S E N I E R S E D S E D T E S E M hOM
RS 364 ...LEU OURS TRES J
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EDITIONS MONOGRAPHIC
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DES REINES ET DES HOMMES
Remerciements particuliers à l'éleveur Philippe Kittel et au vacher Sébastien Gramm qui ont accepté de nous faire partager leur quotidien. Remerciements à Serge et Stéphane, ainsi qu'aux nombreuses personnes qui ont participé à la réalisation de cet ouvrage.
PHOTOGRAPHIES Jean Margelisch – première partie, 4e de couverture Sébastien Gramm TEXTES Propos recueillis par Jean-Yves Gabbud, journaliste au Nouvelliste HISTORIQUE Jean-Yves Gabbud GRAPHISME & MISE EN PAGE Pauline Gaspoz ISBN – 978-2-88341-314-6 ©2019 – Monographic SA, 3960 Sierre
DES REINES ET DES HOMMES
...LEURS 364 AUTRES JOURS
EDITIONS MONOGRAPHIC
1 2 , N O I S S A P A L E D De l'amour et du temps p.11
DE PARIS E G A P L A ' L à p.81
s t i t e p t e s d n a Gr événements de l’histoire t e s n e r é H ’ d de la race t n e r u o t n e ’ l i u de ceux q p.121
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, N O I S S A P DE LA R U O M A ' L DE S P M E T ET DU J’ai été en contact tout petit avec le monde des vaches. Lorsque mon père, Urbain, est revenu de l’étranger, il a commencé à travailler dans l’immobilier dans le val d’Anniviers. Il a vite compris que pour développer le tourisme, il fallait que les terrains soient entretenus. Je pense qu’au départ, la vache était pour lui la meilleure « tondeuse à gazon » pour la montagne. Il s’est vite passionné pour les reines. Il a eu la reine du Comptoir en 1973, avec Promesse. J’était trop jeune, je n’avais que quatre ans, pour m’en souvenir. Par contre, je me souviens très bien de la victoire au Comptoir de Chiquita en 1983. J’ai une relation quasi fusionnelle avec papa. Il m’a transmis sa passion des vaches et non des reines, parce que je n’aime pas que celles qui gagnent, j’aime les vaches en général. Oui, j’aime les vaches. Quand tu te lèves tous les matins pour soigner tes bêtes, tu peux dire que tu les aimes… Aujourd’hui, j’ai 27 bêtes. Certaines se trouvent dans les étables communautaires de Vissoie et de Chandolin et les autres dans mon étable privée. ¬ 13
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DE PARIS E G A P L à L'A J’ai passé six étés à l'alpage. Ces moments m’ont profondément transformé. Mon regard sur le monde, sur l’homme, sur la vache a changé. Né à Paris le 10 mars 1981, l’année de l’élection de François Mitterrand à la présidence de la France, rien ne me prédestinait à devenir le vacher-photographe d’un alpage de vaches lutteuses de la race d’Hérens. Né d’un père allemand et d’une mère française, deux semaines après ma naissance nous partons pour le continent africain. Je resterai six ans au Cameroun, avant de retrouver l’Europe. Ce sera d’abord Hambourg, puis retour en France où je passe le bac à Dreux avant d’entreprendre des études de graphisme à Paris. Je m’ennuie un peu dans la capitale française, le premier contact avec le monde de la pub ne me convient pas. Ce n’est pas mon milieu. Mon milieu à moi, ce sera le pays des montagnes et des vaches. ¬ 83
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LE MOMENT MAGIQUE C’est un moment magique qui ne dure que quelques secondes, parfois qu’une fraction de seconde, le moment où tout le troupeau est couché en même temps. C’est un instant fugace, car il y a toujours une ou l’autre laitière qui profite de manger lorsque les autres sont couchées… comme les meilleures lutteuses se réservent la meilleure herbe, les autres doivent trouver des astuces pour avoir accès aux bons morceaux… Ce moment magique n’est pas seulement esthétique. Il est aussi utile au vacher. À ce moment-là, tu souffles un peu ; tu peux relâcher l’attention. LES PHÉNOMÈNES MÉTÉO J’ai été surpris par les conditions météorologiques régnant en altitude. La première année, je me suis dit qu’on était en été et je suis venu avec des t-shirts. J’étais très mal équipé. C’était dur. Ensuite, j’ai investi dans un équipement de marin breton… Des habits chauds qui me seront d’une grande utilité. La vie à l’alpage ne se déroule qu’en été. En altitude, cette saison n’est pas une garantie contre des phénomènes météorologiques difficiles. Chaque mois de chaque année, la neige est tombée. J’ai vécu des tempêtes de marin à la montagne. Dans ces moments-là, on se sent seul au monde. Les vaches restent calmes lorsqu’il neige. Le vent ne les dérange pas trop non plus. Par contre, lorsqu’il neige et qu’il vente, ou qu’il pleuve et qu’il vente en même temps, les vaches continuent de bouger. Elles cherchent à rentrer à l’étable. Si on les laissait faire, elles descendraient en plaine. Lorsque la tempête bat son plein, on ne peut pas se protéger… on doit protéger « ses » bêtes. On doit apaiser le troupeau. Les bêtes ont tendance à chercher à sauter le fil. Elles lèvent la queue, courent toutes ensemble. C’est l’instinct grégaire qui se manifeste. ¬ 113
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s t i t e p t e s d n Gra e r i o t s i h ’ l e d s événement s n e r é H ’ d e c a r de la t n e r u o t n e ’ l i et de ceux qu Néolithique Apparition des vaches en Valais.
1541 Premier document mentionnant l’alpage de Dorbon.
IVe siècle av. JC Première référence au fromage du Valais.
1574 Première trace de la raclette valaisanne mentionnée Par des voyageurs (mais le terme raclette n’apparaît pas).
301 L’empereur romain Dioclétien veut juguler la hausse des prix. L’Édit du Maximum fixe les prix maximaux auxquels peuvent être vendus biens et services dans l’Empire. Les 327 grammes de fromage sec coûtent 12 deniers, alors qu’un ouvrier agricole reçoit 25 deniers par jour de travail et un maçon, un ébéniste ou un boulanger en touchent 50. 1000 L’alpage de Mille au-dessus de Bruson est le premier alpage à être géré sous la forme d’un consortage. Son nom viendrait de cet événement. 1306 Date du plus ancien document mentionnant l’alpage de Sery. 1340 Un document mentionne l’existence d’un consortage à l’alpage de Sery.
1680 Datation des plus anciennes sonnettes valaisannes retrouvées. 1699 Première mention du mot « fondue », dans une recette zurichoise. 1735 Le mot « fondue » est enregistré dans Le cuisinier moderne de Vincent La Chapelle. 1780 Début de la fabrication des Sonnettes Oreiller à Bagnes. 1782 Le nom de Montagne de Pépinet est cité dans l’acte de partage entre la grande commune de Lens et la montagne. ¬ 123
1884 La race d’Hérens est reconnue officiellement pour la première fois à l’occasion de l’introduction de la loi cantonale sur l’élevage. L’assurance du bétail est obligatoire pour tous les éleveurs des localités ayant introduit cette assurance. v La loi cantonale du 24 novembre impose aux administrations communales de disposer d’un taureau pour 60 à 100 vaches à saillir. 1885 v Ordonnance d’application de cette loi qui fixe le standard coloré de la race (basé sur celui défini par la Société sédunoise d’agriculture). v Troisième création du Herd-Book. Mais celui-ci manque de rigueur et ne donne pas satisfaction. 1886 Constitution de la Société de la Laiterie Modèle de Martigny-Ville. 1887 Construction de l’écurie de l’alpage de Ballavaud, sans subvention. Cette écurie est conçue pour contenir 300 vaches. 1888 v 580 alpages sont répertoriés en Valais. v Le recensement fédéral montre que 76,4 % des Valaisans vivent de l’agriculture alors que la moyenne suisse est inférieure à 40 %.
Ouverture et premiers cours donnés à l’école d’agriculture d’écône le 25 janvier avec 14 élèves et 5 maîtres. Le chanoine Maret préside ses destinées. Au programme : des cours théoriques et des pratiques sur deux ans (plus tard, les cours furent réduits à 18 mois). L’école ne recevait que des élèves internes de 16 à 25 ans pour qui la journée commençait tous les matins à 4h30. v Institution du Herd-Book dans la vallée d’Aoste et début de l’organisation des marchés-concours valdôtains. v Fusion entre l’alpage de Comba-Vert et celui de Tounot. 1893 v Participation de l’Hérens à l’exposition inter-races à Sion. v Loi fédérale sur l’amélioration de l’agriculture. 1894 v De nombreux essais sont tentés sur la race d’Hérens par l’inoculation de la tuberculine. Cent vaches sont vaccinées. Une seule réagit mal et contracte la maladie. v Création de l’alpage de la Marlène (ou Marlénaz). 1897 Fondation de l’Union suisse des paysans.
1889 Combat de reines à Sion.
1899 v L’alpage de Champlong se dote d’une première écurie aux petites Arpalles. Cette construction revient à 1 361 francs 60. v Fondation de la Société de laiterie de Montana.
1891 v Construction de l’étable de l’alpage du Giétroz... dont le toit de la voûte s’écroulera rapidement et qui ne sera pas relevé. v Le 3 juin, le Grand Conseil valaisan approuve à l’unanimité la création d’une école pratique d’agriculture à Écône.
1900 v Participation de l’Hérens à l’exposition inter-races à Brig. v Loi sur les alpages. Le Valais compte alors 547 alpages (319 dans le Bas et 228 dans le Haut), représentant une surface de 1 474 km2, dont 861 km2 de surface improductive.
1892 v Début du développement des syndicats d’élevage.
1901 Création de la Société valaisanne d’économie alpestre.
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e c a r a L , 4 8 8 1 e u n n n «e o c e r t s e s n e r é r d’H u o p t n e m e l l e i offic s i o f e r è i m la pre n o i s a c c a o l ’ e d àl n o i t c u d o r t n i ’ l de e l a n o t n a c loi » . e g a v e l é ’ l sur
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