Un lutin sur la route d'Annecy

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david gautier

Éditions Boule de neige - savoie

la collection pour les gens qui aiment les rĂŠgions alpines, voici une collection de petits livres jeunesse qui sentent bon le reblochon et nous racontent la Savoie avec un regard original: une dose de vĂŠritĂŠ, un peu de culture, une touche d'humour et un petit grain de folie.

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Lutin

un sur la route d’Annecy

Éditions Boule de neige - savoie

2009 © éditions Boule de neige Tous droits réservés pour tous les pays.

ISBN : 978-2-918735-01-4 Dépôt légal : novembre 2009 Loi du 16/7/1949 sur les publications destinées à la jeunesse.

Texte et illustrations : david gautier Remerciements : François Gautier, Maud Huntingdon

Éditions Boule de neige 149 chemin de la Combe du Fat 73190 Saint Baldoph (France) Tél: +33 (0)4 79 28 37 16 www.editions-bouledeneige.com • •

Ce livre a bénéficié du soutien du Parc naturel régional du Massif des Bauges Lauréat de la Bourse Envie d'Agir - Défi jeunes 2009

Lutin

un sur la route d’Annecy

texte et illustrations : david gautier

Tout a commencĂŠ le lendemain de NoĂŤl.

Je roulais tranquillement sur la petite route dĂŠpartementale D912, dans le massif des Bauges, au coeur des Alpes.

C'est une route que je connais bien, car je la prends chaque année pour rejoindre la ville d'Annecy, afin de participer à la traditionnelle fête de la Saint André.

Je suis forain. Toute l'année, je sillonne la région de droite à gauche, et les montagnes de haut en bas, pour installer mon petit stand de tir à la carabine dans les vogues et les foires de village.

C'est un métier qui me plaît bien, mais dernièrement, les affaires ne marchent pas très fort. Mon petit commerce a bien du mal à concurrencer les nouvelles machines modernes, les grands huits, les montagnes russes, les trains fantômes... toutes ces attractions qui te secouent dans tous les sens, te retournent l'estomac, et à la fin “Beurk”, tout le monde vomit...

Enfin, cette nuit là, il y avait une tempête de neige impressionnante qui s'abattait sur les Bauges. Ça voltigeait dans tous les sens et je ne voyais presque plus la route. À un moment, le camion commença à patiner sur le sol gelé et je me retrouvai bloqué au milieu de nulle part.

Alors je pris une pelle et, pendant une bonne heure, je restai dehors sous la neige pour essayer de dĂŠgager les roues.

Quand je revins dans la cabine, je dÊcouvris avec Êtonnement un petit homme vert qui dormait sagement sur le siège du passager.

Je restai pendant quelques secondes immobile, ne sachant que faire; puis finalement, je décidai de réveiller l'étrange créature...

J'approchai délicatement ma main... et au moment où mon doigt toucha le petit bras vert, la créature se réveilla en sursaut et commença à me supplier de ne pas lui faire de mal.

- Je ne vais pas te faire de mal ! lui dis-je. Dis moi simplement qui es-tu ? Et que fais-tu dans mon camion ?

Il me répondit avec une voix hésitante: - Je viens de loin.

- Loin comme quoi ? Saint Michel de Maurienne ?

Bourg Saint Maurice ? Chamonix ?

- Euh ... Non... Encore plus loin...

En fait, je suis un lutin du Père Noël !

et oui un lutin du Père Noël !

Petit à petit, le lutin reprit confiance et il me raconta l'incroyable histoire qui l'avait amené depuis le pays du Père Noël jusqu'à la banquette de mon camion.

Il commença par me décrire les conditions de travail dans l'usine du Père Noël... et c'est pas rigolo !

On travaille toute l'année, tous les jours, pour fabriquer les cadeaux de Noël du monde entier ! C'est beaucoup de boulot ! Et en plus, l'usine n'est même pas chauffée, et il fait -30°c !

Allez hop, au boulot !

Une fois, ils ont essayé de faire la grève, m'expliqua le lutin, mais le Père Noël s'en fichait complètement, il est monté sur une caisse en bois et il a crié: “C'est quoi ces histoires! Allez hop, au boulot, fainéants !”

Ils n'ont même pas le droit de sortir en pause ! Enfin, sauf pour faire pipi dans un terrain vague derrière l'usine. Mais “attention !!!”, le Père Noël a installé des caméras partout pour mieux les surveiller.

Et pendant ce temps, le Père Noël se prélasse au coin du feu dans son fauteuil à bascule. Il ne travaille qu'un jour par an, le jour de Noël. Le reste du temps, il reste près du feu et se gave de papillotes au chocolat, bien emmitouflé dans sa doudoune polaire.

Il avait l'air drôlement en colère, le petit lutin quand il me racontait tout ça. Tellement en colère qu'un jour il avait décidé de s'évader de l'usine. Comme c'était lui le responsable du secteur “peluche”, il s'était confectionné un habit de nounours sur mesure.

Et le soir de Noël, alors que le Père Noël se préparait à faire la grande tournée, il s'était glissé dans la hotte au milieu de tous les cadeaux.

C'est ainsi qu'il avait voyagé dans le traîneau du Père Noël, tiré par les rennes magiques.

“C'était super chouette” dit le petit lutin, “j'ai survolé la terre entière et les hommes ressemblaient à des petites fourmis au milieu de la neige!”.

Ensuite, il était passé par la cheminée d'une maison perdue dans la montagne savoyarde, mais il ne se souvenait pas très bien car il faisait tout noir. Puis il s'était endormi au fond du paquet cadeau.

Le lendemain matin, un petit garçon ouvrit le paquet et il libÊra le lutin. Celui-ci Êtait si heureux qu'il sauta de joie et se jeta dans les bras du petit.

Malheureusement, l'enfant prit peur et il se mit à crier très très fort. Alors la maman poussa des gémissements très très aigüs ...et le papa hurla de touuutes ses forces.

Et quelques secondes plus tard, le lutin se retrouva dehors dans la neige.

Ce fut pour lui le dĂŠbut d'une longue errance Ă travers les montagnes enneigĂŠes du Massif des Bauges...

Il marcha au hasard des chemins à la recherche d'un peu de chaleur et de réconfort. Il traversa des villages aux noms bizarres comme “la Thuile, Gratteloup, la Compôte, Doucy Dessous, École, Le Châtelard, le Cul du Bois, ou Beau Mollard”.

Il avait faim et froid, mais partout où il passait, les gens se méfiaient de cet étranger à la peau verte, et les maisons baujues restaient portes closes.

Personne ne lui proposa un morceau de pain... pas même un bout de Tome des Bauges... ni même un verre de vin chaud.

C'est ainsi qu'il était arrivé jusqu'à mon camion.

Dans la nuit froide, il avait aperçu la lumière des phares et il était entré discrètement dans la cabine pour se réchauffer. Et voilà...

“Quelle histoire !” dis-je. “Tu dois avoir très faim alors ? Tu veux manger quelque chose ?”

Il me répondit que “oui “. Alors je démarrai le camion à la recherche d'une petite auberge dans le coin pour casser la croûte.

Les gars ont bien rigolé quand j'entrai dans la buvette des chasseurs au Châtelard, en disant: “Hé! les gars, il y a un lutin du Père Noël qui dort dans mon camion!”

Bien sûr... et chez moi, il y a la fée clochette qui prépare une tartiflette! Ah ah ah !

Je ne restai pas longtemps. Je commandai deux sandwichs: un “diot-reblochon” pour moi et un “coquelicot-champignon” pour le lutin. Il y eut encore des rires moqueurs. Finalement, je partis avec deux “diots-reblochon”, c'était plus simple.

Après la pause, on continua la route ensemble. Le soleil commençait à pointer timidement ses rayons quand on aperçut le grand lac d'Annecy.

Puis on entra sans faire de bruit dans la vieille ville qui ĂŠtait couverte d'un manteau de neige fraĂŽche.

Au lever du jour, je commençai à dÊballer mon stand de tir sur la place centrale en recommandant bien au lutin de rester discret afin de ne pas effrayer les gens.

Celui-ci s'installa sagement au milieu des peluches, entre Spiderman et un gros canard jaune. Au dĂŠbut, personne ne remarqua rien. Les gens qui se baladaient dans la foire s'arrĂŞtaient parfois devant mon stand pour faire une petite partie de carabine Ă plomb...

..puis ils repartaient tranquillement se perdre dans les ruelles ĂŠtroites de la vieille ville qui sentait bon la barbe Ă papa et le saucisson du pays.

Mais soudain, une petite fille qui devait choisir un lot, dĂŠsigna du doigt le lutin en disant: - Je veux le bonhomme vert qui bouge lĂ !

Alors j'expliquai à la petite que le lutin ne faisait pas partie des lots et sa maman ajouta que les peluches ne bougent pas “c'est simplement une boule de coton entourée de tissu coloré.”

Alors la petite choisit le gros canard jaune, mais elle insista encore pour voir bouger “la drôle de peluche verte qui se gratte”. Moi, comme j'étais attendri, j'adressai discrètement un clin d'oeil au lutin pour lui faire signe de bouger un peu.

Celui-ci, ravi, se redressa d'un bond et se mit à danser en gesticulant dans tous les sens. Les parents de la petite fille n'en croyaient pas leurs yeux. La petite fille surexcitée applaudissait des deux mains en criant “Encore, encore!”.

Alors moi, en fin commerçant, j'expliquai à la petite: “Tu sais petite, le lutin doit être fatigué maintenant.

Refais donc une partie de carabine, ça lui laissera le temps de se reposer un peu”.

Aussitôt, les parents, la bouche bée et les yeux tout ronds d'étonnement, sortirent deux pièces de leur porte-monnaie.

C'est ainsi que commença l'association de “Marcel et le lutin de Noël”. Cette nouvelle formule eut un succès formidable.

Les gens se bousculaient pour s'offrir une partie de carabine et voir ainsi danser l'infatigable lutin.

Les affaires s'améliorèrent et je n'avais plus à craindre la concurrence des grands huits et des trains fantômes.

Quand la foire de la Saint André se termina au soir du 31 décembre, on était tous les deux très contents. On avait bien mérité un petit apéritif pour fêter ça. Alors je préparai un verre de vin chaud pour moi et un “lait-marguerite” pour le lutin.

Le lendemain, Jour de l'An, fut congĂŠ. J'en profitai pour donner un petit coup de pinceau sur le camion...

... tandis que le lutin dĂŠcouvrait les joies et les difficultĂŠs du ski, dans la petite station de sports d'hiver du Semnoz au-dessus d'Annecy.

Puis, Ă la tombĂŠe du jour, on reprit la route.

À un moment, je regardai le lutin qui dormait sagement à mes côtés et je me dis que le Père Noël n'était peut-être pas si méchant que ça... puisqu'il m'avait envoyé un bien beau cadeau cette année.

Fin

à noter !

Annecy Annecy est une ville située en HauteSavoie au bord d'un grand lac. Sa vieille ville attire chaque année de nombreux touristes du monde entier qui apprécient ses petites ruelles médiévales et ses canaux qui lui donnent un air de petite Venise des Alpes.

Annecy est également une ville riche culturellement qui accueille de nombreux événements festifs, notamment le Festival international du film d'animation en juin, la Fête du lac en juillet, le Festival du cinéma italien en octobre et bien sûr, la fameuse Foire Saint André en décembre.

Foire de la Saint André Tous les ans au début de l'hiver, une grande foire se déroule à Annecy, depuis des siècles. À l'origine, cette foire avait lieu à la Saint André, c’est-à-dire le 30 novembre. Les Savoyards y venaient pour acheter et vendre toutes sortes de choses qui allaient leur être utiles pour passer l'hiver, comme des vêtements, du bois de chauffe, de la nourriture, etc. .

Aujourd'hui, cette foire se passe en général le premier mardi de décembre. On y vend surtout des babioles, des souvenirs, et on mange des spécialités locales. Une grande fête foraine s'installe ensuite jusqu'à la fin de l'année.

à noter !

Le Massif des Bauges

Annecy

Le massif des Bauges est un Lac d’Annecy ensemble de montagnes Le Semnoz préalpines situé entre le fleuve Isère à l’Est, le lac d’Annecy au Nord et le bassin chambérien au Sud-Ouest. C’est une zone MASSIF de montagne assez isolée et Aix les Bains Albertville DES BAUGES authentique, avec ses cours d’eau, ses vaches laitières, ses petits villages, ses sommets qui font le bonheur des randonFleuve Isère Bassin neurs, ses petites stations de chambérien ski (avec guère plus de trois tire-fesses) et son fromage “la Tome des Bauges”. N’oublions pas de citer les habitants de ce charmant massif: chamois, mouflons, chevreuils, chouettes, marmottes, vaches, chèvres, brebis, loups (hé oui, ils sont de retour!)... et bien sûr les hommes et femmes qui vivent là-haut et que l’on appelle habituellement “les Baujus”.

Dent de Pleuven (à gauche), l’Arcalod, point culminant des Bauges (au fond à droite, 2217 m), et le village de Jarsy.

et voilĂ !

Dans la collection à partir de 6 ans

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1. Le petit ramoneur 2. Un lutin sur la route d'Annecy 3. Le monstre du lac du Bourget 4. Oups, j'ai fait tomber le Mont Granier 5. Coquette, Miss Pays de Savoie (à paraître)

Dans la collection à partir de 3 ans

• 1. Maman marmotte a peur du noir • 2. Le très haut savoyard (à paraître)

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2009 ©

Éditions Boule de neige - savoie

© Copyright - 2008 – éditions boule de neige

© Copyright - 2008 – éditions boule de neige

l’auteur david gautier il a grandi en Savoie, à l'ombre du Mont Granier, il a découvert le film d'animation à Annecy, on le voit parfois se balader près des lacs avec son carnet de dessin, ou bien simplement allongé dans l’herbe fraîche des alpages...

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Le lendemain de Noël, sur une petite route du Massif des Bauges, Marcel le forain découvre un lutin du Père Noël égaré. Que fait cet étrange petit homme vert seul au milieu de nulle part?

Pourquoi a-t-il fui l'usine du Père Noël? Vous le saurez dans cette histoire d'amitié étonnante et amusante, qui commence sur une route des Bauges et se termine à Annecy au milieu d’une grande fête foraine...

ISBN: 978-2-918735-01-4

9€

9 782918 735014