CV_Chapelle_Ecole Th_Mise en page 1 27/05/13 13:43 Page1
ISBN 978-2-87299-238-6
9 782872 992386
Albert Chapelle
À l’école de la théologie
Albert CHAPELLE
Albert CHAPELLE (1929-2003), jésuite, est ordonné prêtre en 1956. Après sa formation et ses recherches, il enseigne à l’Institut d’études théologiques de Bruxelles. Son ouvrage posthume Au creux du rocher (Lessius, 2004) retrace son itinéraire spirituel et intellectuel et fournit la liste des œuvres qu’il a publiées. Les actes du colloque tenu à Bruxelles et à Paris en 2009 ont été publiés aux Éditions Lessius sous le titre Dieu à la source, La théologie d’Albert Chapelle.
À L’ÉCOLE DE LA THÉOLOGIE
22 En 1956, G. Fessard publia le premier tome de La Dialectique des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Trois ans plus tard, parut le premier volume de L’Exégèse médiévale d’H. de Lubac. Le concile Vatican II reconnut l’Écriture sainte comme « l’âme de la théologie ». C’est cette triple inspiration qui poussa A. Chapelle, avec l’aide de G. Chantraine et de J. Radermakers, à fonder en 1968 une nouvelle école de théologie, l’« Institut d’études théologiques » de Bruxelles. Dans ce précis méthodologique, A. Chapelle montre comment les grandes disciplines de la théologie (exégèse, dogmatique, morale et théologie fondamentale) s’abreuvent aux sources de l’Écriture relue selon les quatre sens : littéral, allégorique, moral et mystique. Après une étude sur Hegel, l’auteur se confronte à Kant, Husserl, Nietzsche, Feuerbach et Marx, et, à cette occasion, il expose clairement et vigoureusement ses options intellectuelles. Il décrit ensuite les diverses formes de conversion qu’exige l’entrée en théologie, selon la formation préalable des étudiants : tout acquis antérieur est à la fois une aide et un obstacle. Enfin, il présente le fonctionnement de l’Institut qui, depuis 45 ans, relève le défi de la crise post-conciliaire et de l’athéisme croissant en Occident.
Collection Diffusion : cerf www.editionslessius.be
Albert CHAPELLE, s.j.
À l’école de la théologie Préface d’Alban Massie s.j. et de Marie Laetitia Calmeyn
Imprimi potest. Bruxelles, le 11 mai 2013.
Imprimatur. Malines, le 15 mai 2013.
f. JAnin, s.j., prov.
é. vAn BiLLoEn, vic. gén.
© 2013 Éditions Lessius, 24, boulevard Saint-Michel, 1040 Bruxelles www.editionslessius.be Collection de l’institut d’études théologiques de Bruxelles, 22 iSBn : 978-2-87299-238-6 D 2013/4255/10 Diffusion cerf
PréfACE
Les cours d’Albert Chapelle qui ont déjà été publiés présentent chacun une préface introduisant le lecteur à sa pensée et à son langage1. Une telle présentation paraît moins nécessaire en ce qui concerne le présent ouvrage. À l’école de la théologie n’exige aucun préambule pour commencer sa lecture, son auteur prenant soin d’en donner dès la première page le plan et la répartition des matières. il s’agit d’un cours destiné à des étudiants venant d’horizons intellectuels et culturels divers, entrant en théologie dans un institut particulier (la faculté jésuite de théologie située à Bruxelles) pour les initier à la démarche rationnelle et spirituelle qu’implique l’exercice spécifique de cette science. Si le statut épistémologique d’un tel cours doit être précisé, on peut en donner la caractéristique principale : il s’agit d’un cours « en liberté » qui prend en compte la subjectivité du théologien et — il importe de le préciser — la façon dont celle-ci se déploie en esprit et en vérité : « Je vous parle, disait A. Chapelle au commencement de ses leçons, non pour que vous adoptiez le même point de vue, mais pour apprendre à reconnaître une trace sur le chemin qu’il vous est donné d’entreprendre2. » 1.¥ils ont été publiés aux éditions Lessius : Anthropologie, préface de Paul favraux, coll. institut d’études théologiques, n° 18, 2007 ; Ontologie, préface de Paul favraux, coll. institut d’études théologiques, n° 19, 2008 ; Épistémologie, préface d’Emmanuel Tourpe, coll. institut d’études théologiques, n° 20, 2008 ; Herméneutique, préface d’Alexis Leproux, coll. institut d’études théologiques, n° 21, 2010. 2.¥A. Chapelle, « objet et méthode de la théologie », Préliminaires, cours ronéotypé, institut d’études théologiques, 1984, p. 2.
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Cette trace est assurément celle de la foi (cf. rm 4,12) suscitée par l’Esprit de Dieu, milieu originaire du théologien : La vie, ce n’est pas notre vie, ce n’est pas notre expérience, ce n’est pas ce que nous avons vécu même au niveau intellectuel ou au niveau spirituel, mais notre vie c’est d’abord l’Esprit de Dieu. C’est lui qui donne vie.
La vie de l’Esprit donne au théologien sa liberté dans l’église, ajoute Albert Chapelle : notre vie, c’est d’abord la réalité du corps de l’église, et la réalité de l’église qui à travers son langage, nous fait exister. À ce niveau-là, c’est une vie. non pas que cela puisse être les mots de tout le monde. Mais le fait que ce puisse être les mots d’un homme peut donner à beaucoup l’espérance, la certitude que l’Esprit de Dieu donne à chacun, selon ce qu’il est, de parler en église3.
Les éditeurs avaient averti dès la parution d’Anthropologie, en 2007, que la publication des cours faits par le père Chapelle de 1968 à sa mort, il y a dix ans — le 5 janvier 2003 —, devait conduire à la présentation au grand public des leçons données sous le titre À l’école de la théologie. Pour eux, en effet, « en ce qui concerne la méthode de la théologie et son enseignement, Albert Chapelle a ouvert des voies nouvelles et parfaitement originales dont on n’a pas fini de découvrir toutes les ressources ». ils en décrivent ainsi les choix décisifs : « mise au centre de l’écriture sainte, “âme de la théologie”, engagement dans la formation sacerdotale du peuple de Dieu, collaboration réfléchie avec le magistère de l’église et accueil des exigences rationnelles du christianisme4. » Ces points sont clairement et largement développés dans l’ouvrage qui suit. on disposait de plusieurs éditions du cours qui a pris selon les années des noms différents : « objet et méthode de la théologie » ou « À l’école de la théologie ». C’est le texte de 1998, dernier état des « syllabus » (belgicisme universitaire désignant les cours ronéotypés) rédigés à partir des enregistrements du professeur, qui a été choisi. D’une part, tel était 3.¥id., Au creux du rocher. Itinéraire spirituel et intellectuel d’un jésuite, coll. Au singulier, 9, Lessius, Bruxelles, 2004, p. 128. 4.¥D. Dideberg, J.-M. Hennaux, « introduction », dans A. Chapelle, Au creux du rocher, pp. 9-10.
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le désir de son auteur. D’autre part, les références données à l’actualité ecclésiale et théologique y rejoignent davantage le lecteur du xxie siècle. C’est ainsi qu’on trouvera de nombreuses citations — essentiellement dans le domaine de la recherche historique et par rapport aux courants exégétiques et théologiques — ainsi que des présentations de philosophes et théologiens qui marquent aujourd’hui le champ de la théologie. Situant ces traditions et s’insérant dans la Tradition — sans jamais céder à la tentation de la rabies theologica, ni dans le style, ni sur le fond —, l’auteur permet alors au lecteur d’entrer à l’école de la théologie pour lui présenter en toute simplicité et transparence ce qu’il appelle lui-même « une école de théologie », à savoir l’institut d’études théologiques fondé en 1968 et qui accueille aujourd’hui une centaine d’étudiants réguliers5. nous avons esquissé les quatre options fondamentales présentes dans ce cours. D’un point de vue formel, on peut les présenter selon les intitulés des leçons elles-mêmes6 : la distinction des sens scripturaires fonde l’organisation de la matière théologique (« l’écriture dans la Tradition ») ; le discernement de la culture ouvre le champ de la mission théologique (« pour une théologie du monde ») ; l’intelligibilité du dogme enracine la théologie dans l’histoire (« éléments de doctrine chrétienne ») et la théologie assume la conjonction de la raison historique avec la liberté subjective (« les exigences philosophiques du christianisme »). Les trois premières options peuvent être reconnues facilement comme des lieux communs de l’enseignement théologique aujourd’hui, au moins en droit depuis le programme d’aggiornamento décidé par le concile vatican ii : les constitutions Dei Verbum et Lumen Gentium en constituent le principe formel. L’intelligence de la révélation et de la foi comme du rapport des deux Testaments y fait droit au ressourcement biblique et patristique. Mais comment passer de ce ressourcement à un principe d’intégration théologique ? Pour ce faire, il faut résoudre une difficulté de fond, que l’on peut exprimer ici sous forme de question : « comment assumer à la fois la réalité historique et la réalité spirituelle à la racine de la révélation chrétienne ? » 5.¥Cf. infra, troisième partie, « Une école de théologie ». on trouvera en annexe de larges extraits des Statuts particuliers de l’i.é.T. auxquels l’auteur se réfère (pp. 289-306). 6.¥Cf. infra, chapitre Xi, « options théologiques de l’i.é.T. », p. 177.
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En définissant l’écriture et la Tradition dans leur rapport à la Parole de Dieu, la constitution Dei Verbum montre, de manière évidente, leur enracinement dans le mystère de la révélation (cf. Dei Verbum 9). Et si l’expression « assistance de l’Esprit » (Dei Verbum 8) signifie que l’œuvre suppose que Dieu coopère avec l’homme, alors il importe encore d’indiquer comment l’Esprit a l’initiative du témoignage rendu. A. Chapelle entend donc répondre aux « exigences rationnelles du christianisme » que doit honorer le théologien aujourd’hui : la théologie, écrit-il, « est en son essence l’annonce réfléchie de la Parole de Dieu sur le monde7 ». Sous sa forme somme toute irénique, cette expression opère une révolution copernicienne face à divers courants du xxe siècle, en sauvegardant le caractère théologal de la théologie — A. Chapelle parle aussi d’une théologie « doxologique » —, tout en assumant le projet de la modernité : « ne pas se demander comment le monde de l’homme se trouve animé par l’Esprit, mais entendre comment l’Esprit souffle sur la création8. » De tels propos renvoient au propre parcours de leur auteur. retraçant son itinéraire spirituel et intellectuel dans le « mémorial » qui sera publié après sa mort, le père Chapelle se souvenait de ses années de formation théologique (1950-1958), où il avait été saisi par l’enseignement du père Carpentier, célèbre pour sa thèse sur le primat de la charité en théologie morale. Ainsi confiait-il à son Seigneur : L’importance de l’écriture sainte dans la pensée chrétienne me fascinait ; je ne connaissais guère ta parole, Seigneur. L’inscription de la réflexion dans la théologie, notamment morale m’avait décidément rallié au primat de l’amour-charité. La doctrine de la foi classiquement enseignée me frappait par la cohérence formelle qu’elle pouvait induire. J’étais tenté de l’y réduire, stimulé par la cohésion spirituelle reçue de toi et tenté de réduire l’économie de ta révélation aux identités simples dans lesquelles me mirer. Je recevais un enseignement organisé où la métaphysique de Thomas d’Aquin et la rationalité de son discours théologique jouaient un rôle décisif. J’étais à la fois conquis et inquiet de ne pouvoir y trouver de place pour la langue de l’écriture ou pour les faits bruts de l’histoire. […] J’adhérais fortement à l’enseignement reçu, je 7.¥A. Chapelle, Au creux du rocher, p. 102. voir infra, chapitre Xii, « Une institution théologique », p. 210. 8.¥Ibid., p. 139.
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l’assimilais et m’y assimilais, sans comprendre les déchirements profonds et obscurs que provoquait chacun de ces progrès9.
La difficulté relevée est celle du jeune prêtre, étudiant d’alors, qui ne retrouvait pas dans la théologie enseignée la dynamique spirituelle de la Parole de Dieu. Albert Chapelle ne dit pas que le docteur angélique ne se nourrit pas de l’écriture sainte, ni que les autres traités théologiques ne s’y réfèrent pas. La cohérence formelle discernée dans la théologie d’alors reflète un enracinement scripturaire et traditionnel. Mais, si l’écriture témoigne de la manière dont la Parole intègre nouvellement l’événement de l’Alliance, à chaque heure de l’histoire, le langage théologique ne doit-il pas s’inscrire dans cette même dynamique de l’accomplissement ? Autrement dit, comment la théologie peut-elle rendre raison de la présence de Dieu dans l’histoire, au lieu même où l’humanité est éprouvée par la négation de Dieu ? Cet enjeu nous réfère essentiellement à « la langue de l’écriture ». C’est à l’étude de « cette langue » qu’Albert Chapelle avait consacré en 1957 son mémoire de licence intitulé : « Théologie biblique de l’Alliance ». on y trouve déjà exprimée une intuition qui animera toute sa recherche : L’homme biblique n’entend pas dépasser les générations précédentes, mais il respecte et aime les « pères » dont il « accomplit » l’œuvre aujourd’hui. Le temps biblique n’est pas progrès par dépassement mais continuité renouvelée d’un approfondissement. […] Pas de rupture donc, en cette millénaire croissance : les expressions premières ne peuvent être reniées par l’Esprit qui les dicta ; elles sont au contraire le principe inspirant et la norme indéclinable du développement ultérieur qui les situe, en les prolongeant, et, en les accueillant les consacre. Le moment suivant accomplit celui qui l’a précédé, en l’intégrant à une perspective plus large sur la plénitude des Temps10.
La réflexion sur la méthode théologique pousse A. Chapelle à comprendre l’acte de tradition à partir du centre de l’histoire — qui doit être surtout vu comme ce qui est en son principe et en son terme, lui donnant sens : le mystère pascal. il consiste à accueillir les doctrines et pensées les plus traditionnelles comme les plus audacieuses dans l’anamnèse 9.¥A. Chapelle, Au creux du rocher, pp. 17-18. 10.¥Mémoire rédigé sous la direction du père G. Lambert s.j., exégète à la faculté de théologie d’Eegenhoven.
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eucharistique qui récapitule et sauve toutes choses pour s’associer à la joie du Christ. il faut relire les pages très personnelles d’Au creux du rocher et celles, systématisant cette expérience, d’Herméneutique, où l’auteur évoque l’apport du père de Lubac — avec Exégèse médiévale — et du père fessard — avec La Dialectique des Exercices spirituels de saint Ignace — qui ont confirmé et façonné sa démarche théologique. Ces deux auteurs se retrouvent souvent au long des pages d’À l’école de la théologie. ils lui ont fait percevoir la nécessité rationnelle d’exprimer l’événement du Christ dans la vie de l’homme, de l’intégrer dans le logos humain, jusque dans la négation de Dieu. il s’agissait en cette deuxième moitié du xxe siècle non seulement d’être à l’écoute de ce qui était dit, mais de s’associer dans l’épreuve même de la négation à la manière dont le verbe assume l’humanité et lui donne miséricordieusement d’exprimer ses conflits, ses oppositions, sa volonté de puissance. Ainsi uni au Christ, le théologien découvre de manière toujours nouvelle cette commune humanité de fils d’Adam, aimée du Père. C’est en étant ainsi les uns pour les autres témoins de cette origine commune d’un amour fécond plus fort que la mort que se vit la fraternité humaine à travers les générations. on comprend l’insistance sur la formation « sacerdotale » du peuple de Dieu qu’on lira dans la troisième partie de l’ouvrage. il n’y a donc de regard critique ou de jugement véritable en théologie que celui capable de se situer d’abord par rapport au mystère qui rassemble. Car ce dont l’intelligence humaine doit rendre raison d’un point de vue théologique, ce n’est pas d’un savoir acquis dont la formalisation nierait la dimension historique et pneumatique de la Tradition, mais de la manière dont l’acte de connaissance s’inscrit dans une vie de communion avec le Christ en Dieu, dans la tradition de l’église. C’est aussi pourquoi l’intelligence théologique ne se mesure pas, selon A. Chapelle, à une capacité de savoir, d’érudition critique ou de capacité spéculative, mais à « l’intégration dans le corps ecclésial du Seigneur et à l’assimilation de l’intelligence à la Parole médiatrice11 ». C’est le don de Dieu que nous nous accordons les uns aux autres, c’est le verbe que nous nous communiquons les uns aux autres, qui opèrent cette médiation dans le sacrifice de l’intelligence que vit le théologien et qui constitue sa mission pour le monde : 11.¥Cf. infra, chapitre Xiii, « Pour la formation sacerdotale du Peuple de Dieu », p. 259.
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faire notre métier de théologien, lire l’écriture dans le texte, c’est de par Dieu être habilité à habiter l’univers des hommes et par là le rendre plus habitable par l’homme, puisqu’en nous habité par Dieu. faire notre métier de théologien, lire fidèlement l’écriture dans le texte, c’est s’y laisser harmoniser à Dieu et, en lui, à sa création ; c’est entrer dans la paix de Dieu et ainsi travailler à la paix de ce monde. faire notre métier de théologien et lire l’écriture dans le texte, c’est y rejoindre le Dieu de toute justice et en lui la création à laquelle il rend justice et paix, c’est entrer dans la justice de Dieu et ainsi contribuer à la justice en ce monde. Et s’il nous est donné de surcroît de discerner, dans la lettre et l’Esprit, les symboles de la justice et de la paix, c’est un engagement que nous aurons tenu : l’engagement du théologien en ce monde, l’engagement de l’église à Dieu12.
C’est en contemplant la manière dont Dieu est présent à l’humanité qu’A. Chapelle s’associe à l’action de grâce de son Seigneur, qu’il intègre cette dimension eschatologique du Salut, reconnaissant comment tout homme, aussi défiguré qu’il soit, demeure en Dieu, participe à la filiation originelle13. « Seul Dieu révèle Dieu », aime résumer A. Chapelle. La théologie peut être certes une théologie de la paix au temps des guerres, une théologie de l’écologie au temps des angoisses égocentriques, de la justice au temps des divisions… La théologie devrait être, tout au long du chemin qu’entreprend l’étudiant, une théologie de la joie : Joie de vivre libres. Ce n’est pas d’un choix seulement méthodologique que nous vivons mais d’une option spirituelle emmembrée de raison. Lire, traduire et interpréter, permettre à la Parole de l’Autre d’agir à nouveau comme elle agit en ce temps-là, c’est un acte libre, une décision de foi, sûre d’elle-même comme l’amour, généreuse comme l’Esprit14.
Alban Massie s.j., institut d’études théologiques, Bruxelles.
Marie Laetitia Calmeyn, Collège des Bernardins, Paris.
12.¥Cf. infra chapitre vii, « L’exégèse », p. 105. 13.¥Cf. infra, chapitre Xiv, « Contemplation et rationalité », p. 275. 14.¥A. Chapelle, Au creux du rocher, p. 133. Cf. infra, chapitre Xv, « Le symbole théologique », p. 281.
inTroDUCTion
L’objet et la méthode de la théologie peuvent être définis dans leurs principes. C’est le propos des deux premières parties de cet ouvrage. La théologie se reçoit : elle s’enseigne dans les institutions. La troisième partie décrira une école de théologie dont les statuts expriment une vision réfléchie de la raison théologique, de son enseignement et de son ecclésialité. La quatrième partie médite en conclusion sur la connaissance de Dieu attendue de la théologie. Ces pages font partie de l’immense littérature où la théologie catholique s’essaie à rendre raison d’elle-même. Leur propos est plus descriptif que spéculatif. Elles réfléchissent la vie d’une institution théologique en l’inscrivant, par la spécificité de ses options, dans le champ de la théologie contemporaine. Le propos est daté1. il s’inscrit dans le sillage de vatican ii, de ses grandes Constitutions dogmatiques et pastorale et de son appel à l’aménagement des études ecclésiastiques. Deux phrases du Concile peuvent être citées en exergue de ce livre. Les Saintes écritures contiennent la Parole de Dieu et, puisqu’elles sont inspirées, elles sont vraiment cette Parole ; que l’étude de la Sainte écriture soit donc pour la théologie comme son âme2.
1.¥Cf. supra, Préface, p. 6 (note de l’éditeur, désormais nDé). 2.¥Concile œcuménique vatican ii, Constitution dogmatique sur la révélation divine Dei Verbum 24.
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Introduction on mettra un soin particulier à enseigner aux séminaristes l’écriture sainte, qui doit être comme l’âme de toute la théologie3.
L’écriture sainte, âme de la théologie : cette citation de Léon Xiii sera commentée plus loin4. L’enseignement de vatican ii sur la révélation et la foi montre comment l’écriture sainte vient de Dieu et conduit à Dieu. Ainsi par l’écriture, la théologie a Dieu pour sujet et, sur sa parole, considère toute chose en sa lumière. Dei Verbum laisse apercevoir dans l’écriture elle-même ce que Thomas d’Aquin enseignait de la sacra doctrina. L’évocation conjointe de l’exégèse et de la dogmatique vise les sources de la théologie chrétienne, plus jeunes que l’éclatement de ses disciplines. Le jaillissement original prend forme et force dans la distinction de la lettre et de l’esprit. L’enseignement de Paul, d’irénée et d’origène sur l’harmonie de l’Ancien et du nouveau Testament a été remis en lumière dans la seconde moitié du xxe siècle. Le cardinal Henri de Lubac fut, on le sait, un des acteurs de cet aggiornamento. il a modestement intitulé Exégèse médiévale l’immense ouvrage dans lequel il met au jour la tradition de l’exégèse spirituelle5. il manifeste la logique immanente au sens donné par l’Esprit et fait entrevoir dans la distinction des sens de l’écriture le principe originel de l’articulation des disciplines théologiques. La distinction historique de la lettre et de l’esprit devient un principe rationnel opératoire quand elle est entendue comme expression du mouvement de la liberté spirituelle.
3.¥Concile œcuménique vatican ii, Décret sur la formation des prêtres Optatam totius Ecclesiae renovationem 16. Cf. Léon Xiii, Encyclique Providentissimus Deus, 18 novembre 1893, ASS 26 (1893-1894), p. 283. 4.¥Cf. infra, ch. iv, i, p. 64. 5.¥Cf. H. de Lubac, Exégèse médiévale. Les quatre sens de l’Écriture, 4 vol., coll. Théologie, 41, 42, 59, Aubier-Montaigne, 1959-1964. Sauf erreur, cet ouvrage est le premier à avoir manifesté la fécondité rationnelle de la logique immanente à la doctrine traditionnelle des sens littéral et spirituel de l’écriture. Le discernement opéré à propos de ricœur et de Lévi-Strauss est un modèle de probité intellectuelle et d’inventivité théologique. Les quatre tomes d’Exégèse médiévale ne sont pas vraiment résumés par L’Écriture dans la Tradition, Aubier, 1966. Ce volume en présente des chapitres majeurs dans un certain désordre et avec de regrettables lacunes, ainsi que la conclusion d’Histoire et Esprit. L’intelligence de l’Écriture d’après Origène, coll. Théologie, 16, Aubier-Montaigne, 1950.
Introduction
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Mon ami, le père Gaston fessard, écrit le père de Lubac, m’a fait l’honneur de mettre en parallèle mes « quatre sens » avec les quatre semaines des Exercices spirituels de saint ignace, dans un chapitre de sa Somme philosophico-théologique (t. 3e)6.
Dans son style anecdotique inimitable, Lubac suggérait ainsi le lien rationnel entre histoire sainte et liberté chrétienne. C’est l’intuition directrice de ce volume. Elle sous-tend l’exposition des disciplines théologiques arrimées aux quatre sens de l’écriture ; elle prend figure dans l’organisation de l’institut d’études théologiques de la Compagnie de Jésus à Bruxelles. Une dette doit être honorée à l’égard de Hegel. Si luthérien et si gnostique qu’il puisse être, qui pouvait comme lui aider à conjoindre histoire et esprit, lettre et liberté ? À travers Kierkegaard, feuerbach, Marx et nietzsche, son influence est omniprésente dans la théologie catholique depuis la première moitié du xxe siècle. La dialectique négative une fois dessertie de la nécessité (Bruaire), la philosophie de l’esprit incite à reconnaître dans le Christ la vérité de l’histoire et la grâce de la liberté. rendre à sa juste raison le « vendredi saint spéculatif » offre une discrète lumière pour traverser les ténèbres de la « mort de Dieu » et de l’athéisme. « O grosse Not, Gott selbst liegt tot7. » Le cœur chrétien et la pensée contemporaine sont hantés par ce chant qui est un cri. La théologie contemporaine quand elle ne se réduit pas aux acquêts d’une union bien fragile avec la raison formelle, est transie de cette négation de Dieu. L’affrontement est mystique mais le débat est rationnel. Le théologien ne peut méditer l’histoire sainte et la liberté chrétienne sans prendre en compte l’antithéisme tranquille qui enlève à la foi son objet 6.¥H. de Lubac, Entretien autour de Vatican II, france catholique, Cerf, 1985, p. 90. Cf. G. fessard, La Dialectique des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. III. Symbolisme et historicité, Lethielleux, 1984. À la même page est cité M. van Esbroeck (1934-2003, nDé) « jeune bollandiste », auteur de Herméneutique, structuralisme et exégèse. Essai de logique kérygmatique, coll. L’athéisme interroge, Desclée, 1968. Cette Somme reprend d’innombrables travaux dont l’introduction du père de Lubac aux Homélies sur l’Exode d’origène, coll. Sources chrétiennes, 16, Cerf, 1947, ainsi qu’Histoire et Esprit. 7.¥« Ô grande détresse, Dieu lui-même est mort. » Hymne du luthérien J. rist (1607-1667) cité plusieurs fois par Hegel (cf. Philosophie de la religion, Foi et savoir, Phénoménologie de l’esprit). La formule est souvent attribuée à nietzsche qui la donne dans Le Gai-savoir, n. 125 : « L’insensé » (nDé).
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Introduction
et sa lumière. Le théologien ne peut trouver de refuge dans l’histoire des doctrines quand le rejet de la vérité révélée apparaît à ses contemporains la condition première d’une pensée libre. Les théologiens avertis des procès de l’histoire et des aventures de la dialectique sont conduits à pâtir et à assumer la négation de Celui qui donne son nom et son contenu à leur discipline. Celle-ci se doit de rendre raison suivant sa lumière propre de la négation qui lui est infligée. Elle est tenue de dégager les raisons présupposées et impliquées par l’originalité de sa méthode et par la vérité de ses affirmations. Cette tâche est imposée par le conflit des interprétations ; elle est fondamentale pour la théologie8. L’actualité et la pertinence de son propos comme du langage scripturaire doivent être réflexivement manifestées. Cette apologétique appartient à la mission de l’église en charge d’évangélisation de l’intelligence et de la culture contemporaine. Ce travail missionnaire est partie intégrante de la louange de Dieu pour sa gloire toujours plus grande. La responsabilité de la théologie est profondément engagée dans le respect de l’actualité historique et spirituelle de l’évangile. Ce qui a été reçu ne peut être transmis à moins d’y manifester une signification permanente, une valeur présente et une espérance pour demain. Ce volume esquisse les perspectives dans lesquelles l’institut d’études théologiques a voulu honorer cette obligation apostolique9. ★
Le plan de l’ouvrage a été suggéré dès le début de cette introduction : La première partie traite du sujet, des acteurs et des contenus du travail théologique. L’exégèse de l’Ancien et du nouveau Testament a fondé la théologie chrétienne. Celle-ci est reprise confessante et interprétante de la Parole donnée à l’origine. La tradition de l’exégèse spirituelle demeure riche d’implications rationnelles plus lisibles aujourd’hui qu’hier ; elle apporte à la réflexion 8.¥Cf. A. Chapelle, Herméneutique, coll. i.é.T., Lessius, 2010 (nDé). 9.¥Ce livre contient des références peu explicites au travail philosophique supposé par cet engagement missionnaire. il faut citer P. Piret, Les Athéismes et la Théologie trinitaire. A. Comte, L. Feuerbach, K. Marx, F. Nietzsche, coll. i.é.T., 15, institut d’études théologiques, 1994.
Introduction
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postmoderne des clés de lecture et des modèles opératoires. La doctrine des sens de l’écriture enracine dans la lettre scripturaire le témoignage rendu par l’Esprit et l’église au verbe incarné. Elle énonce le principe de l’unité de la théologie et de la diversité de ses disciplines. La deuxième partie décrit ce chemin de théologie. La théologie de l’écriture dans la Tradition suggère les conditions d’un enseignement adapté à son objet. Une école de théologie à Louvain (1968) puis à Bruxelles (1972) a voulu s’établir et s’organiser en fonction de cette perspective traditionnelle. Elle a tenté le renouveau imposé par cette option dans un monde marqué par l’athéisme et dès lors philosophiquement exigeant pour le christianisme. La troisième partie expose les implications doctrinales, institutionnelles et ecclésiales d’une école de théologie. La quatrième partie, plus brève, décrira sommairement le fruit de connaissance attendue de la théologie, de ses méthodes et de ses institutions.
TABLE DES MATIÈRES
Préface, par Alban Massie et Marie Laetitia Calmeyn ………………
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Introduction …………………………………………………………
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Première partie LA foI ET LA ThéoLogIE Chapitre Ier. Qui est théologien ? …………………………………… I. Un pasteur …………………………………………………… II. Un enseignant ………………………………………………… III. Un chercheur ………………………………………………… IV. Un fidèle de l’église …………………………………………
23 25 27 30 31
Chapitre II. La théologie dans la foi ………………………………… I. Le sujet de la théologie ………………………………………… II. La lumière de Dieu ……………………………………………
34 36 42
Chapitre III. Les deux sources de la théologie ……………………… I. L’ordre de l’écriture …………………………………………… II. L’unité de l’écriture et la Tradition de l’église ………………… A. L’ordre de la mémoire …………………………………… B. Un geste de raison …………………………………………
45 47 52 54 56
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Table des matières
Deuxième partie DE LA MéThoDE ThéoLogIQUE Première section l’écriture et l’esprit Chapitre IV. L’unité de la théologie ………………………………… I. « L’écriture est comme l’âme de la théologie » …………………
63 64
II. « L’écriture doit être lue et interprétée à la lumière de l’Esprit qui l’a fait consigner par écrit » ……………………………………
70
Chapitre V. Sens littéral et sens spirituel …………………………… I. fondement d’une distinction …………………………………… II. La doctrine des quatre sens de l’écriture ……………………… A. Sens littéral et sens spirituel ……………………………… B. Le sens littéral et le triple sens spirituel …………………… a) Littera gesta docet …………………………………… b) Quid credas allegoria ………………………………… c) Quid agas, tropologia ………………………………… d) Quo tendas anagogia …………………………………
76 76 81 81 84 85 86 88 89
Chapitre VI. Les quatre sens de l’écriture et les disciplines théologiques ……………………………………………………………… I. Les quatre sens de l’écriture et la théologie de l’histoire ………… II. Les quatre sens de l’écriture et la liberté spirituelle ……………
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Seconde section les disciplines théologiques Chapitre VII. L’exégèse ……………………………………………… I. L’exégèse de l’écriture sainte …………………………………… II. établir la vérité de l’écriture …………………………………… A. établir le sens littéral ……………………………………… 1. La méthode historique ………………………………… 2. Le texte interprète le texte …………………………… 3. La lettre et la foi ……………………………………… B. Discerner le sens spirituel ………………………………… 1. Le don de l’Esprit de Vérité …………………………… 2. L’interprétation. En quête de sens et de la vérité ………
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Chapitre VIII. La théologie dogmatique
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I. L’allégorie et la doctrine chrétienne
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1. L’allégorie est sens du mystère ………………………… 2. L’allégorie est acte de foi ……………………………… A. L’allégorie ………………………………………………… 1. Allegoria dicti et facti ………………………………… 2. La vérité comme accomplissement …………………… 3. L’universelle vérité …………………………………… 4. L’allégorie chrétienne et la foi de l’église ……………… B. La doctrine de l’église …………………………………… 1. Le symbole de la foi …………………………………… 2. Un fruit de l’Esprit …………………………………… 3. En réponse à la révélation de Dieu …………………… 4. L’enseignement de l’église …………………………… C. Le dogme de l’église ……………………………………… 1. Qu’est-ce qu’un dogme ? ……………………………… 2. Dans la communion de la foi et de la vérité …………… 3. Le travail doctrinal …………………………………… D. Les doctrines théologiques ………………………………… II. La tradition de l’église ………………………………………… A. Allégorie et tradition ……………………………………… 1. La Tradition ………………………………………… 2. Tradition doctrinale et théologie ………………………
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Chapitre IX. Pour une théologie morale tirée de l’écriture sainte … L’écriture dans l’église ………………………………… L’actualité de l’écriture ………………………………… Le sens tropologique de l’écriture sainte ………………… A. L’actualité spirituelle de l’écriture ………………………… B. Le sens de l’église et son enseignement …………………… 1. La tradition vivante …………………………………… 2. La charge du magistère ……………………………… 3. L’obéissance de la foi ………………………………… 4. Le travail de la raison ………………………………… C. Le développement doctrinal ……………………………… 1. histoire et dogme …………………………………… 2. Le développement de la doctrine morale ……………… 3. L’Aujourd’hui de l’écriture …………………………… 4. La vie de l’écriture dans la théologie morale …………… D. La raison en théologie morale …………………………… 1. Réfléchir ……………………………………………… 2. honorer ……………………………………………… 3. Annoncer …………………………………………… 4. Pardonner ……………………………………………
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Chapitre X. La théologie fondamentale. Le sens anagogique ……… I. L’anagogie …………………………………………………… A. Anagogie, contemplation et mission ……………………… B. L’anagogie et l’évangélisation ……………………………… 1. L’annonce à toutes les nations ………………………… 2. L’annonce du Salut …………………………………… C. évangélisation et salut de la raison ………………………… 1. Une exigence de la raison …………………………… 2. Le travail sur le négatif ………………………………… D. Apologétique. Théologie fondamentale. Anagogie ………… II. La théologie fondamentale …………………………………… A. Définition et raison d’être ………………………………… B. Constitution de la théologie fondamentale ………………… 1. Critères spirituels …………………………………… 2. L’institution d’un discours …………………………… Conclusion ………………………………………………………
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Troisième partie UnE éCoLE DE ThéoLogIE Chapitre XI. options théologiques de l’I.é.T. ……………………… I. Quatre options fondatrices …………………………………… A. « Pour une théologie du monde » ………………………… B. « Exigences philosophiques du christianisme » …………… C. « éléments de la doctrine chrétienne » …………………… D. « L’écriture dans la Tradition » …………………………… Conclusion ………………………………………………… II. Différences et fraternité ……………………………………… A. Kant ……………………………………………………… B. hegel …………………………………………………… 1. L’église et la théologie selon hegel …………………… 2. L’actualité théologique de hegel ……………………… C. husserl …………………………………………………… D. nietzsche, feuerbach et Marx …………………………… Conclusion ………………………………………………………
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Chapitre XII. Une institution théologique …………………………… I. Esquisse de l’I.é.T. …………………………………………… A. Situation ………………………………………………… B. Une école de théologie …………………………………… C. Les options spirituelles du théologien ……………………… 1) Les étudiants …………………………………………
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2) Le corps enseignant ………………………………… D. Pour un enseignement théologique de la théologie ………… 1) Les programmes ……………………………………… 2) Les méthodes ………………………………………… Conclusion : pour la pratique de la théologie ………………… 1) La conversion ………………………………………… 2) La patience …………………………………………… 3) La persévérance ……………………………………… II. Les enjeux …………………………………………………… A. Le défi …………………………………………………… B. Pour une existence théologique …………………………… 1) Une tension inévitable ……………………………… 2) Une école de Théologie ……………………………… 3) La théologie ………………………………………… 4) Théologien dans l’église ……………………………… C. Le combat pour Dieu ……………………………………… Conclusion ………………………………………………………
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Chapitre XIII. Pour la formation sacerdotale du Peuple de Dieu …… I. formation des futurs prêtres …………………………………… A. Pour un historique de la question ………………………… B. formation théologique des baptisés ……………………… C. Déterminations sacerdotales de la formation théologique … D. former les chrétiens au Sacerdoce du Christ ……………… II. Pour la pratique de la théologie ………………………………
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Quatrième partie LA ConnAISSAnCE ThéoLogIQUE Chapitre XIV. Contemplation et rationalité ………………………… I. La contemplation ……………………………………………… II. La rationalité …………………………………………………
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Chapitre XV. Le symbole théologique ……………………………… I. La sainteté de la théologie. Sacra theologia ……………………… A. La connaissance théologique est adoration ………………… B. Le symbole théologique est eucharistie du Verbe …………… C. La théologie est langage ecclésial ………………………… D. La connaissance théologique est réconciliation salutaire …… II. La gloire de connaître Dieu ……………………………………
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Table des matières
Annexe Statuts particuliers de l’Institut d’études théologiques ………………
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Table des références bibliques
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Bibliographie …………………………………………………………
309
Table des matières ……………………………………………………
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Imprimé en Belgique Juin 2013
CV_Chapelle_Ecole Th_Mise en page 1 27/05/13 13:43 Page1
ISBN 978-2-87299-238-6
9 782872 992386
Albert Chapelle
À l’école de la théologie
Albert CHAPELLE
Albert CHAPELLE (1929-2003), jésuite, est ordonné prêtre en 1956. Après sa formation et ses recherches, il enseigne à l’Institut d’études théologiques de Bruxelles. Son ouvrage posthume Au creux du rocher (Lessius, 2004) retrace son itinéraire spirituel et intellectuel et fournit la liste des œuvres qu’il a publiées. Les actes du colloque tenu à Bruxelles et à Paris en 2009 ont été publiés aux Éditions Lessius sous le titre Dieu à la source, La théologie d’Albert Chapelle.
À L’ÉCOLE DE LA THÉOLOGIE
22 En 1956, G. Fessard publia le premier tome de La Dialectique des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Trois ans plus tard, parut le premier volume de L’Exégèse médiévale d’H. de Lubac. Le concile Vatican II reconnut l’Écriture sainte comme « l’âme de la théologie ». C’est cette triple inspiration qui poussa A. Chapelle, avec l’aide de G. Chantraine et de J. Radermakers, à fonder en 1968 une nouvelle école de théologie, l’« Institut d’études théologiques » de Bruxelles. Dans ce précis méthodologique, A. Chapelle montre comment les grandes disciplines de la théologie (exégèse, dogmatique, morale et théologie fondamentale) s’abreuvent aux sources de l’Écriture relue selon les quatre sens : littéral, allégorique, moral et mystique. Après une étude sur Hegel, l’auteur se confronte à Kant, Husserl, Nietzsche, Feuerbach et Marx, et, à cette occasion, il expose clairement et vigoureusement ses options intellectuelles. Il décrit ensuite les diverses formes de conversion qu’exige l’entrée en théologie, selon la formation préalable des étudiants : tout acquis antérieur est à la fois une aide et un obstacle. Enfin, il présente le fonctionnement de l’Institut qui, depuis 45 ans, relève le défi de la crise post-conciliaire et de l’athéisme croissant en Occident.
Collection Diffusion : cerf www.editionslessius.be