnant la fin de l’écosystème de la publicité belge. Le fait de nous rapprocher d’un opérateur du nord créée beaucoup plus de valeur pour la Belgique (francophone) que si nous nous étions rapprochés d’un opérateur français.” Dans le cas de figure où la Belgique francophone devait opérer comme une région française en termes d’écosystème des médias, ”plusieurs centaines de millions disparaitraient de notre écosystème médiatique”, concluait-il.