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1. MAMMIFÈRES HUMAINS SYNTHÉTIQUES
MAMMIFÈRES HUMAINS SYNTHÉTIQUES 1
Chères lectrices, autant vous le dire tout de suite, vous n’êtes pas prêtes à faire face à un homme violent et déterminé. Au niveau de la défense personnelle, du combat, vous êtes un mammifère humain femelle dégénéré. Le mammifère humain mâle l’est tout autant… mais il a les avantages du poids, de la taille, de la masse musculaire et de la frustration (agressivité), c’est pourquoi, sans savoir se battre mieux que vous, il parvient le plus souvent à ses fins lorsqu’il agresse une femme. L’homme est également avantagé au niveau de sa confiance en lui car on lui dit depuis son plus jeune âge qu’il est plus fort que les filles et il l’a vérifié lors de jeux et de bagarres avec sa sœur ou à l’école dans la cour de récréation. La télévision, le cinéma et les articles de journaux le confortent encore dans son sentiment de supériorité car les victimes y sont très souvent des femmes subissant la violence des hommes. Les hommes ne s’attendant pas à ce qu’elles sachent se défendre ou même tentent de se défendre, les femmes ont l’avantage de la surprise mais elles utilisent mal cet avantage qui ne les réconforte pas vraiment, surtout si elles n’osent pas et/ou ne savent pas blesser leur agresseur. Mammifères humains femelles ou mammifères humains mâles, nous avons toutefois en commun d’être domestiqués et rendus synthétiques. Nous avons des maîtres et nous vivons entourés de synthétique. À force de soumission et de modernité, nous nous sommes éloignés de notre nature profonde, de notre instinct de combat. Les animaux domestiques n’ont pas de prédateurs… nous vivons dans des environnements sécurisés et nous ne nous battons pas pour manger, pour survivre. On prend soin de nous, on nous « protège » et on nous nourrit. Nous obéissons chaque jour aux ordres de la bien-pensance, de la morale, de la Banque, de l’État, de l’entreprise, du chef, du groupe, de la famille, du conjoint, de normes culturelles, de la bienséance, de la modernité, de l’ouverture, de la pensée unique, de la mode, de la publicité, de nos peurs, de nos hésitations, du qu’en-dira-t-on, du dernier gadget à la mode, du matérialisme, etc. Nous portons des vêtements synthétiques, nous marchons sur des revêtements de sol synthétiques, dans des bâtiments synthétiques, entourés d’objets synthétiques. Nous nous parfumons, nous appliquons des crèmes et des déodorants toxiques, nous buvons le lait d’autres mammifères, nous mangeons de la nourriture industrielle pourrie de conservateurs
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et de colorants, de la viande et du lait aux hormones et aux antibiotiques, nous respirons un air vicié, nous passons notre temps devant des écrans, nous prenons des médicaments à la moindre fièvre, des antidouleurs au moindre bobo et des antidépresseurs à la moindre déconvenue sentimentalo-existentielle… L’homme d’aujourd’hui, plus particulièrement celui travaillant dans le secteur tertiaire, est devenu inconsistant et faible, la moitié de lui-même. Torse, aisselles et pubis rasés, il se met la cravate autour du cou chaque matin comme il met le collier à son chien, puis il se presse de monter dans sa cage à quatre roues ou dans la bétaillère sur rails pour aller se présenter à l’heure devant son petit chef, son maître. Il va se soumettre et lui obéir toute la journée. À 9h30, il aura droit à une pause de 15 minutes, pas plus. Une heure à midi, pas plus, puis il faudra retourner bosser. Il va faire le dos rond et se réjouir d’arriver au week-end et aux prochaines vacances. Pour ses vacances, il demandera, il proposera des dates et son petit chef lui dira si ça convient ou non. On est si loin du tigre… mais heureusement, on peut s’en tatouer sur les bras ! Le salariat est une aliénation et de l’esclavagisme moderne. Le mammifère humain mâle d’aujourd’hui tutoie l’émasculation. Il est également privé de territoire, il en a perdu l’instinct : il loue son deux pièces et demie, les frontières de son pays sont moribondes (quand on ne les a pas tout simplement supprimées) et il accepte la venue d’autres mâles du monde entier qui viennent s’installer chez lui et lui disputer ses femelles. Mais en même temps, ça lui est égal car il a le droit à sa reproduction, il n’a plus à se battre, à être dominant pour avoir une descendance. Il peut se laisser déviriliser car il vit dans un monde « civilisé », un monde de droits. L’être humain est l’unique mammifère dont les mâles les plus faibles ont tout de même une descendance. On a supprimé la sélection naturelle (effet dysgénique). On demande à l’homme occidental moderne de penser comme sa femme et d’être sa meilleure amie. Il fait caca mou à l’idée de perdre son job – « je bosse donc je suis » – et son sacro-saint pouvoir d’achat. Il hésite concernant la couleur de la coque de son smartphone et la longueur de la diagonale de son prochain écran plat. Il rêve à des jantes alu et à son nouvel abonnement TV de 400 chaînes. Il a des pensées cosmétiques et, pour couronner le tout, son mode alimen-
taire lui fait bouffer des œstrogènes à la louche ; à 30 ans son taux de testostérone ne fait pas 18 % de celui de Lino Ventura à l’âge de 60 ans, sans parler de la qualité de son sperme. Mais revenons à vous, Mesdames… Dans vos bottines à semelle en caoutchouc aux thiurames arrosées de spray imperméabilisant au silicone, au 14 e étage d’une tour de béton aux hydrofuges, sur un revêtement de sol aux formaldéhydes, entre des murs recouverts de peintures aux solvants, dans vos vêtements synthétiques aux hydrocarbures, parfumées au parahydroxybenzoate, tartinées de crèmes aux alkylphénols, de fond de teint et de vernis à ongles au benzophénone et de rouge à lèvres au butylhydroxyanisole (vous en avalez 1 kg durant votre vie), vaccinées à l’aluminium depuis votre tendre enfance contre toutes ces terribles maladies qui font peur, avec 6 jours par mois un bâtonnet de coton aux dioxines entre les cuisses, un contraceptif perturbateur endocrinien dans le bras ou par voie orale et votre sac à main rempli d’analgésiques et de chewing-gums à l’aspartame… Vous êtes loin de la lionne à pattes nues dans la savane qui mange bio, qui est posée, ancrée dans son élément. En connexion avec son instinct et son environnement naturel comme toutes ses congénères des autres races animales… sauf vous. Souvenez-vous de ces images de vacanciers sur les plages thaïlandaises et sri-lankaises lors du tsunami de 2004. Ils ne partent pas, ils regardent ahuris la vague arriver sur eux et ne rappellent pas leurs enfants. Le silence est assourdissant, les oiseaux et les clébards se tirent à l’intérieur des terres… On a même vu un lapin nain et deux gerbilles sortir de l’eau ! Et toutes ces femmes et ces hommes qui restent là sur le sable, ces braves pères de famille en slip de bain, la panse bien grasse et les mains sur les hanches à scruter l’horizon… Imaginez une panne d’électricité, pas de télé pendant 3 jours, pas d’internet, pas de Facebook, pas de Youtube, pas de téléphone portable… et la moitié de la population a besoin de soutien psychologique, sombre en dépression. Je grossis à peine le trait et les exemples sont nombreux. C’est tout un système d’aliénations, un environnement et un mode de vie synthétiques et technologiques qui nous ont tous éloignés de notre nature profonde. Qui fait que, si souvent, en cas d’agression, notre instinct de survie est « éteint ». Sinon, comment expliquer que tant de femmes et d’hommes sont violentés sans que leur agresseur reçoive le moindre coup, ait la moindre griffure au visage ?
Il nous est arrivé ce qui est arrivé aux chiens… Observez les chiens que vous croisez sur les trottoirs, dans les jardins. Combien parmi eux survivraient en forêt, livrés à eux-mêmes ? Leur musculature s’est atrophiée, leur distance de fuite et leur distance critique sont quasiment inexistantes à force de ne plus avoir de prédateurs et de se faire servir la gamelle. Ils ne tuent pas pour manger, ils portent un collier, ils se soumettent à leur maître (même quand celui-ci les bat). Ils n’ont plus rien du loup et pourtant c’est de lui qu’ils descendent. Les chats sont bien moins atteints, surtout ceux qui peuvent s’aventurer à l’extérieur. Le chien fait pipi quand son maître décide de le promener alors que le chat, lui, sort ou va dans sa caisse à sa guise. Les chats n’ont pas de maître et pas de laisse. Même si on les nourrit, ils tuent des proies, des souris, des campagnols ou des oiseaux lors de leurs sorties. Et ils se battent entre eux, il n’y a personne pour les en empêcher. Ils défendent le territoire qu’ils se sont attribué ou ils s’affrontent lors de rencontres fortuites. Le chien défend un jardin que son maître a clôturé. Son maître fait tout pour l’empêcher de se battre, d’être blessé. Si, durant son existence, un chien court après deux facteurs, trois chats et un hérisson passés dans son jardin, c’est déjà beaucoup. Il fait ses promenades au bout d’une laisse et quand il voudrait en découdre avec un camarade qui ne lui revient pas au bout d’une autre laisse, les deux maîtres tirent dans des directions opposées. Un chat enfermé avec son « propriétaire » décédé finit par bouffer son cadavre pour survivre. Le chien se laisse le plus souvent mourir. Le chien ne chasse plus, ne copule plus, ne se bat plus, ne tue plus. Il est malléable, retenu, interdit, quasi « éteint » au niveau de ses instincts. Et il joue encore à la baballe à l’âge adulte, il joue jusqu’à sa mort, contrairement au loup qui rapidement cesse de jouer. De nombreux hommes aujourd’hui, autre mal de notre société, restent d’éternels gamins peu fiables, irresponsables, des adulescents, des hommes-enfants… Le chien est domestiqué, comme nous qui avons une laisse invisible. Nos patrons nous parquent dans des espaces cloisonnés et nous infligent des horaires. Dans certaines entreprises, on va uriner quand le règlement l’autorise et des caméras sont placées devant les toilettes pour avertir les employés qui s’y rendent trop souvent ou trop longtemps. Mis à part certains éleveurs et paysans, personne ne tue la viande qu’il consomme. La défense de
notre territoire nous est interdite. Et quel territoire ! Un trois-pièces au sommet d’une tour ? Si vous dérouillez un cambrioleur, c’est vous qui serez poursuivi. Si on vous insulte dans la rue, vous devez continuer votre chemin. Si des casseurs sont à l’action, vous devez les regarder faire et attendre la venue de la police. Même les policiers hésitent à utiliser la force tant leur hiérarchie leur met la pression. Personne ne se fait autant insulter dans sa vie qu’un policier (un prof ?)… Et pourtant il représente l’« autorité ». Les « troublions » ont tous les droits. Il n’y a plus de crimes ou de délits, on ne voit plus que des « incivilités ». Notre société est celle de la tolérance et de la compréhension. On excuse tout. Les violeurs prennent des peines de prison avec sursis (les rares fois où ils sont poursuivis). Le viol est-il une incivilité ? Quand on voit le peu d’empressement de notre « justice » à le punir, on est en droit de se poser la question. On demande à la victime d’un viol de « comprendre » la frustration de son bourreau et de le plaindre pour son « parcours difficile »… Le juge fait tout pour ne pas perturber sa vie de famille, sa vie sociale et pour qu’il conserve son job s’il en a un. Et nous acceptons tout ça. Certains disent que nous sommes « civilisés ». Je dis domestiqués. Le fait de déléguer notre sécurité, de nous laisser « protéger » et de refuser notre violence parfois saine et nécessaire est une différence supplémentaire entre le mammifère mou que nous sommes devenus et les autres animaux qui ne pensent pas mais ressentent et font ce qu’il faut : explosent et blessent leur opposant. Quand nous ne pouvons pas fuir, quand nous n’avons pas le temps de tenter de dissuader notre agresseur ou que nos injonctions verbales n’ont pas d’effet, nous devons accepter de nous battre et de faire mal. Il faut réveiller le reptile, notre instinct de combat. La « bête » en nous. Nous sommes les maîtres du monde, nous ne craignons plus les lions et les ours que nous avons parqués dans des réserves et dans des zoos mais au niveau de notre défense physique personnelle, nous ne valons de loin pas le hamster ou la chèvre…