Ria GROMMEN, psychothérapeute, a obtenu son doctorat en psychologie à l’Université de Louvain et a enseigné à l’Institut supérieur des sciences de la famille (Bruxelles). Elle s’intéresse particulièrement à l’interaction entre les développements psychologique et spirituel des personnes. ISBN : 978-2-87299-218-8
9 782872 992188
Diffusion : cerf www.editionslessius.be
Illustration © 2012 Marte Sonnet – L’autonomie.
Marc DESMET, jésuite, a étudié la philosophie au Centre Sèvres (Paris), la théologie et la médecine à l’Université de Louvain. Il a travaillé pendant quatorze ans au Centre « Godsheide » pour la spiritualité ignatienne et dirige le service des soins palliatifs à l’hôpital de Hasselt.
L’autonomie en question
Marc Desmet Ria Grommen
Approches psychologiques et spirituelles
donner raison
L
’idéal de l’homme moderne est d’être autonome ! La pression sociale l’incite à le devenir davantage. Se perçoit pourtant « une fatigue d’être soi » telle qu’on en vient à parler de « société dépressive ». L’autonomie en serait-elle la cause ? Devoir constamment choisir devient une épreuve. Lassé, l’être humain se refugie dans la soumission, quitte à renoncer par là à son autonomie. Partant de ce constat, les auteurs, un médecin et une psychothérapeute, entreprennent ensemble un parcours psychologique et spirituel, afin de présenter une manière de vivre qui ne cause pas ce type de fatigue. Après avoir posé un diagnostic sur la « société dépressive », ils montrent, s’étant mis à l’écoute des personnes dépressives, que la véritable raison de leur souffrance est l’absence de relations. Ils indiquent alors comment sortir des impasses de l’autonomie dans des situations concrètes, telles que les épreuves de fin de vie et les difficultés du milieu familial. Ils rejoignent ainsi l’intuition de base du christianisme: l’amour de soi inclut l’amour des autres et l’amour de autres inclut l’amour de soi.
L’autonomie en question • M. Desmet, R. Grommen
donner raison 38
cv Desmet Grommen 03_Struyf Pottier 28/08/13 14:54 Page1
Marc DESMET Ria GROMMEN
L’autonomie en question Approches psychologiques et spirituelles Traduit du néerlandais par Ward Van Den Velde et Fabienne Vanoirbeek
Pour l’édition originale en néérlandais intitulée : Moe van het moeten kiezen. Op zoek naar een spiritualiteit van de zeleschikking © 2005, Uitgeverij Lannoo nv, Tielt www.lannoo.com Pour la traduction française, © 2012 Éditions Lessius, 24, boulevard Saint-Michel, 1040 Bruxelles www.editionslessius.be Donner raison 38 ISBN : 978-2-87299-218-8 D 2012/4255/9 Diffusion cerf
INTRODUCTION
Cet ouvrage ne cherche pas à fournir une description détaillée des diverses formes de dépressions et de leurs traitements mais se conçoit avant tout comme une réflexion sur notre façon de vivre et sur le phénomène de la dépression nerveuse. De nos jours, les dépressions — ou pour le moins le terme dépression ainsi que ses dérivés — sont à la mode. Combien d’entre nous ne se considèrent-ils pas comme déprimés dès qu’ils ne se sentent pas bien ? Le mot dépression est bien plus populaire que d’autres termes tels que névrose ou psychose lesquels désignent des pathologies psychiatriques. Dans notre société occidentale, on considère déjà la dépression comme « la maladie du xxie siècle ». Chaque année, 420 000 Belges (5 % de la population) et 750 000 Hollandais souffriraient de l’une ou l’autre forme de dépression. Sa manifestation extrême, le suicide, n’est pas rare dans notre société : d’après une enquête récente1, trois Flamands et quatre Hollandais se donnent la mort chaque jour. Les antidépresseurs figurent parmi les médicaments les plus vendus. Bien que nous n’ayons pas encore précisé ce qu’il convenait d’entendre exactement par le terme dépression, nous pouvons néanmoins déjà affirmer qu’il représente un symptôme important de notre société. Nous tenterons certes par la suite d’expliquer le phénomène de panne dépressive mais nous n’avons 1.¥J. Corveleyn, P. Luyten et S. Blatt (éd.), The Theory and Treatment of Depression. Towards a dynamic interactionism, Model, Leuven University press, 291 p.
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Introduction
aucunement l’intention ni même le souhait de nous lancer dans un débat scientifique portant sur la définition de la dépression. Ce terme regroupe de nombreux phénomènes. Au départ de notre réflexion, nous considérons la dépression comme un phénomène occidental qu’il est bien malaisé de délimiter et dans lequel bon nombre de personnes, même si elles ne présentent pas les signes cliniques de la maladie, se reconnaîtront. Ainsi, cet ouvrage concerne bien plus que 5 % de la population2. Nous chercherons à saisir dans quelle mesure le fait de comprendre ce phénomène si largement répandu peut nous permettre de mieux cerner notre société et nous-mêmes, car nous vivons dans une société dépressive. Notre approche ne sera pas psychiatrique, mais socioculturelle et spirituelle. Qu’est-ce que la dépression nous apprend sur notre façon de vivre et quels défis pose-t-elle sur les plans socioculturel et spirituel ? Nous nous sommes largement inspirés de l’ouvrage d’Alain Ehrenberg, sociologue français, intitulé La Fatigue d’être soi. Dépression et société3, dans lequel il dresse un diagnostic de la société. Résumons sa pensée très succinctement avec nos propres mots : dans une société où tout est possible et où chacun 2.¥Voici quelques chiffres qui rendent compte de l’ampleur du phénomène. Dans le monde de l’entreprise et du travail en général, nombreux sont ceux qui souffrent de fatigue, de vide, de dépression. Les données chiffrées du Vlaamse werkbaarheidsmonitor (moniteur de l’indice de qualité du travail en Flandre) — qui recense les quelque deux millions de travailleurs actifs sur le marché de l’emploi en Flandre — corroborent aussi cette impression : 28,9 % des travailleurs flamands (soit 600 000 individus) sont victimes de stress au travail, 9,4 % (ou 195 000 Flamands) sont souvent confrontés à des problèmes émotionnels comme la peur et l’état dépressif et 3 % (ou 65 000 sujets) souffrent de burn out et sont totalement « éteints » au travail. Il semblerait par ailleurs que nul n’aime à se présenter en victime. Il y a donc bel et bien un sentiment de honte et une sorte de tabou qui entourent la dépression. Enfin, une étude menée par le SERV (Conseil économique et social de la Région flamande) indique que l’état dépressif affecte 35 à 40 % du personnel scolaire dans les écoles supérieures et qu’il existe une étroite corrélation entre celui-ci et l’âge (+ 45) ou encore le domaine d’études (symptômes les plus récurrents dans la formation des enseignants même et dans le secteur des soins de santé). 3.¥A. Ehrenberg, La Fatigue d’être soi. Dépression et société, Paris, Odile Jacob (coll. Poches), 2000. Sociologue, Alain Ehrenberg dirige le groupement de recherche Psychotropes, Politique, Société du Centre national de recherche scientifique à Paris. Son ouvrage La Fatigue d’être soi complète, avec Le Culte de la performance et L’Individu incertain, un triptyque dans lequel il s’attache à dessiner la figure de l’individu contemporain.
Introduction
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peut et doit construire sa vie, certains individus se heurtent à des frontières intérieures, à des lignes de fracture internes qui résultent d’une certaine « fatigue mentale » que nous appelons dépression. Ehrenberg établit donc un rapport entre la dépression et la fatigue d’être soi. Autrement dit, la dépression apparaît comme une fatigue qui découle non d’un dysfonctionnement corporel mais plutôt de notre manière — manie ? — « d’être nous-mêmes ». Être soi signifie construire autant que possible sa vie, pouvoir prendre soi-même des décisions. On parlera alors d’autonomie ou d’autodétermination. C’est le cas notamment dans les débats médico-éthiques. Nous rejoignons donc ici l’idée d’Ehrenberg en rapprochant la dépression, comprise au sens large du terme, c’est-à -dire comme une fatigue, de l’autonomie. À ce sujet, il convient de noter que les auteurs de l’ouvrage ne s’opposent pas à l’autonomie de la personne. Il est bon que, de nos jours, les hommes puissent davantage décider euxmêmes de leur vie. Nous ne souhaitons certainement pas le retour à une ancienne forme de culture aux tendances paternalistes ou autoritaires. Toutefois, bien que l’autonomie soit à considérer de prime abord comme positive, elle peut poser question dans le cas de la dépression prise au sens large. C’est pourquoi nous chercherons à savoir comment l’autonomie peut être vécue de manière moins épuisante et plus humaine. D’où notre recherche d’une spiritualité de l’autonomie. L’intérêt du présent ouvrage repose donc dans le fait que le lecteur reconnaîtra son vécu dans nos descriptions et qu’il pourra découvrir les perspectives ouvertes par cette « reconnaissance ». L’importance d’une telle attitude a été clairement soulignée lors du colloque organisé le 19 février 2005 par les Facultés universitaires SaintIgnace d’Anvers sur le thème : « La fatigue de choisir : l’autonomie rend-elle dépressif ? » L’accord était unanime entre les participants aux différents groupes de travail, qu’ils soient issus de secteurs aussi divers que l’enseignement, la santé mentale, l’éthique médicale, les affaires, la religion ou la famille. L’idée d’aborder cette problématique dans un ouvrage destiné à un large public est née des réflexions émises au sein des divers ateliers organisés lors de cette journée d’étude. Les auteurs espèrent ainsi contribuer au débat sur l’autonomie, sujet bien actuel s’il en est.
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Introduction
L’ouvrage, qui est le fruit d’un dialogue entre les auteurs, se présente comme un triptyque. Marc Desmet a rédigé le premier volet ainsi que les deux premiers chapitres du troisième. Pour sa part, Ria Grommen est l’auteur du second volet et du troisième chapitre du troisième.
Première partie FATIGUÉ DE DEVOIR CHOISIR
LA DÉPRESSION, « SyNDROME DE FATIGUE CHRONIQUE DE L’AUTODÉTERMINATION »
Nous sommes d’avis que notre société souffre du syndrome de fatigue chronique de l’autodétermination (SFC). L’expression est empruntée à un syndrome tout aussi évocateur que vague et méconnu, apparu « par hasard » au cours de la dernière décennie. Certes, nous n’avons pas la prétention d’écrire un ouvrage sur le SFC et nous n’affirmons pas que toutes les personnes atteintes du SFC souffrent de leur autonomie. Nous estimons que le « syndrome de fatigue chronique (de l’autodétermination) », qui touche un bon nombre d’individus, exprime bien ce dont parle Ehrenberg. Le syndrome apparaît dans les cas de dépression, dont il est une manifestation que nous pourrions qualifier de symbolique. Dans la première partie, nous nous proposons de clarifier notre diagnostic sur la société contemporaine. Pour ce faire, nous empruntons à Ehrenberg, d’une part, ses explications concernant l’histoire de la dépression et de la dépendance et, d’autre part, sa description des deux aspects de cette maladie mentale. Nous illustrerons cette présentation par des exemples tirés de notre expérience et nous apporterons notre contribution personnelle lorsqu’il sera question de la multiplicité des choix devant lesquels nous sommes et de sa reformulation en terme de pression et de résistance.
I UNE APPROCHE HISTORIQUE l’évolution de la dépression et de la dépendance
À l’heure actuelle, on s’intéresse beaucoup à la dépression ainsi qu’à son rapport avec la culture de l’autonomie. Il n’en a pas toujours été ainsi. Replacer les notions de dépression et d’autonomie dans une perspective historique permet de poser les questions suivantes : quels changements se sont produits dans la perception des syndromes psychiatriques depuis le xixe siècle ? En quoi ces changements reflètent-ils des mutations socioculturelles ? En d’autres termes, dans quelle mesure sont-ils le reflet de notre mode de vie ? Voyons les réponses données par Ehrenberg à ce sujet. Deux siècles de psychiatrie : le fou, le névrosé et le dépressif. Sans entrer dans les détails, il est possible de caractériser — voire de caricaturer — la manière dont le malade mental a été considéré au cours des deux derniers siècles. En 1800, « le » malade mental est un « fou », un aliéné, un psychotique. Il s’agit d’un individu qui a perdu la raison, qui a dû fuir la réalité pour se retirer dans ses mirages, ses délires, ses hallucinations. La folie est un problème, une maladie de la (dé)raison. En 1900, « le » malade mental est un névrosé ou un hystérique. Certes, il ne s’agit pas d’un individu déconnecté de la réalité, mais d’une personne qui doit payer le prix — mental — pour tenir à distance ses instincts, ses désirs, ses pulsions qui sont contraires
Une approche historique
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aux lois en vigueur et aux tabous. La névrose, l’hystérie et les autres formes de conversion sont alors un problème ou une maladie qui relèvent d’un conflit avec des lois et d’un sentiment de culpabilité. En 2000, « le » malade mental est un être dépressif et/ou un toxicomane. Il n’est pas « fou » et n’est pas accablé par l’obligation d’obéissance aux lois parentales ou à un quelconque système traditionnel. Il cède parce qu’il est épuisé par le poids de la responsabilité qui lui incombe dans l’accomplissement de sa propre existence. Il a honte de ses échecs et se sent coupable. Il connaît un conflit intérieur. Dépression et dépendance sont donc les deux aspects d’un problème ou d’une maladie faite de vide, de manque, d’échecs. La dépression est un vide que l’addiction tente de combler. À notre époque, il y a encore des psychotiques et des névrosés. C’est pourquoi, nous sommes en droit de nous questionner : notre société divisée, « polyphonique », ne crée-t-elle pas ce climat propice au déclenchement des troubles psychotiques tels que la schizophrénie chez les personnes à risque ? Le malade mental dit quelque chose sur notre société, sur notre culture, sur chacun d’entre nous. Même si le lecteur n’est pas dépressif ou toxicomane, il se peut qu’au fil des pages, il se retrouve ou qu’il reconnaisse quelqu’un de son entourage dans la description de la pathologie. Dans l’approche historique, nous nous intéresserons principalement au passage progressif de la névrose à la dépression et l’addiction. Cette dernière s’avère être la psychopathologie ou la maladie mentale la plus évidente dans notre culture. D’une personnalité névrosée à une personnalité dépressive. Au début du xxe siècle, la thérapie psychanalytique suit les traces de Sigmund Freud. Elle consiste essentiellement à faire remonter à la surface un conflit qui se joue dans l’inconscient de l’homme. Au cours des séances, le patient comprend alors pourquoi il présente certains symptômes et notamment de caractère dépressif. Le névrosé est un individu capable de faire émerger ce conflit. Le thérapeute, lui, encourage ce processus de mise en lumière.
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Fatigue de devoir choisir
Au cours du xxe siècle, surtout à partir des années 1970, les psychanalystes sont de plus en plus confrontés à des personnalités avec lesquelles cette méthode s’avère inefficace. Le patient n’est pas en mesure de laisser émerger un conflit — soit parce qu’il n’y a pas de conflit, soit parce qu’il en est incapable. Se sentant vide et fragile, il supporte difficilement les aléas de la vie, affiche un comportement de dépendance et recherche des états de bien-être1. Le déchirement qu’il éprouve n’est pas provoqué par un conflit intérieur ou un sentiment de culpabilité, mais par une sensation de mal-être, une impression de manque insaisissable qu’il a tendance à vouloir combler. D’où vient ce changement ? D’une culture névrosée à une culture dépressive. Ehrenberg constate une évolution des valeurs culturelles, surtout à partir des années 1960. Réussir sa vie, ce n’est plus suivre les règles traditionnelles héritées et intégrées bon gré mal gré, mais avoir le droit de décider de sa vie. Il est éclairant d’examiner comment ce changement se manifeste dans notre quotidien, tout en évitant d’opposer de manière trop simpliste l’hier et l’aujourd’hui. Auparavant, une seule question importait : que dois-je faire pour être heureux ? La réponse était simple : accomplir son devoir et, en règle générale, il n’était pas très difficile de savoir en quoi il consistait. Aujourd’hui, impossible de répondre à la question sans avoir au préalable répondu à une autre : qui suis-je ? À présent, l’homme est heureux lorsqu’il peut satisfaire ses désirs les plus profonds2. En d’autres termes : auparavant, il s’agissait de se conformer aux multiples règles, lois, coutumes et tabous dictés par la société ambiante. À présent, il convient de construire sa propre identité sans tenir compte des critères des parents ou sans adopter des rôles sociaux clairement définis3. Ce changement permet d’expliquer pourquoi, depuis les années 1970, le primat est accordé à la vie intérieure, sous ses diverses formes. 1.¥A. Ehrenberg, La Fatigue, p. 141. 2.¥A. Ehrenberg, La Fatigue, p. 128. 3.¥A. Ehrenberg, La Fatigue, p. 179.
table des matières
Introduction ………………………………………………………
5
Première partie fatigué de devoir choisir La dépression, « syndrome de fatigue chronique de l’autodétermination » …………………………………………………………
11
I. Une approche historique. L’évolution de la dépression et de la dépendance …………………………………………………… Deux siècles de psychiatrie : le fou, le névrosé et le dépressif ……… D’une personnalité névrosée à une personnalité dépressive ……… D’une culture névrosée à une culture dépressive …………………
12 12 13 14
II. Vouloir, pouvoir et devoir choisir soi-même. La vie comme un choix multiple ………………………………………………… Vouloir choisir ………………………………………………… Pouvoir choisir ……………………………………………… Devoir choisir …………………………………………………
17 17 18 23
III. La fatigue d’être soi. L’implosion dépressive et l’explosion addictive ………………………………………………………… L’explosion des addictions : combler le vide dépressif …………… La médicalisation de la dépression ………………………………
24 27 30
IV. Pourquoi sommes-nous si fatigués ? Plus de pression, moins de résistance …………………………………………………… Un lourd fardeau ………………………………………………
34 34
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Table des matières 1. Les changements imposés en permanence ………………… 2. L’embarras du choix ……………………………………… 3. Condamné à chercher sans relâche ………………………… Moins de résistance : une plus faible tolérance à la frustration ……
35 38 39 41
V. De la loi à l’image, du tabou au must …………………………
43
Conclusion …………………………………………………………
45
Deuxième partie l’autodétermination engendre-t-elle réellement de la fatigue ? L’expérience des personnes dépressives de nos jours : besoins et perspectives …………………………………………………… Lorsque l’âme parle… …………………………………………
49 51
I. Le besoin d’échappatoire. L’épuisement dépressif comme échappatoire ………………………………………………………… Ce n’est plus une vie ! Je jette l’éponge ! …………………………
54 54
II. Besoin de prendre conscience. Moins libre qu’on ne le pense … Quoi que je fasse, je ne m’en sors pas …………………………… Il n’est pas facile de satisfaire tout le monde ……………………… Je suis perdu… ………………………………………………… J’ai ouvert les yeux. Je ne me ferai plus avoir ……………………
58 60 63 64 65
III. Besoin d’un « horizon ultime » ……………………………… Aujourd’hui ceci, demain cela… L’autorité me manipule ! ……… Je sais de nouveau pour qui je vis, pour quoi je vis ……………… Je revis la religion de mon enfance d’une tout autre manière ………
66 66 68 70
IV. Intériorisation ………………………………………………… Je ne sais plus ce que je veux. Je ne me (re)connais plus …………… Je ne vis plus. On me maintient en vie …………………………… Je n’ai pas le choix. Il faut y aller ! ……………………………… Ça fait un bien fou de se retrouver ……………………………… Depuis que je me suis retrouvé, je reprends goût à ce que je fais …… J’ai appris à méditer …………………………………………… Impossible d’y arriver tout seul… ………………………………
72 72 73 75 76 78 80 82
V. Le besoin de s’accepter ………………………………………… Je ne signifie rien. Je ne suis plus personne ………………………
84 84
Pourquoi devons-nous être parfaits ? Ce que nous faisons, ne suffit-il pas ? ………………………………………………………
85
Table des matières
207
Je ne suis qu’un homme, rien de plus… ………………………… Je ne suis pas capable de tout faire, mais cela ne fait rien ………… Un thème universel …………………………………………… Je fais tout simplement ce que j’ai à faire ………………………… Tu peux m’accepter tel que je suis ………………………………
86 88 89 90 92
VI. Besoin d’entrer en relation avec les autres et avec l’autre …… 93 Je ne fais partie de rien ………………………………………… 93 Grâce à toi, j’ai repris goût à la vie ……………………………… 94 Ce que je suis devenu, c’est aux autres que je le dois ……………… 95 Je me sens si vide au fond de moi ……………………………… 96 Je me sens abandonné et « perdu » dans la vie …………………… 98 Je veux renouer avec la vie ……………………………………… 100 Ma foi m’a aidé ……………………………………………… 101 Conclusion ………………………………………………………… 104 Troisième partie l’autodetermination-en-relation En quête d’une spiritualité de l’autodétermination ……………… 109 I. L’autodetermination-en-relation ……………………………… Sept relations ………………………………………………… La relation avec notre être profond ………………………… La relation avec notre corps ………………………………… La relation avec autrui ……………………………………… La relation avec la communauté locale ……………………… La relation avec la société …………………………………… La relation avec le monde des pauvres ……………………… La relation avec un horizon ultime …………………………… Le fils prodigue …………………………………………… Pas de retour vers le passé : la tentation des valeurs anciennes …… À la recherche de repères : « Le Grand Inquisiteur » de Dostoïevski …
112 113 114 115 116 117 118 120 121 121 123 125
Une vision d’avenir : la liberté du Christ comme réelle autodétermination-en-relation ………………………………………… En quoi saint Paul peut-il nous inspirer à ce sujet ? ……………
127 131
II. L’autodétermination-en-relation en fin de vie ……………… 134 Soins palliatifs et autodétermination-en-relation ………………… 134 Des exemples vécus : décisions éthiques en fin de vie et autodétermination-en-relation ………………………………………… Les décisions éthiques en fin de vie : bref aperçu ……………… La décision de non-traitement ………………………………
136 136 137
208
Table des matières L’euthanasie ……………………………………………… La sédation palliative ……………………………………… L’interruption de vie sans demande du patient ……………… Les décisions prises à la place des personnes incapables d’exprimer leur volonté ……………………………………………… L’autodétermination en fin de vie en relation avec la figure du Christ … « Livré aux mains des hommes. » …………………………… « Le Père avait remis toutes choses entre ses mains… » ……… L’autodétermination chrétienne ……………………………
139 160 163 165 170 170 171 172
III. L’autodetermination-en-relation au cœur des relations conjugales et familiales ……………………………………………… 174 L’amour rend libre ! …………………………………………… 174 La famille, un milieu privilégié d’autodétermination-en-relation … 177 Parfois, les hommes se bloquent mutuellement dans leur développement …………………………………………………… Un raz-de-marée d’autodétermination est une menace pour les relations familiales ……………………………………………… La barre est placée trop haut …………………………………… Le besoin d’un modèle familial qui soit notre repère ……………… La force de partager la vie de tous les jours ……………………… La force du dialogue …………………………………………… La force de la stabilité et de la fidélité créative …………………… Des petites marques d’attention ………………………………… Naviguer entre l’enchevêtrement et le désengagement ……………
181 183 186 190 192 193 195 198
Conclusion ………………………………………………………… Pourquoi les hommes sont-ils si fatigués ? ……………………… Vive la liberté ! ………………………………………………… L’amour rend libre ……………………………………………
200 200 202 203
178
Table des matières ………………………………………………… 205
Imprimé en Belgique Octobre 2012 Imprimerie Bietlot.
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Marc DESMET, jésuite, a étudié la philosophie au Centre Sèvres (Paris), la théologie et la médecine à l’Université de Louvain. Il a travaillé pendant quatorze ans au Centre « Godsheide » pour la spiritualité ignatienne et dirige le service des soins palliatifs à l’hôpital de Hasselt.
L’autonomie en question
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’idéal de l’homme moderne est d’être autonome ! La pression sociale l’incite à le devenir davantage. Se perçoit pourtant « une fatigue d’être soi » telle qu’on en vient à parler de « société dépressive ». L’autonomie en serait-elle la cause ? Devoir constamment choisir devient une épreuve. Lassé, l’être humain se refugie dans la soumission, quitte à renoncer par là à son autonomie. Partant de ce constat, les auteurs, un médecin et une psychothérapeute, entreprennent ensemble un parcours psychologique et spirituel, afin de présenter une manière de vivre qui ne cause pas ce type de fatigue. Après avoir posé un diagnostic sur la « société dépressive », ils montrent, s’étant mis à l’écoute des personnes dépressives, que la véritable raison de leur souffrance est l’absence de relations. Ils indiquent alors comment sortir des impasses de l’autonomie dans des situations concrètes, telles que les épreuves de fin de vie et les difficultés du milieu familial. Ils rejoignent ainsi l’intuition de base du christianisme: l’amour de soi inclut l’amour des autres et l’amour de autres inclut l’amour de soi.
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