La communication - Notions fondamentales 2e Éd.

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La communication Notions fondamentales

2e édition

Notions fondamentales

Marie-Claude Gélinas

communication La

2e édition

Marie-Claude Gélinas


les caractéristiques La communication, notions fondamentales comprend trois chapitres divisés en sections déclinant les divers aspects du sujet abordé. Chaque chapitre propose : Le mot « communiquer » vient du latin cummunicare, qui signifie « être en rela­ tion avec ».

À l’échelle humaine, on peut définir la communication comme un processus dynamique par lequel un individu établit une relation avec quelqu’un pour transmettre ou échanger des idées, des connaissances, des émotions, aussi bien par la langue orale ou écrite que par un autre système de signes : gestes, musique, dessins, etc. La communication établit le lien qui permet aux sociétés d’exister et de fonctionner. La communication peut se dérouler en face à face ou recourir à un média, elle peut avoir lieu entre deux personnes ou entre une ou plusieurs personnes et un groupe. Si on élargit le sens de ce mot, la communication inclut aussi les échanges entre animaux, entre l’humain et l’animal, de même que les méca­ nismes qui en affectent d’autres, par exemple l’ordinateur qui dirige un missile. Nous ne pouvons évidemment pas couvrir dans ce manuel tout le champ de la communication. Nous nous intéressons ici aux échanges humains, particuliè­ rement à ceux qui s’effectuent par l’entremise de la langue orale et écrite.

section I

des notes en marge offrant des précisions sur les notions présentées

Habituellement, pour être émetteur, il faut avoir l’in­ tention de communiquer. Cependant, il arrive que nous soyons émetteur malgré nous, quand, par exemple, un geste d’irritation, un soupir de soulagement ou un sourire moqueur nous échappe.

Les composantes de la communication Toute situation de communication comporte un émetteur, un récepteur, un message, un code, un référent et un canal. De plus, elle a comme toile de fond un entourage physique, évènementiel, social, psychologique où elle se déroule. Quelle que soit la situation de communication, on y retrouve toujours les mêmes composantes, celles données à la figure 1.4. Notons que la seule présence de ces composantes ne garantit pas le bon déroulement de la communication : le deuxième chapitre présentera les facteurs de réussite et d’échec qui leur sont associés. Dans un premier temps, analysons simplement ces composantes et leurs interactions.

L’émetteur L’émetteur est celui dont l’intention de communication1 est à l’origine du message ; c’est celui ou celle qui dit quelque chose, qui émet. Ce peut être un individu (vous, un collègue, un écrivain, un conférencier, etc.), ou encore un groupe, comme une entreprise ou un gouvernement.

La fonction relationnelle ou de contact

Le récepteur

La fonction relationnelle concerne le contact (aussi appelé « canal psychologique ») ou le canal physique.

Le récepteur est la personne ou le groupe qui reçoit le message, à qui le message est destiné, bien qu’il arrive qu’on lise ou entende des messages émis à l’intention

Dans le premier cas, elle peut servir à : • établir la communication avec autrui (ex. : « Bonjour, je peux te parler deux minutes ? ») ; • la maintenir (ex. : « Est-ce que tu m’écoutes ? ») ; • la couper (ex. : « Voilà, c’est tout ce que j’avais à te dire. ») ; • s’assurer du bon fonctionnement du canal (ex. : « Est-ce que tout le monde m’entend bien, même à l’arrière de la salle ? »).

1. L’intention de communication est définie au chapitre 2, p. 22.

La fonction relationnelle est essentiellement préalable : sans elle, même la plus merveilleuse déclaration d’amour pourrait passer inaperçue !

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ch pitre 1 • Connaitre les bases de la communication

La fonction référentielle ou informative La fonction référentielle oriente la communication vers ce dont l’émetteur parle, à savoir les référents (personnes, objets, phénomènes, etc.), sans lesquels il n’y aurait pas de communication possible. Cette fonction englobe les informations objectives que véhicule le message : « À ce moment-là, les Rwandais réfugiés au Zaïre succombaient par milliers dans les camps près de la ville de Goma. »

Bien qu’elle informe sur une situation dramatique, la phrase ci-dessus est nettement référentielle, car on n’y sent la présence ni de l’émetteur ni du récepteur (on n’y trouve aucun sentiment ou opinion). Selon le cas, un discours (ou un fragment de discours) nettement référentiel fournit des renseignements, permet d’acquérir un savoir, informe, et ce, sans interpréter, sans porter de jugement.

Objectivité Représentation fidèle de la réalité, sans partialité ni jugement.

des définitions de mots clés

Certains schémas, certaines images remplissent aussi une fonction référentielle, par exemple la carte géographique et la photo d’identité.

Tableau 1.5 Discours à dominante référentielle ou informative Analyse

Description

Note d’information

Annales

Description technique

Notice de documentation

Archives

Documentaire

Notice descriptive

Bilan descriptif

Dossier

Nouvelle

Biographie

Explication de texte

Ouvrage historique

Chronique historique

Exposé oral explicatif

Procès-verbal

Chronique spécialisée

Fait divers

Rapport explicatif

Compte rendu descriptif

Fiche de lecture

Résumé

Constat

Autrement dit, il faut chercher la meilleure adéquation entre la situation de communication, l’intention et le message à émettre. Nous proposons ici une méthode efficace. Après avoir défini les fonctions du discours, nous verrons les liens que celles-ci entretiennent avec les moyens d’expression, la parole ou le geste, puis nous apprendrons à reconnaitre et à exploiter ces fonctions. Fondamentalement, on parle ou on écrit : • pour informer quelqu’un ou pour lui expliquer quelque chose ; • pour exprimer nos sentiments ou pour donner notre point de vue ; • pour convaincre quelqu’un ou pour le faire agir sans que l’émetteur n’ait à argumenter.

Fiche technique

Sondage

Contraction de texte

Interview

Déposition d’un témoin

Inventaire

Synopsis De là les trois fonctions principales du discours : référentielle, expressive et Le penseur russe Roman incitative. (né en 1896) est Texte deJakobson vulgarisation arrivé aux États-Unis en 1941 Par ailleurs, il est important : et est décédé à Boston en 1982. fonctions du discours • que les auditeurs ou les lecteurs comprennent tous les mots employés ; • section II Sa théorie de Les la communi• qu’ils ne soient pas portés à décrocher de l’écoute ou de la lecture ; cation et son travail sur les • qu’ils trouvent intéressante, voire originale, la façon de s’exprimer. fonctions du langage en firent l’un des linguistes les De là les fonctions métalinguistique, relationnelle et poétique, le plus souvent plus influents de son temps. au service des trois premières.

13

La figure 1.5 combine les composantes de la communication et les fonctions du discours, telles que le linguiste Roman Jakobson les a distinguées. FIGURE 1.5 À chacune des six composantes de la communication correspond une fonction.

FonctIon RéFéREntIEllE Référent

FonctIon ExpREssIvE Émetteur

FonctIon poétIqUE Message

FonctIon RElatIonnEllE Canal

FonctIon métalInGUIstIqUE Code

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IV

les caractéristiques

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ch pitre 1 • Connaitre les bases de la communication

FonctIon IncItatIvE Récepteur

des figures qui illustrent certains contenus de manière schématique


SynthèSe Tableau synThèse 1 Les intentions et les fonctions du discours selon les composantes de la communication et les buts recherchés Intention principale

Fonction

Exemple

Direction

Action

• Exprimer son état, manifester ses émotions, donner son point de vue

• Expressive

• « Je veux vous trans- • Émetteur mettre mon opinion. »

• Pour l’émetteur, s’engager dans son propre discours

• Faire agir les autres, avec ou sans argumentation (ordonner, convaincre, interdire, poser des questions, prouver)

• Incitative

• « Vous devriez vérifier vos comptes. »

• Récepteur

• Provoquer chez le récepteur une action ou un changement d’attitude, d’opinion

• Améliorer la communication • Relationnelle en intégrant les récepteurs ou en facilitant l’intelligibi­ lité du discours (s’adresser au récepteur, reformuler, donner des exemples, marquer les transitions.

• « Vous m’entendez ? » ou « À bientôt ! »

• Canal

• Établir, maintenir ou couper la communication

• Faire en sorte que les mots soient compréhensibles (définir, clarifier le sens)

• Métalinguistique

• « Les risques de cystite, ou infection de la vessie, sont... »

• Code

• Expliquer ou préciser la langue ou le code utilisé

• Disposer favorablement les récepteurs (adopter un style personnel, ajouter de l’humour)

• Poétique

• Publicité d’une librairie : « Cet été, prenez quelques livres ! »

• Message

• Améliorer la forme du message

• Informer (rapporter des faits, renseigner

• Référentielle

• « À 17 h 35, un employé d’Hydro­ Québec nous renseignera... »

• Référent

• Transmettre les informations objectives du message

• Contact

synthèse

une synthèse constituée de tableaux qui résument les notions abordées dans le chapitre

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exercices

des exercices concrets qui facilitent l’acquisition des compétences communicationnelles

1 Dans l’extrait suivant, nommez tous les émetteurs et récepteurs. De plus, déterminez quels en sont les messages et le ou les codes utilisés. Cornudet, indigné de l’entente cordiale établie entre les vainqueurs et les vaincus, se retira, préférant s’enfermer dans l’auberge. Loiseau eut un mot pour rire : « Ils repeuplent. » M. Carré-Lamadon eut un mot grave : « Ils réparent. » Mais on ne trouvait pas le cocher. À la fin, on le découvrit dans le café du village attablé fraternellement avec l’ordonnance de l’officier. Le comte l’interpella :

a) Anna lit la circulaire du supermarché voi-

sin et reconnait la photo de ses céréales préférées, qui sont annoncées avec 0,70 $ de réduction. b) Fido se met à aboyer pour dire à son maitre

qu’il est content de le voir. c) Lorsque vous lui posez une question, un pas-

« Ne vous avait-on pas donné l’ordre d’atteler pour huit heures ?

d) Dans le but de séduire sa compagne, Chopin

– Lequel ?

e) Vous recevez une lettre du Service des prêts

– Ah bien oui, mais on m’en a donné un autre depuis. – De ne pas atteler du tout.

– Qui vous a donné cet ordre ?

– Ma foi ! Le commandant prussien. » Guy de Maupassant, Boule de suif, 1880.

2 Dans l’extrait suivant, identifiez les différentes fonctions présentes. « Regarde-la ta sale face ! cria Lucienne, regarde-la bien. Crois-tu qu’avec une tête semblable tu trouveras jamais une femme pour te faire vivre ! »

Brusquement, afin qu’il pût mieux contempler ses traits, elle lui arracha ses lunettes noires qu’elle lança sur le tapis et courut allumer le plafonnier. Ébloui par la lumière, Mathieu ferma les yeux, mettant dans ce geste tout ce qui lui restait d’énergie.

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3 Discernez l’émetteur, le récepteur et le ou les codes dans les situations de communication suivantes.

sant répond par un haussement d’épaules. s’installe au piano et interprète une valse. et bourses vous annonçant que votre demande est à l’étude. f) Brigitte rédige son curriculum vitæ et en

effectue une mise en pages efficace. 4 Discernez le canal et le référent du message dans les situations de communication suivantes. a) Au guichet automatique de sa banque,

Marie voit apparaitre sur l’écran la phrase : « Composez votre numéro d’identification. » b) À la fin d’un roman, on est surpris d’apprendre

que le meurtrier est le fils de la victime, car celui-ci n’est apparu que brièvement au deuxième chapitre.

« Regarde-toi ! Regarde-toi donc ! ricanait Lucienne en le maintenant devant la glace. Admire un peu ce que ton père m’a laissé en échange de ma fortune ! Trouves-tu que j’ai gagné au change ? »

c) Vous apprenez à la radio que les Canadiens

Françoise Loranger, Mathieu, Éditions du Boréal, coll. « Boréal Compact », 1990, p. 128-129.

e) Le professeur écrit en marge d’une copie

ont gagné le match d’hier. d) Carole lit l’autobiographie de René Lévesque.

d’élève : « Attention à la ponctuation ! »

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ch pitre 1 • Connaitre les bases de la communication

les caractéristiques

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La communication, notions fondamentales est accompagné d’une version numérique qui comprend : • des exercices interactifs ; • du contenu supplémentaire : – les chapitres 4 et 5 de la première édition, – le corrigé pour l’enseignant, – des grilles de révision (types de discours et autocorrection).

MaZoneCEC offre de nombreux avantages : Version numérique pour l’enseignant Pour l’animation en classe et la correction collective, la version numérique de cet ouvrage vous permet : • de projeter, d’annoter et de feuilleter le manuel en entier ; • d’accéder au corrigé et à tout le matériel complémentaire ; • de partager des notes et des documents avec vos étudiants ; • de travailler dans votre manuel même sans connexion Internet. Version numérique pour l’étudiant La version numérique de l’ouvrage permet à l’étudiant : • de feuilleter et d’annoter chaque page ; • d’accéder aux activités interactives associées à l’ouvrage ; • de travailler dans son manuel sans connexion Internet.

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les caractéristiques


table des matières

chapitre 1

Connaitre les bases de la communication . . . . . . . . . . . . . . 1

section I Les composantes de la communication. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 L’émetteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Le récepteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Le code. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Le message . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Le canal et le contact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Le référent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 section II

Les fonctions du discours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 La fonction référentielle ou informative. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 La fonction expressive ou émotive. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 La fonction incitative. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 La fonction métalinguistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 La fonction relationnelle ou de contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 La fonction poétique ou esthétique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

section III Les liens entre les fonctions et les moyens d’expression. . . . . . . 14 Manifestation directe ou indirecte de l’intention. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 SYNTHÈSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 EXERCICES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

chapitre 2

Savoir atteindre un objectif de communication . . . . . . 21

section I

L’objectif de communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Préciser l’intention. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Identifier le récepteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Formuler l’idée directrice. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

section II

Les facteurs de réussite ou d’échec de la communication . . . . . . 24 Les facteurs liés à l’émetteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Les facteurs liés au récepteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Les facteurs liés au code. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Les facteurs liés au message. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Les facteurs liés au canal et au contact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Les facteurs liés au référent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

table des matières

VII


section III Choisir la variété de langue appropriée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 La forme choisie sert-elle l’intention ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 La forme choisie assure-t-elle la compréhension ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 La forme choisie est-elle acceptée socialement ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 section IV Les registres de langue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 Le registre littéraire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 Le registre soutenu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Le registre neutre ou standard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Le registre familier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Le registre populaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Les technologies de l’information et de la communication . . . . . 37 Les règles d’utilisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 Les critères d’efficacité du message . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 SYNTHÈSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 EXERCICES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 section V

chapitre 3

Maitriser la communication orale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

section I

L’utilisation appropriée de la langue orale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Intéresser l’auditeur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Soigner son langage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

section II

Les paralangages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 Exploiter les ressources de la voix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 Bien utiliser le corps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

section III La maitrise de soi (le trac). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Les caractéristiques du trac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Des moyens pour diminuer le trac. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 section IV Le contact avec le public. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 Comment établir le contact ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 Comment maintenir le contact ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 Comment indiquer la fin du message ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 Les supports visuels. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 Choisir le bon support. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 Utiliser adéquatement les supports. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 SYNTHÈSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 EXERCICES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 section V

VIII

table des matières


annexes

annexe 1

Discours informatif – Savoir informer avec clarté . . . . . . . . . . . . . . . 73 Tableau synthèse 1 : Objectivité et explicitation de l’information . . . . . . . . . 74 Tableau synthèse 2 : L’explicitation au moyen de son propre discours . . . . . 74 Tableau synthèse 3 : L’intelligibilité du contenu et de la langue. . . . . . . . . . 75 Tableau synthèse 4 : Le vocabulaire précis et juste. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 Tableau synthèse 5 : L’information sur la langue par la fonction  métalinguistique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 Tableau synthèse 6 : Le plan type d’un discours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76

annexe 2

Discours expressif – Savoir exprimer ses sentiments et ses opinions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 Tableau synthèse 1 : Principales marques de la subjectivité  dans les discours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 Tableau synthèse 2 : Les figures du discours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

annexe 3

Discours incitatif non argumentatif – Savoir faire agir sans argumenter. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Tableau synthèse 1 : Faire agir ou se renseigner . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

annexe 4

Discours incitatif argumentatif – Savoir convaincre ou persuader . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 Tableau synthèse 1 : Principales composantes d’un discours  argumentatif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

annexe 5

Stratégies de révision et d’autocorrection. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

annexe 6

Organisateurs textuels (charnières). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

Bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 Index général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101

table des matières

IX



chapitre 1 Connaitre les bases de la communication PLAN DU CHAPITRE

section I Les composantes de la communication. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 L’émetteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Le récepteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Le code. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Le message. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Le canal et le contact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Le référent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 section II Les fonctions du discours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 La fonction expressive ou émotive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 La fonction incitative. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 La fonction métalinguistique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 La fonction poétique ou esthétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 La fonction relationnelle ou de contact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 La fonction référentielle ou informative. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 section III Les liens entre les fonctions et les moyens d’expression. . . . 14 Manifestation directe ou indirecte de l’intention. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 SYNTHÈSE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 EXERCICES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18


Le mot « communiquer » vient du latin cummunicare, qui signifie « être en rela­ tion avec ».

À l’échelle humaine, on peut définir la communication comme un processus dynamique par lequel un individu établit une relation avec quelqu’un pour transmettre ou échanger des idées, des connaissances, des émotions, aussi bien par la langue orale ou écrite que par un autre système de signes : gestes, musique, dessins, etc. La communication établit le lien qui permet aux sociétés d’exister et de fonctionner. La communication peut se dérouler en face à face ou recourir à un média, elle peut avoir lieu entre deux personnes ou entre une ou plusieurs personnes et un groupe. Si on élargit le sens de ce mot, la communication inclut aussi les échanges entre animaux, entre l’humain et l’animal, de même que les méca­ nismes qui en affectent d’autres, par exemple l’ordinateur qui dirige un missile. Nous ne pouvons évidemment pas couvrir dans ce manuel tout le champ de la communication. Nous nous intéressons ici aux échanges humains, particuliè­ rement à ceux qui s’effectuent par l’entremise de la langue orale et écrite.

section I

Habituellement, pour être émetteur, il faut avoir l’in­ tention de communiquer. Cependant, il arrive que nous soyons émetteur malgré nous, quand, par exemple, un geste d’irritation, un soupir de soulagement ou un sourire moqueur nous échappe.

Les composantes de la communication Toute situation de communication comporte un émetteur, un récepteur, un message, un code, un référent et un canal. De plus, elle a comme toile de fond un entourage physique, évènementiel, social, psychologique où elle se déroule. Quelle que soit la situation de communication, on y retrouve toujours les mêmes composantes, celles données à la figure 1.4. Notons que la seule présence de ces composantes ne garantit pas le bon déroulement de la communication : le deuxième chapitre présentera les facteurs de réussite et d’échec qui leur sont associés. Dans un premier temps, analysons simplement ces composantes et leurs interactions.

L’émetteur L’émetteur est celui dont l’intention de communication1 est à l’origine du message ; c’est celui ou celle qui dit quelque chose, qui émet. Ce peut être un individu (vous, un collègue, un écrivain, un conférencier, etc.), ou encore un groupe, comme une entreprise ou un gouvernement.

Le récepteur Le récepteur est la personne ou le groupe qui reçoit le message, à qui le message est destiné, bien qu’il arrive qu’on lise ou entende des messages émis à l’intention 1. L’intention de communication est définie au chapitre 2, p. 22.

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ch pitre 1 • Connaitre les bases de la communication


FIGURE 1.4 Les composantes d’une situation de communication pourraient être définies ainsi : Qui ? Dit quoi ? À qui ? Par quel moyen ? Dans quel langage ? À propos de quoi ? 2

Référent

À propos de quoi ? De ses sentiments

Émetteur

Qui ? Roméo

Message

Dit quoi ? «  Je t’aime.  »

Réceptrice À qui ? Juliette

Canal

Par quel moyen ? Par l’air qui transporte les ondes verbales.

Code

Dans quel langage ? La langue française

section II

Les fonctions du discours Tantôt on est émetteur (on parle ou on écrit), tantôt on est récepteur (on écoute ou on lit). On veut accomplir efficacement ces activités de production et de compréhension et, pour y arriver, il faut des stratégies et des procédés. Or, pour assimiler les notions qui nous manquent encore, il convient d’observer les bonnes productions écrites et orales des autres émetteurs. Tout discours répond à une intention, laquelle conditionne la mise en forme du discours par l’émetteur et requiert des comportements de réception adaptés : • Lorsqu’on écoute quelqu’un ou qu’on lit un texte, il faut prêter attention aux moyens d’expression et se demander : « À quelles intentions précises répondent-ils ici ? » • Au moment de parler ou d’écrire, on doit se poser la question : « J’ai une intention précise : quels sont les moyens d’expression que m’offre la langue française pour y répondre adéquatement ? »

Par discours, on entend toute production écrite ou orale, de longueur variable, émise pour répondre à une intention.

2. S’il s’agit d’une allusion à la pièce Roméo et Juliette de Shakespeare, le code original est la langue anglaise. Dans cette figure, nous avons considéré l’extrait traduit. Les fonctions du discours • section II

7


Autrement dit, il faut chercher la meilleure adéquation entre la situation de communication, l’intention et le message à émettre. Nous proposons ici une méthode efficace. Après avoir défini les fonctions du discours, nous verrons les liens que celles-ci entretiennent avec les moyens d’expression, la parole ou le geste, puis nous apprendrons à reconnaitre et à exploiter ces fonctions. Fondamentalement, on parle ou on écrit : • pour informer quelqu’un ou pour lui expliquer quelque chose ; • pour exprimer nos sentiments ou pour donner notre point de vue ; • pour convaincre quelqu’un ou pour le faire agir sans que l’émetteur ait à argumenter. Le penseur russe Roman Jakobson (né en 1896) est arrivé aux États-Unis en 1941 et est décédé à Boston en 1982. Sa théorie de la communi­ cation et son travail sur les fonctions du langage en firent l’un des linguistes les plus influents de son temps.

De là les trois fonctions principales du discours : référentielle, expressive et incitative. Par ailleurs, il est important : • que les auditeurs ou les lecteurs comprennent tous les mots employés ; • qu’ils ne soient pas portés à décrocher de l’écoute ou de la lecture ; • qu’ils trouvent intéressante, voire originale, la façon de s’exprimer. De là les fonctions métalinguistique, relationnelle et poétique, le plus souvent au service des trois premières. La figure 1.5 combine les composantes de la communication et les fonctions du discours, telles que le linguiste Roman Jakobson les a distinguées. FIGURE 1.5 À chacune des six composantes de la communication correspond une fonction.

Fonction référentielle

Référent

Fonction Fonction Fonction expressive poétique incitative Émetteur

Message

Fonction relationnelle

Canal

Fonction métalinguistique

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ch pitre 1 • Connaitre les bases de la communication

Code

Récepteur


La fonction expressive ou émotive La fonction expressive affiche la présence de l’émetteur et manifeste son attitude à l’égard de la situation ou du contenu de son message : « Julie a malheureusement oublié d’avertir le pauvre Jacques. »

Dans cet exemple, l’émetteur s’immisce dans son discours par l’emploi des termes évaluatifs « malheureusement » et « pauvre ». Un discours (ou un fragment de discours) expressif est donc pris en charge par l’émetteur qui, suivant la situation, manifeste un point de vue, une opinion personnelle, un jugement de valeur, une impression, un sentiment, une émotion, etc. Tableau 1.1 Discours à dominante expressive ou émotive

Tableau Le cri, Edvard Munch

Article de fond

Compte rendu critique

Journal intime

Autobiographie

Écho

Lettre personnelle

Billet (d’humeur)

Éditorial

Poésie lyrique

Chanson sentimentale

Interview

Tribune téléphonique

La fonction incitative

La fonction expressive apparait aussi dans le ton de la voix, les gestes et les mimiques. L’angoisse et le désespoir se lisent clairement sur ce visage peint en 1893 par Edvard Munch et s’intitulant Le cri.

La fonction incitative est orientée vers le récepteur. Tout ce qui vise à produire une impression sur lui, à modifier son comportement, à changer ses attitudes ou agissements relève de cette fonction. On distingue les formes directive et argumentative. Avec la forme directive (ou injonctive), l’émetteur tente d’agir sur autrui sans fournir le pourquoi de ses attentes, et ce, au moyen d’un ordre, d’une interdiction, d’une consigne, d’un conseil, d’une requête, etc. « Mets un imperméable. » « Je t’en prie, tais-toi. »

Certaines directives sont transmises autrement qu’avec des mots. Ainsi, le geste indiquant la porte et l’expression faciale appropriée équivalent au verbe à l’impératif « Sortez ! ». Avec la forme argumentative, l’émetteur cherche à convaincre ou à persuader au moyen d’une argumentation plus ou moins fouillée. En voici une, toute simple, qui fournit des raisons :

L’émetteur peut viser un acte non verbal (ex. : une action) ou un acte verbal (ex. : une réponse orale ou écrite).

« Si tu sortais maintenant sans imperméable, tu pourrais attraper un vilain rhume. Tu sais à quel point ta santé est fragile ! »

Les fonctions du discours • section II

9


Tableau 1.2 Discours à dominante incitative, dans leur forme directive Discours directifs Animation de groupe

Instructions

Prière

Avis

Interdiction

Procédure administrative

Circulaire

Invitation

Procédure technique

Code de la route

Manuel d’entretien

Programme de travail

Commande

Manuel d’utilisation

Questionnaire d’enquête

Conseil

Mode d’emploi

Recette de cuisine

Consigne

Motion

Règlements

Contrat

Note de service

Règlements d’atelier

Convocation

Note technique

Règles de jeu

Curriculum vitæ

Notice

Requête

Demande de renseignements Ordre (verbal)

Réquisition

Directive

Petite annonce

Texte de loi

Guide d’itinéraire

Pétition

Tableau 1.3 Discours à dominante incitative, dans leur forme argumentative Discours informatifs Adage

Étude de marché

Message publicitaire

Article de fond

Étude prospective

Offre de service

Bilan

Exposé

Propagande religieuse ou politique

Communication scientifique

Guide touristique

Proverbe

Compte rendu critique

Lettre administrative

Publicité

Conférence de presse

Lettre d’affaires

Rapport d’enquête

Contrat

Lettre de demande

Rapport de proposition

Cours

Lettre de justification

Résumé critique

Dicton

Lettre de présentation d’un c.v. Sermon

Discours politique

Lettre de réclamation

Enquête

Maxime

Slogan

Remarque : certains discours apparaissent sous deux ou trois intentions. Plus un discours est complexe, plus il a de chances de devenir polyfonctionnel.

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ch pitre 1 • Connaitre les bases de la communication


Synthèse

Tableau synthèse 1 Les intentions et les fonctions du discours selon les composantes de la communication et les buts recherchés Intention principale

Fonction

Exemple

Direction

Action

• Exprimer son état, manifes­ ter ses émotions, donner son point de vue

• Expressive

• « Je veux vous trans­ • Émetteur mettre mon opinion. »

• Pour l’émetteur, s’engager dans son propre discours

• Faire agir les autres, avec ou sans argumentation (ordonner, convaincre, interdire, poser des questions, prouver)

• Incitative

• « Vous devriez vérifier vos comptes. »

• Récepteur

• Provoquer chez le récepteur une action ou un changement d’attitude, d’opinion

• Améliorer la communication • Relationnelle en intégrant les récepteurs ou en facilitant l’intelligibi­ lité du discours (s’adresser au récep­teur, reformuler, donner des exemples, marquer les transitions).

• « Vous m’entendez ? » ou « À bientôt  ! »

• Canal

• Établir, maintenir ou couper la communication

• Faire en sorte que les mots soient compréhensibles (définir, clarifier le sens)

• Métalinguistique

• « Les risques de cys­ tite, ou infection de la vessie, sont... »

• Code

• Expliquer ou préciser la langue ou le code utilisé

• Disposer favorablement les récepteurs (adopter un style personnel, ajouter de l’humour)

• Poétique

• Publicité d’une librai­ rie : « Cet été, prenez quelques livres ! »

• Message

• Améliorer la forme du message

• Informer (rapporter des faits, renseigner)

• Référentielle

• « À 17 h 35, un employé d’HydroQuébec nous renseignera... »

• Référent

• Transmettre les infor­ mations objectives du message

• Contact

synthèse

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exercices 1 Dans l’extrait suivant, nommez tous les émetteurs et récepteurs. De plus, déterminez quels en sont les messages et le ou les codes utilisés. Cornudet, indigné de l’entente cordiale établie entre les vainqueurs et les vaincus, se retira, préfé­ rant s’enfermer dans l’auberge. Loiseau eut un mot pour rire : « Ils repeuplent. » M. Carré-Lamadon eut un mot grave : « Ils réparent. » Mais on ne trouvait pas le cocher. À la fin, on le découvrit dans le café du village attablé fraternellement avec l’ordonnance de l’officier. Le comte l’interpella : « Ne vous avait-on pas donné l’ordre d’atteler pour huit heures ?

– Ah bien oui, mais on m’en a donné un autre depuis. – Lequel ?

– De ne pas atteler du tout.

– Qui vous a donné cet ordre ?

– Ma foi ! Le commandant prussien. » Guy de Maupassant, Boule de suif, 1880.

2 Dans l’extrait suivant, identifiez les différentes fonctions présentes. « Regarde-la ta sale face ! cria Lucienne, regarde-la bien. Crois-tu qu’avec une tête semblable tu trouve­ ras jamais une femme pour te faire vivre ! »

Brusquement, afin qu’il pût mieux contempler ses traits, elle lui arracha ses lunettes noires qu’elle lança sur le tapis et courut allumer le plafonnier. Ébloui par la lumière, Mathieu ferma les yeux, mettant dans ce geste tout ce qui lui restait d’énergie.

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3 Discernez l’émetteur, le récepteur et le ou les codes dans les situations de communication suivantes. a) Anna lit la circulaire du supermarché voi-

sin et reconnait la photo de ses céréales préférées, qui sont annoncées avec 0,70 $ de réduction. b) Fido se met à aboyer pour dire à son maitre

qu’il est content de le voir. c) Lorsque vous lui posez une question, un pas-

sant répond par un haussement d’épaules. d) Dans le but de séduire sa compagne, Chopin

s’installe au piano et interprète une valse. e) Vous recevez une lettre du Service des prêts

et bourses vous annonçant que votre demande est à l’étude. f) Brigitte rédige son curriculum vitæ et en

effectue une mise en pages efficace. 4 Discernez le canal et le référent du message dans les situations de communication suivantes. a) Au guichet automatique de sa banque,

Marie voit apparaitre sur l’écran la phrase : «  Composez votre numéro d’identification.  » b) À la fin d’un roman, on est surpris d’appren­dre

que le meurtrier est le fils de la victime, car celui-ci n’est apparu que brièvement au deuxième chapitre.

« Regarde-toi ! Regarde-toi donc ! ricanait Lucienne en le maintenant devant la glace. Admire un peu ce que ton père m’a laissé en échange de ma fortune ! Trouves-tu que j’ai gagné au change ? »

c) Vous apprenez à la radio que les Canadiens

Françoise Loranger, Mathieu, Éditions du Boréal, collection « Boréal Compact », 1990, p. 128-129.

e) Le professeur écrit en marge d’une copie

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ch pitre 1 • Connaitre les bases de la communication

ont gagné le match d’hier. d) Carole lit l’autobiographie de René Lévesque.

d’élève : « Attention à la ponctuation ! »


chapitre 2 Savoir atteindre un objectif de communication PLAN DU CHAPITRE

section I L’objectif de communication. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Préciser l’intention . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Identifier le récepteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Formuler l’idée directrice. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

22 22 23 23

section II Les facteurs de réussite ou d’échec de la communication . . Les facteurs liés à l’émetteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les facteurs liés au récepteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les facteurs liés au code. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les facteurs liés au message . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les facteurs liés au canal et au contact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les facteurs liés au référent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

24 24 27 28 29 30 31

section III Choisir la variété de langue appropriée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La forme choisie sert-elle l’intention ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La forme choisie assure-t-elle la compréhension ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . La forme choisie est-elle acceptée socialement ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

33 34 34 34

section IV Les registres de langue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le registre littéraire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le registre soutenu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le registre neutre ou standard. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le registre familier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le registre populaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

35 35 36 36 36 36

section V Les technologies de l’information et de la communication. . 37 Les règles d’utilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 Les critères d’efficacité du message . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 SYNTHÈSE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 EXERCICES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42


Avant de prendre la parole ou de rédiger un texte, il faut d’abord planifier soigneusement le contenu de son message, ce qui permettra d’en arriver à une communication la plus efficace possible. Les minutes consacrées à l’élaboration du plan améliorent certainement la qualité de la production et nous épargnent aussi des heures de travail. En effet, cette tâche nous oblige à préciser la direction à prendre et permet d’éviter la dispersion des idées. D’ailleurs, la meilleure façon pour un lecteur de bien comprendre un texte et d’en faire une lecture active et efficace est d’en reconstituer le plan. La démarche de résolution de problèmes1 présentée dans les lignes qui suivent sert autant pour la production que pour le décodage des discours écrits ou oraux.

section I

L’objectif de communication En tant qu’émetteur, il importe de connaitre les buts visés, que le sujet du discours ait été choisi ou imposé. Pour ce faire, on doit déterminer l’objectif à atteindre, c’est-à-dire préciser où l’on veut amener le récepteur : que devrait-il voir, penser, faire, etc., après nous avoir lu ou entendu ? En tant que récepteur, on comprend un discours quand on en a saisi l’objectif. L’objectif comporte : une intention, un récepteur et Je désire que tu

une idée directrice. sois conscient du problème de la pollution.

Préciser l’intention Est-ce qu’on veut informer le public, le séduire, le surprendre ? Lui expliquer quelque chose, le persuader ou l’amener à poser un geste concret ? Voilà autant d’intentions différentes : l’intention, c’est le fil conducteur du discours. Dans les travaux scolaires, l’intention est donnée dans la consigne : on demande de démontrer, de réfuter, d’expliquer, etc. Pour bien répondre à la consigne, on la transforme en une formule du type de « Je dois démontrer », « Je veux réfuter », etc. L’intention de communication détermine la fonction2 dominante du discours. Dans la communication de tous les jours, les deux fonctions les plus utilisées 1. La méthode présentée ici est inspirée de Linda Flower, Problem Solving Strategies for Writing, San Diego/Toronto, Harcourt Brace Jovanovich, 1989, chapitres 5 et 7. 2. Nous parlons ici des fonctions décrites au chapitre 1. Quand un même texte remplit plusieurs fonctions, l’une d’entre elles sera probablement privilégiée.

22

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ch pitre 2 • Savoir atteindre un objectif de communication


Le cadre de référence L’ensemble des idées, des opinions, des croyances, des valeurs, des connaissances que possède un individu donne un sens au message ou le colore. Cet ensemble sert de toile de fond à tout ce que l’émetteur dit et conditionne ses attitudes à l’égard des autres. Une différence de cadre de référence peut causer des distorsions et empêcher l’émetteur de communiquer pleinement. Ainsi, certains interlocuteurs ont l’impression de ne pas parler le même langage alors qu’ils conversent dans la même langue. Par exemple, un écologiste qui soumet une proposition au conseil municipal doit s’attendre à rencontrer des opinions adverses chez certains industriels qui ont des valeurs différentes des siennes, ce qui peut entrainer une incompréhension mutuelle. L’émetteur doit prendre soin d’ajuster son discours en tenant compte du cadre de référence de son récepteur. Pour cela, l’émetteur essaie de se mettre à la place de l’autre et mise sur les vues communes. Bien que la communication soit habituellement facilitée quand l’émetteur et le récepteur partagent le même cadre de référence, il existe des circonstances où la multiplicité des points de vue peut être bénéfique. En effet, dans une équipe pluridisciplinaire, par exemple dans un bureau d’ingénieurs ou dans un CLSC, chacun apporte l’éclairage particulier de sa formation à la résolution de problèmes complexes. Évidemment, ce type de travail nécessite une période d’adaptation, une certaine ouverture d’esprit et la mise à l’écart des préjugés. L’exercice en vaut la peine : la mise en commun de compétences différentes pave la voie à l’émergence de solutions qui pourraient être insoupçonnées autrement.

Dans un débat, pour contrer efficacement les arguments de l’adversaire, il faut s’être exercé à les défendre soimême en jouant le rôle de l’opposant, en développant l’antithèse.

L’attitude envers soi-même, autrui et le message Une attitude est une prédisposition à réagir de façon donnée face à une réalité. La personne qui jouit d’une bonne estime de soi s’affirme plus facilement et réussit à faire passer son message, alors que celle qui manque de confiance en elle-même n’atteint pas toujours son objectif. D’une part, l’attitude que l’émetteur a envers autrui joue sur la qualité de ses rapports avec le récepteur. Si un émetteur manifeste une attitude négative, il rend la communication plus difficile et le récepteur se fermera au message. À l’inverse, plus les rapports sont sains, francs et solides, plus la communication a des chances de réussir. D’autre part, l’attitude que l’émetteur a envers son sujet de communication influe sur sa motivation. Elle se manifeste par des émotions, elle teinte le Les facteurs de réussite ou d’échec de la communication • section II

25


Tableau 2.1 Les facteurs de réussite ou d’échec de la communication Composantes ÉMETTEUR

RÉCEPTEUR

CODE

MESSAGE

CANAL ET CONTACT

RÉFÉRENT

32

a

Communication efficace

Communication difficile

Comment améliorer la communication ?

• Même cadre de référence que le récepteur

• Cadre de référence différent

• Se mettre dans la peau du récepteur

• Même mode de perception que le récepteur

• Mode de perception différent

• Se mettre dans la peau du récepteur • Utiliser plus d’un code

• Rôle clair et bien joué

• Rôle ambigu

• Lever l’ambigüité

• But complémentaire de celui du récepteur

• But différent

• Essayer de comprendre l’autre • Faire des compromis

• Connaissances et habiletés intellectuelles appropriées

• Connaissances et habiletés intellectuelles insuffisantes

• Demander d’autres renseignements • Aller chercher l’information manquante

• Motivé

• Indifférent

• S’intéresser, réagir

• Rétroaction abondante

• Rétroaction absente

• S’intéresser, réagir

• Commun à l’émetteur et au récepteur

• Différent pour l’émetteur et le récepteur

• Traduire • Changer de code

• Approprié, bien choisi

• Mal choisi

• Changer de code

• Maitrisé par les interlocuteurs

• Non maitrisé par les interlocuteurs

• Définir les termes • Simplifier le message • Augmenter la rétroaction

• Compréhensible

• Trop difficile

• Réduire la densité et ajouter des exemples

• Clair, univoque

• Polysémique, équivoque

• Dissiper l’équivoque

• Adapté aux circonstances

• Non adapté aux circonstances

• Être attentif aux réactions

• Contact établi

• Absence de contact

• Établir le contact

• Canal approprié

• Mauvais choix de canal

• Changer de canal

• Absence de bruits

• Présence de bruits

• Éliminer les bruits • Ajouter de la redondance

• Référent textuel connu

• Référent textuel inconnu

• S’informer sur le référent textuel

• Référent extratextuel connu

• Référent extratextuel inconnu

• S’informer sur le référent extratextuel

• Clair pour le récepteur et pour l’émetteur

• Ambigu

• S’entendre sur le sens des termes

ch pitre 2 • Savoir atteindre un objectif de communication


En terminant, mentionnons qu’il est toujours préférable de rechercher une unité de ton. Quel que soit le registre qu’il convient d’utiliser dans une circonstance, il vaut mieux éviter de passer de l’un à l’autre, sauf pour produire un effet de style. Ex. : A l’a pogné un méchant microbe pis son p’tit doigt y’était toute bleu.

Les technologies de l’information et de la communication

section V

Les règles d’utilisation Les technologies de l’information et de la communication ont engendré nombre de phénomènes nouveaux. Depuis quelques années, l’utilisation fort répandue des courriels et des textos a entrainé un recul suffisant de la qualité de la communication pour mener à la mise en place de normes liées à leur utilisation correcte et bienséante. Ces normes sont souvent appelées nétiquette. En ce qui a trait aux courriels, leur caractère va donner le ton. S’agit-il d’un envoi amical ou familial ? Si oui, les normes sont évidemment plus souples et, alors que l’usage d’un français de bonne qualité est toujours recommandé, la structure peut s’accommoder de l’absence de formules de politesse conventionnées. Par contre, s’il s’agit d’un message officiel, les salutations – au début et à la fin du message –, doivent être complètes et le français écrit doit correspondre au registre standard. De même, la facilité et la rapidité de l’envoi d’un courriel ne devraient pas faire oublier le vouvoiement, toujours de mise dans un contexte plus formel. Aussi, si les courriels personnels peuvent être envoyés d’une adresse au pseudonyme humoristique (ex. : cocotteargentée@... ; petitloup@...), les adresses publiques doivent nécessairement inclure au moins le nom de famille de l’émetteur (ex. : mcgelinas@...).

Nétiquette Formé à partir des mots « Net » et « étiquette », la nétiquette renvoie aux règles de politesse et de civilité instaurées pour ces moyens virtuels.

N’OUBLIEZ PAS ! LE FAIT D’UTILISER LES LETTRES MAJUSCULES SOUSENTEND QUE VOUS ÊTES EN TRAIN DE CRIER ET CELA PEUT IRRITER VOTRE RÉCEPTEUR.

Les technologies de l’information et de la communication • section V

37


11 À partir de ce que vous avez appris dans ce chapitre, dites quelles sont les forces et les faiblesses du courriel présenté. Rédigez ensuite une version de ce courriel qui le rendra conforme à son objectif et justifiez les changements effectués.

Tout le monde branché

Bonjour à tous, J’espère que vous avez passé de belles vacances ! C’est tellement agréable d’avoir un peu de temps pour soi, non ?

C’est avec plaisir que je vous suggère de passer voir la nouvelle exposition présentée à la bibliothèque du cégep. Vous y trouverez toutes les nouveautés en lien avec les cours offerts à la session d’hiver. Je serai aussi disponible pour répondre à vos questions concernant les achats possibles au cours de la prochaine année. Au plaisir de vous y rencontrer !

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ch pitre 2 • Savoir atteindre un objectif de communication


chapitre 3 Maitriser la communication orale PLAN DU CHAPITRE section I L’utilisation appropriée de la langue orale. . . . . . . . . . . . . . 46 Intéresser l’auditeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Soigner son langage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 section II Les paralangages. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 Exploiter les ressources de la voix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 Bien utiliser le corps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 section III La maitrise de soi (le trac). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Les caractéristiques du trac. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Des moyens pour diminuer le trac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 section IV Le contact avec le public. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Comment établir le contact ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Comment maintenir le contact ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Comment indiquer la fin du message ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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section V Les supports visuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 Choisir le bon support . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 Utiliser adéquatement les supports. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 SYNTHÈSE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 EXERCICES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71


La majorité des échanges langagiers dans la vie courante et sur le plan profes­ sionnel se font oralement. Les conversations, les entrevues, les réunions, les séances de formation : autant d’occasions de mettre à l’épreuve nos habiletés en communication orale. Ces situations ont comme particularité essentielle que le message y est transmis directement et que la présence du récepteur condi­ tionne sa transmission. À cet effet, si ce que l’on dit importe, comment on le dit compte tout autant. Dans les pages qui suivent, nous déterminerons comment utiliser la langue orale, les para­ langages (la voix et le corps) ainsi que les supports visuels pour mettre en valeur le message en prenant en considération le public présent. De plus, la maitrise de soi sera abordée afin de donner des pistes pour éviter les désagréments liés au trac. Quand on possède mieux ces aspects, à force de pratique et d’entrainement, on a moins de raisons d’éprouver un stress fou à la simple idée d’avoir à parler devant un groupe.

section I

L’utilisation appropriée de la langue orale Dans la plupart des situations, c’est à la langue que l’on confie la plus grande partie du contenu à transmettre ; cette langue, pour maximiser la communication, doit tenir compte de l’auditeur et servir l’intention de l’émetteur.

Intéresser l’auditeur Pour favoriser le contact, il faut trouver une entrée en matière originale et s’exprimer dans une langue qui suscite l’empathie en donnant l’impression d’être engagé dans une conversation spontanée avec les auditeurs. Pour ce faire, il faut veiller à bien choisir le registre de langue que l’on adoptera. Par ailleurs, se fixer un but qui est clair contribue à une organisation optimale de la communication.

Être simple et concret La simplicité rapproche l’émetteur de l’auditeur et elle joue dès les premiers mots que l’on prononce. En employant la langue du récepteur, on favorise non seulement la compréhension du message, mais aussi son acceptation. Pour y arriver, on s’inspire des consignes sur l’intelligibilité des mots et des phrases. Syntaxe Règles régissant l’ordre des mots et la construction des phrases. Bien qu’à l’oral, la syntaxe soit plus permissive qu’à l’écrit, elle est tout de même régie par ces règles.

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La syntaxe de l’oral est moins figée que celle de l’écrit. Elle accepte les hésitations, tolère certaines structures qui dévient en cours d’émission. Dans certains cas, quand le geste ou l’intonation supplée, elle s’accommode même de phrases incomplètes. Aussi, si vous n’arrivez pas à terminer une phrase, ne paniquez pas ; reprenez-la tout simplement d’une autre façon. Rappelez-vous aussi que vos phrases devraient être plus courtes à l’oral qu’à l’écrit, car l’auditeur jouit d’une capacité mémorielle moindre que le lecteur.

ch pitre 3 • Maitriser la communication orale


Les paralangages

section II

Les paralangages sont des systèmes de signes non verbaux qui possèdent leurs propres règles ; la gestuelle et l’habillement sont des paralangages. Leurs signes peuvent être employés seuls, mais, le plus souvent, ils accompagnent le message verbal, soit pour confirmer sa signification, soit pour lui ajouter une signification. La perception des paralangages est moins intellectuelle, plus instinctive et plus directe que la compréhension du message proprement verbal. Les principaux paralangages sont associés à la voix et au corps. Pour que la communication fonctionne, il faut que le verbal et le non-verbal soient synchronisés. Sinon, le message paraitra incohérent et le récepteur sera naturellement porté à croire le non-verbal, qui est plus spontané.

Exploiter les ressources de la voix La voix suscite une émotion, touche la sensibilité. Si quelqu’un s’adresse à des inconnus, il doit se rappeler que son intonation, son débit et son articulation ne leur sont pas familiers. Il doit faciliter leur écoute.

Parler pour qu’on entende En règle générale, à l’occasion d’un exposé, il faudra parler plus fort et projeter la voix plus loin que dans la conversation quotidienne, et ce, de façon qu’elle porte jusqu’à la dernière rangée. On ne doit d’ailleurs pas hésiter à demander si l’on nous entend bien dès le début de l’exposé. Comme le volume est conditionné par la puissance du souffle, une respiration profonde, abdominale, ajoutera quelques décibels à une voix faible. De plus, la voix doit être orientée vers le destinataire ; quand on lui tourne le dos, ou qu’on se cache derrière ses feuilles, on perd forcément du volume. Le volume sera aussi ajusté selon ce que l’on veut exprimer : un son fort pour l’énergie, la puissance ; un son doux, chuchoté même, pour la tendresse, la délicatesse. Varier le volume permet de maintenir l’attention de l’auditeur. On n’aura recours au micro que si l’on ne peut agir autrement : on privilégiera alors le micro-casque sans fil, car il restreint moins les mouvements et la spontanéité. Il faut prendre garde de ne pas parler trop près du micro : les consonnes occlusives (par exemple, p, t, k, b, d, g) exploseront littéralement aux oreilles des auditeurs.

Articuler L’articulation est l’action de prononcer distinctement les sons en faisant travailler particulièrement les lèvres et la langue. La prononciation claire des voyelles et des consonnes permet d’être mieux compris. La tendance à bafouiller, à avoir une Les paralangages • section II

51


diction molle ou pâteuse peut être corrigée par des exercices d’articulation. Il faut prêter une attention particulière à la fin des phrases, qu’on a parfois tendance à mâchonner. Prenez conscience de votre prononciation en faisant des exercices de diction qui vous habitueront à prendre le temps nécessaire à une émission correcte de la parole. Cependant, il ne suffit pas d’articuler clairement, il faut aussi soigner sa prononciation, c’est-à-dire choisir les sons du registre approprié. Les mots toi prononcé [twe] et ici prononcé [isIt], même articulés distinctement, font mauvaise impression. En cas de doute sur la prononciation, on consulte un dictionnaire : certains spécifient la prononciation grâce à l’alphabet phonétique international, d’autres la transposent en graphie courante.

Surveiller son débit « Le rwé c’est moé. » Voilà ce qu’affirmait Louis XIV à son époque. Une petite histoire de la langue En France, la prononciation [wa] n’a remplacé le [we] (en usage depuis 400 ans par la royauté et la haute bourgeoisie) qu’à la Révolution de 1789. Les ponts entre la mère patrie et le Québec ayant été coupés lors de la conquête anglaise (1760), le français québécois a évolué différemment et cette variante y a persisté.

On appelle « débit » la vitesse de l’élocution. Un débit accéléré donne l’impression que le texte a été appris par cœur et qu’on le récite avant de l’oublier. Il n’est pas facile de choisir le rythme approprié : assez rapide pour ne pas endormir l’auditoire… et pas trop précipité pour ne pas l’étourdir ! En fait, il faut ajuster le rythme selon ce que vous voulez exprimer. Retenez que, rapide ou lent, un débit constant cause de la monotonie. Il est donc préférable de varier. Pour atteindre un effet optimal, l’expression orale a besoin de silences. Les pauses permettent à l’émetteur de respirer et au récepteur d’assimiler ce qu’il absorbe. Elles peuvent également attirer l’attention de l’auditoire en le mettant en attente active de ce qui suivra. Pour cette raison, il faut des pauses pour établir le contact avant le début d’un exposé et avant chacune de ses parties. Les pauses sont particulièrement efficaces si l’orateur regarde en même temps l’auditoire et observe ses réactions. Elles servent aussi à mettre en relief des idées en signifiant « Cela est important ». Toutefois, un emploi incorrect des pauses, par exemple si elles sont trop nombreuses ou trop longues, donne l’impression que l’orateur est perdu, hésitant ou peu sûr de ce qu’il affirme. De plus, évitez les pauses qui se transforment en « euh », car elles deviennent agaçantes. Sachez apprivoiser les silences, même si cela peut être embarrassant au début. Vous vous habituerez rapidement à les soutenir quelques secondes.

Jouer avec l’intonation Si un débit lent ajoute un caractère grave et suggère la réflexion, un débit rapide montre la nervosité, l’empressement.

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L’intonation nait des variations de hauteur du ton (du plus grave au plus aigu) qui produisent la « mélodie » de la phrase. Ainsi, c’est l’intonation qui permet de distinguer la phrase interrogative « Il vient ? » de la phrase affirmative composée des mêmes mots. Jouez avec l’intonation pour ajouter de la variété. Par exemple, utilisez la mélodie ascendante de l’interrogation pour créer une attente que la mélodie descendante de

ch pitre 3 • Maitriser la communication orale


Comment indiquer la fin du message ? Les principaux procédés montrant qu’on n’a plus rien à ajouter ou bien qu’on ne désire pas (ou ne peut pas) poursuivre la communication sont les suivants.

Un mot-phrase Quelques mots-phrases (et locutions-phrases) servent essentiellement à mettre fin à la communication. Entre autres : Au revoir, à la prochaine, à bientôt, à demain, à plus tard, à tout à l’heure, adieu, à un de ces jours, bonne nuit, bonne journée

Le titre de son interlocuteur Certains mots qui servent à engager la conversation avec un interlocuteur sont aussi employés au moment de le quitter : Madame Jourdain, je vous souhaite une bonne fin de journée.

Une formule spéciale Les salutations orales ou les formules de politesse peuvent indiquer la fin du message : Je vous laisse là-dessus. Vous m’excuserez. (Formule qui signifie : « J’ai trop à accomplir en ce moment pour me prêter à un échange verbal. »)

Une charnière de conclusion Quand elles introduisent la conclusion finale, certaines charnières (en somme, pour conclure, en terminant, etc.) annoncent la fin imminente de la communication. Prudence toutefois, puisque les mêmes charnières peuvent présenter une conclusion partielle au cours du développement.

Le mot de la fin Bernard Dupriez, auteur de Gradus : les procédés littéraires, définit le mot de la fin comme le dernier mot ou la dernière phrase d’une œuvre qui constitue une marque de l’achèvement. À l’oral, c’est le mot qui conclut un échange. Au revoir ! Mesdames, messieurs, bonsoir. Voilà ! C’est la fin de nos informations. Je vous remercie de l’attention que vous avez portée à mon exposé. Le contact avec le public • section IV

63


section V

Les supports visuels On comprend mieux et on retient plus longtemps ce qu’on a vu et entendu que ce qu’on a simplement entendu. Pourquoi ? Parce que le support visuel rend la présentation plus vivante en même temps qu’il fournit une information plus concrète. Le support visuel offre aussi l’avantage de maintenir présents simultanément des éléments d’information qui sont exprimés successivement par la parole. Il donne ainsi une vue globale d’un phénomène ou d’un processus.

Choisir le bon support Comme le support visuel a des répercussions sur la relation entre l’émetteur et le récepteur, et qu’il influe aussi sur la compréhension du contenu, il faut le choisir avec soin et s’assurer de sa nécessité.

En fonction des goûts personnels et des aptitudes Si l’on se sent à l’aise en face d’un groupe, et quand le contenu s’y prête, on peut écrire de courts passages au tableau tout en donnant des explications. Si l’on préfère ne pas écrire en même temps que l’on s’adresse aux auditeurs, il faut préparer ses illustrations à l’avance : affiches pour un public restreint, images projetées pour un auditoire plus vaste. Les timides préfèreront peut-être les projections qui attirent davantage l’attention sur l’écran que sur eux-mêmes ; cependant, ces dernières ne doivent pas se substituer à l’émetteur.

En fonction du contenu Si le contenu à représenter est complexe (courbes statistiques, tableaux chiffrés, schémas), on ne peut improviser une illustration sur place, car on risquerait de commettre des erreurs ou d’oublier des éléments. Aussi, pour expliquer le fonctionnement d’un appareil, rien ne vaut une démonstration avec l’appareil lui-même ou une démonstration sur vidéo. Dans le cas où l’on doit se contenter d’images fixes, il faut prévoir une succession de reproductions : la première image donne d’abord une vue générale ; ensuite, par des grossissements successifs, on attire l’attention sur le rôle de chacune des parties. En revanche, on peut utiliser directement le tableau pour expliquer plusieurs notions, qu’elles soient concrètes ou abstraites. Par exemple, pour illustrer un processus simple, on dessine un schéma à mesure qu’on en explique le déroulement. De même, pour montrer les étapes d’un raisonnement, on intègre les mots clés dans un schéma au fur et à mesure des explications.

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ch pitre 3 • Maitriser la communication orale


synthèse Tableau synthèse 1 Établissement, maintien et rupture de la communication Objectifs L’amorce de la communication

Le maintien de la communication

La rupture de la communication

Moyens d’y parvenir

Caractéristiques

Exemples

• Interpeler

• Mot en apostrophe • Mot-phrase interpellatif • Impératif à valeur de mot-phrase • Phrase interrogative

• Marie, tu es formidable ! • Hé ! Tu viens ? • Dis donc, qu’est-ce que tu attends ? • Vous désirez ? • Je peux vous parler ?

• Demander à prendre ou à garder la parole • Donner la parole

• Courte phrase, verbale ou non

• Puis-je exprimer mon point de vue ? • Ce n’est pas tout. • Qu’en penses-tu ?

• Attirer l’attention

• Tournure initiale surprenante • Mot s’écartant de l’usage attendu

• Les spermatozoïdes ont du nez (Titre) • Suicidez-moi, docteur (Titre)

• Tournure énonciative

• À la deuxième personne • À la première personne

• Vous me direz qu’il est trop tard. • Nous devons combattre le déficit.

• Tournure interrogative

• Fausse interrogation • Interrogation incidente • Interrogation suspensive

• Faut-il vous rappeler que 46 % des adolescents montréalais ne terminent pas leur secondaire ? • Il faut, voyez-vous, commencer par là. • Qu’a-t-il vu alors ? La silhouette d’un loup.

• Tournure à l’impératif

• Le vrai impératif • Le faux impératif

• Imaginez que vous avez gagné le gros lot. • Écoutez la suite. • Sachez que le problème est surmontable.

• Mot-phrase • Locution-phrase • Titre du récepteur • Formule spéciale • Charnière de conclusion • Mot de la fin

• Mot ou groupe de mots amenant la conclusion

• Adieu. • À tout à l’heure. • Monsieur… • Votre tout dévoué… • Terminons par… • C’est ainsi que se termine notre émission.

synthèse

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Tableau synthèse 2 Comment améliorer sa communication orale ? Moyens

Établir et maintenir le contact

Favoriser la compréhension

Donner de soi une image favorable

À l’aide de la langue orale

• Utiliser une langue affective • Employer des tournures relationnelles

• Employer des mots précis, simples et concrets • Faire des phrases courtes • Reformuler les passages denses • Choisir le registre adéquat • Parler ou lire avec naturel

• Éviter les tics de langage • Ne pas faire de fautes • Manifester son intérêt pour le sujet traité

À l’aide des paralangages

• Parler assez fort • Varier l’intonation et le débit • Éviter les tics et les gestes nerveux • Regarder les récepteurs • Bouger, aller vers l’auditoire

• Bien articuler • Adapter le débit au message • Faire des gestes significatifs • Attirer l’attention sur les idées importantes par l’intonation et les gestes

• Soigner sa prononciation • Sourire • Se tenir droit • Soigner son habillement et sa coiffure • Se déplacer avec assurance

À l’aide des supports visuels

• Installer le projecteur et l’écran à l’avance • Ne pas regarder vers l’écran ou le tableau, mais vers le public • Susciter la rétroaction • Ne pas faire circuler de documents pendant l’exposé

• Choisir le support approprié pour illustrer le contenu • Ne pas surcharger les illustrations

• Utiliser le projecteur et le tableau avec naturel

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ch pitre 3 • Maitriser la communication orale


annexes


annexe 1 •

Discours informatif – Savoir informer avec clarté

Tableau synthèse 1 Objectivité et explicitation de l’information Notion Objectivité

Caractéristiques • Neutralité • Information • Précision

Aspects touchés • Le style (dépersonnalisé) • Le contenu (informations vraies et désintéressées) Comment ?

Par...

Au moyen de son propre discours

• l’enrichissement du nom et de l’adjectif ; • la précision d’une information ; • la clarification d’une information ; • le retour sur une information.

Au moyen du discours d’autrui

• la paternité des propos ; • la reformulation ; • la citation.

Au moyen de discours apparaissant avant le discours principal

• la page de titre ; • la préface ; • l’avant-propos ; • le sommaire ; • la table des matières ; • la note liminaire ; • l’exergue ou épigraphe.

Au moyen de discours apparaissant après le discours principal

• la bibliographie et la médiagraphie ; • les notes ; • l’appendice ; • l’annexe.

Tableau synthèse 2 L’explicitation au moyen de son propre discours Moyens

Exemples

Enrichir le nom

• Il a acheté une maison de style cottage anglais.

Enrichir l’adjectif

• Les personnes très anxieuses courent un risque plus grand de souffrir d’attaques de panique.

Indiquer les circonstances d’un fait ou d’un évènement

• En octobre 1970, les felquistes ont enlevé Pierre Laporte. • J’ai travaillé tout l’été.

Préciser l’information

• Certains risques concernant la grossesse (mère toxicomane, antécédents médicaux graves) font l’objet d’études cliniques. • Parmi les 30 participants, une dizaine — 11 plus précisément — a gagné un prix.

Clarifier l’information

• Les Prairies (Alberta, Manitoba, Saskatchewan) iront aux urnes sous peu.

Effectuer un retour sur l’information

• Dans certaines écoles, 70 % des parents — nous disons bien 70 % — ne se rendent jamais aux rencontres prévues avec les professeurs.

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annexe 1 • Discours informatif – Savoir informer avec clarté


annexe 4 •

Discours incitatif argumentatif — Savoir convaincre ou persuader

Tableau synthèse 1 Principales composantes d’un discours argumentatif

DISCOURS ARGUMENTATIF

FRAGMENTS INFORMATIFS (Quand l’émetteur fournit des renseignements préalables à l’argumentation)

DÉPART DE L’ARGUMENTATION • Sujet • Objet de controverse • Thèse principale • Points de consensus

Fait

ARGUMENTS • Soutien de la thèse principale • Soutien des thèses secondaires

FRAGMENTS ARGUMENTATIFS (Quand l’émetteur veut faire admettre une thèse controversée)

EXEMPLES Illustrations d’arguments

Narration Description Autorité Témoignage

OBJECTION À UN ARGUMENT OU À UN EXEMPLE • Par un contreargument • Par un contreexemple

Énoncé général

FRAGMENTS EXPRESSIFS (Quand l’émetteur s’implique personnellement)

RÉPONSE À L’OBJECTION • Réfutation ou concession • Anticipation de l’objection

Définition Étymologie

Cause et effet

POINT D’ARRIVÉE DE L’ARGUMENTATION Thèse prouvée (conclusion)

Hypothèse

Valeur

Discours incitatif argumentatif – Savoir convaincre ou persuader • annexe 4

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annexe 5 •

Stratégies de révision et d’autocorrection

A) Revoir les consignes de départ et la structure du texte S’assurer que le texte : 1. répond aux consignes de rédaction ; vérifier notamment le verbe utilisé dans la consigne (expliquez, nommez, argumentez…) afin de s’assurer d’y répondre adéquatement ; 2. traite de tous les éléments du sujet de rédaction ; 3. s’adresse au public cible (à l’oral : dans le registre de langue adapté) ; 4. présente un nombre de paragraphes conforme aux consignes ainsi que des liens clairs – ou des marqueurs de relation – favorisant l’enchainement des idées.

B) Réviser la qualité linguistique du texte 1. Effectuer plusieurs lectures, de préférence de différentes façons pour stimuler la concentration ;

par exemple, lire le texte en changeant l’ordre des paragraphes ou le lire à partir de la fin. 2. La syntaxe (S) : chaque phrase doit en respecter les règles (usage des pronoms relatifs, ordre des mots dans la phrase, négation complète, etc.). 3. Les homophones (H) : • Attention aux mots qui se prononcent de la même façon, mais s’écrivent différemment ; par exemple ces/c’est/s’est/ses ; à/a ; ou/où ; ce/se ; on/ont ; plus tôt/plutôt ; prêt/près ; etc. • Prendre garde aux homophones nom-verbe, entre autres :

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Nom

Verbe conjugué (3e pers. s.)

Appel

Appelle

Appui

Appuie

Conseil

Conseille

Cri

Crie

Désir

Désire

Emploi

Emploie

Ennui

Ennuie

Envoi

Envoie

Essai

Essaie

Oubli

Oublie

Signal

Signale

Sommeil

Sommeille

Soupir

Soupire

Soutien

Soutient

Travail

Travaille

annexe 5 • Stratégies de révision et d’autocorrection


Tableau 2 1. Charnières pour marquer un déroulement : le début, la suite, la fin 1.1 Indication du début • En préambule… • D’abord… • Tout au début… • Tout d’abord… • Au (point de) départ…

• Pour commencer… • Au premier abord… • Dès l’abord… • Avant tout…

• À première vue… • De prime abord… • Dès le début… • À priori…

• Voyons (tout) d’abord… • Il faut d’abord se rappeler que… • Je vais commencer par…

• Commençons par… • Le point de départ doit être… • Le premier point…

• On commencera par… • Nous allons commencer par…

• Voici…

• Soit X…

• Prenons X…

1.2 Indication de la suite (nouvelle étape, ajout, gradation…)

Développement du sujet • À ce propos... • Dans cet ordre d’idées... • Sous ce rapport... • Dans ce même ordre d’idées... • À ce sujet...

• À cet égard... • De ce point de vue... • Sur ce point... • Au demeurant... • Pour ce qui est du reste...

• Reste que... • Du reste... • Au reste... • Quant au reste...

• Et... • Puis... • Bien plus... • De plus... • En plus... • Ensuite... • De même... • Pareillement...

• Mais aussi... • Au surplus... • En outre... • De surcroit... • Par surcroit... • Parallèlement... • Alors... • Par-dessus le marché... • En plus de cela

• Même... • Également... • Sans compter que... • À cela s’ajoute que... • D’ailleurs... • Qui plus est... • Plus encore...

• Nous verrons plus loin que...

• Nous aborderons...

• Notez également que... • Ajoutons que... • Permettez-moi d’ajouter que...

• Ajoutez à cela que... • N’en restons pas là. • Or, tout n’est pas dit (réglé).

Organisateurs textuels (charnières) • annexe 6

87


Tableau 2 (suite) 4. Charnières pour expliquer, préciser, illustrer (suite) 4.3 Introduction d’un exemple, d’une illustration • Ainsi… • Comme… • Entre autres… • C’est ainsi que… • À savoir…

• Par exemple… • Tel… • Comme en témoigne… • C’est comme… • C’est-à-dire…

• Notamment… • En particulier… • On le voit bien lorsque… • L’on peut penser à…

• Le meilleur exemple… • Les exemples abondent… • Un exemple entre mille… • Voulez-vous un exemple ?

• Partons d’un exemple. • Prenons un exemple… • X est un bon exemple… • Pour ne prendre qu’un exemple…

• En voici un exemple. • Les exemples sont nombreux… • X a valeur d’exemple… • L’exemple de X le montre…

• C’est le cas de… • On pourrait citer d’autres cas…

• C’est le cas quand… • Voici d’autres cas…

• Examinons le cas de…

• X nous en offre l’illustration… • Une bonne illustration serait…

• X illustre bien…

• Pour illustrer cette idée…

• C’est-à-dire… • Ce qu’on pourrait traduire plus simplement par… • Ce qui revient à dire que… • Pour dire les choses plus simplement… • X ou, pour mieux dire, Y… • Je reprends : • En clair…

• Je veux dire que… • Bref…

4.4 Indication d’une reformulation • En d’autres termes… • En d’autres mots… • Autrement dit… • Plus simplement… • En langage simple… • X ou, si vous préférez, Y… • Je répète : • En un mot…

4.5 Indication d’une ressemblance, d’un rapprochement • Semblablement… • De même… • Pareillement… • De la même façon…

• C’est comme… • De façon identique… • De la même manière… • C’est (un peu) comme si…

4.6 Indication d’un contraste

Charnières en corrélation • Certains… d’autres… • Les uns… les autres…

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• L’un… l’autre… • D’une part… d’autre part…

annexe 6 • Organisateurs textuels (charnières)

• Il en va de même… • On retrouve le même… • On dirait… • Également…



Cette nouvelle édition de La communication, notions fondamentales expose de façon succincte les principes de base de la communication et présente l’essentiel sur les types de discours. Cet ouvrage, principalement destiné aux étudiants du collégial, propose de nombreux tableaux synthèses, des exemples variés ainsi que des exercices concrets facilitant l’acquisition des compétences liées à la communication. De plus, afin de bien soutenir l’étudiant dans sa démarche de rédaction, cette nouvelle édition a été enrichie d’une méthode d’autocorrection. Pour aller plus loin dans ses apprentissages, l’étudiant a désormais accès au matériel complémentaire et aux nombreux exercices interactifs disponibles sur MaZoneCEC. L’accès 6 mois à la version numérique sur MaZoneCEC est offert gratuitement avec le manuel papier. L’accès 1 an est aussi disponible pour achat en ligne au www.editionscec.com. MaZoneCEC offre de nombreux avantages : Version numérique pour l’enseignant Pour l’animation en classe et la correction collective, la version numérique de cet ouvrage vous permet : • de projeter, d’annoter et de feuilleter le manuel en entier ; • d’accéder au corrigé et à tout le matériel complémentaire ; • de partager des notes et des documents avec vos étudiants ; • de travailler dans votre manuel même sans connexion Internet. Version numérique pour l’étudiant La version numérique de l’ouvrage permet à l’étudiant : • de feuilleter et d’annoter chaque page ; • d’accéder aux activités interactives associées à l’ouvrage ; • de travailler dans son manuel sans connexion Internet.

ISBN 978-2-7617-7976-0

Marie-Claude Gélinas

2e édition

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Notions fondamentales

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communication

La communication

La


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