Pastels de Ciels
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Pastels de Ciels Poèmes de Véronique Mooser Encres de Chine de Chantal Quéhen
Éditions Soleil Blanc
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Photographie de Véronique Mooser ® Pascal Bernheim Photographie de Chantal Quéhen ® Jean-Marc Gillard
© Éditions Soleil Blanc – 2018 ISBN 978-2-940605-39-2 Livre no 139 – septembre 2018 www.soleil-blanc.ch – info@soleil-blanc.ch Route du Cotar 3, CH-1969 Suen / St-Martin Mise en page et couverture : Charlie Design, Vétroz
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S’émerveiller de la couleur des ciels, de tous les ciels. Quand le noir est trop noir, chercher la nuance pour y trouver le souffle de vivre encore un instant.
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Préface Je vous lance un défi ! On ne se connaît pas et pourtant vous êtes là. Vous avez ouvert un livre, un livre de poésie de surcroit - ce qui montre que le monde respire encore et que vous, au milieu de ce monde, gardez cette qualité d’éveil, de curiosité, à la musique des mots. Alors, fermez les yeux un instant. Et imaginez… où allez chercher dans votre âme, votre corps, vos souvenirs si vous l’avez vécu un jour, le temps d’un deuil, la perte d’une autre âme, celle qui comptait pour vous plus que tout, celle avec laquelle vous avez partagé les jours, les aubes, les crépuscules, les pluies, les joies grandes ou infimes, le gris parfois et toutes les autres couleurs. Cet être-là vous lâche la main, au milieu du gué. Ce peut être un matin de printemps, un après-midi d’automne, qu’importe, car tous les autres jours, après, vous apparaîtront comme un seul hiver, avec le froid des portes claquées et des chambres vides. Comment survivre à nos chagrins ? Véronique Mooser a traversé ces nuits avec la patience des femmes au milieu des tempêtes. Elle est revenue avec ses mots, les siens, une poésie de terre façonnée avec les nuages, arrosée de larmes, d’espoir aussi, comme savent le faire les fées jardinières lorsqu’elles portent les maux jusqu’au ciel. Elles deviennent des plantes grimpantes et lumineuses. Puis il y a eu la rencontre avec Chantal Quéhen et ses encres intimes. On reconnaît la justesse d’une image lorsqu’elle se pose à
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côté d’un texte en prenant sa place sans écarter l’autre, lorsqu’elle n’illustre pas, mais qu’elle vit pleinement son existence d’image. Ici, le croisement est une danse. Ne croyez pas ceux qui vous disent qu’un poème n’existe que pour celle ou celui dont il est le cri. Il y a des musiques qui résonnent, douces et belles, dans nos nuits à nous. Il suffit pour cela de se pencher légèrement, d’ouvrir les bras, d’incliner la tête, d’embrasser la vie comme on le ferait d’un arbre et d’écouter son coeur battre lentement. N’ouvrez les yeux qu’après avoir ressenti cela. Pas avant.
Pierre Crevoisier 18 août 2018
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Sommaire L’auteure, Véronique Mooser L’artiste, Chantal Quéhen Préface
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Instants Le jardin Souffrir Le pas Face à face Fin Paix Fragilité Le cri Noir Ensuite Vivre à deux Transformation Poésie Pourtant Ecrire La joie Raku et Kintsugi
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Remerciements
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Le jardin J’ai déposé notre Amour dans un jardin Y poussent les roses de nos premières années, de notre vie passée Les herbes envahissent le muguet, de la fontaine coulent mes larmes Le chemin s’efface et enterre les galets Je perds sa route, mais ton âme s’y recueille Le portail grince ses gonds sont rouillés La porte je l’ai refermée
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Souffrir C’est vivre C’est rire C’est lire C’est dire C’est sentir C’est moisir C’est pourrir C’est choisir C’est s’ouvrir Se dé-couvrir Se souvenir Et sourire C’est vouloir courir Etre lié au pire C’est vouloir mourir C’est vouloir s’enfuir C’est quand le silence ne peut plus dire Et accepter quand même de l’écrire
Quand je dis oui Je veux vivre
Quand tu dis non Je veux mourir 19
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Poésie Des mots pour dire Tout doucement La cruauté de la vie La noirceur Le fiel Des mots pour dire Avec ferveur Le goût de la vie L’amer, le doux Le sel, le miel Des mots pour dire Lentement Les choses de la vie Simples et quotidiennes Pastels de Ciels Des mots pour dire Avec le vent Les couleurs de la vie Les mauves et les roses Les herbes folles L’eau qui ruisselle Des mots pour dire Blême La fin de la vie La tienne, la sienne La vieillesse infinie Le temps éternel
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Remerciements Ce recueil a pris vie grâce à Mon Namoureux, avec son regard d’écrivain, avec son écoute d’homme solide, avec son cœur en rimes, avec sa tendresse en couleur, avec son amour, avec toutes ses blessures et avec ses mots qui me font rire et me surprennent dans les virages du quotidien. Marie Lam-Frendo pour son soutien incroyable. Cécile Pasquier pour la traversée des tempêtes et des îles perdues, sans se lâcher la main. Mes parents, surtout ma maman, par ce qu’elle est ma maman. Mes sœurs France et Mireille pour les lectures dans d’autres domaines et le soutien. Mousse Boulanger pour son temps de lecture, de coaching, de re-lecture et pour son enthousiasme. Chantal Quehen qui a créé et peint avec la musique de ces poèmes dans les oreilles et le souffle de mon histoire dans le cœur. Ce livre est le fruit de notre rencontre artistique et humaine.
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L’auteure, Véronique Mooser J’ai vécu vingt-cinq ans avec un homme fort et courageux, mon mari, atteint de myopathie. Vingt-cinq ans de soutien, de lutte, de combat, de larmes mais aussi de joies et de bonheurs. Ces années de vie commune se sont achevées par le décès de mon conjoint, le 22 novembre 2011. Avant, pendant et après son départ, j’ai eu besoin de dire et témoigner. J’ai eu besoin de prendre ma plume pour raconter ma souffrance et mon aventure, notre aventure. Ces poèmes sont le fruit de ce travail d’écriture, mon parcours de vie s’exprimant aussi à travers la création céramique. Je dédie ce recueil à Éric, avec qui j’ai vécu le raku de mon existence, sa beauté et sa richesse, ses craquelures. Je dédie ces mots à Pierre, mon Namoureux d’aujourd’hui, qui m’apprend la réparation, le retour et le lien avec ces moments difficiles, afin d’en faire une œuvre d’art. Pierre qui m’apprend le kintsugi de ma deuxième vie. Aux hommes de mes vies. J’offre ces poèmes à tous ceux qui m’ont accompagnée, aidée, suivie, à tous ceux qui ont compris, à tous ceux qui n’ont pas pu, à tous ceux qui ont pleuré aussi.
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L’artiste, Chantal Quéhen Le fil tendu d’encre. Entrer en résonance avec les textes poétiques de Véronique, c’est aussi partager son espace intime. Comment dès lors, si l’on vous invite à les accompagner d’images, ne pas ornementer ? C’est une entente musicale. Vous devez vous mettre au diapason des rythmes, des couleurs, des harmonies sonores, des évocations qui se dégagent des mots. Le moment venu, vous prenez le pinceau au fil tendu d’encre et laissez votre main courir volubile sur le papier. Je dessine alors l’indicible, le sensible, l’invisible de Pastel des Ciels.
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