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De la naissance à la mort : les bijoux
Texte Jolien Vanhoof Photos Justin Paquay
SELFMADE SIMPLE COMME BONJOUR
Entre art et artisanat, bienvenue dans l’antre d’Inneke Goyvaerts et Maarten Tordoir, têtes pensantes de la marque de bijoux basée à Malines Simple comme Bonjour.
l est important d’aborder la question de la mort. Et c’est I exactement ce que font la maître orfèvre Inneke Goyvaerts (37 ans) et son mari Maarten Tordoir (36 ans) à travers la marque de bijoux Simple comme Bonjour. Avec « Près de Toi », ils lancent une collection de bijoux de deuil faits à la main, personnalisables par le biais d’une gravure, d’une empreinte digitale ou d’un procédé de traitement des cendres. «Ça fait quelques années que nous fabriquons des bijoux de deuil à la demande, mais celle-ci n’a jamais été aussi élevée qu’aujourd’hui. Nous avons remarqué que lorsque les gens sont confrontés à une grande perte, ils n’ont pas toujours la force ou l’énergie d’entreprendre quelque chose. Avec cette collection, nous le faisons à leur place», explique Maarten, en charge du volet commercial de l’entreprise. «Quand on vient de perdre un proche, on est aussi un peu déboussolé; dans ces conditions, il n’est pas toujours évident de faire des choix», ajoute Inneke. « On entre ici animé d’un sentiment totalement différent que lorsqu’on vient choisir une alliance.» tout à fait caractéristiques de Simple comme Bonjour. «Les cendres sont généralement dissimulées sous un brillant ou une pierre précieuse», précise Inneke. «Ou je fais une petite entaille dans la partie extérieure de l’anneau et j’y disperse un peu de cendres avant de le sceller à nouveau. De plus en plus de parents qui viennent de perdre un enfant s’adressent à nous. Leur chagrin est si grand qu’il remplit toute la pièce. Ils ne veulent pas d’un bijou tape-à-l’œil qui suscitera de nombreuses questions. Ils veulent simplement emporter avec eux une part de leur fille ou de leur fils.» «De manière subtile et discrète», ajoute Maarten. « Parfois, lorsque la lumière tombe sur une pierre claire sous un certain angle, on peut voir les cendres. C’est le cas avec un saphir par exemple. Mais il faut savoir qu’elles sont là, on ne les remarquerait pas spontanément.»
Des bijoux avec une histoire
Inneke et Maarten sont particulièrement touchés par les parents qui ont perdu un enfant. Ils ont eux-mêmes une fille de deux ans, Coco,
Subtilité et discrétion
L’idée de créer un bijou qui puisse être source de soutien, réconfort et espoir dans les moments difficiles est venue à Inneke quand son grand-père était mourant. Elle voulait conserver une trace de lui. Pas un objet à poser sur la cheminée, mais quelque chose qu’elle pourrait garder près d’elle tous les jours. Inneke : «Ses mains étaient marquées par son travail de menuisier. J’ai pris son empreinte digitale et sur la base de la technique de la cire perdue, à travers un procédé que j’ai développé moi-même, j’en ai fait un bracelet. Le résultat a dépassé mes attentes, chaque détail a été restitué à la perfection. Je pouvais même sentir la moindre de ses cicatrices.» Outre les empreintes digitales, Inneke intègre également des cendres dans ses bijoux de deuil. Il ne s’agit pas d’une urne miniature typique que l’on porte à une chaîne, mais de bijoux fins et délicats