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SOCIÉTÉ Vivre avec ou sans smartphone ?
Vivre avec ou sans
SMARTPHONE?
Avant l’ère numérique, les gens demandaient leur chemin au premier inconnu qui passait. De nos jours, lorsque Google Maps menace de nous lâcher en raison d’une batterie presque déchargée, c’est la panique. Notre téléphone peut faire tellement de choses que nous n’avons plus besoin de personne. Pire, même: on se demande comment on pourrait s’en passer, ne serait-ce que quelques minutes. Décryptage, chiffres à l’appui, d’un phénomène qui nous dépasse.
Par Marie Geukens
Si j’oublie mon smartphone à la maison, je n’ai rien à chercher, aucun itinéraire, aucun endroit où manger, et comme personne ne peut me joindre, je n’ai à tenir compte de personne. Conséquence : je me sens déresponsabilisée », con e Zita, 23 ans, étudiante. En théorie, ce sentiment pourrait être agréable, mais 40 % des Belges se sentent stressés s’ils ont oublié leur téléphone à la maison. Ordinateur portable et GPS, le téléphone planqué dans notre sac occupe toutes nos pensées et détermine nos actions. Passer des appels téléphoniques est presque devenu accessoire : payer, réserver des hôtels, prendre des rendez-vous, photographier, consulter des avis, véri er des faits, … La liste est interminable. Une personne sur cinq abandonnerait même la voiture si elle devait choisir entre ce moyen de transport et un smartphone. Pour pouvoir utiliser toutes ces fonctions, il faut - c’est évident - que la batterie ne soit pas vide. Le fabricant de téléphones OnePlus a chargé Direct Research de mener une étude approfondie sur le sujet, en Belgique et en Angleterre : 64 % des Belges ne sortent jamais de chez eux sans smartphone. 31 % véri ent deux fois s’ils l’ont avec eux avant de quitter la maison.
L’ANGOISSE DE LA BATTERIE FAIBLE
« Je ne peux plus imaginer ma vie sans cet engin », déclare Els, 53 ans. « Je veux être disponible et qu’on puisse me joindre. Je ne partirais jamais en voyage sans mon smartphone. » Comme 73 % des Belges, cette avocate considère qu’une batterie de qualité est le critère le plus important lors de l’achat d’un nouveau smartphone. À en croire un rapide sondage au sein de la rédaction de Marie Claire, il semblerait que personne ne sorte de la maison lorsque sa batterie est chargée à moins de 20 %. Les journalistes sont donc raccords avec les 33 % de Belges qui préfèrent être en retard, mais avec une batterie pleine. L’angoisse de la batterie faible concerne apparemment plus les femmes que les hommes. Selon les résultats du sondage mené de l’autre côté de la Manche, une femme sur deux - contre un homme sur trois - avoue se sentir très anxieuse lorsque la batterie de son téléphone est faible. « Cette enquête montre à quel point nous nous sentons rassurés quand notre batterie est pleine », ajoute Tuomas Lampen, responsable de la stratégie en Europe pour OnePlus. Pour répondre à cette demande, la société a lancé une batterie qui passe de zéro à 100 % en 19 minutes. « Nous faisons en sorte que les gens ne restent pas coincés chez eux en attendant que leur téléphone revienne à la vie. ». La panique atteint son apogée lorsque le niveau de la batterie baisse visiblement lors de l’utilisation de Google Maps. « Vous essayez de faire une capture d’écran de l’itinéraire afin de pouvoir fermer l’application et de trouver votre chemin malgré tout, mais, au final, le téléphone se coupe tout de même », explique Zita.
AMI ÉLOIGNÉ
Une fois cette batterie correctement chargée, le téléphone rendrait notre vie plus facile, plus efficace et plus rapide. Mais voulons-nous vraiment cela ? Professeure de culture numérique à l’Université de Gand, Mariek Vanden Abeele a mené, en collaboration avec le journal De Standaard, une • • •
Les femmes subissent plus de désavantages liés à l’utilisation des médias numériques. « Près d’une femme sur cinq est terri ée à l’idée que sa batterie tombe à plat lors d’un blind date »
Étude OnePlus.
• • • enquête citoyenne baptisée On/O : « 56 % des répondants ont une relation problématique avec leur téléphone portable : ils souffrent de fomo, sont stressés, ou disent ne pas se sentir bien actuellement », précise la chercheuse. « L’équilibre entre les avantages et les inconvénients liés à l’utilisation des médias numériques est une quête très personnelle. Il s’agit de trouver où mettre le curseur en tenant compte de votre personnalité, vos habitudes et votre contexte de vie, comme le type de travail que vous faites et si vous avez des enfants », ajoute-t-elle dans une interview publiée dans De Standaard. Avec une moyenne de trois heures sur un appareil Android et 3,5 heures sur un IPhone, tout le monde peut se considérer comme un utilisateur fréquent. Selon le sondage OnePlus, 82 % des Belges pensent que nous en sommes devenus trop dépendants, et 47 % estiment que cela nous est dommageable. Zita a déjà supprimé plusieurs fois son compte Instagram et désactivé certains groupes WhatsApp. « Cela prend énormément de temps. En fait, les réseaux sociaux sont le plus grand éau des smartphones.» Lorsqu’on lui demande si les téléphones portables la coupent de certains contacts sociaux, elle répond : « Lors d’un diner ou d’une soirée, si la conversation perd en intensité, les gens commencent à consulter leur téléphone. Ils vérifient si un message ou un WhatsApp est arrivé. Le plaisir d’être ensemble disparait. » De plus, les médias sociaux créent de la concurrence et de la jalousie entre les gens. 72 % des Belges pensent que les téléphones portables réduisent la fréquence et la qualité des contacts sociaux. Els a une vie bien remplie. Elle y voit donc un moyen de rester en contact avec son entourage. « J’ai tellement plus de contacts via mon téléphone portable : presque tout le monde l’a sur lui et, dans les moments creux, comme lors d’un trajet en voiture, vous pouvez facilement joindre quelqu’un et discuter. Je suis en relation avec beaucoup plus de monde maintenant. Si je veux voir mes proches, j’allume la vidéo, pas dans la voiture bien sûr. L’inconvénient, c’est qu’il devient moins urgent de se voir pour de vrai.» Jacqueline, 78 ans, entretient un rapport très positif avec son téléphone : « Notre vie sociale en est peu a ectée. Après tout, ce n’est qu’un outil. Nous parlons encore à nos amis », plaisante-t-elle. Tous les jeudis, elle et son mari vont boire une bière dans un café où ils retrouvent de vieux amis. Pour Jacqueline, ce téléphone est un moyen simple d’avoir des nouvelles de la famille, de prendre rendez-vous avec ses filles. « Désormais, je paie également mes factures par téléphone, en partie parce que nous ne recevons plus de virements papier. La société vous oblige à vous mettre à la page. » Son mari (80 ans) n’a volontairement pas de téléphone portable : « Ça ne me manque pas, ma femme s’occupe de tout et je me sens plus libre que ces gens que je vois autour de moi avec ce truc dans les mains tout le temps. »
LES FEMMES ET L’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL
Mariek Vanden Abeele note également des différences hommes/femmes dans les premiers résultats : les femmes subissent plus de désavantages liés à l’utilisation des médias numériques. Tout comme les personnes qui travaillent ou étudient, elles sont plus souvent a ectées par leur utilisation du smartphone que celles qui sont retraitées ou malades. Ces chi res issus de l’étude sur la batterie montrent que près d’une femme sur cinq est terri ée à l’idée que sa batterie tombe à plat lors d’un blind date, par exemple. Di cile, sans téléphone, de prévenir des amis si quelque-chose se passe mal pendant le rendez-vous. À peine 7 % des hommes s’en préoccupent. Idem pour l’utilisation du smartphone dans les transports en commun : pour 38 % des femmes, un trajet en train est le pire moment pour tomber en panne de batterie. Seuls 23 % des hommes estiment que c’est un problème. Pour le bus, le chi re descend à 22 % des femmes contre 13 % des hommes. Selon cette étude, les trajets en transport en commun sont un excellent moment pour consulter les réseaux sociaux ou écouter un podcast. Si l’attente de chaque nouveau message entrant devient une obsession, cela signi e que vous êtes en hyper-vigilance numérique. Même si la chercheuse soutient fermement qu’il n’y a pas de lien direct entre l’utilisation du téléphone et les burnouts, « la corrélation détectée suggère que notre société ultra-connectée favorise ce trouble mental ». « Être constamment en alerte demande de l’énergie », explique Elke Geraerts, spécialiste de l’épuisement professionnel et de la résilience. « Quand on s’attend à quelque chose et qu’on sait qu’il va falloir réagir, on se met en alerte, un peu comme nos ancêtres face au danger. Cela déclenche l’hormone du stress, vous rendant encore plus vigilant et stressé. Si vous restez trop longtemps dans ce cercle vicieux, vous courrez le risque de vous épuiser. Vous pouvez facilement vous autotester en plaçant votre téléphone dans une autre pièce pendant un certain temps. À mesure que vous reprenez le contrôle de vousmême, vous vous sentirez plus calme », précise l’experte. Les derniers chiffres portant sur les maladies de longue durée montrent également que les femmes sont particulièrement touchées par le phénomène. Pour vous libérer de cette emprise, laissez régulièrement votre téléphone portable à la maison. Posez-vous aussi les questions suivantes : vous arrive-t-il de sortir sans téléphone portable ? Cela vous stresse-t-il ? Quand vous achetez un smartphone, véri ez-vous la puissance de sa batterie, sa capacité de stockage ou les performances de son appareil photo ? Quittez-vous la maison avec moins de 20 % de batterie ? Avez-vous moins de contacts sociaux à cause de votre utilisation abusive de votre téléphone portable ? Et tenteriez-vous l’expérience d’un voyage sans votre smartphone ?
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