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Maths, géo, sciences et papouilles

Tombi, un chat roux tigré, est la mascotte d’une école située dans la province d’Izmir en Turquie, plus précisément à Bayrakli. Le matou errant a été pris en chat-rge, comme huit autres félins, par les élèves d’une école primaire, et a rapidement été adopté par la classe de troisième année, tenant compagnie aux enfants durant leurs heures de cours. Le chat a même été vacciné et a obtenu une carte d’identification. Mais après la plainte d’un parent qui craignait le risque d’allergie, Tombi a dû quitter l’établissement scolaire, au grand dam des enfants et de l’animal qui, récupéré par la professeure de la classe et aux dires de cette dernière, ne s’alimentait plus et perdait du poids. Le 21 février 2018, ému par cette histoire, Ömer Yahsi, un fonctionnaire du ministère de l’Éducation nationale turc, a ordonné le retour en classe du chat, après s’être assuré que ce dernier ne présentait pas de risques pour la santé de ses petits camarades humains… Suite à cette histoire, une campagne a été menée pour l’adoption de chats au sein des écoles primaires en Turquie.

Brayou en cours d’histoire à l’école ; mais pour l’heure, il est parti aux toilettes, enfin, dans sa caisse.

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Un chat qui a la classe

Bubba assis bien sagement sur une chaise d’une salle de classe. Twitter : @shigaruFR

Dans le même registre du chat qui nargue ceux qui travaillent, au lycée Leland à San Jose (Californie, USA), Bubba, un chat qui passe sa vie à se prélasser dans les salles de classe et les couloirs, s’est vu délivrer une carte d’étudiant et un casier, comme tout étudiant « normal ». Avec ou sans le précieux sésame, et ce, depuis 2015, le félin a pris l’habitude de franchir les portes du lycée, se faufilant dans les allées, piquant des roupillons dans les salles de classe ou sur les genoux des élèves, et réclamant quotidiennement sa friandise auprès d’un professeur. Bubba est arrivé dans le quartier en 2009. Amber Marienthal l’a adopté et, vivant non loin de l’établissement, il s’est très vite mis à suivre Matthew et Mark, les garçons de sa propriétaire qui s’y rendaient, revenant à la maison tous les soirs après les cours. Sauf une fois ! En effet, il lui est arrivé de rester bloqué dans son casier pendant environ 36 heures, jusqu’à ce qu’un gardien vienne lui ouvrir ! Et dire qu’il y en a qui rêvent de ne pas aller à l’école ! En 2022, on peut encore suivre ses aventures sur sa page Facebook nommée « Bubbatheschoolcat » et qui compte plus de 60 000 fans ! En 2015, elle n’en comptait « que » 5 000.

Des ronrons pour que le monde tourne rond

Quand ils ne nous réveillent pas à 4 h du matin en nous mordant les pieds ou en sautant sur le lit parce qu’on a oublié de leur mettre des croquettes, les chats sont connus pour avoir un effet apaisant sur nous autres humains. Aussi, depuis plusieurs années, on les laisse déambuler en toute quiétude dans certains établissements de soins comme les hôpitaux ou encore les maisons de retraite. Mais pas seulement.

Par exemple, en 2012, à L’Isle-sur-la-Sorgue dans le Vaucluse (France), Michèle Bourton, une directrice d’école, a décidé de faire rentrer une dizaine de félins dans son école privée. Convaincue des bienfaits de la ronronthérapie pour avoir été sauvée par les chats d’une enfance extrêmement difficile, elle est persuadée que leur présence peut avoir un effet bénéfique sur ses élèves.

Les chats s’appellent Donald, Duchesse, Paillette, Simba, Crousty ou encore Nala, et tout est fait pour qu’ils soient libres et fassent ce que bon leur semble dans et hors des salles de classe, dont les portes ne sont pas closes. Ils sont les bienvenus dans les blousons, les sacs ou encore sur les tables.

On pourrait penser que les félins troublent l’attention des élèves, mais il n’en est rien.

En effet, même s’ils jouent volontiers avec des gommes ou encore des crayons, ils permettent un moment de détente entre deux apprentissages – voire pendant – et rendent l’école moins fastidieuse. Un élève de 12 ans va même jusqu’à dire : « Quand on caresse un chat, on le fait ronronner immédiatement et tout son corps vibre ; poser ma main dessus m’aide à me concentrer. Mon préféré est Crousty, il est très câlin. »

Michèle Bourton tout sourire avec son chat Nala en 2022.

Quelques années plus tard, Michèle Bourton ne regrettait pas son choix, bien au contraire, elle a remarqué que les enfants étaient bien moins stressés – eux-mêmes le clament haut et fort – et venaient plus volontiers à l’école.

« Que celles et ceux qui veulent des chats dans la classe lèvent la main ! » Malheureusement, le vote n’a jamais été pris en compte et on attend encore les chats dans les salles de classe.

L’assistante pédagogique de l’école Candide, Maria Jarcellat, qui au début était inquiète, son fils étant allergique aux poils de chat, confie : « Grâce à eux, tout le monde est détendu, se parle sans hausser le ton pour ne pas les effrayer et, bizarrement, mon fils n’a jamais eu aucune crise. » Si vous voulez voir ceux de l’école de Michèle, tapez « Des chats comme copains de classe pour des écoliers vauclusiens » sur le moteur de recherche de YouTube.

Alors, qu’est-ce qu’on attend, nom d’un chat ?! Quand verrat-on des chats dans toutes les écoles du monde entier ?! Peut-être sera-ce grâce à Michèle. En effet, désormais à la retraite, l’ancienne enseignante et directrice ne ménage pas ses efforts pour faire connaître et répandre sa « pédagogie Candide » qui mêle donc apprentissage et présence de chats dans la classe ; pédagogie qu’elle croit dur comme fer être, et je partage son avis, une formidable manière de joindre l’utile à l’agréable. Pour ce faire, elle a créé l’ONG Candide international. En mai 2021, elle a aussi sorti un livre intitulé À l’école des chats.

Si d’aventure vous désirez en savoir plus sur cette méthode révolutionnaire, vous pouvez vous rendre sur pedagogiecandidelieealaronrontherapie.com.

Deux chats confortablement installés sur une imprimante de l’entreprise Ferray Corporation.

Twitter @ファーレイ株式会社

Autre exemple : au Japon, on n’a pas attendu pour être persuadé de leur utilité et de leur influence sur le bien-être des humains. Il faut dire que ce pays est toujours à la pointe en ce qui concerne les félins. Le chat y est considéré comme sacré et symbole de bonheur. Ce sont les Japonais qui ont inventé les bars à chats, l’île Tashiro-jima compte plus de félins que d’humains, un temple (Goˉtoku-Ji) est consacré à l’animal en plein Tokyo et… certaines entreprises versent des indemnités si votre animal de compagnie – un chat, bien sûr – venait à mourir. D’autres vont même jusqu’à payer les funérailles !

Pour lutter contre le stress au travail, une entreprise a décidé d’y avoir recours. Dans le petit bureau de Tokyo de l’entreprise informatique Ferray Corporation, neuf félins y déambulent en toute liberté. Hidenobu Fukuda, qui dirige cette société, a mis en pratique cette idée dès 2000 à la demande d’un de ses collaborateurs. Le patron a même autorisé ses salariés à venir avec leurs matous. Il va plus loin encore : « Je donne aussi 5 000 yens (environ une quarantaine d’euros) par mois à qui sauve un chat en l’adoptant », ajoute-t-il. Et tout le monde s’y retrouve, patron, employés et chats bien entendu ! Évidemment, les félins peuvent être sources de désagréments

(câbles détériorés, passages intempestifs sur les claviers f &) ij¤vr]çkoperhu – désolé, Brayou est passé sur le mien –, imprimantes indisponibles pour cause de siestes, etc.) mais ce n’est rien comparé aux bienfaits qu’ils distillent car, comme le disent les salariés eux-mêmes, ils communiquent plus entre eux et sont moins nerveux. On a même constaté que la productivité avait augmenté ! Comme quoi, tout le monde y gagne.

À noter qu’il n’y a pas que les chats qui sont présents dans les entreprises nippones, on peut également y retrouver des chiens et, aussi incongru que cela puisse paraître, des chèvres et des alpagas !

Qu’en est-il du reste du monde ?

Aux États-Unis, de nombreuses entreprises – dont Google – proposent à leurs salariés de venir avec leurs chiens au travail. En France, d’après une étude de l’institut Ifop réalisée en mai 2016, seulement 16 % des sociétés françaises accepteraient les animaux de compagnie dans leurs locaux cependant que 44 % des salariés souhaiteraient les y amener. C’est pas gagné, comme on dit !

Brayou qui veut faire une pause dans l’écriture du livre car il est en manque de câlins. Bonne idée, Brayou !

Le ronronnement du chat nous fait du bien, c’est une évidence. Apaisant, il accompagne ou suscite les caresses onctueuses dont nous gratifions notre ami : c’est un échange de bons procédés, dont nous sommes probablement les grands gagnants ! Mais si le ronronnement est pour l’essentiel associé au plaisir d’un échange tendre et complice, il peut aussi exprimer une grande souffrance à dire adieu à ceux qu’on aime. Plutonium est un chat condamné par une tumeur osseuse et invasive. Il souffre mais ronronne sous les caresses de sa toute jeune maîtresse. Il lui donne de petits coups de tête, ultime oubli de soi, dernier souffle de tendresse et de consolation pour elle. Puis le ronron se tait, être vétérinaire n’est pas toujours facile.

Le mécanisme du ronronnement a suscité plusieurs hypothèses, il garde une part de mystère même si l’on sait aujourd’hui que les muscles laryngés et diaphragmatiques sont majoritairement impliqués. Maman chat ronronne de plaisir en allaitant ses chatons. Elle le peut aussi pour se rassurer dès qu’elle se trouve sur la table de consultation du vétérinaire. Ces vocalisations sont des vibrations de basses fréquences. On prétend qu’elles ont un pouvoir calmant sur les bébés qui se montrent trop sportifs dans le ventre de leur maman. De façon certaine, elles accélèrent la réparation de fractures osseuses, favorisent la restauration des ligaments et tendons lésés, abaissent en outre notre tension. Probablement encore peuvent-elles se substituer à quelques-uns de nos anxiolytiques. Un autre pouvoir lié à la présence du chat (et de nos animaux domestiques, veaux, vaches, cochons couvés…) est de renforcer le système immunitaire des enfants. Certains d’entre eux peuvent toutefois s’avérer sérieusement allergiques, trois solutions sont alors à envisager : désensibiliser, laisser le chat à grand-mère, ou opter pour un « hypoallergénique », tel le chat nu !!

Le dessein des chats animés

La nuit, le parc Disneyland, situé dans la ville d’Anaheim en Californie (USA), est peuplé de chats errants. Actuellement, il y aurait environ 200 spécimens qui parcourent le parc d’attractions. Cette « invasion » ne date pas d’hier puisque cette population féline y a élu domicile depuis son ouverture en 1955. Ils ont été découverts dans le chat-eau de Cendrillon alors que Walt Disney planifiait l’allée de ce dernier. À l’époque, le producteur avait compris que le parc, avec ses stands de nourriture et ses visiteurs, allait rencontrer un vrai problème avec les congénères de Minnie et de Mickey. Il a donc été décidé de se « servir » de ces chats sauvages. On leur dispense des soins médicaux si nécessaire et il y a aussi des stations d’alimentation discrètement localisées pour leur apporter un supplément quand la chasse n’est pas suffisante. Pour éviter que les chats ne prolifèrent, Disneyland s’est associé à FixNation, une organisation à but non lucratif qui fournit les soins de castration gratuitement pour les animaux.

Un chat dans Disneyland. Instagram, « Cats of Disneyland ».

En mars 2013, un visiteur passionné a même créé un compte Twitter ainsi qu’un compte Instagram. Sobrement intitulés « Cats of Disneyland », ils évoquent les pensées d’un chat fictif qui vivrait dans le parc, et distillent des photos des minets repérés sur les lieux. De nos jours, les comptes sont toujours actifs et pas moins de 105 000 personnes suivent les aventures des félins sur Instagram.

Les chats ont été les héros – ou des « seconds rôles » – de nombreux Disney. On peut citer Les Aristochats, le chat du Cheshire, Figaro, Pom-Pom, Lucifer, Oliver ou encore Blanche.

Entre poilus, on se comprend !

Un

Brayou, fou amoureux de Duchesse depuis qu’il a vu Les Aristochats, s’est mis sur son trente-et-un pour tenter de chat-rmer la belle.

Pendant la Première Guerre mondiale, de nombreux animaux vivaient aux côtés des poilus – noms donnés aux soldats français – dans les tranchées. Les soldats d’autres pays n’étaient pas en reste, et il n’était pas rare de croiser chiens, singes, chevaux, fouines et autres sangliers – et même un lion appartenant au major-général britannique

Tom Bridges – aux côtés des combattants, et bien entendu, les chats ne faisaient pas exception ! Ils étaient même souvent désignés comme mascottes. Leur mission militaire consistait à chasser les souris, qui

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