"Tsehay", de Favre-Pellaud Annelyse

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Annelyse Favre-Pellaud

Tsehay Dans les pas d’une infirmière sur les routes d’Éthiopie

Éditions à la Carte

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Texte et photographies : © Annelyse Favre-Pellaud CH-St-Pierre-de-Clages, 1955 annelyse.favre@gmail.com

Mise en page couverture et photos : Bernard Moix et ses collaborateurs OCTANE communication www.octane-com.ch

Éditions à la Carte www.editions-carte.ch Imprimerie Calligraphy.ch N° 1660 - décembre 2015 ISBN 978-2-88924-244-3


A mon père qui m’a transmis sa passion pour l’écriture.

Aux lavandières du Centre Hospitalier, merveilleuses femmes qui m’ont affectueusement baptisée Tsehay, qui signifie « soleil » en amharique.

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Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une seule page. Saint Augustin


Avertissement Le texte qui suit est le résultat de mes impressions, d’anecdotes, de lectures et de renseignements glanés au fur et à mesure des rencontres. Il n’engage que moi.

Remarques Les personnes qui sont représentées sur les photographies ont toutes donné leur accord ou reçu un peu d’argent en échange d’un cliché. Pour respecter le secret de fonction, le nom de l’hôpital a été modifié.

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Introduction Des mois se sont écoulés entre ma décision de participer à une mission humanitaire et la réalisation de ce merveilleux voyage. L’élaboration du projet est tout autant importante que le voyage lui-même. Le temps d’attente permet à la fois de s’y préparer et de se réjouir. La relation à l’autre est le fondement de notre profession d’infirmière. Dans l’absolu, nous apportons notre aide à autrui. Mais que veut vraiment dire aider l’autre ? C’est un questionnement complexe et il existe de multiples manières d’y répondre. Rosette Poletti, qui détient un master dans le domaine des soins infirmiers et un doctorat en sciences de l’éducation, explique que dans « soigner » on retrouve le mot « soi ». Prendre soin de soi pour prendre soin des autres prend alors toute sa valeur. Vais-je pouvoir mobiliser mes ressources pour faire face à un autre système de soins dans lequel l’individu cède le pas à sa maladie ? Vais-je pouvoir supporter l’indigence, le choc des premiers pas ? Ce qui me préoccupe chez l’être humain, c’est l’individu dans sa singularité avec sa richesse et sa différence, par opposition au groupe ou à l’ensemble qui gomme les aspérités et dilue les couleurs. En Éthiopie, j’allais découvrir une autre manière de vivre, une autre manière d’évoluer, une autre manière de penser le monde. J’al-

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lais apprendre à changer mon angle de vue, mais aussi à être regardée sous différents angles, en fonction de la casquette que j’allais porter. En planifiant ce voyage, j’avais deux objectifs : apporter un peu d’aide dans l’hôpital où l’on m’avait assignée, mais aussi découvrir de nouveaux horizons et une nouvelle culture en voyageant à travers le pays. C’est pourquoi, après avoir travaillé durant un mois dans un hôpital d’Addis-Abeba, j’ai sillonné les routes de la moitié nord de l’Éthiopie. Ce livre tente d’apporter quelques éléments de réponse à mes interrogations et à ma soif de découverte.

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C’est le désir qui crée le désirable, et le projet qui pose la fin. Simone de Beauvoir

Bole airport Premier octobre 2013, début d’après-midi, le train m’emporte à l’aéroport de Genève. J’ai laissé derrière moi mon mari, qui partage ma vie depuis trente ans, et mes quatre enfants aujourd’hui devenus adultes. Avec un plaisir que je peine à dissimuler, j’ai aussi laissé mes patients, mon ordinateur et mon téléphone portable. Une sensation de liberté m’envahit. Six semaines sans courses, sans repas à cuisiner et sans maison à tenir. Je suis parcourue par une impression étrange de flottement, comme si j’étais spectatrice impuissante des événements. Je me sens soudain vide, après tous ces mois de préparatifs, je jette un regard sur mon sac à dos et sur ma valise. J’espère n’avoir rien oublié. L’inconnu m’attend. Eviter de penser ! Je ressens une alternance d’émotions aussi diverses qu’ambivalentes : tristesse, peur, excitation. Des papillons sautillent dans le fond de mon ventre : demain au petit matin, je serai en Éthiopie. En attendant, je lis Touriste de Julien Blanc-Gras, un bouquin qui relate avec beaucoup

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Table des matieres Introduction Bole airport Projects Abroad Pays de contrastes Aster La nouvelle fleur Multiculturalité Des feuilles contre la faim Berbéré Lucy Centre Hospitalier Le mariage de Samson Cérémonie du café Tsehay Au restaurant Rêves de victoire Selam Children’s Village Edna Mall Medhane Alem Patience Fiche Photographies et légendes La vallée du Rift Le mont des oliviers Le train du Negus Bahar Dar L’eau qui fume

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Lalibela À travers les montagnes Ahmar Harar L’homme qui murmurait à l’oreille des hyènes Abyssinie mon amour Gey Gar Babile Le cœur en exil L’âne messager

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Glossaire ancien nom de l’Éthiopie, qui comprenait à cette époque l’Érythrée, la Somalie, une partie du Soudan et de la Nubie. Aïd al-Kabïr (ou Aïd al-Adha) Kabïr signifie « grand » en arabe. C’est la fête la plus importante pour les musulmans. Elle marque chaque année la fin du hajj et commémore la soumission d’Ibrahim (Abraham dans la tradition juive) à Dieu. Ibrahim accepte de sacrifier son fils unique Ismaël sur l’ordre de Dieu qui ordonne à l’archange Jibrïl (Gabriel) de remplacer l’enfant par un mouton au dernier moment. En souvenir de cette soumission, les familles musulmanes égorgent un mouton en respectant un certain nombre de règles sociales ou de comportements envers les animaux, recommandés par le prophète Mohammed (hadith). Aïd al-Fitr en arabe, « fête de la rupture », célébrée le jour suivant le dernier jour du mois sacré de ramadan. Elle marque la fin du jeûne chez les musulmans. Algelgil sorte de besace ronde en peau de chèvre servant à transporter l’injera. Allah al Karîm en arabe, l’un des 99 noms d’Allah qui signifie « Le Noble », « le Généreux », Abyssinie

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Amesegenallo And mouze Ato Bajaje Berbéré

Birr

Buna Buna bet

Charia

Chechia

« Celui qui, de Sa générosité, a inondé Sa création ». merci une banane Monsieur tuk-tuk en Éthiopie. mélange d’épices à base de piment, cumin, cardamome, clous de girofle, gingembre, cannelle... Très utilisé dans la cuisine éthiopienne, il est de couleur rouge orangé. monnaie nationale éthiopienne (transcription officielle), 100 birrs équivalent à environ 4.50 francs suisses en 2013. café signifie « maison du café », petit établissement où l’on sert du café, parfois composé d’une seule table. loi canonique islamique régissant la vie religieuse, politique, sociale et individuelle, appliquée de manière stricte dans certains États musulmans (Dictionnaire Larousse). En arabe, ce terme signifie « chemin qui conduit à l’abreuvoir » et par extension « le chemin qu’il faut suivre ». Les interprétations et applications de la charia varient considérablement sur les plans historique et géographique. terme arabe qui désigne une calotte de laine, de coton ou de tissu souple portée par certains peuples musulmans. 276


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