Perdu(e)
Quand le rêve tourne au cauchemar
ILS ONT AIMÉ CE LIVRE
La personne qui a écrit ce livre est allée à la même école que Jésus ! Aucun doute en ce qui concerne les paraboles. Ces pages regorgent d’images qui rendent le message accessible et percutant. La parabole du fils prodigue devient vivante et actuelle.
Par ailleurs, le plaisir en lisant ce livre, c’est qu’on a l’impression d’écouter de la musique. Il y a du rythme, du tempo !
Un livre qui va certainement parler aux jeunes et être utile aux responsables.
MUSTAPHA AMARI
Responsable Chemin Neuf Jeunes
En étant dynamique et abordable pour tout type de public, ce livre explique très bien quels pourraient être les blocages pour s’approcher de Dieu. L’auteur nous amène avec lui dans l’histoire de celui qui a décidé de faire sa vie et d’en profiter, et de celui qui croyait avoir tout compris.
Ce livre reflètera sûrement une de vos facettes, et les pages de réflexion vous amèneront à
faire le point. Et c’est avec surprise qu’on peut y rencontrer le Dieu qui pardonne, accueille et appelle.
C’est un outil excellent pour présenter l’Évangile à des personnes qui ne le connaissent pas. Je recommande chaleureusement !
LAETITIA BARDINA
Coordinatrice des Groupes Bibliques Lycéens
Tu es plutôt de la team « fils qui claque de l’argent pour suivre ses ambitions » ou de la team « fils premier de la classe qui ne fait pas de vague » ?
Dans les deux cas, Jésus t’attend. Il a de bonnes choses en réserve pour toi et il veut te donner plus. Jésus a de grands rêves pour toi, il a mis en toi de grands et bons désirs qui te feront grandir : suivre Dieu, et devenir pleinement celui que tu es appelé à être. De même, Jésus veut que tu fasses plus que simplement suivre ses commandements. Il désire que tu le suives car tu l’aimes et non pas parce que tu as peur de lui.
Un livre pour se poser les bonnes questions et se laisser déplacer dans sa relation à Dieu.
PASCALINE SAINT GEORGES
Responsable Alpha Campus & Alpha Jeunes
Édition originale publiée en anglais sous le titre
Lost: When the dream turns to a nightmare.
© Jonty Allcock, 2010. Tous droits réservés.
La présente traduction est publiée en accord avec
The Good Book Company.
Édition française :
© Éditions Scriptura, 2022
6 rue Lhomond, 75005 Paris
Direction : Jonathan Boulet
Direction éditoriale : Katie Badie
Édition & fabrication : Coraline Fouquet
Traduction : Camille Roze
Couverture & mise en page : Coraline Fouquet
Illustrations : André Parker
Textes bibliques :
Bible Parole de Vie © Société biblique française – Bibli’O, 2000.
ISBN :978-2-37559-017-1 (SB0027)
Dépôt légal : 1er semestre 2022
Numéro d’impression : 202408
Imprimé en France
www.editions-scriptura.com
Perdu(e)
Quand le rêve tourne au cauchemar
Introduction
Les employés des impôts et les pécheurs s’approchent tous de Jésus pour l’écouter. Les Pharisiens et les maîtres de la loi critiquent Jésus et disent : « Cet homme accueille les pécheurs et il mange avec eux ! »
J’ai trente-trois ans. J’aimerais pouvoir dire qu’au cours de ces trente-trois années, j’ai profondément marqué l’histoire de l’humanité. Mais je n’ai rien marqué du tout. À en croire Facebook, j’ai réussi à me faire des amis ici et là. J’ai eu quelques diplômes (et j’en ai raté d’autres). Je sais jongler. J’ai un badge qui dit que je suis capable de nager cinq mètres avec des brassards. Moi, quelqu’un de marquant ? Pas vraiment. Heureusement, ce livre ne parle pas de moi. Ce livre parle de JÉSUS.
Il a vécu environ trente-trois ans sur cette terre. Au cours de ces trente-trois années, il a révolutionné le monde. Sa courte vie est le cœur de toute l’histoire de l’humanité. Sur toute la terre, des millions de gens
le suivent et l’appellent leur Roi. Comment cela se fait-il ? C’est ce que nous allons essayer de découvrir.
Ensemble, nous allons lire une des histoires racontées par Jésus. C’est une histoire qui te fera rencontrer le vrai Jésus. J’espère que tu es prêt.
Cette histoire est toute simple. Un père, deux fils, dans une ferme. Mais on est loin du conte de fées. C’est un récit explosif. Qui a scandalisé un certain nombre de ceux qui étaient là, le jour où Jésus l’a raconté. Ils sont d’ailleurs partis, furieux, outrés. Pour eux, cette histoire était profondément offensante. Ils se sont mis à détester Jésus. À le détester au point de vouloir le tuer.
Mais dans la foule de ceux qui écoutaient Jésus, d’autres ont été bouleversés par cette histoire toute simple. C’était l’histoire la plus incroyable qu’ils avaient jamais entendue.
Alors avant de commencer, je préfère t’avertir. Cette histoire te mettra peut-être en colère. Ou alors, elle fera brûler ton cœur de joie. En tous cas, elle provoquera quelque chose en toi. Alors, toujours prêt à l’entendre ?
Ce que Jésus nous dit dans cette histoire peut se résumer en cinq mots :
CET HOMME ACCUEILLE LES PÉCHEURS.
Voilà ce dont Jésus a été accusé devant les chefs religieux de l’époque. Et ça, ça ne leur plaisait pas du
tout. Des foules entières se déplaçaient pour venir voir Jésus et écouter ce qu’il avait à dire sur Dieu. Cela était déjà suffisant pour rendre jaloux les chefs religieux. Mais en plus, ceux qui venaient voir Jésus n’étaient pas des gens respectables. C’étaient des pécheurs, des employés des impôts (aujourd’hui, on dirait des voleurs), de mauvaises personnes. Mais ça, Jésus, ça n’a pas l’air de le déranger. En fait, il a même l’air content de les voir. Ce serait compliqué de dire le contraire. Jésus devient leur ami. Il accueille les pécheurs.
Mais Jésus entend ces gens qui râlent et le critiquent, dans la foule. Alors, en guise de réponse, il raconte cette histoire.
En un sens, et de façon assez forte, Jésus leur dit : « Oui, vous avez raison, j’accueille bien les pécheurs. »
Voilà qui est Jésus. C’est même pour ça qu’il est venu sur terre. Dans un monde où l’on n’est accepté que si l’on est beau, mince, bien habillé, respectueux des règles, riche, intelligent, tout ce que vous voulez, voici la bonne nouvelle :
CET HOMME ACCUEILLE LES PÉCHEURS.
Dans un monde où tant de gens se sentent coupables, rabaissés, impossibles à aimer, voici la bonne nouvelle :
CET HOMME ACCUEILLE LES PÉCHEURS.
Prépare-toi à découvrir, à sentir toute la puissance et toutes les émotions que cette surprenante histoire te réserve. Viens, je t’invite à rencontrer l’homme qui accueille les pécheurs.
Dans ce livre, nous allons beaucoup parler des « rêves ». Dans les chapitres qui suivent, ce mot est employé le plus souvent pour parler de rêves « mauvais » et égoïstes, qui nous éloignent de Dieu et nous laissent insatisfaits. Nos rêves peuvent devenir mauvais s’ils prennent toute la place dans notre vie : la place de Dieu. Ces rêves nous empêchent alors d’aimer Dieu et les autres pleinement.
Mais attention, tous les rêves ne sont pas mauvais et rêver n’est pas une mauvaise chose. Dieu a de grands et bons rêves pour toi et il t’invite à les découvrir avec lui. C’est lui qui peut combler tous tes espoirs !
#1 : suivre ses rêves !
Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de notre fortune qui doit me revenir.” Alors le père partagea ses biens entre ses deux fils. Peu de jours après, le plus jeune fils vendit sa part de la propriété et partit avec son argent pour un pays éloigné.
Là, il vécut dans le désordre et gaspilla ainsi tout ce qu’il possédait.
Luc 15.11-13
Je détestais les vendredis après-midi. J’avais maths pendant cent minutes, cent minutes qui me paraissaient interminables. Toutes les semaines, c’était la même chose, la même épreuve avant la délivrance. Et tandis que les minutes s’égrenaient lentement, je passais en mode survie. J’essayais d’abord de faire des gribouillages dans mon classeur de maths (vaguement satisfaisant, en tous cas les trois premières minutes). J’essayais d’écouter le professeur (truc de fou, je sais, mais voilà où j’en étais rendu). Mais rien ne marchait. Impossible d’y échapper. C’était officiel : ma vie était ennuyeuse à mourir.
Alors je laissais mon esprit s’évader et je me mettais à rêver. Je rêvais à la vie que je voulais avoir. Je rêvais que je sortais mon premier disque. Je rêvais que j’étais le présentateur d’une émission pour enfants (ça reste entre nous). Je rêvais qu’un homme masqué surgissait dans la classe, et que je
risquais ma vie pour sauver celle de mes amis (quoi, vous n’avez jamais rêvé de ça ?) et… la cloche finissait par sonner.
Pourquoi passe-t-on autant de temps à rêver ? Je vais vous le dire. C’est parce qu’on a l’impression que la vie ne peut se résumer à notre petit traintrain quotidien. On regarde le dernier film d’action hollywoodien, et on a l’impression qu’on loupe quelque chose. On regarde les émissions de talents, on voit d’autres personnes qui réalisent leur rêve et ça nous rend un peu jaloux. Tout le monde a l’air d’avoir une vie bien plus intéressante que la nôtre, et nous, on a l’impression d’être coincé dans notre petit monde triste.
« Et si … ? Je pourrais… Si seulement… », se dit-on.
Certains d’entre nous ont des rêves gigantesques. Comme gagner au loto, être sélectionné pour la Coupe du Monde ou signer avec un label de musique. D’autres sont un peu moins ambitieux. Nous rêvons d’avoir notre diplôme, une copine, ou de passer notre permis.
Quels que soient nos rêves, nous avons tous envie d’une vie meilleure, où l’on s’amuserait plus, où l’on serait plus riche, plus heureux.
Et ces rêves peuvent être extrêmement puissants. Ils nous promettent de nous combler et de nous rendre heureux. Ils nous promettent de nous libérer de l’ennui. Ils nous promettent de vivre la vie telle
qu’elle devrait être vécue. Ils nous promettent d’étancher notre soif et de nous donner du sens.
Et toi, quel est ton rêve ?
Le jeune homme qui avait un rêve
Dans Luc 15, Jésus nous raconte une histoire extraordinaire. Elle commence avec un jeune homme. Un jeune homme qui a un rêve.
Il vit dans une ferme, avec son père et son grand frère. Une belle famille. Tout a l’air parfait.
Ou pas. Le jeune frère en a assez de vivre comme un paysan, et il rêve d’autre chose, de quelque chose de plus grand, de mieux. Il a de l’ambition : pas question pour lui de passer le reste de sa vie à ramasser des bouses de vache.
Tu imagines sûrement les premières pensées qui ont dû lui traverser l’esprit. Tous les matins, il se lève et part travailler. Il doit obéir à son père. Il doit travailler dur. Il a l’impression d’être pris pour un esclave. C’est officiel. Sa vie est d’un ennui mortel. Et tout en bêchant, il laisse son esprit s’évader. Et un rêve prend forme.
Il rêve du jour où il pourra faire son sac et partir pour la ville. Il rêve de tout ce qu’il pourra faire làbas. Il rêve de jolies filles, de fêtes, de rires. Il rêve de liberté.
Mais, problème. Entre lui et son rêve, il y a un obstacle. Son père. Tant que son père est vivant, il ne peut pas partir. Tant que son père est vivant, le jeune fils n’a pas d’argent à lui. Mais dès que son père mourra, il sera riche. Et la seule chose à faire, c’est attendre. Alors il attend. Il attend que son père meure.
On peut facilement imaginer sa déception en découvrant, chaque matin au petit-déjeuner, que son père n’était pas mort pendant la nuit. « Alors, papa, toujours en vie ? »
Ce garçon n’éprouve aucun amour pour son père, c’est une certitude. Tout ce qui compte pour lui, c’est ce rêve si fort. Et plus les jours passent, plus
il a l’impression que sa maison devient une prison. Combien de temps devra-t-il encore vivre cette vie si ennuyeuse ? Quand pourra-t-il enfin partir ? Il se sent pris au piège. Jusqu’à ce qu’un jour, il craque : c’est fini, il n’en peut plus. Il prend une décision.
Il quitte son père et suit son rêve : un rêve égoïste.
Largué
Être largué, c’est un cauchemar. Quand on y pense, dire « je te largue » est d’une violence infinie pour dire à son copain ou à sa copine qu’on le quitte. Je me souviens un jour avoir retrouvé un ami, derrière le garage à vélos, complètement dévasté parce qu’il venait d’être largué. On a l’impression d’être devenu un moins-que-rien qu’on jette à la poubelle.
Voilà ce que le fils fait à son père. Il le jette comme un misérable objet, et il s’en va. Il est libre, enfin ! Il a quitté son père. Maintenant, il peut vivre son rêve.
C’est plutôt choquant. Ce qu’il fait est terrible. Regarde bien comment le fils traite son père. On peut le résumer en trois verbes : il se sert, il s’en va et il gaspille tout.
Il se sert
Il se sert. Il va voir son père et lui demande quelque chose de scandaleux. « Père, donne-moi la part de notre fortune qui doit me revenir. » Pas un merci, pas une once de respect. Juste une main qui se tend pour essayer de prendre tout ce qu’elle peut.
On dirait un enfant de trois ans. Les enfants ont une façon très simple d’obtenir ce qu’ils veulent. Ils se servent. Nous avons tous déjà assisté à l’une de ces scènes. Un enfant voit un autre enfant qui a l’air de beaucoup s’amuser avec un jouet. Alors il s’avance vers lui, il tend le bras, arrache le jouet des mains de l’autre enfant et s’enfuit avec son butin. À toute vitesse. Et la victime, elle, désemparée, se met à pleurer. Ce n’est pas beau à voir. Aucun parent ne s’exclame : « Oh, regardez comme c’est mignon, il vient de lui piquer son jouet ! » C’est tout simplement méchant.