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Présentation de la deuxième édition La première édition de La grammaire en un coup d’œil était conçue comme un outil de consultation rapide destiné à soutenir les rédacteurs dans la composition d’un texte sans faille. Son objectif était de rappeler, en tableaux succincts, les éléments de la grammaire rendus familiers par des années d’apprentissage. Sans revenir sur l’exposé des notions acquises, elle se présentait comme un manuel pratique de référence, sous une forme visuelle où l’ensemble des données recherchées étaient vérifiables en un coup d’œil, apportant une réponse ciblée immédiate aux questions de langue qui se posent à tout auteur de texte en cours de rédaction. Dans la nouvelle édition de la grammaire, cette orientation demeure inchangée. On trouvera donc ici la même présentation sous forme de tableaux, qui donne tout de suite une vue d’ensemble sur un domaine spécifique de la langue, permettant ensuite d’accéder, par l’accent mis sur les exemples plutôt que sur l’exposé des notions, au détail des structures, des formes, des fonctions, des règles, qui sont réduites à l’essentiel pour une recherche capable de fournir une réponse sans détour. Mais surtout, cette nouvelle édition tient compte des approches actuelles de la description de la langue qui sont intégrées aux programmes des écoles. C’est pourquoi un nouvel ensemble de tableaux sur la syntaxe expose la structure de la phrase, ses groupes constitutifs et leurs fonctions syntaxiques, de même que les méthodes de manipulation requises pour identifier les classes de mots, les limites des groupes ainsi que leurs fonctions. Ici encore, l’affichage direct des notions en tableaux sous forme d’illustrations permet de rafraichir les connaissances en accéléré. Après un tableau général placé au début de l’ouvrage, les classes de mots et leur morphologie apparaissent ensuite tour à tour, dans leur classification traditionnelle, avec une actualisation des descriptions s’appliquant plus particulièrement aux adjectifs et aux déterminants, qui changent parfois de dénomination1. Les innovations terminologiques consacrées par la grammaire actuelle se trouvent d’ailleurs résumées dans une page à part, précisant les changements qui ont été apportés à la tradition grammaticale. Cette nouvelle édition s’enrichit de tables de conjugaisons plus complètes, avec des ajouts touchant notamment les particularités des verbes de la première conju1. On exclut les pronoms, qui ne subissent pas de changement.
gaison. Tous les verbes irréguliers sont recensés, classés et conjugués, et les verbes impersonnels et défectifs ont été ajoutés, offrant ainsi un tableau complet des conjugaisons du français. Parmi les pages sans doute les plus sollicitées, celles qui sont consacrées aux accords ont conservé leur présentation : l’essentiel repose sur les exemples qui renvoient aux règles régissant l’accord des adjectifs, des verbes et des participes passés. Leur classement et leur clarté contribuent à une résolution rapide des difficultés que les subtilités de la langue française ne manquent pas de soulever même chez les rédacteurs les plus avisés. Et une nouvelle section propose un corpus élaboré d’homophones, avec leur identification et la méthode à suivre pour les distinguer et éviter les pièges les plus courants de l’orthographe. Au chapitre de la typographie, la ponctuation apparait dans une nouvelle mise en page qui en facilite la lecture. Et par souci de soutenir la rédaction de travaux de niveau d’études supérieures, notamment en sciences de la nature et en sciences humaines, des tableaux détaillés sur l’emploi de la majuscule et sur la typographie des nombres dans les textes ont été ajoutés aux règles de la citation déjà présentes. Précisons enfin que cette grammaire est rédigée dans le respect de la nouvelle orthographe du français, et les rectifications ont été appliquées au tableau des noms, notamment celles qui touchent les mots composés et le pluriel des emprunts étrangers. Cette rectification concerne aussi les verbes, particulièrement ceux de la première conjugaison, de même que les accents circonflexes sur les i, souvent présents dans les verbes en -aitre. Et pour faire la lumière sur cette réforme, les règles de la nouvelle orthographe sont ici introduites dans une vue d’ensemble. Une consultation en ligne de sites Internet spécialisés fournira la liste exhaustive de tous les mots touchés par cette rectification. En 88 pages, voici donc une grammaire de référence complète, un outil de consultation profitable pour une pratique correcte de la langue. En un coup d’œil, on peut embrasser les grandes sections de la grammaire comme on peut y trouver la règle précise qu’on cherchait.
Table des matières Les classes de mots ............................................................................................ 4 La phrase .............................................................................................................. 6 Les groupes .......................................................................................................... 8 Les fonctions syntaxiques.............................................................................. 10 Les manipulations............................................................................................ 12 Le nom ................................................................................................................ 13 L’adjectif .............................................................................................................. 19
L’accord de leur ............................................................................................ 34 L’accord de tout............................................................................................ 35 L’accord du verbe avec le sujet.................................................................... 36 L’accord du participe passé (avec l’auxiliaire être et avoir) ........................ 38 L’accord du participe passé du verbe pronominal ...................................... 40
La typographie .................................................................................................. 42 La ponctuation ............................................................................................ 42 La citation .................................................................................................... 44 L’écriture des nombres ................................................................................ 45 La majuscule ................................................................................................ 46 Les homophones ........................................................................................ 50 Les rectifications de l’orthographe ............................................................ 59
Le verbe .............................................................................................................. 60 Le déterminant ................................................................................................ 23 Le pronom .......................................................................................................... 26 L’adverbe ............................................................................................................ 31 Les mots de liaison .......................................................................................... 32 La préposition.............................................................................................. 32 La conjonction de coordination .................................................................. 32 La conjonction de subordination ................................................................ 33 Coordonnant et subordonnant .................................................................. 33
Les accords .......................................................................................................... 34 L’accord de l’adjectif .................................................................................... 34
Tableau des terminaisons des verbes ........................................................ 60 Les catégories de verbes ............................................................................ 61 Les formes simples et les formes composées du verbe ............................ 61 Tableaux de conjugaison : Avoir et être .................................................................................... 62 Aimer et finir.................................................................................... 63 Les verbes de la 1re conjugaison en -er ...................................................... 64 Tableaux de conjugaison : modèles en -er ................................................ 67 Les verbes de la 2e conjugaison en -ir, -oir, -re .......................................... 70 Tableaux de conjugaison : modèles en -ir, -oir, -re .................................... 74 Les verbes défectifs .................................................................................... 82
La révision et la correction d’un texte ...................................................... 86 La terminologie : ce qui change .................................................................. 88
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Les mots
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Les classes de mots CARACTÉRISTIQUES SÉMANTIQUES
CARACTÉRISTIQUES MORPHOLOGIQUES
CARACTÉRISTIQUES SYNTAXIQUES
Atlantique / mont, montagne imagination, concept / lumière, pluie enfant, nageur, hirondelle / statue, glace, sentier cousine, paysan / plumage, feuillage coquillage, écho, miettes / sable, courage, céréales flâneur, étoile, antilope / foule, multitude, troupeau
simple / composé variable en genre et en nombre
génial, surprenant, curieux annuel, international, maritime premier, deuxième, troisième
simple / composé grand / bleu marine adjectif participe issu d’une forme verbale fatigant, usé variable en genre et en nombre invariable certains adjectifs de couleur
• noyau du groupe adjectival • receveur dans l’accord
simple / composé
• accompagne le nom • ne peut être supprimé • est receveur dans l’accord
NOM p. 13 à 18 propre / commun abstrait / concret animé / non animé humain / non humain comptable / non compt. individuel / collectif
chemin / arc-en-ciel
• noyau du groupe nominal • le plus souvent accompagné d’un déterminant • donneur dans l’accord
ADJECTIF p. 19 à 22 qualifiant classifiant classifiant ordinal
DÉTERMINANT p. 23 à 25 défini défini contracté partitif indéfini référent indéfini quantifiant numéral possessif démonstratif interrogatif exclamatif relatif
le (l’), la (l’), les du (de le), des (de les), au (à le), aux (à les) du, de la, des, de (avec une négation) un, une, des, de, même, n’importe quel, quelque aucun, certains, chaque, pas un, plusieurs quatre, douze, cent mon, ma, mes, ton, ta, tes, notre, nos, leur(s) ce, cet, cette, ces quel (côté) ? quelle (heure) ? quels ? combien de ? quel (as) ! quelle (chance) ! combien de ! que de ! lequel (contrat), laquelle (somme), lesquels
variable : en genre et en nombre en genre, en nombre et en personne invariable : en genre en nombre
plusieurs / la plupart de défini, certains indéfinis, démonstratif, interrogatif, relatif possessif singulier possessif pluriel, certains indéfinis et les numéraux sauf un certains indéfinis et les numéraux sauf vingt, cent
PRONOM p. 26 à 30 personnel possessif démonstratif interrogatif indéfini numéral relatif
tu, il, nous, vous, me, moi, se, le, la, les, leur le mien, la mienne, les miens, les miennes, le tien ce, celui, celle, ceux, ceci, cela, ça, celle-là qui ? que ? quoi ? lequel ? laquelle ? lesquels ? on, personne, chacun, tous, l’autre, les mêmes un, deux, trois, quatre qui, que, quoi, dont, lequel, duquel, auxquelles
simple / composé variable : en genre en nombre en personne en fonction
vous / n’importe qui il, elle, le mien, la mienne tu, vous, le sien, les siens je, tu, il, le mien, le tien tu, te, toi, qui, que, dont
• remplace un mot ou un ensemble de mots ou en constitue l’équivalent • est noyau du groupe nominal • est donneur dans l’accord
Les classes de mots (suite) CARACTÉRISTIQUES SÉMANTIQUES
CARACTÉRISTIQUES MORPHOLOGIQUES
CARACTÉRISTIQUES SYNTAXIQUES
bien, lentement, pesamment, vite assez, beaucoup, fort, moins, peu, plus alors, autrefois, bientôt, demain, hier, tout de suite ailleurs, autour, devant, dehors, ici, là, loin certainement, oui, vraiment, tout à fait, sans doute ne... pas, non, nullement, ne... rien, ne... jamais apparemment, peut-être comment ? où ? pourquoi ? quand ? combien ! comme ! que !
simple / composé invariable suffixe ment
ici / tout de suite sauf tout adverbe de manière formé à partir du féminin d’un adjectif : lentement
• noyau du groupe adverbial
simple / composé invariable
sur / au-dessus de
• noyau du groupe prépositionnel
simple / composé invariable
quand / aussitôt que
• coordination
ADVERBE p. 31 de manière de quantité, d’intensité de temps de lieu d’affirmation de négation de doute d’interrogation d’exclamation PRÉPOSITION p. 32 expression du lieu, du temps, de la manière, de l’addition CONJONCTION p. 32 et 33 expression du temps, de la manière, du but, de la cause, de l’opposition
• subordination
mais, ou, et, car, cependant que, comme, si, parce que
VERBE p. 60 à 85 exprime un état exprime un processus : action, fait, évènement
être, paraitre, sembler, devenir
radical invariable terminaison variable
marcher, sourire, grandir, admirer, réfléchir simple / composé
Les mots
march / personne, nombre, temps, mode march / e, march / ons, march / erai, march / erait marche / aie marché
• noyau du groupe verbal • receveur dans l’accord attributif Le temps est clair. transitif direct Je sens le vent. transitif indirect Il invite à l’action. intransitif L’été achève. pronominal L’oiseau s’envole. impersonnel Il faut rentrer. auxiliaire Le vent a cessé.
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La phrase
La phrase
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La Niveau phrase 1 L’unité de base du discours est la phrase. La phrase est constituée de groupes qui sont en interrelation à travers des fonctions syntaxiques. Elle est obligatoirement composée de deux constituants : le sujet et le prédicat. Le prédicat est la fonction qui est dévolue au verbe. À ces constituants obligatoires peuvent se joindre les compléments de phrase, qui sont facultatifs et transposables. Toute phrase appartient à l’une des trois catégories suivantes : les phrases de base, les phrases transformées et les phrases à construction particulière. La phrase de base, dotée des deux constituants obligatoires, formule un énoncé de type déclaratif, c’est-à-dire une affirmation, et se réalise sous forme positive, active, neutre et personnelle. Tout changement apporté soit au type, soit à la forme, est une modification de la structure du modèle de base et produit une phrase transformée. La phrase a toujours un seul type et quatre formes. Plusieurs formes peuvent être touchées en même temps par la transformation de la phrase. La phrase ne comportant qu’un seul ou aucun des deux constituants obligatoires est une phrase à construction particulière. Phrase de base P Sujet
Prédicat
Complément de phrase
Les enfants
cueilleront les fruits sauvages à profusion
cette année.
Type déclaratif Forme positive, active, neutre et personnelle Phrase P transformée par le type Type impératif
verbe à l’impératif, sujet non exprimé
Cueillez les fruits sauvages à profusion cette année, les enfants.
Type interrogatif
ajout d’un sujet inversé, point d’interrogation Les enfants cueilleront-ils les fruits sauvages à profusion cette année ? ajout de est-ce que, point d’interrogation Est-ce que les enfants cueilleront les fruits sauvages à profusion cette année ? interrogation partielle : marqueur d’interrogation qui, quand, combien, où… Où les enfants cueilleront-ils les fruits sauvages à profusion cette année ?
Type exclamatif
marqueur d’exclamation point d’exclamation
Quelle profusion de fruits sauvages les enfants cueilleront cette année ! Que de fruits sauvages les enfants cueilleront cette année !
Forme négative
marqueurs de négation
Les enfants ne cueilleront pas les fruits sauvages à profusion cette année.
Forme passive
verbe être conjugué avec participe passé le GN c.d. devient sujet, le GNs devient complément du participe
Les fruits sauvages seront cueillis à profusion par les enfants cette année.
Forme emphatique
marqueur d’emphase c’est… qui, c’est… que groupe de mots détachés repris par un pronom
C’est à profusion que les enfants cueilleront les fruits sauvages cette année. Des fruits sauvages, les enfants en cueilleront à profusion cette année.
Forme impersonnelle
introduction d’un sujet impersonnel il
Il se cueillera des fruits sauvages à profusion cette année.
Phrase P transformée par la forme
Phrase à construction particulière Phrase impersonnelle
Il vente. Il fait beau.
Phrase infinitive
Ne pas pêcher dans le chenal maritime.
Phrase à présentatif
Voilà nos pêcheurs qui rentrent.
Phrase non verbale
Pêche interdite.
La phrase (suite) Jonction des phrases autonomes Juxtaposition
emploi d’une marque de ponctuation : virgule, point-virgule, deux-points
Il fallait rentrer, le soir tombait.
Coordination
emploi d’une conjonction de coordination
Ils voulurent revoir leur résidence d’été, mais elle avait disparu.
Insertion
phrase incidente : indique le point de vue de l’émetteur phrase incise : signale un discours rapporté direct détachement entre virgules pour l’incidente et l’incise parfois entre tirets pour la phrase incidente
L’effet produit par son récit était, croyez-moi, terrifiant. L’éboulis, racontait-il, les avait entrainés jusqu’au ravin.
Jonction par subordination : phrase enchâssée dans une phrase autonome Une phrase peut en intégrer une autre. Celle-ci joue alors un rôle syntaxique dans une phrase de niveau supérieur en agissant comme un groupe, avec des fonctions de complément de phrase, de sujet, de complément du verbe, du nom, de l’adjectif. La phrase de niveau supérieur, intégrant la subordonnée, demeure une phrase autonome sans fonction syntaxique. Phrase de niveau supérieur ou phrase matrice Le vent se leva
tandis qu’à l’horizon montait un mur d’obscurité.
phrase autonome
phrase subordonnée
Phrase subordonnée La subordonnée est une phrase enchâssée dans une autre phrase au moyen d’un subordonnant ; elle perd ainsi son statut de phrase autonome et dépend syntaxiquement de la phrase qui l’enchâsse. La subordination se présente sous trois formes : la subordonnée relative, la subordonnée complétive, la subordonnée circonstancielle. Subordonnée relative
Les champignons, qui poussent comme des surprises, sont magiques. C’est cela que nous imaginons en les découvrant. Les champignons qui sont toxiques ne présentent pas de signe distinctif. *Les champignons ne présentent pas de signes distinctifs. Les champignons, qui naissent après la pluie, surgissent en une nuit. Les champignons surgissent en une nuit.
Introduite par un subordonnant – le pronom relatif – qui a pour antécédent un nom ou un pronom, la subordonnée relative est un complément de ce nom ou de ce pronom. La relative déterminative apporte une précision qui ne peut pas être retirée ; elle ne sera jamais détachée par des virgules. La relative explicative n’est pas essentielle ; l’explication qu’elle ajoute peut être omise. Elle est encadrée par des virgules.
Subordonnée complétive
Les passagers de l’avion crurent que leur fin était arrivée. Ils ne doutaient plus que leur sort était fixé. Ils étaient certains que l’écrasement était inévitable. Ils avaient l’impression que l’appareil se démantelait. Qu’ils aient pu s’en sortir leur paraissait incroyable. Les voyageurs se demandaient si les habitants du pays étaient féroces. Ils ont pu voir comme ils étaient hospitaliers.
Introduite par un subordonnant – la conjonction de subordination (que, si, comment...) –, la complétive est généralement complément direct ou indirect d’un verbe, complément d’un adjectif, parfois d’un nom ou d’un présentatif. Elle peut être sujet.
Les phrases interrogative et exclamative indirectes sont des subordonnées complétives introduites par des marqueurs d’interrogation ou d’exclamation.
Subordonnée circonstancielle
Les rescapés se regroupaient tandis qu’un groupe partait en délégation. Introduite par un subordonnant – la conjonction de subordination exprimant des relations de temps, de manière, de comparaison, de but, de cause, de conséquence, d’hypothèse, de condition, d’opposition, de concession –, la subordonnée circonstancielle est un complément de phrase. Les curieux étaient si nombreux qu’ils envahissaient tout le sous-bois. La subordonnée circonstancielle introduite par la conjonction que en lien avec un adverbe de degré (aussi, plus, si, tant, tellement…) dans la phrase de niveau supérieur est appelée corrélative.
Subordonnée infinitive
On entendait les vagues qui déferlaient sur le rivage. On entendait les vagues déferler sur le rivage.
Par réduction, la subordonnée relative passe au mode infinitif avec effacement du subordonnant relatif sujet.
Subordonnée participiale
Après que la pluie eut cessé, la surface du lac se couvrit de vapeur. La pluie ayant cessé, la surface du lac se couvrit de vapeur.
Par réduction, la subordonnée circonstancielle passe au mode participe avec effacement du subordonnant.
*Phrase illogique
La phrase
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La phrase
Les groupes
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Les groupes Les groupes et leurs expansions La phrase est un assemblage de groupes fonctionnels. Le groupe se forme autour d’un noyau qui régit les expansions, c’est-à-dire les autres mots du groupe. Ainsi, le nom est le noyau du groupe nominal et il commande le déterminant, l’adjectif, le complément du nom, la subordonnée relative, ces expansions étant elles-mêmes des groupes. Les groupes s’emboitent : un groupe verbal peut contenir en expansion un groupe nominal contenant lui-même un groupe adjectival, tous fusionnés dans le groupe verbal. Le pronom agit comme substitut à un groupe. Groupe verbal GV noyau : verbe conjugué + groupe nominal + pronom [GN] + groupe adjectival + groupe prépositionnel + groupe infinitif + subordonnée complétive
Groupe prépositionnel GPrép observer, regarder, passionner, adorer, devenir, vouloir Il observait le ciel. Dès qu’il le regardait, il se passionnait, il adorait cela. Son regard devenait pénétrant, plein d’ardeur. Il regardait sans se lasser, avec une attention extrême. Il voulait être instruit de tous ses mystères. Il voulait que tout lui soit dévoilé.
Groupe nominal GN noyau : nom + groupe adjectival + groupe prépositionnel + groupe nominal + subordonnée relative + groupe participial + subordonnée complétive Pronom
la muraille, l’intention la Grande Muraille la Grande Muraille de Chine la Grande Muraille, mur défensif contre les invasions la Grande Muraille, dont la longueur totalise 3 000 km la Grande Muraille, datant de plus de deux-mille ans édifiée dans l’intention qu’elle arrête les barbares
Le pronom est un substitut à un groupe, le plus souvent à un groupe nominal.
+ groupe nominal + groupe adjectival + groupe prépositionnel + subordonnée relative + groupe participial
vous, tous, quelqu’un, qui, plusieurs, ceux, un autre, les uns vous, les malins tous connus, quelqu’un de nouveau qui parmi vous ira ? plusieurs d’entre nous, tous ceux du groupe ceux qu’on attendait, un autre dont on ignorait tout les uns riant, les autres ricanant
Groupe adjectival GAdj noyau : adjectif + groupe adverbial + groupe prépositionnel + subordonnée complétive + pronom [GN]
surprenant grandement surprenant surprenant d’agilité, surprenant à voir surprenant qu’ils y soient parvenus ils en sont surprenants
Groupe adverbial GAdv noyau : adverbe + groupe adverbial
sérieusement très sérieusement
noyau : préposition + groupe nominal + pronom [GN] + groupe prépositionnel + groupe infinitif + groupe adverbial
sans, de, en, sous, après, entre, contre, loin de, depuis, jusque sans risque, de leur part, en matinée, sous la pluie après cela, entre eux, contre tous, loin de tout depuis chez lui, jusqu’en bas du ruisseau pour réussir, à éviter, de se perdre par ici, jusque tard dans la nuit, pour toujours
Groupe infinitif GInf noyau : verbe à l’infinitif + groupe nominal + pronom [GN] + groupe adjectival + groupe prépositionnel + subordonnée complétive
faire, voir, parler, rêver faire un rêve la voir en rêve, lui parler rêver tranquille, rêver éveillé rêver en paix, rêver au bonheur rêver qu’on se prélasse, rêver qu’on part
Groupe participial GPart noyau : participe présent + groupe nominal + pronom [GN] + groupe adjectival + groupe prépositionnel + subordonnée infinitive + subordonnée complétive
croyant Croyant les légendes, on aimait leur récit. En les croyant, on mêlait leurs mystères à nos vies. Se croyant courageux, on imaginait des conquêtes audacieuses. On pouvait, se croyant à l’abri, écouter les plus terribles histoires. Croyant vivre ces faits merveilleux, on était enjôlés par eux. Même croyant que tout est inventé, on veut bien rester crédules.
Les groupes et leurs fonctions Ce qui définit un groupe dans la phrase, c’est sa fonction syntaxique. Le groupe ne constitue pas une unité autonome ; en lui-même il est incomplet. Pour s’intégrer à la phrase, il faut qu’il y occupe une fonction en entrant en relation avec les autres groupes, comme le fait le sujet avec le prédicat. L’organisation de la phrase se construit sur cette relation réciproque des groupes entre eux. C’est par les groupes, non par les mots, que sont réalisées les fonctions syntaxiques de la phrase. Le groupe, en effet, se comporte comme un ensemble : tout le groupe peut être transformé en pronom, il peut être déplacé au complet, être effacé dans son entier. Ajoutons que la place du groupe dans la phrase peut déterminer sa fonction : le sujet est placé avant le verbe et le complément après. Le pronom, qui se substitue à un GN, un GAdj, un GPrép ou un GInf, agit comme un GN et en assume toutes les fonctions. La subordonnée est une phrase qui exerce la fonction d’un groupe dans une autre phrase. Groupe verbal GV
Groupe adverbial GAdv
prédicat
Sur le sable, des pieds nus avaient laissé des traces.
Groupe nominal GN [] sujet du verbe complément de P complément direct du verbe attribut du sujet attribut du complément direct complément du nom
Le temps s’était arrêté. Toute la journée, l’orage a grondé dans le lointain. L’air sentait la vase humide. L’averse était devenue un déluge. On appelle ce vent le suroit. C’était l’été, la saison des langueurs.
Pronom [GN] Quel que soit le groupe dont il est substitut, le pronom a toujours les fonctions d’un groupe nominal. sujet du verbe compl. indirect et direct attribut du sujet compl. du nom, de l’adjectif compl. direct du verbe attribut du compl. direct complément indirect
[phrase] [GN] [GAdj] [GN] [GInf] [GN] [GPrép]
En rivière, que se présente un danger, cela est courant. Devant eux surgirent des rapides : il leur fallait les sauter. Ils paraissaient infranchissables : l’étaient-ils vraiment ? Malgré la puissance de ceux-ci, ils étaient prêts à tout. Les rameurs devraient batailler férocement, et ils le feraient. Mais ils voulaient proclamer ce défi comme le leur. Alors, le canot plongea au cœur du tumulte et s’y enfonça.
Groupe adjectival GAdj + [] complément du nom complément du pronom [GN] attribut du sujet attribut du complément direct
complément de P complément indirect du verbe modificateur du verbe modificateur de l’adjectif modificateur de l’adverbe modificateur du nom modificateur du pronom modificateur du déterminant modificateur de la préposition modificateur de la subordonnée
Longtemps, une poussière dorée persista dans l’air. Une étrange paix s’installait partout. Les braises luisaient doucement sur le sable. La lumière des étoiles était particulièrement brillante. Les échos portaient très loin sur les eaux. Même le vent s’était apaisé. Tous ensemble, les oiseaux s’envolèrent. Depuis environ deux heures, l’orage menaçait. La foudre éclata presque sur leur tête. Juste comme ils arrivaient, la pluie s’abattit.
Groupe prépositionnel GPrép [] complément de P complément indirect du verbe complément du participe passé complément du nom complément du pronom complément de l’adjectif attribut du sujet attribut du complément direct modificateur du verbe
Par les espaces traversant les iles, ils filent sur la glace. Leur rythme soutenu résiste aux assauts des bourrasques. Ils sont pris par la puissance des vents. Les roseaux à tige dure sifflent dans les rafales de neige. Ceux des ruisseaux sont tapis au creux des pentes. La glace, éblouissante de lumière, s’enflamme au soleil. Les oiseaux sont en fuite vers des horizons de mystère. Les plus jeunes ont accueilli la neige comme une fête. On voyait à peine le jour à travers la poudrerie.
Groupe infinitif GInf [] La lumière illumina l’étendue des eaux désertes. Quelque chose de limpide émanait du jour déclinant. L’immensité du soir paraissait infinie. On aurait cru la noirceur palpable.
sujet du verbe attribut du sujet complément direct du verbe complément du nom
S’éloigner était plus prudent. Se retirer n’est pas s’enfuir. On ne pouvait rester là. C’était la solution, quitter les lieux.
Groupe participial GPart complément du nom attribut du complément direct
Les groupes
Un vent tiède annonçant le dégel balaya l’hiver. Bientôt, on imaginait la foule se pressant aux terrasses.
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Les groupes
Les fonctions
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Les fonctions syntaxiques Complément direct du verbe []
Prédicat groupe verbal
L’expédition a parcouru déjà une bonne partie du continent.
Sujet [] groupe nominal pronom [GN] groupe infinitif subordonnée relative subordonnée complétive
Un convoi lointain traverse la plaine enneigée. Il souligne sa blancheur d’un trait noir régulier qui suit l’horizon. Il progresse sans hâte : se précipiter serait inutile. Qui va lentement va surement. Que l’horaire d’arrivée soit retardé n’étonnera personne.
Complément de phrase [] groupe nominal groupe prépositionnel groupe adverbial subordonnée circonstancielle exprimant : le temps la manière la comparaison la cause le but la conséquence l’hypothèse la condition l’opposition la concession subordonnée corrélative de comparaison de conséquence subordonnée infinitive subordonnée participiale
groupe nominal pronom [GN] groupe infinitif subordonnée infinitive subordonnée complétive complétive interrogative Complément indirect du verbe [] groupe prépositionnel pronom [GN]
Le matin, dès l’aube, le soleil irradiait une insupportable chaleur. Par des pistes tortueuses, on prit la direction de la mer. Déjà, les ardeurs d’un jour torride consumaient l’atmosphère.
Dès qu’on joignit les rives, une fraicheur salée nous saisit, comme si l’espace marin nous aspirait dans son gouffre. De même que les vagues s’étalent en cadence sur la plage, les bouffées d’une brise légère glissaient sur nos corps rafraichis. Parce qu’elle était étouffée par les dunes, la rumeur obsédante de ces flots agités nous paraissait lointaine. Il fallait franchir ce mur pour que l’océan nous submerge. Son immensité nous frappe à ce point qu’on se sent englouti. Si on est étourdi par l’ampleur de sa puissance, on s’apaisera néanmoins si ce paysage miroitant nous fascine. Car, bien que la mer en impose, les reflets dansants de sa nappe bleue sont une fête pétillante. Et sauf si elle est violente, c’est l’espace où voguent nos rêves. La journée fut aussi vivifiante qu’elle s’annonçait oppressante. Cependant, le jour déclinait si vite qu’il fallut songer au retour. On avait eu la voiture à condition d’être revenus au couchant. La nuit étant tombée, ce fut la fin du rêve.
Nous traversions un paysage de sapins noirs. Des ravins, que des effondrements avaient fait se dresser comme des falaises, nous arrêtaient ; il fallait les escalader. Une fois atteint le sommet de la montagne, on croyait rêver. Plus bas, on voyait circuler les ombres furtives des éperviers. Pris par le vertige, on sentait que l’espace nous appelait. On ne savait comment résister à cet envoutement.
groupe adverbial subordonnée complétive
On demande aux passagers de se préparer à embarquer. Les voyageurs se succèdent aux portes qu’on leur indique. Le temps dont ils disposent ne parait pas compter. Une fois contrôlés, ils se dispersent çà et là. On s’attend à ce que le départ soit annoncé sous peu.
Attribut du sujet [] groupe nominal groupe adjectival pronom [GN] groupe prépositionnel groupe adverbial subordonnée complétive
Elle passait pour une navigatrice d’expérience. Elle paraissait avisée et déterminée. Si on était elle, on serait confiant. Les pronostics de la météo lui semblaient de bon augure. Elle était beaucoup mieux avec son nouvel équipement. Le programme était qu’ils prennent la mer le jour même.
Attribut du complément direct [] groupe nominal groupe adjectival groupe prépositionnel groupe infinitif
On a classé cette rivière meilleur parcours pour une descente. On trouvait son courant ardent, son environnement sauvage. Pour son ombre tiède, on a choisi une petite anse comme base. De là, on voyait les flots bouillonner.
Les fonctions syntaxiques (suite) Complément du nom groupe nominal groupe adjectival subordonnée participiale groupe prépositionnel subordonnée relative subordonnée complétive
Symboles des manipulations Apparut la steppe, étendue pierreuse piquée de broussailles. Des cristaux étincelants scintillaient sur le sable. Le soleil, flambant sur ces terres déshéritées, incendiait le sol. Des dunes à la végétation herbeuse signalaient le bord de mer. L’inconnu songea aux paysages qu’il voyait dans sa jeunesse. La sensation que tout espoir avait déserté ces lieux l’accablait.
+
[]
effacement déplacement addition remplacement encadrement
Complément du pronom [GN] groupe adjectival groupe prépositionnel subordonnée relative
Tous solidaires, ils restaient silencieux. Lesquels d’entre eux parviendraient à leur but ? Je les regardai s’éloigner, eux que je ne reverrais plus.
Complément de l’adjectif [] groupe prépositionnel pronom [GN] subordonnée complétive
Ces petits lézards sont ardents au combat et rapides à mordre. Leur morsure, dont nous étions craintifs, est cruelle. Il est heureux qu’ils soient faciles à voir.
Complément du participe passé [du verbe passif] [] groupe prépositionnel subordonnée complétive
On disait que j’étais favorisé par le destin. On n’est jamais grandi par qui nous flatte.
Modificateur groupe adverbial groupe prépositionnel
Très agiles, les équipages évitaient fort habilement les récifs. Ils se tiraient avec témérité des plus étonnantes difficultés.
Complément du verbe impersonnel [] Il y a foule. Il manque d’espace. Il faudra refuser du monde. Complément du présentatif Voici venir le moment. C’est à nous. Voilà comment faire.
Les fonctions
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Les manipulations
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Les manipulations
Effacement
Remplacement
Sert à repérer les constituants obligatoires ou facultatifs de la phrase.
Sert à repérer les groupes et leur fonction syntaxique.
Deux groupes ne peuvent pas être effacés : ceux qui occupent les fonctions de sujet et de prédicat. Les compléments de phrase peuvent être effacés.
Pour le complément du nom GAdj GPrép GPart Subordonnée relative
Cet été, des pluies incessantes ont ravagé les récoltes. *Cet été, des pluies incessantes [................................]. *Cet été, [...............................] ont ravagé les récoltes. [.....] des pluies incessantes | ont ravagé les récoltes.
Sert à repérer les groupes facultatifs dans un groupe pour identifier leur fonction. GN complément du nom GAdj complément du nom Subordonnée relative complément du nom GPart complément du nom GPart complément du nom GAdv modificateur
Sert à identifier une classe de mots.
Les pluies incessantes de l’été ont ravagé les récoltes. Les pluies incessantes [..........] ont ravagé les récoltes. Les pluies [..............................]ont ravagé les récoltes. Les pluies, qui ne cessent de tomber, ravagent les récoltes. Les pluies [.........................................] ravagent les récoltes. La pluie, accompagnée de vents forts, ravage les récoltes. La pluie [..............................................] ravage les récoltes. La pluie, tombant sans répit, ravage les récoltes. La pluie [...............................] ravage les récoltes. Les pluies ont ravagé complètement les récoltes. Les pluies ont ravagé [......................] les récoltes.
Sert à repérer le noyau d’un groupe pour appliquer l’accord. Le noyau du GNs commande l’accord du verbe.
Substitution d’un déterminant par un autre
Substitution d’un pronom par un autre
Sert à délimiter un groupe en le remplaçant par un pronom. Remplacement d’un GPrép par un pronom Un pont a été construit sur la rivière près de chez nous. Un pont y a été construit.
Sujet Complément direct du verbe
Le GN de fortes rafales présente une expansion qui est inséparable du noyau.
On peut déplacer le GN complément de phrase sans que celle-ci perde son sens. Ces derniers jours constitue un groupe puisqu’il ne peut être déplacé qu’en entier.
De fortes rafales de grêle ont ravagé les récoltes. *De fortes rafales ont ravagé les récoltes de grêle. *De fortes de grêle rafales ont ravagé les récoltes. *De grêle ont ravagé les récoltes de fortes rafales. La pluie a ravagé les récoltes ces derniers jours. La pluie, ces derniers jours, a ravagé les récoltes. Ces derniers jours, la pluie a ravagé les récoltes. *La pluie, ces derniers, a ravagé jours les récoltes. *La pluie a ravagé ces derniers les récoltes jours.
Sert à identifier la fonction d’un groupe. La place obligatoire d’un groupe avant le verbe et de l’autre après le verbe indique leur fonction de sujet et de complément du verbe.
Complément indirect du verbe Attribut du sujet
Sert à délimiter les frontières d’un groupe.
Des lignes électriques ont été touchées par la foudre. Ces lignes électriques ont été touchées par la foudre. Quelques lignes électriques ont été touchées par la foudre. Trois lignes électriques ont été touchées par la foudre. Peu de lignes électriques ont été touchées par la foudre. Quantité de lignes électriques ont été touchées par la foudre. On construit un pont. Il construit un pont.
Sert à identifier les fonctions.
La pluie des derniers jours a ravagé les récoltes. La pluie [...........................] a ravagé les récoltes.
Déplacement
Des vents violents ont dévasté la région. Des vents de tempête ont dévasté la région. Des vents atteignant les cent km/h ont dévasté la région. Des vents qui ont formé des tornades ont dévasté la région.
Les ingénieurs ont construit un pont. Ils ont construit un pont. Les ingénieurs ont construit un pont sur la rivière. Les ingénieurs l’ont construit sur la rivière. Les ingénieurs ont parlé aux riverains. Les ingénieurs leur ont parlé. Ce pont est vraiment inébranlable. Ce pont l’est vraiment.
Addition
+
Sert à distinguer des classes de mots. L’ajout d’un adverbe distingue un adjectif qualifiant d’un adjectif classifiant.
Ces ingénieurs civils sont compétents. Ces ingénieurs civils sont très compétents. [qualifiant] Ces ingénieurs *très civils sont compétents. [classifiant]
Encadrement par c’est... qui, c’est... que
[]
Sert à repérer des fonctions de sujet et de complément. De fortes rafales de grêle ont ravagé les récoltes. *Les récoltes ont ravagé de fortes rafales de grêle.
* L’astérisque identifie une phrase syntaxiquement impossible. La signification des symboles est à la page 11.
C’est... qui repère la fonction de sujet. C’est... que repère la fonction de complément.
Le pont a été construit près de chez nous. C’est le pont qui a été construit près de chez nous. Le pont a été construit près de chez nous. C’est près de chez nous que le pont a été construit.
Le nom Les noms désignent les éléments de la réalité : êtres, choses, notions, actions, évènements. Les noms propres désignent des personnes, des êtres, des lieux, des époques, des institutions, des œuvres qui ont pour caractéristique d’être uniques. Le nom possède un genre en propre, masculin ou féminin ; seuls certains noms animés peuvent varier en genre. Le nom varie en nombre, singulier ou pluriel, suivant le contexte de communication. Il est donneur du genre et du nombre aux déterminants, aux adjectifs et, selon le cas, aux participes passés. Il est donneur du nombre et de la personne, toujours la 3e, aux verbes conjugués.
Le genre des noms Masculin
Règle
garçon, renard astre, concept
Le plus souvent, les noms d’êtres animés qui désignent des hommes ou des animaux mâles sont du genre masculin. Certains noms d’êtres inanimés ou d’abstractions sont du genre masculin. Féminin
Règle
fille, ourse étoile, idée
Le plus souvent, les noms d’êtres animés qui désignent des femmes ou des animaux femelles sont du genre féminin. Certains noms d’êtres inanimés ou d’abstractions sont du genre féminin.
Masculin
Féminin
ami, étudiant frère, cerf
amie, étudiante sœur, biche
Règle Certains noms d’êtres animés possèdent une forme au masculin et une forme au féminin selon le sexe de l’être désigné. Le féminin des noms s’obtient le plus souvent en ajoutant un e au nom masculin. Il arrive aussi que le féminin s’exprime par un mot tout à fait différent de celui du masculin.
Nom Masculin
Féminin
1. complice rebelle
complice rebelle
2. criminel jumeau
criminelle jumelle
3. musicien espion
musicienne espionne
Les noms en en et en on doublent le n au féminin.
cousine artisane châtelaine
Les noms en in, en an et en ain ne doublent pas le n au féminin.
cadette avocate idiote
cousin artisan châtelain 4. cadet avocat idiot
Le nom
Exceptions
Règle
Masculin
Féminin
Les noms terminés par e ne varient pas au féminin.
Les noms en el et en eau font leur féminin en elle. démon, mormon Lapon Letton Nippon Jean, paysan copain, sacristain
démone, mormone Lapone, Laponne Lettone, Lettonne Nippone, Nipponne Jeanne, paysanne copine, sacristine
Les noms en et doublent le t au féminin.
préfet
préfète
Les noms en at et en ot ne doublent pas le t au féminin.
chat sot
chatte sotte
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Le nom
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Le genre des noms (suite) Nom Masculin
Exceptions
Règle
Féminin
5. étranger
étrangère
Les noms en er font leur féminin en ère.
6. villageois ambitieux époux
villageoise ambitieuse épouse
Les noms terminés par s et x (précédés d’une voyelle) font leur féminin en se.
7. sportif
sportive
Les noms terminés par f font leur féminin en ve.
8. laïc Turc
laïque Turque
9. nageur moissonneur chanteur buveur vendeur
Masculin
Féminin
métis vieux roux
métisse vieille rousse
Quelques noms terminés par c changent en que au féminin.
Grec
Grecque
nageuse moissonneuse chanteuse buveuse vendeuse
Les noms en eur qui sont dérivés d’un verbe font leur féminin en euse si, en changeant eur en ant, on obtient le participe présent du verbe. boire buveur buvant = buveuse chanter chanteur chantant = chanteuse vendre vendeur vendant = vendeuse
acteur, éditeur, émetteur, exécuteur, inspecteur, inventeur, persécuteur enchanteur, pécheur, vengeur bailleur, défendeur, demandeur, vendeur chasseur
actrice, éditrice, émettrice, exécutrice, inspectrice, inventrice, persécutrice enchanteresse, pécheresse, vengeresse bailleresse, défenderesse, demanderesse, venderesse (juridique) chasseresse (poétique)
10. observateur
observatrice
Les noms en teur font leur féminin en trice. On n’obtient pas de participe présent si on change eur en ant : conducteur [ ≠ conductant], conductrice.
débiteur débiteur
débitrice (qui doit) débiteuse (qui débite)
11. inférieur, mineur, prieur, supérieur
inférieure, mineure, prieure, supérieure
Certains noms en eur, qui viennent de comparatifs latins, font leur féminin en eure.
12. abbé, âne, comte, devin, diable, drôle, duc, hôte, ivrogne, maitre, mulâtre, ogre, pair, pape, pauvre
abbesse, ânesse, comtesse, devineresse, diablesse, drôlesse, duchesse, hôtesse, ivrognesse, maitresse, mulâtresse, ogresse, pairesse, papesse, pauvresse
Une trentaine de noms font leur féminin en esse.
13. ambassadeur, canard, chevreuil, compagnon, dieu, empereur, fils, héros, lévrier, loup, mulet, neveu, roi, serviteur
ambassadrice, cane, chevrette, compagne, déesse, impératrice, fille, héroïne, levrette, louve, mule, nièce, reine, servante
Certains noms qui gardent le radical du masculin ont une forme particulière au féminin.
Le genre des noms (suite) Nom Masculin
Règle
Féminin
14. bélier, bouc, compère, cerf, coq, frère, garçon, gendre, homme, jars, lièvre, mâle, mari, monsieur, oncle, parrain, père, sanglier, verrat
brebis, chèvre, commère, biche, poule, sœur, fille, bru, femme, oie, hase, femelle, femme, madame, tante, marraine, mère, laie, truie
Certains noms ont des formes différentes au masculin et au féminin.
15. artiste, élève, enfant, soprano
artiste, élève, enfant, soprano
Certains noms ont la même forme au masculin et au féminin. La plupart des cas sont constitués de noms qui se terminent par e.
16. assassin, chef, gourmet, modèle, monstre, témoin, vainqueur
17. laideron, mannequin
Certains noms féminins désignent indifféremment des hommes et des femmes.
basse, ordonnance, sentinelle, vigie
Certains noms désignant généralement des hommes sont féminins.
jument, vache, chatte
Pour certains noms d’animaux qui sont importants dans les sociétés humaines, on différencie le sexe de l’animal. Pour le plus grand nombre, il n’y a qu’un seul genre qui inclut les deux sexes.
19.
20.
quelles bonnes gens une œuvre réussie
atmosphère (ambiance)
Certains noms désignant une même réalité changent de genre : masculin pluriel en général ; mais féminin pluriel s’il est précédé d’un adjectif dont le féminin se différencie du masculin. masculin singulier pour l’ensemble des œuvres d’un auteur, pour l’essentiel d’une bâtisse ; féminin au sens courant. Certains noms ont un sens différent selon le genre.
hymne (cantique latin) parallèle (en géométrie)
Pour certains noms, on admet les deux genres.
Le nom
Féminin
Certains noms désignant généralement des femmes sont masculins.
couleuvre, guêpe, outarde, panthère, souris, truite quels gens généreux quels braves gens l’œuvre entier de Bach le gros œuvre atmosphère (mesure de physique) hymne (hymne national) parallèle (en géographie et au sens de comparaison)
Masculin
Certains noms masculins désignent indifféremment des hommes et des femmes.
altesse, canaille, personne, recrue, vedette, victime
18. cheval, bœuf, chat
Exceptions
après-midi, phalène, alvéole, effluve, entrecôte, enzyme, météorite, palabre, pamplemousse
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Le nom
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Le nombre des noms Nom Singulier pilote, étoile équipage, constellation abeilles, iles essaims, archipels océan piano
Règle
Pluriel
océans pianos
Le singulier désigne un seul être ou une seule chose, ou un seul ensemble d’êtres ou de choses. Le pluriel désigne plusieurs êtres ou plusieurs choses, ou plusieurs ensembles d’êtres ou de choses. On forme le pluriel des noms en ajoutant un s à la fin du nom singulier.
Nom Singulier
Règle
Pluriel
Exceptions Singulier
Pluriel
1. os prix nez
os prix nez
Les noms qui se terminent par s, x, z ne changent pas au pluriel.
2. canal cheval métal
canaux chevaux métaux
Les noms en al font leur pluriel en aux.
aval, bal, cal, carnaval, cérémonial, chacal, festival, narval, rorqual, pal, régal musique : choral, final, récital mots exotiques : cantal, gavial, gayal, nopal, santal, sisal, tincal sciences : phénobarbital deux emplois possibles : étal, idéal
avals, bals, cals, carnavals, cérémonials, chacals, festivals, narvals, rorquals, pals, régals chorals, finals, récitals cantals, gavials, gayals, nopals, santals, sisals, tincals phénobarbitals, etc. étals, étaux idéals, idéaux
3. chandail détail rail
chandails détails rails
Les noms en ail font leur pluriel en s.
bail, corail, fermail, gemmail, soupirail, travail, vantail, ventail, vitrail deux emplois possibles : ail, émail
baux, coraux, fermaux, gemmaux, soupiraux, travaux, vantaux, ventaux, vitraux ails, aulx émails, émaux
4. ruisseau feu
ruisseaux feux
Les noms en au et en eu font leur pluriel en x.
landau, sarrau bleu, pneu
landaus, sarraus bleus, pneus
5. clou fou
clous fous
Les noms en ou font leur pluriel en s.
bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou
bijoux, cailloux, choux, genoux, hiboux, joujoux, poux
Le nombre des noms (suite) Nom Singulier 6. ciel émail
œil aïeul 7.
Règle
Pluriel cieux (voute céleste) ciels (en peinture, en météorologie, etc.) émaux (matière vitrifiée utilisée en poterie ; objets émaillés) émails (sorte de peinture) yeux œils-de-bœuf, œils-de-chat, œils d’or aïeuls (grands-parents) aïeux (ancêtres)
Certains noms ont une double forme au pluriel.
alentours, arrérages, confins, frais, décombres, entrailles, environs, ténèbres, victuailles
Certains noms ne sont employés qu’au pluriel.
8. algèbre, argent, avoine, avarice, avenir, bétail, or, nord, simplicité
Certains noms, désignant des abstractions ou des matières premières, ne sont employés qu’au singulier.
9. la famille Marchand les Marchand les Plantagenets, les Stuarts, les Tudors, les Bourbons un Russe des Russes l’Amérique les Amériques un Picasso des Picasso, des Picassos
Les noms propres de personnes ne varient pas. Les noms des familles royales illustres prennent la marque du pluriel.
les Molières, les Mozarts les La Fontaine des Jaguar, des Boeing, des Nikon
Le Monde illustré
des Monde illustré
Les titres de publications sont invariables.
aéroclubs, bassecours, hautparleurs, microondes, paratonnerres, passeports, saufconduits, terrepleins
Les noms composés écrits en un mot font leur pluriel comme les noms ordinaires.
Le nom
Singulier
Pluriel
Pluriel si la matière désigne des objets fabriqués : des bronzes, des ors, des marbres
Les noms d’habitants de pays prennent la marque du pluriel. Les noms de lieux prennent la marque du pluriel. Les noms propres qui sont employés comme des noms communs : l’usage est flottant. L’invariabilité est prédominante. Les noms de personnes désignées comme modèles ou comme types prennent la marque du pluriel. Mais parfois l’usage hésite. Les marques de commerce sont invariables.
Molière, Mozart La Fontaine une Jaguar, un Boeing, un Nikon
10. aéroclub, bassecour, hautparleur, microonde, paratonnerre, passeport, saufconduit, terreplein
Exceptions
bonhomme, gentilhomme, madame, mademoiselle, monsieur, monseigneur
bonshommes, gentilshommes, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, messeigneurs
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Le nom
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Le nombre des noms (suite) Nom Singulier
Règle
Pluriel
Exceptions Singulier
Pluriel
11. homme-grenouille ingénieur-conseil oiseau-mouche
hommes-grenouilles ingénieurs-conseils oiseaux-mouches
nom + nom Les deux noms prennent la marque du pluriel.
bernard-l’ermite
bernard-l’ermite
12. coffre-fort franc-tireur clair-obscur sourd-muet
coffres-forts francs-tireurs clairs-obscurs sourds-muets
nom + adjectif adjectif + nom adjectif + adjectif Nom et adjectif prennent la marque du pluriel.
haut-le-cœur haut-le-corps long-courrier petit-beurre pur-sang
haut-le-cœur haut-le-corps long-courriers petits-beurre pur-sang ou purs-sangs
13. année-lumière arc-en-ciel chef-d’œuvre clin-d’œil pot-de-vin timbre-poste
années-lumière arcs-en-ciel chefs-d’œuvre clins-d’œil pots-de-vin timbres-poste
nom + complément du nom Seul le premier nom prend la marque du pluriel.
coq-à-l’âne coude-à-coude face-à-face Fête-Dieu monnaie-du-pape pied-à-terre pot-au-feu tête-à-tête
coq-à-l’âne coude-à-coude face-à-face Fête-Dieu monnaie-du-pape pied-à-terre pot-au-feu tête-à-tête
14. après-midi avant-scène non-lieu sans-cœur sous-marin
après-midis avant-scènes non-lieux sans-cœurs sous-marins
préposition ou adverbe + nom ou adjectif Le nom composé suit la règle des mots simples : il prend la marque du pluriel sur le second élément.
hors-la-loi sans-le-sou
hors-la-loi sans-le-sou
15. abat-jour aide-mémoire casse-tête compte-goutte coupe-circuit garde-chasse lave-vaisselle perce-neige porte-avion
abat-jours aide-mémoires casse-têtes compte-gouttes coupe-circuits garde-chasses lave-vaisselles perce-neiges porte-avions
verbe + nom Le nom composé suit la règle des mots simples : il prend la marque du pluriel sur le second élément et seulement si le mot composé est au pluriel.
ayant cause ayant droit crève-la-faim monte-en-l’air prie-Dieu tape-à-l’œil trompe-la-mort trompe-l’œil
ayants cause ayants droit crève-la-faim monte-en-l’air prie-Dieu tape-à-l’œil trompe-la-mort trompe-l’œil
16. laissez-passer ouï-dire
laissez-passer ouï-dire
verbe + verbe Les deux verbes sont invariables.
17. dropout, facsimilé, fastfood, pickup, pingpong,postscriptum, snackbar, teeshirt, weekend
dropouts, facsimilés, fastfoods, pickups, pingpongs, postscriptums, snackbars, teeshirts, weekends
Noms composés soudés d’origine étrangère : le singulier et le pluriel s’accordent suivant la règle ordinaire du français.
18. alto, caméraman, coach, extra, flash, hobby, in-folio, lied, match, maximum, média, sandwich, smash
altos, caméramans, coachs, extras, flashs, hobbys, in-folios, lieds, matchs, maximums, médias, sandwichs, smashs
Les mots étrangers suivent la règle ordinaire du français : le pluriel des noms s’obtient en ajoutant un s à la fin du nom singulier.
nota bene credo, requiem (mots cités de textes latins)
nota bene credo, requiem
La grammaire en un coup d’œil est la référence indispensable pour réviser efficacement un texte en tenant compte de la nouvelle grammaire. La consultation de cet ouvrage est facilitée par une présentation en tableaux. En un coup d’œil, les tableaux favorisent le repérage de tous les cas et fournissent de nombreux exemples pour chacun. En plus de répondre rapidement à vos interrogations grammaticales, La grammaire en un coup d’œil propose : • un référentiel complet des tableaux de conjugaison ; • une liste exhaustive des mots homophones et des astuces pour les distinguer ; • une méthode de révision et d’autocorrection efficace.
Michel Contant est licencié ès lettres de l’Université de Montréal. Il a été professeur de français et de cinéma au collégial pendant 36 ans.
CODE DE PRODUIT : 250697
ISBN 978-2-7617-3255-0