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COVER GIRL Anouck Lepère, la top belge suprême
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1. Défilé automne-hiver 2008 Dolce & Gabbana. 2. Défilé printemps-été 2004 Narciso Rodriguez. 3. Défilé printemps-été 2001 Balenciaga. 4. Défilé automne-hiver 2018 Nina Ricci. 5. Campagne Coco Mademoiselle de Chanel. 6. Campagne internationale pour Shiseido. 7. Couverture de Marie Claire Italie 2002. 8. Couverture de Marie Claire Italie 2003.
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Tout en marchant, elle enfle une paire de lunettes de soleil Chanel XXL. «Un cadeau de Karl Lagerfeld quand j’ai fait un shooting pour lui. » Pensive, elle marque un temps d’arrêt, puis reprend. « C’était un homme charmant, avec lequel il était très agréable de travailler. Très terre à terre aussi. Il parlait à tout le monde, même à l’assistant des assistants. Ça en dit long sur une personne.»
D’ÉTUDIANTE EN ARCHITECTURE À TOP MODEL
Anouck, fille lambda de Mortsel, étudiait l’architecture à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers. «Un étudiant en mode m’a demandé de défler pour lui lors du show de fn d’année. Dans la foulée, j’ai fait un casting pour Walter Van Beirendonck. On m’a demandé ensuite de participer au déflé suivant à Paris. S’en est suivi un déflé de Dries Van Noten, où j’ai croisé un agent qui m’a conseillé de tenter ma chance à New York. Je me suis donné deux mois, j’y suis restée près de sept ans.» De son propre aveu, elle n’a jamais rencontré de difficultés en tant que jeune fille de 20 ans seule aux États-Unis. «J’ai beaucoup voyagé avec mes parents, je me sens facilement chez moi un peu partout. Je ne suis pas facilement impressionnée par quoi que ce soit, ce qui a certainement joué en ma faveur.» Après une première grande mission new-yorkaise pour une campagne Hugo Boss, elle défle comme mannequin lingerie pour Victoria’s Secret, ce qui accéléré les choses. Elle participe aux côtés de Naomi Campbell et Kate Moss à des campagnes Louis Vuitton et défile en exclusivité pour Prada. Elle est le visage du parfum Coco Mademoiselle de Chanel, fait la couverture de tous les grands magazines de mode et parcourt le monde pendant quatre ans en tant qu’ambassadrice internationale de Shiseido. Selon les experts, elle a été pendant un temps l’une des cinq mannequins les mieux payées au monde. Quand on tape son nom dans Google Images, on la voit faire la fête avec des célébrités internationales. «C’était une période incroyable. Je fréquentais des endroits dont la plupart des gens ne peuvent que rêver. Depuis l’arrivée d’Instagram, même ces fêtes exclusives ont fni par ressembler à du travail: je ne pouvais plus faire ou porter ce que je voulais. On m’a conseillé d’engager un styliste et un agent de relations publiques. C’est alors que j’ai dit adieu à la jet-set. Parfois, je regrette de ne pas avoir commencé à poster davantage sur Instagram à l’époque, surtout quand je vois ce que certains modèles gagnent aujourd’hui par ce biais-là. Même si je crois que ça ne me ressemble pas de partager ma vie en permanence.»
VIE DE MANNEQUIN, VIE DIFFICILE?
L’année dernière, sur Instagram, une autre top belge, Hannelore Knuts, a évoqué sans ambages les travers de l’industrie de la mode. Elle a mis par écrit sa frustration de voir qu’après 20 ans dans le monde de la mode, les pratiques peu vertueuses et le manque de respect envers les mannequins restent d’actualité. Dans une récente interview accordée à BBC Radio 4, Kate Moss a également abordé les dangers du mannequinat. À 15 ans, elle a dû enlever son tee-shirt devant un photographe masculin. « Je n’ai jamais rien vécu de ce genre», précise Anouck Lepère. «Mais il est vrai que la vie de mannequin semble parfois plus glamour qu’elle ne l’est en réalité. J’ai dû un jour poser pendant des heures en bikini dans une pièce où la température était proche de zéro. Une autre fois, il n’y avait pas de catering, alors que tout le monde sait que les mannequins n’ont pas le temps d’acheter de quoi manger entre deux déflés. Habituellement plutôt docile et peu encline à me plaindre, j’ai cette fois-là exprimé mon malaise. Il faut croire que le message est passé, parce que ça ne s’est plus jamais reproduit. Quoi qu’il en soit, beaucoup de choses ont changé ces dernières années. La plupart des magazines et des marques ne travaillent plus avec des mannequins mineurs ou trop maigres et depuis 2016, avec la Model Alliance, nous pouvons compter sur notre propre syndicat.» Anouck a volontairement ralenti la cadence, mais elle n’a pas pour autant mis un terme à sa carrière de mannequin. L’année dernière, elle a posé en couverture du Vogue Russie et Ukraine, et elle apparaît régulièrement dans des campagnes et des éditoriaux mode. «Je suis un caméléon qui peut s’adapter à n’importe quel environnement. J’ai un physique très juvénile, ça aide. Je vais encore rester dans les parages un moment. Une chance, car même si j’ai fait et vu beaucoup de choses, je continue à penser que c’est merveilleux de faire ce job, entourée de vêtements magnifques et de personnes agréables.»