Voir autrement 4 _Les religions au fil du temps

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ÉTHIQUE ET CULTURE RELIGIEUSE 2e ANNÉE • 2e CYCLE DU SECONDAIRE

UTREMENT SAVOIRS • ACTIVITÉS AVEC LA COLLABORATION DE

MARIE-DOMINIQUE COUSINEAU

LES RELIGIONS ONT-ELLES TOUJOURS EXISTÉ ? Y A-T-IL UN LIEN ENTRE L’ÉVOLUTION DES SOCIÉTÉS HUMAINES ET LES RELIGIONS ?

CONFORME À LA PROGRESSION DES APPRENTISSAGES



TABLE DES MATIÈRES

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IV

Présentation du fascicule  Ouverture

VI

1 D e la préhistoire à l’Antiquité  2 2 D u judaïsme au christianisme  5 3 D e l’islam aux diverses religions chrétiennes  10

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4 L es principales religions d’Asie  Images de synthèse

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Engager le dialogue L’explication  22 À retenir

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Glossaire

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Sources iconographiques

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© 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

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PRÉSENTATION DU FASCICULE Les religions au fil du temps est un fascicule de savoirs et d’activités faisant partie de la collection Voir autrement. Il comporte : • une ouverture • quatre sections de savoirs et d’activités • une section Images de synthèse • une section Engager le dialogue • une section À retenir

Le fascicule Les références accompagne et complète cette collection. On y trouve notamment une définition et une mise en contexte pour chaque élément de dialogue, des informations sur la répartition des religions, une petite histoire du christianisme et des fiches signalétiques sur les principales traditions religieuses.

LA STRUCTURE DU FASCICULE • Une double page d’ouverture donne un aperçu du thème à l’étude. Une introduction précise l’angle sous lequel le thème sera abordé.

Une mise en situation sert d’élément déclencheur.

Une citation invite à la réflexion sur le thème à l’étude.

• De nombreux compléments enrichissent les pages de savoirs. Des renvois en marge invitent l’élève à consulter le fascicule Les références afin de mieux comprendre certaines notions.

Des énoncés facilitateurs attirent l’attention de l’élève sur un passage jugé important.

La rubrique Personnage présente une personne marquante, liée au sujet abordé. Les mots difficiles, en gras bleu dans le texte, sont définis en marge. I

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LES RELIGIONS AU FIL DU TEMPS

La rubrique Le saviez-vous ? fournit des informations complémentaires au thème à l’étude. © 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite


• Une alternance de savoirs et d’activités favorise l’autonomie de l’élève. Les savoirs sont présentés dans une facture visuelle moderne et accessible.

• La section Images de synthèse propose à l’élève d’associer des images aux thèmes et concepts abordés dans le fascicule.

Les activités de formats variés favorisent l’acquisition des connaissances.

• La section Engager le dialogue permet à l’élève de réactiver ses connaissances de certains éléments du dialogue dans le contexte du thème à l’étude.

• La section À retenir permet à l’élève de faire le point sur les savoirs du fascicule.

Des questions générales récapitulent les notions importantes du fascicule.

Un résumé et un réseau de concepts synthétisent les savoirs du fascicule. © 2015, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite

Présentation du fascicule

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Or, la croyance en un monde invisible [...] et la pratique de rituels collectifs qui s’y rapportent [...] accompagnent l’aventure humaine depuis des dizaines de milliers d’années. FRÉDÉRIC LENOIR (NÉ EN 1962), PHILOSOPHE FRANÇAIS ET HISTORIEN DES RELIGIONS


POUR MIEUX COMPRENDRE NOTRE MONDE MODERNE DANS TOUTE SA DIVERSITÉ, IL EST UTILE DE S’INTÉRESSER À L’HISTOIRE DES CROYANCES ET DES TRADITIONS RELIGIEUSES. DANS CE FASCICULE, NOUS EN EXPLORERONS LES RACINES, LES MOUVEMENTS DE TRANSFORMATION ET LEURS INTERACTIONS.

Mise en situation Éric : Saviez-vous que la ville de Jérusalem est un lieu important pour les musulmans ? Danie : Ce n’est pas plutôt pour les juifs ? C’est là que se trouve le Mur des lamentations, non ? Éric : Oui, je sais ça. Mais une amie de mon frère, qui est musulmane, me disait que c’est aussi un lieu saint pour l’islam. Victor : Euh, j’avoue que vous me perdez un peu. Pour moi, Jérusalem était associée aux chrétiens, à l’histoire de Jésus. Éric : Oui, mais, selon le Coran, c’est aussi là que le prophète Muhammad se serait rendu pour y faire un voyage spirituel. C’est donc une ville trois fois religieuse. Victor : Eh bien, j’écouterai les nouvelles différemment, maintenant ! Danie : Parce que tu écoutes les nouvelles, toi ? Victor : Non, mais j’ai l’air sérieux quand je dis ça !

Voir la suite à la page 15.

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PRÉHISTOIRE

DE LA À L’ANTIQUITÉ LE SAVIEZ-VOUS

?

Qu’est-ce que la religion ?

Dans son sens le plus large, une religion est un ensemble de croyances qui ont pour objet le rapport d’une communauté avec un principe supérieur, des puissances surnaturelles ou un monde spirituel. Habituellement, une religion propose un récit des origines du monde (souvent dans des textes fondamentaux) et une vision d’un au-delà après la mort, dicte des règles et obligations morales, et implique des pratiques et rites individuels et collectifs.

VOIR FASCICULE LES RÉFÉRENCES PAGE 52

LES PLUS ANCIENS INDICES CONCRETS DE LA PRÉSENCE DES ÊTRES HUMAINS SUR LA TERRE NOUS RACONTENT QUE LES RELIGIONS SEMBLENT AVOIR ÉTÉ L’UNE DES RÉALITÉS ESSENTIELLES DE L’HISTOIRE HUMAINE, ET CE, DEPUIS SON ORIGINE.

À L’AUBE DE L’HUMANITÉ À la préhistoire, les êtres humains, peu nombreux et dispersés, vivent en petits groupes, principalement de chasseurscueilleurs. Ne faisant qu’un avec la nature, ils affrontent des puissances naturelles, des forces dont ils ne connaissent pas encore les causes : les marées, la foudre, les sécheresses, les tremblements de terre, les cycles saisonniers, etc. On peut aisément imaginer que ces manifestations les fascinent et les effraient. Il semble que cette admiration mêlée de peur ait été à l’origine des premiers cultes et croyances. C’est ce qu’on déduit des objets sculptés par nos lointains ancêtres et des représentations qu’ils ont laissées sur des parois de cavernes. Ainsi, ils essaient probablement de comprendre les forces naturelles, de s’en protéger, et peut-être même de les influencer.

Puis, à l’époque où les êtres humains sortent des cavernes, vivent en nomades organisés, font un peu d’élevage ou construisent des hameaux apparaissent les premières spiritualités autochtones et le chamanisme dans certaines sociétés traditionnelles (en Sibérie, en Mongolie, en Afrique, en Amérique, au Japon, etc.).

Les puissances de la nature inspirent sans doute les premiers sentiments religieux aux êtres humains.

Chamanisme Croyances et pratiques liées au chaman, la personne qui, au sein d’un groupe, agit comme médiateur entre les humains et le monde des esprits.

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Cependant, selon plusieurs chercheurs, les sépultures préhistoriques constituent la preuve la plus convaincante de l’existence d’une forme primitive de religion. L’humanité préhistorique enterre ses morts. Mais pourquoi ? S’agit-il d’un culte des ancêtres ? des âmes ? d’un espoir en un au-delà de la mort ? De toute évidence, ces pratiques funéraires révèlent une préoccupation de l’être humain quant à sa mort. L’ensemble de ces pratiques — et les croyances qu’elles sous-tendent — est souvent nommé religion des origines.

LES RELIGIONS AU FIL DU TEMPS

Une sépulture préhistorique

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UN RAPPORT COLLECTIF AU DIVIN Environ 6 500 ans avant l’ère chrétienne, certains bouleversements climatiques amènent les populations à se concentrer à proximité de terres fertiles, particulièrement au MoyenOrient et autour du bassin méditerranéen. Peu à peu, les tribus se regroupent et découvrent l’agriculture. Les premières villes apparaissent dans la vallée de l’Indus, en Mésopotamie et en Égypte. Environ 3 500 ans avant Jésus-Christ, on y invente l’écriture, ce qui marque le début de l’Antiquité. Au fil du temps, les sociétés humaines évoluent, et des religions plus structurées se développent. Les dieux prennent des noms et des fonctions dans une hiérarchie de plus en plus complexe. Dans les villes, on construit des sanctuaires et des temples, autour desquels se développe une classe d’érudits chargés du culte : les prêtres et les devins. Ces religions offrent aux cités, aux royaumes et aux empires dans lesquels elles se développent une cohésion sociale, des rituels collectifs et des règles morales réglant la vie en société. Elles ont pour principal objectif la protection et la préservation du clan ou de la cité, devant lesquels l’individu est effacé. Ainsi, sur des milliers d’années, les sociétés du Moyen-Orient et de l’Inde, puis la Grèce, l’Empire romain, les Celtes, les Germains et les Slaves instaurent des religions polythéistes locales. De ces religions il nous reste une importante mythologie qui inspire toujours l’art, la culture et la pensée.

Stèle représentant Sîn, le dieu de la Lune en Mésopotamie antique

VERS UN RAPPORT INDIVIDUEL AU DIVIN Entre les VIIe et IVe siècles avant l’ère chrétienne, l’être humain, plus libre des contraintes liées à sa survie, réfléchit à son destin personnel. Des visionnaires en Inde (Siddhartha Gautama), en Chine (Confucius et Lao-Tseu), chez les Hébreux (les grands prophètes du Dieu unique), en Grèce (des philosophes marquants comme Socrate) remettent en cause les traditions et suggèrent une relation directe entre les individus et les dieux. L’idée d’un salut individuel après la mort fait alors son chemin. Ces réflexions, ainsi que les nouvelles règles morales qu’elles entraînent, sont propices au développement des traditions religieuses monothéistes (le judaïsme, le christianisme et l’islam) et des religions karmiques (l’hindouisme et le bouddhisme), les religions dites de salut.

Pendant des milliers d’années, divers systèmes de croyances coexistent dans plusieurs régions du monde.

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L’hindouisme

Avec sa multitude de dieux et de rites, et sa croyance en la réincarnation, l’hindouisme est l’une des rares religions polythéistes anciennes qui exercent encore une grande influence. En effet, on compte près de neuf cents millions d’adeptes de cette tradition dans le monde moderne, plutôt monothéiste. VOIR FASCICULE LES RÉFÉRENCES PAGE 38

Polythéiste Qui admet la coexistence de multiples divinités.

Dans les cités du Japon, de la Chine, de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud (chez les Olmèques, les Mayas, les Aztèques et les Incas) se développent aussi des religions polythéistes complexes, tandis qu’en dehors des grands centres, on croit aux esprits de la nature et on célèbre souvent des rites de type chamanique liés à l’agriculture. En Afrique, en Océanie et en Amérique du Nord, on vit également au rythme de spiritualités proches de la nature, qui ont chacune leur récit des origines du monde, leurs mythes et leurs rites.

LE SAVIEZ-VOUS

Monothéiste Qui admet l’existence d’une seule divinité. Salut Dans l’univers religieux, fait d’être sauvé de la mort de l’âme ou de trouver un bonheur éternel.

Talisman de Pachamama, déesse de la Terre chez les Incas

Karmique Qui concerne le karma, soit le principe selon lequel le destin d’un être conscient est déterminé par ses actions passées ou ses vies antérieures.


AU BESOIN, VOIR FASCICULE LES RÉFÉRENCES VOLET 3

ACTIVITÉS

1. Nommez deux indices matériels qui peuvent nous faire croire en une forme de religion des origines à la préhistoire. a)

b)

2. Selon vous, qu’est-ce qui permet de croire que les premiers êtres humains craignaient les manifestations naturelles ?

3. Associez chaque lieu d’appartenance de l’encadré à l’image de la divinité appropriée. Au besoin, consultez un dictionnaire.

Égypte • Grèce • Inde • Mexique • Scandinavie

a) Zeus

b) Quetzalcóalt

c) Odin

d) Brahma

e) Horus

4. Comment nomme-t-on l’ensemble des dieux et déesses d’une région donnée ? Cochez la bonne réponse. a)

b)

Le paradis

Le temple

c)

Le panthéon

d)

Les cieux

5. Nommez trois dieux de la mythologie qui influencent encore de nos jours les arts et la culture. Expliquez votre réponse.

6. Parmi ces personnages, encadrez celui qui n’est pas un dieu ou une déesse, puis justifiez votre réponse. Utilisez un dictionnaire au besoin.

Aphrodite  Toutatis  Pompeius  Cronos  Tonatiuh  Gaïa Justification :

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JUDAÏSME

DU AU CHRISTIANISME

C’EST DANS LE CROISSANT FERTILE QUE S’AMORCE, IL Y A ENVIRON 4 000 ANS, L’HISTOIRE DU JUDAÏSME, TRADITION RELIGIEUSE BASÉE SUR LA CROYANCE EN UN DIEU UNIQUE ET UNIVERSEL, QUI N’EST PAS UN DIEU DE LA NATURE, MAIS QUI EN EST LE CRÉATEUR. MER NOIRE

LE SAVIEZ-VOUS

LA FONDATION ET LA TRANSFORMATION DU JUDAÏSME

Le Croissant fertile

Haran

Ca

naa

MER MÉDITERRANÉE

n

Mésopotamie

Selon les textes fondateurs, en échange de sa foi exclusive et de celle de sa descendance, Dieu propose à Abraham une patrie : la Terre promise. C’est l’Alliance. Abraham quitte Ur et traverse une grande partie du Croissant fertile pour s’installer avec son clan à Canaan, cette Terre promise au bord de la mer Méditerranée (voir carte).

Damas

Tigre

Mari Euphrate

Babylone

Sichem Jourdain

Hébron Nil

ÉGYPTE

Ur

Sinaï MER ROUGE

?

GOLFE PERSIQUE

Itinéraire d’Abraham Croissant fertile

0

430 km

Toutefois, quelques générations plus tard, poussés par la sécheresse et la famine, les Israélites se rendent en Égypte, où ils sont graduellement contraints à l’esclavage. Quatre cents ans passent, puis, guidés par Moïse, les Israélites fuient l’Égypte pour tenter de retrouver la Terre promise. C’est l’Exode. Selon la tradition, c’est pendant ces longues années d’errance dans le désert du Sinaï que Moïse reçoit de Dieu la Loi, la Torah.

Le Croissant fertile est le nom d’un territoire de terres fécondes du Moyen-Orient, situé autour des fleuves Nil, Euphrate et Tigre, où prirent naissance plusieurs grandes civilisations. La Torah contient les récits mythiques et la plupart des 613 instructions du judaïsme, dont les dix commandements.

Le Dieu unique, la Terre promise et la Torah sont les trois éléments fondamentaux du judaïsme.

VOIR FASCICULE LES RÉFÉRENCES PAGE 51

Quand ils arrivent enfin à Canaan, les Israélites trouvent un territoire occupé, et c’est par des affrontements militaires qu’ils le conquièrent peu à peu. Ils élisent un roi, prennent Jérusalem comme capitale et y construisent un temple. Bientôt, Israël se divise en deux royaumes rivaux : Israël au nord et Juda au sud.

On confond souvent la signification de ces quelques mots. Voici leur définition. HÉBREU Peuple du Moyen-Orient dont l’histoire est écrite dans la tradition biblique. Désigne aussi la langue parlée par ce peuple et, aujourd’hui, la langue officielle d’Israël.

JUIF Dérivé de Judéen, Israélite du Royaume de Juda. Désigne aujourd’hui les descendants des Hébreux, fidèles au judaïsme.

ISRAÉLITE À l’origine, descendant du patriarche Israël, petitfils d’Abraham. Avec un i minuscule, le mot israélite est un synonyme de juif. Moïse et la Loi de Dieu

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2 Du judaïsme au christianisme

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Messie Celui qui est désigné et envoyé par Dieu pour accomplir une mission salvatrice et libératrice. Diaspora Dispersion dans le monde antique des juifs exilés de la région de la Palestine. Galilée Région située au nord de la Palestine.

VOIR FASCICULE LES RÉFÉRENCES PAGE 50

La Palestine, région au cœur de laquelle sont nichés les royaumes d’Israël et de Juda, est une importante voie de commerce entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie. De nombreuses puissances s’en disputent le contrôle, et les conflits marquent le millénaire suivant. La destruction du Temple de Jérusalem et les nombreuses occupations et déportations infligées aux Israélites, entre autres, par les Babyloniens, les Perses, puis les Grecs font naître en eux l’espoir en la venue d’un Messie. De plus, ces multiples bouleversements rendent hasardeuse la transmission orale des traditions, qui sont alors consignées, notamment dans la Bible hébraïque. Finalement, le Temple de Jérusalem, reconstruit sous les Perses, est définitivement rasé en 70 par les Romains. De plus, en 132, les autorités romaines interdisent aux juifs l’accès à la ville, ce qui marque le début d’une longue diaspora et qui favorisera le développement de synagogues en dehors de Jérusalem.

L’ÉMERGENCE DU CHRISTIANISME Durant l’occupation romaine, plusieurs prédicateurs juifs annoncent la venue imminente d’un Messie : un chef charismatique qui libérera le peuple et rétablira la Loi de Dieu. C’est dans ce climat politique et religieux que Jésus, guérisseur et orateur juif, commence sa vie publique. S’il ne prétend pas être le Messie, Jésus offre un espoir inattendu en proposant une réflexion différente sur sa religion : son message, à la fois bien ancré dans la tradition

juive et avant-gardiste pour l’époque, ne repose pas sur le combat, mais sur l’amour. « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux […]. » TOB, Évangile selon Matthieu (5, 43-45)

La vie publique de Jésus ne dure que trois ans. Après avoir reçu le baptême, vers 30 ans, il commence à prêcher en Galilée. Ni prince ni prêtre, ce fils de charpentier est un remarquable communicateur et a une connaissance exceptionnelle de la Torah. Il propose une réinterprétation des lois du judaïsme et une réévaluation de leur application. Il affirme que la loi de l’amour de Dieu et du prochain est plus importante que le respect de toutes les autres lois. Il proclame l’avènement du Royaume de Dieu, à qui il s’adresse directement et dont il se déclare le Fils. Il traite tous les membres de la société sur un pied d’égalité. Ses enseignements dérangent et menacent l’ordre établi : il est perçu comme un blasphémateur par les autorités religieuses juives et comme un agitateur par les autorités politiques romaines. Jésus est donc condamné à la crucifixion et exécuté à Jérusalem. Ses disciples affirment l’avoir revu vivant quelques jours après sa mort, signe, pour eux, qu’il est bien le Messie. La mort de Jésus, sans laquelle il ne peut y avoir de résurrection confirmant sa nature divine, est ainsi l’évènement fondateur du christianisme.

Jésus prêchant au Temple

La crucifixion de Jésus

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LA DIFFUSION DU CHRISTIANISME Pour les disciples de Jésus, sa résurrection annonce la venue prochaine du Royaume de Dieu, et il devient urgent de propager ses enseignements. Les premiers apôtres missionnaires parcourent le nord-est de la Méditerranée, où les populations juives sont réparties depuis six siècles. Ils y établissent des communautés, partagent le repas traditionnel, baptisent des fidèles, lisent la Torah et rappellent la vie et les paroles de Jésus. Puisque, pour eux, Jésus n’est pas qu’un prédicateur parmi d’autres mais le Christ, on identifie bientôt les juifs de ces communautés comme chrétiens. Pour guider ces chrétiens installés partout dans les provinces méditerranéennes de l’Empire romain, les apôtres écrivent des épîtres. Les plus importantes sont de Paul de Tarse (vers 5 – 68), l’acteur principal de la diffusion de ce qu’on nommera bientôt le christianisme. Selon Paul, toute personne, juive ou non, peut être sauvée. Il fait ainsi de l’Église une assemblée ouverte à tous, c’est-à-dire catholique. Au fil du temps, la modification et l’abolition de certaines règles démarquent de plus en plus le christianisme du judaïsme, créant ainsi des tensions et des conflits.

Le christianisme accueille aussi les convertis qui ne proviennent pas du judaïsme. Persécutés par les Romains parce qu’ils ne reconnaissent pas la divinité de l’empereur, les chrétiens se rassemblent dans des endroits secrets. Des disciples écrivent les évangiles, qui formeront le cœur du Nouveau Testament, auquel on ajoutera les Actes des apôtres, les épîtres et l’Apocalypse.

LE SAVIEZ-VOUS

Malgré tout, le nombre de communautés chrétiennes augmente, et l’Église se structure afin d’assurer l’homogénéité de la croyance et de la pratique. Trois siècles après la crucifixion de Jésus, l’empereur romain Constantin Ier le Grand (vers 274 – 337) reconnaît l’univer­salité du christianisme et introduit les principes chrétiens dans le droit romain. Sous Théodose Ier (347 – 395), le christianisme devient la religion officielle de l’Empire. Cette union entre pouvoirs politique et religieux marquera son développement pour plusieurs siècles.

VOIR FASCICULE LES RÉFÉRENCES PAGE 42

Christ Du grec khristos, qui est la traduction du mot hébreu mashia’h. Synonyme de Messie, nom donné à Jésus par ceux qui le considèrent comme tel.

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Des mots qui deviennent des institutions Le nom Église vient du grec ekklesia, qui signifie « assemblée de citoyens ». L’Église désigne donc d’abord l’assemblée des fidèles et, plus tard, l’institution chrétienne. L’adjectif ecclésiastique vient d’un mot grec de la même famille, ekklêsiastikos, qui signifie « relatif à l’assemblée du peuple ou des fidèles ». Aujourd’hui, ce terme désigne ce qui est propre au clergé. L’adjectif catholique vient aussi d’un mot grec : katholikos, qui signifie « général, universel ». Aujourd’hui, le mot s’applique à la confession des chrétiens qui se soumettent à l’autorité du pape.

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Les apôtres Pierre et Paul

Épître Lettre ou missive. Celles des apôtres comportent des prescriptions, des explications, des interprétations relatives à l’enseignement de Jésus. Évangile Du grec euangelos, qui signifie « bonne nouvelle ». L’Évangile est le message de Jésus. Les évangiles sont les quatre livres qui relatent sa vie.

2 Du judaïsme au christianisme

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L’ISLAM

DE AUX DIVERSES RELIGIONS CHRÉTIENNES DEPUIS LE RÈGNE DE CONSTANTIN Ier LE GRAND, L’EMPIRE ROMAIN EST FRACTIONNÉ EN DEUX : LES EMPIRES D’OCCIDENT ET D’ORIENT, DONT LES CAPITALES SONT RESPECTIVEMENT ROME ET CONSTANTINOPLE. SOUMIS AUX ASSAUTS RÉPÉTÉS DES BARBARES, L’EMPIRE D’OCCIDENT S’EFFONDRE EN 476 : C’EST LE DÉBUT DU MOYEN ÂGE. MOINS DE DEUX SIÈCLES PLUS TARD, L’EMPIRE D’ORIENT, AUSSI APPELÉ EMPIRE BYZANTIN, FAIT FACE À DES ENVAHISSEURS PORTÉS PAR UNE NOUVELLE TRADITION RELIGIEUSE : L’ISLAM.

L’ÉMERGENCE ET LA DIFFUSION DE L’ISLAM

La Ka`ba, qui se trouve dans la Grande Mosquée, à La Mecque, est vide. Elle symbolise l’unité de la communauté musulmane.

Selon la tradition, c’est en 610 que Muhammad (vers 570 – 632), un caravanier né à La Mecque (aujourd’hui en Arabie Saoudite), reçoit ses premières révélations de la parole de Dieu. Il y commence sa mission prophétique : dénoncer le polythéisme, et lancer un appel moral à la charité et à la générosité, en plus des appels incessants à la conversion. Il est chassé de La Mecque en 622 par son chef de clan et par les autorités du temple, où se pratique alors un culte polythéiste. Il se réfugie à Médine avec ses disciples et devient alors plus qu’un maître spirituel. Chef politique et militaire, il conquiert et convertit presque toute la péninsule arabique, incluant La Mecque, en moins de dix ans.

Barbare Du grec barbaros, qui signifie « non-Grec », donc « étranger ». Pour la chrétienté occidentale, les Barbares étaient les Francs, les Huns, les Angles, les Saxons, les Wisigoths, les Ostrogoths, etc.

L’islam est issu de la tradition biblique d’Abraham, tout comme le judaïsme et le christianisme. Les successeurs du prophète Muhammad entreprennent l’expansion de l’islam. Profitant des faiblesses des Empires perse et byzantin, ils s’emparent de Jérusalem et envahissent les territoires du Moyen-Orient, de la Turquie jusqu’à l’Inde. Ils gagnent ensuite tout le nord de l’Afrique et s’installent en Espagne, d’où ils ne se retirent qu’en 1492. Quelques décennies après le décès de Muhammad, un désaccord sur sa succession provoque une division des fidèles, à l’origine des deux principaux courants de l’islam. Les sunnites reconnaissent comme guide la personne la plus compétente, qu’ils nomment calife. Les chiites sont partisans d’une descendance familiale, les imams, issue d’Ali, le gendre du Prophète.

L’islam se présente comme venant couronner les deux premiers monothéismes, avec lesquels il partage une racine commune. Selon cette tradition religieuse, la Révélation de Dieu aux êtres humains s’est faite en trois temps. 1. Dieu se fait connaître à Abraham et fait don de la Loi à Moïse.

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2. Par l’entremise de Jésus, Dieu institue l’Évangile, bonne nouvelle destinée à préparer la venue du prophète Muhammad.

3. L’ultime message est livré par le Coran. Muhammad est donc, pour les musulmans, le sceau des prophètes, car il vient sceller la Révélation.

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LES CHRÉTIENS DIVISÉS

Une icône orthodoxe représentant la Vierge Marie et Jésus

Dès les premiers siècles de la chrétienté, le vaste territoire où vivent les chrétiens est divisé en cinq provinces ecclésiastiques. Cinq patriarches coordonnent les activités de l’Église depuis la métropole de chacune. Puisque la tradition veut qu’il soit le successeur de l’apôtre Pierre, le patriarche de Rome, appelé pape, réclame qu’on lui reconnaisse la plus haute autorité au sein de l’Église. Les autres patriarches conçoivent davantage leurs relations de façon non hiérarchique. Lorsque l’Empire d’Occident s’effondre, le patriarcat de Rome, plus ou moins laissé à lui-même, exerce un rôle politique actif : il lève des armées pour protéger ses territoires et défendre les fidèles, forge des alliances avec les seigneurs barbares et les convertit. Le pape gagne ainsi du pouvoir, et les désaccords se multiplient avec les autres patriarcats.

Les évènements politiques ont une influence sur l’évolution de la chrétienté. Des divergences à propos d’interprétations religieuses, des querelles concernant des règles — comme l’utilisation de représen­ tations du divin dans le culte — et des conflits territoriaux enveniment la situation. De plus en plus, le patriarcat de Rome se dissocie des patriarcats d’Orient.

LE SAVIEZ-VOUS

L’ÉGLISE ORTHODOXE En 1054, un envoyé du pape prononce l’excommunication du patriarche de Constantinople. L’affaire, commune pour l’époque, aurait pu être oubliée, mais les croisades, qui sont sur le point de commencer, créeront un contexte qui attisera les dissensions.

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Les croisades

Jérusalem, ville sainte où le Christ est mort sur la croix et lieu de pèlerinage chrétien, est passée aux mains des musulmans, pour qui elle est tout aussi sainte, en 638. D’abord, ceux-ci tolèrent la présence des chrétiens et des juifs, qui prient le même Dieu qu’eux. Mais, en 1009, l’église du Saint-Sépulcre est détruite et la sécurité des pèlerins chrétiens est compromise. À partir de 1097, les papes, qui appellent à lutter contre l’hérésie et les infidèles depuis deux siècles, lancent une série de campagnes de libération de Jérusalem et de l’Espagne. Ces campagnes militaires sont présentées aux fidèles comme des pèlerinages qui assurent le salut de l’âme. Les pèlerins armés portent la croix sur leurs tuniques et leurs boucliers, d’où leur nom de croisés, duquel dérive celui de croisades. Sur une période de deux siècles, huit croisades se succéderont. Les croisés

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LE SAVIEZ-VOUS L’Inquisition

Vers 1230, l’Église catholique romaine veut protéger la foi devant la multiplication de prêcheurs et de contestataires. Pour lutter contre les hérétiques au sein des chrétiens baptisés et en purger le monde, elle crée l’Inquisition : un tribunal ecclé­ siastique catholique romain. Ce tribunal enquêtera sur les actes d’hérésie, d’abandon de la foi, de sorcellerie et de magie au sein de la chrétienté, les jugera et les réprimera.

Patriarche Au début de la chrétienté, titre des plus hauts responsables de l’Église, considérés comme les successeurs des apôtres. Excommunication Exclusion officielle d’une personne d’une communauté chrétienne. Saint-Sépulcre Tombeau de Jésus à Jérusalem. Hérésie Doctrine ou conviction contraire à celles qui ont cours dans une tradition religieuse donnée.

3 De l’islam aux diverses religions chrétiennes

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AU BESOIN, VOIR FASCICULE LES RÉFÉRENCES VOLET 3

ACTIVITÉS

1. Pourquoi peut-on dire que l’islam est une tradition religieuse abrahamique ?

2. Quelle est l’origine de la division de l’islam en deux principaux courants, le chiisme et le sunnisme ? Encadrez la bonne réponse.

a) La retraite des musulmans de l’Espagne en 1492 b) Un désaccord concernant les successeurs de Muhammad c) Un désaccord concernant la diffusion de l’islam, de la Turquie jusqu’en Inde d) Un désaccord concernant le lieu de la mort de Muhammad

3. Au cours du premier millénaire, il a fallu organiser l’Église chrétienne. Indiquez si les énoncés suivants sont vrais ou faux. Corrigez ceux qui sont faux.

ÉNONCÉS

VRAI

FAUX

a) Le territoire est divisé en cinq provinces ecclésiastiques (religieuses).

b) Les patriarches de ces provinces sont tous appelés pape.

c) Les patriarches coordonnent les activités de l’Église depuis Rome.

d) Le pape souhaite que tous les patriarches détiennent la même autorité.

4. En 1204, la destruction de Constantinople par les croisés entraînera une fracture au sein de l’Église chrétienne. Quel sera le résultat de cette fracture ?

5. Qu’est-ce qui distingue la fondation du protestantisme de celle de l’anglicanisme ? Expliquez votre réponse.

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LES RELIGIONS AU FIL DU TEMPS

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LE BOUDDHISME Environ cinq siècles avant l’ère chrétienne, la société hindoue est en pleine effervescence intellectuelle et spirituelle. Un prince, Siddhartha Gautama, préoccupé par la souffrance des êtres humains, cherche ses causes et les moyens d’y échapper. Après une longue période d’études, il s’adonne à des pratiques méditatives et introspectives assidues, ce qui lui permet d’atteindre la bodhi, c’est-à-dire l’« éveil » ou l’« illumination ». C’est ainsi qu’il devient le Bouddha, qui signifie l’« Éveillé », bien qu’il ne soit sans doute ni le premier ni le dernier à atteindre cet état. Les enseignements du Bouddha, résumés dans ce qu’on appelle les quatre nobles vérités, sont d’abord transmis à quelques fidèles, puis se propagent en Inde et au-delà. Ainsi naît le bouddhisme. « Aux yeux du Bouddha, la vraie liberté est celle que chaque être humain doit acquérir en combattant ses passions, ses désirs, ses envies, qui sont, de fait, les chaînes qui le lient à la roue du samsara [le cycle des renaissances]. » Frédéric LENOIR, Petit traité de vie intérieure, Paris, Éditions Plon, 2011, p. 101.

LE SAVIEZ-VOUS

En l’espace d’un millénaire, le bouddhisme se répand dans presque toute l’Asie. Il bénéficie, au troisième siècle avant l’ère chrétienne, de la faveur de l’empereur indien Ashoka, grâce à qui il est diffusé dans le sud de l’Asie. Cela contribue à en faire une tradition religieuse universelle, donc ouverte à tous. Quelques siècles plus tard, par les routes du commerce de la soie, le bouddhisme apparaît en Chine et finit par s’implanter en Corée, puis au Japon.

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Les nobles vérités du bouddhisme Le Bouddha enseigne qu’il y a quatre nobles vérités :

Le bouddhisme, une tradition religieuse indienne issue de l’hindouisme, s’est implanté dans presque toute l’Asie du Sud-Est. C’est au VIIe siècle qu’on introduit le bouddhisme au Tibet et au Népal. Dans ces États, une nouvelle forme de la religion émerge, développant un symbolisme et des rituels teintés par les traditions anciennes régionales. Cette forme de bouddhisme est aujourd’hui l’une des plus connues, essentiellement grâce à l’implication politique de ses maîtres, comme le dalaï-lama.

• La vérité de la souffrance : rien n’est permanent, le monde n’est qu’insatisfaction et souffrance ; • La vérité de l’origine de la souffrance : les désirs et les illusions enchaînent l’individu au cycle des renaissances ; • La vérité de l’extinction de la souffrance : il est possible d’éliminer les désirs et les illusions, et de rompre le cycle des renaissances ; • La vérité de la Voie : c’est le Noble sentier octuple, ou la Voie du milieu, qui permet l’extinction de la souffrance et l’atteinte de l’éveil.

Comme d’autres religions avant lui, le bouddhisme s’adapte aux cultures et aux traditions des populations où il s’implante en prenant de multiples formes. De nos jours, il est encore largement répandu en Asie, mais également en Amérique du Nord et en Europe.

VOIR FASCICULE LES RÉFÉRENCES PAGE 56

Chaque position des mains du Bouddha possède sa signification propre. En voici quelques-unes.

Cette position rappelle la méditation ou la concentration du Bouddha avant l’éveil.

Cette position des doigts représente l’argumentation ou l’explication de la Loi.

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Cette position représente la protection ou l’absence de crainte.

Par cette position, le Bouddha prend la Terre à témoin : il est prêt à affronter les épreuves et à atteindre l’éveil.

4 Les principales religions d’Asie

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IMAGES DE SYNTHÈSE Thèmes et concepts

OBSERVEZ BIEN LES IMAGES SUIVANTES. POUR CHACUNE, INDIQUEZ À QUEL THÈME OU À QUEL CONCEPT ELLE SE RATTACHE ET EXPLIQUEZ VOTRE RÉPONSE.

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Les religions des origines Des rituels collectifs Le polythéisme Le monothéisme La fondation de traditions religieuses

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La diffusion de traditions religieuses Les traditions abrahamiques Le judaïsme Le christianisme

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L’islam Les croisades Le catholicisme romain L’orthodoxie L’anglicanisme Le protestantisme

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L’hindouisme Le bouddhisme

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À

RETENIR Les religions semblent avoir toujours fait partie de l’aventure humaine. Dès la préhistoire, les puissances naturelles et les questions quant à la mort inspirent sans doute les premiers rites et les premières croyances. Puis, avec la découverte de l’agriculture et la formation des cités, des religions polythéistes plus complexes se développent, et les communautés adoptent des rituels collectifs et des règles morales.

textes du Nouveau Testament. En quelques siècles, le christianisme devient la religion officielle de l’Empire. Au début de l’ère chrétienne, l’Empire romain se divise : il y aura dorénavant l’Empire d’Occident et l’Empire d’Orient.

Selon la tradition biblique, Abraham quitte sa ville natale il y a environ 4 000 ans. Il s’installe avec son clan à Canaan, la Terre promise par Dieu. Quelques siècles plus tard, les Hébreux, exilés, reviennent en Palestine, guidés par Moïse, qui reçoit de Dieu la Loi. Envahis et persécutés pendant près de mille ans, ils espèrent la venue d’un messie libérateur. Il y a environ 2 000 ans, des juifs croient cet espoir exaucé. Les disciples de Jésus disent l’avoir vu ressuscité quelques jours après son exécution. Pour eux, cet évènement fondateur du christianisme est le signe qu’il est le Messie. Après la mort de Jésus, les apôtres diffusent ses enseignements dans l’Empire romain et rédigent les premiers

Des divergences tant politiques que religieuses opposent les chrétiens d’Occident et ceux d’Orient. Au XIIIe siècle, l’Église chrétienne se divise pour former l’Église catholique romaine en Occident et l’Église orthodoxe en Orient. Au XVIe siècle, le moine Martin Luther conteste le pouvoir du clergé et exige une réforme de l’Église catholique romaine. De nombreuses communautés de protestants se forment alors en Europe, où ses idées sont diffusées. De violents conflits s’ensuivront entre catholiques et protestants, et plusieurs d’entre eux s’exileront, notamment en Amérique. D’autres religions importantes proviennent de l’Inde. L’hindouisme, fondé sur les Veda anciens, prend forme au cours du premier millénaire avant Jésus-Christ. Le bouddhisme, basé sur les enseignements du Bouddha, voit le jour environ cinq siècles avant l’ère chrétienne.

Temps de fondation et évolution des principales religions Celtes, Germains et Slaves Civilisation grecque

Europe

Croyances de l’Empire romain Judaïsme

Méditerranée et Moyen-Orient

Christianisme Islam Civilisation de l’Indus             Hindouisme

Asie

Bouddhisme

Asie et Amériques

Chamanisme de l’Asie et des Amériques Civilisations andines et méso-américaines     Mayas et Incas

Amériques

Aztèques, Olmèques et Toltèques

Afrique

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1. Associez chaque personnage de l’encadré à son époque et à son rôle en lien avec les traditions religieuses. Puis, pour chacun, indiquez à quelle tradition religieuse il est associé. Consultez un dictionnaire au besoin.

• Abraham • Jean Calvin • Constantin Ier le Grand • Henri IV • Henri VIII • Jésus • Martin Luther • Moïse • Muhammad • Paul de Tarse • Siddhartha Gautama • Théodose Ier ÉPOQUES a) Environ 2 000 ans avant l’ère chrétienne

RÔLES Il mène son clan jusqu’à la Terre promise, Canaan.

PERSONNAGES ET TRADITIONS RELIGIEUSES

• •

b) Environ 1200 ans avant l’ère chrétienne

Il mène son peuple de l’Égypte à la Terre promise.

• •

c) Environ 500 ans avant l’ère chrétienne

d) Vers l’an 30

e) Durant le Ier siècle

f) Au début du IVe siècle

Il cherche les causes de la souffrance et les moyens d’y échapper.

Il réinterprète les lois religieuses et réévalue leur application.

Il établit des communautés dans l’Empire et rédige des épîtres.

Il introduit les principes de sa religion dans le droit.

• • •

g) À la fin du IVe siècle

h) Entre 622 et 632

i) Au début du XVIe siècle

j) En 1534

k) Au milieu du XVIe siècle

l) En 1598

Il fait de sa religion la religion officielle de l’Empire.

Il conquiert et convertit la péninsule arabique en moins de dix ans.

Il critique les autorités religieuses et fait publier ses écrits en langue populaire.

Il s’oppose aux autorités religieuses, qui lui refusent le divorce.

Il établit d’importantes communautés de fidèles en France et en Suisse.

Il impose un climat de tolérance religieuse dans son pays.

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À RETENIR

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OIR

UTREMENT

Une collection unique qui vous permet de vivre et de Voir autrement l’enseignement de l’ECR !

Huit fascicules thématiques

Vous pouvez utiliser certains fascicules pour des thèmes spécifiques ou l’ensemble pour un matériel clé en main.

Matériel destiné à l’élève • Huit fascicules liés aux huit thèmes du programme d’ECR. Chaque fascicule propose : – des concepts et des savoirs bien illustrés ; – des activités variées ; – des éléments du dialogue liés au thème à l’étude ; – un résumé accompagné d’un réseau de concepts et d’activités de synthèse. • Un fascicule de référence, qui comprend : – un volet consacré aux éléments du dialogue ; – un volet consacré aux notions et concepts en éthique ; – un volet consacré aux traditions religieuses.

Matériel destiné à l’enseignant • Huit corrigés des fascicules thématiques ; • Un guide de l’enseignant comprenant le fascicule de référence, ainsi que trois situations d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ), incluant pour chacune : un guide SAÉ, un carnet de l’élève, des grilles d’évaluation.

Versions numériques Les fascicules pour l’enseignant • Pour l’animation en classe et la correction collective, la version numérique de chaque fascicule vous permet : – de projeter, d’annoter et de feuilleter le fascicule en entier ; – d’afficher le corrigé du fascicule, question par question ; – d’accéder à tout le matériel reproductible ; – de partager des notes et des documents avec vos élèves ; – de corriger leurs réponses directement dans la version numérique de leur fascicule ; – et de travailler dans votre matériel même sans connexion Internet.

Un fascicule de référence

Les fascicules pour l’élève

• La version numérique de chaque fascicule permet à l’élève : – de feuilleter et d’annoter chaque page ; – d’écrire ses réponses dans son fascicule ; – de travailler dans son matériel sans connexion Internet. CODE DE PRODUIT : 218185 ISBN 978-2-7617-7812-1


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