12 minute read
La clinique de genre ouvre à Bruxelles : de quoi parle-t-on ?
Texte Camille Vernin
LA PREMIÈRE CLINIQUE DE GENRE À BRUXELLES : MAIS DE QUOI ON PARLE ?
Une nouvelle clinique de genre ouvrira à Bruxelles en 2023. Si le nom sonne inclusif et « open-minded », il reste abstrait. Qu’est-ce que c’est et à qui est-ce destiné ?
UNSPLASH / NICK FEWINGS On parle de « la première », mais en réalité, il existe déjà trois « cliniques de genre » en Belgique (à Gand, Liège et Genk). La quatrième s’installera au CHU Brugmann et sera bien la première clinique de ce type dans la capitale. Son but ? Proposer des suivis médicaux multidisciplinaires à toutes les personnes en questionnement sur leur identité de genre (et pas uniquement aux personnes transgenres en transition physiologique).
Un réel besoin de société
En Belgique, on estime que 5 à 6 % de la population est en questionnement identitaire. On trouve dans ce pourcentage statistique des personnes intersexuées, qui naissent avec des caractéristiques sexuelles ne correspondant ni aux catégories mâles ou femelles. Des personnes transgenres dont le sexe biologique ne correspond pas à leur identité ressentie. Des personnes non binaires ou fluides dont l’identité de genre évolue avec le temps (femme, homme ou les deux à la fois). L’éventail du lexique ne s’arrête pas là, et la clinique de genre s’adresse à toutes ces personnes. « Nous ne sommes pas qu’une clinique de la transidentité », explique Priam Van Eeckhout, directeur des opérations à l’hôpital Brugmann à l’initiative de la clinique de genre. « Les personnes en questionnement sur leur identité de genre sont souvent stigmatisées, car perçues comme déviantes. Notre objectif est de leur offrir un cadre sécurisé avec des médecins à la pointe dans une série de disciplines : endocrinologie, hormonothérapie, vaginoplastie, phalloplastie, dermatologie, urologie, gynécologie… le tout dans un hôpital public bilingue au cœur de Bruxelles. » Au-delà du cadre médical, il y a la volonté de créer un cadre d’écoute psychosocial, mais aussi une aide juridique pour gérer l’administration souvent complexe de ce type de situation.
Du personnel formé aux transidentités
Le défi ? Intégrer une prise en charge différenciée pour chaque patient·e, sans jamais tomber dans la stigmatisation. Une tâche d’autant plus périlleuse que la demande est énorme. À l’UZ de Gand, on compte une liste d’attente de 1.000 patient·e·s pour les six prochains mois. « Des patient·e·s appellent déjà aujourd’hui pour avoir un rendez-vous à Bruxelles », confie Priam Van Eeckhout. « Je pense que le fait que les transidentités soient de plus en plus visibles joue un rôle », explique Samantha Warginaire, représentante de l’ASBL TRANS-ition. « On voit de plus en plus de figures publiques qui s’assument, comme la ministre Petra de Sutter ou la journaliste de VTM, Bo Van Spilbeeck. » •••
Mais il manque selon elle une visibilité claire du personnel formé. « Il y a encore beaucoup de médecins et psychologues complètement fermé·e·s sur la question, ou pas assez formé·e·s. Il y a aussi les chirurgien·ne·s qui ont fait des transidentités leurs fonds de commerce », explique-t-elle. Trouver un·e bon·ne professionnel·le de santé fonctionne donc souvent grâce au bouche-à-oreille. D’où l’importance de lieux centralisés, avec un personnel formé, mais aussi en nombre su sant pour faire face à la demande. « Pour une vaginoplastie (qui n’a rien d’une “obligation” dans une transition, NDLR), l’attente est de plus ou moins deux ans », explique Samantha. « Les chirurgies esthétiques plus “classiques” comme l’augmentation mammaire sont plus rapides. Mais une vaginoplastie est une opération complexe pour laquelle on n’a pas envie de se rendre n’importe où. L’Université de Gand jouit d’une réputation internationale, mais il y a une forte demande puisqu’elle attire des gens du monde entier. »
Sortir de la psychiatrisation
Si elle a été fortement médiatisée, la clinique de genre ne serait pas la panacée pour autant selon plusieurs associations et ASBL représentant les personnes transgenres, fluides ou intersexuées. L’absence d’accueil véritablement adapté est notamment l’un des problèmes pointés du doigt. « Quand vous poussez les portes de la clinique de genre à Liège, il y a un questionnaire très intrusif avec une cinquantaine de questions », explique par exemple Samantha Warginaire. Une faille que la nouvelle clinique de genre du CHU Brugmann souhaite éviter, en s’inspirant notamment des méthodes des pays anglo-saxons, mais aussi en effectuant des formations dans la clinique de Gand et auprès des associations de patient·e·s. Mais la question qui fait le plus débat reste celle de la « pathologisation » des transidentités. Le CHU Brugmann a déjà annoncé – et c’est une grande nouveauté – que la première consultation se ferait en tandem, avec un·e endocrinologue et un·e psychiatre. Une solution loin d’être su sante selon l’ASBL Genres Pluriels qui souhaite une approche « non psychiatrisante ». Pour cela, elle invoque notamment la Convention européenne des droits de l’homme (en passe de devenir « des droits humains », NDLR), qui postule que chacun·e a le droit de disposer de son corps. « Au niveau légal, il n’y a aucune obligation de passer par un rendez-vous psychiatrique pour débuter un traitement hormonal ou une chirurgie de réattribution ou de réassignation sexuelle », explique Aurore Dufrasne, coordinatrice du Réseau Psycho-médico-social Trans* et Inter* belge qui a déjà formé plus de 10.000 professionnel·le·s. « C’est uniquement une question de remboursement. Pour obtenir une convention Inami comme à Gand et à Liège, l’Inami exige un rendez-vous psychiatrique pour identifi er une “dysphorie de genre”, ce qui sous-tend une pathologie mentale, alors que l’OMS ne considère plus les transidentités comme telles depuis 2019. Au-delà du fait que cette pratique n’est pas obligatoire, elle est donc illégale. » Ce qui ne signifi e pas que ce genre d’intervention ne nécessite pas un accompagnement sur la durée, tempère-telle. D’ailleurs, en dehors des cliniques de genre, de nombreux autres endroits existent pour un suivi psychosocial ou une préorientation médicale.
Quoi qu’il en soit, les transidentités ne nécessitent pas forcément le passage par une opération chirurgicale ou un traitement hormonal. « Une personne transgenre ne doit pas obligatoirement changer de corps pour se sentir plus légitime d’être trans », explique Max Nisol, formateur chez Genres Pluriels. « On sou re davantage du jugement des autres que de transidentités. » Les problèmes d’accès aux soins liés à la peur de la discrimination sont d’ailleurs un important facteur de comorbidités. Alors, si on peut se réjouir que des cliniques de genre s’ouvrent un peu partout dans notre pays, on espère surtout qu’elles annoncent une nouvelle ère qui donnera un coup de balai aux préjugés.
MAX NISOL
UNSPLASH / ILYA CHUNIN
GENTIS
LE RECRUTEMENT INTÈGRE ET PERFORMANT
Gentis n’est pas seulement une agence de recrutement, c’est aussi une entreprise qui place la diversité et l’inclusivité au cœur de ses priorités. Des gens de confiance à qui confier sa carrière pour la faire évoluer sans renoncer à ses valeurs et passions.
Accompagner les candidat·e·s dans la recherche du job de leur rêve revient à exercer un impact positif significatif sur la vie des gens. C’est cette prise de conscience qui guide Gentis dans ses recrutements. «Nous travaillons avec des êtres humains, ce ne sont pas des produits, ce sont des personnes avec des émotions ».
HUMAINE, INCLUSIVE ET PERFORMANTE
Gentis (le terme latin désignant un groupe d’êtres humains partageant les mêmes valeurs) est une entreprise belge dont la vocation est d’humaniser et de simplifier la façon dont les gens recherchent leur prochaine aventure professionnelle. Gentis est fondée sur le respect de soi-même et des autres. Stéphanie, Hassane, Olivier et Farid — les fondateurs et fondatrices de Gentis — ont lancé l’entreprise en 2011. Elle compte aujourd’hui 38 nationalités, des femmes aux postes de PDG et de directrice financière/DRH et 300 consultant·e·s en Belgique, en France et au Maroc. «Nous luttons contre tous les préjugés auxquels nous pouvons faire face dans le milieu du travail. Nous nous battons pour donner une chance égale à tou·te·s les candidat·e·s.»
«PEOPLE FIRST, HUMAN BEFORE»
La passion, la diversité et l’inclusion, la flexibilité, le respect et la dimension internationale sont des super pouvoirs. Cette énergie purement humaine est le carburant des consultant·e·s de Gentis qui repèrent, sélectionnent, accompagnent et révèlent les talents. Ils et elles organisent ensuite la rencontre de candidat·e·s et d’entreprises à la recherche de profils définis dans des secteurs spécifiques (principalement dans les domaines de l’informatique, de l’ingénierie, de la construction, des services financiers, des ressources humaines et des techniques de vente), qu’il s’agisse de missions à long terme ou ponctuelles. Les liens se créent, la confiance se noue entre recruteurs et recruteuses, candidat·e·s et entreprises qui emploient. Le travail et les efforts collectifs et individuels sont reconnus, valorisés et récompensés, dans le respect de chacun·e et de son individualité.
Texte Marie Guérin
GÉNÉRATION SNEAKERS
Le tank top, le pull fluffy, la jupe boutonnée, nombreux sont les must-haves de l’automne qui ne demandent qu’à trouver une place au chaud dans mon dressing. Quelle paire de chaussures peut être un dénominateur commun ?
Comment choisir ses sneakers en fonction des tendances de la saison ?
C’est le défi que m’a lancé SIDESTEP. Trouver la paire de baskets qui se combine le mieux avec mes coups de coeur de la rentrée. « Donc, je laisse tomber mes talons et je choisis une paire de sneakers ? » Challenge accepté. J’ai flashé sur les Adidas Astir. Mais pourquoi argentées ? Je suis toujours bardée de couleurs et mes pièces favorites oscillent entre intemporalité et extravagance. Il me fallait un trait d’union qui soit un statement facile à associer. Et ce n’est pas un oxymore. Parmi mes tendances favorites, il y a le débardeur blanc (repéré chez Chloe, Prada et Bottega Veneta), je le décline en orange (couleur incontournable de l’automne) que je porte comme sur le catwalk, avec un jeans large. La chemise blanche et ses plumes sur les manches fait écho à mon autre pièce favorite: le pull fluffy, un peu corseté. De la matière sauvage et abondante qui respire la créativité et une petite dose de ‘drama’. Je le porte avec une jupe en jeans boutonnée pour apporter un élément ‘streetwear’ renforcé par les Adidas Astir. « J’AI TOUJOURS UN PETIT DÉTAIL EXTRAVAGANT QUI APPORTE DE LA LUMIÈRE DANS MON LOOK » Tout est une question d’équilibre, finalement. Cette campagne pour SIDESTEP m’a également permis de m’inspirer de mes confrères internationaux. À chacun son style et ses conseils. Ainsi Monica, fashion Director de Metal Magazine, a choisi une paire de Nike Air Force One: «Suivre les tendances peut être agréable, mais parfois elles ne vous conviennent tout simplement pas », expliquet-elle. Cependant, il y a une tendance pour l’automne/hiver qui lui va bien : le tailoring. « J’adore les baggy et les pantalons avec une veste de tailleur ou un trench, très masculins. Je suis presque toujours vêtue de noir, et les couleurs vives de la Nike AF1 Shadow fonctionnent parfaitement avec. C’est un classique avec un twist qui a l’air incroyable avec quoi que je porte. On ne peut jamais se tromper avec une paire d’Air Force One.» Son style plus architectural, moins organique que le mien, qui mixe les couleurs à la perfection en suivant la tendance du ‘Color blocking’ m’a donné envie d’expérimenter une nouvelle couleur cet hiver: le bleu. En route pour un nouveau challenge ?
OhanaNkulufa
Depuis quelques années, les collectionneurs du monde entier se ruent sur ce qu’on appelle « l’art contemporain africain ». Cette « nouvelle » appellation qui, je dois l’avouer a tendance à me faire lever les yeux au ciel car elle réduit une création artistique à son continent, regroupe donc les artistes dits L’ART CONTEMPORAIN AFRICAIN, KESAKO? « A sour Dialogue », « d’Afrique ». C’est-à-dire 54 pays, plus d’une centaine de langues parlées, des centaines de tribus et encore plus d’us et coutumes. UN PEU D’HISTOIRE L’art contemporain africain trouve ses origines dans la négritude, un mouvement fondé par Aimé Césaire et Léopold Sédars Senghor, les penseurs de la cause noire. Créé à la fin des années 30 par des artistes Johnson Eziefula. africains basés à Paris, ce nouvel art africain a pour ambition de critiquer le colonialisme, faire découvrir la culture africaine et se doit de montrer l’Afrique d’aujourd’hui. Au revoir aux PLUS D'INFOS ? statuettes et autres fétiches, bonjour à la modernité. C’est durant cette période compliquée de la décolonisation — qui selon moi n’est pas encore finie — que À VISITER : les artistes africains se tournent vers un art plus conceptuel, que l’on connaît Johnson Eziefula - From Time to A Time encore aujourd’hui, fait d’éléments trouvés dans la rue. Ce n’est que depuis Du 8 septembre au 22 octobre 2022 une vingtaine d’années que les grands acteurs du monde de l’art ont ouvert Galerie Maruani Mercier leurs portes aux artistes africains. Que ce soit par une véritable volonté de 430 avenue Louise, 1050 Ixelles faire découvrir leur travail ou par simple envie de nouveauté, la sauce a pris. Au Centre Pompidou il y a 30 ans avec l’exposition les Magiciens de la Terre, avec À LIRE : la création de la foire d’art contemporain 1:54 ou encore avec l’ouverture de Souleymane Bachir Diagne - Leopold Sedar galeries d’art telles que MAGNIN - A, Senghor L’art Africain comme philosophie Galerie Cécile Fakhoury ou Marianne Aux éditions Riveneuve Ibrahim Gallery. Ainsi le travail proposé par ces artistes a pris le chemin À FOLLOW SUR INSTAGRAM : des grandes foires, des maisons de Matthew Imuetiyan Eguavoen ventes les plus prestigieuses ainsi que @matthewevaguavoen_art les collections privées et publiques où Amoako Boafo @amoakoboafo il faut être. Aujourd’hui, il est encore plus important de soutenir cet art. Pas seulement parce qu’il est « accessible » ou à la mode, mais bien parce qu’il est temps de changer l’histoire. Avec l’avènement de productions artistiques de pays en développement, de nouvelles clés de lecture s’offrent à nous. De nouveaux matériaux, formes et cou- « No longer Invincible », leurs, pour nous raconter leur vision Johnson Eziefula. de l’Afrique.
PRESSE