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david gautier
Éditions Boule de neige - savoie
la collection
pour les gens qui aiment les rĂŠgions alpines, voici une collection de petits livres jeunesse qui sentent bon le reblochon et nous racontent la Savoie avec un regard original: une dose de vĂŠritĂŠ, un peu de culture, une touche d'humour et un petit grain de folie.
Coquette
Miss Pays de Savoie
Éditions Boule de neige - savoie
2011 © éditions Boule de neige ISBN : 978-2-918735-05-2 Texte et illustrations : david gautier Remerciements : François Gautier, Maud Huntingdon
Éditions Boule de neige 149 chemin de la Combe du Fat 73190 Saint Baldoph (France) Tél: +33 (0)4 79 28 37 16 www.editions-bouledeneige.com Tous droits réservés pour tous les pays. Dépôt légal : mai 2011 Loi du 16/7/1949 sur les publications destinées à la jeunesse.
• Ce livre a bénéficié du soutien financier de la région Rhône-Alpes, du Conseil Général de la Savoie et de la Haute-Savoie, en partenariat avec le Parc Naturel Régional du Massif des Bauges www.parcdesbauges.com
Coquette
Miss Pays de Savoie
texte et illustrations : david gautier
Il ĂŠtait une fois, une belle vache, bien grosse et bien grasse, comme on les aime, qui s'appelait Coquette.
Elle vivait heureuse dans le massif des Bauges, au milieu d'un troupeau de vaches tarines.
Il faut savoir que les vaches tarines sont très élégantes. Elles ont une belle robe rousse sans aucune tache et de beaux yeux cerclés de noir, comme si on les avait maquillées.
L'heureux propriétaire de ce troupeau de vaches laitières s'appelait Monsieur Fejoz. Il aimait ses vaches plus que tout au monde. Les vaches avaient chacune un nom qui se terminait par “-ette” . Il y avait Roussette, Clairette, Mariette, Josette, Marie-Antoinette, Carla Brunette, et bien sûr, la plus belle de toutes, Coquette. Toi, tu t'appelleras Lunettes !
- Bonjour, les enfants, vous ĂŞtes venus voir Coquette, la plus belle vache du monde ? Suivezmoi, les vaches sont Ă la salle de traite.
Les vaches de Monsieur FĂŠjoz avaient une vie simple et agrĂŠable. Le seul rituel obligatoire ĂŠtait la traite.
Toute l'année, matin et soir, été comme hiver, elles passaient entre les mains d'une machine bizarroïde qui leur tirait le lait pour remplir de grands bidons. Beuah, ça a un drôle de goût !
- Eh! Ça va pas la tête !! Il ne faut pas toucher le lait, comme ça, avec le doigt ! Tu vas y mettre des tas de microbes !!
- Pardon monsieur... Mais, moi, j'ai pas des microbes...
L'été, Monsieur Féjoz guidait son troupeau jusqu'à l'alpage d'Armenaz, là où l'herbe est délicieuse, bien fraîche et pleine de fleurs de toutes les couleurs.
L'hiver, il redescendait avec tout son troupeau à l'étable dans le village de La Compôte.
Les vaches passaient ainsi tout l'hiver au chaud. Elles avaient de la chance les vaches de Monsieur Féjoz, car en plus, il y avait une grande télé avec un écran plat et plus de 300 chaînes de télévision. Super, n'est-ce pas ?
Mais en fait, les vaches ne regardaient que la première chaÎne parce que c'est pas facile de changer de chaÎne quand on a les doigts en forme de sabots.
Un jour, au mois de décembre, il y avait une émission très spéciale sur la Une : l'élection de Miss France. Ce fut une révélation pour Coquette. Elle commença à s'agiter en voyant les filles avec leur couronne et leur banderole autour du cou...
...puis au bout d'un moment, elle se mit à défiler dans les allées de l'étable, comme un top model, plantée sur les pattes arrière et elle remuait les hanches au rythme de la musique.
Toutes les autres vaches faisaient MEUH !!! comme pour l'encourager. À la fin de la parade, elles firent claquer leurs sabots sur le sol et ça faisait un boucan d'enfer.
Monsieur Féjoz, affolé par tout ce bruit, arriva en courant dans l'étable, armé d'une grande pelle.
- Qu'est-ce qui se passe ici?
Coquette reprit discrètement sa place dans le box... sur la pointe des sabots. Monsieur Féjoz n'en croyait pas ses yeux... C'était la première fois qu'il voyait une vache marcher sur la pointe des pieds.
Quelques mois plus tard, au mois d'avril, Monsieur Féjoz passa devant une affiche qui annonçait le concours de «la plus belle vache des Bauges», organisé par le « Comice Agricole du Châtelard».
Il n'hĂŠsita pas une seconde et il nota le nom de Coquette sur la fiche d'inscription.
Le jour du concours, Coquette était au top. Elle avait mis du rouge à lèvres semi-brillant sur sa grande bouche, du vernis à ongle longue tenue sur ses sabots et elle s'était coiffée en faisant une jolie frange sexy-fashion en flip flap one two free (vous demanderez à votre coiffeur, il vous expliquera).
- Et maintenant, la vache numĂŠro 15 de Monsieur Leblanc.
Le concours avait déjà commencé et Coquette avait un peu le trac, avant de monter sur scène. - Bouh! J'ai peur, confia Coquette à son amie Roussette. - Allez, tu vas pas commencer à ruminer comme ça ! lui dit Rousette. Tu enfiles ta cloche, tu montes sur la scène et tu ramènes la coupe ! C'est pas très compliqué !
Et alors, hop, Coquette monte sur l'estrade avec un déhanché exceptionnel. Le jury est tout de suite sous le charme. Elle fait trois petits tours, lance un regard de braise au président du jury, croise les pieds sans jamais marcher sur sa queue et rejoint les coulisses en sautillant… Woouah! La classe ! Personne n'avait jamais vu un tel spectacle !
Deux minutes plus tard, ça y est, Coquette est championne, elle a gagné une grosse coupe, elle boit du vin pétillant de Savoie, tout le monde l'applaudit... c'est la gloire !
Monsieur Féjoz, lui aussi, était très fier lorsqu'il posa pour la photo officielle.
Mais Coquette ne s'arrêta pas là. Elle voulait plus de gloire, plus de paillettes, plus de champagne et plus de coupes. Alors un jour, elle ouvrit le Dauphiné Libéré et montra à Monsieur Féjoz un article à propos de l'élection des Miss Pays de Savoie.
- Mais tu ne peux pas participer à ce concours, Coquette ! C'est pour les filles, les femmes, enfin les humains quoi… pas pour les vaches ! Coquette tapa du pied sur le journal, en faisant “MEUHHH” de toutes ses forces. - Bon, si tu veux, je remplis le bulletin d'inscription, mais je te préviens, tu vas être disqualifiée.
Le jour de la présentation des concurrentes, tout le monde fut étonné de voir débarquer une vache. Mais les juges consultèrent le règlement dans tous les sens et ils ne trouvèrent aucun article interdisant aux vaches de se présenter au concours.
Alors Coquette, ravie, se mit dans le rang, aux c么t茅s de toutes les Miss venues des quatre coins des Pays de Savoie.
Il y avait Miss Annecy, Miss ChambÊry, Miss Aix-les-Bains, Miss Maurienne, Miss Tarentaise, Miss Faucigny, Miss Chablais, Miss Chartreuse, Miss Avant-Pays Savoyard‌
...et enfin, Coquette, Miss Massif des Bauges.
- Ça, pour du Massif, c'est du massif ! dit une concurrente moqueuse. - Oh oh oh ! Ça, c'est bien vrai ! Et ça sent «vache-ment» la campagne ! dit une autre. - Ah ah ah ah ! Toutes les filles se moquaient de Coquette et elle était bien triste.
En rentrant dans les coulisses, elle n'avait vraiment pas le moral et elle se mit Ă pleurer en se confiant Ă son amie Roussette : - Bouh! Je suis rien qu'une grosse vache ! Je suis pas belle et je vais me prendre la honte internationale ! - Mais qu'est-ce que tu racontes, tu es la plus belle! Regarde toutes ces nanas squelettiques! Elles ont les jambes comme des allumettes... On dirait un tas d'os !
- Oui, mais moi, j'ai la poitrine qui tombe et j'ai pas de grands cheveux blonds, comme elles ! - Et alors ? T'as qu'Ă mettre une perruque et un soutien-gorge ! Allez, viens, on va aller t'acheter des habits en ville.
Aussitôt, les deux copines se mirent en route. Coquette trouva assez rapidement des habits juste à sa taille dans les boutiques du centre ville d'Annecy. Un maillot de bain dans le magasin de parapente, des supers bottes dans un magasin de pêche et une belle perruque dans un magasin de farces et attrapes.
Dommage, ils n'avaient pas ma taille ici !
Tout ça lui redonna le moral. Elle se sentait vraiment belle avec tous ces accessoires et elle était même impatiente de défiler. - Tu vas voir, ils vont trop flasher sur toi ! lui dit Roussette pour la mettre en confiance.
L'élection de Miss Pays de Savoie avait lieu au Grand Casino d'Aix-les-Bains. Chaque concurrente devait effectuer trois défilés dans des tenues différentes.
Le premier dĂŠfilĂŠ se faisait en maillot de bain.
Le deuxième en costume traditionnel de Savoie, selon la vallÊe d'origine.
En tant que Miss Bauges, Coquette avait choisi comme tenue traditionnelle : un bas de jogging, un pull polaire sans manches de marque Quichua, des bottes vertes en caoutchouc et un vieux chapeau savoyard.
Pour le troisième défilé, le thème était « libre». Voyant que le jury s'endormait à moitié sur la table et qu'il était bien difficile d'attirer son attention, Coquette eut une idée géniale ! Défiler au naturel, sans artifices, sans perruque, sans chapeau, rien, juste ses cornes, ses grandes oreilles et sa grosse mamelle.
Elle monta sur scène, bien plantée sur ses quatre pattes et, au bout de la piste, elle fit un «MMMMEUUUHHH ! » extraordinaire.
Elle secoua ensuite sa mamelle pleine de lait, arrosant tout le public au passage et termina le spectacle par un grand sourire coquin dont elle seule avait le secret.
Et alors là, ce fut comme un coup de foudre dans la salle. Tout le monde tomba sous le charme. Elle était tellement mignonne et sympathique, cette grosse vache qui ne ressemblait pas à toutes les autres poupées Barbie.
Alors Coquette fut déclarée vainqueur et on lui mit la banderole autour du cou.
Mais Mme de Frontenex, la présidente des Miss France, qui était présente dans la salle, hurla que c'était pas possible, qu'il fallait tout annuler, qu'on n'avait jamais vu ça, une vache Miss Pays de Savoie... IM-POS-SIBLE !!!! Et elle refusa de donner la couronne.
Hors de question...
Mais tout le monde s'en fichait de sa couronne toute pourrie. Les gens acclamaient Coquette et quelqu'un fabriqua mĂŞme une couronne avec des fleurs de prairie.
- Hourra !!! Vive notre Miss Pays de Savoie !! criait le public enthousiaste.
Et alors, on fit une grande fête sur la place du village à Ecole, comme quand c'est la vogue. Les gens chantaient, dansaient, mangeaient, buvaient, broutaient, rigolaient... et même le loup était présent (exceptionnellement) à la grande table des festivités...
Fin
à noter ! La vache tarine La vache tarine tient son nom de la vallée de la Tarentaise, dans le département de la Savoie, où elle est installée depuis des siècles. Sa robe est de couleur brun fauve sans taches; noire au niveau du museau, des lunettes et des sabots. Elle a des cornes blanches avec la pointe noire. Elle pèse environ une demi-tonne (500 kilos). Une vache tarine très “coquette”.
Cette race de vache est très répandue dans le massif des Bauges, et vous la verrez certainement au détour d’un chemin. Elle passe l’hiver en étable et l’été dans les alpages, en plein air, où elle se nourrit d’herbes des prairies. C’est une bonne vache laitière et son lait, très parfumé, est utilisé pour la fabrication de tous les fromages typiquement savoyards comme le Beaufort, la Tome des Bauges ou le Reblochon.
Le Comice agricole C’est un grand concours de vaches locales, Tarines, Abondances et Montbéliardes. Il a lieu au mois d’Avril dans le village du Châtelard.
Concours de beauté au Comice Agricole.
à noter ! Le Parc Naturel Régional du Massif des Bauges
Le massif des Bauges est un îlot de nature préservée où le paysage se décline en villages blottis entre prairies et forêts, entourés de sommets culminant bien souvent au-delà de 2000m. Alpage dans le Massif des Bauges.
Ses montagnes abritent une flore et une faune remarquables : 1600 espèces végétales, 150 espèces d’oiseaux nicheurs, 9 espèces d’amphibiens… Un territoire exceptionnel de diversité ! Le Parc Naturel Régional du Massif des Bauges a été créé en 1995, il regroupe 64 communes dont 46 en Savoie et 19 en Haute-Savoie, plus 6 villes-portes (Chambéry, Albertville, Aix-les-Bains, Annecy, Rumilly et Ugine). Le Parc est un formidable terrain de découverte à pied, à cheval, à dos d’âne, en vélo, en parapente, en ski ou en raquette. Après le cœur des Bauges, partez à la découverte de ses piémonts, bocages ou vignobles ouverts sur les lacs et les grandes vallées alpines...
Carte d’identité Date de création du parc: décembre 1995 Superficie : 90 000 hectares Population : environ 60 000 habitants Nombre de communes : 64 Point culminant : Arcalod à 2217 mètres d’altitude
Dans la collection à partir de 6 ans
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1. Le petit ramoneur 2. Un lutin sur la route d'Annecy 3. Le monstre du lac du Bourget 4. Oups, j'ai fait tomber le Mont Granier 5. Coquette, Miss Pays de Savoie 6. Le colporteur dyslexique (à paraître)
Dans la collection à partir de 3 ans
• 1. Maman marmotte a peur du noir • 2. Le très haut savoyard (à paraître)
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et voilĂ !
l’auteur
david gautier
Il a grandi en Savoie au pied du Mont Granier. Il aime regarder les vaches qui broutent paisiblement dans les alpages. Il est tombé amoureux d’une vache tarine l’été dernier. Malheureusement, elle n’éprouvait pas les mêmes sentiments... alors il a écrit un livre pour tourner la page.
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L’histoire de la seule vache au monde qui peut marcher debout, sur la pointe des pieds, en remuant les hanches. C’est une belle vache tarine des Bauges, bien grosse et bien grasse, comme on les aime, elle deviendra une star nationale grâce à son physique de rêve...