" Chamoson à travers les âges ", Fernand Crittin

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Fernand Crittin

Chamoson A T R AV E R S L E S Ă‚ G E S

Éditions Soleil Blanc

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REMERCIEMENTS Après de longues heures de recherches, allant de découvertes en découvertes, occasionnant parfois de nouvelles amitiés, il est de mon devoir de remercier toutes celles et ceux qui m’ont aidé à la réalisation de ce livre. Je remercie Monsieur Henri Rougier, Professeur en géomorphologie de l’Université de Lyon 3, Président de l’association GEOTERRAIN, qui m’a fait découvrir tellement et tellement de richesses de la commune de Chamoson et a si aimablement rédigé la préface de ce livre, Ma fille et mon beau-fils, Marie-Bernard et Pascal Luisier qui m’ont soutenu dans mes nombreuses démarches, Monsieur Claude Crittin, Président de la commune de Chamoson, et aux membres du conseil communal de Chamoson pour l’aide accordée, Mon épouse, pour ses heures de patience à me voir plongé dans mes recherches et pour ses conseils avisés. A toutes et à tous MERCI.

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PRÉFACE A l’honneur que je ressens de m’avoir demandé d’écrire cette préface, s’ajoute la joie de présenter un livre qui constitue à mes yeux un ouvrage exceptionnel. Car, au plus pur sens du terme, Fernand CRITTIN apparaît comme un chantre de Chamoson. Je n’hésite pas à affirmer qu’aucun Chamosard ne doit connaître mieux que lui sa commune. Connaître est déjà beaucoup ; faire aimer est bien davantage. Dans un premier temps, c’est ce que je retiens de ce livre que l’auteur consacre à son « pays », le mot étant pris au sens géographique d’une petite entité territoriale dotée de multiples caractères spécifiques. Chamoson n’est pas, en effet, une commune comme les autres : à de multiples égards, le lecteur observe ce fait au fil des pages. Le livre que nous propose Fernand CRITTIN est le résultat d’un authentique travail de Bénédictin. Il ressort clairement que l’auteur ait eu besoin de beaucoup de temps pour le mener à bien, entre le mot initial de la première page et le point final qui clôt une palpitante recherche menée selon une méthode exemplaire. Rien n’a échappé à Fernand CRITTIN : « son » village, « sa » commune, « son » pays… il en connaît le moindre recoin, il en décrypte toute l’histoire (et Dieu sait si elle est complexe !) en remontant à la nuit des temps. Passionné par le passé de Chamoson, mais également « homme de terrain » par son métier de géomètre, il sait à merveille associer nature et culture, passé et présent, tradition et renouveau qui caractérisent si bien cette commune valaisanne. En vérité, il nous présente Chamoson du dehors et du dedans. Il est facile de mesurer, au fur et à mesure qu’on progresse dans la lecture, l’attachement de l’auteur à son berceau natal : du Rhône au Muveran, voici une petite région qui, sur 2’500 mètres de dénivelé, s’affiche comme une synthèse de ce que l’observateur apprend sur le vaste adret du grand corridor intra-alpin, en matière de paysages résultant d’un aménagement territorial tout à fait classique quant à ce que la géographie alpine peut procurer à l’habitant des lieux ou au simple visiteur.

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Un des grands mérites de Fernand CRITTIN est de toujours demeurer objectif : ce « pays », dont on peut penser qu’il est béni des Dieux, grâce à un climat favorable et des sols à l’aptitude agraire de belle qualité, est également marqué de longue date par des événements récurrents s’apparentant malheureusement souvent à des catastrophes occasionnant des traces indélébiles. Je donne entièrement raison à l’auteur d’insister sur les éboulements dégringolés des parois du Haut-de-Cry ou de Vertsan et de nous narrer les redoutables laves torrentielles survenues à la suite d’orages spectaculaires : ce n’est pas pour rien que l’un des cours d’eau porta le nom de « Merdesson » …Le cadre physique de Chamoson est vraiment « alpin » en ce sens qu’il est un monde vivant, le propre en vérité d’une montagne toute jeune. Les Chamosards ont dû systématiquement compter avec les colères du ciel et les caprices de la nature. Mais, ainsi que nous le démontre Fernand CRITTIN, ils ont toujours su relever la tête, remonter la pente et faire face au danger. Car ils ont systématiquement appliqué le principe que la difficulté rend ingénieux. Pour qui passe devant Chamoson sur l’autoroute A9, l’image la plus habituelle est celle de cet immense cône de déjections construit par la Losentse, que Chamoson partage avec Ardon et Leytron. Mais, cette « mer de vignes » que nous contemplons est, finalement, une création assez récente : l’auteur nous explique que la commune a très souvent été pionnière en matière de mutations agricoles et est parvenue à saisir des opportunités qui se sont révélées bénéfiques. Si de nos jours, le Johannisberg est « roi » à Chamoson, c’est avant tout le fruit de changements intervenus dans les structures agraires et les modes de culture au bon moment. L’auteur nous régale avec ses descriptions des transformations souhaitées du paysage rural au fil des années. Ce beau livre que nous offre aujourd’hui Fernand CRITTIN est à la fois une monographie, une chronique continue, un catalogue et un guide pour bien comprendre cette commune qui posséda, et continue de le faire, une place remarquable au sein du Valais. En Suisse alémanique, on qualifierait cet ouvrage par le beau mot de « Heimatbuch ». En définitive, on va très au-delà des limites communales de Chamoson, tant le contenu de l’ouvrage reflète les caractères originaux et particularismes du Valais central, de ce « Cœur du Valais » au milieu duquel le « pays chamosard » se localise. En lisant ce livre, on perçoit rapidement qu’il est une contribution essentielle à la connaissance d’un patrimoine local mais aussi régional qui combine à merveille ce que, de l’autre côté de la « barrière des Röstis », on désigne par « Naturlandschaft » et « Kulturlandschaft ».

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Cher lecteur, tout comme moi, parvenu au terme de la lecture, vous regretterez que ce soit déjà fini. Et, parcourant le territoire communal du « cep à la cime », vous découvrirez ou verrez avec d’autres yeux des sites dont vous ne soupçonniez pas qu’ils puissent être si riches par leur passé autant que par leur visage contemporain. Alors, au final, vous adressant à Fernand CRITTIN, vous lui exprimerez toute votre reconnaissance et vos remerciements pour vous avoir apporté cet incomparable privilège de visiter en sa compagnie cet heureux coin de terre qui plaît à ses yeux et désormais aux notres. Henri ROUGIER Bourgeois d’Honneur de la commune de Chamoson Président de « Géoterrain »

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TABLE DES MATIÈRES REMERCIEMENTS

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PRÉFACE

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CHAMOSON

Par Fernand Crittin, Technicien géomètre, Chamoson.

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Recherches et notes effectuées de –750 à 2011

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CHANSON CHAMOSARDE

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L’HYMNE NATIONAL SUISSE

16

CHAPITRE I

19

Au fil du Rhône

19

Les Romains

21

CHAPITRE II

24

Histoire du Valais

24

Pierre de Savoie

26

Le département du Simplon

30

Le Capitaine Alexandre Dumaye

32 37

CHAPITRE III

Le territoire de Chamoson

37

Le Château de Charves

38

L’éboulement de Chamoson

40

Valeur des terrains

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Lac de la Forcla

43

Mensuration cadastrale

44

Eboulement de Neimia

45

La Gare de Chamoson

48

Canal Sion-Riddes

49

La Colonie de Loutse

53

La Banque Raiffeisen

54

Eau potable et travaux divers

58

Les AOC

60 64

CHAPITRE IV

GĂŠographie et ĂŠconomie

64

La Bourgeoisie

65

Les alpages

66

Loutse

66

Chamosentse

66

Les Pouays

67

Faraire

67

La Culture de la vigne

69

Les vins

70

Quelques vins

71

Vins blancs

71

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Vins rouges

75

Vigneron

77 79

CHAPITRE V

Les autorités communales

79

Nos autorités fédérales

89

Les conseillers fédéraux

89

Les conseillers nationaux

89

Les conseillers aux états

90

Les juges au tribunal fédéral

90

Les autorités cantonales

90

Les conseillers d’état

90

Nos grands baillifs (présidents du Grand Conseil)

90

Nos députés et députés suppléants au Grand Conseil

90 93

CHAPITRE VI

Les sociétés locales et culturelles

93

L’harmonie, La Villageoise

93

La fanfare L’Avenir

96

Le Chœur mixte Sainte-Cécile Chamoson.

106

Le Chœur mixte de Saint-Pierre-des-Clages

108

La société de gymnastique « La Coccinelle »

112

Université populaire de Chamoson.

112

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La société de football

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Le Tennis-Club

113

Le Judo-Club

113

Le Moto-Club de Chamoson

114

Les samaritains

114

Les mycologues

114

Chamosonroule

114

L’Amicale des Chasseurs

114

Les Bénévoles de Chamoson

114

Le Ski-Club Ardévaz

114

Les sentiers

115

CHAPITRE VII

116

Les Artistes de Chamoson

116

Mizette PUTALLAZ, peintre

116

John SCHMIDLI, musicien clarinettiste

118

Jacques MAYENCOURT, musicien altiste

119

Francoise CARRUZZO, peintre

122

Francois PONT, peintre et graveur

127

Lucien POSSE, peintre

130

CHAPITRE VIII

133

Les Paroisses

133

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L’église de Saint-André de Chamoson, son histoire

133

L’église nouvelle de Chamoson

135

Les desservants de la paroisse de Chamoson

141

L’église de Saint-Pierre-des-Clages

144

Les Mayens de Chamoson

162 171

CHAPITRE IX

Les prêtres et vicaires, originaires de Chamoson.

171

CHAPITRE X

185

Les Familles

185

CHAPITRE XI

189

Torrents, rivières et dégâts naturels

189

CHAPITRE XII

197

La Mine de fer

197

Etude de la Mine de Fer de Chamoson* et de ses environs (Valais - Suisse)

198

Bibliographie

207

Les Cartes Consultées

207

CHAPITRE XIII

217

Bisse de Pathier

217

CHAPITRE XIV

226

Toponymie de certains noms locaux de Chamoson

226

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237

CHAPITRE XV

Contes et légendes de Chamoson.

237

Les Voleurs de vaches

237

Les fées de Gru

239

Drame du Haut-de-Cry

240

Félix, le pâtre de Loutse

245

Le dernier ours de Neimia

247

Sources

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CHAMOSON Par Fernand Crittin, Technicien géomètre, Chamoson. Recherches et notes effectuées de –750 à 2011

S’il est d’un honnête homme, ou du secret d’un sage, D’être doux, circonspect, loyal, modeste et bon, Il est d’un magistrat, surtout sans témoignage, De braver tout rapport, tout oui-dire ou dit-on. Tant de faibles mortels ont ce besoin extrême De ravir du prochain l’honneur ou le crédit ; A la source du mal, cet odieux système, A, près de six mille ans, pour auteur un bandit. L’orgueilleux, le jaloux, le médisant de même, En un mot, les méchants, sont issus Dieu l’a dit, D’un esprit tentateur, ou, singulier problème, D’un reste de venir de race d’un maudit.

Gaillard, président de Chamoson

Vive la Suisse et les Cantons. Un chant du 12 mai 1872. Du sol helvétien les bornes naturelles Ont des milliers d’aspects vraiment majestueux, J’admire de nos monts les cimes éternelles Nos glaciers et nos lacs sont plus que merveilleux. Toi seule ô liberté, sois toujours notre reine De notre indépendance anime la vertu, Des braves Waldstätten, que la foi revienne, Que l’oppresseur toujours, soit pourchassé, battu. Toujours comme jadis, la noble fin de l’homme Est de vivre et mourir loin de l’iniquité, Des Gessler, Landenberg et Wolfenschissen en somme, Extirpons l’arrogance et l’incrédulité.

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CHANSON CHAMOSARDE

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La Chanson chamosarde, Paroles : Felix Crittin, Julien Carrupt, juge, Alexandre Pont. Harmonisation : Jean Daetwyler

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L’HYMNE NATIONAL SUISSE

(Paroles de Leonhard Widmer, musique d’Alberich Zwyssig). Sur nos monts, quand le soleil Annonce un brillant réveil, Et prédit d’un plus beau jour le retour, Les beautés de la patrie Parlent à l’âme attendrie ; Au ciel montent plus joyeux Les accents d’un cœur pieux, Les accents émus d’un cœur pieux. Lorsqu’un doux rayon du soir Joue encore dans le bois noir, Le cœur se sent plus heureux près de Dieu. Loin des vains bruits de la plaine, L’âme en paix est plus sereine, Au ciel montent plus joyeux Les accents d’un cœur pieux, Les accents émus d’un cœur pieux Lorsque dans la sombre nuit La foudre éclate avec bruit, Notre cœur pressent encore le Dieu fort ; Dans l’orage et la détresse Il est notre forteresse ; Offrons-lui des cœurs pieux : Dieu nous bénira des cieux, Dieu nous bénira du haut des cieux. Des grands monts, vient le secours ; Suisse, espère en Dieu toujours ! Garde la foi des aïeux, vis comme eux ! Sur l’autel de la patrie Mets tes biens, ton cœur, ta vie ! C’est le trésor précieux Que Dieu bénira des cieux, Que Dieu bénira du haut des cieux.

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Vue de Chamoson vers les années 1940, avec l’église nouvelle, l’école et la partie nord du village, collection Olivier Nicolet

Vue de Chamoson vers les années 1940, avec l’église nouvelle, le nouveau cimetière et la partie sud du village, collection Olivier Nicolet

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Le village de Chamoson avec vue sur la plaine avant la construction du canal Sion - Riddes, collection Olivier Nicolet

Le village de Chamoson, partie sud, vue sur le sud du Grugnay, collection Olivier Nicolet

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CHAPITRE I Au fil du Rhône Le fleuve Rhône prend sa source au glacier du Rhône, situé entre les cols de la Furka et du Grimsel, à Gletsch, à l’extrémité nord est du canton du Valais. Il serpente dans la vallée, traverse le lac Léman et se dirige sur 812 km jusqu’à la mer Méditerranée. Son parcours en territoire suisse est de 290 km jusqu’à Genève, puis il continue sa route en territoire français sur 522 km. A environ 120 km de sa source se situe la commune de Chamoson, commune de 3’300 habitants dont l’étendue va des bords du Rhône à une altitude de 474 mètres, au sommet du Muveran à une altitude de 3’051 mètres. La limite de son territoire va de la confluence de la rivière « La Losentse », jusqu’au Pont de Praz, longe la route vers Leytron sur 300 mètres environ, suit l’arête de l’Ardève jusqu’à son sommet à 1’474 mètres, puis la Pierre Marquée, Les Esserts, Tseseuce, l’arête du Smout, la cabane Rambert à 2’580 mètres puis le Muveran à 3’051 mètres, se dirige en direction est vers Le Pascheu, 2’802 mètres, Tita Naire 2’701 mètres, Pointes de Tsérié, 2’728 mètres, le Haut-de-Cry, 2’969 mètres, la Tête de Vertsan, 2’563 mètres et, descendant vers le sud en suivant l’arête des Ancillons, 1’639 mètres, du Sex-de-Gru, 746 mètres, elle va rejoindre le fleuve en traversant les Iles, en limite d’Ardon à 478 mètres. Vers les années 600 avant Jésus Christ, des peuples venus de la région de Grèce par la mer cherchent des terres fertiles pour y exercer leur métier de paysan. Ils découvrent une région avec d’assez bonnes surfaces à exploiter. C’est ainsi qu’au fil des siècles la grande ville de Marseille (alors nommée Massalia, dont les habitants étaient les Massaliotes) se développe. Tout y était, des surfaces cultivables, des terres généreuses et fertiles, un accès facile à la mer, un grand fleuve, le Rhône, parfois identifié à l’Eridan, dieu fleuve de la mythologie grecque, fils d’Océan et de Téthys. Il a formé un delta avec ses bras qui se sont déplacés d’ouest en est au cours des années. Ces voyageurs s’y installèrent donc, et remontèrent le fil du Rhône, tout en y exerçant leurs métiers de pêcheurs, chasseurs, cultivateurs, guerriers, et tous autres, plus manuels. Longtemps avant J.-C., le Valais offrait aux tribus nomades de riches pâturages, de giboyeuses forêts, de sûres retraites, et était habité par les Celtes, peuple de race caucasienne, venu de l’est et qui se répandit dans la Gaule, les îles Britanniques, le nord de l’Italie. Dans la vallée du Rhône, les Celtes ont laissé des traces de leurs séjours, dans un grand nombre de noms de 19

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localités, de rivières, de montagnes. Ainsi Tarnade (Saint-Maurice) qui signifie rocher-forteresse, Pennin (Grand-Saint-Bernard) qui signifie le sommet, Octodure (Martigny) qui signifie lieu sur un cours d’eau, Sedunum (Sion) colline aride etc. La vallée était divisée en quatre régions, les Nantuates, du Léman à St-Maurice, les Véragres jusqu’à la Morge de Conthey, les Séduniens jusqu’à Brigue, les Vibériens jusqu’aux sources du Rhône. On pense que cette dernière peuplade est originaire de la région du nord du golfe de Gênes appelée dans l’ancienne Italie la Ligurie. Ces peuplades vivaient de chasse et d’agriculture et logeaient dans des cabanes grossièrement construites. Ils adoraient des divinités celtes. Dans la région de Liddes, Orsières, on y a découvert des dolmens, des autels de sacrifice, spécialement dans la forêt sud, au-dessus du village d’Orsières un lieu-dit encore à ce jour, la forêt de Montatuay, Mont à Tchuai, mont à tuer, mont à sacrifices où en 1887, M. le chanoine Grenat découvrit cinq pierres à sacrifices ainsi que divers instruments, haches, couteaux, écorchoirs, taillés dans la pierre, l’usage du métal étant encore inconnu à cette époque. Des peuplades venues du nord, les Cimbres, les Teutons, les Helvétiens, s’avancèrent pour prendre possession de cette vallée du Rhône, vallée fertile, surtout des passages ouverts vers l’Italie par les cols du Grand-SaintBernard, du Simplon, du Nufenen. Les Valaisans à leur approche implorèrent le secours de Rome. Aidés des armées romaines, ces peuplades guerrières furent repoussées vers le nord et durent franchir le Jura. La vallée du Rhône par contre ne tarda pas à être soumise à la domination romaine. Jules César désirait posséder le libre passage sur le col Pennin (Grand-Saint-Bernard). Avec ses armées, il devint vite maître de la vallée Pennine, s’empara des Nantuates et occupa Octodure. Les Véragres et les Séduniens, irrités de la présence de ces étrangers, leur livrèrent bataille mais malgré leur héroïsme ils furent vaincus et ont perdu leur antique liberté ; ils durent obéir au peuple puissant qui courbait sous sa loi les nations et les rois (entre 58 et 50 av. J.-C.). Les quatre peuplades furent déclarées citoyens romains. Un préteur gouvernait le pays. Dans la vallée furent élevées de nombreuses fortifications. On vit entre autres se dresser la tour de Valère, ainsi appelée du nom de Valeria, mère du consul romain Titus Campanus. Une station militaire a été établie à Tarnade (St-Maurice) qui est la clé naturelle de la vallée du Rhône. Les voies de communication furent améliorées. Une large et belle chaussée traversait le Valais. Du Mont Joux (Grand-Saint-Bernard), une route fut agrandie en passant par Octodure (Martigny) puis prolongée sur les rives du Léman et 20

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