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Hors-série Animation

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Herve Le Phuez

Herve Le Phuez

M6 se cherche un avenir dans le streaming gratuit

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La gestion rigoureuse des coûts est en effet un art que maîtrise l’équipe de Nicolas de Tavernost. En 2022 les coûts de grille des chaînes du groupe ont reculé de 4,1 % à 485,4 M€.

Le résultat net s'établit en recul de plus de 40 % à 165,9 M€. Il intègre notamment une provision de 22 M€ pour l’arrêt de Salto, la plateforme de SVoD commune à TF1, M6 et France Télévisions, qui va fermer prochainement et ne refuse désormais les nouveaux abonnés. L’impact total de Salto sur les comptes du Groupe atteint -46,1 M€ au 31 décembre 2022, détaille le communiqué du groupe.

Le Groupe a également poursuivi ses investissements dans le streaming à travers la société de technologie Bedrock, dont la quote-part de résultat atteint -7,9 M€ en 2022.

A l’avenir le groupe compte reporter les investissements consentis par le passé sur Salto sur des contenus pour ses propres chaînes et plateformes de streaming. Nicolas de Tavernost ne veut plus faire de distinction entre les budgets programmes investis sur les chaînes ou le streaming. “C’est un seul éco-système”, a-t-il expliqué lors d’une conférence téléphonique le 13 février au soir. Il a indiqué qu’un appel à projet pour un feuilleton serait lancé prochainement, parce qu’un feuilleton est “facilement streamable, à la différence du sport qui ne l’est pas”.

Xavier Niel concurrent à la fréquence de M6 se pose en “mieux disant culturel”

Xavier Niel et sa société NJJ 5523 présidée par Maxime Lombardini, candidat concurrent de M6 à la reprise de sa fréquence, est lui aussi auditionné par l’Arcom, mercredi 15 février pour son projet SIX. Déjà auditionné en novembre 2022, dans le cadre d’une consultation publique de l’Arcom, avant de lancer l’appel à candidature sur les fréquences de TF1 et M6, il avait dénoncé la stratégie de M6 (et de TF1), comme “défensive et visant à maximiser la rentabilité, plutôt qu'à investir dans l’adaptation à un monde qui change”. Maxime Lombardini avait promis une programmation “riche en création patrimoniale” [c’est-à-dire en fiction, documentaire, animation, captation et recréation de spectacles vivants, NDLR] en première partie de soirée, une large présence de “l’information et (du) débat public ”, des “engagements renforcés” envers “la création musicale” et d’un “niveau élevé” dans le “financement de la production audiovisuelle et cinématographique”. Bref, il promet un “mieux disant culturel” comme l’avait fait le groupe Bouygues lors de la privatisation de TF1 en 1987.

M6 n’entend pas se laisser distancer sur ce terrain. La filiale de RTL a aussi relevé ses engagements d’investissement en faveur des œuvres audiovisuelles dites “patrimoniales” (fiction, documentaires, etc.) françaises et européennes, avec un accord signé le 2 février avec les organisations de producteurs ( SATEV, SPECT, SPFA, SPI et USPA) et avec la société d’auteurs la Scam. L’accord introduit notamment un niveau minimum d'investissement dans les documentaires. La SACD représentant les auteurs de fictions n’a pas voulu signer cet accord, estimant que les engagements consentis étaient insuffisants et maintenaient un régime de faveur injustifié pour le groupe M6.

M6 a aussi annoncé la semaine dernière la prolongation ses accords avec les acteurs de l'industrie musicale. Le groupe s’engage à l’exposition de de la production musicale dans toute sa diversité.

Autant de gages vis-à vis du secteur de la création à opposer aux promesses de Xavier Niel devant l’Arcom.

Isabelle Repiton

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