Membre de la Communauté Saint-FrançoisXavier, Marguerite LÉNA fut longtemps professeur de philosophie en hypokhâgne à Sainte-Marie de Neuilly, avant d’enseigner au Collège des Bernardins et au Centre Sèvres à Paris. Elle est connue pour ses ouvrages sur la philosophie de l’éducation.
donner raison 40
cv Léna 02_Struyf Pottier 28/08/13 14:38 Page1
Marguerite Léna
PATIENCE DE L’AVENIR
9 782872 992300
Diffusion : cerf www.editionslessius.be
philosophie
ISBN : 978-2-87299-230-0
Petite philosophie théologale
donner raison
rassemblés ont un statut particulier : ils commencent en philosophie et s’achèvent en théologie spirituelle, ils vont de tel ou tel philosophe à l’Évangile, ou encore partent de l’expérience commune et l’informent par la foi, l’espérance et la charité théologales. Peut-être est-ce un des privilèges des femmes de transgresser ainsi allègrement les frontières des disciplines universitaires pour se tenir au plus près du jaillissement de la vie de l’esprit, là où elle n’a pas encore différencié son élan. L’ouvrage met en valeur trois approches du mystère de l’existence: la temporalité (patience, événement, avenir), la fragilité (peur, pudeur, solitude) et la fraternité (confiance, ressentiment, pardon). Puis il propose des points de discernement sur la vérité et le mensonge, avant de rendre hommage à cinq auteurs lus et relus : saint Augustin, Pascal, Simone Weil, Edith Stein et Paul Ricœur dont l’auteur fut l’élève.
Patience de l’avenir • Marguerite Léna
Témoins d’une trentaine d’années de recherches, les textes ici
du même auteur
Le Passage du témoin. Éduquer, enseigner, évangéliser, Parole et silence, 1999. L’Esprit de l’éducation, Parole et silence, 2004 (3e éd.). Une plus secrète lumière. Méditations sur l’année liturgique, préf. J.-P. Lemaire, photos r. de Feraudy, Lethielleux, 2010.
© 2012 Éditions Lessius, 24, boulevard Saint-Michel, 1040 Bruxelles www.editionslessius.be donner raison, 40 ISBN : 978-2-87299-230-0 d 2012/4255/15 diffusion cerf
PréFace
Petite philosophie théologale : tout est affaire de manière et non de matière. Parler, enseigner, transmettre n’est pas s’en tenir à la seule vérité dans son objectivité, mais bien conduire son interlocuteur là où il ne pensait pas aller. « La fonction propre du discours est d’être une façon de mener les âmes, une psychagogie », rappelait Platon dans le Phèdre (271c). Le plus visible : discourir, se double d’une autre tâche : éveiller la pensée, et s’adosse surtout à un invisible : accueillir comme il se doit ce qui, sinon, ne pourrait se dire ni se comprendre. Il faut dire heureux ce moment où, quand une vérité nous est montrée, se révèle de surcroît cette disposition du cœur qui fait de nous des êtres d’esprit ou de charité. Servir la vérité est aussi servir les hommes. À l’instar de l’orchestre bien mené, l’œuvre s’entend d’abord quand l’interprète sait la servir plutôt que de s’y imposer. Pas de grands auteurs sans une partition qui semble se jouer presque déjà seule. Quand le maître s’efface, il fait voir la grandeur de ceux qui l’ont précédé, et confère à ses disciples ce surcroît de lumière qu’ils n’avaient pas eux-mêmes soupçonné. des plus anciens, comme Parménide, Héraclite et aristote, aux plus modernes comme Pascal, descartes, Kant, ou Hegel, mais aussi Bergson, edith Stein ou Simone Weil, toutes les traversées ont de quoi étonner lorsqu’elles sont bien guidées. La véritable leçon ne tient pas dans le seul attrait de la nouveauté, mais dans la capacité à « faire tradition », à traduire et interpréter pour d’autres (tradere) ce vers quoi, tout seuls, ils n’auraient jamais été entraînés.
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Préface
marguerite Léna fut pour nous, pour beaucoup, ce « maître discret » qui a su nous provoquer à la pensée. Nous pouvons bien nous dire aujourd’hui en dette, nous ses anciens étudiants, à condition d’ajouter qu’il s’agit là d’une de ces dettes légères, marquées d’abord par la générosité de qui donne. Ici le calcul fait pâle figure et compter n’est plus de mise, ni pour le maître qui ne cherche pas à savoir de combien il devrait être payé en retour, ni pour ceux que cette dette aura paradoxalement rendus plus riches. mais ce n’est que justice qu’un jour hommage soit rendu. Que chacun se souvienne des auteurs étudiés et soit reconnaissant pour la manière d’y avoir été introduit. Grâce à marguerite Léna, nous avons enfin su ce que « lire » signifie. Il ne suffisait évidemment pas de savoir parler ou de simplement déchiffrer les mots : il convenait ici de laisser ces mots s’exprimer par eux-mêmes pour que surgisse le sens. Non seulement le langage signifie, mais il a cette faculté, parfois, de nous transporter. traversant Platon, la Grèce nous était donnée ; descendant en Pascal, un abîme intérieur soudain surgissait ; parcourant Bergson, la vie elle-même était comme nouvellement livrée. chez marguerite Léna, le tout se donne toujours dans la partie. Point n’est besoin de trop embrasser pour bien penser. On s’efforcera au contraire de persévérer, et vingt fois sur le métier de remettre l’ouvrage. Pas de progrès sans répétition, ni de sommet sans une périlleuse ascension. Peu importe combien d’étapes, seule compte la traversée. Le professeur savait qu’il y a toujours des raisons d’espérer, et que même les commençants auraient vite fait de progresser. elle aimait à citer Simone Weil : « La joie d’apprendre est aussi indispensable aux études que la respiration aux coureurs. Là où elle est absente, il n’y a pas d’étudiants, mais de pauvres caricatures d’apprentis qui, au bout de leur apprentissage, n’auront même pas de métier1. » La Patience de l’avenir requiert maintenant de se déployer, dans la lecture certes, mais également dans l’apprentissage de la temporalité. Les disciples de marguerite Léna le savent pour l’avoir appris de Bergson qu’elle sut aussi, et si bien, leur enseigner. Seule la « durée » fait voir ce qui, dans l’instant, n’est pas immédiatement donné. Qu’elle 1.¥« du bon usage des études scolaires en vue de l’amour de dieu », Attente de Dieu, Le Livre de Poche, 1963, p. 91.
Préface
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soit ici remerciée de sa fidélité, de sa croyance indéfectible en un avenir à chacun donné, et de son enracinement en celui qu’elle put d’autant mieux transmettre qu’elle y était fermement attachée. La hauteur des branches se mesure à la profondeur des racines, et à la capacité pour l’arbre de se tenir fermement planté. Vient parfois le temps où il importe de ne pas l’oublier, et d’en faire mémoire comme pour transmettre à d’autres la flamme qui nous fut passée. « Honneur au maître2 » : tel est bien ce qu’aujourd’hui nous voulons exprimer à celle qui patiemment nous a formés. ceux qui parlent ici savent partager avec bien d’autres cette inscription dans cette lignée, sans laquelle jamais ils n’auraient pu se développer. dans l’enseignement, comme toute activité, nul n’est mieux récompensé que lorsqu’il donne sans compter. ainsi en va-t-il de cette « école » que marguerite Léna sut initier, laissant chacun suivre sa « vocation », qui pour certains fut celle d’embrasser son métier de professeur de philosophe. Les matières peuvent varier, seule compte la « manière » dont se transmet cette vie qui nous fut donnée. La manière de dire, ou d’accueillir : « Si le dieu indique, il laisse aussi une dimension de liberté : le symbole ne parle qu’à celui qui veut bien l’écouter3. » emmanuel falque et jérôme de gramont.
2.¥Cf. Honneur aux maîtres, collectif présenté par m. Léna, critérion, 1991. 3.¥Cf. cours de marguerite Léna sur Héraclite, Hypokhâgne, école Sainte-marie de Neuilly, le 11 octobre 1977 (note manuscrite de J. de Gramont).
À mes élèves, étudiantes et étudiants des Centres Madeleine Daniélou, de la Faculté Notre-Dame et du Centre Sèvres. En reconnaissance.
INtrOductION Écris, mais à mots lents Que l’horizon aille à la ligne au fur et à mesure que tu avances dans la vie dans la patience de l’avenir1.
ces mots d’un poète m’ont offert le titre d’un livre qui n’aurait pas vu le jour sans l’amicale initiative et la discrète insistance d’emmanuel Falque et de Jérôme de Gramont. Il rassemble des textes dont chacun est né de circonstances diverses, a paru dans des revues ou des ouvrages divers, et n’imaginait pas se retrouver un jour en compagnie des autres sous un seul et même titre. « Patience de l’avenir. » À qui se tient, par métier et par vocation, au début du parcours que des jeunes vont suivre pour, comme on dit, « entrer dans la vie », cette expression parle magnifiquement. Professeur de philosophie dans la classe d’hypokhâgne qui marque le seuil initiatique des études supérieures littéraires, j’aimais rappeler aux étudiants qu’ils avaient déjà connu une « classe préparatoire » dans leur première année d’école primaire, et que, somme toute, il s’agissait, aujourd’hui comme alors, d’apprendre à lire et à écrire. et de fait ils apprenaient, et moi avec eux, à lire et à écrire au contact de ces œuvres de pensée dont chacune est née de lentes patiences et ne se livre qu’à de lentes patiences. Ils apprenaient, et moi avec eux, le labeur des rudes semailles en vue d’imprévisibles moissons. au détour d’une page de Platon ou de Pascal, de Hegel ou de Levinas, s’entrouvrait alors devant eux cet avenir qui n’a pas seulement besoin, pour qu’un jeune ose s’y aventurer, de perspectives d’emploi et d’intégration sociale, mais plus encore d’un viatique de vérité et de beauté, d’exigence 1.¥Frère Gilles Baudry o.s.b., Versants du secret, mortemart, rougerie, 2002.
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Introduction
et d’espérance. au fil de l’année, nous écrivions ensemble, « à mots lents », une histoire dont ni les uns ni les autres ne savions encore où elle nous menait, mais dont nous savions déjà, les uns et les autres, qu’elle méritait d’être vécue. Péguy disait qu’une grande philosophie n’est pas celle qui n’a pas de brèches, mais celle qui a des citadelles2. Les thèmes et les auteurs convoqués ici pour faire ensemble un livre ont tous été pour moi, un jour ou l’autre, des citadelles. une citadelle selon Péguy n’est pas un lieu de retranchement, mais d’élan. Non de repli mais d’invincible vie. un lieu à partir duquel on peut aller de l’avant vers de nouvelles quêtes et de nouvelles conquêtes. On ouvre un livre, on découvre un auteur, et c’est le monde qui s’ouvre et l’homme qui se découvre. Il y a dans le quotidien scolaire des heures, et plus souvent de brefs instants, où se fait un silence qui n’obéit plus à aucune contrainte extérieure, pas même à un intérêt ou à une motivation, mais à quelque chose de plus secret et de plus essentiel, à quelque chose comme un besoin de l’âme. c’est peut-être en hommage à ces moments de l’âme que j’ai choisi pour sous-titre : Petite philosophie théologale. L’expression de « philosophie théologale » peut étonner. À ma connaissance elle n’a fourni de titre à un livre qu’au début du xviie siècle, où un certain thomas Jablier publia un Traicté de la philosophie théologale de nature humaine, par la science de laquelle on parviendra à cognoistre Dieu et soy-mesme. Pareil titre annonçait l’ampleur du propos ! Le mien est infiniment plus modeste. membre de la communauté Saint-François-Xavier, communauté de vie consacrée, et nourrie de la tradition spirituelle issue de madeleine daniélou, j’ai vécu toute ma mission en tant qu’enseignante de cette discipline « profane » qu’est la philosophie. mais je n’ai jamais ressenti cet exercice comme une sorte de sourdine mise à mon appel apostolique. Non que j’aie enseigné une « philosophie chrétienne », expression problématique à bien des titres. mais, que ce soit à des étudiants de classes préparatoires ou à des séminaristes, j’ai toujours tenté d’enseigner en chrétienne la philosophie. c’est-à-dire de servir, dans les limites et avec les moyens qui étaient les miens, l’appel à une sainteté de la raison, appel qui nous concerne tous. 2.¥charles Péguy, Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne, Œuvres en prose complètes III, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1992, p. 1263.
Introduction
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enseigner ainsi la philosophie, c’était vivre ma propre vocation à la vie consacrée à la manière de cet homme de l’évangile qui, ayant découvert un trésor dans un champ, ne peut s’en rendre propriétaire et surtout en partager à d’autres la joie qu’en achetant tout le champ. tout le champ : toute la quête des hommes vers la vérité de leur humanité commune, à travers errances et tâtons, dans l’inquiétude de la nuit, dans la vigilance ardente à la lumière, dans le consentement ordinaire au clair-obscur. c’est là qu’était enfouie pour moi la perle unique du royaume, et je ne cesse de m’émerveiller de ce que, malgré l’ampleur du champ et la pesanteur de sa terre, le trésor n’a cessé d’y briller de sa discrète et inaltérable lumière. et j’ose espérer que ceux qui entraient avec moi dans le champ en repartaient avec, au creux des mains, quelques piécettes de ce trésor. Sollicitée pour écrire dans des revues ou participer à des colloques et des ouvrages à finalité théologique ou spirituelle, j’ai pu alors parler plus explicitement des choses de dieu, et passer ainsi de ce langage « en paraboles » qui désignait le royaume par le moyen des choses de l’homme, à une expression plus directe des choses de dieu. mais je n’ai pas renoncé pour autant aux ressources que m’offrait la longue fréquentation de la pensée philosophique. Si bien que beaucoup des textes ici rassemblés ont un statut hybride, commencent en philosophie et s’achèvent en théologie spirituelle, vont de tel ou tel philosophe à l’évangile, ou encore partent de l’expérience commune et l’informent par la foi, l’espérance et la charité théologales. Peut-être est-ce un des privilèges des femmes de transgresser ainsi allègrement les frontières des disciplines universitaires pour se tenir au plus près du jaillissement de la vie de l’esprit, là où elle n’a pas encore différencié son élan. Là où, nous dit saint Paul, « l’esprit se joint à notre esprit pour témoigner que nous sommes enfants de dieu » (rm 8,16). telle est du moins la source d’où sont nées ces pages. Pour faire droit au titre choisi, il fallait commencer par quelques textes sur le temps, cette réalité dont saint augustin nous dit que nous la connaissons tant qu’on ne nous demande pas en quoi elle consiste3, et dont Bergson affirme qu’elle est l’étoffe même dont notre âme est faite. mais la temporalité est aussi l’indice de la fragilité d’une existence 3.¥Confessions, XI, 14, 17, Bibliothèque augustinienne, volume 14, p. 299.
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Introduction
qui ne peut ni se fonder sur soi, ni s’assurer de soi dans la durée. La deuxième section du livre explore quelques aspects de cette fragilité, qui retentit dans la vie affective et nous renvoie à l’identité d’un être « spirituel jusque dans sa chair, charnel jusque dans son esprit ». La section suivante, « difficile fraternité », ouvre à l’altérité cette identité personnelle, sans méconnaître les combats requis pour qu’autrui devienne réellement un « prochain » dans la réciprocité de la sollicitude et de la confiance. À la suite de ces diverses approches du mystère de l’existence, il m’a paru possible de rassembler quatre textes qui portent, à des titres divers, sur la question de la vérité, avant d’honorer enfin ma dette envers quelques penseurs dont le long compagnonnage a éclairé secrètement ou orienté visiblement tous les textes précédents : augustin, Pascal, Simone Weil, edith Stein, Paul ricœur. Le mot de « reconnaissance » choisi pour titre de cette section ne dit pas seulement ma gratitude, mais, selon la belle polysémie de ce terme, il rappelle qu’il ne s’agit là que de pages exploratoires, qui ne prétendent aucunement proposer une vue d’ensemble de ces fortes pensées. restait à conclure par une dernière section, que j’ai voulue plus méditative que réflexive. tant il est vrai que vient toujours un moment où, dans la vie théologale, le travail de la raison doit céder la place à l’émerveillement de la rencontre, et les mots au silence. ce livre ne voudrait être lui-même qu’une semence confiée, en chacun de ses lecteurs, à la « patience de l’avenir ».
TABLE DES MATIÈRES
Préface, par E. Falque et J. de Gramont ………………………………
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Introduction …………………………………………………………
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Première section le temps ou le don du possible Patience de l’avenir ……………………………………………………
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Éloge du temps ordinaire …………………………………………… Le casseur de pierres …………………………………………… Le règne morne des âmes habituées …………………………… Le malheur de Sisyphe ………………………………………… L’Heure entre toutes les heures ………………………………… Tout mettre en exercice d’aimer ………………………………… L’ordinaire transfiguré ………………………………………… Le bel aujourd’hui ………………………………………………
21 22 23 25 26 26 28 29
Au gré de l’événement
33 34 36 37 38 39 40 42
………………………………………………
Une surprise de la conscience …………………………………… L’événement est un appel ……………………………………… Dans une histoire irréversible …………………………………… L’événement appelle le récit …………………………………… Dans le récit pascal ……………………………………………… L’Événement en qui tous les autres prennent sens ……………… Le clair-obscur de la foi …………………………………………
286
Table des matières Deuxième section fragilités
L’appel de la fragilité ………………………………………………… La fragilité, un appel …………………………………………… La fragilité, une épreuve ………………………………………… L’épreuve du mal ……………………………………………… La fragilité, une grâce ……………………………………………
47 48 53 56 58
Traverser la peur ……………………………………………………… Nu devant le monde …………………………………………… Nu en sa liberté ………………………………………………… Nu devant Dieu ………………………………………………… Un unique drame spirituel ……………………………………… Sauver la peur …………………………………………………… Entre les mains du Fils ………………………………………… Le don d’une confiance …………………………………………
63 65 66 67 68 70 72 73
La pudeur, « sentinelle de l’invisible » ……………………………… Dans le clair-obscur de l’existence ……………………………… Une réalité vulnérable ………………………………………… Éducation à la pudeur, éducation par la pudeur ………………… La chasteté de l’intelligence …………………………………… La pudeur, seuil et chemin de la vie spirituelle ………………… Une école de délicatesse spirituelle ………………………………
77 78 80 83 85 87 88
Solitude fondamentale ? ……………………………………………… Les situations de solitude ……………………………………… La solitude de condition ………………………………………… Le combat spirituel de la solitude ……………………………… La solitude de raison …………………………………………… Le don de la Présence …………………………………………… L’alliance nouvelle ……………………………………………… Solitude, mystère pascal …………………………………………
91 93 94 96 98 100 103 104
Troisième section difficile fraternité « Qui est mon prochain ? » …………………………………………… De l’évidence du proche à la révélation du prochain …………… La parabole au risque de la pensée philosophique ……………… Retour à la source : une « attention créatrice » ………………… L’inépuisable bonté …………………………………………… Au-delà de l’éthique : la lecture croyante ………………………
109 110 113 116 117 119
Table des matières
287
L’homme sans ressentiment ………………………………………… Jésus-Christ haï ………………………………………………… Un amour sans raison ………………………………………… Il a tué la haine …………………………………………………
123 125 126 128
Pardonner …………………………………………………………… La divine école du pardon ……………………………………… Le cercle de la miséricorde ……………………………………… À l’heure de la Pâque ……………………………………………
131 132 134 136
C’est la confiance qui nous garde …………………………………… Au seuil de la vie morale ………………………………………… L’homme, un être de parole …………………………………… Un triple paroxysme …………………………………………… Une condition humaine de « natalité » …………………………
139 140 142 143 146
Quatrième section discernements Simplicité
……………………………………………………………
153
Refuser le mensonge ………………………………………………… Figures du mensonge …………………………………………… Du mensonge à la violence ……………………………………… L’épiphanie de la Croix ………………………………………… Au foyer de l’éthique chrétienne ……………………………… Le Oui qu’aucun Non ne suivra …………………………………
157 158 159 160 161 163
« La vérité vous rendra libres » ……………………………………… Une « étrange et longue guerre » ? ……………………………… Une heureuse polyphonie ……………………………………… Le courage de la conscience …………………………………… La Vérité en procès ……………………………………………… L’alliance pascale ……………………………………………… Le combat spirituel de la liberté ………………………………… Libres pour aimer ………………………………………………
167 169 171 174 176 177 179 181
Servir la vérité, servir en vérité ………………………………………
185
Cinquième section reconnaissances Augustin et Pascal : « Pour disposer au christianisme » …………… Un exercice de charité de l’intelligence ………………………… Guérir la raison …………………………………………………
201 202 204
Table des matières
288
Distinguer pour unir …………………………………………… Si Platon était encore vivant… ………………………………… Des « contrariétés » à la « raison des effets » ……………………
207 209 210
Simone Weil : La coupe de la beauté ………………………………… « Quand le silence de Dieu entre dans notre âme… » …………… L’insaisissable don ……………………………………………… Comme une confidence d’amour ………………………………
215 215 218 221
Paul Ricœur : Espérer pour comprendre …………………………… Une intentionnalité philosophique spécifique ………………… Au confluent des « thèmes » et des « sources » ………………… Au seuil d’une poétique de la volonté ……………………………
225 227 232 237
Edith Stein : Dans la déchirure ……………………………………… Déchirure de la manifestation ………………………………… Clôture et déchirure de l’histoire ……………………………… Déchirure de la Croix …………………………………………… L’exil et l’alliance ……………………………………………… « J’ai dit : me voici » …………………………………………… « Nous allons pour notre peuple » ………………………………
243 245 248 250 254 255 257
Sixième section envoi Blessures de la parole …………………………………………………
263
Béatitudes de la Parole ………………………………………………
271
Attestation ……………………………………………………………
275
Sources
Revues ………………………………………………………… Ouvrages collectifs ………………………………………………
283 283 284
Table des matières ……………………………………………………
285
………………………………………………………………
Imprimé en Belgique Octobre 2012 Imprimerie Bietlot.
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rassemblés ont un statut particulier : ils commencent en philosophie et s’achèvent en théologie spirituelle, ils vont de tel ou tel philosophe à l’Évangile, ou encore partent de l’expérience commune et l’informent par la foi, l’espérance et la charité théologales. Peut-être est-ce un des privilèges des femmes de transgresser ainsi allègrement les frontières des disciplines universitaires pour se tenir au plus près du jaillissement de la vie de l’esprit, là où elle n’a pas encore différencié son élan. L’ouvrage met en valeur trois approches du mystère de l’existence: la temporalité (patience, événement, avenir), la fragilité (peur, pudeur, solitude) et la fraternité (confiance, ressentiment, pardon). Puis il propose des points de discernement sur la vérité et le mensonge, avant de rendre hommage à cinq auteurs lus et relus : saint Augustin, Pascal, Simone Weil, Edith Stein et Paul Ricœur dont l’auteur fut l’élève.
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