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WOMAN @ WORK Phuong Luu « Il
1. L’étage supérieur présentait une exposition de Mélanie Laurent, actrice, scénariste et réalisatrice française. 2. Le pavillon soutenait la campagne #ActforEqual de l’ONU Femmes, les visiteurs peuvaient prendre des photos avec leur promesse à l’humanité. 3. Dans «La salle des solutions», des initiatives qui contribuent à déjà améliorer l’humanité étaient affichées sur chaque mur. 4. La salle des réalisations mettait en lumière les initiatives de femmes fortes qui ont eu un impact sur le monde.
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« Le pavillon représentait des femmes du monde entier. Nous avons en effet essayé d’in uencer la perception des questions de genre», souligne Sophie Doireau. Le pavillon devait montrer que ces questions ne connaissent pas de frontières. Il reste des dé s à relever partout dans le monde. Ils sont di érents et se jouent à une échelle différente, mais l’écart entre les sexes reste présent où qu’on aille. « Il était important pour nous d’impliquer tous les milieux et générations dans ce projet. Tout devait être vraiment inclusif. Il a fallu au total trois ans pour sélectionner les artistes qui y exposeraient. Ce n’était pas une tâche facile. Très vite, nous avons compris que notre priorité était de donner la parole à des experts en matière d’égalité des sexes. Nous avons donc mis sur pied un conseil consultatif, composé de membres du personnel des universités et des institutions qui nous ont donné les bons outils pour aborder cette thématique. »
Le Pavillon des femmes a offert aux visiteurs un voyage captivant. Imaginée par plusieurs artistes - l’architecte d’intérieur Laura Gonzalez, l’éclairagiste française Pauline David et l’artiste émirati Kholoud Shara -, la façade du bâtiment racontait elle-même une histoire. L’œuvre unique d’eL Seed occupait la partie inférieure. Sa calligraphie était un poème, hommage à une militante des années 1950 qui a défendu les droits des femmes au Népal. Chaque pièce du pavillon o rait une expérience différente. Dans la première salle, on pouvait voir un lm de Nadine Labaki, la première réalisatrice libanaise nominée pour un Oscar. Le film montrait comment des jeunes femmes et des petites filles poursuivent leurs rêves dans ce pays. La salle des réalisations
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VICTOR PICON / VICTOR & SIMON. mettait en lumière l’impact positif des femmes sur le monde. Des figures influentes telles que Marie Curie et Ruth Bader Ginsburg avaient été placées dans une constellation qui regroupait leurs réalisations les plus emblématiques. L’objectif : démontrer qu’un monde plus égalitaire, plus sûr et plus ouvert d’esprit est la clé de l’émancipation. Mais bien sûr, le pavillon se devait, en marge de ces grandes réussites féministes, souligner les principaux défis auxquels les femmes sont confrontées en 2022 : l’éducation, la politique, la sécurité et les besoins fondamentaux. À l’étage, la comédienne, scénariste et réalisatrice Mélanie Laurent proposait une exposition immersive. Centrée sur une sculpture et une série de photos exclusives créées et sélectionnées par Mélanie, elle-même, la première partie symbolisait le lien universel qui existe entre les femmes et leur environnement. La deuxième partie invitait les visiteurs à découvrir un lm de réalité virtuelle qui présentait les expériences vécues par des femmes, connues et inconnues. La troisième et dernière partie consistait en une œuvre audiovisuelle qui se faisait l’écho de voix féminines en provenance du monde entier. Dans une deuxième section, plus petite, des expositions d’artistes émiratis se sont suivies d’un bout à l’autre de l’évènement.
Le pavillon a fermé début avril, mais le message de Cartier se perpétue par le biais de ses initiatives. « Pendant six mois, le Pavillon des femmes de l’Expo 2020 Dubaï a permis à la fois de présenter l’œuvre de nombreuses figures féminines remarquables, mais aussi de souligner les actions qu’il reste à mener pour parvenir à l’égalité des sexes. Ce rendez-vous a également donné lieu à des conversations inspirantes. De nouvelles promesses ont été faites. Nous avons également ré échi à de futures actions comme le renforcement des partenariats et des coalitions qui réunissent les secteurs privé et public», a précisé le PDG de Cartier, Cyrille Vigneron. « La lutte pour les droits des femmes nous tient à cœur. Elle est d’ailleurs au centre de nos programmes», ajoute Sophie Doireau. « Je pense notamment à Cartier Women’s Initiative, Cartier Philantropy et Cartier for nature. Et ce pavillon a été un moyen de renforcer le message en braquant les projecteurs sur les communautés avec lesquelles nous voulons collaborer davantage. » Depuis sa création en 2006, la Cartier Women’s Initiative a soutenu 262 femmes actrices du changement dans 62 pays et a décerné un total de 5 830 000 € de prix pour soutenir des entreprises animées par une conviction commune : résoudre les dé s mondiaux les plus urgents. « L’initiative s’est structurée au l des ans, ajoute Sophie Doireau. La communauté est désormais très active. Toutes les femmes se connaissent. Leur impact, ainsi que celui de leur entreprise, sont vraiment déterminants. Pour Cartier qui a suivi ces projets depuis leur lancement, c’est très grati ant.»
Ce printemps, H&M s’associe à l’architecte d’intérieur et designer India Mahdavi, créatrice du rose emblématique – et très buzz - du salon de thé Sketch’s The Gallery à Londres. C’est d’ailleurs elle qui a signé son récent lifting en jaune canari. Pour sa collaboration avec H&M Home, la créatrice s’est une nouvelle fois immergée dans son nuancier magique. Le résultat? Une collection résolument positive et totalement dans l’air du temps.
Texte Elspeth Jenkins Adapatation Marie Honnay
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Les couleurs d’India
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Depuis son ouverture en 2014, The Gallery s’est classé en première place des restaurants « les plus instagrammés » au monde. La femme qui a nalisé ce chantier en trois mois, c’est India Mahdavi, une créatrice née à Téhéran, puis élevée aux États-Unis et en Europe. Son studio de design parisien est connu pour réaliser une grande diversité de projets internationaux dans les domaines de l’architecture, du design d’intérieur et de la scénographie. Le travail de Mahdavi s’apparente à une forme d’art de vivre interculturel, dans lequel l’artiste crée des environnements uniques qui combinent confort contemporain, élégance, couleur et humour. L’univers visuel et la philosophie du design d’India Mahdavi respirent la joie de vivre. Elle aime les couleurs, les matières et les formes qui in uencent positivement notre humeur et transforment notre intérieur en un cocon coloré. Cette identité créative a pu s’exprimer clairement au travers de
PRESE. cette collaboration avec H&M. La collection née de cette rencontre comprend des objets en céramique fabriqués à la main (assiettes, bols et vases) et des pièces textiles en matières naturelles. Le grand tapis est probablement la pièce phare de la collection. Quant à la production proprement dite, elle a été étudiée dans un réel souci d’éthique. Il était en e et important pour India Mahdavi que les fabricants européens qui fournissent H&M Home travaillent en accord avec ses valeurs. Une manière de transmettre sa joie de vivre et son amour des couleurs sans tourner le dos à sa philosophie première. Dégradés inspirants, tentes vibrantes, graphismes exceptionnels… La designer s’est inspirée des couleurs éblouissantes que l’on voit lorsqu’on se trouve en plein soleil et qu’on ferme les yeux. Dans un monde plein d’incertitude, cette ligne est une invitation à l’envisager avec optimisme. Une chose est sûre : si la sortie, l’an dernier, de sa première monographie a contribué à assurer sa renommée internationale, cette collaboration avec H&M ne fait que renforcer sa réputation de gourou du design.
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1. Dans cette collection, chaque assiette est unique. 2. Cette collaboration s’inspire des couleurs éblouissantes que l’on voit quand on ferme les yeux en plein soleil. 3. Textiles éthiques d’Inde et de Turquie. 4. Des couleurs pour remonter le moral. 5. India Mahdavi x H&M Home. 6. Le tapis comme accroche-regard coloré.
Dans cette collection, comment s’est matérialisée votre obsession pour la couleur, fil rouge de votre travail?
Quand on ferme les yeux au soleil, les couleurs se confondent. Elles se superposent et créent des formes lumineuses. J’ai imaginé cette collection à un moment très précis, juste après le premier con nement. Après être restés si longtemps à la maison, il nous fallait de l’optimisme. Heureusement, ce printemps à Paris était beau et ensoleillé, comme si la nature avait repris ses droits. À l’époque, même si nous étions incapables de savoir ce que l’avenir nous réservait, nous n’avions besoin que d’un peu de soleil pour pro ter du moment présent.
La recherche d’artisans capables de réaliser la production de cette collection a été un facteur important dans la collaboration...
Je crois fermement au savoir-faire artisanal. Ce code d’éthique est le fondement de mon entreprise. La collection n’a été créée qu’après avoir identi é les fabricants européens qui fournissent H&M. Je devais m’assurer que nous partagions des valeurs communes. Qu’il s’agisse de laque du Vietnam, de broderie indienne, de vannerie mexicaine ou de verre soufflé à la main de Bohême, tant les petits meubles que les objets que je crée dans mon propre studio reposent sur un savoir-faire profondément enraciné en Europe et dans le monde. Mes plus grandes pièces de mobilier sont, à quelques exceptions près, produites exclusivement par des artisans locaux en France.
Pourriez-vous nous donner un exemple qui illustre ce processus?
Les assiettes pour H&M Home ont été fabriquées par une entreprise familiale au Portugal et les textiles viennent d’Inde et de Turquie. Dans le cas de la céramique, le processus d’émaillage est difficile à maîtriser. Conséquence : chaque assiette est unique. J’adore ça.