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Psycho rigolo
Texte Elisabeth Clauss
DE POLYVALENTE À MULTIPOTENTIELLE QUELLE FEMME-ORCHESTRE ÊTES-VOUS?
Vous affichez déjà plusieurs carrières au compteur, après avoir changé de cursus d’études deux ou trois fois. Vous n’êtes pas faite pour les parcours tracés à l’équerre ? Tant mieux : la pluralité, c’est la nouvelle clef de multiples bonheurs.
Frédérique Genicot est une slasheuse assumée, coach/conférencière/auteure/créatrice de podcasts. Dans son ouvrage «Multipotentiels»*, elle nous explique pourquoi il faut se réjouir d’avoir plusieurs cordes à son arc (ça en fait un instrument de musique), et souligne l’importance de cesser de vouloir coller à un cadre professionnel limité. L’époque où l’on exerçait la même profession toute sa vie est révolue depuis longtemps, ajustons nos ambitions au monde et à ses nouvelles rotations.
Comment valoriser votre talent, qui est d’en avoir plusieurs ? Pour faire le point, l’auteure propose de dresser la liste ce que vous êtes capable d’accomplir depuis toujours, sans que cela vous mobilise une grande énergie. Barrez de cette énumération ce que vous avez appris au fil du temps, reste vos aptitudes naturelles. Puis posez à votre entourage la question de vos talents (pas de vos qualités, sinon on ne sait pas comment finira la soirée!), et acceptez d’être surprise. Alors, seulement, vous pourrez vous réjouir d’être capable d’explorer au lieu de ce qui reviendrait à se cantonner.
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VOUS ÊTES GÉNÉRALISTE D’UN PEU TOUT, ET DU RESTE
Déjà, Frédérique Genicot relativise l’obsession désuète pour les compétences techniques : « En 1987, leur durée de vie était estimée à 30 ans ; aujourd’hui, selon l’OCDE, elle se situe entre 12 et 18 mois! Ce qui compte désormais, c’est la capacité à acquérir de nouvelles compétences.» À évoluer sans cesse, on a parfois du mal à définir un champ d’action. Heureusement que développer une pensée en arborescence, ça repousse les plafonds.
Pourquoi ça vous a embrouillée ? Être « touche-à-tout » ou « couteau suisse », ça peut vous coller une injuste image d’amateure. Pour Frédérique, mais on l’a toutes constaté (voire jugé dans un moment d’égarement), « la société préfère l’expert·e, le/ la spécialiste d’un domaine d’activité particulier, cela rassure. » Même si l’époque est à l’adaptabilité et à la formation continue, les titres à rallonge sur une carte de visite, ça fait encore flipper.
2VOUS ÊTES UN PHÉNIX, QUI RENAÎT DE SES JOBS C’est le syndrome de la reconversion et du besoin de variété pour s’épanouir. Guidée par la passion, vous vous enthousiasmez régulièrement pour de nouveaux projets, ce que les autres, nourri·e·s d’une seule et même vocation depuis la fin de leurs secondaires, peuvent prendre, à tort, pour de la versatilité ou carrément de l’instabilité. Alors qu’il existe un fil rouge dans vos activités, qu’il va falloir tirer et démêler. Arrêtez de vouloir vous conformer Frédérique Genicot insiste : « Affirmer sa multipotentialité s’accompagne d’une prise de position face à des interdits conscients ou inconscients. » Par exemple les carrières de vos parents qui ont monté une boîte ensemble et n’ont jamais bougé d’un cheveu la trajectoire qui les a menés au bonheur (ou peut-être est-il temps de dépoussiérer la légende familiale). Si tou·te·s vos ami·e·s sont dans la finance, il y a de fortes chances qu’elles et eux aussi, changent de boulot tout le temps. Mais vous n’y avez jamais rien compris, c’est toute la différence. Imposer votre singularité « doit passer par une compréhension des mécanismes à l’œuvre, et notamment l’identification de vos croyances limitantes». Le syndrome de l’imposteur·e vous colle au moindre projet? Ce sera donc votre prochain chantier.
Soignez votre estime de vous-même, ça inspirera les autres Pour démarrer, il faut enlever le frein à main. En matière d’évolution professionnelle, c’est pareil. Les idées qui vous figent la nuit au fond de votre lit, les doutes sur votre légitimité, l’impression qu’un jour, les gens vont se rendre compte que vous n’êtes pas à votre place. Toutes ces petites punitions qu’une petite voix vous inflige quand le bruit du quotidien est coupé, explosez-les mentalement comme dans un jeu vidéo. Frédérique conseille de ne pas hésiter à partir à la pêche aux validations positives, à célébrer ses victoires (une poignée de pralines, de nouvelles bottes, les deux en même temps), et à vous imaginer ce que diraient vos ami·e·s pour vous remonter le moral. S’il s’agit de dévorer du chocolat en achetant des chaussures, recommencez.
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VOUS SURRÉAGISSEZ AUX PREMIERS SIGNES D’ENNUI On sait qu’au boulot comme en amour, la routine écrase les meilleures volontés sur son passage. L’essayiste et coach en développement professionnel Barbara Sher a établi dans son ouvrage « Je ne veux pas choisir. Guide survie à l’usage des explorateurs/ trices, multipotentiel·e·s, esprits Renaissance et autres touche-à-tout »,* les quatre étapes qui caractérisent le cheminement des profils couteaux suisses : la phase d’apprentissage, où tout est beau et excitant ; la période d’expérimentation, qui laisse libre aux projections et à la créativité ; la maturité, où l’on partage ses découvertes, et enfin, l’ennui. Le moment où l’on prend ses clics et ses claques, Parce que choisir c’est renoncer, vous repoussez le moment de vous jeter à l’eau. Qui a même si tout se passe bien. C’est eu le temps de s’évaporer. La coach est rassurante : un tiers de la population adulte se reparti pour un tour ? Sauf qu’on ne retrouverait régulièrement dans la même position hésitante. En cause, les nombreuses revient jamais au point de départ. distractions offertes par nos outils électroniques, et qui servent en réalité notre pulsion de ne rien décider. On gère en plus une encombrante dose de culpabilité, saupoudrée de Ralentissez le « huit émotionnel » quelques regrets. Heureusement, il existe des solutions (à condition de ne pas les reporter). Le stress s’invite quand on se laisse déborder, et que le souvenir des Comment dépasser l’hésitation échecs mal digérés vient gâcher la Comme dans la fable du héron (qui laisse passer les trop petits poissons et finit par ne fête de l’entrepreneuriat débridé. plus rien avoir à manger), il faut aller au-delà du blocage pour le dépasser, surtout que Comment dénouer le fil de ses inspiles nouvelles idées continuent de s’accumuler. Dans son livre, Frédérique Genicot offre rations ? « Lutter contre vos émotions des pistes pratiques de résolution : déterminer ce qui nous enquiquine le plus dans les négatives est une mauvaise idée ! tâches qu’on reporte, et identifier le Pourquoi. Identifiez vos fausses bonnes excuses, La première habitude pour mieux et calculez le prix de cette procrastination. Ce qu’un après-midi à regarder Netflix les vivre ces moments est paradoxalerideaux tirés vaut, et ce que ça va vous coûter. Enfin, « explorez vos bénéfices » (ceux ment d’en prendre conscience, de les que vous laissez filer), et confrontez-vous à vos peurs. Vaste programme ? Raison de accepter. » Puis de se concentrer sur plus pour s’y atteler tout de suite. complètement autre chose. Canaliser son énergie vers une action positive Gérez mieux votre temps remet les compteurs du doute à zéro. Ça semble évident, mais si vous bloquez devant l’afflux d’idées, il y a sans doute quelque chose de l’ordre de l’organisation à creuser. Identifiez vos « voleurs de temps préférés » : Réalisez que l’avenir vous appartient toutes ces petites choses sur lesquelles on préfère se concentrer – la copine à rappeler, Frédérique Genicot rappelle que les courses pour le week-end alors qu’on est jeudi 15h – plutôt que de se consacrer à « les multipotentiel·e·s ont existé de ce qui devrait vraiment être fait. Parmi les solutions offertes, citons la mise en place tout temps. Mais c’est seulement de routines pour commencer chaque journée (un jogging, un café…) et le système de aujourd’hui que leurs parcours mulrécompense pour avoir accompli des obligations pénibles. Un paquet de dix factures tiples sont valorisés. Dans ce monde envoyées = un thé avec le téléphone sur silencieux. On constate alors que quand on s’y en mutation, ils et elles cochent met, on est capable d’enchaîner et que, finalement, on a bouclé trois dossiers et zappé beaucoup de cases ». Ils et elles se la pause Earl Grey. remettent en question, écoutent leurs intuitions, investissement dans « Multipotentiels », leur formation. Et comme de nombreuses Frédérique Genicot, personnes au moment du confinement, se Couteau-suisse, touche- rendent comptent parfois que leur situation à-tout... le monde du ne leur convient plus, depuis longtemps. C’est travail s’offre à vous. courageux, d’être capable de tout. Certes, la Éditions DUNOD liberté demande un peu de travail. Ça tombe bien : vous en avez tous les potentiels.
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LE RÉSEAUTAGE PROFESSIONNEL, UN VRAI BOOSTER DE CARRIÈRE
Émilie Delannoy est membre du B19, un cercle d’affaires belge qui compte plus de 2000 membres. Nous avons discuté avec elle du rôle de ces clubs et de l’impact positif qu’ils peuvent avoir sur votre avenir professionnel.
Émilie Delannoy Account Manager Small & Large Enterprise chez SD Worx Tout d’abord, qu’est-ce qu’un « cercle d’affaires » et à qui cela s’adresse-t-il ? C’est une organisation portée sur l’événementiel qui va permettre aux professionnels d’entrer en contact pour élargir leurs réseaux.
Quels sont les bénéfices que tu en retires d’un point de vue professionnel ? Mon job consiste à identifier les besoins de mes clients et clientes afin de leur proposer des solutions adaptées pour tout ce qui concerne la gestion de leurs ressources humaines. Au B19, j’établis des relations de confiance dans un cadre décontracté, avant de pouvoir entamer des démarches plus formelles. Ces rencontres stimulent le bouche-à-oreille : la plus efficace de toutes les méthodes marketing.
Quelles sont les activités proposées au B19 ? En marge de cette partie « vitrine personnelle », il y a un côté agenda très développé, axé sur la convivialité. Le cercle propose chaque semaine une grande variété d’activités dans divers lieux et sur des sujets très différents, partout en Belgique. Conférences, cocktails, déjeuners, c’est un excellent réseau pour apprendre dans tous les domaines : économique, financier, sportif, politique, médical ou artistique.
L’image des cercles d’affaires est encore très masculine. Être une femme a-t-il été un frein ? Même s’il est vrai qu’on y croise toujours plus d’hommes que de femmes, les choses changent. Au B19 et ailleurs, je vois de plus en plus de femmes prendre les devants et oser venir représenter leur société. N’hésitez pas, vous pourriez passer à côté de belles rencontres, un vrai tremplin pour vous élever professionnellement !
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