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LIVRES
Dans l’abondance des romans de la rentrée, nous en avons épinglé cinq véritablement feel good. De la légèreté à l’optimisme…
Par Aurélia Dejond
MAGIQUE
SACHANT QU’AUCUN ANIMAL NE NOUS APPARTIENT, DE VÉRONIQUE JANZYK
Ce sont des histoires qui émerveillent. Dix-neuf nouvelles autour de la puissance que revêt l’intimité qui peut nous relier aux animaux et qui en dit long sur les liens que nous tissons avec eux. Car s’ils semblent parfois anodins ou aller de soi, ils disent pourtant beaucoup de nous, tant la relation que nous nouons avec eux agit comme un miroir de notre propre personnalité. Un livre qui prend au cœur et aux tripes et qui procure des émotions inouïes, à travers des tranches de vie qui donnent au quotidien une force que l’on sous-estime souvent. Jamais vous ne croiserez plus un animal sans le voir… Magni que.
Onlit Éditions, 17 €
SALUTAIRE
LE SINGULIER MONSIEUR TOUT-LE-MONDE, DE DORINE HOLLIER
Quand un homme ordinaire se découvre un don extraordinaire, on assiste à une vraie leçon de sagesse sur quasiment trois cents pages qui nous font nous interroger sur notre propre insignifiance: on se regarde autrement et surtout, on se dit que l’on ferait mieux de s’attarder sur nos qualités, plutôt que sur nos défauts! Un roman qui mêle la fantasmagorie, l’humour et le terre-à-terre du quotidien et permet d’aller à la rencontre du super-héros qui sommeille en nous. Une lecture amusante qui encourage à l’indulgence et à la bienveillance envers soi-même, une fois le livre refermé. Bienfaisant.
Éditions Deville, 20 €
CURE D’OPTIMISME
LE SPLEEN DU POP-CORN QUI VOULAIT EXPLOSER DE JOIE, DE RAPHAELLE GIORDANO
Comme Joy, on a parfois l’impression d’avoir 30 ans dans son corps et 90 dans sa tête, pris au piège par les injonctions omniprésentes à se dépasser et à performer. Au point que s’autoriser à ne pas être parfait du matin au soir devient parfois le tabou ultime, pour certains d’entre nous. Comme l’héroïne overbookée de ce roman, on cherche parfois maladroitement les clés pour de déconnecter du faux et se reconnecter au vrai… et on y arrive! Un livre joyeux qui déculpabilise et rappelle à quel point l’essentiel est loin d’être accessoire: les petits bonheurs quotidiens se savourent, comme la lecture de ce roman, qui a l’effet d’une cure de vitamines et dope le moral en quelques heures à peine. Salvateur.
Plon, 20,90 €
HAPPY END
LE CADEAU, DE HAKIM BENBOUCHTA
Une magnifique histoire de retrouvailles entre un père et son fils. D’autant plus belle qu’à aucun moment, son auteur n’a voulu s’épancher sur la genèse d’un conflit, mais a, au contraire, décliné son récit autour de l’espoir et de l’optimisme. Un roman qui se veut un formidable outil pour positiver quand le doute, parfois, envahit. La preuve aussi que l’amour est d’une force inouïe et déplace des montagnes, colmate, répare, apaise et transforme. L’auteur ne pouvait pas trouver meilleur titre à ce livre qui est un formidable plaidoyer sur ce fameux temps perdu qui, une fois apprivoisé, ouvre les portes d’un bonheur sans pareil. Émouvant.
Marque Belge, 22 €
ODE À LA LÉGÈRETÉ
DISCO QUEEN, DE STÉPHANIE JANICOT
Faire venir John Travolta en Ille-etVilaine, c’est le pari fou de Soizik, qui décide de réaliser son rêve et d’ouvrir une boîte disco dans son village. Sauf que quand son entourage comprend qu’elle veut faire de son fantasme une réalité, plus personne n’y croit. Derrière le strass et les paillettes, on découvre une réflexion profonde sur la légèreté et la difficulté à la laisser entrer dans nos vies, sorte de plaisir coupable qui n’y aurait pas nécessairement sa place. Au gré des chapitres subtilement titrés du nom de tubes qui donnent irrésistiblement envie de danser, on se surprend à laisser le bonheur de Soizik nous envahir. Une contagion qui fait du bien. Exaltant.