Npe15

Page 1

15/04/08

10:57

Page 1

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine - N°15 - JANVIER / FÉVRIER / MARS 2008

DOSSIER : LES TROUBLES DE LA DÉMARCHE CHEZ LES ÉQUIDÉS

Couv NPE 15

N°15 JANVIER FÉVRIER MARS 2008 revue de formation à comité de lecture

LES TROUBLES DE LA DÉMARCHE

chez les équidés Approches diagnostiques et traitement - Approche diagnostique

face à un trouble de la démarche chez le cheval - Diagnostic et traitement : la myélopathie cervicale compressive - Approche diagnostique des myopathies chez le cheval

DOSSIER : LES TROUBLES

DE LA DÉMARCHE chez les équidés Pour déceler une démarche anormale, le clinicien analyse la locomotion du cheval. Afin de mettre en place un traitement efficace, le diagnostic doit être fiable, donc la sémiologie parfaitement maîtrisée …

Revue internationale - Revue thématique des articles parus à l’étranger - Un panorama des meilleurs articles d’équine : notre sélection (janvier - février - mars 2008) - Synthèse - Adaptation de l’appareil locomoteur du poulain pur-sang à l’entraînement

- Diagnostic et traitement des atteintes nerveuses périphériques responsables des troubles de la démarche - Comment reconnaître une maladie du neurone moteur - Chirurgie Indications et réalisation du traitement chirurgical du harper chez le cheval

Âne - Le comportement sexuel du baudet

Rubriques Observation clinique - Un abcès de cornée chez la jument Chirurgie - Les hernies inguinales en clinique chez le cheval


PP 3 Sommaire

15/04/08

11:42

Page 3

sommaire

N° 15 JANVIER FÉVRIER MARS 2008

Éditorial - L’examen locomoteur est un vrai défi de médecine générale, adapté à la pratique du vétérinaire équin polyvalent … par Roland Perrin Test clinique - Diarrhée profuse chez un foal Sandrine Mesnil

DOSSIER

6

LES TROUBLES DE LA DÉMARCHE CHEZ LES ÉQUIDÉS

4

CHEVAL ET ÉQUIDÉS - Approche diagnostique face à un trouble de la démarche chez le cheval Mickaël Robert, Jean-Luc Cadoré - Diagnostic et traitement : la myélopathie cervicale compressive Christopher Stockwell - Approche diagnostique des myopathies chez le cheval Gaby van Galen, Didier Serteyn, Hélène Amory, Dominique-Marie Votion, - Diagnostic et traitement des atteintes nerveuses périphériques responsables des troubles de la démarche Thomas Launois - Comment reconnaître une maladie du neurone moteur Olivier Bisseaud - Chirurgie - Indications et réalisation du traitement chirurgical du harper chez le cheval Bruno Baup

8 20 25

32 39

43

ÂNE, PONEY - Le comportement sexuel du baudet Ahmed Chabchoub, Ahmed Tibary

47

RUBRIQUES - Observation clinique - Un abcès de cornée chez la jument Thomas Dulaurent, Jean-François Régnier - Chirurgie - Les hernies inguinales en clinique chez le cheval Christian Bussy

50 55 Souscription d’abonnement en page 70

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE - Rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré et Louis-Marie Desmaizières Revue thématique des articles parus dans les revues internationales - Un panorama des meilleurs articles d’équine : notre sélection Florence Bouldouyre, Zoé Burnet, Claire de Fourmestraux, Marie-Anne Hours, Sophie Marchand, Caroline Marguet, Amélie Séna - Synthèse - Adaptation de l’appareil locomoteur du poulain pur-sang à l’entraînement Nicolas Serraud Test clinique - les réponses Tests de formation continue - les réponses

61

CHEVAL

62

ÂNE RUBRIQUE

67 69 70

REVUE INTERNATIONALE

3

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine JANVIER / MARS 2008 - 131


PP 4 Test clinique Q

14/04/08

13:08

Page 4

test clinique

NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel : neva@neva.fr

U

Conseil scientifique Gilles Bourdoiseau (E.N.V.L.) Jean-Luc Cadoré (E.N.V.L.) Pierre Chuit (praticien, Suisse) Marc Gogny (E.N.V.N.) Pierre Lekeux (Faculté de Liège) Olivier Lepage ((E.N.V.L.) Pierre-Louis Toutain (E.N.V.T.) André Vrins (Faculté de Saint-Hyacinthe)

Rédacteurs en chef Louis-Marie Desmaizières (E.N.V.T.) Catherine Gaillard - Lavirotte (praticien) Christophe Hugnet (praticien) Stephan Zientara (A.F.S.S.A. Alfort)

Comité de rédaction Nicolas Barety (Juridique, avocat) Olivier Bisseaud (Chirurgie, praticien) Vincent Boureau (Comportement, praticien) Séverine Boullier (Immunologie, E.N.V.T.) Florence Buronfosse (Pharmaco-Toxicologie, E.N.V.L.) Jean-François Bruyas (Reproduction, E.N.V.N.) Eddy Cauvin (Imagerie, praticien) Gwenaëlle Dauphin (A.F.S.S.A. Alfort) Jean-Claude Desfontis (Physiologie et thérapeutique, E.N.V.N.) Jacques Guillot (Parasitologie, E.N.V.A.) Anne Malblanc (Médecine interne et sportive, E.N.V.N.) Stéphane Martinot (Reproduction, E.N.V.L.) Nathalie Priymenko (Alimentation - nutrition, E.N.V.T.) Michel Péchayre (Chirurgie, praticien) Youssef Tamzali (Médecine interne, E.N.V.T.) Gestion des abonnements et comptabilité Marie Servent Publicité Maryvonne Barbaray NÉVA Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel neva@neva.fr

Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Prix du numéro : 32 € T.T.C CEE : 34 € T.T.C SARL au capital de 7622€ Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 0412 T 86 321 I.S.S.N. 1767-5081

ne pouliche de 4 mois est présentée, en septembre dernier, à la consultation car elle souffre d’abattement, d’anorexie, et présente une diarrhée profuse. ● La pouliche vit dans un petit pré avec sa mère et deux autres poulinières suitées. ● L'examen clinique révèle une fièvre à 40°C, un abattement marqué, des muqueuses congestionnées, des bruits digestifs très augmentés, un ténesme, et des crottins aqueux et malodorants (photos 1, 2). ● Le lendemain, la pouliche est toujours très abattue : sa température se maintient à 40°C. Le traitement symptomatique est poursuivi (cf. traitement précisé dans les réponses ciaprès). Mais la mère de la pouliche montre à son tour une hyperthermie associée à des signes de colique assez marqués. ● Deux jours plus tard, une seconde pouliche de 5 mois qui vit dans le même pré, présente une fièvre à 40°C et un début de diarrhée. ● Quelques jours plus tard, un autre cheval qui n’est pas dans le même pré et ne reçoit pas la même nourriture, présente les mêmes symptômes. Au total, trois chevaux adultes et trois jeunes pouliches de l'effectif ont présenté une fièvre associée ou non à des symptômes de diarrhée et/ou de colique. 1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? 2 Quels traitements proposez-vous ?

3 Quelles mesures prophylactiques conseillez-vous ?

comité de lecture

Impression : Imprimerie Nouvelle Normandie Avenue des lions Ste-Marie des Champs B.P. 14 - 76191 YVETOT Cedex

Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 132 - JANVIER / MARS 2008

une diarrhée profuse sur une pouliche

4

Bruno Baup, Agnès Benamou, Philippe Benoit, Jean-Marc Betsch, Géraldine Blanchard, Christian Bussy, Luc Chabanne, Ahmed Chabchoub (Tunis), René Chermette, Florent David (Canada), Isabelle Desjardins, Denis Dugardin, Lucile Martin-Dumon, Brigitte Enriquez, Guillaume Fortier, Xavier Gluntz, Claire Laugier, Jean-Pierre Lavoie (Canada) Agnès Leblond,

Serge Lenormand, Bertrand Losson (Liège), Emmanuel Maurin, Pierre-François Mazeaud, Jacques Monet, Emmanuelle Moreau, Paul-Pierre Pastoret, Valérie Picandet, Xavier Pineau, Jean-Jacques Roy, Morgane Schambourg, Claire Scicluna, Brigitte Siliart, Mathieu Spriet (Canada), Christopher Stockwell, Etienne Thiry (Liège), François Valon, Emmanuelle Van Erck (Liège), Patrick Verwaerde.

Sandrine Mesnil Clinique équine 6 chemin de Préfontaine 95420 Genainville

1

2

Pouliche présentant une diarrhée profuse, mise sous perfusion continue (photos S. Mesnil).

Réponses à ce test page 69

Abonnez-vous en page 70 Pour tous renseignements : tél. (33)1 41 94 51 51 fax (33)1 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr


PP 6 Edito

15/04/08

11:45

Page 6

éditorial L’examen locomoteur est un vrai défi de médecine générale, parfaitement adapté à la pratique du vétérinaire équin polyvalent …

L

es troubles de la démarche chez les équidés est un sujet intéressant car il nous incite à définir ces troubles, puis à placer leur diagnostic et leur traitement dans notre activité de vétérinaire équin. Une démarche d’après le Littré est “Le pas qu'on commence à faire quand on veut aller en quelque lieu ou en sortir”, ce mot a pour synonyme allure. Or, l’allure a de nombreux synonymes ayant une relation avec la notion de rythme dans la locomotion : cadence, foulée, vitesse, enjambée, maintien, marche. On peut ainsi différencier une posture, où le corps de l’animal n’est pas en mouvement, d’une démarche où le corps de l’animal est en mouvement et rentre ainsi dans un “acte de locomotion” (cf. définitions).

Pour pouvoir déceler une démarche anormale, le clinicien analyse la locomotion du cheval, en essayant de détecter une anomalie ou des anomalies de la phase d’appui ou de soutien de chacun des membres. Pour cela, il s’intéresse à la cadence, à la longueur ou à l’amplitude de ces phases, puis une fois les anomalies mises en évidence, il utilise des tests cliniques ou des examens complémentaires pour les confirmer et essayer d’en comprendre la cause. Pour se déplacer de manière harmonieuse, donc normale, le cheval utilise des muscles qui prennent appui sur un appareil ostéo-articulaire ; ces muscles sont correctement synchronisés dans leur mouvement, par le système nerveux tout à la fois sensitif (perception du corps dans l’espace ou proprioception) et moteur. Ils doivent avoir suffisamment d’énergie pour développer la force nécessaire au mouvement (le système aérobie est opérationnel : il implique la respiration et l’appareil cardiovasculaire). Pour une anomalie locomotrice, l’affection peut se situer dans l’un ou l’autre de ces organes ; la sémiologie d’une démarche anormale est donc difficile. Les choses se compliquent encore, car le cheval ayant une démarche anormale, est obligé pour se déplacer, de développer des compensations qui permettent une locomotion la plus efficace possible. S’il ne peut pas mettre en jeu ces compensations, il ne peut parfois plus se déplacer, le cheval est couché et ne peut plus se relever.

Roland Perrin Clinique Vétérinaire équine 18, rue des Champs La Brosse 78470 Saint-Lambert-des-Bois

définitions - Chez tous les animaux, la locomotion est définie comme un phénomène cyclique, faisant alterner une phase d’appui où un ou plusieurs membres sont posés sur le sol, et une phase de soutien où le ou les membres du cheval sont en l’air. - La phase de soutien comprend trois étapes, le ramener ou rétraction, la suspension, l’embrassée ou protraction, la phase d’appui, l‘amortissement ou poser, le soutènement et la propulsion. Une foulée est ainsi la somme de ces six étapes. - On distingue chez le cheval des allures symétriques (pas, amble, trot) et dissymétriques (galops à 3 et 4 temps).

Le clinicien doit ainsi faire la part des choses entre l’origine de la démarche anormale et les compensations locomotrices. Le dernier élément qui entre en jeu est la douleur. On pense généralement que seule la douleur ostéo-articulaire intervient dans la modification de la locomotion, pourtant, de très nombreux exemples nous prouvent le contraire. Il est très facile de se tromper entre le diagnostic différentiel d’une fourbure aiguë des deux pieds antérieurs et d’une pleurésie aiguë, ou d’une adhérence d’un ovaire à la paroi abdominale et d’une affection dégénérative articulaire inter-tarsienne distale, ou encore d’une tendinite et d’une dermite aiguë du paturon. Pour mettre en place un traitement efficace, le diagnostic doit être fiable, donc la sémiologie parfaitement maîtrisée. Pour appréhender les troubles de la démarche, le clinicien doit avoir, tout à la fois, de solides connaissances des affections ostéo-articulaires, et de l’ensemble des affections habituellement enseignées en médecine interne. Généralement dans notre pratique, on différencie l’examen des troubles locomoteurs de la médecine générale. On vient par ces quelques phrases de montrer qu’il est impossible de le faire, tout est imbriqué. Le vétérinaire qui s’occupe d’affection locomotrice passe ainsi de la neurologie à la rhumatologie, de la dermatologie aux maladies infectieuses ou des maladies métaboliques à la cardiologie, et celui qui s’occupe de médecine interne doit connaître les affections ostéo-articulaires. L’examen locomoteur est finalement un vrai défi de médecine générale, parfaitement adaptée à la pratique du vétérinaire équin polyvalent. Libre à lui de solliciter l’avis d’un spécialiste pour mieux appréhender le diagnostic ou le traitement de telle ou telle affection, mais c’est lui qui reste le maître d’œuvre. ’approche diagnostique des démarches anormales est décrite, puis des affections plus ciblées sont abordées comme la myélopathie cervicale compressive, le harper, ou la maladie du neurone moteur, enfin une vue d’ensemble des affections musculaires, puis des affections neurologiques périphériques sont traitées. Malgré l’ampleur du sujet, les auteurs ont essayé d’être clair et synthétique afin de vous ouvrir la porte sur la complexité de l’examen et du traitement des affections locomotrices. Ce dossier devrait intéresser au plus haut point le praticien généraliste. ❒

L LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 134 - JANVIER / MARS 2008

6


PP 8-18 Approche diagnostique troubles

15/04/08

11:37

Page 8

approche diagnostique face à un trouble de la démarche chez le cheval

Mickaël Robert Jean-Luc Cadoré Département hippique E.N.V.L 1, avenue Bourgelat 69280 Marcy L’Etoile

Les anomalies de la démarche font partie des motifs de consultation les plus fréquents en médecine vétérinaire équine. Lors d’une évaluation du système locomoteur du cheval, le clinicien est souvent amené à suspecter un trouble nerveux. Face à un cheval qui présente un trouble de la démarche, une approche diagnostique précise est nécessaire afin de trouver sa cause, de mettre en place le traitement le plus adapté et d’établir un pronostic.

Objectifs pédagogiques ❚ Décrire une approche diagnostique face à un cheval présentant un trouble de la démarche. ❚ Connaître les causes des troubles de la démarche.

Essentiel ❚ Les anomalies de la démarche souvent observées chez les chevaux qui présentent des troubles nerveux sont l’ataxie, la spasticité, la parésie, l’hypermétrie et l’atonie. ❚ Les centres importants de la posture et de la coordination se situent dans le tronc cérébral et dans la moelle épinière entre C6 et T2 et entre L4 et S2. ❚ Une démarche logique et rigoureuse aide le vétérinaire à différencier une boiterie d’un trouble nerveux, et à établir un diagnostic.

L

’expression “anomalie de la démarche” désigne toute atteinte nerveuse, musculaire, articulaire ou squelettique qui se manifeste par une modification de la locomotion du cheval. Ainsi, une boiterie est une anomalie de la démarche. Elle peut être la manifestation d’une douleur, le cheval essayant de préserver le ou les membres douloureux en modifiant ses appuis, donc ses allures, ou la boiterie peut n’être que mécanique, l’amplitude du mouvement étant diminuée suite à des modifications anatomiques variées. ● Les atteintes nerveuses, centrales ou périphériques, peuvent être responsables d’anomalies de la démarche. Le plus souvent, c’est lors d’une évaluation du système locomoteur que le clinicien est amené à suspecter un trouble nerveux [7]. ● Cet article décrit une approche diagnostique face à un cheval présentant un trouble de la démarche. Après avoir exposé les modalités qui visent à recueillir une anamnèse complète pour orienter le clinicien, les détails de l’examen clinique sont évoqués, ainsi que les examens complémentaires à réaliser en fonction des suspicions. Un tableau récapitulatif répertorie, à la fin de l’article, les signes cliniques, les données épidémiologiques et le diagnostic, par type d’affection.

CHEVAL

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 136 - JANVIER / FÉVRIER 2005

8

1

Cheval atteint de myopathie fibrosante du muscle semitendineux sur le membre postérieur gauche. - La phase de protraction est réduite et le membre touche précipitamment le sol (photo E.N.V.L.-D.H.).

L’ANAMNÈSE : COMMENT POSER LES BONNES QUESTIONS Dans bien des cas, la récolte des commémoratifs oriente le praticien vers un nombre réduit d’affections. Parfois même, ils lui permettent déjà d’avoir un diagnostic de suspicion avant d’examiner le cheval. Cependant, elle requiert la participation d’une ou plusieurs personnes qui connaissent l’animal. C’est en fonction de ces personnes que l’anamnèse est précise et complète, ou incomplète, voire inexacte. ● Après s’être intéressé au signalement de l’animal (âge, race, sexe), et à son environnement au sens large (alimentation, contact avec d’autres animaux, signes chez d’autres animaux), le praticien se renseigne sur l’utilisation du cheval, en tenant compte du type de travail qu’il effectue et de son intensité. ● Puis, il s’attarde sur la description des anomalies présentées, en insistant sur les conditions d’apparition, la durée et la vitesse d’évolution. ● Les antécédents médicaux de l’animal (plaie, chute, infection), les traitements administrés et la réponse à ces traitements, ne sont pas oubliés. Par exemple, une anomalie de la démarche d’apparition progressive, qui se manifeste, quelle que soit l’allure, par une réduction brutale de la phase de protraction d’un membre postérieur avec le pied qui tape violemment le sol, chez un cheval qui a subi un traumatisme quelques mois auparavant ●


PP 20-24 Myelopathie cervicale compressive

15/04/08

11:53

Page 20

diagnostic et traitement de la myélopathie cervicale compressive

Christopher Stockwell Clinique Vétérinaire L’attache 14700 Falaise

Objectifs pédagogiques ❚ Savoir diagnostiquer une ataxie. ❚ Connaître les traitements chirurgicaux des anomalies cervicales.

Essentiel ❚ Les lésions des voies motrices engendrent des faiblesses ou des parésies, des spasticités et de l’hypermétrie. ❚ Sans anomalie de la proprioception, un cheval replace ses membres au bon endroit ; ce n’est pas le cas pour les animaux ataxiques. ❚ Un examen orthopédique et un bilan hématologique avec notamment une sérologie, sont indispensables lors de l’examen général du cheval.

CHEVAL

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 148 - JANVIER / MARS 2008

chez le cheval Congénitales ou traumatiques, les anomalies des vertèbres cervicales provoquant une compression de la moëlle épinière, et associées à des signes d’ataxie locomotrice, sont nombreuses. L’intensité des troubles de la démarche qu’elles provoquent est très variable. Il n’est donc pas toujours facile de les diagnostiquer. Une imagerie de qualité est nécessaire.

L

ors de compression de la moëlle épinière, les signes d’ataxie les plus discrets peuvent être facilement confondus avec une boiterie bilatérale des membres postérieurs, alors que les évolutions cliniques les plus sévères sont pathognomoniques (photo 1). ● Le diagnostic définitif n’est possible qu’à la suite d’un examen radiographique classique et d’une myélographie. Le traitement de ces anomalies cervicales compressives est parfois possible. ● Après un rappel de neuro-anatomie et de physiologie (encadré 1), le diagnostic clinique et radiographique est précisé, les anomalies cervicales congénitales et traumatiques sont envisagées, puis le traitement chirurgical des lésions du rachis cervical par arthrodèse est décrit. LE DIAGNOSTIC CLINIQUE Les signes cliniques d’une ataxie ●

Les signes cliniques d’ataxie sont :

- une augmentation du polygone de sustentation au repos ; - un balancement important du tronc ; - une augmentation de la foulée des membres postérieurs ; - une trajectoire elliptique des membres avant le poser ; - l’abduction des postérieurs durant le mouvement en avant ; le placement médial du membre pouvant conduire à l’atteinte du membre opposé. ● Dans les cas les plus sévères, les membres postérieurs peuvent ployer. Certains che-

20

1

Augmentation du polygone de sustentation d'un cheval ataxique (photo C. Stockwell).

Figure - Les degrés d’ataxie locomotrice Degré

Déficit - Normal - Pas de déficit

0

1

- Déficit à peine détectable - Peut être mis en évidence

2

- Déficit locomoteur visible au pas

3

- Ataxie évidente - Le cheval peut trébucher

4

- Le cheval tombe ou tombe presque

5

- Cheval est en décubitus

dans certaines conditions : marcher sur un cercle serré ...

ou tomber lors de la manipulation lors de ses déplacements

vaux peuvent perdre l’équilibre et tomber en tournant ou en reculant (figure). ● Lorsque la portion caudale de la moëlle épinière cervicale est comprimée, des déficits moteurs des membres thoraciques sont parfois constatés, avec un défaut d’amplitude souvent asymétrique. L’examen général ● L’examen neurologique débute par un relevé complet des commémoratifs. Un certain nombre d’événements traumatiques à l’élevage ou au travail peuvent entraîner des lésions cervicales. Au sein de lots de Yearlings mâles par exemple, les jeux sont parfois brutaux, et les individus plus âgés et dominants chevauchent l’encolure de leurs congénères avec des conséquences néfastes.


PP 25-31 Examens complementaires

14/04/08

16:42

Page 25

approche diagnostique des myopathies

Gaby van Galen1 Didier Serteyn1 Hélène Amory1 Dominique-Marie Votion2

chez le cheval Les myopathies équines sont nombreuses et complexes. Leur identification, et a fortiori leur prévention, nécessitent une connaissance approfondie des différents tableaux cliniques, des facteurs de risques et des outils diagnostiques. Ceux-ci peuvent être mis en œuvre à la lumière des éléments dictés de l’anamnèse et des signes cliniques.

L

es myopathies peuvent résulter d’atteintes nerveuses (myopathies neurogéniques) ou musculaires (myopathies myogéniques). Lorsque la myopathie s’accompagne d’une destruction de cellules musculaires, le terme de rhabdomyolyse est parfois employé. La classification des myopathies équines selon leur cause n’est pas aisée car leur origine est rarement connue ; les signes cliniques et les lésions histologiques sont souvent aspécifiques. De plus, les mécanismes physiopathologiques des différentes myopathies sont rarement élucidés. Dès lors, les myopathies sont fréquemment classées en fonction d’éléments anamnestiques : rhabdomyolyses induites par l’effort (récurrentes ou sporadiques), rhabdomyolyses sans effort préalable (atypique, du poulain, …), myopathie post-anesthésique, etc [3]. ● L’approche diagnostique des myopathies dans le cadre des troubles de la démarche vise à confirmer l’existence d’une myopathie et à exclure toute autre condition pathologique qui peut expliquer les signes cliniques observés. Lorsque cette affection est confirmée par des examens complémentaires, son identification précise contribue à prodiguer les soins appropriés à la myopathie diagnostiquée et soigner au mieux le cheval myopathe. LES ÉLÉMENTS CLÉS DU DIAGNOSTIC DES MYOPATHIES Le diagnostic différentiel des myopathies repose sur le signalement, une anamnèse approfondie avec une description précise ●

des signes cliniques, un examen clinique et des examens complémentaires ciblés [8]. En cas de mortalité, l’autopsie et l’examen histologique des prélèvements effectués post-mortem contribuent également à spécifier le type de myopathie, ou à exclure un syndrome myopathique (tableau 1). Signalement et anamnèse ● Le signalement permet d’identifier certaines prédispositions liées à l’âge, au sexe et à la race. La myopathie atypique frappe, par exemple, essentiellement les jeunes chevaux sans distinction de race [5, 7], tandis que certaines myopathies induites par l’exercice sont rencontrées dans des races spécifiques, telle que la myopathie de stockage des polysaccharides (P.S.S.M.) du Quarter Horse et des races apparentées [1]. ● L’anamnèse a pour but d’établir les faits marquants associés à l’apparition des signes cliniques. - La réalisation d’un effort préalable à la survenue des signes cliniques oriente le diagnostic vers les myopathies induites par l’exercice, rarement rencontrées chez les chevaux au pâturage permanent. - Une nourriture riche en glucides administrée à un cheval confiné favorise les myopathies à caractère récurrent. - Le stress, un voyage particulièrement long, un traumatisme ou une anesthésie peuvent initier un processus myopathique latent chez les chevaux myopathes prédisposés. - Les antécédents médicaux (anesthésie, problèmes respiratoires, injections intramusculaires, boiterie, …) contribuent aussi à spécifier l’origine possible d’une myopathie. - Le mode de gestion du cheval (pâturage permanent versus hébergement en boxe, travail régulier versus occasionnel) comporte des facteurs de risque spécifiques à certaines myopathies.

1.Clinique équine Faculté de Médecine vétérinaire Université de Liège 20, Boulevard de Colonster B 41 4000 Sart-Tilman, Liège 1, Belgique 2.Centre

Européen du Cheval de Mont-le-Soie Université de Liège 1, Mont-le-Soie 6690 Vielsalm, Belgique

Objectif pédagogique ❚ Connaître les différents types de myopathies et savoir les diagnostiquer.

Définition ❚ Le terme myopathies regroupe un ensemble de conditions pathologiques qui ont pour dénominateur commun une dégénérescence aiguë ou chronique de fibres musculaires.

Essentiel ❚ D’intensité et de gravité variables, les signes cliniques des myopathies peuvent se limiter à des irrégularités d’allure, de l’intolérance à l’effort ou, à l’extrême, provoquer la mort. ❚ D’abord exclure la présence d’une colique, lorsqu’un cheval est présenté avec des signes cliniques compatibles avec un diagnostic de myopathie aiguë (sudation, tremblements, douleur, démarche laborieuse, …).

CHEVAL

L’examen clinique L’examen clinique révèle des signes cliniques qui varient en fonction de la gravité des myopathies et/ou du type de myopathie (muqueuses normales à congestives, fréquence cardiaque normale à augmentée, ●

25

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine JANVIER / MARS 2008 - 153


PP 32-38 atteintes nerveuses peripheriques

15/04/08

12:25

Page 32

diagnostic et traitement

des atteintes nerveuses périphériques

Thomas Launois Clinique Équine Desbrosse 78 470 Saint Lambert des Bois

Objectif pédagogique ❚ Savoir diagnostiquer et traiter les principales atteintes nerveuses périphériques responsables des troubles de la démarche.

chez le cheval Les troubles locomoteurs d’origine nerveuses sont divers. Une connaissance approfondie de ces atteintes nerveuses permet au praticien de poser un bon diagnostic différentiel et de se libérer de certains examens complexes et onéreux.

L

es atteintes nerveuses périphériques peuvent être des neuropathies dégénératives ou inflammatoires d’étiologie diverses. Elles peuvent également avoir une origine traumatique. ● La connaissance de ces différentes affections est essentielle pour établir une démarche diagnostique rationnelle, et proposer un traitement adapté, tout en informant le propriétaire de façon précise sur le pronostic qui, dans certains cas, peut engager le pronostic vital. ● Il convient donc dans un 1er temps de décrire les principales neuropathies dégénératives non traumatiques, et de détailler

1

CHEVAL

Cheval à maladie du neurone moteur en début d’évolution. - Station caractéristique, les postérieurs sont sous le cheval, avec un début d’amyotrophie du quadriceps fémoral. - Le grasset est en extension (photo T. Launois).

NOTE * cf. l’article de O. Bisseaud dans ce numéro : “Comment reconnaître une maladie du neurone moteur chez le cheval”. LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 160 - JANVIER / MARS 2008

32

dans un 2e temps les neuropathies d’origine traumatiques. COMMENT DIAGNOSTIQUER ET TRAITER LES NEUROPATHIES DÉGÉNÉRATIVES ET LES AUTRES AFFECTIONS NON TRAUMATIQUES Les neuropathies dégénératives et les autres affections non traumatiques comprennent la maladie à neurone moteur, la polynévrite équine, le harper (encadré 1), le Shivering, et le syndrome de raideur. La maladie à neurone moteur La maladie à neurone moteur (ou Equine motoneurone disease E.M.N.D.) est une maladie neurodégénérative rare qui entraîne une faiblesse musculaire et une atrophie musculaire (photo 1). Elle fait l’objet d’un autre article dans ce numéro*.

La polynévrite équine ou le syndrome “de la queue de cheval” La polynévrite équine est une polynévrite granulomateuse qui se caractérise par une inflammation chronique extradurale des racines de la queue-de-cheval, et souvent par l’atteinte des nerfs craniens. Cette affection semble être d’origine immunitaire. ● Cliniquement, les chevaux présentent un syndrome de cauda equina (une analgésie périnéale, une ataxie postérieure associée à une paralysie de la queue, de l’anus, du périnée, du rectum et de la vessie), éventuellement avec une ataxie postérieure et/ou des paralysies des nerfs crâniens. ● Le diagnostic est clinique. Il peut être également établi par le dosage des anticorps P2 ; la protéine P2 est en effet constituante des gaines de myéline. ● Le traitement est symptomatique, et à base de corticoïdes. ● Le pronostic vital est défavorable. ●

Le Shivering Initialement, cette affection était essentiellement décrite chez les chevaux lourds avec une certaine héritabilité. En fait, le Shivering est aussi fréquemment rencontré chez les chevaux de Selle (encadré 2).


PP 39-42 Maladie neurone moteur

15/04/08

15:06

Page 39

comment reconnaître une maladie du neurone moteur

chez le cheval L’importance de la maladie du neurone moteur du cheval est sous-évaluée, pourtant son diagnostic est aisé.

Olivier Bisseaud Clinique Équine du Forez La Basse Cour 42210 L’Hôpital-Le-Grand

Objectif pédagogique ❚ Savoir diagnostiquer la maladie du neurone moteur du cheval.

L

a maladie du neurone moteur du cheval (M.N.M.C.) est une neuropathie dégénérative acquise du cheval adulte, associée à un déficit prolongé en vitamine E, initialement décrite par Cornell University en 1990, puis en France il y a environ 10 ans [2, 1]. ● Outre-Atlantique, une vaste information du public a permis de mieux identifier cette affection, puis d’en réduire la prévalence depuis 1997 [5]. ● En France, cette affection demeure peu fréquente et encore sous-diagnostiquée. ● Après avoir rappelé les élèments pathophysiologiques de la maladie du neurone moteur du cheval, cet article détaille les données épidémio-cliniques de cette affection et propose des examens complémentaires et de certitude pour établir le diagnostic. RAPPELS PATHOPHYSIOLOGIQUES ● La maladie du neurone moteur du cheval (M.N.M.C.) se caractérise par une dégénérescence des neurones moteurs somatiques des cornes ventrales de la moelle épinière et de certains noyaux du tronc cérébral (trijumeau V, facial VII, hypoglosse XII, noyau ambigu), qui entraîne une atrophie neurogène des muscles squelettiques, de préférence des fibres musculaires de type I (fibres à métabolisme aérobie hautement oxydatif). La prédominance de ces fibres dans les muscles de la posture explique la symptomatologie [5, 14, 6, 7]. ● La pathogénie semble liée à un important stress oxydatif neuronal, favorisé par un déficit prolongé en vitamine E, soit par carence nutritionnelle, soit par surconsommation [5, 7]. ● Une perte fonctionnelle d’environ 30 p. cent des neurones moteurs innervant un muscle entraîne son amyotrophie clinique. ● En dessous de 30 p. cent, les signes sont certes subcliniques, mais le sujet présente un risque élevé [6].

1

Forme aiguë de maladie du neurone moteur du cheval chez une jument de 11 ans. - Noter la position caractéristique et l’amaigrissement généralisé (diagnostic effectué avec vitamine E plasmatique à 0,14 Ìg/ml et histologie du muscle sacrococcygien dorsomédial) (photos O. Bisseaud).

2

DONNÉES ÉPIDÉMIO-CLINIQUES ● La maladie du neurone moteur du cheval concerne les chevaux adultes (âgés de 2 à 25 ans, moyenne 10 ans), indifféremment de la race et du sexe. Elle est souvent sporadique au sein d’une écurie, où certains chevaux asymptomatiques peuvent présenter une perte d’état [5, 4]. ● L’absence d’accès à une pâture et la distribution de foin de qualité médiocre et d’une ration riche en concentrés supplémentée avec des compléments pauvres en vitamine E (moins de 50 UI/kg/jour) sont identifiées comme d’importants facteurs de risque. Dans ces conditions, les signes cliniques peuvent apparaître 18 mois plus tard [6, 4].

La forme aiguë de la maladie du neurone moteur [2, 13, 14, 6, 7, 8] ● La forme aiguë est dominée par les symptômes neurologiques qui persistent 2 à 8 semaines : - Une amyotrophie progressive et symétrique des muscles de la posture est constatée (encolure, triceps brachial, scapulaires, quadriceps fémoral, glutéaux, lombaires et sacrés), sans boiterie et sans ataxie, mais associée à une démarche par petites foulées (photos 1, 2). Cette amyotrophie précède d’environ 4 semaines les signes neurologiques. - L’amaigrissement, la faiblesse généralisée, la sudation et l’appétit conservé, voire une

Essentiel ❚ Une perte fonctionnelle d’environ 30 p. cent des neurones moteurs innervant un muscle entraine une amyotrophie clinique. ❚ L’absence d’accès à une pâture, et la distribution de foin de qualité médiocre et d’une ration riche en concentrés supplémentée avec des compléments pauvres en vitamine E sont des facteurs de risque importants.

39

CHEVAL

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine JANVIER / MARS 2008 - 167


PP 43-46 Chirurgie Harper

14/04/08

18:27

Page 43

chirurgie indications et réalisation du traitement chirurgical du harper chez le cheval

Bruno Baup1 Marie-Anne Hours2 1Clinique

Équine de la Brousse 31330 Grenade-sur-Garonne 2E.N.V.T. Clinique Équine 31000 Toulouse

Plus ou moins grave, le syndrome du harper nécessite en général un traitement médical, et le plus souvent chirurgical. La myoténectomie du tendon extenseur latéral du doigt est le traitement conseillé. Il est efficace dans 85 p.cent des cas.

Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les indications du traitement chirurgical du harper. ❚ Savoir réaliser une myotenectomie du tendon extenseur latéral du doigt pour traiter un harper.

L

e harper chez le cheval est un syndrome caractérisé par une hyperflexion involontaire de l’un ou des deux membres postérieurs. ● Ce syndrome résulte probablement de la perturbation de l’arc réflexe qui contrôle le membre postérieur. ● Généralement, un harper “classique” est décrit comme étant d’origine traumatique ou infectieuse, alors que le harper dit “australien” bilatéral est dû à la consommation d’une plante envahissant les prairies en saison sèche*. ● Après un rappel de l’étiologie, des signes cliniques et du diagnostic différentiel de ce syndrome, nous décrivons le traitement chirurgical recommandé.

NOTE

1

Au niveau de l’insertion distale, le tendon est isolé par dissection et chargé sur un clamp courbe (photo B. Baup).

Tableau 1 - Les cinq grades du harper [4] I II

ÉTIOLOGIE L’étiologie du harper demeure inconnue. ● Suite à diverses épidémies en fin d’été en Australie, puis sur les autres continents, une cause toxique a été évoquée [1, 2]. Une plante de la famille des Astéracées, Hypochoeris radicata (Porcelle enracinée), est fréquemment retrouvée dans les pâtures incriminées, et bien qu’aucune toxine n’ait été identifiée, cette plante est soupçonnée d’être responsable de la forme typique de harper australien. ● Cette forme de harper est très saisonnière et se manifeste d’août à octobre-novembre, tout au moins dans le Sud-Ouest de la France. La raison évoquée la plus simple est le surpâturage. D’instinct, les animaux ne consomment pas la plante, mais sur des pâtures rasées et brûlées par le soleil, certains chevaux finissent par l’avaler.

* Cf. L’observation clinique : “Un cas de harper australien bilatéral en région Rhône-Alpes chez un cheval” de J.-F. Jamet. LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE, équine, N°6 (sept-nov 2005), p 53-6.

- Hyperflexion quand le cheval recule, tourne, est stressé

- Hyperflexion au début de la marche,

Essentiel

accentuée quand le cheval recule, tourne ou quand on saisit un postérieur

❚ L’Hypochoeris radicata, plante de la famille des Astéracées, serait responsable du harper chez le cheval. ❚ Le traitement chirurgical est fortement conseillé pour les chevaux au travail, ou dans les cas sévères de harper.

III

- Hyperflexion modérée tout au long du pas ou du trot, plus marqué quand l'animal démarre ou s'arrête - Le cheval se désunit au galop - Le reculer et les virages sont un peu difficiles

IV

- Hyperflexion sévère avec les postérieurs qui touchent l'abdomen à toutes les allures - Le trot, le reculer et les virages sont difficiles

- Le cheval se déplace en sautillant,

V

les postérieurs restent hyperfléchis plusieurs secondes, même à l'arrêt

CHEVAL SIGNES CLINIQUES Un cheval qui “harpe” présente une démarche caractéristique. - Des flexions involontaires rapides et spasmodiques du jarret sont observées, la face dorsale du boulet allant parfois jusqu’à ●

43

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine JANVIER / MARS 2008 - 171


PP 47-49 Ane

15/04/08

15:09

Page 47

le comportement

sexuel Ahmed Chabchoub1 Ahmed Tibary2

du baudet Le manque de connaissance des particularités du comportement sexuel chez le baudet induit souvent des troubles de la reproduction dans l’espèce asine. Cet article décrit les particularités et les spécificités du comportement sexuel du baudet avec notamment la description de la phase pré-copulatoire et de la saillie.

M

is en présence d’une ânesse en chaleur, le baudet manifeste un comportement d’interaction intense, plus actif que ce qui est constaté chez le poney et chez le cheval, et dont la durée est plus importante [3, 4, 6]. Les séquences précopulatoires sont similaires à celles observées chez le cheval, mais de durée plus longue [3]. LE COMPORTEMENT SEXUEL LORS DE LA PHASE PRÉCOPULATOIRE

Les manifestations généralement observées pendant la période précopulatoire sont : les braiments, les reniflements, l’exploration du bout du nez des différentes parties du corps, plus fréquemment de la région du cou, des genoux, de la vulve et le chevauchement sans érection. Au début du chevauchement, pendant une courte période, le baudet peut mordre l’encolure de l’ânesse. ● Lorsque la reproduction a lieu en monte libre, une partie des ânesses en chaleur est attirée par le baudet et manifeste des signes externes de l’œstrus. ● Les baudets ne procèdent jamais immédiatement à la copulation avec des ânesses en œstrus. Le temps de réaction en présence d’une femelle en chaleurs est très variable d’un individu à l’autre (de 2 à 45 minutes), parfois pour un même individu. ● Entre la phase précopulatoire et la saillie, le baudet manifeste plusieurs phases successives de stimulation sexuelle et de ●

désintérêt apparent pour les femelles. Le baudet s’éloigne alors de l’ânesse en œstrus, et continue à paître ou à se reposer. Ce comportement est observé en moyenne une à deux fois depuis le contact initial jusqu’à l’éjaculation (tableau). ● Lorsque la femelle brait en premier, le baudet répond immédiatement par un braiment qui semble signaler la reprise d’une période de stimulation sexuelle. Les ânesses en œstrus s’approchent à nouveau spontanément de celui-ci. Ce comportement est très différent de celui des chevaux : en effet, l’étalon garde un groupe de juments, alors que le baudet est “territorial” et saillit les ânesses qui s’approchent de lui ou traversent son territoire. ● Pendant la période de stimulation sexuelle précopulatoire, le baudet chevauche fréquemment l’ânesse sans présenter d’érection ou bien son pénis est en érection partielle (tableau). Au cours de la copulation, le baudet retrousse fréquemment et longtemps la lèvre supérieure (photo 1) et exécute des mouvements de mastication semblables à ceux qui sont décrits chez l’ânesse [7]. ● Parfois, des séquences de stimulations sexuelles intenses et prolongées sans chevauchement, voire de véritables persécutions prolongées jusqu’à épuisement de certaines ânesses, ont été observées. Certains baudets manifestent en monte libre une préférence à stimuler sexuellement certaines ânesses avec plus d’assiduité, mais le nombre de saillies n’est pas forcément plus élevé. ● Les signes constants de l’œstrus sont, par ordre de fréquence : les mâchonnements, les oreilles couchées et plaquées contre l’encolure, la queue relevée, l’acceptation du chevauchement par le baudet ou, plus rarement, par une autre femelle, et la miction après une certaine période d’excitation. ● En monte libre, certaines ânesses rejettent le chevauchement pendant les premiers jours de l’œstrus par des ruades et s’écartent du baudet. Elles acceptent plus facilement l’interaction avec le mâle lorsque le moment de l’ovulation approche. ● En monte en main, la durée de ces séquences précopulatoires peut être très

1Service

de pathologie médicale des équidés et carnivores Législation Vétérinaire École Nationale de Médecine Vétérinaire Sidi-Thabet 2020 Tunisie. 2Washington State University College of Veterinary Medicine Pulmann, WA, U.S.A.

Objectif pédagogique ❚ Connaître les spécificités de la reproduction chez le baudet.

Essentiel ❚ Les baudets ne procèdent jamais immédiatement à la copulation avec des ânesses en œstrus. ❚ L’efficacité reproductive chez le baudet en monte libre avec des juments est nettement plus faible (31 p. cent) qu’avec des ânesses (94 p. cent). ❚ Alors que le baudet est “territorial” et saillit les ânesses qui s’approchent de lui ou traversent son territoire, l’étalon garde un groupe de juments. ❚ Lorsqu’elle est en œstrus, l’ânesse dominante manifeste un comportement de groupage.

47

ÂNE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine JANVIER / MARS 2008 - 175


PP 50-54 observation clinique abcès cornée

15/04/08

13:10

Page 50

observation clinique un abcès de cornée Thomas Dulaurent1 Lotfi Benalioua, Isabelle Gaudry2 Youssef Tamzali2 Alain Régnier1

chez une jument

1

Service de physiopathologie oculaire Service de pathologie des équidés E.N.V.T. 23 chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex 03

2

Objectif pédagogique ❚ Savoir diagnostiquer un abcès de cornée, le traiter et référer si besoin.

Motif de consultation ❚ Douleur oculaire chronique et tache blanche à l’œil.

Signes cliniques ❚ Douleur oculaire sévère. ❚ Abcès cornéen. ❚ Uvéite antérieure exsudative.

3

Vue en coupe d’un hypopion hémorragique, signant la réaction uvéale.

NOTE * Spécialité de médecine humaine

Une jeune jument Selle français présente un abcès cornéen d’évolution chronique. Ces abcès sont souvent la conséquence de microtraumatismes, avec ensemencement du stroma par une effraction mineure. Cette observation propose une approche médicale et chirurgicale. Elle permet de comprendre la physiopathologie des abcès de cornée chez le cheval.

U

ne jument Selle français de 5 ans montée en concours de saut d’obstacles (C.S.O.), est présentée à la consultation de l’école en référé car elle présente un abcès cornéen depuis un mois et demi. ● Chez le vétérinaire référent, un mois et demi avant la consultation en référé, la jument présentait une tache blanche sur la cornée de l’œil gauche, et des signes de douleur modérée. ● Un test à la fluorescéine a été réalisé ; le résultat de la coloration était négatif. ● Un traitement à base de N-Acétyl-Cystéine (NAC®) combiné à une association de néomycine/polymyxine B (Tévémyxine®) a été instauré, sans amélioration clinique. ● Un nouveau traitement à base de flunixine méglumine (Finadyne®) par voie générale, et de sérum autologue par voie locale a été effectué 15 jours après. ● Devant l’absence d’amélioration, plusieurs autres traitements sont entrepris par voie locale (tobramycine : Tobrex®* ; atropine (Atropine Faure®*), et par voie générale (ceftiofur : Excenel®), sans succès. Devant l’aggravation des signes physiques et fonctionnels, l’animal est référé. EXAMEN CLINIQUE GÉNÉRAL ET OCULAIRE L’animal ne présente aucune anomalie des grandes fonctions à l’examen clinique général. L’examen de l’œil droit ne montre aucune anomalie notable. ● L’examen de l’œil gauche met en évidence une forte douleur oculaire avec blépha●

RUBRIQUE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 178 - JANVIER / MARS 2008

1

Lésion cornéenne nummulaire jaunâtre ; noter le myosis serré, l’œdème cornéen.

50

2 Infiltrat de cornée à mi-stroma, vu en coupe ; noter le cercle périkératique (photos service d’ophtalmologie de l’E.N.V.T.).

rospasme, épiphora et photophobie marqués. ● Des blocs sensitifs et moteurs sont effectués à l’aide de lidocaïne (Xylocaïne 2 %®*). Ils sont complétés par une anesthésie locale au chlorhydrate d’oxybuprocaïne (Cébésine®*) et par une sédation (détomidine : Domosedan®). ● L’examen oculaire montre un myosis serré (contraction paroxystique de la pupille), un œdème cornéen, un hypopion, ainsi qu’un infiltrat stromal profond associé à un cercle périkératique sévère (néovascularisation cornéenne profonde) (photos 1, 2, 3). Le test à la fluorescéine est négatif. DIAGNOSTIC Diagnostic différentiel ● La mise en évidence d’un infiltrat stromal, associé à une uvéite antérieure (hypopion, myosis, œdème cornéen), peut indiquer [10] : - un abcès cornéen ; - une kératoconjonctivite éosinophilique ;


PP 55-60 Chir Hernies

15/04/08

13:23

Page 55

chirurgie

les hernies inguinales

en clinique

chez le cheval Confronté à une hernie inguinale chez le cheval, le praticien met d’abord en œuvre une démarche médicale dans l’urgence. Mais, la hernie inguinale doit être le plus souvent corrigée par la chirurgie. Le diagnostic est en général établi au préalable par le vétérinaire référent. Le taux de réussite est lié à la rapidité d’intervention.

L

a hernie inguinale est observée le plus souvent chez les chevaux entiers. Un hongre ou une jument peuvent aussi, mais dans des cas très rares, présenter une hernie inguinale directe. Le plus souvent, le petit intestin ou de l’omentum sont présents dans le sac herniaire ; cependant, la présence d’autres structures a été décrite : vessie, petit colon, gros intestin, … ● Le vétérinaire référent doit intervenir rapidement lors d’un recours pour une hernie inguinale étranglée (ou hernie inguinale indirecte) (figures 1, 2). En effet, le taux de survie post-opératoire est fortement lié au temps qui s’est écoulé entre le début de la hernie et le début de l’intervention chirurgicale. Les recommandations d’usage sont résumées dans la figure 3. ● Les hernies inguinales chez le cheval sont abordées ici dans le contexte de leur traitement en clinique. En revanche, les hernies inguinales du poulain ne sont pas traitées, ni les traitements chirurgicaux préventifs de la hernie inguinale, pour réduire la taille de l’anneau vaginal, effectués sous cœlioscopie. Après un rappel de la démarche à adopter dès l’arrivée de l’animal en clinique, cet article développe les différents types de chirurgie préconisés, ainsi que les complications possibles.

Christian Bussy Clinique vétérinaire Le Grand Renaud 72650 Saint-Saturnin

Objectif pédagogique ❚ Connaître la conduite à tenir médicale et chirurgicale face à des hernies inguinales de l’étalon.

1

Hernie inguinale directe sur un vieux cheval (photo C. Bussy).

Figure 1 - Hernie inguinale directe

Brèche herniaire

Anneau inguinal interne

Essentiel

Testicule

Intestin grêle

Figure 2 - Hernie inguinale indirecte

Anneau inguinal interne

❚ Le taux de réussite du traitement des hernies inguinales est lié à la rapidité d’intervention. ❚ Attention aux cas amenés tardivement en clinique : un état de choc est déjà installé lors de l’induction, ce qui rend l’anesthésie difficile, et à risque. ❚ La hernie inguinale est souvent une anomalie secondaire : l’exploration systématique lors de la palpation transrectale permet en général de mettre en évidence la cause primaire du trouble.

L’ÉVALUATION MÉDICALE À L’ENTRÉE EN CLINIQUE Les mesures d’urgence ● Une évaluation clinique est effectuée dès l’arrivée de l’animal. Comme pour un cheval atteint de colique, l’examen général est réalisé.

RUBRIQUE Vaginale Intestin grêle

Testicule

55

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine JANVIER / MARS 2008 - 183


recto NPE15-Revue internationale

15/04/08

17:48

Page 61

revue internationale les articles parus ce dernier trimestre classés par thème dans les revues - Equine Veterinary Journal (Equine Vet J) .......................................................................................... 40 (2) - Veterinary Surgery (V et Surg) ...................................................................................................................... 37 (2) - American Journal Veterinary Medical Association (Am J Vet Assoc) .......... 232 (5) - American Journal Veterinary Research (Am J Vet Res) .................................................... 69 (3) - Journal Veterinary Internal Medicine (J Vet Inter Med) .................................................. 22 (1) - Veterinary Radiology Ultrasound (Vet Radio Ultrasound) ............................................. 49 (1)

CHIRURGIE ● Carmalt JL, Shoemaker RW, Wilson DG. Evaluation of common vaginal tunic ligation during field castration in draught colts. Equine Vet J. 2008. ● Cheetham J, Radcliffe CR, Ducharme NG, Sanders I, Mu L, Hermanson JW. Neuroanatomy of the equine dorsal cricoarytenoid muscle: surgical implications. Equine Vet J. 2008; 40(1):70-5. ● David F, Savard C, Drolet R, Alexander K, Pang DS, Laverty S. Congenital branchial apparatus malformation in a Haflinger colt. Vet Surg. 2008;37(1):3-11. ● Henderson CE, Sullins KE, Brown JA. Transendoscopic, laser-assisted ventriculocordectomy for treatment of left laryngeal hemiplegia in horses: 22 cases (1999-2005). J Am Vet Med Assoc. 2007;231(12):1868-72. ● Kuemmerle JM, Auer JA, Rademacher N, Lischer CJ, Bettschart-Wolfensberger R, Fürst AE. Short incomplete sagittal fractures of the proximal phalanx in ten horses not used for racing. Vet Surg. 2008;37(2):193-200. ● Lores M, Ortenburger AI. Use of cecal bypass via side-to-side ileocolic anastomosis without ileal transection for treatment of cecocolic intussusception in three horses. J Am Vet Med Assoc. 2008;232(4):574-7. ● Maher O, Davis DM, Drake C, Myhre GD, Labbe KM, Han JH, Lejeune SS. Pull-through technique for palmar digital neurectomy: fortyone horses (1998-04). Vet Surg. 2008; 37(1): 87-93. ● Rossol M, Gygax D, Andritzky-Waas J, Zheng G, Lischer CJ, Zhang X, Auer JA. Comparison of computer assisted surgery with conventional technique for treatment of abaxial distal phalanx fractures in horses : an in vitro study. Vet Surg. 2008;37(1):32-42. ● Schumacher J, Brink P, Easley J, Pollock P. Surgical correction of wry nose in four horses. Vet Surg. 2008;37(2):142-8.

CHIRURGIE DES TISSUS MOUS ● Bracamonte JL, Bouré LP, Geor RJ, Runciman JR, Nykamp SG, Cruz AM, Teeter MG, Waterfall HL. Evaluation of a laparoscopic technique for collection of serial full-thickness small intestinal biopsy specimens in standing sedated horses. Am J Vet Res. 2008;69(3):431-9. ● Caron JP, Brakenhoff J. Intracorporeal suture closure of the internal inguinal and vaginal rings in foals and horses. Vet Surg. 2008;37(2):126-31.

● Archer DC, Pinchbeck GK, French NP, Proudman CJ. Risk factors for epiploic foramen entrapment colic : an international study. Equine Vet J. 2008. ● Dixon PM, Barakzai S, Collins N, Yates J. Treatment of equine cheek teeth by mechanical widening of diastemata in 60 horses (20002006). Equine Vet J. 2008;40(1):22-8. ● Husted L, Sanchez LC, Olsen SN, Baptiste KE, Merritt AM. Effect of paddock vs. stall housing on 24 hour gastric pH within the proximal and ventral equine stomach. Equine Vet J. 2008. ● Javiscas LH, Sanchez LC. The effect of omeprazole paste on intragastric pH in clinically ill neonatal foals. Equine Vet J. 2008;40(1):41-4. ● Johns IC, Sweeney RW. Coagulation abnormalities and complications after percutaneous liver biopsy in horses. J Vet Intern Med. 2008; 22(1):185-9. ● Pantaleon LG, Furr MO, McKenzie HC, Donaldson L. Effects of small and large volume resuscitation on coagulation and electrolytes during experimental endotoxemia in anesthetized horses. J Vet Intern Med. 2007;21(6):1374-9.

IMAGERIE ● Beckman KE, Del Piero F, Donaldson MT, Seco O, Reef V. Imaging diagnosis--Intramural hematoma, jejunal diverticulum and colic in a horse. Vet Radiol Ultrasound. 2008;49(1):81-4. ● Hahn CN, Handel I, Green SL, Bronsvoort MB, Mayhew IG. Assessment of the utility of using intra- and intervertebral minimum sagittal diameter ratios in the diagnosis of cervical vertebral malformation in horses. Vet Radiol Ultrasound. 2008;49(1):1-6. ● Moffat PA, Firth EC, Rogers CW, Smith RK, Barneveld A, Goodship AE, Kawcak CE, McIlwraith CW, van Weeren PR. The influence of exercise during growth on ultrasonographic parameters of the superficial digital flexor tendon of young Thoroughbred horses. Equine Vet J. 2008;40(2):136-40. ● Nagy A, Dyson SJ, Murray RM. Radiographic, scintigraphic and magnetic resonance imaging findings in the palmar processes of the distal phalanx. Equine Vet J. 2008;40(1):57-63. ● Wallis TW, Goodrich LR, McIlwraith CW, Frisbie DD, Hendrickson DA, Trotter GW, Baxter GM, Kawcak CE. Arthroscopic injection of corticosteroids into the fibrous tissue of subchondral cystic lesions of the medial femoral condyle in horses: A retrospective study of 52 cases (20012006). Equine Vet J. 2007.

DIGESTIF

INFECTIOLOGIE

Abbott JB, Barrett EJ. The problem of diagnosing tapeworm infections in horses. Equine Vet J. 2008;40(1):5-6.

● Gilkerson JR, Barrett EJ. Equine herpesvirus neurological disease. Equine Vet J. 2008;40(2): 102-3.

rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré1 et Louis-Marie Desmaizières2 1 Département

hippique E.N.V.L., 1, avenue Bourgelat BP 83, 69280 Marcy-l’Étoile

2 Clinique vétérinaire de la Brousse Route de Launac 31330 Grenade-sur-Garonne

LOCOMOTEUR Cousty M, Rossier Y, David F. Ultrasound-guided periarticular injections of the sacroiliac region in horses: a cadaveric study. Equine Vet J. 2008;40(2):160-6. ● Donabedian M, van Weeren PR, Perona G, Fleurance G, Robert C, Leger S, Bergero D, Lepage O, Martin-Rosset W. Early changes in biomarkers of skeletal metabolism and their association to the occurrence of osteochondrosis (OC) in the horse. Equine Vet J. 2008. ● Gomez Alvarez CB, L'ami JJ, Moffat D, Back W, van Weeren PR. Effect of chiropractic manipulations on the kinematics of back and limbs in horses with clinically diagnosed back problems. Equine Vet J. 2008;40(2):153-9. ● Gomez Alvarez CB, Bobbert MF, Lamers L, Johnston C, Back W, van Weeren PR. The effect of induced hindlimb lameness on thoracolumbar kinematics during treadmill locomotion. Equine Vet J. 2008;40(2):147-52. ● Guest DJ, Smith MR, Allen WR. Monitoring the fate of autologous and allogeneic mesenchymal progenitor cells injected into the superficial digital flexor tendon of horses: preliminary study. Equine Vet J. 2008;40(2):178-81. ● Hunt LM, Valberg SJ, Steffenhagen K, McCue ME. An epidemiological study of myopathies in Warmblood horses. Equine Vet J. 2008;40(2):171-7. ● Knubben JM, Fürst A, Gygax L, Stauffacher M. Bite and kick injuries in horses: Prevalence, risk factors and prevention. Equine Vet J. 2007. ● Olstad K, Ytrehus B, Ekman S, Carlson CS, Dolvik NI. Epiphyseal cartilage canal blood supply to the tarsus of foals and relationship to osteochondrosis. Equine Vet J. 2008;40(1):30-9. ● Owen KR, Dyson SJ, Parkin TD, Singer ER, Kristoffersen M, Mair TS. Retrospective study of palmar/plantar annular ligament injury in 71 horses: 2001-2006. Equine Vet J. 2008. ● Rogers CW, Firth EC, McIlwraith CW, Barneveld A, Goodship AE, Kawcak CE, Smith RK, van Weeren PR. Evaluation of a new strategy to modulate skeletal development in Thoroughbred performance horses by imposing track-based exercise during growth. Equine Vet J. 2008;40(2):111-8. ● Rogers CW, Firth EC, McIlwraith CW, Barneveld A, Goodship AE, Kawcak CE, Smith RK, van Weeren PR. Evaluation of a new strategy to modulate skeletal development in racehorses by imposing track-based exercise during growth: the effects on 2- and 3-year-old racing careers. Equine Vet J. 2008;40(2):119-27. ●

REVUE INTERNATIONALE

61

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine JANVIER / MARS 2008 - 189


recto NPE15-Revue internationale

15/04/08

17:48

Page 62

revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine ● Sullivan KA, Hill AE, Haussler KK. The effects of chiropractic, massage and phenylbutazone on spinal mechanical nociceptive thresholds in horses without clinical signs. Equine Vet J. 2008; 40(1):14-20. ● van Weeren PR, Firth EC, Brommer B, Hyttinen MM, Helminen AE, Rogers CW, Degroot J, Brama PA. Early exercise advances the maturation of glycosaminoglycans and collagen in the extracellular matrix of articular cartilage in the horse. Equine Vet J. 2008;40(2):128-35. ● Votion DM, Linden A, Saegerman C, Engels P, Erpicum M, Thiry E, Delguste C, Rouxhet S, Demoulin V, Navet R, Sluse F, Serteyn D, van Galen G, Amory H. History and clinical features of atypical myopathy in horses in Belgium (20002005). J Vet Intern Med. 2007;21(6):1380-91.

PHARMACOLOGIE Doucet MY, Bertone AL, Hendrickson D, Hughes F, Macallister C, McClure S, Reinemeyer C, Rossier Y, Sifferman R, Vrins AA, White G, Kunkle B, Alva R, Romano D, Hanson PD. Comparison of efficacy and safety of paste formulations of firocoxib and phenylbutazone

Objectif de l’étude ❚ Déterminer si une mise à l’exercice précoce entraîne des lésions du tendon fléchisseur superficiel du doigt détectables à l’échographie, et/ou une augmentation de la surface de son aire de section.

Moffat PA, Firth EC, Rogers CW, Smith RK, Barneveld A, Goodship AE, Kawcak CE, McIlwraith CW, van Weeren PR.

Synthèse par Caroline Marguet, E.N.V.T.

REVUE INTERNATIONALE

Vanderwall DK, Rasmussen DM, Woods GL. Effect of repeated administration of o xytocin during diestrus on duration of function of corpora lutea in mares. J Am Vet Med Assoc. 2007; 231(12):1864-7.

Parente EJ, Tulleners EP, Southwood LL. Long-term study of partial arytenoidectomy with primary mucosal closure in 76 Thoroughbred racehorses (1992-2006) Equine Vet J. 2008. ● Rakesh V, Rakesh NG, Datta AK, Cheetham J, Pease AP. Development of equine upper airway fluid mechanics model for Thoroughbred racehorses Equine Vet J. 2008. ● Ramzan PH, Parkin TD, Shepherd MC. Lower respiratory tract disease in Thoroughbred racehorses: analysis of endoscopic data from a UK training yard. Equine Vet J. 2008;40(1):7-13. ●

THÉRAPEUTIQUE ET DIAGNOSTIC Dickey EJ, McKenzie Iii HC, Brown JA, de Solis CN. Serum concentrations of lidocaine and its metabolites after prolonged infusion in healthy horses. Equine Vet J. 2008. ● Divers TJ, Irby NL, Mohammed HO, Schwark WS. Ocular penetration of intravenously administered enrofloxacin in the horse. Equine Vet J. 2008;40(2):167-70. ●

INFLUENCE DE L’EXERCICE SUR L’EXAMEN ÉCHOGRAPHIQUE DU TENDON FLÉCHISSEUR SUPERFICIEL DU DOIGT chez de jeunes chevaux pur-sang en croissance Les lésions du tendon fléchisseur superficiel du doigt (T.F.S.D.) est une cause fréquente de réforme des chevaux pur-sang de course ; aussi il serait intéressant de prévenir leur apparition. ● Cela est rendu possible par une modification de leur structure, qui se traduit par une augmentation de la surface de leur aire de section. Cette adaptation, qui suppose une plus grande résistance aux forces appliquées, peut-elle être obtenue sans risque par une mise à l’exercice précoce des poulains ?

dans les deux groupes durant la période expérimentale. ● Quel que soit l’âge des chevaux, l’aire de section du T.F.S.D. est numériquement plus élevée chez les chevaux soumis à un exercice contrôlé, mais cette différence n’est pas significative. ● C’est entre 5 et 8 mois que l’augmentation de surface de l’aire de section est la plus importante, et cette croissance est à mettre en relation avec l’évolution du poids corporel.

Sujet, matériel et méthodes

À l’âge de 18 mois, la mise à l’exercice précoce n’a entraîné aucune tendinite clinique ni aucune lésion détectable à l’échographie au niveau du tendon fléchisseur superficiel du doigt (T.F.S.D.). ● Un contrôle échographique réalisé à l’âge de 2 ans lorsque les chevaux sont mis à l’entraînement, ne montre aucune différence significative entre les deux groupes. ● Ceci suggère que l’exercice précoce n’a pas eu d’effet délétère sur le T.F.S.D. ● En revanche, il n’a pas entraîné d’augmentation de surface de l’aire de section du tendon. Cela serait à mettre en relation avec le niveau d’exercice imposé durant la période expérimentale par rapport à celui effectué spontanément par les chevaux en liberté au pâturage. ❒

33 jeunes chevaux pur-sang sont utilisés : 15 d’entre eux sont placés au pré (groupe contrôle) et les 18 autres, qui vivent également au pré, sont, de plus, soumis à un exercice contrôlé (1030 m sur une piste, 5 fois/semaine) depuis l’âge de 21 jours, jusqu’à 18 mois. ● Un examen clinique, comprenant la palpation des tendons et une flexion des membres, est effectué tous les mois. ● Des examens échographiques du T.F.S.D. sont réalisés à 5, 8, 12, 15 et 18 mois : l’architecture du tendon et la surface de son aire de section sont évaluées. ●

Résultats ●

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 190 - JANVIER / MARS 2008

REPRODUCTION

RESPIRATOIRE

un panorama des meilleurs articles d’équine

Imagerie

X Equine Veterinary Journal 2008;40(2):136-40 The influence of exercise during growth on ultrasonographic parameters of the superficial digital flexor tendon of young Thoroughbred horses.

in horses with naturally occurring osteoarthritis. J Am Vet Med Assoc. 2008;232(1):91-7. ● Errico JA, Trumble TN, Bueno AC, Davis JL, Brown MP. Comparison of two indirect techniques for local delivery of a high dose of an antimicrobial in the distal portion of forelimbs of horses. Am J Vet Res. 2008;69(3):334-42. ● Keegan KG. Effectiveness of administration of phenylbutazone alone or concurrent administration of phenylbutazone and flunixin meglumine to alleviate lameness in horses. J Am Vet Med Assoc. 2008;232(4):577. ● Noble GK, Brockwell YM, Munn KJ, Harris PA, Davidson HP, Li X, Zhang D, Sillence MN. Effects of a commercial dose of L-tryptophan on plasma tryptophan concentrations and behaviour in horses. Equine Vet J. 2008;40(1): 51-6.

62

Aucune tendinopathie n’est mise en évidence

Conclusion ●


recto Revue internationale suite

15/04/08

17:50

Page 63

revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine

Pharmacologie

COMPARAISON DE L’EFFICACITÉ ET DE L’INNOCUITÉ DU FIROCOXIB ET DE LA PHÉNYLBUTAZONE par voie orale chez les chevaux présentant de l’arthrose La phénylbutazone est un anti-inflammatoire non stéroïdien. C’est le traitement habituel de l’arthrose. Ce principe actif inhibe les prostaglandines COX1 et COX2. ● Le firocoxib est un nouvel anti-inflammatoire non stéroïdien. C’est un nouveau traitement de l’arthrose qui inhibe les prostaglandines COX2. ● Cette étude compare l’efficacité et l’innocuité du firocoxib et de la phénylbutazone par voie orale chez les chevaux présentant de l’arthrose. ●

Sujet, matériel et méthodes ● 253 chevaux ont participé à l'étude. Ils sont sélectionnés sur différents critères :

- une boiterie d’un membre antérieur ou d’un membre postérieur (si plusieurs membres sont atteints, c'est le membre le plus atteint qui est retenu pour l’expérience) ; - une boiterie due à de l’arthrose (présence d’arthrose confirmée à la radiographie) ou à un syndrome naviculaire (si des lésions sont visibles au niveau de l’os sésamoïde distal) ; - un score de boiterie d’au moins 3 sur 5, ou un score de boiterie de 2 sur 5 associée à un score de douleur à la palpation ou à la manipulation de l’articulation, un score de distension de l’articulation, et un score d’amplitude de mouvement d’au moins 2 sur 3 ; - une boiterie chronique (au moins 4 semaines) ; - pas de traitement par anti-inflammatoires non stéroïdiens et chondroprotecteurs, et pas de traitement par homéopathie, acupuncture ou ondes de choc dans les 7 jours précédents le début de l’expérience ; - pas de traitement par anti-inflammatoires stéroïdiens dans les 30 jours précédents le début de l’expérience. ● Les chevaux sont séparés en deux groupes. Un groupe reçoit de la phénylbutazone (4,4 mg/kg per os toutes les 24 h), l’autre groupe reçoit du firocoxib (0,1 mg/kg per os toutes les 24 h) pendant 12 à 16 jours. ● 127 chevaux ont reçu du firocoxib et 126 chevaux ont reçu de la phénylbutazone. ● Un examen clinique complet est réalisé dont un examen orthopédique à J-4, J 1, J 7 et J 14 (J 1 correspond au début de l’expérience). L’examen clinique général inclut la fréquence respiratoire, la fréquence cardiaque, la température rectale, le poids et la recherche d’effets secondaires. L’examen orthopédique inclut un score de boiterie (sur 5), un score de douleur à la palpation et à la manipulation de l’articulation (sur 3), un score de distension de l’articulation (sur 3), un score de circonférence de l’articulation (sur 3) (si réalisable) et un score d’amplitude de mouvement (sur 3). Du sang est prélevé pour des analyses hématologiques et biochimiques.

Dans un 1er temps, les auteurs étudient l’amélioration clinique des chevaux selon les vétérinaires. Un cheval est considéré comme cliniquement amélioré, si le score de boiterie a diminué de 1, ou si l’addition du score de douleur à la manipulation ou la palpation de l’articulation, du score de distension de l’articulation, du score de circonférence de l’articulation, et du score d’atteinte de la locomotion, a diminué de 3. ● Dans un 2nd temps, les auteurs s’intéressent à l’évolution du score de boiterie, du score de douleur à la manipulation ou à la palpation de l’articulation, du score de distension de l’articulation, du score de circonférence de l’articulation et du score d’amplitude de mouvement, et à l’amélioration clinique selon les propriétaires. ● Dans un 3e temps, les effets indésirables sont étudiés. ●

Résultats ● La proportion de chevaux cliniquement améliorés selon les vétérinaires, comme selon les propriétaires à J 7 et J 14, n’est pas significativement différente entre les deux groupes. ● Le score de douleur à la manipulation ou à la palpation de l’articulation, le score de circonférence de l’articulation et le score d’amplitude de mouvement sont significativement meilleurs à J 14 pour le groupe qui a reçu du firocoxib (mais pas pour le score de boiterie et le score de distension de l’articulation). ● Aucun effet délétère n’est à relier à l’utilisation du firocoxib ou de la phénylbutazone. ● Les propriétaires trouvent que les préparations de firocoxib et de phénylbutazone sont faciles à administrer et que les chevaux les acceptent bien.

Objectif de l’étude ❚ Comparer l’efficacité et l’innocuité du firocoxib et de la phénylbutazone par voie orale chez les chevaux présentant de l’arthrose.

X Journal of the American Veterinary Medical Association 2008;232(1):91-7 Comparison of efficacy and safety of paste formulations of firocoxib and phenylbutazone in horses with naturally occurring osteoarthritis. Doucet MY, Bertone AL, Hendrickson D, Hughes F, Macallister C, McClure S, Reinemeyer C, Rossier Y, Sifferman R, Vrins AA, White G, Kunkle B, Alva R, Romano D, Hanson PD.

Conclusion ● L’efficacité, l’innocuité et la praticité sont des critères importants dans le choix d’un traitement. ● L’efficacité du firocoxib pour l’arthrose est la même que celle de la phénylbutazone. Cependant, l’efficacité du firocoxib sur la douleur lors de la manipulation et de la palpation de l’articulation, sur la circonférence de l’articulation et sur l’amplitude de mouvement, est meilleure que celle de la phénylbutazone. ● Dans cette étude, aucun effet délétère n’est à relier à l’utilisation du firocoxib et de la phénylbutazone (sans doute parce que les molécules ont été utilisées avec une posologie adaptée pendant une courte durée chez des chevaux sans antécédents digestifs et rénaux). Cependant dans d’autres expériences, il a été prouvé que l’innocuité du firocoxib est très bonne et qu’elle serait meilleure que celle de la phénylbutazone. ● La praticité de la préparation à base de firocoxib est la même que celle à base de phénylbutazone. ❒

Synthèse par Sophie Marchand, E.N.V.L.

63

REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine JANVIER / MARS 2008 - 191


recto Revue internationale suite

15/04/08

17:50

Page 64

revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine COMPARAISON DE L’EFFICACITÉ DE LA PHÉNYLBUTAZONE SEULE et de l’association phénylbutazone et flunixine pour diminuer les boiteries chez les chevaux Sujet, matériel et méthodes L’étude inclut 29 chevaux adultes ayant des boiteries d’apparition naturelle d’un membre antérieur ou postérieur depuis au moins 4 mois. Chaque cheval a été son propre témoin. ● L’ordre des traitements a été tiré au sort, et une période de 14 jours sans traitement a été observée entre les deux traitements. ● Le traitement n°1 consiste en l’administration de phénylbutazone en pâte orale à environ 2,2 mg/kg, toutes les 12 heures pendant 5 jours. ● Le traitement n° 2 comprend la même administration de phénylbutazone, en combinaison avec de la flunixine à 1.1 mg/kg, par voie intra-veineuse, toutes les 12 h pendant 5 jours. ● Pour chacun des traitements, une évaluation de la boiterie a été réalisée avant la 1ère administration, et 12 h après la dernière. Cette évaluation a été réalisée par analyse cinématique du trot sur un tapis roulant. Pour cela, des sphères réflectives ont été fixées sur la tête, sur le dos en regard du bassin et sur la face latérale de l’antérieur et du postérieur droits. Leurs mouvements ont été enregistrés par cinq caméras infra-rouge, puis analysés par un programme informatique. ● Des prises de sang ont été réalisées 12 h après l’administration de la dernière dose d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (A.I.N.S.) afin de mesurer les concentrations plasmatiques de flunixine et de phénylbutazone. ●

Objectif de l’étude ❚ Comparer l’efficacité entre l’administration de plusieurs doses de phénylbutazone seule et celle d’une combinaison de phénylbutazone et de flunixine pour diminuer les boiteries chez les chevaux.

X American Journal Veterinary Research 2008;69:167-73 Effectiveness of administration of phenylbutazone alone or concurrent administration of phenylbutazone and flunixin meglumine to alleviate lameness in horses. Keegan KJ, Messer NT, Reed SK, Wilson DA, Kramer J.

Résultats Les résultats obtenus sont variables selon le groupe de chevaux considéré. ● Si la totalité des chevaux est considérée, la diminution de la boiterie était significativement plus importante après l'administration de la combinaison des A.I.N.S. qu’après l'administration de phénylbutazone seule. ● Si c’est le groupe comprenant les 20 chevaux présentant une boiterie d’un antérieur qui est ●

Synthèse par Florence Bouldouyre, E.N.V.L.

considéré, aucun des deux traitements n’a diminué la boiterie de manière significative. Chez cinq chevaux, la boiterie était plus importante après chacun des deux traitements, probablement suite aux tests réalisés avant le traitement alors que les chevaux ne travaillaient plus depuis longtemps. ● La meilleure amélioration pour chaque traitement a été observée chez les chevaux souffrant d’un syndrome podo-trochléaire. Sur trois des quatre chevaux présentant ce syndrome, la meilleure amélioration a été apportée par la phénylbutazone seule. ● Chez les chevaux présentant une boiterie postérieure, la combinaison phénylbutazone/flunixine a procuré une meilleure amélioration que la phénylbutazone seule. ● Chez aucun cheval, les traitements n’ont complètement masqué la boiterie. ● Les concentrations plasmatiques d’A.I.N.S. 12 h après la fin des traitements étaient très variables mais toujours inférieures aux concentrations tolérées par la Fédération Équestre des États-Unis (United States Equestrian Federation Inc (U.S.E.F.)). ● Un cheval ayant reçu la combinaison des deux A.I.N.S. est mort de colite nécrosante aiguë pendant l'étude. Conclusion L’utilisation de la combinaison de phénylbutazone et de flunixine selon les modalités utilisées dans cette étude, permet de diminuer de manière plus importante les boiteries que l’utilisation de phénylbutazone seule. ● L’utilisation de cette combinaison d’A.I.N.S., selon le protocole de cette étude, est intéressante car elle permet de diminuer les boiteries sans totalement les masquer, en respectant les règles de l’U.S.E.F.. Toutefois, il convient de garder à l’esprit ses effets secondaires toxiques potentiels. ❒ ●

LES EFFETS DE LA DOSE COMMERCIALE DE L-TRYPTOPHANE sur la concentration plasmatique en tryptophane et sur le comportement chez les chevaux Objectif de l’étude ❚ Déterminer si une dose commerciale de L-tryptophane augmente la concentration plasmatique en tryptophane, et modifie le comportement des chevaux nourris avec une alimentation à base de fourrage ou de concentrés.

REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 192 - JANVIER / MARS 2008

● L-tryptophane est un ingrédient commun dans les produits calmants pour chevaux, mais son efficacité n’a pas été prouvée. ● Cette étude a pour but d’apporter des données chiffrées (cf. objectif de l’étude).

Sujet, matériel et méthodes Du L-tryptophane (6,3 g) ou un placebo (eau) est administré per os à 12 chevaux Pur-Sang, juste avant un repas à base de foin, de luzerne ou d’avoine, en deux études successives, et selon une méthode de croisement. ● La concentration plasmatique a été mesurée par une méthode de chromatographie au gaz. ●

64

Le comportement des chevaux a été évalué, en aveugle, dans un enclos vide, puis en présence d’une personne inconnue, puis d’un objet nouveau pour l’animal.

Résultats La concentration plasmatique en tryptophane est augmentée d’un facteur 3 dans les deux études avec un pic 1,5 à 2 heures après l’administration. Après le pic, la concentration en tryptophane reste élevée pendant plusieurs heures chez les chevaux qui ont reçu du foin mais elle diminue nettement s’ils ont reçu de l’avoine, en accord avec la réponse glycémique à ce type d’aliments.


recto Revue internationale suite

15/04/08

17:50

Page 65

revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine ● Le ratio du tryptophane avec quatre grands amino-acides neutres (phénylalanine, tyrosine, leucine, isoleucine) augmente de manière similaire chez les chevaux qui ont reçu du tryptophane, quel que soit le type d’aliments fourni.

La présence d’un étranger ou d’un objet nouveau augmente la fréquence cardiaque (P < 0,05), mais aucune modification n’est observée avec le tryptophane quel que soit l’aliment fourni. ●

X Equine Veterinary Journal 2008;40(1):51-6 Effects of a commercial dose of L-tryptophan on plasma tryptophan concentrations and behaviour in horses.

Conclusion ● La concentration plasmatique en tryptophane augmente lors d’administration d’une dose utilisée dans certains produits commerciaux calmants pour chevaux mais cela n’entraîne aucune modification de comportement chez le cheval. D’autres études sont nécessaires pour perfectionner les tests d’évaluation du comportement et déterminer la dose efficace de L-tryptophane chez le cheval. ❒

Noble GK, Brockwell YM, Munn KJ, Harris PA, Davidson HPB, Li X, Zhang D, Sillence MN.

Synthèse par Zoé Burnet, E.N.V.L.

Chirurgie des tissus mous

ÉVALUATION D’UNE TECHNIQUE PERMETTANT DE COLLECTER PLUSIEURS BIOPSIES de l’épaisseur totale de l’intestin grêle par laparoscopie chez des chevaux debout tranquilisés Sujet, matériel et méthodes

Résultats

13 chevaux adultes en bonne santé. ● Dans la partie ex-vivo de l’étude, les sections de duodénum et de jéjunum obtenus à partir de six chevaux immédiatement après leur euthanasie, ont été divisés en trois segments. Chaque segment a été aléatoirement associé à un groupe de contrôle :

- le groupe de suture à la main en double couche ; - le groupe utilisant une pince à agrafage/section linéaire endoscopique. ● La force de rupture et la tension supportée par la paroi ont été mesurées et comparées entre les groupes, ainsi que la réduction du diamètre luminale au niveau du site de biopsie. ● Dans la partie de l’étude in vivo, plusieurs biopsies de toute l’épaisseur de l’intestin grêle au niveau de la portion descendante du duodénum, et de la partie distale du jéjunum, ont été recueillies par laparoscopie avec la pince endoscopique linéaire à intervalle mensuel sur sept chevaux debout, sédatés. ● Les segments biopsiés ont été examinés afin de voir si l’examen histologique été valable.

En moyenne, la force de rupture et de la tension exercée sur la paroi étaient significativement plus faibles dans le groupe utilisant la technique avec la pince endoscopique linéaire que dans le groupe avec suture manuelle en double couche, que ce soit au niveau du duodénum ou du jéjunum. ● L’utilisation de la technique de fermeture à la main réduit significativement plus le diamètre luminal que la technique avec la pince endoscopique linéaire. ● Dans le cadre de l’étude in vivo, les 52 échantillons recueillis au cours des 25 procédures de biopsies par laparoscopie, ont pu être examinés histologiquement et il n’y a pas eu d’importante complication périopératoire.

Objectif de l’étude ❚ Évaluer une technique permettant de collecter plusieurs biopsies de l’épaisseur totale de l’intestin grêle par laparoscopie chez des chevaux debout.

X Veterinary Surgery. 2008; 37(2):126-31. Intracorporeal suture closure of the internal inguinal and vaginal rings in foals and horses. Caron JP, Brakenhoff J.

Conclusion Le prélèvement par laparoscopie de plusieurs biopsies de l’épaisseur totale de l’intestin grêle avec une pince endoscopique linéaire de 45 mm est une technique sûre et efficace sur des chevaux en bonne santé. ❒

Synthèse par Claire de Fourmestraux, E.N.V.T.

Locomoteur

CONTRÔLE DU DEVENIR DES CELLULES SOUCHES MÉSENCHYMATEUSES autologues et hétérologues injectées dans le tendon fléchisseur superficiel chez le cheval : étude préliminaire ● L’injection de cellules souches mésenchymateuses autologues, obtenues par prélèvement de moëlle osseuse, est utilisée avec des résultats encourageants, dans le traitement des tendinites du tendon fléchisseur superficiel. ● Cette étude décrit une technique permettant de contrôler le devenir des cellules souches une fois injectées dans le tendon, grâce à des lignées stables de cellules marquées par la protéine fluorescente verte (Green Fluorescent Protein (G.P.F.)).

Matériel et méthodes ● Deux pur-sang Hongres de 2 ans ont été utilisés dans cette étude. ● Deux prélèvements de moëlle osseuse par ponction sternale ont été réalisés sur ces chevaux. Après centrifugation et isolation sur milieu de culture, les cellules souches recueillies ont subi une transfection, intégrant dans leur génome le gène

de la protéine fluorescente verte (Green Fluorescent Protein (G.P.F.)). Ces cellules peuvent alors être suivies par immuno-histochimie. ● Plusieurs lésions de 0.5 cm de long sur chaque tendon fléchisseur superficiel du doigt (T.F.S.D.), ont ensuite été réalisées sur les deux chevaux. ● Les cellules souches mésenchymateuses, en suspension dans 0,5 ml de surnageant de moëlle osseuse autologue, ont été injectées dans les lésions tendineuses par une méthode écho-guidée, 7 jours après la création des lésions. Selon les sites, les injections ont été réalisées avec le surnageant seul, avec des cellules souches marquées autologues, ou avec des cellules souches marquées hétérologues. ● Les chevaux ont été euthanasiés 10 et 34 jours après l’injection de cellules souches. Les cellules souches marquées ont alors pu être identifiées par immuno-histochimie, et comptées sur chaque site.

Objectif de l’étude ❚ Décrire une technique pour contrôler le devenir des cellules souches mésenchymateuses, injectées dans le tendon fléchisseur superficiel.

65

REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine JANVIER / MARS 2008 - 193


recto Revue internationale suite

15/04/08

17:50

Page 66

revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine X Equine Veterinary Journal 2008;40 (2):178-81. Monitoring the fate of autologous and allogeneic mesenchymal progenitor cells injected into the superficial digital flexor tendon of horses: Preliminary study. Guest DJ, M.R.W, Smith MRW, Allen WR.

Synthèse par Marie-Anne Hours, E.N.V.T.

Résultats Les lésions provoquées dans le T.F.S.D. étaient visibles à l’échographie dès le 7e jour, et montraient peu d’évolution à l’examen post-mortem au 10e et au 34e jour. ● Lors de l’examen microscopique après coloration, aucune différence qualitative n’a été observée entre les lésions témoins, et les lésions dans lesquelles des cellules souches ont été injectées. - Les cellules souches marquées ont été majoritairement retrouvées dans les lésions. - Quelques cellules ont migré vers le tendon sain adjacent. - Aucune différence significative dans la distribution des cellules marquées n’a été observée entre les cellules souches autologues, et les cellules souches hétérologues. ● Bien que les cellules souches hétérologues aient la capacité d’induire une réponse immunitaire ●

Infectiologie

❚ Connaître la symptomatologie des formes respiratoire, abortive, et nerveuse de l’infection par l’herpès virus équin 1.

X Equine Veterinary Journal 2008;40(2):102-3 Equine herpes virus neurological disease. Gilkerson JR, Barrett EJ.

Synthèse par Amélie Séna, E.N.V.L.

REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 194 - JANVIER / MARS 2008

Conclusion Aucune différence n’a pu être montrée entre les lésions témoins, et les lésions injectées avec des cellules souches mésenchymateuses. Peut-être est-ce dû à une durée d’évolution trop courte avant l’examen histologique. ● La faible proportion de cellules marquées retrouvées dans des portions de tendon sain, montre qu’un certain degré de migration des cellules souches est possible. ● Des études plus larges doivent être mises en place pour suivre à plus long terme le devenir des cellules souches mésenchymateuses, et leur influence sur la cicatrisation des tendons. ❒ ●

LA FORME NERVEUSE DE L’INFECTION par l’herpès virus équin Bien que décrite depuis 1966, la forme nerveuse de l’infection par l’herpès virus équin 1 (EHV-1) a récemment été désignée comme une maladie infectieuse émergente. Tandis que la prévalence de la forme abortive a régulièrement diminué dans la plupart des régions d’élevage, la forme nerveuse s’est de plus en plus répandue ces dernières années, notamment aux États Unis, au Royaume-Uni, et en Europe. ● Des études récentes sur la pathogénie moléculaire du virus EHV-1 ont associé une mutation spécifique dans la séquence d’acides aminés du gène de la polymérase du virus EHV-1, avec une augmentation de la probabilité d’isoler le virus chez des chevaux atteints de la forme nerveuse de l’herpès virus équin. Ces résultats ont suscité beaucoup d’intérêt pour la maladie, ce qui a entraîné le développement d’un grand nombre de tests pour détecter la mutation génétique. ● Cependant, les recherches en cours entraînent encore de nombreuses interrogations. L’importance de la mutation du gène de la polymérase du virus EHV-1 et ses effets sur la pathogénie de l’herpès virus équin, sont actuellement le sujet de nombreuses recherches dans les laboratoires de virologie. ● Le virus EHV-1 est un agent pathogène important chez le cheval qui a d’abord été mis en cause dans des cas d’avortements au Kentucky en 1932. La symptomatologie des formes respiratoire, abortive et nerveuse ainsi que l’épidémiologie de l’infection par l’EHV-1 sont bien connues des vétérinaires et ont souvent été décrites. ● Jusqu’à récemment, une épizootie de l’EHV-1 se manifestait généralement par la forme abortive chez les poulinières. Mais la fréquence d’épizootie de l’EHV-1 impliquant la forme nerveuse a dramatiquement augmenté depuis ces dernières décennies. ● L’EHV-1 est d’abord un agent pathogène des voies respiratoires chez le cheval. Il se réplique ●

Objectif de l’étude

à médiation cellulaire chez l’animal hôte, aucune différence de densité en leucocytes n’a été observée dans les lésions concernées.

66

dans l’épithélium du nasopharynx, de la trachée et des bronches. ● Les signes cliniques de la forme respiratoire de l’EHV-1 ne peuvent être différenciés de ceux causés par le virus EHV-4. Ces deux virus ont d’ailleurs été confondus pendant plusieurs années. ● Les signes cliniques exprimés sont ceux d’une rhinopharyngite et d’une trachéobronchite. Ils sont caractérisés par un jetage séreux abondant qui devient mucopurulent lors de surinfection bactérienne, une hypertrophie des nœuds lymphatiques mandibulaires, avec parfois de l’épiphora. ● Les chevaux infectés présentent deux pics d’hyperthermie. Le 1er est associé à l’infection et le 2nd correspond à la multiplication du virus. Ces signes cliniques sont observés pendant une courte période de 2 à 7 jours et sont généralement bénins. ● Les complications les plus sérieuses de cette forme respiratoire apparaissent car EHV-1 peut, par l’intermédiaire des lymphocytes circulant, s’étendre de façon systémique. Elles s’expriment par des avortements ou par une atteinte nerveuse. ● La forme abortive de l’EHV-1 a longtemps porté préjudice à l’élevage équin dans le monde. Généralement, elle s’exprime de façon sporadique mais des cas d’épizootie ont déjà été rapportés. Conclusion ● Les avancées dans la compréhension de l’épidémiologie et de la pathogénie de la forme abortive de l’EHV-1 qui montrent l’importance de la gestion appropriée de la source responsable des avortements et de la propagation du virus, en utilisant la vaccination, permettent de diminuer la fréquence des épizooties d’avortements à EHV-1. ● Cependant, ces épizooties existent toujours, souvent chez des juments vaccinées et sont associées à un isolement imparfait de l’individu responsable de la propagation du virus. ❒


Synthèse NPE 15

11/04/08

15:04

Page 67

synthèse adaptation de l’appareil locomoteur du poulain pur-sang

Nicolas Serraud Clinique Équine de la Brousse 3910, route de Launac 31330 Grenade-sur-Garonne

à l’entraînement Cette synthèse relate les résultats de deux études visant à évaluer les effets d’une mise à l’exercice précoce sur le développement squelettique de poulains pur-sang. L’objectif est de définir une stratégie d’adaptation de leur appareil locomoteur à l’entraînement.

L

es lésions de l’appareil locomoteur sont les premières causes d’interruption momentanée ou définitive, de la carrière sportive des chevaux de course. Elles résultent, la plupart du temps, d’un défaut d’adaptation des structures musculo-squelettiques aux contraintes qu’elles subissent. ● À l’âge adulte, ces structures n’ont plus la capacité d’adaptation suffisante pour réagir aux stress subis lors de l’effort. Le poulain est le seul à conserver cette faculté. ● Aussi, l’idée est-elle née de faire subir à des poulains de course, un protocole précis de mise à l’exercice, afin de permettre une adaptation adéquate des structures osseuses

à leur activité future. Il restait à s’assurer qu’une mise à l’exercice aussi précoce n’engendre pas, à elle seule, des lésions de l’appareil locomoteur.

Objectif pédagogique ❚ Évaluer les effets d’une mise à l’exercice précoce sur le développement squelettique de poulains pur-sang.

MATÉRIEL ET MÉTHODE Trente-trois poulains pur-sang ont été séparés en deux groupes, au hasard : - un groupe contrôle, laissé quotidiennement en pâture ; - un groupe conditionné, vivant également en pâture, mais soumis à un programme d’exercice progressif, depuis l’âge de 3 semaines, jusqu’à 18 mois. ● À 18 mois, six poulains de chaque groupe sont euthanasiés pour des analyses postmortem. Les poulains restant sont placés au débourrage, puis à l’entraînement, et suivis jusqu’à l’âge de 3 ans. ● L’exercice quotidien imposé pendant la 1ère phase de l’étude aux poulains du groupe conditionné, consiste à parcourir 5 jours par semaine, au trot puis au galop, à des vitesses croissantes, une piste de 1030 mètres (encadré). ●

Synthèse d’après les articles de : Rogers CW, Firth EC, McIlwraith CW, Barneveld A, Goodship AE, Kawcak CE, Smith RK, van Weeren PR. - Evaluation of a new strategy to modulate skeletal development in Thoroughbred performance horses by imposing track-based exercise during growth. Equine Vet J. 2008;40(2):111-8. - Evaluation of a new strategy to modulate skeletal development in racehorses by imposing track-based exercise during growth : the effects on 2- and 3-year-old racing careers. Equine Vet J. 2008;40(2):119-27.

Encadré - Le suivi des poulains pendant les différentes phases de l’étude Un suivi régulier est effectué pendant les 3 années de l’étude.

1. Le suivi pendant la phase 1 - Le contenu des séances d’exercice est noté quotidiennement (distance parcourue, vitesse, …). - Un examen général est réalisé tous les jours, et un examen clinique plus complet une fois par mois. Cet examen clinique comprend un examen général, un examen locomoteur, ainsi qu’un examen plus précis des membres afin de détecter toute distension articulaire ou déformation des épiphyses. - Le poids, la taille et l’état général des poulains, ainsi que leur comportement sont également répertoriés régulièrement. - Des dosages de cortisol sont effectués avant et après chaque séance d’exercice, afin d’évaluer le stress subi par les poulains.

2. Le suivi pendant la phase 2 : - Un rapport précis des séances de travail et des résultats en courses est tenu par l’entraî-

neur, ainsi que toute observation concernant l’état général du poulain, son appétit et l’état de ses membres. - Un examen clinique est réalisé régulièrement. Cet examen clinique est associé à un examen locomoteur, ainsi qu’à un examen détaillé des membres, à la recherche d’œdème et de douleur à la palpation ou à la flexion, ou de distension articulaire. - Des radiographies des pieds, des boulets antérieurs et des carpes, sont effectuées à la fin de la saison de 2 ans, ainsi qu’au début et à la fin de la saison de 3 ans et sont soumises à la lecture de deux des auteurs. ● À la fin de la 1ère phase, les radiographies de profil des boulets et les vues tangentielles des os carpaux III, sont soumises à la lecture de deux cliniciens expérimentés. ● Les 12 poulains euthanasiés se voient également attribuer des scores lésionnels en fonction de l’aspect macroscopique des surfaces articulaires inter-phalangiennes, huméro-antebrachiales, scapulo-humérales et tarso-crurales.

Essentiel ❚ La mise à l’exercice précoce des poulains n’entraîne pas d’effet négatif évident sur leur développement squelettique et n’augmente pas significativement le développement des lésions de l’appareil locomoteur.

67

REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine JANVIER / MARS 2008 - 195


PP 69 Test clinique R

15/04/08

10:50

Page 69

test clinique les réponses

un foyer de salmonellose équine 1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? Les hypothèses sont d’abord : - une diarrhée d'origine parasitaire, car la pouliche se trouve dans une zone de surpâturage, et les juments sont assez maigres ; - une infection bactérienne à tropisme digestif de type salmonellose ou clostridiose ; - des ulcères au niveau du tractus digestif ; - une rhodoccocose. ● Face aux symptômes observés sur la 1ère pouliche, sa mère, la 2nde, puis sur un autre cheval, l’hypothèse d’une infection bactérienne en raison de la contagiosité nous semble probable. Nous suspectons alors une salmonellose en raison de la très grande contagiosité de la maladie, et de la diarrhée profuse qu'elle engendre chez les poulains. 2 Quels traitements proposez-vous ? ● Avant d’avoir pu établir le diagnostic, nous mettons d’emblée en place un traitement symptomatique pour essayer de stabiliser l'état de la pouliche : un cathéter à long terme est posé pour administrer des perfusions de Ringer Lactate au goutte-à-goutte rapide, ainsi qu'un soluté énergétique (Energidex® : 250 ml au goutte à goutte 2 fois par jour). La pouliche reçoit un traitement antibiotique avec, en 1ère intention de la pénicilline (Dépocilline® 10 ml I.M. stricte 1 fois par jour), associée à la gentamycine (G4® 15 ml I.V. 1 fois par jour). ● Un sondage naso-gastrique est réalisé pour administrer du charbon (Carbotop® 2 mesures 2 fois par jour), et de la smectite (Smectivet®)*. ● La pouliche reçoit un traitement anti-ulcéreux avec de la cimétidine* (Tagamet® 6,6 mg/kg I.V. 3 fois par jour). Des antispasmodiques (dipyrone : Calmagine® 10 ml 2 fois par jour) et des anti-inflammatoires (flunixine : Meflosyl® 1 ml I.V. 3 fois par jour) sont aussi prescrits. ● Par ailleurs, le bilan sanguin met en évidence une neutrophilie et une monocytose. Les enzymes musculaires A.S.T. et C.K. sont élevées, les protéines totales sont basses. ● Ces résultats semblent être en faveur d'une infection bactérienne. ● Un prélèvement de fécès est réalisé pour une analyse bactériologique, et une recherche

parasitaire. Lorsque le diagnostic est établi, un traitement antibiotique de Marbocyl® (Marbofloxacine) est prescrit : 10 ml I.V. sur la jument, et 3 ml sur les deux poulains, associé à une fluidothérapie continue, et à l'administration de charbon et de Smectivet® par sondage naso-gastrique : du Smectivet® tous les jours jusqu’à la mort de la pouliche. ● Le lendemain, la pouliche retrouve une température normale, les signes de colique disparaissent. La température de la 2nde revient à la normale, et la diarrhée se stabilise rapidement. ● La pouliche la plus atteinte présente une température normale mais elle est toujours très faible, et la diarrhée reste extrêmement profuse avec du sang dans les fécès. Elle ne s'alimente pratiquement pas et se lève peu. Du plasma pris sur un autre cheval lui est alors administré en perfusion lente. Malgré les soins constants et la perfusion de 3 l de plasma, l’état de la pouliche se détériore. L'euthanasie est décidée le 6e jour. ● Un cheval de 10 ans qui a séjourné dans le même boxe que la pouliche déclare à son tour une hyperthermie à 40°C qui rétrocède dès l'administration de Marbocyl®. La 3e pouliche présente dans le pré montre elle aussi une hyperthermie qui disparaît dès la première injection de Marbocyl®. Elle ne présente pas de diarrhée. 4 Quelles mesures prophylactiques conseillez-vous ? ● Nous conseillons au propriétaire d'isoler les chevaux atteints, de ne pas les transporter, et aux personnes en contact avec ces animaux de se laver les mains, de désinfecter leurs chaussures en sortant du boxe. ● Nous leur rappelons que la salmonellose est une zoonose. Le diagnostic de certitude ● Les prélèvements de fécès analysés révèlent la présence d'une importante quantité de salmonella. ● À l'autopsie, on observe un amincissement très marqué du colon, de nombreuses pétéchies, des zones d'ulcération. Les analyses effectuées sur les morceaux d'intestin prélevés mettent en évidence les salmonella, et confirment la suspicion diagnostique de salmonellose. ❒

Sandrine Mesnil Clinique équine 6 chemin de Préfontaine 95420 Genainville

Encadré - Discussion Exceptée la pouliche la plus atteinte, leurs symptômes ont tous disparu suite au traitement effectué. ● Le Marbocyl ®, antibiotique que nous avons utilisé, semble être efficace dans la gestion de la salmonellose. Cependant, il est admis que l'usage des fluoroquinolones chez le poulain puisse entraîner des lésions du cartilage de croissance. ● Nous aurions pu utiliser les cefquinomes (Cobactan®). Cet antibiotique est plus indiqué pour traiter une salmonellose chez un poulain. ● Tous les chevaux de l'effectif ont reçu un traitement antihelminthique une fois leur état stabilisé. ● L'origine de la salmonellose n'a pas pu être identifiée avec certitude. ● Si cette affection n'a pas provoqué de diarrhée sur les chevaux adultes, elle a entraîné une hyperthermie marquée associée à des coliques. ●

NOTE * Spécialité de médecine humaine

Pour en savoir plus ● Ethell M, Dart D, Rose RJ, coll. Alimentary system. In Manual of Equine Pratice, 2nd ed, Philadelphia, W.B. Saunders.2000:325-27. ● Jones SL, Spier SJ. Inflammatories diseases of the large intestine causing diarrhea. In Equine Internal Medecine, Philadelphia, W.B. Saunders.1998:663. ● Diers TJ, Orsini T. Urgences en médecine équine, traitements et procédure, Paris, Maloine.2001:237-44.

69

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine JANVIER / MARS 2008 - 197


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.