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AXELLE RED

F Vrier 2013

« Quand j’étais petite, pour savoir si un garçon était fait pour soi, on comparait les lettres qu’il y avait en commun dans nos prénoms. Or dans Axelle, il y a ELLE (rires) ! Cette couverture et le reportage dans le magazine avaient été réalisés dans le cadre de l’exposition qui m’était consacrée au Mode Museum d’Hasselt, avec 30 ans d’archives de ma collection de mode (belge principalement), qui est une autre forme de langage. C’était aussi le moment de la sortie de mon 8e album, “Rouge Ardent”. J’étais habillée sur la photo de mes propres vêtements, une robe Véronique Leroy et un chapeau Elvis Pompilio, notamment parce que depuis toujours, même si on me propose souvent de porter des marques françaises par exemple, je préfère représenter nos talents belges. J’avais mis dans cette expérience avec ELLE toutes les dimensions de ma personnalité, même s’il y a une dizaine d’années, revendiquer des facettes à la fois féministes et mode, ça n’allait pas forcément de soi. J’aime la création, les vêtements, montrer parfois un côté frivole, ce qui peut sembler contradictoire avec des propos sociologiques, mais c’est important pour moi d’être tout ça, et ça l’était de le montrer sur cette couverture. Le reportage lié était aussi travaillé dans ce sens : si je figurais en couverture, à l’intérieur du magazine, c’est une autre femme qui me représentait, et qui portait mes propres vêtements. Habiller quelqu’un comme moi, avec une perruque de la couleur de mes cheveux que j’avais d’ailleurs créée, c’était une introspection singulière, que je compare à une forme de transmission, un exercice de style un peu surréaliste. »

LOUS & THE YAKUZA NOVEMBRE 2020

Claire Laffut

D Cembre 2013

« Je suis en train d’écrire mon deuxième album, mais, à l’époque, j’étais encore étudiante, je ne savais même pas encore que je ferais de la musique. Je dessinais beaucoup, et la rédactrice en chef m’avait proposé de faire des portraits de Bruxellois créatifs, illustrés par mes soins. J’avais 19 ans, et je voulais absolument faire la couverture du magazine. Un portrait de moi a été réalisé pendant le shooting de groupe, mais elle n’était pas très convaincante, alors j’ai refait une séance photo de mon côté. C’était un tour de force, mais j’étais très déterminée. Avec une amie styliste, nous sommes parties à Lille pour rejoindre un autre ami photographe dans un vieux studio un peu insolite. Et ça a marché ! Par la suite, j’ai eu beaucoup d’articles dans d’autres magazines, mais rarement dans des titres aussi prestigieux. Cette couverture dans mon book, je sais qu’elle a eu du poids. J’étais très fière d’avoir pu dessiner des fleurs sur la cover, parce que les illustrations graphiques sur une couverture de magazine, ça n’arrive pas souvent. Comme par ailleurs c’était le numéro des 10 ans, l’expérience était assez surréaliste pour moi. L’accroche surtout : “Claire La ut, la Belge qui n’attendra pas 10 ans pour être une star.” C’était hallucinant, parce que je débutais et que je ne faisais pas encore grand-chose. C’est devenu une blague récurrente avec mon père, qui chaque année, tenait le décompte : “Il te reste cinq ans, quatre ans…” »

« Je veux représenter une femme noire ayant réussi seule, envers et contre tout. Je suis l’antithèse de la meuf qu’on mettrait dans une pub sur l’entrepreneuriat alors que je suis aujourd’hui à la tête de trois entreprises. Quelle boîte de com’ engagerait une femme noire pour jouer le rôle d’un patron ? On va plutôt mettre encore et toujours un homme blanc avec une belle chemise et une cravate. C’est pour ça aussi que j’accepte de faire des campagnes de mode. Pour prouver aux petites filles que c’est possible. »

Selah Sue F Vrier 2011

« Mon nom de scène vient de la chanson “Selah”, où Lauryn Hill parle de prière et de méditation. Ma sœur a ajouté “Sue” pour que ça sonne mieux (...) J’ai la même coupe depuis que j’ai 15 ans. N’ayant pas trop confiance en moi, j’ai inventé cette coiffure un peu extravagante, pour m’affirmer, sans doute. Et puis c’est resté, parce que c’est super facile à faire, trois minutes montre en main ! »

Virginie Efira

D Cembre 2016

« J’ai le souvenir assez joyeux de di érentes rencontres avec des créateurs aux styles très di érents. La possibilité, un peu comme quand on travaille avec un metteur en scène, d’essayer d’incarner un message en adéquation avec leur monde. Il y avait du jeu dans cette séance photo ! Elle coïncidait avec la sortie d’un film qui a changé beaucoup de choses pour moi et qui m’a transformée aussi à plusieurs niveaux : “Victoria”, de Justine Triet. Des souvenirs des réactions suscitées par la cover ? Heureusement qu’autant d’années plus tard, je ne me rappelle plus les remarques ou commentaires qu’une couverture a pu créer ! Mais quand je la revois, j’ai l’impression que j’étais très jeune ou que j’ai beaucoup vieilli depuis ! Ça devait être une de mes premières couvertures où il y avait un soin particulier à l’image, à la lumière, aux vêtements. Un peu moins “à la bonne franquette” que ce que j’avais l’habitude de faire avant. C’est drôlement chouette de travailler avec des équipes belges parce que sans vouloir entrer dans le cliché, il y a toujours une décontraction, un humour, une non-prise au sérieux avec lesquels je me sens plus à l’aise. Même si je vis en France, je suis toujours en rapport avec la mode belge. En travaillant avec Saint Laurent, j’ai rencontré Anthony Vaccarello qui est un trésor national. Ce qu’il crée me semble un summum d’élégance et de perfection. Rien n’est jamais guindé, il mixe des dimensions super-sophistiquées et sauvages en même temps ! Il fait preuve en plus d’une humilité sidérante. Je suis super fière qu’il soit belge ! »

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