Terre Sauvage

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edwin Giesbers Les champignons, c’est son dada... Depuis qu’il a commencé la photo, Edwin Giesbers ne manquerait pour rien au monde le concours de chapeaux qui, chaque automne, se déroule au fond des bois, près de chez lui. Mycophile ? Mycomaniaque, plutôt !

La passion des

champignons

Coltricia perennis

82 Terre Sauvage N°295


edwin Giesbers Les champignons, c’est son dada... Depuis qu’il a commencé la photo, Edwin Giesbers ne manquerait pour rien au monde le concours de chapeaux qui, chaque automne, se déroule au fond des bois, près de chez lui. Mycophile ? Mycomaniaque, plutôt !

La passion des

champignons

Coltricia perennis

82 Terre Sauvage N°295


edwin Giesbers la passion des champignons

Calocera viscosa (calocère visqueuse).

De gauche à droite : Clavaria argillacea, Coprinus lagopus (coprin pied-de-lièvre), Amanita muscaria (amanite tue-mouches), Hygrocybe cantharellus (hygrophore chanterelle), Omphalina postii.

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N°295 Terre Sauvage 85


edwin Giesbers la passion des champignons

Calocera viscosa (calocère visqueuse).

De gauche à droite : Clavaria argillacea, Coprinus lagopus (coprin pied-de-lièvre), Amanita muscaria (amanite tue-mouches), Hygrocybe cantharellus (hygrophore chanterelle), Omphalina postii.

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N°295 Terre Sauvage 85


edwin Giesbers la passion des champignons

champignon du genre Mycena.

champignon du genre Laccaria.

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N째295 Terre Sauvage 87


edwin Giesbers la passion des champignons

champignon du genre Mycena.

champignon du genre Laccaria.

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N째295 Terre Sauvage 87


edwin Giesbers la passion des champignons

Edwin Giesbers

L’obsession des champignons propos recueillis par floriane dupuis

Terre Sauvage : Comment est venue cette passion pour les champignons ? Edwin Giesbert : Ils m’ont toujours attiré, depuis que je suis tout petit, parce qu’ils peuvent apparaître en une nuit et prennent toutes sortes de formes et de couleurs. J’ai beaucoup voyagé, j’ai vu des endroits magnifiques – l’Antarctique, Bornéo, l’Afrique... – mais je suis toujours autant fasciné par les champignons. Tous les ans, j’essaie d’y consacrer du temps. Pendant la période propice, entre mi-septembre et fin octobre, j’évite si possible de partir à l’étranger et j’explore les forêts que je connais bien, autour de la petite ville où j’habite, Nijmegen, non loin de la frontière allemande. En cinq à dix minutes à vélo, je suis en forêt. Je cherche de nouveaux champignons, mais aussi des espèces communes que j’essaie de photographier de manière différente, en cherchant un nouveau style.

Oudemansiella mucida (mucidules visqueuses)

Comment se déroule cette quête ? J’essaie d’être sur place avant le lever du soleil, pour avoir la sensation de la forêt avant la première lumière. Puis, je reste de longues heures en forêt. Il m’arrive aussi d’y retourner à la tombée de la nuit. Je n’emporte avec moi que mon grand angle et le macro. Je laisse tous les autres objectifs à la maison parce que je me concentre sur de petits sujets : les champignons, parfois des feuilles et des insectes en combinaison avec les champignons. J’aime particulièrement les petits champignons, qui font un à deux centimètres de hauteur, parce qu’ils permettent d’avoir une très petite profondeur de champ. On peut alors créer une jolie ambiance colorée dans l’arrière-plan, avec les belles couleurs d’automne autour. Quand je photographie un champignon, cela peut me prendre une demi-heure ou une heure avant d’obtenir une image satisfaisante. Il arrive que les promeneurs de passage se demandent ce que je fais, à plat ventre sur le sol avec mon appareil photo : les champignons sont si petits qu’on ne les voit pas au milieu des feuilles... Il y a de quoi me prendre pour un fou ou un chercheur de trolls ! En tout cas, vous devez en connaître un rayon sur les champignons... C’est vrai, je connais le nom d’un certain nombre

88 Terre Sauvage N°295

d’entre eux, mais pas de tous. Aux Pays-Bas, on trouve environ 3 000 espèces différentes de champignons, c’est plus que les plantes ! Et beaucoup de petites espèces se déterminent seulement à l’aide d’un microscope.

EDWIN GIESBERS

1967 Naissance à Arnhem (Pays-Bas). 1983 Premières photos de nature. 1987 Première publication dans un magazine néerlandais. Premier prix au concours du World Wildlife Fund. 1990 Intègre une école de photojournalisme, mais reste fidèle à la photo de nature. 1999 Premier champignon gagnant : il remporte un premier prix au concours de la BBC. Publication d’un livre sur des zones humides situées près de sa ville natale. 2005 Devient photographe naturaliste à plein temps. 2009 Mission au Liechtenstein pour Wild Wonders of Europe. 2012 Publie son deuxième livre, un guide pratique sur la photo naturaliste en Hollande et Belgique.

N’avez-vous pas fait le tour du sujet ? Les champignons, j’ai commencé quand j’avais 20 ans, mais je suis loin d’avoir fini... Je continue encore et encore, parce que je trouve toujours de nouvelles idées. J’essaie constamment de m’améliorer, d’avoir de nouvelles approches. Plusieurs de mes photos de champignons ont été primées dans les concours. La première, en 1999, montre un crapaud qui s’abrite sous un champignon qu’on appelle justement « champignon parapluie » en néerlandais... Actuellement, j’essaie de créer un sentiment mystique dans mes images, par exemple en prenant une silhouette autour du champignon ou en laissant beaucoup de place à la forêt. Ce genre d’image donne la vraie sensation que je ressens quand je marche en forêt et traduit le côté mystique et mystérieux des champignons, associés depuis le MoyenÂge aux sorcières et à leurs pouvoirs magiques, aux serpents, aux dragons, aux trolls et aux magiciens dans les contes... Mais dans votre vie de photographe, il n’y a pas que les champignons... Quels sont vos autres sujets de prédilection ? J’aime les petits sujets : les plantes, les insectes, les amphibiens, les reptiles et tous les animaux que je peux approcher de très près. Dès que je le peux, je préfère travailler au grand angle plutôt qu’au téléobjectif, pour montrer les animaux dans leur environnement. À Madagascar, par exemple, les lémuriens ne sont pas peureux, on peut facilement utiliser le grand angle. Depuis quelques années, je ne cherche plus seulement les belles images, j’aime aussi me concentrer sur une espèce en particulier, pour raconter une histoire. Récemment, j’ai fait un travail sur la couleuvre à collier, en collaboration avec des scientifiques et, depuis trois ans, je me concentre sur le lièvre, un animal commun, mais très peu photographié, alors qu’il est si mignon... ◗

N°295 Terre Sauvage 89


edwin Giesbers la passion des champignons

Edwin Giesbers

L’obsession des champignons propos recueillis par floriane dupuis

Terre Sauvage : Comment est venue cette passion pour les champignons ? Edwin Giesbert : Ils m’ont toujours attiré, depuis que je suis tout petit, parce qu’ils peuvent apparaître en une nuit et prennent toutes sortes de formes et de couleurs. J’ai beaucoup voyagé, j’ai vu des endroits magnifiques – l’Antarctique, Bornéo, l’Afrique... – mais je suis toujours autant fasciné par les champignons. Tous les ans, j’essaie d’y consacrer du temps. Pendant la période propice, entre mi-septembre et fin octobre, j’évite si possible de partir à l’étranger et j’explore les forêts que je connais bien, autour de la petite ville où j’habite, Nijmegen, non loin de la frontière allemande. En cinq à dix minutes à vélo, je suis en forêt. Je cherche de nouveaux champignons, mais aussi des espèces communes que j’essaie de photographier de manière différente, en cherchant un nouveau style.

Oudemansiella mucida (mucidules visqueuses)

Comment se déroule cette quête ? J’essaie d’être sur place avant le lever du soleil, pour avoir la sensation de la forêt avant la première lumière. Puis, je reste de longues heures en forêt. Il m’arrive aussi d’y retourner à la tombée de la nuit. Je n’emporte avec moi que mon grand angle et le macro. Je laisse tous les autres objectifs à la maison parce que je me concentre sur de petits sujets : les champignons, parfois des feuilles et des insectes en combinaison avec les champignons. J’aime particulièrement les petits champignons, qui font un à deux centimètres de hauteur, parce qu’ils permettent d’avoir une très petite profondeur de champ. On peut alors créer une jolie ambiance colorée dans l’arrière-plan, avec les belles couleurs d’automne autour. Quand je photographie un champignon, cela peut me prendre une demi-heure ou une heure avant d’obtenir une image satisfaisante. Il arrive que les promeneurs de passage se demandent ce que je fais, à plat ventre sur le sol avec mon appareil photo : les champignons sont si petits qu’on ne les voit pas au milieu des feuilles... Il y a de quoi me prendre pour un fou ou un chercheur de trolls ! En tout cas, vous devez en connaître un rayon sur les champignons... C’est vrai, je connais le nom d’un certain nombre

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d’entre eux, mais pas de tous. Aux Pays-Bas, on trouve environ 3 000 espèces différentes de champignons, c’est plus que les plantes ! Et beaucoup de petites espèces se déterminent seulement à l’aide d’un microscope.

EDWIN GIESBERS

1967 Naissance à Arnhem (Pays-Bas). 1983 Premières photos de nature. 1987 Première publication dans un magazine néerlandais. Premier prix au concours du World Wildlife Fund. 1990 Intègre une école de photojournalisme, mais reste fidèle à la photo de nature. 1999 Premier champignon gagnant : il remporte un premier prix au concours de la BBC. Publication d’un livre sur des zones humides situées près de sa ville natale. 2005 Devient photographe naturaliste à plein temps. 2009 Mission au Liechtenstein pour Wild Wonders of Europe. 2012 Publie son deuxième livre, un guide pratique sur la photo naturaliste en Hollande et Belgique.

N’avez-vous pas fait le tour du sujet ? Les champignons, j’ai commencé quand j’avais 20 ans, mais je suis loin d’avoir fini... Je continue encore et encore, parce que je trouve toujours de nouvelles idées. J’essaie constamment de m’améliorer, d’avoir de nouvelles approches. Plusieurs de mes photos de champignons ont été primées dans les concours. La première, en 1999, montre un crapaud qui s’abrite sous un champignon qu’on appelle justement « champignon parapluie » en néerlandais... Actuellement, j’essaie de créer un sentiment mystique dans mes images, par exemple en prenant une silhouette autour du champignon ou en laissant beaucoup de place à la forêt. Ce genre d’image donne la vraie sensation que je ressens quand je marche en forêt et traduit le côté mystique et mystérieux des champignons, associés depuis le MoyenÂge aux sorcières et à leurs pouvoirs magiques, aux serpents, aux dragons, aux trolls et aux magiciens dans les contes... Mais dans votre vie de photographe, il n’y a pas que les champignons... Quels sont vos autres sujets de prédilection ? J’aime les petits sujets : les plantes, les insectes, les amphibiens, les reptiles et tous les animaux que je peux approcher de très près. Dès que je le peux, je préfère travailler au grand angle plutôt qu’au téléobjectif, pour montrer les animaux dans leur environnement. À Madagascar, par exemple, les lémuriens ne sont pas peureux, on peut facilement utiliser le grand angle. Depuis quelques années, je ne cherche plus seulement les belles images, j’aime aussi me concentrer sur une espèce en particulier, pour raconter une histoire. Récemment, j’ai fait un travail sur la couleuvre à collier, en collaboration avec des scientifiques et, depuis trois ans, je me concentre sur le lièvre, un animal commun, mais très peu photographié, alors qu’il est si mignon... ◗

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