la part-Dieu 20
cv Martini 02_Mise en page 1 30/08/13 14:57 Page1
Carlo Maria MARTINI
L’ÉVÊQUE
E
9 782872 992287
Diffusion : cerf www.editionslessius.be
la part-Dieu
ISBN : 978-2-87299-228-7
L’évêque • Carlo Maria Martini
Le cardinal Carlo Maria MARTINI (1927-2012), jésuite, a été archevêque de Milan de 1979 à 2002, après avoir été recteur de l’Institut biblique pontifical et de l’Université grégorienne, à Rome.
Au jour le jour Carlo Maria Martini au Vatican en 2001. © Belga/AFP (source : L’Osservatore Romano). Illustration © 2012 Marte Sonnet – Parmi les siens.
n termes simples, le cardinal Martini nous brosse un portrait tout en nuances de ce personnage familier et pourtant peu connu qu’est l’évêque diocésain. Comment devient-on évêque ? Quelles qualités de gouvernement peut-on attendre de lui ? Comment se déroulent ses journées ? Avec qui nouet-il des relations privilégiées ? Quels dangers le guettent dans son ministère ? Le cardinal répond à ces questions avec toute la richesse de son expérience d’archevêque de Milan et la force de sa personnalité. À travers ombres et lumières, c’est une figure d’évêque attachante et étonnamment proche de la vie quotidienne du chrétien qu’il nous présente ici.
Carlo Maria MARTINI (†) Cardinal archevêque émérite de Milan
L’ÉVÊQUE
Au jour le jour Traduit de l’italien par Maurice Gilbert, s.j. Préface du cardinal Godfried Danneels
Pour l’édition originale en italien intitulée: Il vescovo © 2011, Rosenberg & Sellier, Turin Pour la traduction française, © 2012, Éditions Lessius 24 boulevard Saint-Michel, 1040 Bruxelles www.editionslessius.be La part-Dieu, 20 ISBN: 978-2-87299-228-7 D 2012/4255/13 Diffusion Cerf
PRÉFACE
Le cardinal Martini fut, pendant de longues années, archevêque du grand diocèse de Milan et successeur de beaucoup de grands évêques sur ce siège, dont saint Ambroise et saint Charles Borromée. Qui était plus indiqué pour parler de l’évêque, de sa vie et de son œuvre dans un diocèse? Pour ce petit livre, le cardinal a pu puiser dans sa riche expérience personnelle. Ainsi, il ne témoigne pas seulement de son propre épiscopat, mais il écrit en même temps un vade mecum pour d’innombrables autres évêques — jeunes et moins jeunes — qui se reconnaîtront facilement dans le portrait brossé par le cardinal. Il parle des débuts de tout épiscopat et de la grâce de l’Esprit saint, qui élève chez le nouvel évêque ses forces naturelles et humaines, pour être à la hauteur de ses nouvelles responsabilités. Car ce n’est pas rien que de se voir confier la charge d’un diocèse. Il cite la célèbre phrase du cardinal Basil Hume, à qui on posait la question: «Comment faites-vous pour survivre?» Il répon-
6
Préface
dit: «Je ne le sais pas!» C’est en effet le Seigneur qui, par son Esprit, conduit les journées d’un évêque. Le cardinal ne tait pas les mauvais côtés éventuels d’un évêque: l’autoritarisme et la rigidité, le fait de consulter des conseillers en ayant déjà décidé par soi-même ce qu’on va faire. Mais l’inverse existe aussi: voyant les faiblesses de ses prêtres, l’évêque préfère contourner le problème, comme le prêtre de la parabole du Bon Samaritain. Un important chapitre de ce livre est consacré à l’art de gouverner comme un vrai pasteur et de décider comment l’évêque doit réagir à ce que disent les mauvaises langes: «Regarder et passer», conseille le cardinal. C’est bref et clair. Et efficace, assure-t-il. Le cardinal termine en énonçant les qualités requises pour un bon évêque: intégrité, vérité, patience et miséricorde. En un mot: «Être avant tout “un homme vrai”.» Ce livre est un miroir proposé à ses collègues évêques mais c’est en même temps le portrait fidèle d’un grand archevêque de notre temps: le cardinal Carlo Maria Martini. Merci, Éminence. + godfried cardinal danneels.
L’ÉVÊQUE Au jour le jour
INTRODUCTION
Je n’entends pas offrir ici un traité canonique concernant l’évêque, son autorité, ses privilèges et ses obligations. Je me rappelle que le cardinal Anastase Ballestrero, archevêque émérite de Turin, nous en parla quelques jours durant une semaine d’Exercices spirituels qu’il prêchait aux évêques de Lombardie. Il nous présenta avec précision le statut canonique de ce personnage, ses devoirs, ses pouvoirs… Dans son exposé, ne manquait pas une virgule: c’était particulièrement impressionnant, car il parlait sans l’aide d’aucune note, tirant tout de sa mémoire. Il parlait aussi sans aucune allusion à son expérience d’évêque durant tant d’années, d’abord à Bari, puis à Turin. Dans ce bref écrit, je ne voudrais traiter explicitement d’aucun des thèmes juridiques si bien évoqués par le cardinal Ballestrero. Je ne voudrais pas davantage refaire ce qui a été magistralement réalisé par Victor Hugo dans la première partie de son chef-
10
Introduction
d’œuvre Les Misérables. Il y décrit la figure et les actes d’un évêque idéal, du moins à ses yeux, l’évêque de Digne, Mgr Bienvenu. Je n’entends pas non plus répéter ce qui est déjà fort bien dit dans le document de la Congrégation des Évêques du 22 février 1973, intitulé Ecclesiae Imago, revu et republié le 22 février 2002 sous le titre de Apostolorum successores, bien que je garde à l’esprit tout ce qui y est exposé. Je considère ce document comme de grande importance; j’en conseille donc la lecture, précisément parce que je n’entends pas en répéter le contenu. L’autre source de ce livre consiste dans mon expérience personnelle de plus de vingt-deux années comme archevêque de Milan. À ce propos, je ne voudrais pas non plus refaire ce qu’a très bien réalisé le cardinal Giuseppe Siri en publiant ses mémoires, discours et documents, sous le titre de Un vescovo ai vescovi. Mais je voudrais plutôt décrire l’évêque tel qu’il vit concrètement. Je désire relater ses rapports avec les catégories de personnes avec lesquelles il entre en contact, comment il passe les divers moments de sa journée, quelles sont ses tâches principales, ce qui survient lorsqu’il rencontre des gens… Je me rappelle que, dans mon enfance, je considérais que l’évêque était quelqu’un qui se trouvait comme dans une niche à l’église, pour recevoir l’hommage des fidèles. Dans ce livre, je voudrais le sortir de cette niche et le considérer en contact avec les gens, comme cela se passe réellement. J’entends exprimer quelque chose qui donne de lui une image
Introduction
11
moins vaporeuse et hiératique, plus vivante et sans fausses prétentions. Naturellement, comme je l’ai déjà dit, je puise dans mon expérience d’évêque, durant plus de vingt-deux ans, dans un grand diocèse. Mais le but que je poursuis ici n’est pas autobiographique, même si, de l’ensemble, transparaît un certain optimisme, qui trouve son origine dans la belle expérience que j’ai vécue. J’entends parler en général de l’expérience de celui qui est appelé aujourd’hui à la charge épiscopale. L’éditeur de cette collection a été fort aimable de me soumettre aussi quelques questions. Celles-ci seront traitées à leur place. Je commencerai par une analyse philologique du terme évêque pour passer ensuite à une description des dynamiques et des prérogatives typiques de sa vie, pour en arriver finalement à sa démission. J’énumère ici les différents thèmes que je tenterai d’aborder, après une Introduction qui se caractérise par l’attention portée à des questions d’étymologie et de vocabulaire. Dans la section dédiée aux sources (I), j’affronte les modalités par lesquelles on devient évêque, les premières mesures qu’on attend de lui et l’organisation de sa vie quotidienne telle qu’on espérerait qu’elle soit. La deuxième partie, intitulée les aspérités et les aides (II), servira à illustrer quelques obstacles dérivant de défauts personnels ou des mauvaises langues, et quels contacts avec le Verbe remplissent une journée caractérisée par un bon gouvernement, qui se situe entre l’éthique et l’Évangile. La troisième partie cherche à faire le point sur l’ensemble des contacts (III) avec le monde qui attendent l’évêque dans son engagement
12
Introduction
journalier: avec les non-croyants, les pauvres, les malades, les prisonniers, les étrangers…, avec les fidèles, spécialement lors de la visite pastorale, avec les diacres permanents et les prêtres, avec les organismes de participation, avec le séminaire et les communautés de formation, avec les théologiens, les institutions, les religieux, avec les Juifs, le monde des missions et celui des médias. La dernière section traite des rapports avec l’Église (IV), entendue comme communauté, mais surtout comme organisation: contacts avec la conférence épiscopale, avec le pape, la Secrétairerie d’État et les congrégations vaticanes; elle se complète avec la démission de l’évêque. Tous ces thèmes introduisent l’esquisse d’un profil possible d’évêque aujourd’hui, jusqu’à proposer, dans les Conclusions, une série de «valeurs» adaptées à notre époque: intégrité, loyauté, patience et miséricorde.
TABLE DES MATIÈRES
Préface du cardinal Danneels ......................................
7
Introduction...................................................................... Un peu d’étymologie et un peu de vocabulaire..........
9 13
i. aux sources ................................................................
17
1. Comment devient-on évêque? .......................................... 2. Qu’arrive-t-il quand quelqu’un est nommé évêque? .... 3. Quelles sont les premières choses que doit faire l’évêque? ................................................................................ 4. La journée de l’évêque ..........................................................
17 20
ii. les aspérités et les aides ......................................
29
1. Les défauts de l’évêque ........................................................ 2. L’évêque et les mauvaises langues...................................... 3. Les contacts de l’évêque avec la Parole de Dieu, avec l’Église d’ici-bas et avec l’Église du ciel ............................ 4. Comment gouverne l’évêque: le rapport entre éthique et Évangile ..............................................................................
29 30
22 25
31 35
78
Table des matières
iii. les relations et les contacts de l’évêque ..
43
1. Les contacts de l’évêque avec les non-croyants .............. 2. Les contacts de l’évêque avec les pauvres, les malades, les prisonniers, les étrangers… .......................................... 3. Les contacts avec les fidèles, spécialement durant la visite pastorale ...................................................................... 4. Les contacts avec les diacres permanents et les prêtres .. 5. Les contacts avec les organismes de participation .......... 6. Les contacts avec le séminaire et les communautés de formation .......................................................................... 7. Les contacts avec les théologiens ........................................ 8. Les contacts avec les institutions ........................................ 9. Les contacts avec les religieux ............................................ 10. Les contacts de l’évêque avec les Juifs.............................. 11. L’évêque et le monde missionnaire.................................. 12. Les contacts avec les médias et le monde médiatique ..
43 45 47 50 51 53 55 56 58 60 61 62
iv. l’église principe de communion universelle 65 1. Les contacts avec les confrères évêques, en particulier dans la conférence épiscopale ............................................ 2. Les contacts avec le pape, avec la Secrétairerie d’État et les congrégations romaines ............................................ 3. La démission de l’évêque ....................................................
68 69
Conclusions. quel profil devrait avoir un évêque aujourd’hui? ..............................................
73
Table des matières............................................................
77
65
la part-Dieu 20
cv Martini 02_Mise en page 1 30/08/13 14:57 Page1
Carlo Maria MARTINI
L’ÉVÊQUE
E
9 782872 992287
Diffusion : cerf www.editionslessius.be
la part-Dieu
ISBN : 978-2-87299-228-7
L’évêque • Carlo Maria Martini
Le cardinal Carlo Maria MARTINI (1927-2012), jésuite, a été archevêque de Milan de 1979 à 2002, après avoir été recteur de l’Institut biblique pontifical et de l’Université grégorienne, à Rome.
Au jour le jour Carlo Maria Martini au Vatican en 2001. © Belga/AFP (source : L’Osservatore Romano). Illustration © 2012 Marte Sonnet – Parmi les siens.
n termes simples, le cardinal Martini nous brosse un portrait tout en nuances de ce personnage familier et pourtant peu connu qu’est l’évêque diocésain. Comment devient-on évêque ? Quelles qualités de gouvernement peut-on attendre de lui ? Comment se déroulent ses journées ? Avec qui nouet-il des relations privilégiées ? Quels dangers le guettent dans son ministère ? Le cardinal répond à ces questions avec toute la richesse de son expérience d’archevêque de Milan et la force de sa personnalité. À travers ombres et lumières, c’est une figure d’évêque attachante et étonnamment proche de la vie quotidienne du chrétien qu’il nous présente ici.